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sujet; The only thing worse than being blind is having sight but no vision. [Rab]

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La plume dansait sur le parchemin avec dextérité. Une signature, puis une autre, et encore une autre, toujours agrémentée d’un sceau, celui du département de la Justice Magique. Au fur et à mesure que Bonnie remplissait les enveloppes, la pile de courrier à traiter diminuait et celle de celui à envoyer s’incrémentait. À cause de la visite intempestive de Bellatrix, elle avait pris du retard sur son travail de la journée. Comme tous les jours, elle avait commencé sa journée de travail par le rangement du bureau de Rabastan, son patron, qui était sans doute l’homme le plus désordonné du monde. Tous les soirs, en quittant le bureau, elle avait l’impression que rien n’avait changé depuis la veille, et la seule raison pour laquelle elle trouvait le rangement indispensable malgré cet éternel recommencement était qu’elle craignait que les choses empirent chaque jour. Mais aujourd'hui, elle n'avait pas eu le temps de faire plus. Bellatrix Lestrange avait fait une apparition pour le moins brutale et inexpliquée dans le bureau du directeur, et Bonnie avait fait des pieds et des mains pour l'en faire sortir, au prix d'une longue conversation avec elle dans son propre bureau. Fort heureusement, elle était partie avant le retour de Rabastan, mais Bonnie avait à présent du travail en retard.

Alors qu’elle scellait une énième lettre, elle s’aperçut que la poignée de la porte s’activait. La jeune femme avait l’esprit alerte et repérait le moindre mouvement, le moindre son inhabituel, et avant même que la porte se fût ouverte, elle s’était levée d’un bond pour accueillir son directeur. En un simple coup d’œil, elle comprit immédiatement qu’il n’était pas dans un bon jour. Sans doute avait-il appris la visite de Bellatrix, et Bonnie allait devoir en découdre. Extrêmement soupe au lait, Rabastan était capable d’entrer dans des colères terribles quand quelque chose le contrariait, et sa secrétaire faisait toujours tampon avec toute la patience dont elle était capable avec lui. En réalité, elle n’était pas plus impressionnée que ça par le courroux de son chef. Non seulement elle en avait l’habitude, mais il ne lui en apparaissait que plus charismatique.

Depuis sa prise de poste quelques années auparavant, la jeune femme était tombée en admiration devant son patron et nourrissait pour lui un fantasme inavoué, sans qu’elle ne sût vraiment pourquoi. Sans doute était-ce dû à l’attrait de l’interdit que représentait une relation entre chef et subordonné. Chose certaine en tout cas, son désordre était le seul défaut qu’elle lui trouvait, ses ires constantes l’émoustillaient et son âge ne faisait que renforcer son attirance pour lui. Elle avait toujours eu un faible pour les hommes plus âgés, qui représentaient à la fois la stabilité, la sécurité, l’expérience, mais aussi l’interdit. Elle leur trouvait bien plus de charme et de sex-appeal que les hommes de son âge. Hélas, il avait fallu qu’elle tombât sur le seul homme au monde qui ne faisait pas d’avances à sa secrétaire, et elle ne pouvait que se morfondre de désespoir que la moindre petite étincelle n’ait lieu un jour.

Bonnie n’avait pourtant pas l’habitude que les hommes lui résistent. Certes, ils ne tombaient pas comme des mouches. Ça, c’était ce que provoquait Garden, et cela avait par ailleurs engendré quelques crises de jalousie de la part de Bonnie, particulièrement quand sa cousine séduisait, volontairement ou non, des garçons qui plaisaient à la Serpentard, et si cette dernière n’avait pas autant de succès c’était tout simplement à cause de son apparence froide qui en faisait fuir beaucoup. Mais quand Bonnie avait décidé d’attaquer, la reine des glaces se muait en une véritable succube perverse et peu d’hommes pouvaient se targuer de ne pas avoir été pris dans ses filets. Rabastan n’en faisait pas partie, cependant, tout simplement parce qu'il ne connaissait pas Bonnie sous cet aspect. Peut-être était-ce d’ailleurs pour cette raison qu’il l’ignorait cordialement en dehors de leur relation professionnelle. Bonnie n’était cependant pas froide avec lui, bien au contraire, elle se saignait aux quatre veines pour le contenter, pour qu’il reconnaisse son travail et son utilité. Mais jamais, au grand jamais, elle n’oserait lui faire elle-même des avances. Elle ne voulait pas risquer de se faire renvoyer sottement. Alors elle continuait d’espérer que le premier pas viendrait de lui, sachant très bien à quel point c’était impossible. Lui non plus ne voudrait sans doute pas risquer de subir une plainte pour harcèlement sexuel, c’était évident… Ou bien, tout simplement, ne l’intéressait-elle pas du tout, car il devait bien voir qu’elle le dévorait des yeux et qu’il n’avait qu’à lever le petit doigt pour la faire chavirer.

La situation était donc sans issue, et son attirance pour Rabastan ne resterait donc que de l’ordre du fantasme, ce qui n’était peut-être pas plus mal finalement, du moins sa raison le lui soufflait-elle, même si elle ne l’écoutait d’ordinaire guère. Elle avait une nette propension pour les histoires compliquées, les amours impossibles et douloureuses. Et elle en redemandait, masochiste qu’elle était, amoureuse de la souffrance et fuyant la monotonie. La monotonie, elle la côtoyait hélas au travail, longues journées passées à trier des dossiers, rédiger des courriers, prendre des rendez-vous, ranger. Les relations qu’elles s’étaient forgées étaient la seule raison pour laquelle elle aimait cet emploi. Heureusement, dernièrement, Rabastan lui avait confié une nouvelle mission qui la mettait en joie car bien plus dans ses cordes et dans ses goûts. L’espionnage et la délation, voilà ce qui lui plaisait, or elle devait justement laisser traîner ses oreilles dans le Ministère afin de surprendre d’éventuelles médisances, malfaisances ou complot envers son patron. Il l’avait bien justement jugée capable de faire ça et elle lui en était reconnaissante.

« Bonjour, Monsieur le Directeur », le salua-t-elle avec un sourire bienveillant, tout en sachant très bien qu’il serait inutile. Un Lestrange en colère ne se calmait pas d’un simple sourire. Elle ne s’arrêta toutefois pas là. Elle lui retira sa cape pour la ranger et lui avança un siège pour qu’il puisse s’asseoir. « Je vous en prie, détendez-vous, je vais immédiatement vous préparer du thé. » Elle joignit le geste à la parole et il ne fallut pas plus de cinq minutes pour qu’une tasse de thé fumant reposât sur le bureau du directeur, juste devant lui. Elle aurait bien voulu l’accompagner d’un massage pour le relaxer, mais c’était sans doute trop déplacé. En vérité, ce n’était pas vraiment un massage qu’elle avait envie de lui faire pour le détendre. Comment pouvait-il ne pas se rendre compte qu’elle était prête à lui offrir ce dont tout homme rêvait ? Elle releva immédiatement le regard, réalisant soudain que ses yeux avaient dévié vers une partie plus intime de l’anatomie de l’homme alors qu’elle y songeait. « Je vais de ce pas annuler tous vos rendez-vous pour aujourd’hui », annonça-t-elle tout à s’attelant à la tâche, sachant qu’il n’avait de toute façon aucune rencontre importante ce jour-là. « Si vous avez besoin de prendre un peu de temps pour vous, je peux peut-être vous remplacer pour quelques tâches », proposa-t-elle. Elle avait précisé « peut-être », car elle ne pouvait évidemment pas prétendre avoir les mêmes compétences que son directeur. Elle souhaitait simplement lui rendre service, quitte à doubler son quota de travail. Ce jour-là, elle se devait d'être particulièrement serviable, car sa colère pouvait bien, pour une fois, être dirigée contre elle.
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Malgré son travail Rabastan Lestrange n’était pas du style à aimer se carapaçonner derrière un bureau et à attendre là-bas que la journée se termine ; même si l’essence même de son activité l’éloignait vraiment du terrain il restait tout de même fondamentalement attacher à l’activité. Il devait bouger, il devait se déplacer, il devait lancer des sorts, crier, ordonner… Et s’il avait été plus habitué à la campagne anglaise comme environnnement pour le boulot, il avait fini par investir le Ministère. Le niveau dans lequel il n’irait jamais foutre un pied était le neuf : le domaine de Rookwood. Après Rabastan était un homme pragmatique, et il laissait volontiers à son sang-mêlé de collègue les étrangetés de cet étage. Le reste du Ministère était de toute manière bien assez grand. Le Mangemort luttait donc contre les ascenseurs tout aussi stressants qu’irritants avec leurs grincement métalliques et leur volume bien trop restreint, contre la plèbe bureaucratique qui se pressait dans les couloirs (quoique quand on était habitué u niveau 2, les autres étages paraissaient presque désertiques), contre les imbéciles qui pensaient toujours avoir quelque chose de si important que non non vous ne regretterez pas d’avoir écouté Monsieur Lestrange, s’il vous plaît, je vous assure etc. Et il luttait avec bonne grâce, même si c’était bien moins agréable de circuler dans un complexe souterrain pour régler de la paperasse (ou au mieux pour statuer de la vie de un tel ou une telle) que de procéder à des traques en rase campagne mais tout était bien pour quitter l’atmosphère étouffante d’un simple bureau (et même s’il était directeur de département il n’avait pas forcément un bureau particulièrement grand, à son grand regret). Cette journée là, il était resté longtemps hors de son repaire, même s’il était un grand amateur des notes, il avait tout de même la sensation qu’il valait mieux aller voir directement les gens pour s’assurer qu’ils faisaient bien le travail… C’était alors qu’il se trouvait au niveau quatre (dans un souci de communication inter-département) qu’un collègue s’approcha de lui pour lui faire part de sa surprise à grand renfort de « Comment mais vous ici ? » agrémenté de « Vous ne vous trouvez donc point au niveau deux ? » saupoudré d’un fort léger « J’en suis tout étonné ! » et Rabastan Lestrange aurait eu tôt fait de balayer l’individu de coté (bien que Marqué) d’un coup d’épaule ou d’un haussement de sourcils quand celui-ci se décida enfin à dire le pourquoi du comment de son étonnement si intense : « Mais si vous n’êtes pas dans votre bureau pourquoi Madame Lestrange s’y trouve-t-elle ? ». Le cœur de Rabastan loupa un battement. Madame Lestrange ? Sa femme se trouvait ici ? Au Ministère ? Était-elle suicidaire ? Cependant le ton que le collègue avait mis dans sa voix pour l’évoquer était bien trop déférent pour qu’il puisse parler de sa triste épouse. « Bellatrix ? » et en regardant le regard de son interlocuteur fuir légèrement le sien, il sut qu’il avait touché juste. Entre la belle-sœur et la femme il ne savait pas laquelle le faisait le plus suer. Les deux étaients des harpies à leur manière. La signification des paroles ne le frappèrent que quelques secondes plus tard : « Attends voir, qu’est-ce qu’elle fout dans mon bureau par Merlin ? » sa voix venait de monter d’un cran, ce qui n’était jamais bon signe et son camarade le savait parfaitement, il recula d’un pas et parlait avec un débit nettement plus rapide lorsqu’il répondit : « Je ne sais pas, je l’ai vu entrer dans votre bureau il y a quelques temps déjà... » Qu’est-ce que cette Gorgone avait bien pu foutre dans son bureau ? Il fourra dans les mains du messager improvisé les papiers qu’ils tenaient dans sa main sans lui donner plus d’explications (et l’homme n’insista pas plus que ça pour en avoir) avant de filer dans le couloir pour rejoindre les ascenceurs maudits qui lui permettaient de retourner à ses pénates.

Grincement, bruits de ferraille, putain c’était quand que quelqu’un de la Maintenance allait se décider à se bouger le cul pour rendre ses cages un peu moins oppressantes ? Rabastan envisageait de plus en plus l’eventualité de déclarer une guerre ouverte à ces glandeurs, histoire qu’ils se décident enfin à agir. Mais là, sur le moment, il avait autre chose à faire. Il se demandait ce que cette gueuse de Black avait bien pu faire dans son bureau. Franchement, si elle en voulait un, elle n’avait qu’à se trouver un métier, au lieu de passer ses journées à soit-disant éxécuter les divines volontés de notre Magnifique et Ô Combien Merveilleux Seigneur et Maître. Merde, par instinct il jeta un regard derrière lui, vérifier qu’il était seul, même les pensées n’étaient pas sûres et ça il le savait mieux que personne (pour faire partie des gens à cause de qui les pensées n’étaient pas sûres) et il devait faire attention à ce que son amertume à l’encontre de sa belle-sœur n’aille pas teindre l’estime qu’il portait au Lord, ça pouvait bien trop facilement lui tomber dessus. Il était arrivé au niveau deux, en sortant comme un boulet de canon de l’ascenceur et se précipita jusqu’à son bureau, s’attendant presque à n’en retrouver que des cendres. Mais attends voir… Il y avait Rowle normalement ! Sa secrétaire, il priait presque pour qu’elle ne se soit pas trouver sur le chemin d’une éventuelle Bellatrix rageuse parce qu’il savait à quel point elle pouvait être incontrôlable. Rabastan partait du principe que tout le monde était remplaçable, une secrétaire d’autant plus (n’importe qui pouvait classer des papiers non ? Sauf lui certes maisilnétaitpassecrétaire…) mais même en pensant ainsi, il aimait bien être entouré toujours des mêmes personnes, avoir le même environnement répétitif (certain diraient qu’il est maniaque, mais comme ils ne lui disent pas en face il n’a aucune idée de ce que ce comportement peut évoquer) et donc il se devait d’admettre que cela l’agacerait de devoir remplacer sa secrétaire. Bon… à première vue le bureau avait l’air encore en état, du moins la facade extérieure, à part évidemment CETTE PUTAIN DE PORTE QUI ÉTAIT FERMÉE, il allait la démonter et la faire manger à sa belle-sœur : non mais par Merlin, est-ce que les gens avaient besoin d’un énorme panneau pour enfin comprendre que cette porte se devait de rester ouverte ? Même si son rythme cardiaque avait déjà atteint une vitesse plus qu’honnête, il s’accéléra encore. Effet classique de la colère. Rabastan connaissait ça très bien. Il posa sa main sur la poignée, tourna et ouvrit la porte : la première chose qu’il vit fut Bonnie. En vie. Plutôt bien portante même. Souriante et qui l’accueillait avec un « Bonjour » pour le moins respectueux. Bref, la Bonnie habituelle en quelque sorte, une part de lui était soulagée. L’autre (plus importante) continuait de fulminer. La deuxième chose qu’il remarqua était que tout semblait plus ou moins à sa place. Pas de signes de tornade, de tsunami, de tremblement de terre… Bon, si vraiment Bellatrix était venue elle s’était soit très bien comporté, soit les traces avaient été bien effacées. C’était déjà ça de pris, comme qui dirait il fallait se réjouir de ce que l’on avait.

Rowle ne lui laissa presque pas l’occasion d’en placer une, elle lui servit une tasse de thé, le mit presque de force dans son fauteuil avec ses « Je vous en prie, détendez-vous… » et quand enfin il trouva une brèche qui lui permettait de s’exprimer, il tenait entre ses mains une tasse brûlante de thé qui criait presque bois-moi, bois-moi à son visage. C’était comme ça que sa femme réussissait à le faire taire sans doute quand elle en avait marre de lui, avec l’aide de grand mug de café, de tasse de thé en partant du principe que tant qu’il mange, il se la ferme. Il but une brève gorgée avant de le reposer sur le bureau. Tant de mouvement de la part de la jeune femme lui en aurait presque fait tourner la tête : et elle ne paraissait pas plus boulversée que ça. Peut être que son collègue s’était planté et que ce n’était pas Bellatrix qu’il avait vu entrer ici… Tout lui semblait presque trop beau. « Miss Rowle… » commença-t-il « j’ai ouïs dire que ma très chère collègue, Bellatrix Black (il ne se gênait pas pour lui remettre d’office son nom de jeune fille, de toute manière elle n’était pas là pour protester) était peut-être passée par ici… Je me demandais si c’était correct, l’aurais-tu vu par hasard ? » Il aurait pu bourriner comme un gros salaud (ce qu’il était) et directement aller récupérer l’information dans son esprit mais Bonnie n’était pas une vulgaire nana de passage et il avait pour principe de ne pas être violent (trop violent) avec les gens qui travaillaient pour lui, et à plus forte mesure, ceux qui travaillaient bien et dont il n’avait pas à se soucier, alors il agissait comme un être civilisé et posait la question. « Et si c’est bel et bien le cas, qu’est-ce qu’elle voulait ? » Il la scrutait du regard, comme s’il espérait y lire la réponse avant de reprendre presque tout de suite : « Prends-toi une tasse aussi Rowle. Tu as aussi besoin de respirer… » Il n’était pas empathe, loin très loin de là mais il lui arrivait parfois d’avoir de ce genre de sensation, surtout quand il se trouvait seul en face à face avec quelqu’un… Sans doute quelque chose qui se chopait à force d’interrogatoire. Rabastan ne trouvait pas que Bonnie avait l’air fatiguée, mais sa propension à s’agiter et vu ce qu’on lui avait dit plutôt, il se demandait si ce brusque désir de bouger ne pouvait pas cacher autre chose (ou bien était-elle toujours comme ça et seulement ne le remarquait-il jamais ? C’était fort probable, Rabastan pouvait être aussi insensible et aveugle qu’une putain de pierre dâtant de l’ère glaciaire et enterrer à des kilomètres sous la surface de la Terre), il insista un peu plus alors : « Tout va bien ? Parce que vraiment, si ma belle-sœur est passée, je pourrais comprendre que certaines choses n’aillent pas. Elle a un don pour retourner les gens. » Un don pour les casser, un don pour les rabaisser, un don pour les faire douter. Bref, elle avait un don. Et mieux valait s’assurer qu’elle n’avait pas fait de dégâts avant de passer à autre chose, si d’aventure elle était venue. Peut être était-il trop à l’écoute des blablas de couloirs…
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Elle avait beau faire son possible pour le calmer et le mettre à l’aise, elle savait bien qu’elle n’y couperait pas. Il allait en parler, c’était certain, et elle allait devoir lui dire la vérité, puisqu’elle était de toute façon incapable de lui mentir. Et elle ne se trompa pas. Il prit certes le temps de boire une gorgée de thé, mais entra immédiatement après dans le vif du sujet. Dès qu’elle entendit son nom, Bonnie sut qu’elle allait y avoir droit, et cela ne rata pas. Évidemment, il avait rapidement été mis au courant de la venue de Bellatrix dans son bureau. Elle ne répondit pas tout de suite, faisant semblant d’être absorbée par une tâche quelconque, l’une de celles qu’elle aurait déjà dû accomplir avant le retour de son patron. Le sujet était extrêmement délicat puisque le beau-frère et la belle-sœur ne pouvaient pas se supporter, et Rabastan devinait certainement que si la femme de son frère était venue ici, ce n’était pas pour une visite de courtoisie. La pauvre Bonnie était prise entre deux feux. D’un côté, son patron qu’elle vénérait, pour qui elle était dévouée et qui l’avait toujours protégée, de l’autre, Bellatrix, tante de son futur mari, à qui elle allait devoir être fidèle également si elle voulait se montrer digne de cette famille. Comment gérer le fait d’être au milieu d’un tel affrontement et de ne pas pouvoir prendre parti ?

Il insistait, et elle faisait toujours semblant de ne pas entendre. Elle sentait toutefois son regard sur elle, ce regard qui la déstabilisait toujours. Elle ne pourrait certainement pas lui résister longtemps, elle ne lui résistait jamais de toute façon. Il pouvait se targuer d’avoir une secrétaire des plus loyales et disciplinées. Et quand il lui proposa de se servir elle-même une tasse de thé, elle rendit les armes. Elle cessa ce qu’elle était en train de faire et vint s’asseoir près de lui pour se remplir une tasse. Elle ne savait pas vraiment par où commencer ni comment expliquer ce qui s’était passé, d’autant que si l’homme s’était calmé, elle pouvait s’attendre à tout moment à un regain de colère de sa part, sachant ce que Bellatrix s’était permise de faire.  Devait-elle vraiment entrer dans les détails ? Oui, pensa-t-elle, car si elle ne le faisait pas, il les apprendrait forcément de la bouche de quelqu’un d’autre – voire de l’intéressée elle-même qui ne manquerait sans doute pas de s’en vanter – et il n’apprécierait certainement pas le mensonge, même par omission. Son supérieur s’enquit alors de son état. Il était vrai qu’elle devait sembler perdue et être bien pâle à force de se tourmenter ainsi. Cela devait se voir comme le nez au milieu de la figure qu’elle était très mal à l’aise. Oui, la visite de Bellatrix l’avait retournée, mais peut-être pas autant que les comptes qu’elle devait rendre à présent à son patron.

« On vous a effectivement dit la vérité, monsieur le Directeur. Madame L… votre belle-sœur est venue vous rendre visite tout à l’heure. » Une bien étrange façon de présenter les choses. La mangemort n’était absolument pas venue voir Rabastan, évidemment, elle avait simplement profité de son absence pour lui faire un coup bas. Mais Bonnie préférait commencer doucement pour ne pas faire sortir son chef de ses gonds. Une nouvelle après l’autre, c’était bien suffisant. Elle avait par ailleurs évité de prononcer son nom de famille, ayant bien compris que Rabastan ne voulait plus l’associer à la sienne. Elle but une gorgée de thé pour laisser le temps à l’homme d’encaisser cette première information. Elle n’allait peut-être pas parler du repas et du saccage de son bureau. Enfin, pas tout de suite en tout cas. « Bien sûr, je lui ai demandé de repartir, puisque vous étiez absent. Comme vous me l’avez bien stipulé, je n’autorise personne à entrer dans votre bureau. » Ce qui sous-entendait qu’elle avait au moins voulu y pénétrer. Une information, une nouvelle gorgée de thé. Elle guettait les expressions de son patron mais savait déjà pertinemment que tout cela ne lui plaisait pas.

« Il se trouve, malheureusement, que Madame… Black a quelque peu insisté pour rester… » reprit-elle avec une moue embarrassée. Elle préférait jouer son jeu et l’appeler par son nom de jeune fille pour ne pas le contrarier. Elle se tordit les doigts. Il ne lui semblait pas avoir autant été mise à mal face à son patron auparavant. Elle avait déjà subi pléthores de ses colères, mais ne se sentait jamais vraiment menacée. C’était rarement après elle qu’il en avait. Mais en l’occurrence, elle était en partie responsable de ce qui s’était passée, du moins le pensait-elle, et pour une fois, elle manquait clairement d’assurance. « Je vais vous raconter ce qui s’est passé dans le détail monsieur le Directeur, mais je vous prie de m’écouter jusqu’au bout avant de vous mettre en colère. » Autant retirer le pansement d’un coup sec et souffrir une bonne fois pour toute plutôt que d’essayer de le décoller lentement et prolonger la difficulté. Elle lui resservit du thé avant de commencer, même s’il n’avait pas encore fini. Mieux valait prévenir que guérir. « Voilà, Madame Black a décidé, visiblement sans vous en avertir, car évidemment vous n’auriez pas laissé passer ça, de se faire servir un repas… dans votre bureau… » Elle avait baissé la voix, comme si elle espérait ainsi qu’il n’entendît pas la fin de sa phrase, sachant pourtant bien que si c’était le cas, il la lui ferait répéter. « Je tiens par ailleurs à préciser que des employés lui ont obéi et sont venus directement mettre la table dans votre bureau sans même se présenter à moi », ajouta-t-elle d’un ton outré. « Je ne connais pas leurs noms, mais je dois pouvoir vous les décrire, ils mériteraient sans doute d’être licenciés pour faute grave. » Elle profita de cette parenthèse pour reprendre du poil de la bête. En effet, les sbires de Bellatrix avaient sans doute oublié qu’elle ne dirigeait pas tout ici, et certainement pas dans ce département. Ils auraient certainement à en découdre auprès de Rabastan, et elle n’aimerait pas être à leur place.

Mais il fallait forcément, hélas, qu’elle reprenne le cours de son récit. « Madame est entré par la suite sans me remarquer non plus et est allée directement s’installer dans votre bureau. Je suis donc immédiatement allée lui prier de partir, mais elle a fait fi de ma demande. J’ai insisté… et elle s’est mise en colère. » Il était inutile de préciser que les colères de Bellatrix n’étaient pas anodines, pour ne pas dire qu’elles étaient dangereuses. Arrivée à ce moment-là du récit, Bonnie se demanda comment elle devait présenter les choses. Elle ne voulait pas trop incriminer Bellatrix au risque de se la mettre elle-même à dos. Elle allait bientôt faire partie de sa famille, et elle aurait normalement dû la défendre. Mais d’un autre côté, elle voulait que son patron sache qu’elle lui était restée loyale, même en étant en danger de mort. « Elle a commencé à… saccager votre bureau », poursuivit-elle en s’étranglant à moitié. Non seulement Rabastan allait avoir du mal à digérer cela, mais elle-même en gardait d’atroces souvenirs, sachant le temps et le soin qu’elle avait pris pour le ranger avant l’apparition de la mangemort. « Je lui ai donc prié de se calmer, et, par je ne sais quel miracle, elle a fini par obéir, et a remis la pièce en ordre. » On eût dit en effet que la femme avait été frappée d’une quelconque illumination, et avait troqué son costume de monstre sanguinaire pour celui d’une femme élégante, courtoise et douce. Fondamental changement. « Toutefois, elle a ensuite sollicité ma compagnie », continua Bonnie, « et comme je ne tenais pas à la voir à nouveau s’emporter, je lui ai proposé du thé. » En réalité, c’était Bellatrix elle-même qui avait réclamé du thé, mais Bonnie ne voulait pas que son patron sache qu’elle avait obéi à un autre ordre que les siens. « C’était le meilleur moyen de la faire sortir de votre bureau », précisa-t-elle. « Je l’ai donc installée dans le mien et nous avons discuté. »

Fallait-il qu’elle précisât quel était le sujet de la conversation ? Rabastan était-il au courant de quelque chose ? Non, certainement pas. Bellatrix l’avait lu dans l’esprit de son neveu et Rabastan et elle ne communiquaient pas. Quant à lui, il n’aurait aucun intérêt à pénétrer l’esprit de Draco. C’était pour le moment un projet connu uniquement de leur famille proche respective, et elle ne savait pas vraiment si elle devait en parler autour d’elle. Après tout, rien n’était encore officiel, pas tant qu’elle ne possédait pas de bague de fiançailles autour du doigt. Elle avait par ailleurs retiré celle de Curtis depuis un moment, mais ce n’était certainement pas le genre de détail qu’allait remarquer son patron. De toute façon, sa vie privée ne l’intéressait certainement pas. Leur relation s’arrêtait au travail, alors elle n’avait pas vraiment besoin de préciser la teneur de sa conversation avec la mangemort. « Tout s’est relativement bien terminé finalement », conclut-elle. Relativement oui, car cela aurait évidemment pu être bien pire. Elle avait même cru à un moment qu’elle allait y passer. « Soyez rassuré monsieur le Directeur. Par ailleurs, j’ai presque rattrapé le retard que cette visite m’a fait prendre. » Mais elle savait très bien que ce n’était pas ce retard le problème. Même si les choses étaient rentrées dans l’ordre, Bellatrix avait semé la pagaille, et il n’allait certainement pas laisser passer ça.
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Bonnie finit par, non pas se détendre (y avait-il seulement quelqu’un de détendu dans ce putain de Ministère ? Lui-même était constamment plus tendu qu’une sorcière de salon face à une faute de goût vestimentaire) mais par au moins se résigner à prendre une tasse de thé. Rabastan était plus anglais que la Reine Mère et il y avait dans sa séquence génétique quelque chose de profondément encodé qui lui intimait que le thé pouvait être le remède à beaucoup de choses. Et bien vite il eut la confirmation : la sale garce s’était bel et bien ramenée pendant son absence. Et comme il remarquait que Bonnie avait une très forte tendance à souligner le fait qu’elle avait fait comme il le demandait il se préparait à entendre une nouvelle qu’il aurait fort peu de chances d’apprécier. Il dut lourdement soupirer, hausser les sourcils et rouler des yeux (rouler des yeux ? Depuis quand faisait-il ça par Merlin ? Ce n’était pas dans ses habitudes…) mais décida de ne pas intervenir avant d’avoir une véritable raison de le faire. Alors comme ça sa belle-sœur avait décidé de rester, mais bien sûr, pas de soucis, ce bureau de toute manière c’était porte ouverte et en bon frère Rabastan se ferait un plaisir de lui rendre la pareille de pénétrer sa demeure un jour où elle serait partie faire la dingue au dehors. La loi du Thalion marchait pour les yeux, pour les dents et pour les putains de lieux privés, il n’y avait pas de raison ! « Je vais vous raconter ce qui s’est passé dans le détail monsieur le Directeur, mais je vous prie de m’écouter jusqu’au bout avant de vous mettre en colère. » Ah, parfait… Ça n’augurait rien de bon. Et ma foi cette petite avait de la chance qu’il soit un minimum posé sinon il lui aurait très rapidement ordonné d’abréger le récit et de passer immédiatement au principal. Pour montrer son accord, il fit un geste impatient de la main qui signifiait quelque chose comme : vas-y, dépêche-toi donc, tu ne vois pas que je vais soit mourir d’ennui à écouter tout ce laïus soit exploser de rage avant l’heure ? Oui, les gestes de Rabastan était très précis et très bavards.

Il écouta donc. Et la mention d’un repas d’entrée de jeu lui fit faire une légère grimace. Elle ne se gênait absolument pas cette femme ! Déjà il se demandait comment une chose aussi farfelue pouvait bien germer dans son esprit et surtout… à manger ? Encore qu’elle vienne dans son bureau avec une victime à achever et qu’elle vienne dégueulasser son tapis, ça l’aurait agacé mais il aurait compris l’esprit de la chose. Manger en revanche… Bon, passons là-dessus, cela s’était passé ainsi point. La petite Rowle insista une nouvelle fois en assurant que ce n’était aucunement de sa faute et en vint à un autre point : elle avait foutu en l’air son bureau. Cette déglingué cérébrale… Comme pour montrer son septicisme, il jeta un regard autour de lui pour constater que tout était en ordre : il avait déjà vu Bellatrix s’énerver, et cela donnait des résultats impressionnants. Perdait-elle la main ? Peut être avait-elle fait un accroc à la tapisserie… mais franchement, de visu il n’y avait rien de terrible à déplorer. Et alors qu’elle continuait de parler, Rabastan continuait d’halluciner : il devait vivre une sorte de rêve.Bonnie elle-même semblait s’en rendre compte, miraculeusement disait-elle. Par Merlin, oui ! Il faudrait en effet un putain de miracle doublé de velours et brodé d’or pour que Bellatrix Black daigne se calmer lors d’un accès de colère et encore mieux, décide de remettre en ordre ce que sa folie incontrôlable avait foutu en bordel. Mais il n’avait pas besoin d’user de legilimancie pour savoir que Bonnie disait la vérité, même s’il avait de la peine à y croire. Ensuite, toujours selon la demoiselle, les deux femmes avaient discuté. Rien de bien grave, et elle se permettait même de faire remarquer qu’elle avait rattrapé le temps perdu en ce qui concernait le travail. Ma foi… s’il n’avait pas été aussi exaspéré il aurait certainement été étonné par le sang froid de Bonnie. Rares étaient les personnes à sa connaissance qui avait vu une Bellatrix en colère, calme et prompte à la discussion dans une même conversation… Surtout rares étaient celles qui avaient survécu. Enfin le sang froid de la jeune femme avait tout de même ses limites puisqu’elle paraissait pour le moins inquiète de la réaction qu’il pourrait avoir. Était-il un monstre à ce point ? Fais pas genre ça ne te plaît pas… Tu aimes qu’on ai peur de toi. Ce n’était pas tout à fait faux. Il se traînait derrière lui une réputation d’homme prompt à la colère… Si seulement les gens savaient : c’était lorsqu’il ne criait pas qu’il fallait vraiment se méfier de lui. Les pires colères sont les froides, pas celles où l’impulsivité lui faisait crier milles jurons.

Là, étrangement, après quelques minutes de bouillonnement intérieur à l’idée qu’une personne qu’il n’appréciait pas le moins du monde avait pénétré son enceinte personnelle, avait touché à ses affaires, avait saccagé son espace, il était étonnamment calme. Peut-être l’anxiété de Rowle lui permettait de contrebalancer sa propre colère. « Tu es peut-être la troisième personne de ce Ministère à être un tant soit peu honnête… » fit-il finalement après s’être passé la main sur son visage. « N’aies pas d’inquiétudes au sujet de ce qui s’est passé… Je connais ma belle-sœur et je t’assure que tu n’aurais rien pu faire pour l’empêcher d’agir comme elle le souhaitait. Enfin, tu n’aurais rien pu faire qui ne soit pas suicidaire. » il marqua une pause et se cala un peu plus contre le dossier de son fauteuil : « Et tu es trop utile pour mourir bêtement en tentant de défendre ce bureau. » Rabastan n’était pas un fin diplomate, il était même extrêmement franc pour un Mangemort, mais il savait utiliser quelques principes de démagogie quand il sentait que c’était possiblement nécessaire. Elle était sa secrétaire, elle lisait presque tous les documents qui passaient par ici (c’était une très grosse masse de paperasse), elle était jeune, elle pouvait passer inaperçue… Ce genre de personne dont les gens ne se souciaient guère d’ordinaire étaient bien mieux à avoir avec soi. « Je suis désolé que tu aies été confrontée à cette situation. » Il eut un moment d’hésitation, tout lui semblait invraisemblable dans cette affaire mais le plus étrange sans doute était le fait que Bellatrix n’ait attaqué personne Il fut pris d’un doute : « Et elle ne t’a rien fait ? Elle ne t’a pas blessé ? Physiquement je veux dire » Elle ne paraissait pas blessé, mais il était extrêmement bien placé pour savoir qu’il existait des sorts qui ne laissaient aucune marque physique. Quant à moralement… Il ne voulait pas croire qu’une personne pouvait se sentir bien après avoir vu sa belle-sœur lorsque son mode furie était enclenchée. Il faudrait ouvrir une cellule de suivie pour tout ceux qui se sont un jour retrouvé confronté à ça. Elle pouvait complètement perdre les pédales, Rabastan lui n’arrivait jamais (ou presque jamais) à ces extrémités, il gardait toujours un minimum le contrôle de lui-même. Il soupira : « Tu dois te méfier d’elle plus que de n’importe qui ici. Elle peut tout aussi bien t’embrasser que te mordre et sans jamais avoir aucune bonne raison pour le faire. Je veux bien croire que tu n’es pas dans un position agréable… Et ce que je te demande de faire, on va dire en dehors de régler les papiers (il parlait bien évidemment du fait qu’il avait demandé à Bonnie de bien vouloir laisser traîner ses oreilles pour pouvoirs lui rapporter ce qu’on pouvait bien dire à propos de lui lorsqu’il n’était pas là pour écouter) ça pourrait t’emmener encore plus souvent dans ce genre de situation… » Il regarda autour de lui une nouvelle fois, comme s’il était particulièrement étonné par le bon ordre de la pièce. « Est-ce qu’elle a emporté quelque chose ? » demanda-t-il, c’était ce qui l’inquiétait le plus. Il ne voulait pas qu’un seul de ses dossiers ne tombe entre les mains de la dernière Black… Puis soudain il se leva : « Si elle t'a fait du mal, je peux aller la voir… Quoiqu’il en soit elle n’a pas à venir et à se croire doté d’assez d’autorité pour terroriser mes employés… » Il n’avait aucune idée d’où elle pouvait bien se trouver maintenant mais c’était accessoire pour Rabastan ; il n’était pas un homme sensible aux malheurs d’autrui mais il avait un très fort sens de la possession, ses employés étaient ses employés. Et personne n’avait le droit de venir les emmerder si ce n’était lui ou bien évidemment le Magister.
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Au fur et à mesure de son récit, Bonnie s’attendait à chaque instant à voir Rabastan sortir de ses gonds. C’était un homme colérique et certains sujets étaient particulièrement sensibles le concernant. Sa belle-sœur en faisait partie. Lui annoncer que cette dernière s’était invitée dans son bureau pour y manger et qu’elle l’avait ensuite mis à sac était donc extrêmement délicat, et Bonnie craignait de déclencher son courroux à chacun des mots qu’elle prononçait. Pourtant, il n’en fut rien. Elle pouvait certes observer les différents rictus se dessinant sur son visage tout au long de son récit, mais point d’emportement. Elle ne savait, cependant, si c’était une bonne chose ou non. Il pouvait très bien attendre la fin de l’histoire pour exploser, puisqu’après tout, elle lui avait prié de le faire. Il sembla sceptique quant au saccage de son bureau, car en effet tout était à présent parfaitement rangé. Cela dit, même si Bellatrix n’avait pas elle-même remis tout en ordre, Bonnie s’en serait certainement chargée elle-même avant le retour de son patron, il n’y avait donc là rien d’étonnant, mais connaissant Bellatrix, Rabastan s’était sans doute attendu à quelque chose de tellement énorme que cela en serait devenu impossible à réparer par quelqu’un d’autre.

L’irritation qui se lisait sur le visage du mangemort laissait donc progressivement place à l’étonnement. Étonnement que le bureau fût en ordre, étonnement que Bellatrix ait fini par se calmer et que ne fût rien arrivé à Bonnie. En réalité, cela ne s’était pas terminé aussi facilement, mais elle y viendrait par la suite. Puis, le calme vint finalement, de façon surprenante, remplacer à son tour l’étonnement. Un calme qui semblait plutôt être de la résignation. Bonnie n’en croyait pas ses yeux. C’était bien la première fois qu’elle le voyait aussi placide face à une mauvaise nouvelle. Elle voulait s’enquérir de son état, craignant qu’il ne se sente tout simplement pas bien en ayant entendu tout cela, mais son visage n’était pas spécialement pâle. Rabastan Lestrange relativisait-il ? Possible. En tout cas, quand il ouvrit finalement la bouche, ce fut pour lui faire un compliment, qu’elle apprécia plus que de raison. Elle était particulièrement fière d’être exceptionnelle aux yeux de son patron, pour qui elle avait tant d’admiration. Il la rassura par la suite, et elle se sentit subitement soulagée. Non seulement il ne lui en voulait pas, mais il estimait qu’elle avait fait son devoir. Bonnie s’enorgueillit davantage, contente d’avoir finalement fait le choix d’être fidèle à son directeur. Et quand il conclut qu’elle lui était utile, là où certains n’aurait pas apprécié d’être considérés comme des objets, la jeune femme, elle, en ressentit de nouveau une immense fierté. Son seul regret, et il était de taille, c’était qu’elle ne lui fût pas utile pour autre chose. Elle désirait ardemment qu’il profite d’elle, rêvait qu’il la prenne sur son bureau uniquement pour lui permettre de relâcher la pression. Mais Rabastan ne semblait pas avoir besoin de ce genre de chose, ce qui était inconcevable aux yeux de Bonnie, qui se contentait donc de ronger son frein à cause de sa frustration permanente. Elle se demandait si un jour, n’y tenant plus, elle n’allait pas elle-même lui sauter dessus pour assouvir son besoin entêtant.

Elle tenta de chasser ce genre de pensée de sa tête, mais quand elle l’entendit s’excuser puis lui demander comment elle se portait, elle ne put s’empêcher d’être attendrie. C’était la première fois qu’il s’inquiétait autant à son sujet, elle le rouge monta immédiatement aux joues de la jeune femme trop heureuse d’être soudain si importante. Bonnie ne manquait jamais d’assurance avec les hommes, il était bien rare qu’elle fût déstabilisée face à eux. Même quand Rodolphus l’avait embrassée la première fois, cela ne l’avait pas tant perturbée, bien qu’elle ne s’y fût pas attendue. Mais avec Rabastan, c’était différent. Elle se sentait comme une adolescente vivant ses premiers émois, comme une vierge s’apprêtant à être déflorée. Elle était troublée, extrêmement troublée. Ce n’était certes pas de l’amour, mais pour elle, il était l’homme idéal, celui dont elle rêvait dans ses fantasmes les plus fous, et il ne pouvait que l’impressionner. Sentant qu’elle perdait un peu ses moyens, elle tenta de reprendre contenance, mais ce fut loin d’être efficace. « Non, non », répondit-elle précipitamment. « Je n’ai rien, je vais très bien. » Elle l’écouta attentivement, et elle savait qu’il avait raison à propos de sa belle-sœur puisqu’elle avait pu en effet constater qu’il était impossible de savoir ce qu’elle pensait et prévoyait de faire. Bonnie ne savait par ailleurs toujours pas si, au final, la femme la détestait ou non. La suite du discours de son patron lui plut moins en revanche, car jouer les espionnes lui permettait un peu de sortir de sa paperasse quotidienne, et elle s’empressa de lui en faire part. « Oh non, cette mission que vous m’avez confiée n’a rien à voir dans cette histoire, la venue de madame Black n’était qu’une tentative de vous provoquer, monsieur le directeur, elle ne m’était pas destinée au départ… Mais vous n’avez rien à vous reprocher, bien sûr… » Elle était consciente d’être contradictoire dans ses propos mais ne trouvait pas vraiment la bonne façon de s’exprimer tant elle était troublée.

« Non, elle n’a rien pris… » le rassura-t-elle avant de le voir se lever subitement, prêt à en découdre avec sa belle-sœur. Encore une fois, elle en fut flattée, et le fait de le voir réagir ainsi ne l’en émoustilla que davantage, mais elle devait se reprendre. La conversation était sérieuse, et elle n’en avait pas fini. « C’est inutile monsieur le directeur, je vais bien… Enfin, je crois… » Elle se tordit les mains, un peu mal à l’aise. « Disons que je vais bien physiquement, mais je dois avouer que cette entrevue m’a un peu secouée »[/color], avoua-t-elle soudain. « Mais je vous en prie, restez, je n’ai pas terminé… » Il restait en effet quelques détails qu’il devait savoir. Elle pensait qu’il était sans doute plus judicieux qu’elle lui parle de Draco. Au moins, il saurait à quoi s’en tenir, et il comprendrait aussi la suite de son récit, sinon comment lui expliquer ? Par ailleurs, elle ne voulait pas lui mentir, même pas omission. « Par la suite nous avons donc discuté un peu », reprit-elle. « Mais j’ai dû dire quelque chose qui ne lui a pas plu, puisqu’elle s’est à nouveau mise en colère… » Par où pouvait-elle commencer pour amener les choses sans donner l’impression de sauter du coq à l’âne ? « En fait, monsieur le directeur, je pense devoir vous mettre au courant d’une information qui touche ma vie privée car cela concerne aussi votre famille… » Si toutefois il considérait que les Malfoy faisaient partie de sa famille, ce qui n’était absolument pas certain. « Madame Black et moi avions des choses à nous dire car je devrais bientôt faire partie de la sienne… » Elle se mordit la lèvre, un peu embarrassée. On ne pouvait pas dire que les Lestrange et les Malfoy entretenaient de bons rapports, et Bonnie n’avait pas envie de passer pour une traîtresse. « Mon père et monsieur Malfoy se sont mis d’accord pour que j’épouse Draco », avoua-t-elle enfin, en ponctuant sa phrase d’une grimace pour bien montrer son désaccord avec cette décision. « Je ne pense hélas pas avoir le choix. »
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Uuugh, pourquoi est-ce que ça devait se passer encore ainsi ? S’il supportait que Bellatrix face sa petite garce avec lui lorsqu’il n’avait que vingt-deux ans (supporter était un mot bien trop noble pour la réalité, il avait eu une très nette tendance à s’écraser devant sa belle-sœur) maintenant qu’il en avait quarante passés, qu’il estimait pouvoir aisément lui tenir tête lors d’un duel, qu’il avait un véritable travail alors qu’elle ne fichait rien d’important officiellement de ses journées, il n’était plus d’humeur à tolérer les petits coups que la pièce-rapportée pouvait bien lui asséner. Bonnie le retint alors qu’il était sur le départ, prêt à retrouver la pimbêche pour lui expliquer de manière plus ou moins diplomate (se connaissant, plutôt moins que plus) ce qu’il pensait de ses petites actions. D’une certaine façon c’était bien mieux qu’elle l’en empêche : comme il se l’était déjà dit il n’avait aucune idée d’où elle se trouvait à présent et même si elle se trouvait encore au Ministère, ce n’était pas la période appropriée pour un duel familial dans les couloirs… Le Seigneur et Maître n’apprécierait certainement guère et entre Bellatrix et Rabastan il était difficile de deviner avec certitude vers qui irait sa clémence et vers qui sa colère. Dans le doute, mieux valait jouer la prudence. Rabastan irait régler ses affaires plus tard, plus loin, de manière plus privée. Et son pauvre frère qui avait du vivre en ménage avec cette folle. Enfin, la sienne non plus n’était pas mal dans son genre maintenant qu’on y réfléchissait…

Lorsque Bonnie lui assurait qu’elle allait bien, elle n’avait pas l’air très convaincu par ses propres paroles. Ouais… allez bien physiquement ne voulait pas dire grand-chose, surtout quand on avait affaire aux Lestranges. Il aurait bien voulu approfondir un peu plus cette incertitude concernant son état de santé (plus pour savoir en détail ce que Bellatrix avait pu se permettre de faire plutôt que par véritable inquiétude, mais ça passerait tout comme) quand elle lui enjoignit d’écouter la fin de son récit, qui n’était toujours pas terminé. Par Merlin ! Il s’en passait des choses quand il mettait le pied hors du bureau ! Encore heureux que Rowle n’était pas du type à absolument tout dissimuler (et même dans ce cas là, Rabastan avait ses propres méthodes pour aller à la pêche aux informations, même si ce n’était pas ce qu’il y avait de plus agréable) et elle repartit avec une introduction. Qu’est-ce que les gens avaient donc à faire autant traîner les choses ? Où était-il le bon temps où on ne s’emcombrait pas de milles paroles avant de dire enfin ce qui était important ? Apprendre que Bellatrix s’était une fois de plus mise en colère ne l’étonna pas plus que ça, elle devait être proche de la ménopause, Rabastan se souvenait de l’état de sa mère quand cette malédiction l’avait frappée… « En fait, monsieur le directeur, je pense devoir vous mettre au courant d’une information qui touche ma vie privée car cela concerne aussi votre famille… » Il dut avoir une expression particulièrement savoureuse, à mi-chemin entre le scepticisme le plus absolu et la panique la plus complète. Il doutait très franchement que la vie privée d’une Rowle puisse avoir un quelconque impact sur sa famille. Allons, soyons honnête, ils étaient peut-être tous les deux des sangs purs mais il ne fallait pas être très intelligent pour savoir que les Rowle et les Lestrange ne jouaient pas dans la même cour. « Madame Black et moi avions des choses à nous dire car je devrais bientôt faire partie de la sienne… » Mes plus sincères condoléances… Mais alors qu’il haussait les sourcils et fut pris d’un sentiment de compassion presque sincère à l’égard de Bonnie, il eut un bref instant de doute… Et par quelle magie ? Bellatrix n’avait pas d’enfant (Merlin merci, il n’osait imaginer le massacre que ça aurait pu donner) et… Rabastan était presque certain de ne pas avoir conclu d’accord de fiançailles pour l’un de ses deux fils (de toute manière il se rendait à l’évidence, il faudrait déjà qu’il puisse approcher Arsenius avant que de tenter de le caser, et ne parlons même pas d’Aramis…) alors allait-il apprendre du même coup l’existence d’un éventuel héritier dont il ne savait rien ? « Mon père et monsieur Malfoy se sont mis d’accord pour que j’épouse Draco. » Malfoy ? Malfoy ? Aaah mais d’accord ; il irait presqu’oublier que Bellatrix était en effet la tente de Draco. Mais si cela faisait de Rodolphus l’oncle par alliance de ce gamin, Rabastan restait lui en dehors de la généalogie des Malfoy, et pour son plus grand plaisir, et celui de Lucius il n’en doutait pas. Les Malfoy… Se coltiner Lucius et Bellatrix en belle-famille, il y en avait qui n’avait pas de chance. La seule personne sortable de cette famille était Narcissa mais malheureusement elle n’était justement plus très… sortable et un peu par sa faute. Bien… Bien. Son cerveau ne percuta que quelques secondes plus tard… Sa secrétaire allait (peut être, on savait comment ce genre de contrat pouvait sauter du jour au lendemain) épouser… Malfoy junior ? Uuugh… Il ne savait pas si c’était du tout bon ou du très mauvais. Il ne voulait pas d’une Malfoy dans ses pattes, mais cela pourrait être utile d’avoir une employée chez les Malfoy. Cela dépendait évidemment de comment Bonnie allait se positionner. « Je ne pense hélas pas avoir le choix. » « Ça n’a pas l’air de t’enchanter plus que ça… C’est plutôt un bon parti si l’on se concentre sur le nom de famille et les richesses… » Et si l’on oublie à peu près tout le reste, parce que question loyauté, ça ne volait pas bien haut. Rabastan aurait presque préféré que sa fille épouse un purifié plutôt qu’un Malfoy… Mais sans doute que son jugement était quelque peu obscurcit par ses inimitiés personnelles. « Et puis bon, on sait que l’héritier Malfoy est en mesure de faire des enfants. » C’est plutôt une bonne chose si on regarde le père qui n’avait été fichu de faire qu’un seul fils… Après peut être que Scorpius était le fruit d’un coup de chance. « Évidemment ça te met dans une position sans doute un peu difficile. » Pourrait-il tenter d’utiliser Bonnie pour frapper les Malfoy ? Mais comment ? Et surtout ce genre de chose ne risquait-elle pas de se retourner contre lui ? « Tu dois savoir que mes rapports avec les Malfoys ne sont pas ce qu’il y a de plus… amicaux. Si effectivement tu deviens Madame Malfoy… » il observa un temps de pause « Je ne sais pas ce que tu envisages et je sais que les fiancés ont rarement le choix dans ce genre de situation mais si tu épouses Malfoy, le retour en arrière sera difficilement possible. C’est une chose d’être Marquée, c’en est une autre de porter un tel nom de famille… » Elle était certainement assez intelligente pour savoir que le mot solidarité n’était pas quelque chose qui existait chez les Mangemorts, le groupe était divisé par des rivalités familiales ou personnelles et si c’était parfois plus prudent de rester au dessus de la mêlée que de s’engouffrer dans toutes ces manigances. Rabastan était par définition complètement noyé sous ses rivalités, non-dits et coup bas. Bonnie faisait encore plutôt partie des gens qui y échappaient. Mieux valait qu’elle sache à quoi s’attendre…
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Le directeur semblait à la fois surpris et contrarié quand il apprit la nouvelle concernant les possibles fiançailles entre Draco et Bonnie. Cette dernière s'y était attendue néanmoins, sachant pertinemment que les Lestrange et les Malfoy ne faisaient pas bon ménage. Restait à espérer à présent qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur, après tout, elle n'était pas responsable de cette alliance et n'avait aucun moyen de l'empêcher, à part la fuite, ce qui n'était pas une meilleure perspective au fond. Bonnie avait toujours été lâche et choisissait systématiquement la sécurité et le confort, quitte à ne pas être aussi heureuse qu'elle ne l'aurait souhaité. Un mariage avec Draco Malfoy était synonyme de sécurité et de confort, financier en tout cas. Le seul risque, c'était de se retrouver prise entre deux feux, au milieu d'une inimitié entre deux familles à qui elle devait allégeance. Parfois, elle se demandait si elle ne devait pas envoyer balader tout ça et épouser Lazarus qui s'obstinait à lui demander sa main. Ainsi, elle rejoindrait une grande famille et surtout deviendrait la femme du numéro 2 du gouvernement, ce qui lui permettrait de bénéficier de quelques avantages et de ne pas se soucier d'avoir des ennemis. Du moins, en apparence. En réalité, elle s'exposerait peut-être davantage à cette place, c'est pourquoi elle était encore dans l'hésitation pour le moment.

À son grand étonnement, Rabastan sembla défendre cette idée de mariage en avançant quelques arguments en sa faveur. Le premier, celui du nom et de la fortune, se tenait, évidemment, et c'était la principale – la seule – raison pour laquelle elle remerciait son père de lui avoir choisi ce potentiel fiancé. Elle acquiesça donc d'un signe de tête, accompagné d'un haussement d'épaule qui signifiait que le problème ne se situait bien entendu pas dans ce détail. Puis il aborda la procréation, et cette fois, hélas, Bonnie ne put que secouer la tête. « Draco ne veut pas d'autre enfant », annonça-t-elle avec dépit. Il lui avait bien fait comprendre qu'il avait déjà un héritier, même si son fils était né hors-mariage, et qu'il ne voulait personne qui risquerait de prendre sa place. Il avait été clair sur ce sujet, et Bonnie, qui avait nourri l'espoir, à défaut d'engendrer son premier enfant, de mettre au mon un véritable héritier, avait dû ravaler sa dignité et se contenter d'accepter un rôle de belle-mère. Faire des enfants n'avait jamais été son but dans la vie – c'était une carriériste – mais ne pas accomplir son rôle de descendante d'une lignée de sang pur lui faisait presque ressentir la même humiliation et le même sentiment d'inutilité que le jour où son père avait voulu la marier à un sang-mêlé. En tant que femme, elle était déjà considérée comme inférieure, mais par surcroît, on lui retirait le seul rôle qu'elle méritait d'avoir, et c'était très difficile à avaler.

Puis il en vint finalement au fait, au sujet qui devait forcément être abordé, celui de sa position désormais délicate entre son patron et sa belle-famille. Elle ne s'était pas posé la question au départ, mais plus le temps passait plus elle se rendait compte qu'il allait devenir difficile de jurer fidélité aux frères Lestrange. Rodolphus était compréhensif et semblait lui beaucoup moins inquiet sur la question, comme s'il pensait qu'elle serait en sécurité aux côtés de Draco. Pourtant, une fois mariée, elle ne pourrait sans doute plus le fréquenter, s'en rendait-il compte ? Rabastan, en revanche, comprenait très bien la situation et le dilemme dans lequel elle risquait de se trouver – dans lequel elle se trouvait déjà. Elle l'écouta, résignée, confirmer ses craintes, et surtout lui faire comprendre qu'elle risquait de devoir prêter allégeance à sa nouvelle famille plutôt qu'à lui dorénavant. Cette perspective ne l'enchantait guère. Si de caractère elle ressemblait sans doute bien plus à un Lucius et à une Narcissa, elle avait toujours suivi la voie des Lestrange, l'un étant son patron, l'autre son mentor, et ne se sentait prête qu'à obéir à leurs ordres. Draco pouvait avoir ses bons côtés et surtout la comprenait pour avoir ce point commun avec elle de devoir se marier contre son gré, mais les idées de Lucius et de Bellatrix ne lui convenaient pas outre-mesure. L'un voulait carrément une mère pour son petit fils, l'autre espérait en faire une poupée de chiffon. Sa seule alliée, en la personne de Narcissa, était hélas malade et injoignable. Elle se sentait donc bien plus dans son élément aux côtés de Rabastan et Rodolphus.

Les sourcils légèrement froncés par la contrariété et la volonté de s'en tenir à ses idéaux, elle leva sur son patron un regard grave. « J'ai conscience de me retrouver dans une situation délicate, monsieur le Directeur, mais sachez que je vous jurerai toujours fidélité, quoi qu'il advienne et quoi que l'on me demande. Je suis sous vos ordres et être l'épouse de Draco Malfoy ne m'empêchera pas de faire mon travail. » Sauf si on la forçait à démissionner ou si on cherchait à la faire renvoyer. Rabastan était certes dans les petits papiers du Magister, mais Bellatrix l'était également et elle était capable du pire, surtout après ce qui s'était passé quelques instants plus tôt. À cette idée, comme si son corps réagissait à cette pensée, elle eut soudain la tête qui lui tournait et se plaqua la main sur le front puis se massa légèrement les tempes pour soulager la douleur. Le doloris de la mangemort avait laissé quelques séquelles et elle n'avait sans doute pas fini de souffrir avant un petit moment. C'était la première fois de sa vie qu'elle subissait un tel sort et elle en était encore sous le choc, même si elle s'efforçait de ne rien laisser paraître. « Excusez-moi, j'ai un peu mal à la tête, sans doute les émotions, mais ça va passer », argua-t-elle en espérant que cette excuse suffirait. Elle ne voulait pas jouer les victimes dans cette histoire, et surtout, elle ne tenait pas vraiment à ce que Rabastan n'aille retrouver Bellatrix pour lui montrer de quel bois il se chauffait. C'était déjà assez délicat pour elle, il était inutile d'en rajouter.

« Que disais-je déjà ? » Elle était un peu confuse et en avait perdu le fil de la conversation. Après quelques secondes de réflexion, elle reprit. « Ah oui, je disais que cela ne m'empêchera pas de vous être fidèle… Mais j'ai tout de même une crainte, monsieur le Directeur, c'est que Bellatrix Lestrange tente de me faire perdre mon travail. Elle semblait déterminée à se mettre en travers de mon chemin. C'est l'une des plus ferventes suivantes du Magister et elle a certainement le bras long… Pensez-vous que je sois en danger à ce niveau-là ? » La question était en réalité une demande, celle de pouvoir bénéficier de sa protection contre Bellatrix, si tant était que ce fût possible, et qu'il en ait envie. Après tout, elle n'était qu'une secrétaire, elle n'était pas irremplaçable non plus, et si d'aventure elle venait à devenir Madame Malfoy, il aurait peut-être beaucoup moins confiance en elle. Sentant ses membres complètement raidis par la douleur qui s'était récemment insinuée dans ses muscles, elle tenta de se lever pour les dégourdir, avec le prétexte de faire les cent pas dans la pièce, mais n'eut même pas le temps d'en faire un seul. Un voile noir passa devant ses yeux et elle retomba brusquement sur sa chaise, sonnée, clignant des yeux et se massant le front pour faire réapparaître devant elle la pièce telle qu'elle aurait dû être.
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« Draco ne veut pas d’autre enfant. » Les Malfoy et leurs fils uniques… il y avait quelque chose de génétique pour sûr qui les poussait peut être à ne pas trop se reproduire. Le bon sens ? Rabastan n’allait pas s’en plaindre, mieux valait éviter qu’il ne se reproduisent comme des lapins, imaginer une fratrie de petits blondinets arrogants et sirupeux lui collait la migraine. Déjà que ça le mettrait bien en joie d’apprendre le soudain décès de Scorpius… « J'ai conscience de me retrouver dans une situation délicate, monsieur le Directeur, mais sachez que je vous jurerai toujours fidélité, quoi qu'il advienne et quoi que l'on me demande. Je suis sous vos ordres et être l'épouse de Draco Malfoy ne m'empêchera pas de faire mon travail. » Ben par Merlin, il était heureux de l’apprendre. Lui jurer fidélité, eh bien eh bien il en arrivait à de grands sermons avec sa secrétaire. Le Directeur des Jeux et Sports Magiques, lui ne devait pas avoir un personnel administratif aussi dévoué. Et alors qu’elle lui jurait sur tous les grands mages une fidelité éternelle, il la vit légèrement vaciller, porter sa main à sa tête. Il eut un mouvement à demi d’étonnement, à demi de questionnement mais elle reprit avant qu’il n’ai pu avoir le temps de faire la moindre demande : « Excusez-moi, j'ai un peu mal à la tête, sans doute les émotions, mais ça va passer. » « Ouais, ça peut se comprendre, Bellatrix me fait cet effet là à moi aussi… » Mal de crâne carabiné à force d’entendre sa voix criarde de dégénérée agrémenté chez lui de fortes pulsions à tendances violentes. Et alors qu’il la scrutait en tentant d’établir si oui ou non elle risquait de s’écrouler par terre (un autre effet que pouvait avoir la Black) ou bien si elle parviendrait à tenir sur ses deux jambes, elle reprit la parole, d’une voix un peu éteinte toutefois, un peu perdue. Une crainte disait-elle ? C’était heureux qu’elle n’en ai qu’une seule… À sa place il aurait peur de plusieurs choses : « C'est que Bellatrix Lestrange tente de me faire perdre mon travail. Elle semblait déterminée à se mettre en travers de mon chemin. C'est l'une des plus ferventes suivantes du Magister et elle a certainement le bras long… Pensez-vous que je sois en danger à ce niveau-là ? » Il dut accuser le choc, enfin le choc… c’était un grand mot, mais l’idée restait la même : Bellatrix Jesuislaplusfidèledetous Lestrange Black aurait-elle vraiment rien à fiche de ses journées au point de vouloir s’amuser à mettre des bâtons dans les roues de la demoiselle Rowle ? C’est qu’elle était vraiment désoeuvré, il l’avait connu s’attelant à des tâches autrement plus… agressive. Même si cela devait sembler assez inquiétant pour Bonnie. Est-ce qu’elle lui demandait simplement si elle était oui ou non en danger ? Parce que dans ce cas là la réponse était simple, elle était simple pour tout le monde : oui, à ce niveau là et à bien d’autres sans doute. Mais ce n’était certainement pas l’unique sens de sa question. Très mauvais pour repérer les sous-entendu, Rabastan parvenait à les percevoir quand il s’agissait d’une faveur qu’on paraissait lui demander. Est-ce qu’elle réclamait, en quelque sorte, sa protection ? Bien… D’un point de vue purement factuel, est-ce que Rabastan pouvait la protéger contre Bellatrix ? Oui, bien sûr. Une petite discussion musclée, deux ou trois piqures de rappel de temps à autres et quelques paroles glissées aux bonnes personnes et il pouvait mettre qui il souhaitait plus ou moins à l’abri des veilleité de ses collègues. Tant que ce n’était pas le Maître lui-même qui avait décidé de faire plonger quelqu’un, tout le monde était sauvable. Certes Bellatrix avait le bras long, mais force de jouer la folle elle finissait pas s’isoler. Dans un même sens on ne pouvait pas dire non plus que Rabastan était entouré par myriade d’amis prêts à perdre un bras pour lui mais il était Directeur et avait donc un poids officiel bien plus important. Après… d’un point de vue personnel… Avait-il besoin d’une nouvelle raison de s’opposer à sa belle sœur ? De s’opposer ouvertement ? Il réfléchissait, ouvrit la bouche pour commencer à répondre de manière très Rabastanesque, c'est-à-dire avec un air de désintérêt profond : « Tu veux la vérité ?... » Mais la Vérité il n’eut hélas guère le temps de l’articuler parce que Bonnie tenta brusquement de se relever de la chaise sur laquelle elle était installée et il ne fallut pas plus d’une demi-seconde à Rabastan pour comprendre qu’elle allait le regretter, elle retomba sur l’assise visiblement dans un état de confusion assez intense. Il ne se leva pas de sa chaise mais eut un geste en avant, comme s’il se tenait éventuellement prêt à la rattraper si elle venait à vraiment s’effondrer sur son tapis. « Toujours mal à la tête ? » demanda-t-il. Ça semblait bien plus fort qu’un simple mal de crâne ou alors elle était très très sensible (Rabastan ne voulait pas exclure trop vite cette possibilité, c’était le problème de vivre dans un monde de tueurs, on oubliait que certaines personnes étaient juste plus fragiles que d’autres). « Ça a l’air assez violent tout de même… tu es certaine que Bellatrix n’a fait que crier ? » Il ravança son siège pour se rapprocher encore un peu plus d’elle. « Et s’il te plaît ne me mens pas. Je sais ces choses là et je serais vraiment désolé d’avoir à… forcer tes pensées pour obtenir ma réponse. Ça n’aiderait pas ton mal de tête disons… » Il gardait une voix aimable, le plus aimable qu’il puisse atteindre tout du moins, pour lui signifier que ça tenait plus de l’invitation à la totale franchise qu’une menace. Il aurait certainement pu mieux tourner sa demande, mais non seulement il n’était pas doué en syntaxe mais en plus il n’estimait pas avoir le temps. « Si tu te sens trop éprouvée, rentre chez toi. » conclua-t-il avec un petit geste de la main. « Si tu nous fais un malaise, ça sera tout un bazar et ça entraînera plus de mal que de bien. »
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