‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
who are we mistaking but you see it's not me it's not my family, in your head, in your head they are fighting
(juillet 2002)
Pieds joints et bras tendus. Les yeux restaient fermés malgré les nombreux obstacles qui jonchaient le sol. Hurlement. Pierres. Odeur de roussi. Racine pourrie à moitié enterrée. Entre réalité et souvenirs, l'esprit de la jeune femme voguait, tanguait, sur la ligne imaginaire qu'elle s'était tracée au sol. Enfin, elle pouvait se considérer comme une enfant de la lune, une enfant de l'obscur : sa vie en tant que Nocturne et en tant que Rebut lui avait apprit à vivre sans la moindre visibilité, sans image sur laquelle se reposer. Le muscle de sa cuisse l'élança sans crier gare, déchirant la chair d'une pulsation électrique désagréable. La gorge de la blonde se serra avant d'enfoncer un peu plus loin son talon dans la terre desséchée qui s'étendait sous elle. Les lèvres pales se crispèrent avant de reprendre leur position initiale. Les rayons lunaires se volatilisèrent au même instant, voilés par le rideau des nuages sombres. La blessure n'était plus, grâce aux bons soins de Sansa, mais parfois, son fantôme venait encore parfois hanter la jambe rétablie. Un pas. L'insurgée avait apprit à déambuler dans l'ambiance calfeutrée de l'usine désaffectée, ses nuits devenues jours. Deux pas. La Rebut avait apprit à voir dans l'obscurité la plus totale, aveugle douée de sensibilité. Trois pas. La silhouette de l'Insurgée stoppa alors sa marche : les pieds chaussés s'étant trouvés au bord du précipice près duquel elle évoluait depuis une bonne heure déjà. Demi-tour puis recommencer. Ne surtout pas laisser sa jambe s'ankyloser était ce qu'elle avait de mieux à faire pour patienter. L'humidité était l'odeur prédominante dans cette région boisée de l'Angleterre. A mi-chemin entre Londres et Shell Cottage, elle s'y était arrêtée plus par nostalgie que par pragmatisme. C'était l'endroit même où il s'était excusé, des mois auparavant. Au loin, le hululement d'une chouette la fit se concentrer plus intensément sur son environnement. Derrière les paupières closes, Marie se rejouait inlassablement la scène. Une mission, des râfleurs, sa vie mise en péril par l'une de ses habituelles provocations. L'élancement actuel de sa jambe était en partie sa faute. Non, les Mangemorts auraient agi, avec ou sans l'intervention de Fred Weasley, des semaines auparavant.
Les yeux de Marie s'ouvrirent sur l'espace environnant. Passer de l'obscurité totale au clair-obscur nocturne la fit à peine sourciller : des arbres, toujours des arbres, fièrement dressés sur les nombreuses pentes qui en jalonnaient les bois. Le cinq juillet dernier, elle l'avait abandonné ici, seule image assez puissante pour qu'elle puisse les éloigner des décombres de l'estrade du Ministère. Des corps qui s'y étaient éparpillés lors de l’exécution, lors de l'attaque. Loin du sentiment angoissant diffusé par l'aura des Détraqueurs. De la panique frénétique, ils avaient atterri dans le calme serein de l'anonyme domaine forestier. Nouvel hululement de circonstance : Marie accompagna le son animal d'un soupir ennuyé. Elle ignorait totalement ce qu'il s'était passé après leur transport soudain, préférant l'abandonner là plutôt que de subir son tempérament enflammé. Imperceptiblement, la forêt silencieuse calma son esprit, alors tourmenté par le passé et le présent de sa vie d'Insurgée. N'ayant rien de mieux à faire, elle prit place au sol, le dos appuyé contre l'écorce asséchée de l'un des arbres, baguette en bois de sorbier entres les mains.
Trois semaines s'étaient écoulées depuis ce jour funeste. Les paroles de Ronald Weasley avaient apaisé ses craintes et fait disparaître l'étrange sensation qui lui enserrait la gorge en pensant à son aîné. Tout était bon pour occuper l'esprit du jumeau brisé, avait-il dit ? D'un mouvement subtile du poignet, la formule restée muette, le filet scintillant s'échappa du bout de sa baguette. Le simple souvenir de la toute première invocation de son Patronus avait suffit à faire apparaître le lièvre originel. « En panda, donc ». Sous l'égide de la sorcière, le sortilège emprunta les traits de l'animal chinois mais ne se défit pas de la taille du lièvre. Dans une caresse chaleureuse, l'animal entoura le bras gracile de la jeune femme, chassant aussi sûrement ses craintes de ne pas voir apparaître l'Inventeur qu'il ne le ferait pour ses peurs les plus enfouies par la présence d'un être de la Mort. Le filet argenté qu'elle avait envoyé à la rencontre de Fred le matin même lui avait demandé de la rejoindre ici-même, prétextant vouloir faire amende honorable pour l'approcher, espérant secrètement renouer les liens d'autrefois. Entreprise vouée à l'échec, assurément, tant que le visage de Marie se présenterait à lui. Mais Luna adorait surpasser ses limites. Autant continuer de marcher sur un fil, récupérer sa vie tout en la mettant à disposition de Fred.
Occuper l'esprit et non pas le laisser parasité par les fantômes de la vie. L'Insurgée ne connaissait pas l'auto-destruction. Marie ne commencerait pas à le plaindre cette nuit.
Dernière édition par Luna Lovegood le Mar 6 Oct 2015 - 18:39, édité 1 fois
MARIE TALESCO & FRED WEASLEY #1 JULY 25th, 2015 && MUGGLE FOREST (ENGLAND)
L
e message délivré par le fil argenté d'un Patronus mal formé l'a surpris. Et si Fred peut se vanter de comprendre facilement les gens, force est d'admettre que cette fille reste un mystère à ses yeux. Ses attitudes protectrices sont illogiques au possible, considérant la manie qu'il a de l'entraîner dans des situations dangereuses, sinon mortelles. Sa volonté de tisser avec lui lui imposer une sorte de complicité aussi dérangeante qu'irritante est ... étrange, faute de meilleur mot. Fred et George étaient sociables, joyeux duo autour duquel gravitaient toujours une myriades de gens. Mais Fred ? Fred semblait avoir perdu son ancrage avec la société en même temps qu'il avait perdu son jumeau. (c'est parce que les gens sont cons cons cons, ils ne comprennent rien à rien à rien))
Lui, surtout, ne comprend rien à cette Marie. Il n'a pas vraiment envie de fréquenter cette fille trop optimiste, trop rêveuse. Marie est de ces personnes trop lumineuses qui lui crament les rétines sans pitié.
Il est venu pourtant. Le choix n'est pas vraiment conscient, cependant. Ce qui ne devait être qu'une récolte de pierres de Lune l'a finalement mené à leur théâtre à eux, leur scène sans lever de rideaux et sans projecteur. Marie a bien failli crever de cette blessure, au premier acte. Et il a bien eu de l'étriper quand elle l'a mené ici au second acte, l'empêchant de verser le sang et de déchirer la chair - de clamer vengeance pour le reflet démoli. Il en a presque regretté de l'avoir sauvée la première fois. (cette fille qui ne comprend rien à rien à rien).
Il est venu, et il ne regrette pas vraiment au final. Surtout pas quand il voit que « tu sais lancer un Patronus corporel. » Et dans sa voix, ce n'est pas l'interrogation qui élève la phrase en question, il n'y a que le point, pesant, sentencieux, qui clôture les affirmations. Entre ombre et pénombre, il se tient, la Lune jetant une lumière pâle dans la tignasse rousse. « Tu as menti. » L'accusation est, à ne pas s'y tromper, aggressive sous les apparences neutres qu'il revêt. Sur son épaule, le sac où ont été récoltés ses trouvailles et ses ingrédients est déjà sécurisé, et contre sa cuisse, la baguette attend le mot qui foutra le feu aux poudres pour cracher les sorts et la mort. La magie bénéfique du patronus prouve qu'elle n'est pas Mangemorte, mais les patronus ne veulent rien dire au-delà. Ca ne fait pas d'elle une alliée. (ne lui fais pas confiance, elle ment - attaque attaque attaque, crissent les instincts et le monstre glacé de ses entrailles) « Puisque je suis venu, je pense que tu me dois cette explication. » Et dans l'invitation, danse une note de chantage.
Explique-toi rapidement, immédiatement, maintenant. Explique-toi avant que je perde patience. Explique-toi avant que je décide que je ne veux plus t'écouter..
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
who are we mistaking but you see it's not me it's not my family, in your head, in your head they are fighting
(juillet 2002)
L'insurgée releva la tête à l'instant même où la voix de Fred Weasley se mit à résonner. « Tu sais lancer un Patronus corporel ». L'évidence, pure et simple, comme ligne de tir de son timbre incriminateur. Les sourcils clairs se froncèrent devant l'expression impénétrable du rouquin, éthérée par les rayons blafards de la lune naissante. « Tu as menti. ». Marie parcourut du regard la silhouette longiligne de l'insurgé, debout à quelques mètres d'elle. Si l'air revêtait l'aura de l'indifférence, les muscles nerveusement tendus de Fred ne laissaient planer aucun doute – ni la baguette fermement maintenue contre la jambe, ni l'accusation diffamatoire qui avait franchi la barrière de ses lèvres – sur le véritable état d'esprit : l'offensive resterait toujours son pattern de défense favori. Les iris parcourent le chemin inverse, de la main masculine jusqu'au visage sibyllin, tandis que la baguette en bois de sorbier laissa le effaçait le panda bleuté. La plénitude, les souvenirs, la joie de Luna s'effaçant devant la colère, les menaces et la haine de Fred. « Puisque je suis venu, je pense que tu me dois cette explication. ». La défensive était certainement la meilleure tactique. Une à une, Marie déroula ses jambes et les étendit face à elle. Ni avant, ni ce soir : la défense ne serait jamais sa stratégie de prédilection, non, jamais, jamais la sienne. « Je ne t'ai jamais menti. », lâcha-t-elle en se relevant finalement du sol, le dos redressé après avoir retrouvé le parfait équilibre de ses semelles contre l'humus de la terre.
Noisette pétillant contre bleu électrique : l'insurgée transperça les billes de Fred sans la moindre pudeur, peu concernée par les règles de courtoisie qui ne supportaient nullement les audaces, qu'elles soient candides ou malignes. Un sourire vint ravir les traits fatigués lorsqu'elle laissa échapper : « Tu étais avec moi lors de sa première apparition... » d'une voix chantante, le timbre amusé. Le mensonge, dixième, centième, énième. La vérité déformée uniquement jetée en pâture parce que l'ivresse passée de Fred était une parfaite excuse. La panique qui l'avait envahi ce soir-là était toujours présente, silencieusement ancrée en elle, mais désormais, elle était complètement inerte. « … mais tu étais plutôt fatigué, ce jour-là ». Le muscle de la cuisse tressauta désagréablement lorsque Marie porta tout son poids contre sa quille droite, le réchauffement des chairs plus lent qu'à l'accoutumée à cause de son entêtement, de la guérison naturelle qu'elle désirait avidement. L'insurgée ne voulait pas boire de potions pour accélérer le processus. Le décor de sa rééducation encore imprimé par les souvenirs et les remords. Elle ne voulait pas gâcher leur réserve précaire de potions curatives pour un mal superficiel. Un grincement résonna en elle, prenant très distinctement la voix cassante de Sansa, snobant l'altruisme naïf que la Silencieuse choyait de jour comme de nuit. « Tu es venu. », lâcha-t-elle en fixant quelques secondes la baguette magique du Weasley. « Alors que tu n'en avais pas envie ». L'assurance menaçante empruntée au rouquin complètement déformée par sa sérénité caractéristique. Nouveau froncement de sourcils. « Qu'est-ce qui t'a fait changé d'avis ? », questionna-t-elle, curieuse, ambitieuse, occultant sans la moindre malice les dagues qui semblaient jaillir du regard de Fred.
D'un geste lent, Marie ouvrit sa besace en cuir et y déposa sa baguette en bois de sorbier. Se désarmant sciemment pour ne pas alimenter les foudres de l'Inventeur. Gauche, droite, les pieds se mouvèrent une nouvelle fois pour supprimer les fourmillements désagréables imposés par sa position précédente. Un, deux, trois, quelques pas pour laisser circuler le sang ; trois deux, un, marche arrière, juste pour être de nouveau aux côtés de Fred. Le ressentiment envahissait son espace mais Marie préféra le laisser voguer tout autour d'elle, comme un Patronus volubile, plutôt que d'en approcher une main pacifiste. Le comportement détaché aussi inflexible que ne l'était son optimisme irrépressible. Idiote, naïve, proie facile. Combien de fois lui avait-on dit d'être un peu plus réaliste ? Aussi souvent qu'elle comptait ses mensonges. Et jamais, ô grand jamais, elle n'avait écouté les conseils, les critiques. Sa vie était bien mieux ainsi, non ? Elle, au moins, était toujours en vie. Triste, triste, triste. Fred avait beau être vaillant, audacieux, vile, emporté, il restait pourtant dans la prunelle de ses yeux une tristesse plus écarlate encore que la sienne.
Dernière édition par Luna Lovegood le Ven 29 Jan 2016 - 19:23, édité 2 fois
MARIE TALESCO & FRED WEASLEY #1 JULY 25th, 2015 && MUGGLE FOREST (ENGLAND)
Q
u'elle ne semble ni effrayée, ni même dérangée par sa menace implicite l'agace. Avec lui, cette Marie (cette inconnue) a toujours l'air de prendre ses aises, d'être à l'aise avec lui alors que Fred ne met plus personne à l'aise depuis la disparition de George - de leurs proches qui sont gênés de ne plus voir double aux autres qui espèrent stupidement trouver un inventeur, grand amuseur de galerie comme le décrit sa vieille réputation alors que tout ce qui reste est un homme amer au verbe acide. Bon sang, qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez elle ? Est-ce qu'elle est simplement inconsicente ? Peut-être. (Sûrement)
« Je ne t'ai jamais menti. » Répond-elle à son accusation. (C'est une menteuse, elle ment elle ment elle ment) « Je n'ai simplement jamais réussi à le prouver. C'est différent. » Fred ne veut pas la croire et c'est tellement évident, tellement criant dans sa posture défiante et son regard scrutateur qu'il n'aurait même pas eu besoin de lancer son accusation. Mais rien de vraiment nouveau, les jumeaux n'ont jamais laissé à leurs victimes leur confort de la présomption d'innocente et, d'ailleurs, ça n'empêche même pas la petite blonde d'insister pourtant, quelle étrange fille : « Tu étais avec moi lors de sa première apparition... » Menteuse, siffle l'instinct ... « … mais tu étais plutôt fatigué, ce jour-là » ... mais la vérité, c'est que c'est possible. Entre l'alcool et la rage, Fred se sait trop facilement oublieux des autres. Comme la fois où il a rejeté Lucrezia (c'était de sa faute, de sa faute à elle, c'était une sale sale sale voleuse de vengeance). Comme cette fois que Marie évoque ... celle où elle a récolté la blessure qui lui pique les chairs à cet instant-même. Ca ne veut pas dire qu'il la croit, ou même qu'il accepte son explication. Elle n'est peut-être pas l'ennemie, mais elle n'est pas non plus une amie à ses yeux. Alors il rétorque des mots plein de scepticisme et de vitriol : « Pourquoi avoir envoyé un Patronus incorporel pour transmettre ton message, du coup ? Puisque tu a un Patronus corporel apparemment assez maîtrisé pour que tu te permettes de jouer avec. » Une note de jalousie, peut-être. Son propre Patronus est devenu difficile à faire apparaître, et étonnement facile à faire s'évaporer, depuis la mort de son jumeau. C'est que même ses plus beaux souvenirs avec George (tous tous tous) sont devenus douloureux, signant le manque et la perte.
« Tu es venu. Alors que tu n'en avais pas envie. » Un grognement mécontent assure à Marie qu'effectivement, il n'en avais pas et n'en a toujours pas envie. Cette fille le comprend trop facilement, tout en restant beaucoup trop incompréhensible pour lui. Il n'aime pas ça. Ni les familiarités qu'elle se permet comme s'ils se connaissaient. Ni toutes les zones de flou autour d'ellee que son instinct ne parvient pas à débrouiller. « Qu'est-ce qui t'a fait changé d'avis ? » La réponse vient, brutalement honnête. La seule qui soit acceptable : « Je ne sais pas. » Parce qu'il ne lui fait pas confiance (ne fais confiance à personne parce qu'ils vont partir tous tous tous), parce que Fred n'a jamais résisté aux jeux d'énigme et de déchiffrage (comme avec la Carte). Parce que son instinct fait chou blanc avec elle, mais ça n'empêche pas que le Weasley fait toujours confiance à son flair (elle est étrange - et louche louche louche). « Ou plutôt, je savais que tu serais ici mais je ne suis pas spécialement venu pour toi. » Précise-t-il en tapotant du bout des doigts contre le cuir de la besace. Ce n'est pas vraiment faux, mais ce n'est qu'une partie de la vérité. « Quant à savoir pourquoi je suis venu exactement ici, je ne sais pas. Puisque tu sembles avoir toutes les réponses, pourquoi est-ce que tu ne me donnes pas celle-ci aussi ? » Le ton est aggressif, comme un appel au défi. C'est provocateur comme l'étaient Fred et George, mais sans le second jumeau, c'est plus acide qu'acidulé. George a toujours tout adouci dans leur duo, même si personne ne s'en est jamais rendu compte. « Et pourquoi est-ce que tu as voulu me voir ? Tu as quelques envies suicidaires ce soir ? Nos deux dernières collaborations ne t'ont pas suffi ? » Deux rencontres, deux fois qu'il l'a mise en danger. Peu importe à quel point il n'arrive pas à la supporter comprendre. Il demeure tout de même une pointe de remord qui s'éveille quand il la voit passer d'un pied sur l'autre. Il reconnait les symptômes d'une blessure mal guérie, les désagréments qui reviennent quand la chair refroidit trop et s'engourdit parce qu'il en a eues plusieurs qu'il a refusé de soigner (il n'avait pas de temps à perdre en convalescence, il fallait travailler, travailler, travailler pour venger George George George). Fred doit se faire violence pour ne pas fourrer sa main dans une des poches magiques de son pantalon usé et en sortir le baume que Percy l'oblige à avoir partout et tout le temps. Si la blessure est de la faute du rouquin, la mauvaise guérison, elle, ne lui est pas imputable, il en est certain. Comme il est certain que la blessure n'était pas si grave que ça. (Peut-être) (Peut-être pas) « Ta blessure, et son regard se pose brièvement sur la cuisse avant de revenir se planter dans les iris bleus : Comment va se fait qu'elle ne soit pas encore guérie ? » Voilà. Question neutre. Désintéressée. Son mauvais rétablissement n'est pas de sa faute, merde.
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
who are we mistaking but you see it's not me it's not my family, in your head, in your head they are fighting
(juillet 2002)
Les sourcils froncés, Marie exhala une respiration qui peinait à franchir la barrière de ses poumons. Elle n'avait pas envie de s'étaler sur de nouveaux mensonges : comment lui expliquer le Patronus corporel qu'elle venait de produire ? 'Je m'ennuyais fermement, tu n'es pas très ponctuel, je m'exerçais tout simplement' ? Non, mieux valait ne pas continuer d'attiser l'irritation de Fred. Son esprit cherchait encore une réponse lorsqu'il lui offrit la solution : il répondit à ses interrogations, ne pressant pas le sujet. Peut-être voulait-il la ménager. Peut-être planifiait-il un nouveau plan pour lui faire dire la vérité. Peut-être s'en fichait-il royalement, aussi. Cette dernière hypothèse lui plaisait davantage que les autres. « Je ne sais pas ». La surprise s’immisça dans le regard noisette de Talesco mais ne dépassa pas cette barrière-ci. Elle essaya de se rappeler la succession d'événements qui avait eu lieu devant le ministère, lors de la mission de sauvetage express des Rebuts voués à la mort. Il ne lui semblait pourtant pas avoir vu Fred être la cible d'un quelconque sortilège de confusion à ce moment-là. « Ou plutôt, je savais que tu serais ici mais je ne suis pas spécialement venu pour toi. » That makes sense. « Oh. », se contenta-t-elle de souffler, ne sachant pas bien si elle devait se sentir honorée ou insultée. Peu importait les raisons du rouquin, le résultat était sensiblement le même que ses attentes : Fred Weasley avait prit connaissance de son message et se tenait, bon gré mal gré, juste devant elle. Même si son comportement envers elle n'était -ne serait- toujours pas -jamais- celui d'un ami, il était tout de même présent (elle se demandait s'il faisait ça parce qu'il éprouvait du remord ou s'il se tenait juste juste là parce qu'au fond, même pour lui, la solitude était trop lourde à porter). « Je suis contente d'être juste tombée sur toi, dans ce cas. », ajouta-t-elle d'une voix douce, son sourire allant aussi agrémenter son timbre de voix.
« Quant à savoir pourquoi je suis venu exactement ici, je ne sais pas. Puisque tu sembles avoir toutes les réponses, pourquoi est-ce que tu ne me donnes pas celle-ci aussi ? » La question était stupide. L'insurgée lui répondit tout aussi stupidement, comme si la réponse coulait de source. « Je ne suis pas une Seer. Je ne sais pas. J'ai des théories, par contre. », et elle marchait, Marie marchait toujours. Son muscle commençait à se réchauffer et elle avait de moins en moins de mal à se mouvoir comme avant. Heureusement d'ailleurs, elle n'aurait pas supporté ce nouvel handicap : Marie ou Panda (une sainte qui se faisait passer pour un ours, vous ne trouvez pas ça débile?), française (elle ne connaît donc rien à la géographie britannique, nous n'avons pas le temps de la retrouver si elle se perd), insurgée ne sortant pas régulièrement du camp Giupure (trop égoïste pour penser au bien de notre communauté), manque régulièrement de se faire abattre une fois le pied posé au-delà des protections magiques des campements rebelles (sorcière malchanceuse), et en plus, elle boîte (elle nous fera remarquer, plus la peine de la laisser sortir). « Et pourquoi est-ce que tu as voulu me voir ? Tu as quelques envies suicidaires ce soir ? Nos deux dernières collaborations ne t'ont pas suffi ? » A cette question, Marie ne lui montra rien d'autre qu'un masque stoïque, la gravité de leur situation (qu'il le veuille ou non, elle était dans le même bateau qu'eux) suintant du moindre de ses pores. « Non, je n'ai pas plus envie de mourir aujourd'hui que les deux dernières fois. Mais il paraît que la troisième tentative est toujours la bonne. Alors, pourquoi pas ? » Marie haussa des épaules, nota finalement que oui, il éprouvait du remord (pour sa blessure actuelle ou l'autre fois, elle ne pouvait pas le discerner), et en chassant un insecte imaginaire de la main, elle rejeta l'état d'esprit négatif du rouquin. Le remord était étroitement lié au passé et le passé était un frein toxique pour l'avenir, selon elle. Un adage disait que pour mieux façonner le futur, il fallait s'instruire des erreurs commises. Marie acceptait ce concept mais en démontrait férocement les limites : à vouloir tout éviter pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, on s'embourbait plus sur place qu'autre chose. L'avancée n'avait pas lieu et l'avenir n'arrivait pas. Le futur n'existerait jamais dans de telles conditions. Un juste milieu serait l'idéal mais comme toute utopie, cet objectif semblait inatteignable. Mais pas pour elle : elle préférait mourir en essayant plutôt que de vivre sans rien faire.
« Ta blessure », le regard de Marie suivit instinctivement celui de Fred avant de le rencontrer de nouveau. Par pur réflexe, sa main alla une nouvelle fois frotter la cuisse endolorie, souhaitant accélérer l'éveil du muscle pour effacer le regard troublé qu'il lui jetait. Un regard qu'elle détestait, par-dessus tout, voir dans les yeux de cette nouvelle famille que lui avait donné l'A.D. « Comment ça se fait qu'elle ne soit pas encore guérie ? » « Je ne voyais pas l'intérêt d'utiliser nos stocks alors que d'autres personnes en avaient plus besoin que moi... » Les bras de l'insurgée se croisèrent contre sa poitrine avant qu'elle ne continue. « Et les autres ont mit du temps à s'en rendre compte, aussi. » Si les sarcasmes de Sansa la faisaient sourire aujourd'hui, elle ne pouvait pas dire qu'elle les avait prit avec autant de légèreté à l'époque. Même la Belliqueuse avait eu raison, qu'il valait mieux l'avoir vivante plutôt que morte, elle n'avait pas supporté qu'on l'oblige à s'asseoir pour se faire soigner alors que deux dizaines des leurs souffraient de maux plus graves encore (rebuts et rebelles libres compris). Elle savait, après tout, puisqu'elle aussi avait vécu cette phase effrayante par laquelle l'ancien rebut passait... « Peu importe. », conclut-elle, décroisant finalement les bras pour l'inviter à marcher à ses côtés.
Quelques secondes passèrent avant qu'elle ne se décide finalement à lui annoncer la raison pour laquelle elle lui avait souhaité sa présence. « Si on oublie les mauvais côtés et par-là, je veux dire lorsque l'Autre Côté se met à nous pourchasser à grands coups d'Impardonnables, je pense que toi et moi, on fait une bonne équipe. » Autant que de l'essence et une allumette réussissent à s'associer, en tout cas. Elle ne voyait que le succès, tout relatif, de leur escapade quasi-suicidaire au plus près de l'estrade maudit. « Ne te méprend pas. Je ne veux pas te talonner et encore moins m’immiscer dans tes projets ou... t'envahir, non rien de tout ça. Mais... », Marie se mordilla la lèvre inférieure avant de lui exposer sa requête, élaborant déjà tous les types de réactions que cette entrevue fortuite pouvait provoquer chez lui. « … tu es l'Inventeur. », statua-t-elle rapidement. Le qualificatif soufflé dans un murmure craintif et admiratif à la fois. « Et moi... et bien... j'en ai assez de tourner en rond dans le campement. » Voilà, c'était dit. Elle ne dénigrait pas le camp, ni ses règles, non – ils avaient besoin d'un lieu où vivre, où manger, où se reposer. Un lieu pour les rallier, pour qu'ils ne s'éparpillent pas davantage (c'était l’éclatement de l'Ordre, des années auparavant, qui était à l'origine de leur division actuelles, après tout). Marie vocalisait simplement sa condition actuelle : elle tournait en rond dans un chaos qu'elle ne pouvait ni comprendre, ni organiser, et elle en avait assez. Elle se l'était promit : plus de lamentations, plus d'inactions, elle voulait agir, au-delà de la sécurité de son foyer précaire. Elle voulait offrir à Hermione bien plus que sa présence, son soutien et son intelligence. Elle voulait lui offrir du temps et des fenêtres d'action. Comment avait-elle intégré Fred Weasley dans ce nouveau plan ? Et bien... « Je peux t'aider, à trouver des matériaux, partir à la recherche de ce dont tu as besoin, à... ». Great, Luna. Tout ce que tu dis n'a aucun sens et aucun argument tangible ne te vient à l'esprit. Great. Tout ce qu'elle avait, c'était du temps à revendre et une volonté taillée dans de l'acier trempé. Plantant une nouvelle fois son regard dans celui de Fred, elle lui jeta de but en blanc. « Je ne sais pas en quoi je pourrais t'être utile. Je sais juste que j'ai besoin d'agir. » Elle se préparait déjà à tout : moquerie, haine, colère, indifférence totale. Se cacher derrière Marie se révélait de plus en plus compliqué et ne pas se faire passée pour une véritable cinglée relevait du miracle. « Je ne veux plus être bloquée dans le passé. Tu es l'Inventeur, c'est en partie grâce à toi et ton frère si nous sommes toujours là aujourd'hui. Donc si tu as besoin d'un coup de main, je suis là »
MARIE TALESCO & FRED WEASLEY #1 JULY 25th, 2015 && MUGGLE FOREST (ENGLAND)
S
'il cherche à la vexer, à l'énerver, c'est misérablement qu'il échoue comme le prouve le sourire qu'elle lui offre, agrémenté d'un « je suis contente d'être juste tombée sur toi, dans ce cas. » qui ne se démonte pas face au mécontentement évident, criant, du roux. Cette Marie est toujours si foutrement calme, toujours si fichtrement en contrôle alors que lui peine à maîtriser le tremblement de ses mains, la bougeotte qui déjà tire sur ses fils. « Je ne suis pas une Seer. Je ne sais pas. J'ai des théories, par contre. » Et tellement clairvoyante sur lui (mensonge mensonge - elle bluffe, seuls George et Luce le connaissent vraiment, eux seuls le comprennent totalement) alors qu'il ne comprend pas ce qu'elle est, qui elle est. Ce qu'elle lui veut. Ca ne fait qu'ajouter à la frustration du Weasley, à sa colère d'être le seul, encore. Toujours. « Great. » Claque-t-il et le mot craque, désagréable et grinçant dans l'air.
Sans lui laisser le temps d'exposer des théories (qui tomberont juste) (putain, ce ne sont que des pierres jetées dans la mare, elle fait tout au hasard) (elle le touche par hasard, elle touche la vérité par putain de chance, rien de plus), il lui demande ce qu'elle fiche ici. A ses côtés, à nouveau. A rechercher sa compagnie alors que tout chez lui crie qu'il ne veut pas d'elle dans les parages et que lui-même ne se supporte pas. Et Marie arrête de sourire, le visage délicat devient grave. Tout à l'inverse, ça ne fait que tirer les lèvres du Weasley en une grimace de satisfaction sardonique de la voir perdre ses sourires et ses airs doux. « Non, je n'ai pas plus envie de mourir aujourd'hui que les deux dernières fois. Mais il paraît que la troisième tentative est toujours la bonne. Alors, pourquoi pas ? » Contre sa cuisse, la baguette, toujours pas rangée, tapota quelques coups impatients contre le jean fatigué. « Généralement, les gens ne font pas ce qui va à l'encontre de ce qu'ils veulent. Est-ce que tu es stupide ? » Peut-être qu'au final, la réponse est vraiment simple. Peut-être qu'elle est juste simple d'esprit, qu'elle ne comprend pas ce qu'il est, ce que sa présence engendre. Et c'est juste du hasard, de la chance si elle touche juste. Il voudrait tellement s'en persuader, il essaie tellement fort de se dire que c'est ça la vérité mais toujours elle a le mot juste, la conclusion qu'il faut et ça ne fait que réveiller sa méfiance insomniaque. Comme aujourd'hui, comme lorsqu'elle parle de la blessure qu'il a provoquée sans le vouloir. Pour laquelle il s'en veut encore. « Si on oublie les mauvais côtés et par-là, je veux dire lorsque l'Autre Côté se met à nous pourchasser à grands coups d'Impardonnables, je pense que toi et moi, on fait une bonne équipe. » Impossible de contester. Fred a eu plus d'une occasion de voir que sous la douceur, la brunette est une sorcière compétente, une duelliste à ne pas négliger. Le grand roux connait la complémentarité entre les boucliers de la Française et de ses propres incendies de magie. « Ne te méprend pas. Je ne veux pas te talonner et encore moins m’immiscer dans tes projets ou... t'envahir, non rien de tout ça. Mais... tu es l'Inventeur. » Reniflement agacé. Il déteste le titre, les responsabilités qu'on essaie de lui mettre sur les épaules et dont il n'a jamais voulu. (Lui veut juste se venger, les protéger, puis reposer en paix - il n'a pas le temps, pas l'énergie pour les utopies et les idéologies) Il en a assez qu'ils tentent de l'intégrer dans leurs histoires, qu'ils cherchent à en faire un des leurs parce que Fred ne sera jamais comme eux, ne se battra jamais pour survivre ou pour vivre. Et ils ne seront jamais Fred parce qu'ils n'auront jamais perdu George. « Tu es l'Inventeur, c'est en partie grâce à toi et ton frère si nous sommes toujours là aujourd'hui. Donc si tu as besoin d'un coup de main, je suis là. » Ils disent tous ça. (Ne la crois pas, elle ment encore) « Même si je te dis » Commence-t-il, le sourire en coin jurant avec ses mots froids : que je veux tuer ? » Les meurtriers de son lâcheur de George, les bourreaux de son idiote de Ginevra, les tueurs de son père, les tourmenteurs de sa mère, les fantômes de Lucrezia. « Même si je te dis que je veux juste me venger ? » La vérité éclate, laide et noire : Fred ne sera l'un des leurs parce que Fred ne sera jamais aussi bien qu'eux. Fred ne se bat pour un idéal ou une utopie. Les mondes meilleurs ne l'intéressent pas, car rien ne peut être meilleur en l'absence de George. Il ne veut que se venger, que soulager le monstre qui lui bouffe les entrailles et enfonce ses doigts dans le coeur.
Lentement, la silhouette quitte son appui, contre l'arbre, et s'approche d'elle. A grandes enjambées, il ne faut pas longtemps au Weasley pour la rejoindre, la toiser de plus près. La défier de vouloir encore l'aider. « Explique-moi pourquoi je ne dois pas croire que tu veux juste espionner ce qu'on fait. N'essaie pas de me faire croire que c'est juste pour faire quelque chose, il y a des milliers de façons d'aider les autres » Les idéalistes, les passionnés, les justiciers. Les gens biens. « sans me côtoyer. » Sans qu'il la mette en danger dans ses rages meurtrières. « Rassure-moi, tu n'es pas une de ces idiotes de groupies ? » Il tente une blague, mais le rire du roux est grinçant, rouillé. Usé par le temps et la vie. « Et ta blessure. Ca importe, ajoute-t-il avec un sérieux mortel : Ca importe que tu soies en bonne santé. En parfaite condition. Je sais que tu traînes avec Hermione, et Ronald n'en est jamais loin. Si mon frère crève parce que tu es blessée et que tu as besoin d'aide, ça importe. » Il assène, cruel, la vérité, les seules loyautés qui le mouvent et le portent encore. Il se moque bien de Marie et de sa survie (sale menteur, tu étais blanc comme un fantôme quand tu as réalisé ce qu'il lui était arrivé par ta faute) - mais tout pourrait bien tourner en justice expéditive et exécution sommaire s'il la juge coupable de la mort de Ron.
Fred ne se laissera plus jamais prendre personne. Amis, alliés ou ennemis, ils sont tous coupables et condamnables quand il s'agit de ses proches.
« Et ça compte si tu restes dans les parages » Si elle reste dans ses parages. (peut-être qu'il ne veut pas la briser, elle aussi - il a manqué de le faire tellement de fois déjà) « J'ai pas le temps de te materner ou de te protéger. » Peut-être qu'il est un peu injuste, au fond, d'insinuer qu'elle est faible quand il a pu voir le contraire. Ou simplement qu'il ne peut pas se permettre de s'attacher à nouveau, d'accepter une alliée et de la perdre comme tous les autres. Sûrement. Fred n'a pas vraiment le coeur solide, derrière ses murailles de glace et ses torrents de sarcasmes.
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
who are we mistaking but you see it's not me it's not my family, in your head, in your head they are fighting
(juillet 2002)
« Même si je te dis que je veux tuer ? » Le visage se détourne une seconde, jauge de façon hasardeuse – précise – les rares branchages morts qui les surplombent, avant de se focaliser de nouveau sur le visage de Fred. Il était loin le temps où il riait facilement. Aussi loin que celui où elle flânait sans jamais sursauter au moindre grincement de porte, au moindre crissement du métal contre la pierre. « Même si je te dis que je veux juste me venger ? » Elle penche la tête et le regarde se détacher de l'écorce de l'arbre d'un air pensif mais elle ne recule ni ne flanche lorsqu'il la rejoint d'un pas vif, rapide, dangereux. Si le regard de Fred n'est plus aussi chaleureux qu'avant, elle perçoit encore l'ancien éclat qui faisait luire ses iris et ceux de George. Elle ne doutait pas qu'il soit capable du pire – la guerre avait cette curieuse tendance de faire ressortir les côtés les plus sombres de bon nombre de sorciers. Mais Marie, Luna, qui qu'elle soit, n'avait peur que d'une seule chose, aujourd'hui et ce n'était certainement pas lui – elle ne le craindrait jamais comme elle le craignait Lui. « Explique-moi pourquoi je ne dois pas croire que tu veux juste espionner ce qu'on fait. N'essaie pas de me faire croire que c'est juste pour faire quelque chose, il y a des milliers de façons d'aider les autres sans me côtoyer. » Un sourcil s'arque, les bras se croisent : elle est sur le point de lui répondre quand soudain, la suspicion claque une nouvelle dans les airs. « Rassure-moi, tu n'es pas une de ces idiotes de groupies ? » Elle rit légèrement à cette idée, elle rit clairement là où le rire de Fred sonne faux, même pour une oreille aussi distraite que la sienne. Pourtant, elle ne peut pas s'empêcher de se dire qu'ils rient ensemble : et cette simple idée lui réchauffe le cœur. Non, Luna Lovegood n'idolâtrait pas, elle soutenait du mieux que possible, de toutes ses forces, de toute son ardeur. « Les gens n'ont pas besoin de groupies. Ils ont besoin - » d'amis « - de soutien. » Un sourire serein lui étire les lèvres tandis qu'elle se détourne pour reprendre sa marche mais soudain, « Et ta blessure. Ca importe, » le ton sec et cassant dont il use l'arrête complètement. Elle se crispe légèrement avant de se détendre à nouveau pour plonger un regard désolé dans celui du roux. « Ca importe que tu soies en bonne santé. En parfaite condition. Je sais que tu traînes avec Hermione, et Ronald n'en est jamais loin. Si mon frère crève parce que tu es blessée et que tu as besoin d'aide, ça importe. » Elle se contente de lui sourire, encore une fois – paisiblement, sereinement, tranquillement. Elle n'entend pas la menace, Marie. « Et ça compte si tu restes dans les parages. » Elle entend juste la préoccupation lointaine qu'il lui sert en filigrane. « Les parages sont des lieux que j'apprécie, en effet… », et que je ne compte pas quitter comme ça. Que je ne quitterais jamais puisque tous mes amis y sont eux aussi. « J'ai pas le temps de te materner ou de te protéger. - Je ne pense pas avoir besoin de quelqu'un pour ça mais… merci de me l'avoir proposé, Fred. C'est très gentil de ta part. »
Finalement, elle se détourne pour de bon, évolue sur quelques mètres d'un pas plus léger, moins maladroit, plus assuré. Ne savait-elle pas déjà que les muscles de sa jambe avaient juste besoin d'être réchauffés par le mouvement ? « Oh, Fred ? Je ne compte pas laisser quelqu'un te blesser toi alors sois assuré : il en est de même pour Hermione et Ron. » Un pas, deux pas, trois pas. Elle se retourne légèrement pour lui jeter un regard sombre par-dessus son épaule. « Mais si pour mieux vous protéger, je dois t'empêcher de tuer, sois certain que je le ferais. » Elle l'avait vu, tout près de l'estrade mortelle. Elle l'avait vu parlementer, se méfier, exploser au beau milieu d'un enfer imprévisible et sournois. Elle l'avait vu si aveuglé par la rage qu'il avait baissé la garde, avait manqué plus d'une fois les sortilèges qui avaient sifflé ce jour-là. Marie avait vu la guerre faire ressortir les plus mauvais côtés des sorciers les plus respectables et modifier des croyances immuables. Marie percevait clairement les effets néfastes de la guerre puisque Luna en subissait les conséquences chaque jour. Si empêcher Fred de tuer lui permettait de ne pas subir les conséquences les plus terribles de ses actes, alors, elle l'empêcherait de tuer lorsqu'elle serait à ses côtés. Si il l'acceptait dans les parages. Et ce par tous les moyens qu'elle jugerait nécessaires pour le mettre hors-course, quitte à ce que son ire se retourne vraimentcontre elle. Elle avait eu le temps d'y penser, là-bas, contre les froids et humides pavés des cachots Malfoy : parfois, protéger ses amis voulait aussi dire les protéger d'eux-même. En une seconde, le regard s'éclaircit de nouveau et son sourire lui radoucit les traits. Elle lui manquait, cette période où elle pouvait passer des heures à théoriser avec les jumeaux, à leur expliquer des croyances qu'ils écoutaient très attentivement d'une oreille mais jamais de l'autre. Ça lui manquait de ne plus sourire sans raison apparente et s'émerveiller devant les facéties de Fred et de George. « Je voulais juste que tu saches ça : tu pourras toujours compter sur moi. Tu es l'Inventeur, Fred. Et il suffit parfois d'une simple idée pour que le futur change, en ta faveur ou en ta défaveur. » La baguette en bois de sorbier retrouve le creux de sa paume avant qu'elle ne lui fasse une dernière fois face. « C'est pour ça que je veux t'aider : je préfère encourager les idées plus que tout le reste. » Et sans un mot de plus, dans un craquement sourd, Marie se volatilisa dans le vide.
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