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sujet; Susan Dillinger ~ A future I just can't touch

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Susan Dillinger ~ A future I just can't touch Empty
Susan “Sue” Dillinger
feat Jenna Louise Coleman • crédit swan
❝ We're running in circles again ❞Insurgés ; PV

☇ pseudo complet & surnom(s) ; Susan • Certaines nuits, tu l’entends encore murmurer ton nom en douceur. Ton père est là, assis sur ton lit, béni d’un sourire. Ton nom seul fait frémir ses lèvres. D’un son banal, bancal, il te poursuit sous toutes ses formes… Suzie, mais surtout Sue. Sue, sa princesse, sa fleur de Lys qu’il a tant chéri. Ton prénom t’évoque l’insouciance de l’enfance, lorsque la neige immaculée vous dérobait des rires et le soleil levant vous embaumait le cœur.
Aloe • Tel un contraste qui s'esclaffe, ton surnom s'est imposé à toi. Peu à peu, la nostalgie s'incline face à la vie. Parmi les insurgés, on te nomme Aloe en hommage à ta magie. Ta présence seule est un remède aux maux les plus simples.  Tu apaises, rassures, guéris, inlassable petite fleur.
DILLINGER • Dénué de pression, d'ascension, ton patronyme est synonyme de disgrâce. Piètre héritage qu'est celui de ton moldu de père. Tes camarades t'ont prise en pitié sans douter. Jamais tes sourires ne mentirent. Seule la fierté sature tes veines, alimente ton cœur de vie et de peine. Ton paternel t'a enseigné une magie éternelle : l'amour.

☇ naissance ; 11 août 1972 à Manchester, Angleterre.
☇ ascendance; Sang mêlé. Des gênes impurs souillent la noblesse de ta mère. Son âme royale a chaviré pour un monstre sans talent, ni faux-semblant. Tu es le fruit d'une union désapprouvée. Sous cet amas d'os et de chair, ton cœur sans relâche. Chaque battement répand un peu plus ce venin précieux dans ton corps.
☇ métier ; Médicomage, métier d'un jour, métier de toujours. Treize printemps bien tassés, tu foules le sol de l'Hôpital St Mangouste avant d'en ressortir nouvelle. Petite enfant égarée, intéressée, dont la voix douce n'avait d'égale que ses prunelles amoureuse. Amoureuse d'un tout, d'une vie imparfaite qui cachait jadis des trésors, des calices. Un soupire. Dans cet océan de monde, ta main juvénile se pose sur celle d'un mourant. Un voisin de chambre bien infortuné qui n'allait bientôt plus importuner ses proches. Les mots s'étranglent avec douleur. Pourtant, vous agissez tout en douceur, si bien que chaque jour, tu y retournes. Jusqu'à la fin. Jusqu'au chagrin. Jusqu'à l'envie d'en faire plus, de sauver des vies. Ainsi tu deviens Médicomage en chef du service des Pathologies des sortilèges.
Puis l'aiguille a tourné, tant de fois. Les contes sont devenus des manuels, puis les manuels, des grimoires complexes abandonnés, oubliés. Un soulèvement, une peur latente… Sans attendre, ni comprendre, tu deviens chef des insurgés pacifiques. Jadis, tu te croyais temporaire. Jadis, l’espoir n’avait pas essuyé les échecs du temps.  

☇ camp ; Rébellion.
☇ réputation ; Aucune blessure ne t'arrête, ou presque. Tu es une légende parmi les rebelles. Tu guéris tout, apaises tout. Naïve, la communauté se conforte dans l'idée de ton invincibilité.
☇ état civil ; Célibataire. Ton cœur farouche respire une liberté futile.
☇ rang social ; Insurgée
☇ baguette ; Bois de noyer, plume de phœnix, vingt-six centimètres, souple..
☇ épouvantard ; La maladie sous sa forme définitive. Mort irréversible, elle résiste à tes dons et ta volonté. Tu crains sans cesse la perte, la détresse. En ces rares moments, ton épouvantard mêle la mort et l'amour avec allégresse. Familles, amis, ils meurent sous ta silhouette impuissante et te laissent seule. Totalement seule.
☇ risèd ; Un feu paresseux, un canapé moelleux ; ton désir est à ton image ! Simple. Quoi qu'en ces temps désastreux, une ombre maternelle viendrait voiler ton reflet apeuré.
☇ patronus ; "Lorsqu'un oiseau-mouche apparaît, joie et guérison s'en suivent."
☇ particularités ; Soigneuse. Ta destinée était toute tracée. On t'a prédit un futur doré, toi, la fortunée, toi qui allais sauver. Inlassablement, tu en uses, en abuses sans penser.
☇ animaux ; La nuit s'est vêtue de sa robe de velours. Glaciale, voluptueuse, elle vous enveloppe sans chaleur vers une insomnie de peurs. Tu n'as de cesse de t'agiter, troublée par trop de morts. Au sein de votre refuge temporaire, les âmes peinent à dormir face au lendemain terrifiant. Certaines s'apaisent, d'autres se taisent. Puis, il y a toi, petite ange de la nuit. Tes doigts s'enroulent autour de ce petit bâton essentiel. Méfiante, tu erres sans raison dans la fraîcheur nocturne. Les heures se marient en douceur, puis leur union se succèdent à d'autres. Il est deux heures, et un cri perturbe le calme de l'ennui, de la nuit. Dans tes veines, tes globules se figent un instant. La voilà : ton ancre, celle que que tu tiens farouchement. "Lumos." Tu t'élances à tâtons guidée par cette singularité intrigante. La douleur. Les cris étouffés ne t'effraient plus. Tes sens de guérisseuses t'érigent, Sue. Tu avances, tête baissée, jusqu'à ce que les rideaux s'ouvrent. Sous ton nez se joue le plus désolant des spectacles. Ses yeux noirs, exorbités, te supplient avec une douleur dérangeante. Ils te rappellent ces enfants incompris soudain lancés dans cette guerre sans merci. C'est pénible. "Salut, toi." Souffles-tu de cette voix apaisante que même un animal envie. Le jeune corbeau se fige un instant. T'analyse. Son bec meurtri tente en vain de briser le fer qui le fait captif. Ces horreurs ne sont pas communes chez les sorciers. Après tout, que feraient-ils de barbelés ? Un bon sortilège de blocage fait toujours l'affaire. Ce soir pourtant, vous avez posé votre camp dans un terrain manifestement moldu. Ce qui, jadis, devait repousser les voraces s'est finalement refermé sur l'ami des rapaces. "Ne bouge pas." Ajoutes-tu inutilement, posant ta baguette sur les fils qui se coupent. Un à un. Lentement. Tu perds bien une heure de peur d'aggraver son sort.
Enfin l'aube s'éveille et le corbeau s'apaise dans tes bras. Sa confiance te surprend tant elle t'extasie. Lui et toi êtes tels des semblables. Le soigner est un jeu d'enfant, bien sûr. Seule la suite importe, car dans les mois qui suivirent... Chacun jura voir une ombre noire dans ton sillage.

☇ miroir ; Ton miroir est un losange. Des reflets oranges lèchent sa surface, rassurants, accueillants.


☇ Avis sur la situation actuelle ; Tu te gardes de tant de choses au cœur de ce conflit. Trahir, fuir, maudire, des choix cornéliens que tu as balayés d’un revers de main. Par centaine, des sorciers se crurent bénéfiques. Au nom de ta protection, on a cherché à empirer une guerre acharnée. On t’a dit de tuer. On t’a supplié de te faire bourreau de monstres que la Mort elle-même répugnerait. À l’aube d’une fin certaine, tu as emprunté une voie bien toi. Tu as choisi de guider, de soigner, d’aider. Là où les autres ont soif de vengeance, toi, tu es celle qui offre une seconde chance. Les insurgés sont ta vie. Ni Voldemort, ni personne ne te fera plier. Certes, la victoire est lointaine, hautaine. Vaincue, convaincue, tu n’as de confiance qu’en la clémence et la résistance. Sans jamais te rabaisser, tu endettes plutôt qu'enlever. Tu continues au nom de cette exécution macabre. Pourtant, tu n'es pas toujours du même avis que tes confrères rebelles. Certains méprisent ta tendance à protéger. À tes yeux, tout le monde n'est pas né pour combattre. Après un temps de passe, tu as quitté la paix pour l'audace. Tu n'approuves toujours pas certaines actions des Belliqueux, mais tu ne juges pas. Après le massacre des rebuts, même la plus pure des âmes en sortirait pervertie.

☇ INFOS COMPLEMENTAIRES Vie rime avec magie. De jour comme de nuit, c’est une bouffée flamboyante qui t’anime en phénix. Là où nombres songent à la mort, tu flattes la vie. Tu possèdes un vrai don pour la guérison. A Poudlard, tu t’es distinguée en Potions. Le Quidditch fut aussi une passion. Sans grand talent, tu as néanmoins occupé le poste de Poursuiveuse. Malgré toi, tu tiens toujours ta baguette à la main. De là s’explique ton calme légendaire, car tu demeures sur le qui-vive. Quelle que soit la situation, tu trouves toujours les mots pour apaiser.  Tu ne pardonnes pas l’erreur, surtout quand elle vient de toi. Une cicatrice descend le long de ton dos, vestige d'une blessure inguérissable. Dans ta folie magique, tu as cru aspirer le mal d'un ami pour le faire tien. Échec. Impardonnable.  Certaines nuits, ton souffle se coupe et tes yeux s'humectent. La douleur n'a pas d'odeur, mais elle hante ta vie. Tu ne l'as pas sauvé. Ton collègue a embrassé la mort sans dédain. Dérobée, tu as fui son étreinte malgré ta folie, malgré ton agonie. Sous ses airs innocents et son calme latent, on voit en elle la taupe qui dénonce les insurgés aux Mangemorts. etc.

Douce ⚡ Juste ⚡ Protectrice ⚡ Apaisante ⚡ Rassurante ⚡ À fleur de peau ⚡ Déterminée ⚡ Courageuse ⚡ Réaliste ⚡ Nostalgique ⚡ Travailleuse ⚡ Parfois farouche ⚡ Tendre ⚡ Loyale ⚡ Altruiste ⚡ Colérique

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi UtopiaForAll/Maëlle. J'ai 21 ans, je viens du Val d’Oise, en région parisienne et j'ai connu le forum via Dorian.. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 5 jours sur 7. Je veux bénéficier de l'aide d'un parrain ou d'une marraine : [] oui / [X] non. Pour les scénarii uniquement[/i] : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [x] oui / [] non. Un dernier mot ? Pouet.



Dernière édition par Susan Dillinger le Lun 5 Oct 2015 - 18:07, édité 13 fois
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Magic love?
Oh, sweet, sweet childhood.


❝My daddy is the best❞1979 & Manchester

Le châtain surpasse le brun, virevolte en tout sens. Rebelles, tes mèches retombent sur tes prunelles et attisent cette flamme d'innocence. Tu vis comme nul ne le peut. Tes sourires, même brefs, irradient un monde que ton père bénit. Assaillie de gentillesse, tu ris sans cesse d'un bonheur qui se voit. Chez vous, le sang et la noblesse s'effacent pour l'allégresse. Sûrement n'est-ce qu'un rêve ? Là où les papas émerveillent et les mamans surpassent. Sûrement ce même rêve qui t'anime d'envie, d'amour, de vie. Du haut de tes quelques printemps, ton visage se meut de tendresse et d'indulgence. Tu observes ton père enjoué fouiller votre jardin, plongé dans sa quête. Et quelle quête ! Pour couvrir tes gloussements, tu plaques tes mains contre ta bouche et t'enfonces un peu plus dans ta cachette de fortune. Il ne te trouvera jamais ici. Nul doute, nulle incertitude. Il ne peut pas. Le regard vif, tu songes déjà à ta petite victoire.
A deux pas de ton antre, ton père réprime un sourire évident. Tu l'ignores, mais ta robe jadis lavée déborde légèrement sur le côté.

« Alors, petit canard ? »

Sans prévenir, l'ennemi lance un assaut mortel sous lequel tu faiblis. Trouvée.

« Non, tu as triché, tu as triché, papa ! Mamanilatriché. »

Boudeuse éphémère, tu feins l'indifférence, crevée d'insouciance. Tu ris, souris dans ses bras protecteurs tandis que le vent souffle vos émois. L'enfance ne connaît guère d'indulgence. L'enfance se dicte, se construit sur ces bases tangibles si simples à enfoncer. Les tiennes ne tiennent qu'à fil. Subtile, fragile, ton fil résiste à tout sauf l'ennui. Il grandit.

« P'pa ? »

Tes doigts se crispent sur une feuille égarée. Du coin de l’œil, tu repères une chenille qui s'y meut avec paresse. Elle est belle, avec toutes ses couleurs et ses formes rigolotes.

« Je pourrai avoir une baguette mazique moi aussi ? Hein ? Comme maman ? »

Dans ton corps, ton cœur se fait violence, martèle d'innocence. Tu ne sais pas. À cet âge, on a bien d'autres tracas que l'appartenance.

« J'en suis certain, mon cœur. »

Répond ton père d'un ton bourru. Sa main te décoiffe furtivement pour l'effet.

« Tu seras aussi douée que ta maman. »


❝La magie est puissance...❞1982 & Manchester

« Sue, attends ! »

Elles scintillent.

« Sue ! »

Le vert défile de part en part, masqué par le crépuscule. Il est tard, mais la lune les sublime. Du coin de l’œil, elles souillent ta frimousse d’un air de diamant. Elles sont si belles, ces larmes de peine. Elles contractent ton cœur intact, se rient de ta niaiserie. Un jour, tu t’es crue sans faille. Un lendemain plus tard, un séisme vint te fissurer sous les yeux témoins de cette réalité. Tôt ou tard, elle allait te rattraper. Bercée dans ce cocon te perfection, tu t’es laissée berner. La vie n’avait que toi pour l’admirer. Sagesse, noblesse, un soupçon passion et d’affection – il n’y avait plus de place pour l’aversion. Du haut de tes dix ans, on t’inculque enfin les tourments bancals d’un homme animal. Sang-de-bourbe. Le mot sonne sourd, lourd. Il laisse une sensation cuisant au fond de ta gorge sèche.

« Va-t’en, Peter ! »

Sévère, solitaire, tu lances tes yeux flamboyants à sa poursuite. Sa trahison t’irrite. Vous êtes rares dans le village : une poignée de sorciers réfugiés, plus ou moins intégrés. En un sens, même vos Moldus sont uniques. Chacun de leur soupir respire la magie. Vous affrontez la vie, égaux, prolos, liés dans la ressemblance, menacés par la différence.

« Ne lui en veux pas, Sue… Il ne savait pas que ta mère était une sorcière. »

Son air misérable te laisse indifférente. Plutôt que te conforter, ses mots t’inspirent l’animosité. Un rictus. Un air meurtrier. Tais-toi. Tu te drapes d’un mépris éphémère. Il roule, coule sur ta peau, tel un acide chlorhydrique négligé.

« Je me fiche que ma mère soit une sorcière ! »

Ta voix craque, claque au sein des arbres coupés. Tu réveilles tout le monde. Du vieux hibou en passant par le renard mal luné, chacun s’offusque du vacarme incessant. Derrière les tâches qui parsèment son visage, Peter blêmit en douceur. Il anticipe. Il panique.

« Tu penses la même chose, pas vrai ? Tu penses la même chose qu’eux sur mon père ! »

« C’est pas vr… »

Il est là, le menteur, le sans cœur. Il t’a trompée, humiliée sans ne guère se soucier de votre amitié. Trois ans d’enfance, d’insouciance, se dissolvent en douceur. Il sait. Tu sais. Il n’y a rien de plus entre vos regards que le poids d’un combat qui ne vous appartient même pas.

« Ne mens pas ! Ne mens pas, Peter, je t’ai vu. Je l’ai vu dans ton regard quand il m’a appelé comme ça ! »

Pourquoi la vie est-elle ainsi ?
Lentement, tu as compris qu’on t’avait menti. Pas par vice ou malice, mais au nom d’un mal moins bancal. Au péril de sa raison, ton père vous a protégés. Rejeté sans magie, il a prouvé que chaque sorcier pouvait être surpassé. Dix ans. Tu as dix ans, et tandis que tu tournes le dos à ton ex-meilleur ami, tu résolves à toi seule la plus subtile des énigmes. Peter n’a qu’à ravaler sa honte.

For there is no greatest power than the love of a father.



❝Magic?❞1982 & Manchester

Les bruits sonnent sourds dans ce brouhaha incessant. À table, tes frères content avec passion leurs récits folkloriques. Une histoire d’hypogriffes endiablés que Dean et John auraient affrontés. Jadis, ces paroles t’auraient amusé. Renfrognée, tu te revois plus jeune, buvant les paroles palpitantes de ces âmes innocentes. Mais sous l’écho des rires, tu te retires en silence dans un monde solitaire. Là où les papa émerveillent sans aucune menace. Intangibles, Insensibles, elles s’immiscent en douceur sans douleur. Elles vous dépassent.

« Mon petit doigt me dit que tu nous caches quelque chose. »

Tes yeux d’un sombre pâle caresse son visage marqué. Tu n’as jamais su dissimuler. Face à ton père, tu n’es qu’un livre ouvert malmené par les bourrasques d’un vent cruel. Il y a la honte. Il y a l’honneur et ton malheur. Dépitée, tu ravales ta rancœur et ouvres les portes de ton cœur. Les bras d’un parent sont uniques. Là, il y fait toujours chaud, d’une chaleur magique qui vous enveloppe sans jamais vous étouffer. La mine boudeuse, tu attrapes son petit doigt puis lances :

« Je lui ferais pas trop confiance à ton petit doigt, moi. »

« Touché. »

Un blanc. Bercée dans le creux de ses bras, tu te saoules de son pouls. Son cœur tape, frappe dans sa poitrine comprimée. Il y a en toi comme un besoin sauvage de l’écouter. Comme si chaque cœur familier te racontait une histoire – le récit d’une vie bien à lui. Leur vacarme envoûtant est ta mélodie.

« Le frère de Peter m’a traitée de sang-de-bourbe. »

Le tonnerre s’abat sur ton âme indomptable. Il gronde en toi fracasse, terrasse ton monde de disgrâce.

« C’était mesquin de sa part… Mais tu sais, il n’est pas… »

Tu entends ce malaise qui suppure  de sa voix, cette honte macabre d’être ainsi sans magie. Dix ans, seulement et la rage te déchaîne, t’enchaîne.

« Pourquoi les gens t’aiment pas, papa ? Pourquoi ça les dérange que tu sois pas sorcier ? »

Si seulement le monde avait des yeux. Ou peut-être aveugle, cesserait-il de juger ?

« Ne sois pas trop dur avec eux. Ils sont influencés par des choses qui les dépassent. Ils ont été élevé avec cette idée. C'est difficile, tu sais... de vaincre une idée lorsqu'elle contrôle autant de monde. Tu es encore jeune, Sue, mais tu comprendras plus tard. »

Ce sont ses paroles à lui qui te dépassent.

« Ce qui me chagrine seulement, c'est que tu aies à subir leur bêtise. »

Qui te brisent en mille éclats de diamants. Les larmes émergent sans sombrer, nouées dans ton gosier. Ne pas pleurer, ne pas pleurer.  Brave petite guerrière, tu restes fière, malgré les flammes meurtrières qui t'enlacent.


« Je m'en fiche. D-de l'insulte. Maman m'en avait parlé avant, et... Je, je comprends juste pas pourquoi, parce que moi je t'aime, papa.  Je veux pas que les gens soient méchants avec toi... »

Impulsifs, ses bras t'empoignent et te soignent. Ils soignent ces maux qu'engendrent les mots. Un soupir. Tu t'accroches à son cou, joue contre joue, lorsque les gouttes se mêlent.

« Moi aussi, je t'aime. »

❝Pot de Lard❞1982 & King's Cross


Penchée à la fenêtre du train, tu secoues nerveusement la main. Les éclats de voix se mêlent, s’entremêlent aux émois éternels. Entre rires et sourires maladroits, la gare respire d’une même joie. Du quai comme au train, l’ébullition est là. Les parents évoquent, les enfants. Paisible, la vie suit son cours habituel. Au cœur de ce chaos rassurant, tu graves dans ta rétine ces derniers instants.

« Vous allez m’écrire, hein ? Promis ? »

En cette journée pluvieuse, heureuse, tes yeux luisent d’un espoir saisissant. Ils te bénissent d’un don magnifique. Tu es la fleur qui brave l’automne décadent, l’arc-en-ciel enivrant. Tranquille, fragile, subtile…

« Tous les jours, si tu le souhaites ! »

« Et maman, tu me diras comment va Edgar, hein ? »

Edgar, c’est plus ou moins votre chien. Un jour, il s’est précipité dans l’entrée et a décrété que votre maison serait son foyer. Depuis un an, il est de la famille.

« Promis ! Et n’écoute pas tes frères, Sue, on s’en fiche si tu atterris chez Poufsouffle ou ailleurs. »

Sois tranquille...
Les mots leur vont si bien. Même ainsi, même ici, ce sont des murmures qui te rassurent. Tu n'as guère su quoi penser. Dean et John te taraudent sans cesse au sujet de Poudlard. La répartition, les maisons... L'un est à Serdaigle, l'autre à Gryffondor. Il en a toujours été ainsi.

« Merci, maman. »

Pas un souffle de plus, car le sifflet retentit.

« Sois sage, mon cœur ! »

« On t'aime ! »

Et c'est une autre vie qui t'appelle, t'interpelle. Autre famille, autres amis. Tant de promesses et d’allégresse qui vous sont promises.

L'histoire commence ici, petite Serpentard.




Dernière édition par Susan Dillinger le Dim 27 Sep 2015 - 21:38, édité 22 fois
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Right until the end.
“The last enemy that shall be destroyed is death”


❝Les années passent et s'enlacent.❞1990 & Poudlard

Le cœur s’emballe, l’amour se déballe, se trimballe… Mon Dieu… L’amour. Tu disais en avoir fait le tour. Baisers volés, lettres à la dérobée, soucis, ennuis… La vie. Que l’on semble sot à cet âge où, pour un peu de tendresse, l’allégresse subjugue la sagesse. Si seulement si tu avais su, vu, prévu.

Qu’est-il arrivé à la fille du roi ? Son visage a changé, ses lignes se sont allongées. Elle a grandi. Tellement grandi. Tu es pourtant la même. La fierté d’un père, le reflet d’une mère talentueuse… Au fond, tu es restée merveilleuse. Entre amis et magie, ta vie s’est épanouie à petit feu. Tes plumes ont péri sous l’assaut bienheureux de ta vocation. Aider, soigner… Aimer. Ces trois mots ont rythmé tes années. Lentement, tu as péri dans les cendres d’une passion aux allures de raison. Fille de douceur, de bonheur, tu as surgi d’entre les faibles pour réussir. Médicomage. Le mot seul fait vibrer ton échine. La route sera certes semée d’imprévues, penses-tu, mais elle en vaut la chandelle. Si seulement…

« Ça fait bizarre, pas vrai ? De se dire qu’on ne reviendra peut-être jamais… »

La fumée du train vous caresse une énième fois. Son étreinte t’adoucit, t’inspire une si jolie nostalgie. Ta main glisse vers une compère, le sourire s’immisce, sournois, d’émois. L’avenir avait d’autres surprises pour toi. La plus belle se meut à tes côtés, t’emplit d’une joie si belle que tu ne réalises toujours pas.

« Qui sait, Franck, ce n’est peut-être pas la dernière fois ? »

Baisers volés. La chapitre s’achève mais l’histoire continue. À cet instant, tu quittes Poudlard l’âme légère. Il est avec toi, rien qu’à toi, ton tendre amant amoureux. L’amour brûle tes veines comme un remède miraculeux. C’est si bon d’être aimé, si bon de rêver. Faites ce rêve, unis, où les mots sont d’amour et les jours, somptueux. Un rêve d’un jour qui dure pour toujours…

« Oui, qui sait... »

Et comme un miroir, son visage reflète le tien. La paix dans les mœurs et les cœurs, vous gravissez les marches du train et dites adieu à votre enfance.
Un nouveau monde vous attend au tournant. Dangereux, désireux... Heureux ?

Si seulement, Sue...

❝Ne m'oublie pas.❞1993 & Chiswick


« J’en ai assez, Sue ! Assez de passer après ton boulot, tes patients et tout ce merdier ! »

La colère trépasse, tracasse la lumière de vos cœurs. Ses vagues ébranlent le bois usé, rongé par les sels et le temps. Votre navire coule à l’insu de tout. Il sombre dans l’océan de vos peurs pour mieux refouler les pleurs. Plutôt qu’écoper, tu t’entêtes à nier la fatalité qui vous attend. Nul ne survit à un naufrage sans déserter. Pas même toi.

« Je sais, Franck, mais c’est le début et… »

« Et ça ira mieux après, et tu seras plus souvent là après, je te promets. Non, j’en ai assez ! »

Les langues se délient et se tordent sous le venin de la rancœur. Ses mots te tranchent par une avalanche. Comme une mort lente, il y a le choc, la peur, la raison, l’ascension. Il y a ton cœur blindé de larmes qui s’étanche de douleur. Peut-être qu’au fond a-t-il raison. Peut-être que tu ne le mérites pas, plus, que tu as perdu le droit de l’avoir pour toi.

« Mais… »

Mais je t’aime. Les mots brûlent à l’aube de tes lèvres, irrésistibles sensibles. Ils avalent l’air avant le reste et lorsque vient le moment, il n’y a que néant. Tu ne dis plus rien. Tes yeux se couvrent lentement d’un voile de larmes. Tu as mal. Mal comme avant, et là, pourtant différent.

« Tu dois choisir, Sue. C’est le boulot, ou toi et moi, parce que je refuse de continuer de vivre avec un fantôme. »

La rage le mord à tort, infecte ses viscères par les veines. Dans ses prunelles, tu ne lis plus que de la peine. Amer, sévère, son regard te juge avec mépris, envie. Vaste champ de paradoxes troublants, là où la logique même s’emprisonne. A quoi bon comprendre ? Tu as perdu. Ton amour, ta vie, tes rêves, tes envies. Chacune flatte ton âme par orgueil sans jamais subsister. Tu finiras seule. Tu finiras loin de tout, même de ce rêve idéal. Tu ne connaîtras que le mal.
Tes tripes s’emmêlent savamment. Malgré toi et son dédain, ta main s’envole vers son égale. Fuit, poursuit, elle agrippe un vide abyssal qui t’atrophie. Il ne peut pas affirmer que tu ne l’as jamais aimé. Ton corps le crie, mais ses tentatives sont vaines. Reste.

« Je veux que tu restes. »

Les paroles sont fragiles, futiles. Tu respires l’espoir enivrant qui persiste en aimant. Il n’a pas d’yeux, pas de Dieux pour t’observer. Son ton regard déchiré, il rassemble ses effets pour te quitter.

« J’en ai assez de m’engueuler avec toi. Assez de t’attendre. Ça fait un an que tu promets et je tiendrai pas un jour de plus. »

Sèche, sa voix te perce de son ton tranchant. D’un coup de baguette, votre histoire s’envole par la fenêtre. Fraichement empaquetée, brisée, terminée. Les paroles te font faux pas. Elles t’abandonnent, les lâches. D’un geste brusque, il s’avance vers la porte avant de geler sur place. La main broyant la poignée, il respire. Un, deux, un deux… Il tremble de fureur, de douleur qui t’appartient. Un soupir.

« Je… »

Hésite.

« Je t’aime, tu sais. » Murmure-t-il.

Il y a des non-dits, des mots que l’on oublie au profit de la haine. La colère est un masque si seyant pour souffler les larmes. Vos yeux s’emprisonnent un instant dans une supplication étrange. Reste. Retiens-moi.

Ne m’oublie pas.

❝Payer le prix de ton inconscience, de ton insouciance❞1998 & Sainte Mangouste

Le silence.
Silence meurtrier, éviscéré de tout calme. Silence à deux temps qui se brise sous l’acharnement de vos pouls chaotiques. Bam, bam. Fuyez, abandonnez, courez. Les cris se tordent dans ton esprit maudit. vies. Bien que conscients, vous restez immobiles. Pas vus, pas pris, les soigneurs se sont réunis au périls de leurs vies. Ils forment un roc, un bloc tremblant qui s’oppose fermement. Ce soir, la guerre prend un nouveau tournant. Privés de vos d’armes, c’est le vent qui vient souffler vos larmes.
Tu es le bouc émissaire, l’indésirable, la misérable. Tu vis de la dévotion, sous protection, tiraillée par tes préjugés. La majorité ne pense qu’à te préserver. Pourtant, à tes yeux, tu n’es guère la priorité. Des âmes blessées gémissent dans chaque coin de l’hôpital. Elles méritent plus que toi, elles, dont la vie est anéantie. Face aux autres, tu refuses. Tu t’offusques. Tu t’indignes de les voir ainsi risquer leurs vies. Comment l’objectif a-t-il pu changer ? Il n’y a pas une heure, tu n’étais qu’un sauveur.  Assoiffée de solitude, tu désires les voir partir quitte à te faire martyr.

« On ne peut pas se permettre de te perdre, Sue. Tu es aussi importante que tous les patients présents. Sans toi et sans les autres guérisseurs, leur vie ne vaut plus rien. »

Leurs mots t’éraflent, te raflent comme les sbires du futur Magister. Il y a tant d’amour malgré les mauvais jours. D’un passé si présent, cet amour te hante à chaque instant. Il est comme un poids apaisant dans ton cœur écorché.

Morts, les yeux se croisent, se toisent de remords. Depuis ton retour, l’air est lourd et courbe vos échines. Vous en savez trop pour ignorer, pas assez pour vous calmer. Certes préservé, l’hôpital se masque d’un vêtement de terreur. Chaque souffle est un écho : l’écho d’une vie volée à l’école des sorciers. Chaque grimace arrachée vous rappelle que votre avenir ne tient qu’à un fil. Et tandis que le temps file, vous vous accrochez à ce rôle désormais futile. Tu sais après tout. Les résistants sont tombés ce soir. Plutôt qu’un refuge, l’hôpital pourrait se briser en abattoir.

Impuissants, les soigneurs accourent en tous sens. Depuis la bataille, les blessés arrivent en masse, transportés par des proches, ou par tes soins. Tu peines encore à accuser le coup. L’espoir fut si fort et la chute, trop rude. Ils se sont crus sauvés par l’Elu. Tous. Même toi. Ni émue, ni vaincue, tu t’accroches sans anicroche, absorbée par ton but. Ici, au moins, vous avez un avantage. Dans la Grande Salle, Mrs Pompfresh et toi manquiez cruellement d’aide. L’hôpital possède tout le nécessaire pour les sauver. Tu ne veux plus de morts. Plus aucun. Après la défaite, tu veux prétendre que tout va bien jusqu’au lendemain matin.

Il est là, à ta droite. Les dents serrées, Evan manque de tomber le masque. Lui aussi a vu, été vaincu. La tentation fut si forte de rester, car se venger aurait été une torture plus douce. Pour nombre d’entre vous, l’inanité vous monte au nez.

« Je peux pas rester là… »

« Je sais. »

Dans la guerre, il y a l’amour et cette tendresse qui vous caresse. Dans la guerre, il y a des mains qui se lient pour la vie. Evan est ton semblable. Tu l’aimes d’amour et de franchise sans romantisme. Vous êtes deux piliers, formés la même année, complices sans aucun vice. Si l’on devait donner un sens au terme meilleur ami, tu parlerais de lui. Bienveillante, tu l’isoles des patients avant de serrer sa main.

« Ça va aller, Evan, Eleanor est intelligente, elle se sera sûrement cachée. »

« Et si ce n’est pas le cas ? Et si elle n’a pas reçu mon message à temps ? Des gens sont morts et… »

Son agitation te contamine comme un poison ardent. Le cauchemar de tes nuits supplante tes rêves épanouis. Abasourdie par cette douce agonie, tu te terres dans ton déni. Le laisser partir serait de la folie. Le tout vendu par un sourire, tu pèses tes mots pour l’apaiser. Du suicide au meurtre, il n’y a qu’un pas. La mort guette les endeuillés sur le seuil de la déraison.

« Je suis certaine qu’elle est en vie. Je connais Eleanor, Evan, je la connais assez bien pour savoir qu’elle ne tenterait jamais le diable. Et surtout, qu’elle ne me pardonnerait pas si je laissais son mari sortir du dernier endroit sûr d’Angleterre. On a perdu, bon sang, le premier qui sort est un homme mort ! »

Ton aisance, ta vaillance sont puissances. Sous tes yeux flamboyants, Evan s’incline et se résigne à maugréer. En attendant. Tu ne peux que prier, désormais. Prier pour la véracité de tes mots et l’éradication des maux. Secouée, tu presses la paume de ta main contre ton front avant de te relever avec détermination.

« Maintenant au boulot, Lancaster. »

De retour dans une chambre surpeuplée, tu t’affaires à ta mission éternelle. D’un geste vif, mécanique, tu choisis les potions essentielles. La magie fait des ravages, la magie noire, un carnage. Sa pensée seule te fait frissonner. Si minuscules, les fioles de verre se réchauffent dans le creux de ta paume. Poussée par l’adrénaline, tu n’hésites guère. Tes yeux se posent sur l’une des nombreuses victimes. Un trou béant, orné de sang transperce la panse de ton patient. Perdu dans les limbes de l’inconscience, le malheureux t’observe de ses yeux vitreux. La douleur comble chaque creux. Malgré vos soins, tu n’oses imaginer son intensité. Les dents serrées, tu poses contre ses lèvres un flacon dont le contenu lui offrira une paix sans luxe. Un peu de sommeil pour apaiser. Enfin, ton travail peut débuter.
Il s’est à peine écoulé quarante minutes lorsque tu admires enfin ton travail de fortune. Tu es loin d’avoir terminé, mais d’autres âmes quémandent. Celui-ci sera tiré d’affaire. Un mois à l’hôpital, et tu pourras crier victoire. Une victoire si brève, mais bien réelle.

« Jenny, je vais avoir besoin que tu le transportes dans une autre pièce, s’il te plaît. »

La jeune brune s’exécute sans mot, elle-même épuisée après cet d’enfer de longue durée. Les braves ne connaissent guère la trêve. Dans un moment fortuné, tu claques ta baguette contre ta tasse favorite. L’eau apaise ta gorge sèche et t’insuffle un élan de vie. Le bout de bois serré dans tes doigts vibre à l’idée de continuer. Tu te diriges vers la salle de soin lorsque tu réalises que c’est la fin.

« ILS SONT LÀ ! »

Les débris giclent et vous giflent sans merci. Ton cœur implose de douleur, expose la terreur du sauveur condamné. Bam, bam, bam, l’écho mortel de ces maux cruels. Brisée, tu restes figée un instant de trop. On t’agrippe sans égard, indifférent à ton air hagard.

« Sue. »

Un choc et tu titubes. C’est impossible.

« Sue, réveille-toi ! Sue, putain, ils sont là pour toi ! ILS SONT LA POUR TOI ! »

La vérité te gifle à la volée, te fait vaciller. Tu ne peux pas les laisser. Angoissée, tu supplies, tu gémis presque sans modestie.

« Je peux pas fuir, Evan. »

« Je sais. »

Ses mots tranchent sans douceur. Le jeune père indécis a péri, succombant à l’exigence de la survie. Dans ses yeux, tu lis des maux que les mots eux-mêmes trahissent. Son calme froid t’ébranle.

« Tu dois te cacher. Tout de suite. On va te couvrir, et ça va aller, d’accord ? D’accord, Sue ? »

Ce sont ces situations qui te désarçonnent ; celles où tu es la protégée et non le protecteur. Peut-être est-ce la raison pour laquelle les soigneurs font les plus mauvais patients ? Tu te sens futile, inutile, volatile.

« Je pourrais me rendre. »

« Non, tu ne peux pas, Sue. »

Sans un mot, il te serre dans une étreinte à t’en briser les os. Soudain fragile, tu lui montres ton affection là où les mots te font défaut. Tu n’as jamais eu si peur, guère pour ta vie mais pour celle des autres. Ta vie n’est qu’une broutille, une esquille. La réplique te brûle et s’étouffe sous le poids insistant de sa main sur tes lèvres.

« S’ils te trouvent là, on est morts. Même si tu te rends. Maintenant, écoute-moi. Sérieusement. Je vais sortir et rejoindre les autres. Tu vas rester là, ne faire aucun bruit, et avec un peu de chance, ils nous feront confiance, d’accord ? On peut s’en sortir, je le crois, tu dois le croire aussi. Promis ? »

Un soupir. Tu as tellement mal…

« Promis. »

Les minutes s’écoulent, coulent comme un robinet mal vissé. De ta cachette de fortune – une chambre avec plusieurs portes qui t’offrent plusieurs options – tu n’entends presque rien. Un éclat de voix par ci, un autre par là. C’est une agonie sans vie. Au-delà de son refuge, les Mangemorts menacent et questionnent. Tu l’ignores, mais tous te protègent. Ils l’ignorent, mais leurs rangs sont infidèles. Au bout d’une heure, un cri déchire ton cœur affaibli.

« Avada kedavra ! »

Ton sang ne fait qu’un tour. Méprisant ta promesse, tu voles au secours de tes seuls amis. D’un coup de baguette frivole, la porte claque, éclate en morceaux sous le regard hagard de vos assaillants.

« C’est elle ! »

C’est la rage qui t’anime, le deuil qui t’envenime. Au nom d’un alibi, tes amis ont donné leurs vies. Tu les détestes tous, au nom de peines diverses. Tous. Ta baguette fend l’air avec violence. Les maléfices blessent, handicapent, paralysent. Tes yeux flamboyants lancent des flammes qui se matérialisent parmi eux.

« Sue ! »

Sa voix t’arrache de ta rage. Fuir. Tu te souviens des paroles promises, trahies, avant de t’exécuter. Evan court vers toi sans effrois ni émois. Courir… Vous balancez les sortilèges avec hâte sans vous arrêter, préservés. Vous courez, courez… en quête de liberté.
Puis il s’envole et te le vole. Tu n’as pas le temps. Sa baguette s’abat et tout vole en éclat.  

« NON ! »

Tu es à deux doigts de le tuer. Le corps d’Evan gît à tes pieds, palpitant de sang. Les mots sont là, à l’aube de tes lèvres. Tu pourrais les crier et l’achever.

« … Impendimenta ! »

Puis un autre mouvement et son corps presque sans vie te suit vers la sortie. L’air froid te claque sans ménagement. Sans attendre, tu attrapes sa main et transplanes dans le seul endroit rassurant… Un terrain vague. Celui de ton enfance.

« Evan… ? »

Trop de sang. Le vert s’incline, teinté de rouge, ôté de vie. La plaie est trop profonde, polluée par le noir d’une magie violente. Tu ne peux pas le sauver. N’importe quel soigneur, n'importe quel guérisseur expérimenté te l’aurait soufflé. Mais tu t’entêtes…Plus qu'une magie quelconque, c'est de ton âme que tu veux user. Sa simple pensée devrait te faire frissonner. Comment as-tu osé ? Tu ne t’offres guère de luxe, tu t’élances, tu accuses. Les doigts serrés autour de son poignet, tu inspires en toute tranquillité. Ça va aller. Pas de baguette, pas d'incantation. Juste la malédiction d'un monstre qui pète les plombs. T'es comme une gamine. Tu t'accroches à lui et à sa vie. Si tu n’as pas pleuré, c'est seulement car tu étais persuadée. Sous tes doigts, son pouls bat encore. Il est en vie. Il est en vie.
La plaie se ferme mais ta chair s’arrache. C’est une lame émoussée qui creuse ton dos, cruelle meurtrière. Pliée en deux, tu manques de t’arrêter tant la douleur te fait agoniser. Tes yeux se voilent de ton mal. Réveille-toi. Ta supplication est vaine. Malgré tes peines, le fracas violent de ces veines s’apaise. Non… Il se tait.

Rien qu’un bout de bois. Abrutie de douleur, tu sens des larmes de rage souiller ton cœur. Tu n’y peux rien, et ton dernier geste sera pour toi. Comme le sien, un geste salvateur.

❝La magie est violence.❞2002 & Manchester

Vous célébrez une passe victorieuse, pacifique, un moment sans tâche ni anicroche. Enfin. Après ces mois de terreur apprivoisée à la tête des rebelles éduqués, tu te détends. Les temps ont bien changé. La victoire et si douce, l'espoir, si tendre. Rien ne peut les briser. Rien.
Une lumière blanche, poussière d’étoile éphémère avalée par la nuit. Elle est le témoin solitaire du péril de sa vie. Futile, subtile, son appel t’ébranle, son étincelle te tue. Dans tes yeux se forme alors le fantôme de sa forme familière. Fière, meurtrière, la lionne surgit avec noblesse et vient t’ôter toute allégresse. Souviens-toi, tu n’es guère seule. Des dizaines de prunelles s’étonnent de cette apparition soudaine. Pourtant, nulle ne doute. Pourtant, nulle ne comprend.

« Maman… »

Le verre s’engage dans une chute éternelle, brave forces et volontés contraire. Il s’écrase, lamentable, dans un fracas cinglant. Rien… Il n’y a plus rien. Petit ange apaisant, tes ailes se consument sous un feu ardent. Tu t’éteins.

« Les détraqueurs le détestent car ils naissent d’un pouvoir qui les dépassent, et à notre différence, rien ne les ébranle. Le patronus est fait de bonheur et d’espoir. Il n’y a rien de plus beau, ni de plus pur. »

Sa voix résonne en écho au fond de toi. Chaque mot, chaque intonation est intacte, comme si le passé était présent, et que le temps s’était brisé. Tu te revois émerveillée, flattant des doigts sa silhouette argentée. Sa lionne, son Patronus, une partie d’elle, de son essence. Son apparition masquait toujours un sens mais toi… Toi, Sue, tu t’enfonces dans un néant immense, embrassant le déni, suppliant l’oubli.
Gémir, courir, mourir. Des mots binaires, sommaires, qu’on écrit comme on a envie. Gémir, le temps de réaliser. Courir en vain, courir pour sauver. Puis mourir d’un trop qu’on ne peut plus supporter. Tu t’enfonces. Brûlée vive, ta conscience te claque, ta raison s’éclate, emporte ta superbe. Tu es l’agonie meurtrie, la fille qu’on maudit. Périr, ne plus guérir. C’est si tentant… Mais Sue, aurais-tu perdu ton sens ?

Crac !

Passive et sourde au vent, tu déchires la nuit avec aisance. Enfant à nouveau, tu franchis le portail écaillé sans trop oser les appeler. Peut-être que si tu retardes l’échéance… Peut-être qu’avec de la chance… Mais le silence ne trompe personne. La lumière n’abuse que de l’aveugle. Son aura verte flotte avec paresse au-dessus du toit de ta demeure. La marque Et tu meurs lentement, doucement. Un souffle d’agonie futile s’empare de tes membres. Peu à peu, tes jambes t’entraînent sur le seuil ravagé. Un pas. La porte git sur le sol, triste. Si la malheureuse avait une vie, la poussière seule l’aurait pleurée. Un pas. Jamais le silence ne porta tant de maux. Il casse, fracasse, te tracasse sans mots. Un bruit. Juste un bruit pour tout effacer. Pitié. Tu ne demandes qu’un bruit pour te rassurer, pour les ramener. Un… Un…

Le bois racle contre ta peau. Lacéré, déchiré, ton cœur n’est plus qu’un tissu nécrosé. Trésaille, défaille, déraille. Trois coups doublés, accélérés, stoppés par la réalité. À quoi bon continuer ? Il ne bat plus. Ce pouls si rassurant… Bam, bam, bam. Plus rien, rien. Rien qu’un tourment taciturne. Qu’un corps en mouvement qui suffoque dans l’air.

Les mots t’emprisonnent.

« Maman ? »

Ton visage se tort sans sort à la vue de son corps. Un temps, et la vie te dérobe. Un temps, et le sol se dérobe. T’es qu’une ratée, une demeurée qui se traîne vers elle sans ne plus penser. Il n’y a qu’un chant. Un chant gravé à sang sur tes lèvres ébranlées. Un mantra affligeant dont le refrain te hante :

« Maman… »

La lave ronge tes joues enflammées. Tu ne peux pas.

Non.

Les protocoles se bousculent sans essence ni sens. Vérifier, sauver… Ses prunelles sans vie te jugent même dans la mort. Elles ont cette force unique. La victoire est sienne, mais pourquoi ? Toi, tu as perdu. Toi tu es vaincue.

Ton corps s’écroule à ses côtés. La douleur coule, te saoûle. Reviens, emporte-moi… Ton ombre est si minuscule. Regarde-toi, si ridicule à supplier le fantôme de celle qui t’a enfanté. Emporte-moi, loin de moi, loin de là. Là où il fera moins froid. Supplice.

On s’attache, on s’accroche, se rabiboche. On oublie, puis on perd une vie… Fébriles, tes doigts s'agrippent. Tu n'es qu'une enfant sans parents. Assoiffée de chaleur, engourdie par la douleur, tu restes blottie contre son corps sans vie.

Celui que tu n'as pas sauvé.
Celui que tu n'as pas soigné.
Celui qui t'a aimé.

Par pitié, reviens m’aimer, que la douleur cesse de me ronger.





Dernière édition par Susan Dillinger le Lun 5 Oct 2015 - 18:16, édité 20 fois
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Encore une Susan ! saute saute saute
Bon courage pour ta fichette, poulette. kr
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Troisième tentative depuis que je suis là, espérons que cette fois sera la bonne.

Bon courage rougit
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Bon allez, j'espère que cette fois ci sera la bonne ! je t'envoie pleeeein de courage pour cette fiche et surtout, bienvenue parmi nous yeah
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BIENVENUE trognon bonne chance pour ta fiche hug
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HERO • we saved the world
Harry Potter
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‹ inscription : 04/06/2015
‹ messages : 4243
‹ crédits : killer from a gang (avatar) ; anaëlle (sign).
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‹ âge : vingt-trois (31/07/80)
‹ occupation : décédé depuis le 24/08/03.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1991 et 1997.
‹ baguette : en bois d'aubépine, mesure 30 cm et a en son cœur un crin de licorne (anciennement à Draco Malfoy) ; je suis également le maître de la baguette de Sureau.
‹ gallions (ʛ) : 8283
‹ réputation : je suis un dude très cool maintenant que j'ai tué Voldemort (rip).
‹ particularité : Fourchelang.
‹ faits : j'ai beaucoup changé, je suis devenu froid et maîtrisé, prudent et confiant ; les foutues répercussions de la guerre qui m'ont fracassé la gueule. Parmi les Insurgés, je suis Specs, anciennement parmi l'un des leaders des Audacieux. Membre du conseil de la RDP – les seuls étant au courant que je suis en vie. J'ai passé un marché avec Drow : 80 années de ma vie en échange d'un talisman prévu pour détruire l'horcruxe en moi.
‹ résidence : au 12 Grimmauld Place (Sirius m'a désigné comme étant son héritier pour reprendre la demeure familiale des Black).
‹ patronus : un cerf
‹ épouvantard : un détraqueur (la peur elle-même).
‹ risèd : mes parents, une femme et des enfants - une famille complète.
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le choix du pv est vraiment super, j'espère aussi que ça sera la bonne cette fois ! wesh bienvenuuue sur exci inlove j'ai bien hâte de lire ce que tu vas proposer pour la gazelle, du coup courage pour ta fiche fire kr
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HERO • we saved the world
Emily Callaghan
Emily Callaghan
‹ inscription : 10/08/2015
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‹ dialogues : #ff9966.
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‹ âge : vingt-trois ans
‹ occupation : perdue sans but dans la vie.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : septembre 1992 et mai 1998.
‹ baguette : est celle de ma mère. Elle est en bois de bouleau, contient un crin de licorne et mesure 26,5 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 4327
‹ réputation : je suis une petite poupée abîmée, malmenée et détruite.
‹ faits : je suis d'origine irlandaise et de sang-mêlé. J'ai un tempérament de feu, suis énergique, loyale et parfois possessive.
J'ai fait partie de l'AD, ai combattu pendant la bataille de Poudlard, ai été rebut, ai participé à la reprise de Poudlard et à la bataille finale et suis maintenant un héros de guerre.
Je manie également parfaitement une dizaine d'armes blanches et maîtrise le combat rapproché.
‹ résidence : dans ma maison d'enfance mais y passe très peu de temps. Le plus souvent vous me trouverez dans des bars ou des boîtes de nuit à tenter d'oublier ce qu'est ma vie.
‹ patronus : un panda mais il m'est encore très difficile d'en produire un
‹ épouvantard : l'oubli. Visuellement cela se traduit par un voile noir qui l'enveloppe.
‹ risèd : ma famille réunie autour de moi pour fêter mon diplôme d'auror.
http://www.smoking-ruins.com/t2937-emily-chaos-and-the-calm
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Bienvenue sur Exci ! Comme les autres l'ont dit, on attend notre petite Susan depuis un moment maintenant ! kr J'espère que tu arriveras au bout de ses Hunger Games Arrow Bon courage pour ta fiche wi :oué:
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susaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan fire
(je suis la joueuse de Blair kr donc je voudrais bien un lien avec toi cute )

bienvenue et n'hésite pas si tu as besoin d'aide !
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