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sujet; (OUNA) sur ma peau, rien ne s'efface. |
| sur ma peau, rien ne s'efface. je jure d'embrasser mes promesses ou d'y laisser ma peau
La pluie dégouline, te chagrine, un peu futilement, trop facilement. Elle trouble les odeurs, s'amusant dans un être jeu de cache-cache un peu lâche & sauvage. La bête n'est pas contente. La bête s'affame, se désarme de ne rien sentir, ressentir. Rien n'est familier. Tout t'est passablement, durablement, diaboliquement étranger. Rien ne se ressemble, ni ne s'assemble. Faux, le monstre creuse le dos, montre les crocs. Il veut mordre. Il veut toucher, tout s'approprier de ses dents, râpant, léchant, s'abandonnant. Il a faim. Et d'une main habile, toxique, tu serres plus fort la bride. Tu imposes le silence, oses dans toute ta méfiance, dans l'impatience féroce, véloce. L'indifférence s'égare, s'emparant de tout, de trop. Tu en as rien à foutre. Tu te tais, tu le soumets.
Dans une autorité calculée, tu n'autorises jamais vraiment la liberté. Tu ne tolères pas l'irresponsabilité, la brutalité de la bête.
Alors, tu te contentes de laisser l'eau tomber, ruisseler contre les carreaux sales. Elle s’affûte contre le verre, faisant glisser la terre, la rendant boueuse, marécageuse, orageuse. La petite maison moldue goutte, se dégoûte. Tu aimes les odeurs simples, tranquilles, faciles de l'endroit. Le calme résonne, s'étiole. La fumée s'échappe de la tasse, chaude. Elle t'a brûlé les lèvres, n'attirant qu'une fureur passagère envers toi-même. Tu laisses le breuvage refroidir tandis que l'eau ricoche, s'écorche sur chaque pavés du petit village moldue. Il faudra bientôt partir. Il faudra bientôt laisser la petite maison s'endormir. Tel un chat dans la nuit, tu bouges lentement, doucement. Tes pas sont discrets, seulement un craquement sur le parquet. La veste t'épouse alors que tu t'emprisonnes d'un bouton fermée, creusée. L’élégance te drape, s'égare, courant dans ton sang, dans tes yeux trop clairs. D'années en années, tu lui ressembles à ce presque mort dans son lit blanc. Tu ressembles à ton père. Et ton cœur dérape, râpant contre ses battements qui te leurrent, qui creusent tes douleurs. La baguette vibre sous tes doigts. Fidèle amie, elle se plie sous les chagrins, les instants assassins de ta vie. Le noyer noir murmure qu'il faut rester perspicace, se fier à ton instinct. Il faut combattre, se battre sous ta langue amère d'une mort volage. Tu accuses le sombre présage. Il y a un âge pour tout ; surtout pour perdre son père.
La porte claque, le manteau moldu te protège un peu. Pas de magie, l'évidence est claire & nette. Il faut s'éloigner, gagner l'entrée du village & bifurquer un peu plus loin pour transplaner en sûreté, en sécurité. Tu bouges au rythme du parapluie, t'inclinant dans un silence inquiétant, pénétrant. Discrétion s'arme à tes bras, désarmant toutes les méfiances. Tu souris à la vieille qui te fixe derrière sa fenêtre. Tu penseras à endormir sa méfiance d'un cadeau pour ce chat cracheur, voleur. Tu penseras à la faire espérer à la normalité. D'un crac, tu t'envoles.
Le transplanage te fait un peu tiquer lorsque tu fixes le cuir de tes chaussures. Boueuses, elles sont boueuses. Une révolution ne s'est jamais faite dans la douceur. Ils ont payés leur lot de douleurs, d'horreurs. Ils ont subis pertes, morts, tombant plus bas que terre, plus bas que l'enfer. Mais tu as du mal à tolérer le manque d'efficacité. Tu ne comprends pas l'utilité des enfants placés en tête de file. L'intérêt te dépasse, t'espace, te laissant tranquillement dubitatif & sceptique. Les enfants n'ont pas à commander, ils sont déclarés irresponsable, ils ne sont pas capables. Ses adolescents qui s'amusent à la guerre, ne savent ni la faire, ni faire l'affaire. Ta langue claque, ricoche, retient un mot cruel, rebelle. Tu avances, t'enfonçant dans cette forêt qui sera bientôt tienne, bientôt ta souveraine. Le loup ronronne, grignote sa liberté ; Tais-toi. Il couine, enrage, plein d'ombrages sauvages. Tu lui payeras tout. Un jour. Ou pas.
« Bonjour Marie. », le prénom français s'échappe d'entre tes lèvres, dans un sourire malicieux, victorieux. Marie, comme promise aux flammes, tu la damnes du sel de tes yeux. A quel jeu jouez-vous aujourd'hui ? Un sourire vorace, de rapace. Animal chassé, tu fais de la blonde ton gibier. Tu promets de tes dents de la saigner à blanc. Le goût du défi pulse, s'allume. « Que chassons-nous, aujourd'hui ? ». Quel secret va-t-elle abandonner ? Sur quel piège va-t-elle trébucher ? Elle ment. Bien sûre que tu le sens, le ressens. Bien sûre qu'elle fait semblant. Excité, tu restes pourtant cet étrange amoureux des jeux de dupe. Tu aimes abattre les masques, tirer sur toutes les tâches. Et tu joues d'elle, dans l'accent léger, dansant sur ton palais. Tu chutes pour un peu d'adrénaline sublime, sensible. « La France ne te manque pas, Marie ? », un sourire caresse tes lèvres, écrasant tes yeux d'une lueur de nostalgie. Tu sais user & abuser des mensonges. Tu sais trahir tous les songes, écraser toutes les vanités, les sensibilités. « Les jardins ouest de Beauxbatons me manquent. », lâches-tu, abrupte, dans un soupir vain, assassin. La légèreté séduisant ses courbes, empoisonnant tous son sang, tous ses sens.
Le silence s'esquisse entre vous, dessinant les arabesques d'un malaise. Elle est la traitresse, l'ombre de ses français sans fidélité. Et la haine te dévaste, te ravage. De jeu en piège, tu as fini par deviner, démêler l'évidence. « Je ne suis pas sûr que tu me dises toute la vérité, Marie. », lâches-tu en douceur, en lenteur. « D'ailleurs, il y a de plus jolis prénoms que Marie. ». Un sourire de fauve se glisse, s'immisce. « Tu aurais pu mieux choisir. », gourmandes-tu d'une voix tranquille comme si tu lui parles de pluie & de soleil.
Touché, coulé.
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| Hunt you down, eat you alive. So you can do what you wanna do I love your lies, I'll eat 'em up But don't deny the animal That comes alive when I'm inside you
Lorsque la volute argentée, bleutée, se transforma en un gracieux border collie, elle savait d'ores et déjà que tout était fini. Amusée, un sourire avait peint ses lèvres avant même que le Patronus ne délivre le message, l'ultimatum, de Fenris. Avec dextérité, ses doigts avaient continué de tisser, d'enchevêtrer, le fil végétal à travers la nouvelle pièce vestimentaire qu'elle s'était mise en tête de créer. Les jours défilaient et se ressemblaient presque depuis quelques temps. La voix suave et masculine, étrangère, de l'Insurgé résonna sombrement aux quatre coins de la tente sommaire qu'elle partageait avec Hermione. « Retrouvons-nous dans les bois de Daéva... », continuait d'émettre le chien bleu alors que la sorcière posa son regard noisette sur la couche vide de son amie. « Un lieu naturel, véritable, est un bon hospice pour nos affaires, non? ». Hermione était absente, encore une fois. Une fois de trop, peut-être. Depuis la mort de Xenophilius, Marie avait continué de gratter, de percer, la soie de ce cocon protecteur, domestique, dans lequel Granger l'avait emmuré, que Malfoy avait aidé à cimenter. Qui la forgeait depuis des mois. Marie pensa un instant contacter l'ancien Serpentard, pour lui demander conseil, mais sa récente virée à la Bran Tower lui rappela aussitôt que son ami ne souhaitait peut-être pas avoir de ses nouvelles de si tôt. La sorcière stoppa son travail de couture et fixa un point imaginaire situé quelque part en face d'elle. Très bien. Les jours à venir seraient donc assombris par cette nouvelle épée de Damoclès qui flottait au-dessus de sa tête. « Je compt... ». D'un geste sec et au sort informulé, Marie laissa son Patronus, le lièvre originel, chasser le Border Collie de la tente pour finalement se relever du sol, ses articulations endolories craquèrent aumême instant, et aller fermer les tentures de sa chambrée. La sorcière rejoignit les bras de Morphée d'un sommeil léger, troublé, cette nuit-là.
Trois jours. Depuis toujours, marcher était l'une de ses activités favorites. Les années de cavale, de fuite, n'avaient en rien changé cela. Elles lui avaient juste octroyé plus de temps et de motifs pour s'adonner à cette pratique normale et ordinairement rassurante. Trois jours s'étaient écoulés depuis le message que lui avait délivré le Border Collie. Dans une impulsion, Marie se mit à sautiller sur les chemins boueux de la Forêt Noire. De petits bonds à de plus grandes enjambées, Marie se hâtait pour arriver au point de rendez-vous avant le sorcier, refusant inconsciemment de lui laisser plus de marge de manœuvre qu'il n'en possédait déjà. L'une des mèches de sa chevelure blonde s'échappa de sa capuche, la nouvelle cape n'étant pas traitée contre les impulsions bondissantes de sa propriétaire. Un soupir de contentement s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle aperçut enfin l'arbre à moitié mort et ses racines enchevêtrées, qui avait pour seule compagnie d'autres arbres bien plus fournis que lui. Marie n'avait pas hésité un seul instant à s'orienter vers cet arbre précis de Daéva : l'arbre aux racines en forme d'étoile, lui avait précisé l'étranger. C'était le seul a possédé ce genre de forme abstraite dans un rayon de plusieurs kilomètres, ici. D'un mouvement aérien, elle prit place sur l'une des racines de l'arbre dont la taille était plus que suffisante pour servir d'assise à la frêle sorcière. Observant les alentours et la neutralité de la Nature, elle jeta un coup d’œil vers le chêne et lui dit : « J'espère que ça ne vous dérange pas, cher Arbre, que je prenne place sur l'une de vos jambes... ». Marie attrapa sa besace en cuir usé et se mit à fouiller dedans. « J'ai rendez-vous, vous savez ? Pas de rendez-vous galant, soyez rassuré ! ». Le ton de Marie se fit jovial lorsqu'elle trouva sa fidèle baguette magique, l'oreille tendue pour écouter la réponse du chêne mourant, et la leva à hauteur du regard, s'hypnotisant avec la lueur toujours scintillante et la teinte couleur citrouille émise depuis plus d'une demie-heure. « Ne le prenez pas mal mais je trouve que... ». Le craquement distinctif d'un Transplanage retentit au loin, assourdi par la distance et les nombreux obstacles qu'imposait Daéva. « … Je crains que notre conversation ne doive être écourtée, cher ami ! ». Ne prenant pas attention à la fiole de Polynectar qui se trouvait au fond de son sac, elle posa simplement sa baguette sur ses jambes repliées et s'excusa auprès de l'arbre en tapotant trois fois contre son bois vieilli et effrité.
Marie ressentit plus la présence d'Octave qu'elle ne le vit. « Bonjour Marie. », si intérieurement, Luna se mettait déjà à protester et à réfuter les accusations implicitement induites du Français par la seule prononciation de son prénom, du prénom de l'Autre, extérieurement, la jeune femme ne laissait absolument rien paraître. Les sourcils froncés, les paupières plissées, elle se mit à le scruter minutieusement tandis qu'il lui demandait ce qu'ils étaient venus chasser, aujourd'hui. Ses lèvres s'entrouvrirent, ne le saluèrent pas, manquèrent même de prononcer les mots 'Ronflaks Cornus', pour finalement lui répondre d'une voix sobre : « Je pensais que vous étiez le chef de meute, Fenris, aujourd'hui ». Une lueur amusée traversa son regard, un dernier rempart contre toutes les paroles, les références, que le Français lui énumérait une à une pour la mettre au pied du mur, la pousser à commettre l'Erreur de trop. Elle préféra ne rien répondre, ne pas échanger à propos des lieux-dits qu'il devait sans doute connaître par cœur. Son silence disait bien plus que n'importe quel autre mensonge. Son regard assombri ne faisait que confirmer les propos de l’Étranger. « Je ne suis pas sûr que tu me dises toute la vérité, Marie. D'ailleurs, il y a de plus jolis prénoms que Marie. ». Son sourire charmeur, carnassier, lui fit trembler l'échine. « Tu aurais pu mieux choisir. ».
« Qu'êtes-vous venu faire ici ? », demanda-t-elle d'une voix lente, cristalline, de ce timbre qui s'apparentait tellement à sa véritable personnalité, à son essence rêveuse, à Luna Lovegood. Lentement, la jeune femme plaça sa baguette magique dans sa main droite et se redressa avant de sauter de sa place haute perchée. Hésitante, elle enfonça légèrement les pieds dans le sol terreux, pour finalement décider, valider l'idée simple, de se mettre en marche. Quelques pas avaient suffit pour la placer près, trop près, du Français dont les traits se faisaient de plus en plus malicieux. La première fois que Marie l'avait vu, il venait tout juste de débarquer en Angleterre, les côtés flanqués par l'Insurgée mystérieuse, sans limite, qu'était Vincianne de Lancastre. Si elle avait réussi à éviter la sorcière de nationalité française jusqu'à présent, dans le seul but de préserver l'intégrité de Talesco, il lui avait été impossible de ne pas croiser Octave et son regard perçant. Allègrement, la jeune femme se mit à lui tourner autour, à l'observer de plus près, sous toutes les coutures. Si sa première ronde ne lui avait fait remarquer que le manteau moldu et les bottes crottées, la seconde avait capté une faille dans la stature fière et droite de son interlocuteur. Marie termina son examen visuel en s'arrêtant face à lui, plantant cette fois-ci fermement ses deux pieds au sol. Le souvenir de son Border Collie s'emmêlait encore pernicieusement à son Patronus, ceux qu'ils avaient tous les deux invoqué lors de cette fameuse bataille pour la libération des Rebuts, frôlant le Panda dans une énième provocation. « Marie est un très joli prénom. Quant à vous, vous auriez aussi pu trouver bien mieux que 'Fenris', comme nom de code ! ». Son sourire décalé apparut pleinement lorsqu'elle ôta la capuche de sa tête, rabattant les bords rafistolés de la cape contre ses épaules, l'orangé de la baguette illuminant les deux sorciers pendant une dizaine (observatrices et critiques) de secondes. « Nous avons un Fenrir, ici, vous savez ? ». Le jour allait bientôt s'effacer, dévoré par l'obscurité nocturne. « Et nos contes nous apprennent à ne pas nous approcher trop près de lui, une fois la nuit tombée... ». Était-ce raisonnable de rester avec lui, seule en pleine forêt, alors que la nuit n'allait pas tarder à tomber ? Avec cet homme dont elle n'avait pas encore réussi à comprendre le personnage, à cerner les limites, à sonder l'âme, comme elle le faisait depuis l'enfance, depuis avant, depuis toujours, avec les autres ?
Soudainement, Marie ressentit un malaise, un étouffement, d'être aussi proche physiquement du Français. A reculons, elle regagna la racine suspendue et cala sa baguette derrière son oreille avant de se hisser de nouveau sur la forme en étoile. Nerveusement, elle se mit à ouvrir, fermer, ouvrir, pour refermer encore, la besace marronnée qui reposait contre sa hanche. Son attention fut happée un instant par la lumière fixe qu'émettait désormais sa baguette en bois de sorbier, l'alarme silencieuse lui indiquant dangereusement que sa ration de Polynectar cesserait incessamment sous peu de présenter les traits de Marie à la face du monde. Soupir résigné. D'un mouvement, Marie murmura un Nox avant de jeter un désillusionnement dans le vide. Les deux Insurgés disparurent soudainement du monde, bordés imperceptiblement par le voile du sortilège de camouflage. Non, elle ne boirait pas cette ration de Polynectar, ce soir. Hermione n'était là, maintenant. Le Français savait déjà qu'elle mentait, trichait, derrière ce visage prétendument français, de toute façon. Acculée, piégée, sans sortie de secours. Le Français au sourire fascinant, qui envoûtait tout autant qu'il ne mordait, n'appréciait vraiment pas que l'on offense la couronne du Roi. Il était citoyen de la monarchie française, fervent défenseur de ses origines d'Outre-Manche, et il ne voulait plus l'entendre dire qu'elle faisait partie des siens. Très bien.
Fenris la verrait donc, dans quelques minutes, reprendre le visage lunaire de Lovegood, qui était douloureusement enfermée, étouffée, par cette identité qu'elle détestait, qu'elle aimait, cette énième prison qui était la sienne. 'Ne t'es-tu pas juré de reprendre tes droits face à Rabastan ?'. Si, en effet. Et bien, soit, elle tiendrait cette promesse personnelle, qu'elle s'était faite solennellement après avoir abandonné la scène morbide et glaciale d'Hyde Park. Et cela commencerait avec lui, l'Inconnu, l'Etranger, qui se croyait supérieur aux anglais, qui ne cachait pas ses airs importants, ses racines royaliste, et sa France adorée. L'étranger qu'elle se faisait désormais un point d'honneur à cerner. Il n'avait pas longtemps hésité, lui, à la mettre à nue, à lui faire avouer. Marie était là depuis des mois. Octave depuis seulement quelques semaines. Son duel contre Rabastan avait réveillé son élan de curiosité éhontée, sa soif de justice. Donnant/donnant. Il voulait voir Luna ? Il la verrait. Et elle le taillerait en pièce à son tour, dans cette imagination débordante qui était a sienne, analyserait, découvrirait, les moindres facettes du Fenris, pour que son personnage lui appartienne, comme le secret bien gardé de Luna lui appartiendrait à l'avenir. « Je ne suis pas sûre que vous nous disiez également toute la vérité, Fenris. Mais après tout, le monde ne serait pas très amusant si tout le monde savait tout sur tout le monde, pas vrai ? ». Son rire fut certainement la dernière arme que Marie lui présenta ce soir. Luna voulait reprendre ses droits.
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| sur ma peau, rien ne s'efface. je jure d'embrasser mes promesses ou d'y laisser ma peau
Tu mens comme tu respires. Elle ment comme elle inspire. Sous les dehors élégants, le poison coule de ta bouche, saignant à blanc les cœurs & les corps. Ça explose, ça implose. Les mensonges s'extasient, s'agrandissent, ravissant leur lot d'horreur, de malheur. Mentir pour tuer. Mentir pour protéger. Tu n'as jamais eu besoin de raison. Tu n'as fait que ce qui est bon pour Lui.
Tuer pour ton souverain. Mourir pour être Ses mains. Là repose ton destin.
Les yeux clairs de Marie se perdent dans les tiens. Tu les as toujours trouvé trop grands, trop lents. Ce regard, il ne cesse de se perdre, de voler, s'envoler. Les raisons de ce monde s'échappent dans ses passions. Tu as soupçonné trop de lucidité, trop de tranquillité assassinée. Tu esquisses les contours de son âme un peu facile, un peu tranquille. Tu as appris les désespoirs, les espoirs sur le contour de ses pleurs. Ils ont dit qu'il était mort, cet étrange homme, Xenophilius Lovegood. Elle n'a cessé de pleurer, traçant les sillons salés, blessés de son existence. Aucun liens entre eux, pourtant. Jamais. Tu ne comprends pas les courbes de sa douleur, de ses horreurs. Tu sais, au fond, qu'elle ment, qu'elle joue. Elle tremble. Elle ne cesse de trembler, valdinguer, vaciller.
Ça t'amuse, sans doute, un peu trop.
Menteur trompeur, tu es celui qui joue des erreurs des autres. Tu es celui qui brouille les pièces. Sous toute ta sympathie, tu laisses le monstre gronder, s'enfoncer, t'avaler. Tu avoues, tu restes de ces ombres froides & sans-coeurs, grisés par les rancœurs. Tu fais mal, tu tires les ficelles. Un peu connard, un peu enfoiré, tu ne t'autorises pas à foirer. Tu exècres les échecs, les cassant dans un ultime échec & mat. Sans doute, es-tu un peu de ces voleurs de cœur, de ces beaux dévoreurs d'erreur dans tes horreurs ? Tu écrases, tu fissures, tu assures la perte & les douleurs dans l'ombre d'un sourire. Et dans un souffle, tu es prêt à tyranniser la petite Marie, à tirer à bout portant sur ce masque qui ne te trompe pas, qui ne t'a jamais trompé. « Je pensais que vous étiez le chef de meute, Fenris, aujourd'hui » , la voix se fait sobre, la voix se fait ronronnante, flirtant entre tous les dangers pour tout ravager, saccager. Un sourire flotte ; Comprend-t-elle au moins la signification de ce nom ? Fenrir, le loup des Dieux, enchaîné pour ses pêchés, pour empêcher le monde de courir à sa ruine. Fenrir, l'animal dressé prêt à tout briser, à tout déchirer de ses crocs. L'animal qui causa la perte d'un roi des Dieux. « Je pourrais être tellement de choses & de visages, Marie. ». De bourreaux à héros, tu pourrais glisser dans tous les rôles, tu pourrais la déchirer de ses mensonges, la tuer d'un battement de cil dans ses songes.
Alors, tu pars en chasse. Contre elle & ses futilités, elle déshonore France & français en se faisant passer pour l'un des tiens. Elle ne fait que tuer le peu de respect qu'il te reste pour elle. Et tu ne pardonnes pas. Tu ne pardonnes jamais les affronts, les oppositions & les passions cruelles qu'il laisse sur le cœur d'un pays, ton pays. Tu la mets au pied du mur de paroles simples, futiles, imbéciles. Tu cherches l'ultime pas de travers dans ses travers. Elle joue l'indifférence en gardant le silence. Elle ment encore. Elle ment comme elle inspire. « Qu'êtes-vous venu faire ici ? », la voix reste lente, un peu fugitive, tellement craintive. Le rêve s'éveille, s'émerveille dans ses grands yeux clairs. Elle n'est plus vraiment Marie. Du tac au tac, la réponse fuse, malicieuse & mystérieuse ; « Tellement de choses. ». Séduire, trahir, faire périr, tellement de choses excitantes & si fuyantes entre tes doigts. L'animal se redresse, se dresse, babines retroussées, sens aiguisés. La bête sent la chasse, piétinant son rôle, convoitant la peau tendre, facilement déchirable, doucement inflammable sous tes dents. Et elle te tourne autour, elle tente de se faire prédateur alors que de ton nez, tu ne sens qu'une vieille peur. Elle esquisse de ses yeux un portrait de toi, tentant de déceler, de trouver une légère faille dans la carapace. Elle essayer de tuer d'un regard, d'un égard. Ce serait presque risible, tellement futile. « Marie est un très joli prénom. Quant à vous, vous auriez aussi pu trouver bien mieux que 'Fenris', comme nom de code ! » , un rire s'échappe. « Le prénom d'une vierge enfanté par un Saint-Esprit n'a rien de joli, Marie. », claques-tu du fouet de tes mots, des maux. Tu n'as jamais apprécié ces histoires de religion moldu. Tes croyances ne sont que logique mathématique. Tu n'as jamais aimé ses histoires de vierge canonisé pour avoir donné naissance à un fils de Dieu. Tu ne crois pas qu'on puisse être l'égal d'un roi, de ton Roi. Tu ne crois pas non plus qu'on puisse égaler les Dieux. Et la capuche se rabat sur le joli visage. . « Nous avons un Fenrir, ici, vous savez ? ». Un sourire se déplace, te crevasse. « Et nos contes nous apprennent à ne pas nous approcher trop près de lui, une fois la nuit tombée... » . L'obscurité vous enlace, menace de vous avaler, de vous voler. « Connaissez-vous la légende de Fenrir, Marie ? », tout vous éloigne & tes yeux clairs caressent les siens. « Ce n'est pas un simple animal que vous ne devez pas approcher la nuit, ma chère. », tu te fais plus angoissant dans les ombres qui s'approchent, se rapprochent. « C'est la fin des Dieux une fois libre, la fin d'un monde, le Ragnarök lâché, affamé, prêt à tout dévorer. ». Tu te déplaces un peu, guidé par les lueurs orangés de sa baguette. La proximité se fait plus féroce, plus véloce. « Même vous. », le murmure glisse dans un souffle chaud contre sa peau. Il enivre autant qu'il glace. Même elle, tu la tueras. La peur glisse & s'immisce. La peur se fait animal peu fragile, agile.
Et elle dérape, s'échappe, comprenant tous les dangers que tu peux représenter, esquisser sous tes doigts. Et brusquement, elle regagne son perchoir, s'isolant de toi, de tes doigts. Les racines ne la protègent pourtant pas. Les racines la laissent sous tes yeux affamés, séduit par l'amour du défi, de sa vie. Le jeu te laisse un peu ennuyé, facilement fatigué. Ouvrir, fermer, dans un cycle infini d'angoisse & de poisse. La baguette clignote, alarme silencieuse que tu suis du coin de tes yeux. Les sourcils se froncent. A quoi sert le signal ? Des renforts ? Un danger ? Un sourire tord ta bouche ; Tu es le seul danger, ici-bas. Tu es la seule bête furieuse, le seul monstre en mal de sang, de son sang. Tu es le seul à vouloir la dévorer, la ravager.
Un nox & la baguette s'éteint, elle jette le sort de désillusion, vous faisant brusquement disparaître. « Vous n'allez donc pas fuir, cette fois ? », ronronnes-tu, d'une voix qui flirte entre l'humour & le grognement de la bête furieuse, orageuse. Tu aimes les chasses, les proies qui se battent, enragent de leur bêtise, des traîtrises. Tu n'aimes ni la facilité, ni l’imbécillité. « Ou peut-être envisageriez-vous de montrer votre vrai visage ? », glisses-tu de cette voix un peu sombre, qui t'est habituelle, éternelle. « Ou de me tuer pour avoir exigé de percer tout vos secrets ? », plaisantes-tu,sans vraiment, plaisanter. Il lui faudrait des millions d'années pour te piéger, pour comprendre où se situe tes points faibles. « Je ne suis pas sûre que vous nous disiez également toute la vérité, Fenris. Mais après tout, le monde ne serait pas très amusant si tout le monde savait tout sur tout le monde, pas vrai ? » , le rire de Marie éclipse les questions, les passions, révisant les interrogations. Et dans une voix de velours trompeuse, tu susurres, « Certains ne sont pas très bon pour les mensonges. Ils devraient juste s'en abstenir. ». Enflure, le mot glisse, éclaire, claire, dans ton être.
Marie n'a jamais su mentir. Elle ne sait que se trahir.
Et l'image de la blonde se trouble. Tes yeux clairs papillonnent alors qu'elle oscille, vacille. Les cheveux court s'alourdisse d'une longueur nouvelle. L’éclat se fait plus blanc que blond, plus solaire. Les yeux s'agrandissent d'un bleu outrageux, orageux. Elle tangue, vacillante, troublante entre deux images, deux visages. Le masque se fissure, Marie s'échappe, se fracasse, tombant morceaux par morceaux, ne laissant que Luna. La douce, rêveuse & pourtant, impétueuse, Luna, qui se révèle à tes yeux clairs. Elle devient reine, souveraine, se faisant de ses racines un trône pour tous ses mensonges en hécatombe, qui jonche sa tombe. Tu souris, amusé, suffisamment ravi & séduit. Tu sais, qu'au final, tu as gagné. Tu as avalé la reine sans la toucher, sans la presser. Et la révérence se fait souple, élégante, toute en finesse, en délicatesse. « Luna Lovegood, vous nous tromperez toujours tous. », un sourire désarçonne, harponne. Tu ne lui offres pas toujours la victoire, tu ne lui laisses pas tous les déboires. Le dossier de la jeune Lovegood court encore sur tes yeux. Tu n'as jamais vraiment cru à sa disparition. Tu crois seulement en sa magie. Celle-ci qui trace les esquisses d'un pouvoir plus grand, trop grand. Tu espères y trouver l'arme qui les anéantira tous. « Il semblerait que vous soyez à l'image de Potter, vous survivez à toutes les morts. », dans ta bouche, pourtant, cela ne semble pas être un compliment. Tu ne portes pas le SurtoutInutile dans ton cœur. « Quel nom préférez-vous alors ? Ronronnes-tu d'une voix plus douce, plus trompeuse. Luna est plus charmant, plus élégant. ». Luna, celle qui se rapporte à la Lune. La tête reste dans les étoiles, les yeux voient loin, plus loin. Sans doute, trop loin.
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
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‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| Hunt you down, eat you alive. So you can do what you wanna do I love your lies, I'll eat 'em up But don't deny the animal That comes alive when I'm inside you
Ses yeux céruléens s'ouvraient grands, révélant une porte bien plus rare encore que celle de son âme. Luna Lovegood, son nom véritable, sonnait étrangement docile dans la bouche de Fenris. Les syllabes de son être s'anoblissaient élégamment, ponctuées ainsi de l'accent français de l’Étranger, de son timbre vibrant et hardi qui étalait avec nonchalance le naturel téméraire de son maître-chanteur. Un. Elle, Luna Lovegood, elle les tromperait tous ? Son rire cristallin franchit une fois de plus la barrière de ses lèvres lorsque le cinquantenaire se releva de toute sa hauteur, après une révérence distinguée : il paraissait avenant mais en réalité, son terrifiant personnage était uniquement recouvert par des couches de bonnes manières, d'une étiquette étrangère, que Luna ne réussissait pas reconnaître et à accepter totalement. « Il faut croire que non », fut sa seule répartie, la déclaration forfaitaire peu encline à lui céder plus de cartes, plus de terrain, sur cette contrée inconnue qu'était devenue Lovegood. Deux. Volubiles, ses doigts se mirent à jouer une mélodie silencieuse dans l'air environnant, piano de fortune qu'elle s'était amusée à apprivoiser seule, derrières les tentures protectrices de sa tente au campement. « Luna Lovegood », répétait-elle alors dans un écho enrayé, émerveillée de découvrir le son de sa voix après des mois de mutisme forcé. Trois. Tout comme ces mains-là, cette voix, sa voix, lui semblait terriblement fausse, décalée, tellement éloignée de ce qu'elle était au jour d'aujourd'hui. Combien d'identités avaient prit les traits de son visage ? Combien de personnes avaient-elle dû incarner ? Il lui semblait que Luna Lovegood était devenue une bête sauvage, que l'on avait continué d'enchainer même après son meurtre dans le cachot froid et humide du manoir Malfoy. Son essence rêveuse, versatile et volubile, qui avait été enterrée sous la logique et les réflexions implacables de Marie, se mit alors à rattraper à vive allure le temps perdu, passé derrière les masques et les mensonges de son Autre, de Marie. Cette couverture tissée par les mensonges éhontés de deux des sorcières les plus reconnues du Royaume-Uni du Magister. Quatre. Son regard perçant se posa de nouveau sur le français lorsqu'il prononça le prénom de son meilleur ami, d'un ton glacial : il n'aurait pas pu la ramener mieux que ça à la réalité. « Il semblerait que vous soyez à l'image de Potter, vous survivez à toutes les morts. » Vous. Il la vouvoyait, maintenant. Le 'tu' s'était envolé en même temps que la mascarade de laquelle il l'avait extirpée. Cinq. Le décompte était terminé. C'était à son tour, au tour de Luna, de parler.
« Vous n'aimez pas Harry », lâcha-t-elle sur un ton neutre. Qui se voulait neutre. Marie Talesco réussissait à être neutre. Luna Lovegood ne laissait jamais l'indifférence primée lorsqu'il était question de ses amis, des siens, de sa famille. Sa réaction avait beau être épurée, son regard ne laissait pas pour autant planer le doute un seul instant : l'impartialité brute de Loony Lovegood équivalait férocement à un ultime avertissement. Son amitié se méritait : lorsque les sorciers réussissaient à l'obtenir, ils pouvaient être certains de toujours se voir bercer par les bonnes grâces et les défenses de l'ancienne Serdaigle. Et s'il vous arrivait ne serait-ce que de regarder de travers l'un de ses protégés, français ou non, aide extérieure ou pas, vous feriez bien mieux de vous mettre sur vos gardes. « Harry Potter n'est pas seulement un nom sorti tout droit des livres, Monsieur Fenris », le titre français était sorti de sa bouche sans qu'elle ne puisse réellement l'arrêter, l'irritation déformant légèrement ses traits. « C'est aussi mon ami. Ne rejetez pas la faute des adultes sur lui. Les gouvernements n'ont jamais su prendre leurs responsabilités » Directe, franche, mordante. La belle et tendre mère patrie de Fenris aussi commettait des erreurs, depuis toujours. Action, réaction et si besoin, effacements des éléments perturbateurs. Les boucs émissaires prenaient souvent la forme de leurs plus loyaux, et ignorants, serviteurs, non ? 'Watch your steps, watch you back, peace isn't back yet, disait la Voix, d'un ton doucereux. Son haussement d'épaules apporta le point final à l'idée, au concept même, qu'Harry serait l'incapable de service de l'Angleterre sorcière, le responsable, de l'avènement du Magister et de leur chute évidente… Ô Merlin combien Harry Potter manquait terriblement à Luna Lovegood.
D'un geste irrévérencieux, elle laissa tomber sa besace en cuir au sol, le regard pétillant toujours tourné vers le français, n'oubliant pas qu'il n'était pas qu'un simple sorcier distingué mais toujours une menace. Une lueur amusée, défiante, distillée, avait pris place dans la clarté de son visage. Clairvoyant, puissant, extravagant. Luna Lovegood n'avait peur de rien, contrairement à Marie. Marie avait été faible, trop léthargique, à toujours vouloir rester sur ses gardes. Mais Luna Lovegood ne craignait rien, protégée par une assurance puisée quelque part dans un monde que peu de personnes réussissaient à entrevoir… Depuis Poudlard, on soufflait sur son passage, le sillage de ses pas, qu'elle possédait le Troisième Œil. Cela l'avait toujours amusée, un peu, beaucoup, à chaque regard détourné, à chaque pas égaré, que ses camarades sorciers lui jetaient en pâture dans l'espoir de ne pas attirer son attention. « Vous pouvez m'appelez Panda, Fenris. Nous sommes entre amis, après tout... », le ton jovial, apaisé, avait ponctué l'expression de son visage de quelques sourires décalés. Panda, Pandora, le prénom qu'elle avait toujours voulu arboré fièrement pour honorer la mémoire de sa mère. Luna Lovegood était pleinement de retour, la magie légère et fluide de son esprit décalé vacillait à présent de toutes ses forces jusqu'au bout de ses doigts. Quelle joie ce serait de pouvoir utiliser de sa baguette magique en cet instant, sentir le bois de sorbier retourner dans la main de sa propriétaire légitime. Amis ? Non, ils ne l'étaient pas et la simple idée que quelqu'un puisse avoir tant d'arrière-pensées que le Français l'attristait terriblement. De deux coups de talon, elle envoya valser ses chaussures au sol, tout près du sac en cuir usé. Frénétiquement, curieuse, elle fit bouger de concert ses dix orteils de la même allure qui avait rythmé ses doigts, quelques minutes plus tôt. Le visage d'Hermione, de Draco, s'effacèrent alors de son esprit, de sa mémoire. Il n'y avait plus que le sien qui obnubilait son effervescente conscience. Luna Lovegood était vivante. Ses yeux protubérants, ses cheveux blonds, son sourire aérien. 'Tu m'avais manqué...', se souffla-t-elle intérieurement alors qu'elle se mettait debout sur les racines, de la même dextérité qui l'avait tant de fois fait sautiller, marcher en arrière, vasciller auparavant. Luna Lovegood n'avait jamais connu les effets de la gravité. Jamais.
Daddy lui avait apprit à ne pas avoir peur de la hauteur, à ne pas souffrir du vertige. Sa magie l'avait toujours protégé lorsqu'elle se permettait de jouer les équilibristes. Subitement, subtilement, son regard passait des racines au français, du français au racines, qu'elle semblait oublié lors de la reconquête totale et personnelle de ce corps, son corps, depuis trop longtemps oublié. Les yeux gris ne l'avait sans doute pas quitté un seul instant tout ce temps. « Comment savez-vous ? ». La question tomba, assassine, aussi tranchante qu'un couperet, sans le moindre préambule. « Comment pouvez-vous savoir que Luna Lovegood n'était pas vraiment morte ? », Vous, l'étranger, l'inconnu, le français, qui n'avait que la racine de Vincianne de Lancastre fermement plantée sur le sol britannique comme seul rempart. Même les Weasley ne l'avaient pas accusé aussi sournoisement, durant tout ce temps... Étrange. Même Daddy avait cru à sa mort, au début, lorsqu'elle était cachée par Hermione les premiers jours de son douloureux rétablissement… Comment avait-il pu savoir pour l'étudiante ingénieuse, l'insurgée fantasque, la Rebut meurtrie, la morte établie ? « Fenris, que faites-vous ici ? », demanda-t-elle de nouveau, dans un souffle. Son numéro de funambule s'arrêta inopinément, alors que le pied gauche de la sorcière se trouvait encore surélevé dans le airs. Intensément, elle plongea son regard dans celui d'Octave, sur les traits de son visage. « C'est étrange. L'aura du Voile rôde autour de vous, Fenris... ». 'La mort l'étreint'. « Pourquoi êtes vous ici ? ». Leitmotiv, ritournelle, mélodie. Il n'avait rien à faire ici. Il semblait qu'on l'attendait, là-bas, Outre-Manche.
La question continuait de brûler les lèvres de la poupée de chiffon démantibulée qu'était Luna Lovegood. Le temps, la torture, avait finalement réussi à l'atteindre, dans le fond. Le regard azuré de Luna se teinta de regrets. Comme c'était triste, comme sa vie était désolante. Comme Fenris pouvait se sentir perdu, finalement, ici. Le soleil venait tout juste de déverser ces derniers rayons lumineux sur la foret de Daéva, les plongeant définitivement dans l’obscurité. Relevant la tête un instant vers les branchages, elle se mit à penser à sa place auprès de l'Etranger à présent. Seule. Irrémédiablement seule. Le sang lycan coulait dans ses veines.Elle en était certaine à présent. Il vibrait de cette même force tranquille, destructrice, surcontrôlée, qui animait Bill depuis sa désolante rencontre avec Fenrir Greyback. « Votre Papa ne vaut-il pas mieux que tout ça ? », jeta-t-elle à la volée, indiquant de ses paumes tendues la forêt Noire même. Cette forêt maudite, dangereuse, que les Insurgé apprenaient constamment à dompter pour pouvoir survivre. Pour combattre le Magister et ses sbires. Ne valait-il pas mieux qu'une guerre sorcière étrangère ?
La vie pouvait vraiment, souvent, vous jeter des tours. Les meilleurs étaient toujours ceux nés des illusions. En observant Fenris, Luna pouvait presque réussir à se reconnaître. Comment ? Ô Merlin lui même pouvait le savoir : leurs essences sorcières se trouvaient aux antipodes de la planète elles-même ! Mais l'homme, plus vieux et plus sage qu'elle, avait cette part d'obscurité, de déni, qui forgeait lentement la jeune femme depuis des mois. Son sourire assuré, dérangeant, qu'elle arborait alors ne faisait que refléter celui du Français. Ô Merlin, pourquoi l'avais-tu placé ici, maintenant? Octave savait quelque chose qui lui échappait et qui l'effrayait, à la fois. Si elle, de tous, frémissait de cette invcertitude, c'était quelque chose ne tournait pas rond...
Ô Merlin, oui, vraiment, comment Fenris, l'étranger, pouvait-il cacher tant de secrets sans même flancher depuis tout ce temps ? - Spoiler:
(te n'ai piqué le gif, y'avait un vilain décalage avant le premier >)
Dernière édition par Luna Lovegood le Sam 1 Aoû 2015 - 20:33, édité 3 fois |
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| sur ma peau, rien ne s'efface. je jure d'embrasser mes promesses ou d'y laisser ma peau
Observer. La discrétion se jette en questions, en étranges passions, sous tes silencieuses observations. Tu sais l'observer, la regarder, la voir danser, se perdre dans ses manœuvres, dans ses œuvres. Tu décèles l'évidence derrière toutes les fausses confiances, toutes ses tendres méfiances. On n'échappe pas vraiment à tes yeux, tu obtiens toujours les aveux. Et le blond se fait plus claire, plus lunaire. Elle n'a plus peur de se faire déesse solaire, princesse solitaire. Elle devrait pourtant craindre toutes les horreurs, les douleurs. Tu es maître des cauchemars, prince des orages, de tous les ravages. D'un geste, tu tues toute en précision, en délectation. Approcher. La séduction française s'empare, t'égare. Tu approches d'un sourire, d'un mot sympathique, toxique. Tout pour plaire, tu ne commets jamais d'impaire, ni de travers. On te donne Merlin sans confession, sans raison. On te donne la vie & tous les interdits. Tout ça pour tuer, manipuler, ravager. Au final, tu n'aimes que gagner. Tu n'aimes que le travail bien fait. Et sous ton regard, sous tout les égards, elle reste le travail imparfait, trop vite bâclé. « Il faut croire que non » « Je sais voir, mademoiselle Lovegood. », lâches-tu dans un sourire fin, de vaurien. La bombe explose, implose, fauchant tout, de la gueule au cœur ; Je sais vous voir.
« Luna Lovegood » , elle fait jouer de ses doigts un air silencieux, merveilleux. La danse s'exécute comme une ultime révérence. Elle s'éveille, se réveille. Un sourire se taille, entaille. Elle épouse sa vraie nature. Elle épouse la démesure. Sa voix s'éraille, déraille. Elle l'a enfermé, assassiné. Un peu comme moi, soupire le loup, tournant dans sa cage. Dans ses grands yeux bleus, elle détaille ses mains, cette vie qu'on lui a pris, interdit. Et le dossier revient, claire & nette. « Vous n'aimez pas Harry » , lâche-t-elle d'une voix blanche où s'esquisse la neutralité sans pour autant être vraiment marqué, précisé. Elle ment. Encore. « Je n'aime pas les enfants qui croient savoir faire la guerre. », la cruauté dans ton accent se dessine, sublime, tellement facile. Ils ne savent pas l'enfer sur cette terre. Ils n'imaginent pas ce qui crevasse, terrasse ce monde. Ils ne savent pas encore ce qui dort dans les ombres. Harry Potter restait de ces enfants pleurnichards, inutile & surtout futile. Élu ou pas, l'inefficacité reste alarmante, glissante. « Harry Potter n'est pas seulement un nom sorti tout droit des livres, Monsieur Fenris » , tu balayes d'un geste de la main l'idiotie, la futilité. Gamine qui s'accroche à un héro, il ne l'a pas aidé, comme il n'a pas aidé cette Ginevra Weasley. « C'est aussi mon ami. Ne rejetez pas la faute des adultes sur lui. Les gouvernements n'ont jamais su prendre leurs responsabilités » , tes lèvres tremblent d'une moquerie acide, terrible. Les adultes ne l'ont pas forcés à sacrifier la moitié de Poudlard. Les adultes ne l'ont pas forcés à courir au département des Mystères. Il n'en a fait qu'à sa tête, il n'y en a eu que pour son ego. Inefficace, peu perspicace, incapable de protéger, de sauvegarder, Harry Potter n'est qu'un gamin qui croit à sa puissance dans toute son innocence. Risible. L'irresponsabilité se fait frappante, évidente, traînante. La vérité est réelle, sensuelle. « Les enfants croient toujours aux beaux mensonges & aux jolis songes. », elle reste une enfant, une jeune adolescente prête à la chute la plus dure. Et de ta voix délicieuse, charmeuse, s'emporte une moquerie en filigrane. Il est temps qu'ils arrêtent de rêver. Il est temps qu'ils forment une armée. Pas une bande de ratés, prêts à tout échouer, à faire tout capoter.
La France écrasera ou se tuera. L'Ombre vaincra ou mourra.
La besace tombe au sol, sans élégance, ni patience. Elle t'agace, t'éraflant à peine d'une passionnelle fureur, d'une odeur orageuse, victorieuse. Elle croit être le ravage dans son sillage, sur ton passage. Il n'en est rien. Elle n'est rien. A peine une goutte d'eau sur l'océan de ton calme, à peine une tâche sur ton arme. Pourtant, tu saisis le potentiel, les promesses de caresses & d'ivresses. De menaces en sourires tenaces, tu restes cet homme discret, tiré à quatre épingles, tiré sur ses manières de salopard. « Vous pouvez m'appelez Panda, Fenris. Nous sommes entre amis, après tout... » , le ton reste jovial, amené entre des sourires, d'autres désirs. Un demi-sourire transparaît, amusé, calmé. Il envahit tes yeux, cachant ton cœur capricieux, frondeur, allumeur. Amis ? Sûrement pas. Elle le sait aussi bien que toi, sur le bout de ses doigts. « Panda. L'expression d'une joie tendre s’immisce plus brutalement, sereinement. Voilà un bon surnom pour une demoiselle qui signe sa disparition. ». Et puis dans un mouvement souple, tu te retrouves à ses côtés, piétinant la reine. Tu attrapes une de ses mains & caresse sa peau d'un baiser. La raffinerie & les plaisirs se mêlent & s'entremêlent, se font souverains, sereins. « Quel dommage de voir la beauté & la vérité partir en fumée. ». Et de quelques pas, tu t'éloignes encore, tu l'as délaisses, la laisses. Elle chasse ses talons dans un chassé-croisé de jambes. Les pieds nus, tu observes les orteils bouger, se mouvoir sous tous les espoirs. Il est bon d'être en vie, n'est-ce pas ? Tu l'observes, mi-séduit par cette bizarrerie sublime, mi-sceptique par ses choix toxiques. Luna est belle dans ses instants trompeurs, vainqueurs. De ses pieds nus, elle se lève, se relève, princesse solaire, solitaire, décidé à tout avoir, à tout voir. Elle ne glisse pas, équilibriste certaine, sereine. Et tu te demandes si ce ne serait pas une mauvaise chose de la pousser, de la briser.
« Comment savez-vous ? » , elle pose la question, elle quémande, demande des réponses. Toujours des réponses, toujours la vérité, qu'ils sont ennuyants, agaçants. « Réfléchissez, l'amie. », il en va de sa survie. « Comment pouvez-vous savoir que Luna Lovegood n'était pas vraiment morte ? » , un sourire. De mystère en misère, tes secrets se ferment, se renferment sur le fond de ta langue. Noué, gardé, la marque sonne toute la grandeur, la clameur de la France Sorcière. On ne t'a jamais plié, ta fidélité reste juste imprimée, sauvegardée, jalousement gardée. Tu ne dois des mots qu'à ton Roi, qu'à Ses doigts. Les Ombres s'endorment sous ses lois, sur toi. « Je vous vois. », lâches-tu lui offrant un pan de ton royaume sombre. Tu es habitué à marcher sur les tombes, à provoquer les hécatombes. Tu les observes tomber, renoncer, habituer à tirer le meilleur & le pire des faiblesses, des caresses humaines. « Je vous ai toujours vu. ». Elle n'imagine pas comme tu peux tricher, évaluer & te glisser dans tous les rôles. Elle n'imagine pas vraiment ce que tu es. Sans doute, dans toute sa clairvoyance, ne le verra-t-elle jamais.
« Fenris, que faites-vous ici ? », tu la scrutes. Interdit, le masque se craquelle, laisse les séquelles. Pose-t-elle vraiment la question ? N'entend-t-elle pas l'air tout lui souffler, lui susurrer ? Le vent chante tes crimes, rimant sur les accords, sur les volontés de Sa Majesté. Loyaux, la terre murmure le joyaux de la confiance, de l'amitié sans méfiance. Tu es Sa main armée, celle qui est la plus aimée. Tu es le gardien de son pouvoir dans tous ton sens des devoirs. Elle s'arrête, le pied dans le vide, sur le fil du rasoir, sur le fil de tous les désespoirs. Et elle plonge le bleu de ses yeux dans les tiens. « C'est étrange. L'aura du Voile rôde autour de vous, Fenris... » . La mort te drape, s'échappe sur le bord de tes lèvres, dans la dague cachée, rêvée. « Pourquoi êtes vous ici ? » , répète-t-elle, insolente, fuyante. Et le silence s'espace, se déplace. Et le silence est fugace, vivace. Tu ne réponds pas. A quoi bon ? Les mystères restent fiers, superbes. Les mystères s’immiscent, s'agrandissent. Pauvre enfant, elle ne sait pas entendre, voir, apercevoir. Elle n'écoute rien.
Et soudain, les regrets. Ses billes azurés se voilent, trempant dans la rivière des chagrins sans lendemain, sans matins. Et elle plonge plus loin, enfin. Elle boit la vérité. Elle glisse sur ton âme, sur les ravages & les outrages. Un sourire transperce, traverse & la tempête s'avance, dans une élégance rare. Assuré, guindé, tu attends. Ses yeux remontent, ses cheveux se rejettent. « Votre Papa ne vaut-il pas mieux que tout ça ? » , et puis la lueur meurtrière s'épouse, se repose. La garce. Elle a osé, elle s'est imposé, glissé. Serpent dans ton être, la fureur se fait assassine, taquine. Elle s'enroule, te détourne. Le calme tremble, semble se fissurer. Et pourtant, tu gardes le contrôle. Tu t'imposes le contrôle. Dans ta démarche souple, tu la rejoins. Tu as l'assurance, la confiance. Tu n'hésite pas. Jamais. Logique, mathématique, stratégique, les odeurs de tabac te reviennent. Fier, ses prunelles clairs brillent encore de cette lueur émerveillée, éveillée. Il n'a jamais cessé d'être fier. Tu es précieux, victorieux. Et tu ne mens jamais. Vous ne vous mentez pas. Alors la main agrippe le cou, brutale, animale. La force est terrible, agile, l'air se raréfie. « Mon père, ta langue passe sur tes lèvres, laissant des odeurs de sang, de souffrances, d'obéissance. Chacun ses serments, chacun ses tourments, me tuerait pour faire un autre choix. ». Les doigts s'impriment plus fort, inspirant l'air, expirant d'une violence errante. Froideur maîtrisée, tu peux la briser, l’éventrer, la dévorer. Et pourtant, tu restes gravé sans folies, sans interdits. Tu mures le plaisir. Tu restes cette forteresse imprenable au service d'un maître, d'un être. « Je suis là pour que les enfants n'oublient pas d'avoir peur de ce qui dort dans les Ombres. », glisses-tu dans une dernière trace d'humour.
La France est tout. La France, c'est toi, lui, vous.
Les sacrifices valent sa sécurité, sa souveraineté, la liberté. Vous n'avez jamais plié, vous ne vous êtes jamais courbé. Protéger les faibles, élever les forts, tailler la puissance, détester l'irresponsabilité & l'irrespect, c'est la France. La France résiste ou se brise. Pas de compromis, pas de promesses, juste des gestes. Et pourtant, tu la relâches. L'air envahit ses poumons, de nouveau. « Il vous sera gré de vos attention, amie. », glisses-tu d'une voix tranquille, comme si rien ne s'était passé, comme si rien n'était arrivé. Tu sens surtout son rire lézarder les murs, son ventre tressauter & te demander si c'est bien comme ça qu'il t'a élevé. Tu n'as jamais trembler. Tu ne t'es jamais retourner. Tu as épouser la France & son impatience. Il t'a bien aimé, il t'a suffisamment appris, souris. Et toute chose a une fin. Même ton Roi. Même toi.
La fureur remue encore. La colère étreint, sereine, souveraine. Et la question perce, transperce. « Marchez-vous avec moi ou contre moi ? », un sourire se glisse énigmatique, trompeur, glissant dans une étrange chaleur. Tu pues la mort sous chaque geste, sous chaque ivresse. Et tu la laisses choisir sa caresse. Est-elle avec toi ? Est-elle contre toi ? Qu'elle choisisse bien. Tu lui tends déjà le bras pour faire quelques pas.
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| in the darkness, before the dawn In the swirling of the storm Leave a light, a light on L'accent étranger enchantait Luna. Dans le dédale de ses pensées, les mots de Fenris se réverbéraient dans un écho fabuleux, amenuisant la portée de plus en plus menaçante de l'homme. Panda était vraiment un joli nom de code. Comme si c'était hier, Luna se souvenait de la petite fille blonde aux yeux océan qui observait avec délice ces animaux imposants, rassurants, mystérieux. Luna se souvenait de sa mère qui la portait à bout de bras ; de son père qui s'était abaissé au niveau d'un petit garçon plus âgé qu'elle. Les deux patriarches Lovegood s'extasiaient eux-même du spectacle que leur offrait cette famille animale, bicolore, d'un œil ébahi. Le baisemain que lui avait offert Fenris s'était effacé de sa mémoire lorsqu'un souvenir lointain s'empara de sa conscience. Le bébé panda avait failli mourir. « Réfléchissez, l'amie. Je vous vois. ». Le Papa Panda s'était mis à défendre les siens. « Je vous ai toujours vu. ». Luna avait véritablement enfoncé son regard perçant dans celui du français à ce moment-là. Observant, détaillant, clairvoyant. Le Papa Panda avait tué la menace. Lovegood ne se faisait pas d'illusion. Elle savait que derrière ses rêves, derrières ses élucubrations, son père l'avait déposé dans un écrin doux, chaud, sûr. Devant les yeux candides, Luna avait vu le carnage provoqué par le panda, le mâle alpha, qui derrière ses airs duveteux et sages, cachait une créature animale et impardonnable. Devant les yeux cauteleux de Luna se métamorphosait le Français, l’Étranger, celui qui pensait -avec raison- être plus important qu'elle. Luna savait qu'elle devait sortir du cocon soyeux, protecteur, que Xenophilius Lovegood avait tissé autour d'elle, depuis toujours, et qu'Hermione s'était engagée à maintenir fermé, depuis peu. Alors le regard de Fenris s'éteignit un instant, avant qu'il ne ravive cette flamme dansante, mourante, à l'aide d'un puissant combustible : la rage. Luna Lovegood ne recula pas lorsque le sorcier s'approcha d'elle avec assurance, avec rapidité. Avant danger. Rage, colère, regret. Il pensait -avec raison- qu'elle était incapable de véritablement comprendre le monde des grands, le monde des adultes. Elle savait qu'il ne comprenait plus le monde des petits, le monde des enfants. Le monde de ceux qui évoluaient sur la vague imprévisible et meurtrière de la révolte. La désorganisation avait son lot de bénéfices. Luna Lovegood était comme un panda, calme, immobile. Luna Lovegood était comme un panda, imprévisible et animale : à ne pas chercher bien longtemps.
Son sourire ne s'effaça pas de son visage lorsque Fenris s'approcha d'elle, à pas de velours, à pas de loup. Son sourire ne s'effaça pas lorsque ses doigts s'enroulèrent malicieusement autour de son cou délicat. Elle ne faisait que plonger son regard dans le sien pour y scruter la flamme éteinte, pleine de rage, qui l'avait animé dans ce sursaut de colère désorganisée. Luna n'avait pas reculé ni esquissé le moindre mouvement pour se protéger. « Mon père me tuerait pour faire un autre choix. ». Balivernes, mensonges. Un éclat enfantin semblait se dessiner dans le regard de l'homme au sourire adulte, carnassier. L'air se raréfiait progressivement dans son système et dans un instinct de survie, la main de Luna se posa sur le poignet du Français, sa poigne enfermant à peine l'articulation imposante de l’Étranger. « Je suis là pour que les enfants n'oublient pas d'avoir peur de ce qui dort dans les Ombres. ». Sa vision se troublait mais ne perdait pas de vue l'éclat gris, étincelant, de son opposant fortuit. Alors que ses réflexes sorciers se mettaient en alerte, Luna ne put s'empêcher de remarquer qu'Il n'avait pas utilisé sa baguette. Il y avait plus radical pour réduire au silence un être magique. Fenris était donc un meurtrier manuel. Funny.
Fenris semblait avoir oublié qu'elle avait déjà fait face à la Mort et l'avait plusieurs fois regardé droit dans les yeux. Il n'égalerait jamais Lucius Malfoy.
La pression exercée contre son cou s'arrêta aussi imprévisiblement qu'elle avait commencé. Des étoiles pleins les yeux, les forces amoindries, Luna s'écroula à terre alors qu'il reculait de quelques pas. Ses poumons la forcèrent douloureusement à prendre plusieurs goulées d'air frais, entrecoupées par une toux rauque qui lui meurtrissait les cordes vocales à chaque nouveau soubresaut. « Il vous sera gré de vos attentions, amie. ». Breathe, Luna, breathe. Son expression engourdie se métamorphosa à nouveau pour reprendre les traits lunaires, amusés, face au visage stoïque du Français. Il n'avait pas utilisé sa baguette magique. Sourire carnassier. Il ne lui voulait donc pas vraiment de mal, right ? 'Transplanes, éloignes-toi de lui, ce n'est pas un ange, Lovegood'. Hum. Peut-être demanderait-elle son avis à Hermione. « Marchez-vous avec moi ou contre moi ? ». Étonnée, elle le regarda lui tendre la main : peut-être que l'avis d'Hermione ne serait pas utile. Peut-être que lui, il lui serait utile. Avec souplesse, Luna se releva et épousseta la terre qui s'était accrochée à ses genoux, plus ennuyée d'avoir été traînée dans la boue que de l'avoir laissé la maltraiter ainsi. Son œil se fit un instant critique avant de voir le regard calculateur de l’Étranger. Il semblait de nouveau s'être enfermé dans cette bulle de contrôle qu'il s'imposait perpétuellement. Après avoir récupéré ses affaires d'une main et empoigné sa baguette en bois de sorbier de l'autre, elle fit quelques pas dans sa direction et se posta à ses côtés. Leur différence de taille l'obligea à lever la tête, totalement insensible à l'ultimatum qu'il venait de lui poser. « A vos côtés serait un bon début », ni avec, ni contre. Luna Lovegood n'était pas complètement ignorante. Il avait besoin de pions sur son drôle d’échiquier stratégique ? Elle voulait sortir de son cocon providentiel. Plus encore depuis que Daddy n'était plus là. Plus encore depuis avoir réchappé tant de fois à la Mort. So badly. 'Donnant-donnant' était une expression que Luna avait, après tout, appris à ses dépens quelques semaines auparavant. Le souvenir de l'Avada Kedavra s'échappant de la pointe de sa baguette magique la faisait encore frissonner d'effroi. Du coin de l’œil, elle scella sa promesse silencieuse et se mit soudainement en marche, avançant lentement plus loin dans la forêt Noire.
Dans les Ombres. A son tour, Fenris fit quelques pas, berçant ainsi l'esprit de Luna d'une cadence sûre, d'une cadence impure, souillée par les dangers qu'elle entraînait dans son sillage. Entre méfiance et approbation, elle le laissa prendre place à ses côtés et ils avancèrent ensemble. Sa concentration se porta alors sur le rythme des pas de l'homme, bien décidée à accorder l'allure de ses pieds nus à celle des bottes mi-cirées, mi-boueuses, du Français. Daddy avait aussi prononcé ces mots, un jour, des années auparavant. Ou peut-être était-ce des mois plus tôt, Luna avait encore beaucoup de mal à retrouver le fil du temps, depuis Beltane. Entre la conspiration de Rotfang et celle des Héliopathes, il était arrivé à Xenophilius de parler des sombres vampires à la botte des dirigeants sorciers du monde entier. Deux hommes totalement inconnus l'un pour l'autre, éloignés l'un de l'autre, avaient prononcé les mêmes mots sur le même ton mystérieux. Qui était vraiment Fenris ? L'un des bouffons vampirisés du Roi français ? Elle le voyait bien porter un couvre-chef carillonnant. L'idée l'amusa un instant puis elle la chassa de son esprit : il était bien trop sérieux pour être véritablement amusant. C'est à cet instant que Luna se mit à soupirer lourdement. « Vous savez, vous devriez apprendre à vous contrôler un peu plus. ». En haussant les épaules, elle s'attela rapidement à lui exposer le cours embrouillé de ses réflexions. « Si vous vous mettez à menacer tous les insurgés qui osent vous parler de votre père, je ne suis pas certaine que vous vous en sortiez indemne à chaque fois ». 'Non, Luna, il n'y a que toi qui réussisse à voir ça. Il mourrait mille fois avant même de discuter de sa famille comme s'il annonçait une clémente météo'. Elle en oubliait presque qu'elle pouvait être elle-même à ses côtés, le temps qu'il ne décide quelle place elle pourrait bien tenir dans le plan mental qu'il devait sans doute élaborer depuis son arrivée en Angleterre. « Oh ! ». Luna s'arrêta soudainement et stoppa l'autre insurgé en lui attrapant le bras. « Avez-vous déjà un miroir à double-sens ? », questionna-t-elle d'un sourire énigmatique. « Vous avez un très joli Patronus mais… on ne peut pas dire que vous respectiez votre tempérament mystérieux en envoyant votre chien porter vos messages à tout bout de champ ». Dans un élan pressé, elle colla dans les mains du Français sa paire de chaussures et se mit à fouiller frénétiquement dans sa besace en cuir. Quelques secondes lui suffirent pour en sortir fièrement le morceau rafistolé, d'un bleu rassurant, de son miroir à double-sens. « Je me demande qu'elle serait la couleur du vôtre… Anyway, posséder un miroir est bien moins fatiguant que de produire un Patronus et beaucoup plus sûr... ». Son air lunaire s'amenuisa à mesure qu'elle plongeait de nouveau son regard dans celui du Français. Sérieuse, occulte, négociatrice. Fenris ne l'effrayait pas. Il ne lui ferait jamais peur. Et elle voulait qu'il le comprenne, qu'il l'intègre, du simple regard déterminé et fort qu'elle lui imposait encore une fois. Oh non. Il ne l'approcherait plus comme il l'avait fait quelques minutes auparavant, elle ne se laisserait plus faire aussi facilement. Donnant-donnant lui répétait inlassablement la voix d'Hermione dans un murmure de fond, dans un coin de son esprit. Il pouvait l'utiliser mais elle ne le laisserait certainement pas la détruire. Non, vraiment, il n'équivaudrait jamais Malfoy. « Qu'en pensez-vous, Fenris ? ». Les pandas n'étaient pas que des êtres paresseux et sans défenses. |
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| sur ma peau, rien ne s'efface. je jure d'embrasser mes promesses ou d'y laisser ma peau
Discret, quasi-banal, tellement animal, tu sais te fondre dans les ombres. Tu évolues parmi elles, faussement désinvolte, mi-mutin, mi-assassin. Le poignard se fait plus lascif, plus incisif entre tes mains. Tu te fais souverain de ces soirs trop noirs pour y voir clair. Tu deviens la lame ajustée, préparée. Tes phalanges se gangrènent de sang, d'impatience & de patience. Tu attends les erreurs, courant après les heures. Dérisoires sont tes sentiments, tu t’enchaînes à tes serments. Ta fidélité est excessive, agressive, exclusive. Luna ne peut comprendre, apprendre les reliefs & les allégresses de ses promesses. Luna ne peut sentir, ressentir la puissance, la tendresse patiente de ton Roi. Elle ne peut savoir, y croire. Les Ombres ne s'entendent pas, ne se voient pas. Les Ombres ne sont que des histoires, des racontars de couloir. Tu souris, lascif, incisif. Tu n'es qu'un mauvais cauchemar.
Et si elle sait observer, te regarder, tu ne fais que lui échapper. Tu te glisses dans les déraisons, dans le manque de soupçons. Panda ou Luna ne saurait voir le blanc & le noir. Elle ne sait pas mêler l'espoir & le désespoir. Elle ne sait pas t'apprivoiser, comment te regarder. La colère t'est passagère, étrangère. Tu sais combien les crises te sont meurtrières, incendiaires. Encore & toujours, tu marches sur le même fil. Encore & toujours, tu sais qu'elle ne peut te fuir, s'enfuir. De tes doigts oppressifs, agressifs, tu possèdes, dépossèdes. Ils s'enroulent, se coulent, brutal, animal. Le souffle se fait plus raide, tu deviens le maître. Tu dégringoles dans les pulsions, dans les passions meurtrières, incendiaires. La bête gratte, s'enflamme, désarme de ses crocs, de ses mots. Elle veut tout casser, elle veut la casser. Qu'est-ce qui te tient, te retient ? La caresse de ses doigts sur ton poignet te fait tanguer, osciller. Luna n'est pas de ses enfants sans défense, traînés dans leur insouciante innocence. Elle a le visage cassé, le corps brisé. On l'a déchiré, martyrisé. Elle est prête, elle est clairvoyante. Les yeux grands ouverts, elle est loin d'être futile, inutile. Elle n'est pas si fragile, pas si imbécile.
Tu peux peut-être l'éduquer. Ou la dresser.
Elle s'écroule, roule à tes pieds. L'air pénètre dans ses poumons, féroce, véloce. Il fait mal, il est infernal. Il s'engouffre dans le gouffre de ses amertumes & de ses écumes. Elle est en vie. Elle est toujours en vie. L'air la surprend, lui apprend les saveurs & les odeurs. Dans une pression, tu es devenu un démon. Dans une impression, tu pourrais lui couper les ponts, lui donne des raisons & des déraisons pour traiter d'une oraison funèbre. Elle ressemble un peu à un oiseau auquel on a coupé les deux ailes. Elle ressemble déjà à ce que tu désires offrir à cette insurrection désorganisée, agitée. Elle se lève d'un bond époussetant la terre, jetant à terre les traces de barbarie & de sauvagerie. « A vos côtés serait un bon début » , elle a ramené ses affaires, elle perd ses yeux d'eau clair dans les tiens. Un sourire dodeline, incline les lèvres. Calmé, apaisé, tu redeviens l'homme calculé & pensé, le parfait jouet de Sa Majesté. « Cela signifie marcher avec moi, Panda. », caresses-tu dans les accents d'une politesse toute en délicatesse, en tendresse. L'amusement teinte tes yeux, déviant tous les vœux. Sous toute l'ivresse de bonnes manières, sous toute la paresse des instants éphémères, tu assènes des vérités, des coups d'épée. On plie ou l'on se casse sous tes bras, tes pas. Tu ne tolère ni résistance, ni violences. « Vous avez donc fait votre choix. », claques-tu dans une efficacité affirmée & prisée. Elle marche avec toi & non contre toi. Elle a choisi son camps, ses pans de lumière & d'ombre. « C'est un choix. », nul ne saurait dire si il est moins pire que tous les autres, que les vôtres. Pourtant, il faut accepter d'en faire si on veut régner, quitte à s'effondrer. La neutralité n'est pas gage de paix. La neutralité n'est qu'un aveuglément, un frisson coupable, délectable. Luna n'a jamais choisi la neutralité. Luna t'a déjà embrassé, embrasé des flammes de sa gloire, de ses menues victoires, de ses peurs dérisoires.
Les pas se glissent, plus profond, moins longs. Daeva referme sa faune & sa flore à chaque poussée, à chaque montée. Le noir devient le royaume, les ombres se font plus charmeuses, plus allumeuses. Elles dansent et s'écrasent entre tes doigts, tes mains. « Vous savez, vous devriez apprendre à vous contrôler un peu plus. » , un sourire. On ne dit pas aux monstres de se contrôler, de rentrer dans leurs tanières. On ne réclame pas la paix aux monstres. « Je me contrôle. », lâches-tu, laconique & toxique. Sinon vous seriez morte, enterrée, oubliée. Sinon tu aurais serrer si fort que son cou fragile aurait été brisé en milliers de petits morceaux, tu aurais laisser des lambeaux d'elle. Personne ne l'aurait retrouvé. Personne ne t'aurait condamné. Tu es bête furieuse, silencieuse. Tu tues dans l'élégance, dans le manque de patience. « Si vous vous mettez à menacer tous les insurgés qui osent vous parler de votre père, je ne suis pas certaine que vous vous en sortiez indemne à chaque fois » « Et qu'en est-il du vôtre ? ». De père, bien entendu. Tu sais les pertes, tu sais les peines. Tu sais le cœur au bord du gouffre, à bout de souffle. « Quel sont les couleurs de votre deuil ? ». Œil pour œil, dents pour dents, tu mords, tu n'as jamais tord. Tu sais que les blessures courent sur tous les murs. Et tu sais qu'elle veut parler, s'entendre parler.
Assez de vivre sous Marie la menteuse, la tricheuse. Assez de n'être rien & tout.
« Oh ! ». , tu te stoppes à ses côtés, goûtant l'air froid. Tout n'est qu'humidité & intimité. La tranquillité s'évapore la douceur, la lenteur. Son bras reste accroché au tien & tu la scrutes. Les contacts sont le lot des enfants pas encore si grands. « Avez-vous déjà un miroir à double-sens ? » , tu la scrutes, lent & patient. Un peu comme un père. Un peu comme un frère. « Non. », la réponse est courte, efficace & vorace. « Vous avez un très joli Patronus mais… on ne peut pas dire que vous respectiez votre tempérament mystérieux en envoyant votre chien porter vos messages à tout bout de champ ». Un rire lui répond, doux & lourd. Il annonce un autre orage, une autre rage. Ton chien sait s'évaporer, ne pas éveiller les intérêt. Il voyage sous une simple lueur argenté. D'un mouvement souple, d'un murmure, le patronus se libère. Il galope autour de vous, la cœur battant l'air, le regard fier. Et puis sans un mot, il ne devient qu'une lueur fuyante, apaisante. « Il sait se faire discret, ne vous inquiétez pas pour lui. ». Le mystère est entier, épais. Tu ne laisseras jamais personne le percer. Tu as posé ses chaussures sur une branche, veillant à ce qu'elle soit trop petite pour les atteindre. Un sourire caresse tes lèvres, presse la fièvre du jeu, des peureux. « Je me demande qu'elle serait la couleur du vôtre… Anyway, posséder un miroir est bien moins fatiguant que de produire un Patronus et beaucoup plus sûr... » , tu scrutes l'éclat en la fixant. « Ceci n'est pas un véritable miroir mais un morceau, Luna. Cela signifie que vous n'avez pas mérités la confiance des Weasley pour en obtenir un. », assènes-tu d'un mouvement de bras. Il faut mériter, accepter. « Connaissant votre histoire, c'est sûrement un éclat de celui de Mademoiselle Granger. Ai-je tord ou ai-je raison ? », ta langue claque, s'évade sur le fil de tes pensées, de tes inimités. « Vous ne devrez pas être fière de me montrer le fruit d'un vol & d'un mensonge. », tu scrutes le bleu doux de l'éclat. « Pourquoi ne pas en avoir demandé un autre à Perceval & Fred ? », l'accent glisse, s’immisce. Derrière la sévérité d'un père, tu te fais le roi d'un univers. Plus doux, plus charmeur, tu l'empoisonnes de ta tendresse agile, gracile. A-t-elle peur d'être reconnue ? « Luna est plus plaisante que Marie. », caresses-tu avant d'avancer un peu, de la laisser au bord du vide.
« Jaune. », souffles-tu. La trahison, les mensonges. Là où tu demeures au fond.
« Qu'en pensez-vous, Fenris ? » . Les pensées s'enroulent & se déroulent. « Tout vient à point à qui sait attendre. ». Tu es même plus efficace, tenace, vorace sans. Sans attache, tu arraches les informations dans les silences, dans les indifférences. Tu te caches dans les ombres. Tu te dissimules dans les horreurs & les erreurs. « Je ne suis pas là pour m'attacher mais reprendre ce qui a été volé. ». Tu n'es pas là pour rester, pour t'installer. Tu prendras la victoire & les désespoirs. Tu cherches l'ordre & l'absence de désordre. « Et je ne suis pas là pour me faire remarquer & avec votre moitié de miroir, il est aisé de vous reconnaître. ». Tout n'est qu'une question de discrétion & de bonnes questions. « Luna, vous pourriez être cent fois plus utile à cette insurrection si vous étiez un peu moins peureuse. Pourquoi mentir à vos anciens amis ? » , la laisses-tu en faisant encore quelques pas, t'accroupissant pour doucement arracher un champignon de ton poignard. « Vous avez faim ? », les souvenirs de ton enfance galope & s'érode, flirtant dans une infinie douceur. Ton père aimait la forêt, il t'en a appris les douceurs & les douleurs. Il fallait toujours se méfier, se défier. La nature ne vous appartient pas vraiment, elle vous tient, vous retient. D'un mouvement souple, tu coupes le chapeau pour laisser s'effondrer le corps. « Le chapeau est comestible mais pas le corps. », des centaines de feu de joie, de rires mêlés aux sourires traversent tes yeux, te mènent aux aveux.
« Marcher à mes côtés, Luna, peut vous permettre de bénéficier de mon enseignement & de ma protection. », tu portes à tes lèvres le champignon, croquant un bout de ce dernier. « En marchant avec moi, vous pouvez vous révéler & vous échapper. ». Marie s'incline, s'efface sous les crevasses de tes mots. « C'est à prendre ou à laisser. »
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| in the darkness, before the dawn In the swirling of the storm Leave a light, a light on « Quelles sont les couleurs de votre deuil ? ». Un instant, comme avant, son regard se voila sous le lourd rideau de la peine. Luna entrevoyait le bariolage éclatant de la Mort depuis l'âge de ses neuf ans : les nuances émises par le Voile se déclinaient à volonté sous ses paupières depuis la disparition de sa mère. Ce jour-là, elle avait commencé à peindre. Depuis, elle n'avait pas arrêté. Le temps s'était écoulé lentement et à force de patience, Lovegood s'était habituée aux coloris moroses du deuil. Du bout des doigts, à l'aide de sa palette, elle avait fini par toutes les embrasser pour composer avec elle. Le temps s'était écoulé et à force de confiance, Luna avait fini par les adopter pour les modifier. Le gris des yeux de Fenris s'était transformé en une superbe teinte dorée, par exemple. Le temps s'était écoulé et à force de croyance, Luna était devenue l'une des plus fidèles alliés de cette Mort détestée et méprisée, que l'on ne souhaitait jamais voir arrivée. La Mort, comme la Vie, était la seule amie sur laquelle chaque être, toute âme, pouvait sincèrement compter. « Je ne sais pas encore... ». Sa voix s'était faite un peu plus rêveuse, le regard bien plus lointain encore qu'à l'accoutumée. Les mains de Luna s'accrochèrent sensiblement plus fort au bras qu'il lui avait offert quelques instants plus tôt. Même si elle avait définitivement accepté la mort de son père dans les bras rassurants et réconfortants de Bill, des mois plus tôt, Luna n'avait pas encore véritablement discerner la teinte de la cape dont s'était parée la Mort pour venir le chercher. Pour la réconforter. Ancrée soudainement dans la réalité par une nouvelle idée, Luna oublia de véritablement s'épancher sur le sujet. Entre vie et mort, dans les limbes, voilà où reposait le père de Fenris. L'apparition du Border Collie ramena définitivement un sourire paisible, rieur, sur le visage lunaire de l'ancienne Serdaigle. Du bout des doigts, Luna caressait les volutes éphémères du Patronus canin, ressentait les lointains souvenirs heureux qu'il semait tout autour d'eux. « Il sait se faire discret, ne vous inquiétez pas pour lui. ». Trop préoccupée par le Border, Luna ne remarqua pas que Fenris en avait profité pour haut-percher ses souliers (le contact de la terre humide sous ses pieds lui était si familière qu'elle se fichait éperdument du caractère rangé de Marie, qui tiquait de tant d'inconfort). D'un sourire, elle fit ses adieux au chien réduit au simple état d'étincelle furtive, mourante dans le linceul boisé environnant.
« Ceci n'est pas un véritable miroir mais un morceau, Luna. Cela signifie que vous n'avez pas mérités la confiance des Weasley pour en obtenir un. ». Les paroles condescendantes attirèrent l'attention de l'Insurgée qui, d'un mouvement vif et agile, fit pivoter le morceau magique en direction du Français : l'apparition du visage masculin dans le reflet royal de son miroir à double-sens s'incrusta sur l'expression curieuse de sa propre image. Les yeux protubérants laissèrent un goût amer s'installer sous sa langue. Sa véritable identité la fit frissonner aussi sûrement que l'apparition inopinée d'un fantôme… Sans discontinuer, il déversa dans les airs des mots qui la rassurèrent bien plus qu'ils ne l'effrayèrent : « Connaissant votre histoire, c'est sûrement un éclat de celui de Mademoiselle Granger. Ai-je tord ou ai-je raison ? », un instant, elle aurait cru que son propre instinct l'avait abandonné, au détour d'une ruelle du Chemin de Traverse sombre ou dans l'antre vert et argentée de la Bran Tower. « Vous ne devrez pas être fière de me montrer le fruit d'un vol & d'un mensonge. », son regard presque anthracite se confondit alors avec le ciel qui se s'accrochait au sien . « Pourquoi ne pas en avoir demandé un autre à Perceval & Fred ? ». Luna coupa alors le lien, factice, de l'échange implicite qui s'était établi par le biais de son miroir. « Je suis rassurée, Fenris ». Avant de continuer, elle tourna son visage vers celui du Français, préférant balayer une fois encore les traits de son visage, directement plutôt que de lui laisser croire que Luna Lovegood n'était rien d'autre qu'une petite fille apeurée, préférant se cacher par simple lâcheté. « Un instant, j'ai bien crû que vous étiez voyant. Je pensais avoir perdu mes propres… comment vous expliquer... ». Dans sa réflexion, elle pencha légèrement la tête sur le côté, sa chevelure lunaire cascadant alors de ses épaules pour se balancer joyeusement dans le vide qu'avait provoqué un tel angle postural. « … ressentis. Mais vous n'y êtes pas du tout ». Autrefois, elle n'aurait pas même pensé à qualifier, expliquer, les ondes qui la parcouraient naturellement. La guerre l'avait changé, elle aussi... Le miroir se retrouva alors entres les deux sorciers.
« Ceci est mon miroir Fenris. Il s'est brisé le jour où les Rafleurs m'ont capturé… Hermione l'a simplement retrouvé et mit de côté... ». Tendres étaient les sentiments de Luna pour la sorcière la plus douée de son âge. Luna savait qu'elle avait conservé les morceaux dans l'espoir de pouvoir la libérer un jour. Dans l'attachement qu'elles avaient l'une envers l'autre. Jamais elle ne lui avait dit pourquoi le miroir-jumeau n'avait jamais reposé entres les mains tremblantes et anéanties de son père. « Je n'ai pas besoin d'un nouveau miroir. Et je suis fière de pouvoir vous montrer mon passé... ». Volubile, Luna Lovegood s'éloigna de quelques pas tout en rangeant le miroir dans sa besace en cuir. Elle ne faisait plus face à Fenris mais elle savait qu'il ne lui ferait plus aucun mal. Il semblait à la jeune femme que le cœur de l'Etranger s'était fait plus rapide lorsqu'il lui confia simplement : « Jaune ». Dans un mouvement gracile, les fils pâles de sa chevelure épousèrent l'impulsion de l'ancienne Serdaigle lorsqu'il lui souffla sa réponse. Ses yeux perçants étaient de nouveau dirigés sur le français mais derrière lui, l'image d'un homme ressemblant à une omelette se mit à agiter les bras en l'air, tournoyant autour de lui. Jaune d’œuf perdu dans un simulacre de danse, enroulant de son aura protectrice et aimante le canari qui l'imitait allègrement. « Le jaune est aussi symbole de grandeur », son ton s'était fait rassurant, le temps d'un instant. La richesse de l'âme. Le ton de Fenris ne faisait que refléter le négatif assimilée à la teinte criarde. Légèrement, Luna tourna de nouveau sur elle-même, laissant les paroles de l'Insurgé la bercer de ses paroles profondes et de son timbre mystérieux. Faire disparaître la danse que les Lovegood avaient partagé au mariage de Bill et Fleur, qui continuait de se répéter inlassablement, filigrané dans les airs.
Luna se garda bien de lui demander la nature exacte d'un tel dessein : s'approprier le larcin d'un autre, n'était-ce pas également du vol ? La menace était lointaine, grondante, et ne faisait qu'effleurer son esprit embrumé : il avait bien plus à offrir pour le moment. L'écho de sa voix ne faisait aucun doute. Bien maladroitement, il lui rappelait son père. Encore un autre. Mais lui, Fenris, avait cette attention bienveillante ancrée quelque part au fond de lui-même. Il ne lui demanderait pas pourquoi elle se cachait aux yeux de ses amis, plutôt que de ceux du monde. Comme l'envie l'avait possédée, la jeune femme arrêta le mouvement circulaire, telle une toupie, et vacilla un instant sous l'effet enivrant de la force centrifuge. « Vous avez faim ? ». Curieuse, Luna se rapprocha de l'homme agenouillé à terre, découpant amoureusement le pied d'un champignon à l'aide d'une lame à l'allure meurtrière. Le reflet de l'acier obnubila son regard plutôt que la chute de la pièce inutile de la denrée forestière. Dans un élan, Lovegood croqua sans plus de cérémonie dans le morceau qu'il lui avait déposé au creux de la paume. Cru, le goût lui parut plus amer encore que lorsque les cuisiniers des camps rebelles les préparaient de façon modeste. Mais la sensation craquante sous ses dents fit pétiller la prunelle de ses yeux.
Le silence. De nouveau. Sauvagement, il s'était installé. Mystérieusement, il les avait entouré. Sa langue effleura l'émail de ses dents, captant les derniers arômes du champignon qu'il avait tenu tendrement, une lueur nostalgique au fond des yeux. « Je ne leur mens pas », commença-t-elle, afin de lui expliquer, à demi-mot, que si elle avait eu le choix, elle aurait agi autrement et profité de leur fatigue mutuelle, à Hermione et elle, pour se révéler définitivement au monde. Mais la vie d'un ami, son amitié, et celle d'une âme plus innocente encore méritait les sacrifices que Luna s'imposait. « Je les protège. C'est pour ceux qui laissent Luna reposer au fond de leur cœur que je fais tout cela... ». D'un sourire mi-figue, mi-raisin, Lovegood se complaît de Marie. Dans son regard brûlait une flamme dont Fenris ne discernera sans doute jamais la véritable puissance. Tout comme elle ne pourrait jamais discerner la sienne. « Je marche à vos côtés, Fenris, si vous acceptez une condition, une seule... ». Quelques secondes. Le silence. D'un mouvement, la baguette en bois de sorbier se mit à danser pour envoyer à pleine puissance un panda bleuté dans les airs.
Comme avant, comme toujours, son regard poursuivit la grâce et l'élégance de l'animal magique de Marie. Sa paume se tendit alors en direction de l'animal et dans un soubresaut musculaire, le Patronus se métamorphosa à sa guise. Plus petit, plus rapide. Véritable. Le lièvre galopa alors vers son bras tendu et en parcourut toute la longueur avant de former une sphère tout autour d'eux, sans discontinuer jamais, sans faiblir. Le bois de sorbier avait rejoint son oreille, comme autrefois, après avoir convoquer le sortilège. Lueur de défi. Fenris n'était pas le seul à pouvoir contrôler son Patronus à sa guise, à lui faire croire que ces secrets-là lui étaient inconnus… « Marie ne disparaîtra que lorsque je l'aurais décidé, moi ». Ferme et déterminée, sa voix reflétait toute la volonté, l'envie, la rage, de combattre qu'elle avait.
Mais son père n'était plus là. Hermione ne serait pas non plus toujours là pour la protéger. L'ancienne Serdaigle en avait assez d'être une proie facile...
Luna Lovegood était prête à sortir de ce cocon s'il lui laissait cette carte-là entres les mains. Liant le geste à la parole, un sourire fantasque aux lèvres, elle tendit la paume encore marquée par l'utilisation détraquée de la baguette magique de Rabastan Lestrange vers l'Etranger. Vers un possible avenir. Oui. C'est à prendre ou à laisser. |
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| sur ma peau, rien ne s'efface. je jure d'embrasser mes promesses ou d'y laisser ma peau
« Je ne sais pas encore... » . Et toi, non plus, tu ne sais pas. La mort est une amante aussi fascinante que dérangeante. Elle se pare de tes gloires funestes, dans le silence d'une dague glissant sur le fil d'une peau blême. La mort te drape de son manteau silencieusement, tendrement. Et tu sais la peur du père mourant, agonisant. L'horreur de la douleur te pulvérise le cœur. Le deuil est cette créature subtile, fragile, dodelinant entre le rouge des vengeances & le blanc des insolences tristes. La rancœur flirte avec le sentiment d'une injustice, d'un terrible supplice. De l'autre côté de la Manche, il expire sûrement son dernier soupir. Il est fier, tu sais bien. Tu connais bien les tracés des responsabilité, d'une éducation attentionnée, pressée à ton cœur, qui t'interdit toutes les erreurs. Frappant trois coups, le loup roule des babines, supplie pour un peu d'hémoglobine. Et sur le bord de tes lèvres, tu rêves de souiller, de façonner Luna la disparue, Luna l'invaincue. Guerrière sans lumière, elle est terrée dans son silence, dans les indifférences, bridée par Marie. « Il est parfois bon de ne pas savoir. », souffles-tu, la rassurant du bout de ta langue, caressant en douceur sous toutes les douleurs le deuil. Elle a perdu un père. Elle a perdu tout un univers.
Savoir, c'est pouvoir. Savoir, c'est ne plus savoir qui croire.
Les feuilles bruissent sous les pas. Les ombres de Daeva glissent, s’immiscent, un peu timides, un peu assassines. Le silence survient comme une délivrance, une alliance déjà promise, déjà conquise. Et tout reste à défaire, à refaire. Tout n'est qu'un synonyme d'enfer. Et la douleur ne peut être pleurée, ne peut être touchée. Elle se tait. Et sans doute que derrière le leurre de ses battements de cœur, des peurs laissés dans le sillage de sa disparition, elle renaît. Luna de ses cheveux blonds, presque blanc, revit, s'extasie de ses pieds nus. Nymphe, elle flirte entre fantasmes & marasmes de rêves détruis, brouillés, bousillés. D'une caresse, tu glisses tes doigts tendrement sur sa nuque, caressant les marques d'un étranglement. Il y a comme la tendresse d'un vieil ami dans tes mains. Il y a comme le travail d'une réconciliation sur le bout de tes ongles. « Il faut juste savoir les laisser s'en aller. ». Il faut juste ne pas trop les pleurer longtemps. Il faut juste avancer, ne jamais renoncer. « Et parfois, c'est le plus difficile. ». Il y a comme une humanité qui s'enchevêtre à tes chevilles. « Stupide, futile, fragile humanité, craque le loup, tentant de faire vaciller le jeu sur ton corps. Le contrôle ne s'échappe pourtant pas, il résiste, parasite les inflexions bestiales, animales. Fermement, tu resserres la bride, étouffant l'animale dans le collier.Tu vaux mieux que ça. Tu n'es pas un toutou de salon. ». Tu n'es que le chien de sa majesté, tu ne reconnais pour seul maître que lui. Il n'y a que les liens qui t'enserrent & se resserrent sur ton âme que tu acceptes, qui, sans doute, te bouleversent un peu. Il n'y a que les serments que tu as choisi, appris par cœur, que tu as compris.
« Je suis rassurée, Fenris » , la tête se tourne. Les yeux se rencontrent, les bleus s'accordent, résonnent. Luna comprend beaucoup de choses. Sans doute, trop pour son propre bien. Sans doute, assez pour être forgé comme un instrument utile, peu futile. De tes doigts, tu peux tirer le meilleur d'une clairvoyance innocente. De tes lois, tu peux éviter de la faire partir à la renverse, tu peux la sauver, ne pas la briser. Tu peux aussi la tuer. Il ne te faudrait qu'un geste, un craquement de nuque & n'en parlons plus. « Un instant, j'ai bien crû que vous étiez voyant. Je pensais avoir perdu mes propres… comment vous expliquer... » , le silence se répand, tu la laisses continuer, s'approprier le jeu. Tu la laisses trembler, croire qu'elle ne va pas s'effondrer. Les cheveux se renversent, les mèches bougent lentement, doucement. . « … ressentis. Mais vous n'y êtes pas du tout » « C'est après tout vous la clairvoyante, Luna, ironises-tu un instant, un moment. Ceux qui croient la Lovegood sont vus comme des fous, des perdus, des vaincus. Ceux qui pensent suivre ses pas se perdront sûrement sur les traces d'un Ronflard. Mais n'y a-t-il pas dans toute folie une sagesse tendre, bienveillante ? En filigrane, Luna sait voir, sait apercevoir dans les lambeaux, dans les morceaux des mémoires. Il faudrait juste vous accompagner sur le chemin. Et vous apprendre que certains sont doués pour brouiller les pistes. ». Tu l'es. Et si elle n'arrive qu'à t'entrevoir, à ne pas te voir totalement, ce n'est que grâce aux manteaux d'ombres qui te drapent, qui dérapent sur ta peau. « Peut-être puis-je vous y aider. ». Derrière la futilité des mots balancer en l'air, il y a des serments, une alliance puissante, intelligente. Derrière une soit-disant innocence, tout se calcule, se questionne, se positionne. Il ne reste qu'à accepter d'en payer le prix.
Après tout dans le silence de ton monde, là où naissent & meurent les ombres. Il n'y a que des prix à payer, des serments à honorer, une protection à garder. Rien n'est jamais acquis, gratuit.
Le miroir est sorti. Le sourire file, défile. « Ceci est mon miroir Fenris. Il s'est brisé le jour où les Rafleurs m'ont capturé… Hermione l'a simplement retrouvé et mit de côté... » Bon point, bien joué. L'enfant n'est plus tout à fait enfant. Elle sait éviter tes pièges, écarter les imprévus, les bavures. Sans doute, te voit-elle un peu sous les dorures. Monstre, elle voit le sang, les éclaboussures d'une déraison, d'une mission. Elle voit la bête dans le sillage des politesses, des délicatesses. « Et que seriez-vous prête à faire pour mademoiselle Granger, Luna ? Seriez-vous aussi prête à tout ? ». La tendresse de ses mots jongle dans ton esprit. Tu perçois l'attachement, les sentiments. Tu perçois la douceur derrière les centaines de douleurs. La main est bloquée, le geste avorté. « Je n'ai pas besoin d'un nouveau miroir. Et je suis fière de pouvoir vous montrer mon passé... » « Êtes-vous prête à reconquérir votre présent ? Avez-vous la force de réclamer un avenir ? Parce que là était la question. Parce que là était le lieu où se décidait du poids & de l'utilité qu'aurait Luna sur ton échiquier. Serait-elle reine puissante, brillante, s'armant aux côtés de ceux qui font les rois, les lois ou souveraine soumise, promise aux aléas de tes envies ? Pion sacrifiable ou indispensable, il est temps de décider. Voulez-vous être Luna ou Marie ? ». Et tu la laisses s'échapper, tu la laisses s'éloigner. Le miroir est rangé comme si rien ne s'était passé.
« [color=#F7BE81]Le jaune est aussi symbole de grandeur [/font]» Et elle s'est tournée, retournée, laissant ses cheveux s'agiter, épouser la courbe de sa poitrine. Un sourire se dessine. Il y a toujours une forme de grandeur dans les trahisons d'un empereur. Et elle danse, les vêtements s'envolant au rythme des paroles. Il y avait des mystères, il y avait des guerres. Il y avait Luna qui croquait la vie même dans la mort. Le morceau de champignon s'égare entre ses lèvres, entre ses rêves. On pourrait presque croire que tu as l'attitude d'un père envers elle, pour elle. On pourrait presque croire que tu la suivrais jusqu'en enfer. Presque, seulement. Et du bout du doigt, tu chasses des morceaux au coin de ses lèvres. « Je ne leur mens pas » . Un mensonge était un mensonge, même par omission. Il n'y avait de vérités que lorsqu'on acceptait de l'épouser. « Je les protège. C'est pour ceux qui laissent Luna reposer au fond de leur cœur que je fais tout cela... » , il y avait de la tendresse là où il n'existait plus de caresses. Il y avait une nécessité de l'oubli pour revivre, pour vivre, pour survivre. L’égoïsme a déserté ses pensées. « Je marche à vos côtés, Fenris, si vous acceptez une condition, une seule... » Et le panda s'installe, le bleu se fait paresseux, protecteur. Un sourire, elle est pleine de surprise cette enfant. Et son acceptation se mure déjà dans une puissance, une différence soigneusement établie, garantie. Et puis le lièvre apparut, courant à perdre de vue. Il y avait deux personnalités en Luna. Il y avait deux âmes qui s'entrechoquaient, se gardaient en sécurité. La sévérité de Marie palliait à l'insouciance de Luna. « Marie ne disparaîtra que lorsque je l'aurais décidé, moi » . Et dans un rire, tu épouses la main de la tienne, la ramenant vers toi, posant un baiser sur le dos de sa main. La France coule dans tes veines dans ce carcan de politesses & de galanteries plaisantes, intéressantes. « Qu'il en soit ainsi. », le français se fait fluide & prude sous tes lèvres. Il y a la langue de confidence & des méfiances. Il y a là la naissance d'un secret partagé.
« Considérez-moi comme votre obligé, mademoiselle. », un sourire & l'anglais se fait parfait. Tu sais manier accents, choisissant quand renverser ou échapper à une situation. Mais dans ton sourire un peu tendre, un peu lent, il y a déjà le rappel du prix à payer, à ne pas oublier. « Et … Dans un souffle, tu la rapproches de toi, posant tes lèvres au niveau de son oreille. Dites à Marie de travailler son accent & son appartenance à Beauxbatons, William est un homme curieux. ». En douceur, les cheveux blancs glissent entre tes doigts pour la rassurer, la réconforter. « Octave. », elle t'a offert un secret, alors tu lui en offres un autre. Tu lui poses un prénom d'empereur au creux de l'oreille. « Conservez le bien Luna. Et ne le dites pas trop vite à Marie. ». Lentement, tu la relâches, t'écartant de quelques pas.
« Pensez à récupérer vos chaussures. », la risette d'humour s'infiltre, file & défile, alors que tu lui offres ton dos. « J'ai hâte de vous revoir, mademoiselle. ». Oh, bien entendu, il est temps qu'elle se rend indispensable & inoubliable. Sur ton échiquier, tu sais désormais où la placer. Et tu te volatilises dans les ombres sans un bruit, sans un ennui.
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| | | | | (OUNA) sur ma peau, rien ne s'efface. | |
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