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sujet; Astus x The show must go on.
MessageSujet: Astus x The show must go on.   Astus x The show must go on. EmptyMer 3 Fév 2016 - 20:15

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6 juillet 2002 - 1:02 a.m. - Stade.

La fatigue et Augustus étaient de vieilles amies  habituées à passer de longues heures nocturnes ensemble à attendre un sommeil qui n'arrive jamais. La fatigue, elle était là, aujourd'hui, juste au dessus de son épaule, pendant qu'il sondait encore et encore tous ces gens qui passaient pour déterminer qui était l'allié et qui était le traître. Enfin, c'est ce qu'il devrait être en train de faire si seulement cette incapable de Nyssandra n'avait pas décidé de sortir son petit cinema de drama queen et de nous péter une durite à base de « je peux plus je peux plus ». On lui demande d'aider son pays, de participer à la cause, de faire avancer l'histoire et la gamine se plaint de ne pas avoir de coussin cousu d'or ? Augustus détestait les fainéants et les incapables.
Dire qu'il avait vraiment pensé que Nyssandra pourrait être un bon élément pour l'Ordre. Si elle ne se reprenait pas vite, il la relèguerait au rang de vulgaire outil et l'userait jusqu'à la moelle sans regret. Augustus détestait voir ses plans contrecarrés par les faiblesses et les passions humaines.

Augustus est, de manière générale, un homme charmant, souriant, cordial, toujours cordial. Si ses yeux glacent souvent les gens qui savent ce qu'il se cache derrière, il inspire généralement une espèce de confort, de chaleur, bien que parfois étrange, au moins pas foncièrement dérangeante. Combien tombaient encore dans le piège de ses douces paroles alors même qu'ils savaient qui il était ? Il ne les comptait plus, notamment parce qu'il s'en moquait bien.
En cet instant, alors qu'il traversait le stade des Elus à grandes enjambées, faisant glisser son regard de glace sur la foule entassée, la panique le suivait. On l'évitait, on se recroquevillait, certains pleuraient ou criaient, bref, il était craint. Il n'y prêtait aucune attention. Il comprenait. Quelques minutes seulement auparavant il fouillait dans l'esprit de chacun d'entre eux pour déterminer leurs pires secrets et qui mentait, et qui disait la vérité. Sa légimancie était perfide, sournoise, et il n'avait à aucun moment chercher à dissimuler son dédain et son mépris dans chacun de ses sondages. Quelques uns avaient été épargnées de ce profond malaise que l'on ressent lorsque l'on est sondé par quelqu'un tout en entendant son ricanement dédaigneux dans un coin de votre esprit. Ceux-là avaient juste vu leur cerveau se faire ouvrir en deux par une lame froide qui fouilla, sans un sentiment, sans une hésitation, sans même un mouvement de recul face à leurs pires souvenirs, leurs pires hontes.

Il était compliqué de déterminer ce qui était pire : son mépris ou sa froideur.

Nous pourrions débattre encore longtemps mais la vérité c'est qu'Augustus n'avait aucune arrière pensée, aucun regret, aucun désir d'interpréter son comportement. Une telle analyse serait donc superflue. Revenons plutôt à nos moutons, ceux-ci étant Augustus arpentant le stade à la recherche de sa vieille amie Adèle Bones.
Il finit par la trouver après avoir traumatisé la quasi-totalité des personnes ayant croisé son regard plein d'une colère froide et trop légèrement contenue sur le chemin. Elle était endormie. Cette vision l'arrêta, à quelques fenêtres seulement de la femme. Les gens endormis déstabilisaient toujours Augustus. Lui, ne dormait jamais. Encore moins là où des gens pouvaient le voir. Encore moins immobile et presque serein, comme il pouvait le voir sur le visage de la vélane pourtant visiblement épuisée. Il réalisa, froidement, qu'elle restait belle malgré  les cernes. Mais ce n'était pas le genre de chose à dire à quelqu'un à qui on veut demander un service.

Ignorant toute personne accompagnant la médicomage, il s'accroupit à côté d'elle et posa une main ferme sur son épaule. « Adèle. Réveille-toi. »

Rien de mieux au réveil que le regard dur et froid d'Augustus Rookwood.


Dernière édition par Augustus Rookwood le Dim 1 Mai 2016 - 20:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Astus x The show must go on.   Astus x The show must go on. EmptyDim 14 Fév 2016 - 1:56

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Adele Bones
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‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5965
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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we all loose our charms in the end
Le vingt-quatre juin 2002, à vingt-et-une heures trente-huit minutes, la guérisseuse en chef Bones rentre chez elle après une garde complète à Ste-Mangouste. Deux minutes plus tard, elle constate la disparition de la Rebut n°780412-312. Vingt-et-une heures une, Adal revient au domicile de l'hybride avec une courte réponse de la part du directeur de la justice magique : Évasion massive des rebuts. Enferme-toi et ne laisse pas l'autre Rebut t'approcher. Si Spinnet revient, neutralise-là sans aucune forme de procès. Fais attention à toi, petite sauvageonne. R.L.. Rabastan Lestrange ne signait jamais de ses initiales, en temps normal : ce fut suffisant pour que Bones ne ferme pas l’œil de la nuit.

Le vingt-cinq juin, à quatre heure quarante-quatre, de drôles de bruits proviennent de la porte d'entrée. L'elfe précède la sorcière, protège sa maîtresse, lorsque la porte s'ouvre et… c'est une Alicia Spinnet en manque qui rampe sur le sol de son entrée. Cinq heures moins cinq du matin, Adele Bones drogue la Rebut avant que Fizzy ne la place aux côtés de l'autre impure enfermée. A vingt heures trente de cette même journée, les deux prisonnières se réveillent. Une demie-heure plus tard, une brigade de la Justice les emporte pour les ramener aux camps d'entraînement Rebuts. L'un des des deux sorciers lui fait également parvenir un message de la part de leur 'grand patron', Rabastan Lestrange : Tout est sous contrôle. Néanmoins, reste sur tes gardes pendant un temps. N'angoisses pas, Adele, je peux te voir tourner en rond d'ici : occupes-toi l'esprit en attendant ma visite. Rabastan.

Le vingt-neuf juin, Rabastan Lestrange rend visite à Adele Bones. L'ancienne pièce réservée à ses Rebuts est dorénavant méconnaissable : les murs sont recouverts de sortilèges, de parois de verre et en eaux, douce et de mer. L'Aquarium était né. L'Aquarium fut la seule chose à la maintenir entièrement saine d'esprit, elle qui marchait avec la peur au ventre d'avoir été mise sous Impérium, elle qui marchait avec la colère de la Harpie contre Lui et sa chienne, contre son père et son silence, contre cette foutue Rebut qui s'était échappée de chez elle et qui lui avait fait passer une nuit d'enfer. La confection de l'Aquarium l'avait empêché de devenir complètement cinglée.

Le quatre juillet, son père lui envoie un colis dans lequel est enfermé une bague forgée dans du métal gobelin. L'anneau est gravé d'une myriade de courbes volubiles, fines et entrelacées, dont la signification n'a certainement de sens que pour le peuple propriétaire de Gringotts et son paternel. Le montant n'est pas un diamant, il n'est même pas serti de pierre précieuse. Le métal se bombe juste au-dessus du doigt, forme une coupole lourde et froide sur la main pâle et délicate de l'hybride. Portoloin d'urgence affirmait la note accompagnant le paquet. Angus n'avait même pas jugé bon de lui expliquer les termes fonctionnels du mode de ce transport d'urgence. Ne compte que sur toi-même, lui avait-il répété durant des années. Elle suppose donc que si les choses se gâtaient, elle devrait tapoter l'affreux bijou de la pointe de sa baguette magique pour simplement s'envoler.

Une semaine, voilà exactement le temps qu'Adele Bones accordait à la bague pour lui trouver une utilité quelconque. Elle était Adele Bones, par Merlin ! Elle ne se paraît de ce genre d'accessoire de pacotilles en temps normal. Jamais !

Quinze heures, hier. Adele Bones est aux premières loges des exécutions Rebuts. Elle ne voit rien, absolument rien, de ce qu'il se passe tout autour d'elle. Seule la Voix de Rosier, annonçant les chiffres, parvient jusqu'à sa conscience. Les lamentations des cages sont reléguées en fond sonore dans son esprit. Les cris, les pleurs, les désespoirs, de ces traîtres – devenus elfes – ne lui faisaient pas plus d'effet que le support fait entièrement de toile d'un tableau de renom (les tableaux n'existent que lorsqu'il y a des toiles pour les héberger, les soutenir, les aimer…). Elle ne voit que le teint blafard de Spinnet, ses os saillants, la terreur qui marque et marque et marque son visage. Elle a du mal à cacher sa joie, Adele. Savoir qu'elle serait bientôt morte la remplit de joie. Fait courir un peu plus vite le liquide rougeatre sous sa peau… Son sang bat une cadence qu'elle ne saurait décrire, vraiment. Ses veines sont envahies de battements discoordornnés, qui les meurtrissent et les apaisent  la fois. De plus en plus, la cage d'Alicia s'approche de l'estrade et au moment où les barreaux de Spinnet s'ouvrent… « J’imagine que ce n’était pas vraiment moi que vous attendiez en Maître de Cérémonie... », les premiers portoloins, ceux près de la Voix étrangère, se font entendre et elle sait, oui elle sait, qu'elle ne doit pas rester ici si elle veut rester en vie. Le bois d'If s'approche de la bague immonde accrochée à son doigt, « On vous a mentit. Encore. », et elle part, loin, très loin, du carnage salvateur de la mort au profit de la victoire de la rébellion. Elle les voulait mort, tous morts – surtout elle, Alicia, cette moins que rien !

Adele ne retrouve que la pelouse fraîchement coupée sous ses pieds, l'air encore respirable tout autour d'elle.

Seule la colère d'avoir été privée du spectacle lui fait encore battre le cœur, alors...

Hier, aujourd'hui, qu'importe. Le cinq juillet, dix sept heures trente-six. Lasse. Légère. Paisible. Elle ne ressent que le néant tout autour d'elle… et puis « Stay calm ». Elle est calme. Les poignes l'enserrent mais elle sait qu'elle est en sécurité. « Lorsque tu reviendras, tu seras en sécurité ». Droguée ? Elle était droguée ? Non. Elle est potionniste, Adele. Elle s'est assez injectée assez de potions dans le système, dans les veines pour savoir lesquelles faisaient cet effet-là. Enchantements ? Peut-être. Sortilèges ?  Certainement. Don ? Oui. Son père l'a amené ici, après tout.

Au loin, une lumière scintille toujours. « Comment te sens-tu ? » « Bien » « As-tu confiance en notre Lord ? ». Ah. Le voilà donc le piège, du père, du Mangemort. Oui. Et les questions se succèdent. En es-tu certaine ? Que fais-tu de tes journées ? Où erres-tu la nuit ? Où étais-tu toutes ces années ? Elle répond Adele. Elle a été élevée dans les doutes, dans ces certitudes impitoyables. Ce genre de troubles. Elle répond oui, toujours oui, aux faveurs de son père, du Lord. Elle évite de penser aux souvenirs les plus troublants, les amène aux fantasmes de pacotilles de l'hybride. Tout mais pas lui. Si tu n'es pas Occlumens, amène-les là où tu veux qu'ils soient, Bones. Pas là où ils voudraient aller. On ne combat pas un Impardonnable avec des Patacitrouilles, Adele. Chimère, Adele. Mensonges, Adele. Reste calme, Adele.

Obey, Adele.

« Adele. Réveille-toi » Les paupières se soulevèrent à ce moment-là. Le rêve était terminé, les cauchemars, passés. Cela faisait des heures qu'elle était assise là, sur les gradins du stade, et elle ne comprenait toujours rien à ce qu'il se passait. Elle savait juste qu'elle ne devait pas être ici. Elle était dans son bon droit, elle était fidèle au Lord, alors ? Que faisait-elle ici ?

Et pourtant, les deux yeux perçants la firent sursauter, elle, la nymphe endormie, la sorcière éveillée en plein cauchemars. Les espaces clos ne lui avaient jamais donné meilleure mine… « Rookwood... », la voix était lente, endolorie par les heures de sommeil en retard que l'hybride avait. Elle n'était pas dans l'obligation de déroger à ses habitudes. Minuit et Adele était endormie, ni plus ni moins. Une parfaite maîtrise de son cycle biologique suffisait à vous faire garder les idées claires, peu importait votre environnement de survie. Peu importait votre vie

Et elle n'avait pas besoin de Rookwood à ce moment-là.

Alors elle referma les yeux, se détourna de son emprise et commença à se rendormir, purement et simplement, retissant le cours de ces derniers jours au beau milieu de ses rêves, en un instant.

Elle n'avait pas de temps à perdre sur son train de vie pour lui.


Dernière édition par Adele Bones le Mar 8 Mar 2016 - 17:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Astus x The show must go on.   Astus x The show must go on. EmptyMar 1 Mar 2016 - 18:55

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Techniquement, elle avait obéi. Elle s'était réveillé, avait même prononcé son nom (enfin de ce qu'il en avait compris). La suite, cependant, n'était pas vraiment au goût du mangemort. Elle l'avait reconnu, salué, et la voilà retournée dans le royaume des songes. Il l'arrêta d'un geste.
Un autre que lui aurait saisi Adèle, l'aurait peut-être secoué. Mais Augustus n'appréciait qu'assez peu le contact humain, et se limitait autant que possible à ce genre d'activité. Ainsi, se fut par un effleurement de ses doigts froids qu'il rappela Adèle à l'éveil, juste deux doigts sur son poignet, pour qu'elle concentre de nouveau son attention sur lui. Il ne le répétait jamais assez, mais M. Rookwood n'était pas un homme violent. Il était même, à sa façon, assez pacifique.
« Adèle. » Sa voix était un murmure, il n'aimait pas dire ce genre de chose trop haut. « J'ai besoin de toi. » Sa colère grondait encore au fond de lui, il avait encore envie d'éviscérer des corps afin de pouvoir enfin détendre la tension, la fatigue, le mécontentement qui sommeillait en lui. Mais, pour une fois, ce qu'il venait de dire était réel. Une des rares fois dans sa journée où il n'avait pas menti foncièrement sur ses intentions et ses objectifs. Certes, il ne laissait pas paraître qu'il était près à la tirer de force, mais au moins le propos était honnête.

Il chercha à attraper le regard d'Adèle, comprenant cependant assez vite que cela ne suffirait pas à attirer la médicomage. Malgré leur lien, il n'était visiblement pas sa personne préférée pour la nuit, et il savait un peu trop bien à quel point la jeune vélane appréciait son sommeil. Il avait eu plusieurs fois envie de la tuer sur place à force de la regarder enchaîner les heures de sommeil sereinement, quand lui avait du mal à dormir plus de trente minutes d'affilée. En vérité, qu'est-ce qu'il donnerait pour ne serait-ce que dix minutes de sommeil... Un luxe qu'il ne pouvait, malheureusement, pas se permettre.
La voix douce et caressante du mangemort se fit de nouveau entendre, insistante, précisant son propos : « Mlle Ollivander a besoin de toi. » Il se demanda furtivement s'il y avait plusieurs Mlle Ollivander. Celle dont il parlait était assez claire, mais il préféra rajouter : « Nyssandra Ollivander. » Cette incapable petite gamine pourrie gâtée qui ne savait pas effectuer un travail proprement sans faire une crise. Ce nom lui écorchait la bouche à présent, sans que cela puisse se remarquer, en dehors de la légère crispation de sa bouche, seul signe de son irritation.
« Je l'ai chargée de sonder les candidats, et elle voulait se reposer, mais tu te doutes bien que dans ce genre de situation on ne peut pas vraiment se permettre de se reposer. Je ne sais pas exactement ce qu'elle a, mais elle est dans un état lamentable. Elle ne peut plus continuer à sonder et il nous reste encore beaucoup de monde, je ne peux pas me permettre de la renvoyer chez elle, rien que le fait de venir te chercher ralentit vraiment l'opération. Pendant qu'elle se repose, d'autres doivent faire le travail qui lui était destiné, et s'épuisent aussi et... » Il s'était enflammé, de la seule façon dont Augustus arrivait à s'enflammer : en expliquant juste un peu trop la situation, ces quelques phrases supplémentaires, qui n'étaient pas nécessaires, le signe le plus flagrant possible de sa nervosité. Il le sentit, et s'arrêta en pleine phrase. Il resta quelques secondes silencieux avant de conclure simplement : « J'ai besoin qu'elle soit en forme. »

S'il existait une formulation de l'inquiétude chez Augustus, elle était là.
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MessageSujet: Re: Astus x The show must go on.   Astus x The show must go on. EmptyVen 25 Mar 2016 - 2:26

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Deux doigts gelés apposés contre un point vital, les veines bouillonnantes sous la peau délicate, et le sang hybride s'en retrouva glacé, jusqu'à la dernière goutte. Les sourcils joliment dessinés se froncèrent quasi-instantanément et, derrière ses paupières closes, l'ambre de Bones se mit à scintiller dangereusement. Adele abhorrait la sensation sinistre que Rookwood venait tout juste de distiller en elle, l'impression de n'être rien de plus qu'une proie, parmi tant d'autres. Remontant le long de son bras, le frisson qui allait faire trembler son échine n'omit pas de raidir le moindre de ses muscles. L'instinct de survie de Bones développé très tôt, elle avait apprit à le rendre docile, à force de volonté, mais surtout de patience : elle savait, depuis sa plus tendre enfance, que les affrontements réfléchis étaient bien plus effectifs que la fuite. Une exclamation perfide formulée dans son esprit, la sorcière s'apprêtait à lui servir ce met de choix pour finalement se taire lorsque résonna un « Adele. J'ai besoin de toi ». Tiens, tiens. Les yeux s'entrouvrirent alors sur le monde. Une ambiguïté flagrante imprimée sur les lèvres, elle se demanda bien de quel genre d'aide dont pouvait bien avoir Augustus Rookwood au beau milieu d'un stade de Quidditch plein à craquer. « Mlle Ollivander a besoin de toi. » Ça, ce n'était pas le genre de réponse sur laquelle Adele aurait parié. L'expression se renferma alors, constellée par quelques traces nerveuses qu'elle ne réussissait pas à de voiler. Le fixant cette fois directement, son regard sembla lui demander : à cette heure-ci ? Dans ce stade devenu bunker magique, cerné par plus de Mangemorts et de membres de la BPM qu'Adele n'avait réussi à les compter ? Et pour qui ? Une jeunette qui manquait cruellement de talent magique mais possédait assez de sang-pur pour déambuler au beau milieu d'une foule sorcière et briller au sein de celle-ci ? Alors ? « Nyssandra Ollivander. », crut-il bon de rajouter. Elle connaissait parfaitement cette peste, croisée quelques fois au détour d'une réception ou d'un événement mondain important. Tout ce qui avait réussi à naître de ces rencontres fortuites pouvait tenir en deux mots, publiquement (une entente cordiale), et en un seul, officieusement (l'antipathie, pure et simple). Adele jeta donc un regard ahuri au Mangemort et lui lança : « Quoi ? Aurait-elle commis un impair vestimentaire ? Je ne savais pas que les fautes de style pouvaient rendre aveugle toute une flopée de Mangemorts... », d'une voix ironique. Au beau milieu de sa bravade sur les us et coutumes des disciples du Lord (de sa jalousie envers l'héritière Ollivander, qu'elle n'avait su retenir ainsi dérangée au beau milieu de la nuit), Bones manqua l'ombre passante, obscure, sur le visage du Mangemort.  

Les paroles de Rookwood en revanche... elles projetèrent Bones dans un univers alternatif, complètement à part de celui-ci. Du monde où Augustus dormait uniquement lorsque les potions de la guérisseuse parvenaient à lui assommer le système ; un lieu où il réussissait à mettre mal à l'aise de son simple regard perçant. « Je l'ai chargée de sonder les candidats. » Sonder ? Sonder quoi ? A mesure qu'il parlait, à mesure la situation s'éclaircissait pour Adele. Mais la rendait de plus en plus douteuse. L'Ollivander était plus reconnue pour ses talents journalistiques qu'autre chose : en quoi cela pouvait avoir une quelconque utilité pour lui ? Peut-être se rendit-il compte de tout le battage verbal qu'il venait de déverser, au vu de la rapidité avec laquelle il retrouva son horripilante impassibilité. « J'ai besoin qu'elle soit en en forme. » Très bien, il avait besoin de la guérisseuse. Alors la guérisseuse, il aurait. « Que veux-tu dire par... sonder ? » De son inconfortable assise, Adele n'avait récolté que des membres engourdis , refroidis par les longues heures d'inaction. Quelques secondes et, décrétant qu'elle ne se relèverait pas sans difficulté, elle initia quelques mouvements précis et coordonnés, réchauffant ainsi les muscles devenus sculptures glacées. « Son état ? Est-elle consciente, inconsciente ? », redressée sur son siège, elle ne gratifiait plus le Mangemort de son attention totale, dévouée et entière. Elle laissait le versant professionnel de sa nature hybride s'imposer, empiéter sciemment sur le reste du monde une fois mis en action. Lorsqu'elle jugea le moment opportun, Bones se releva, n'ayant que faire, ni que dire, des possibles récriminations de Rookwood sur le temps qu'elle lui faisait clairement perdre, à en juger sa mine renfrognée. Si sa voix se fit de velours « Lead the way », son regard resta d'un marbre pur, l'iris focalisé à nouveau focalisé sur le visage illisible de Rookwood. Cinq minutes de communion totale ne signifiaient rien – ou presque – dans la vie d'Adele Bones : elle déambulait parmi les hommes sans se laisser freiner par le passé. Attrapant sa cape au vol, elle imposa une dernière requête à son aîné : « Si je dois récupérer du matériel à Mangouste ou chez moi, tu feras office de Portoloin. », optant pour ce comparatif plutôt que l'autre, avilissant, celui de l'apparenter à un elfe de maison. Après tout, elle avait déjà essayé d'appeler Fizzy plus tôt dans la soirée. Peine perdue, aucun de ses appels n'avaient fonctionné. Elle ne savait avec quels sortilèges les barrières du stade avaient été érigées mais Adele Bones en avait reconnu la beauté logistique  : les restrictions magiques du Magister étaient tout simplement magnifiques.
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MessageSujet: Re: Astus x The show must go on.   Astus x The show must go on. EmptyMer 6 Avr 2016 - 19:41

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« Quoi ? Aurait-elle commis un impair vestimentaire ? Je ne savais pas que les fautes de style pouvaient rendre aveugle toute une flopée de Mangemorts... »

Le sarcasme fait sourire Augustus. En d'autres circonstances, il aurait sûrement rit, de ce petit rire très doux mais souvent un peu trop froid. Il oubliait souvent que Nyssandra était connue pour bien d'autres choses que ce qu'il connaissait d'elle. Le showbiz, la futilité du monde mondain, il n'avait tellement pas le temps de se soucier de genre de niaiserie... Il jalousait un peu Adèle, d'avoir le plaisir de pouvoir regarder toutes ces choses ridicules que tous ces éminents sorciers devaient s'amuser à faire pendant que les vraies personnes comme lui s'occupaient d'effectuer le vrai travail afin qu'ils puissent rester aussi insouciants. Enfin, pour ce qu'il s'agissait de l'insouciance, il s'était au moins occupé de cela dans la vie de la petite Nyssandra... « Je crains que cela ne soit plus sérieux que cela. » Vraiment beaucoup plus sérieux que cela. Même s'il n'avouerait jamais assez à quel point les impairs vestimentaires pouvaient le faire mépriser quelqu'un.

« Que veux-tu dire par... sonder ? » … Par exemple tout ce qu'il se passe autour de nous en ce moment, ce que tu as subi, ce qu'ils subissent tous, ce que je fais depuis des heures ? Il avait une terrible envie de traiter Adèle comme la sombre imbécile qu'elle était à ce moment-là, mais il avait bien trop appris à ne pas énerver ceux dont il avait besoin. « Son état ? Est-elle consciente, inconsciente ? » Mais qu'est-ce qu'il en savait de ça... C'était vraiment important ? Elle lui était inutile, c'était tout ce qui importait. Il se décida enfin à lui répondre en voyant qu'elle se mettait lentement (trop lentement) en brannle pour le suivre. « Je veux dire qu'elle travaille pour moi, qu'elle fouille les esprits des gens pour moi, et ça l'épuise mentalement, visiblement. » Inutile de trop préciser. Cela ne lui était pas utile. Et au pire elle le comprendrait bien assez vite toute seule. « Quant à son état... elle a l'air d'être entre le délire et la conscience, en tout cas la dernière fois que je suis partie elle était mais complètement hébétée et inutile. » Ce qui restait, encore et encore, sa remarque principale.

Il étaient deux monstres de glace en cet instant. Ces deux monstres de charme en temps normal semblaient bien loin de ce qu'ils avaient pu être il n'y avait pourtant pas si longtemps que ça. En cet instant, il appréciait plus que tout le professionnalisme de la demi-vélane. Il haïssait sa lenteur, mais ne disait rien, parce qu'il ne voyait que trop bien qu'elle n'était pas d'humeur à être pressée. Et il n'était pas d'humeur à se confronter à elle plus que nécessaire. Et il n'était pas du genre à cracher sur de l'aide non-rémunérée.
Il la conduisit donc en direction de l'emplacement de l'Ollivander, à travers la foule, leur regard, qui encore et encore glissaient sur sa froide indifférence. « Si tu en as besoin, cela ne me pose pas de problème. » Il avançait à l'adrénaline, à la force du devoir, à la profondeur de son exaspération. « Je ne suis plus à ça près. » Il se laissait aller à des remarques inutiles, encore. Et sa main, habituellement si bien contrôlée, passa un instant sur son visage fatigué, comme pour vérifier que tout était là, qu'on ne voyait pas sur son visage à quel point il n'en pouvait plus, de ces conneries. Mais non, le masque froid et sec était toujours là, uniquement perturbé par cette flamme étrange dont il n'arrivait pas à se débarrasser.

Il lança un regard à Adèle, un long regard. Il réalisa brusquement qu'il l'avait peut-être sondé. Il n'en avait aucun souvenir. Trop d'esprits étaient passés, trop de voix. Il s'en souviendrait, sûrement. Il fut tenté, un instant, de fouiller en elle pour vérifier... mais il avait la nausée à l'idée de faire acte de legilimencie gratuite. Overdose. Il se contenta de cet instrument trop souvent sous-estimé, la parole : « Cela a été, pour toi ? »
Il ne savait pas véritablement si c'était de la curiosité, de l'inquiétude, de l'intérêt ou juste l'instinct professionnel de vérifier que ses collègues faisaient bien leur travail. Il était largement au delà de cela.
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MessageSujet: Re: Astus x The show must go on.   Astus x The show must go on. EmptySam 30 Avr 2016 - 18:19

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Adele se laissa quelques secondes de latence pour que son esprit puisse imprégner les paroles nébuleuses de Rookwood, convenablement. Augustus était pourtant de ces personnes directes et franches, qui ne passaient généralement pas par des chemins de traverse lorsque la situation l'imposait. Même si parfois, il usait de ce charisme inné pour aller perdre les esprits les plus volubiles dans des méandres polies et de précieuses manières. Si Bones était habituée, aujourd'hui, aux curieux détours empruntés par Rookwood. Elle restait toujours à l'écoute, toujours alerte, au moindre de ses paroles, à la moindre intonation de ses propos. Un instant de flottement face à Augustus Rookwood et les malentendus naissaient en pagaille, le Mangemort profitant de ces faiblesses pour profiter de ses congénères ; les enchaîner à une parole qu'ils n'entrevoyaient qu'au dernier moment, la plupart du temps. Bones hésitait : elle ne saurait dire si elle préfèrait la franchise d'Augustus ou les billevesées écœurantes qu'il savait servir aux sorciers avec habileté...

Présentement, elle détestait le discours du Mangemort. Bones se garda de lui faire remarquer que pour obtenir les résultats concluants qu'il espérait, il lui fallait un peu plus que de simples constatations – son métier à elle ne pouvait se pratiquer qu'en se basant sur des détails sensés, sur des faits avérés. De simples annotations n'étaient pas suffisantes : 'épuisée mentalement', 'hébétée' et 'inutile' étaient le genre de constats inutiles dont elle se passait bien volontiers – d'autant plus lorsque le sujet de toutes les attentions répondait au nom de Nyssandra Ollivander. N'était-elle pas l'allégorie même de la fragilité absurde, cette sorcière-là ? Oui, Adele se garda bien de faire remarquer à Rookwood que cela ne servait à rien de répéter deux fois la même chose : son flux de paroles était bien trop important, ses mimiques bien trop saccadées, pour ne pas comprendre que Rookwood n'était pas dans un état normal. Elle le savait, elle avait passé bien des heures à ses côtés, de nombreuse nuits teintées d'insomnies ; elle avait une longue liste de signes, de symptômes, pour reconnaître le genre de fatigues que subissait Rookwood.

La pelouse du terrain de Quidditch était grouillante de sorciers, alors. La masse d'individus avait enflée depuis qu'elle s'était endormie, une paire d'heures auparavant – quand auraient-ils fini ? Et si leur avancée ne fut aucunement ralentie, Bones ne pu s'empêcher de froncer des sourcils lorsque, à leur passage, de nombreuses impulsions de recul venaient les saluer. De quoi avaient-ils peur ? Ils étaient protégés par un nombre important de Mangemorts et d'effectifs de la BPM : les insurgés ne viendraient certainement pas les ennuyer ici ! Ils devraient s'éviter l'inconfort de pensées négatives, par Merlin, le stade était déjà bien assez incommodant. Adele fut néanmoins ravie de constater la fluidité de ses enjambées se réinstaller, à mesure de leur progression  : elle commençait à être irritée de paraître pour une vulgaire suiveuse. Seule la taille de Rookwood lui donnait l'avantage de ne pas sembler pressé en cet instant. « Si tu en as besoin, cela ne me pose pas de problème – Je ne suis plus à ça près. » Un rire charmant s'échappa des lèvres de l'hybride en le voyant effacer la fatigue d'un geste de la paume. Elle ne se gêna pas non plus de lui jeter un regard doucereusement moqueur. « Vas-tu être aussi hébété et inutile que l'Ollivander, Rookwood ? Dis-le moi tout de suite, je préfère officier avec l'aide d'assistants fiables. » Nouveau sourire et les talons résonnèrent de nouveau, une fois la pelouse dépassée. « Ce n'est pas pour rien si je me suis occupée de toi seule. » Rien à voir avec la requête à caractère confidentielle qu'il lui avait adressé. Non, pas le moins du monde.

Long regard échangé puis : « Cela a été, pour toi ? ». Les iris ambrés se posèrent sur la porte qui se profilait au bout du passage avant de se refixer sur le profil stoïque de Rookwood. « Je suppose. Serais-je ici sinon ? », lança-t-elle d'un ton neutre, la curiosité depuis longtemps dissimulée sous son impassibilité ravissante, l'exemplarité de son professionnalisme. Angus lui avait juste confié le Portoloin quelques jours auparavant, rien de plus : en aucun cas il n'aurait partagé avec elle les véritables raisons d'un tel lègue. Elle avait apprit à ne pas le questionner, plaçant dès son plus jeune âge une foi aveugle en son paternel. Elle avait aussi appris à ne pas ennuyer les Mangemorts de son entourage avec des détails concernant, de près ou de loin, le Magister : ces choses-là étaient tabous, peu importe le degré d'intimité ou de confiance qui liait Adele avec ces derniers. Elle ne se leurrait pas, Adele. Rookwood avait beau être doté de bien meilleures manières, il ne différait cependant pas des autres disciples à ce sujet. « Je pense que tu l'aurais su. Ton visage hantait mes pensées, Rookwood. », rictus amusé au coin des lèvres et Adele passa le seuil de la porte qu'il venait tout juste de lui ouvrir. « Plus sérieusement, n'hésite pas à me le dire si tu as besoin d'un remontant. Mais ne compte pas sur moi pour les autres. Sans notification contraire venant de là-haut, tu sais que je ne suis pas du genre à rendre service gracieusement. » Ses pieds restèrent alors immobiles, Bones attendant qu'Augustus ne referme l'accès pour la diriger dans le dédale du stade. Son nez se retroussa férocement, figeant l'expression faciale en un air dégoûté : Bones était bien trop délicate pour déambuler trop longtemps entre ces murs imprégnés de sueur.
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MessageSujet: Re: Astus x The show must go on.   Astus x The show must go on. EmptyDim 1 Mai 2016 - 20:26

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Peu de gens savaient à quel point Augustus pouvait être fatigué. Mille et unes rumeurs parcouraient les rues de Londres sur le fait qu'il ne dormait absolument jamais. La majorité en était persuadé. Il voyait souvent le visage surpris de certains de ses employés lorsqu'il était toujours au bureau très tôt le matin, dans le même costume que la veille, parce qu'il n'était tout simplement pas rentré chez lui. Il surprenait les regards curieux de certains mangemorts lorsque leur mission s'étalait sur plusieurs jours, à la recherche d'un signe quelconque de fatigue.
Ils ne savaient pas voir la fatigue d'Augustus. Augustus ne baillait pas, ne s'étirait pas, ne somnolait pas. La fatigue prenait bien des visages, tantôt le rendant bien plus doucereux que d'habitude, tantôt atrocement sec. Il alternait silences absents, violences éclatantes et remarques ineptes. Comme cette nuit-là, avec Adèle, qui le sentait, évidement. Elle ne savait pas grand chose de lui, au fond, de sa morale, de son éthique, de son travail, mais elle savait les nuits vides et blanches, les quelques minutes de sommeil et les réveils brusques. Elle était une des rares à avoir pu entendre ses cris au réveil, ses grimaces de douleur, les regards fous et effrayés d'un cauchemar qui l'avait réveillé. Il n'en parlait pas, ne disait rien, n'expliquait pas. Mais qu'elle ai pu voir et entendre cela était un luxe pour lesquels certains auraient tué.
Mais Adèle s'en moquait, Adèle passait au dessus, bien trop égoïste pour réellement s'en soucier et c'était sûrement la raison pour laquelle il l'avait laissée voir cet aspect de sa vie.
Même si, bien sûr, il la tuerait si elle osait divulguer ce genre de chose au public.

« Vas-tu être aussi hébété et inutile que l'Ollivander, Rookwood ? Dis-le moi tout de suite, je préfère officier avec l'aide d'assistants fiables. » Il a un sourire avec elle, légèrement détendu de se souvenir de qui il a affaire. Cette femme si étrange à qui il a dévoilé tant de choses, et qui continue de le narguer, de lui parler en tout logique, simplicité. Il comprenait Adèle, son égoïste et ses priorités. Ses remarques acerbes le détendait. « Ce n'est pas pour rien si je me suis occupée de toi seule. » Cette fois elle lui arracha un petit ricanement. « J'en suis loin, crois-moi. Cette situation m'horripile, et tu sais bien que prendre soin des petites natures ne fait pas partie de mon domaine de prédilection. » Les briser ou les charmer était bien plus proche de ses cordes. « Quant à mon cas, je ne me vois pas accepter un quelconque assistant t'aider dans ce que j'ai pu te demander. Enfin, si tu comptais qu'il survive, en tout cas. » Une civile dans ses problèmes était bien suffisante, il ne manquait plus qu'un incapable qui se mêlait de ce qui ne le regarde pas.

Ils arrivaient enfin aux bâtiments et la porte du stade était devant eux lorsqu'elle répondit enfin à sa question. Ou plutôt fit semblant d'y répondre. Un sourire répondit à la jeune femme. Elle ne voulait pas en parler, il était bien placé pour comprendre. La porte se ferma sur sa pique d'humour, qui lui arracha un autre sourire, plus amusé : « Tout comme tu hantes  les miennes, Adèle, surtout dans ce genre de situation. » Il serait cependant mentir que de dire qu'il n'y avait pas pensé, un peu. Ces nuits de grand sommeil, de grande fatigue, le laissait toujours nostalgique de ses rares nuits paisibles avec Adèle, ou Keziah, parfois Adelaïde...
Il s'arrêta à sa remarque, trop sérieuse pour qu'il l'évite d'un sourire. Il s'arrête, la regarde un instant dans les yeux, comme juger de son honnêteté. Même si Adèle était toujours bien trop honnête, surtout à son goût. « Cela ira, merci. » Plus tard, dans longtemps. Il hésitait, rajouta : « Plus tard, peut-être. Quelque chose de fort, pour effacer tout ça. » Il a un petit sourire amer en ajoutant : « C'est fou comme on s'habitue à sonder les gens, et je dois me forcer de ne pas croiser trop leur regard, avant de sombrer instinctivement dans leur esprit. Il est parfois compliqué de bien faire la différence, de sentir la limite. C'est le danger de ce genre de nuit. » Il s'éclaircit la gorge et reprit la route, se faufilant dans les passages avec vivacité, comme pour faire oublier son moment de faiblesse. Sa voix reprit peu après, plus ronronnante, plus doucereuse, reprenant presque un état normal : « C'est pourquoi je comprends un peu l'état de Mlle Ollivander. Elle ne doit plus savoir qui elle est exactement, et ce qu'elle ressent doit se confondre avec ce que ressentent les autres. Cela peut être destructeur pour quelqu'un sans force mentale. » Il avait vraiment cru qu'elle en serait capable.

Lorsqu'il arrivèrent à la position où Augustus avait  laissé sa chose, il resta un instant interdit. Il l'avait laissée exactement à sa place, non loin des autres duos de sondeurs, là, à attendre. Elle n'y était plus. Il sentit, de nouveau, l'exaspération gronder en lui. Son regard de glace attrapa un raffleur qui gérait visiblement la sécurité du lieu. Il ne se formalisa pas de questions. Il l'attrapa par le bras avec une rigidité rare et le regard incendiaire fit le travail, éventrant la conscience de l'individu. Il prononça d'une voix superficiellement douce : « Mlle Ollivander. » Il sentit des souvenirs s'illuminer, il choisit le plus récent, le sonda puis se tourna vers Adèle :

« Elle a été déplacée. Ils ont des lits plus loin, dans les vestiaires. Ils l'ont mise là. » Il soupira, se passa une main dans les cheveux, visiblement en train de calmer son énervement. « Suis-moi. » Et il se remit à marcher, plus rapidement, oubliant la fatigue d'Adèle, et avec elle le commentaire qui n'allait sûrement pas tarder à tomber.

Après quelques autres minutes de marche où il dû lutter contre son irritation, ils arrivèrent devant la porte des vestiaires. S'arrêtant devant, il baissa les yeux vers sa comparse, un sourire distant aux lèvres : "Nous y voilà, pour vous servir, Miss. Bones." Il semblait avoir repris du poil de la bête, ou du moins cachait assez bien son jeu pour cela. Son regard resta cependant étrangement intense lorsqu'il ajouta, pourtant tendrement : "Et je pense inutile de te préciser que tous les moyens sont bons pour la rendre de nouveau opérationnelle."
Par la suite, il saurait sûrement se passer des services de cette incapable de Nyssandra, mais pour ce soir il avait encore besoin de ses capacités.


Dernière édition par Augustus Rookwood le Jeu 14 Juil 2016 - 19:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Astus x The show must go on.   Astus x The show must go on. EmptyDim 15 Mai 2016 - 22:34

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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5965
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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Elle s'était contentée de pousser une petite exclamation désabusée en l'entendant menacer le vide. Bien sûr qu'Augustus Rookwood n'était pas le genre de personnes à laisser filtrer ses faiblesses, à s'avouer vulnérable, aux yeux du monde. Bien sûr qu'il ne possédait pas une telle personnalité. Bien sûr qu'il aurait tué les témoins gênants de sa propre décadence. À bien des égards, Bones se reconnaissait en Rookwood. Elle aimait le masque impassible qu'il revêtait, peu importe les circonstances. Elle aimait sa franchise détournée : l'hypocrisie doucereuse dont il usait quotidiennement était sans doute ce qu'elle admirait le plus chez lui. Elle ne saurait expliquer pourquoi mais la prestance silencieuse de Rookwood la rassurait, bien au-delà de l'entendement : les faux-semblants, les quêtes intéressées, avaient toujours été des cartes qu'elle avait toujours su manier. Les retrouver dans le jeu des autres l'apaisait, tout simplement. Bien sûr que Rookwood était vulnérable, elle le savait, l'avait vu. Mais elle s'en fichait comme de la première fiole de Véritasérum que son père lui avait fait boire alors qu'elle n'était  qu'une enfant. Plutôt tuer que de s'admettre faible. Bones appliquait ses propres barrières défensives aux autres depuis longtemps déjà, les avait même développés sous l'étendard menaçant de l'égoïsme pur. Et si avant, elle avait pu paraître hors-norme, elle savait que tout avait changé depuis que le Magister était arrivé au pouvoir. Dans leur nouveau monde, elle ne paraissait pas pour un monstre sans-cœur ; dans ce monde, elle était une constante sur laquelle de nombreux sorciers pouvaient compter, elle était forte. C'était simple avec elle, donnant-donnant. Œil pour œil et dent pour dent. Elle ne perdait pas de temps, son précieux temps, avec les élucubrations sentimentales des autres... Voilà pourquoi elle appréciait Rookwood, lui et sa voix sereine, lui et ses sourires qui lui étiraient les pommettes et lui creusaient ses joues. Elle était avare en compliments, Adele, mais ne se privait jamais de lui appeler à chaque nouvelle rencontre tout le respect qu'elle lui dédiait : en ignorant superbement ces zones grises qui le rendait moins indestructible que d'ordinaire.

D'un mouvement sec, dans un bruit métallique et grinçant, le Mangemort referma la porte derrière eux. « Tout comme tu hantes les miennes, Adèle, surtout dans ce genre de situation. » Elle ne lui répondit rien. L'hybride se contenta de lui rendre son sourire, un brin amusée, un brin aguicheuse, toujours mystérieuse lorsqu'elle se retrouvait face à ce géant dont elle préférait penser le cœur fait de pierre plutôt que friable. Oui, les faux-semblants rassuraient Bones : ils étaient à la fois sa meilleure défense et sa meilleure attaque. Si elle parut étonnée de ses confessions, elle n'en montra rien, une fois encore. Bones lui faciliterait cependant la tâche, elle se garderait bien de croiser son regard à partir de maintenant. « C'est le danger de ce genre de nuit. » Compréhensive, elle ne l'était que lorsqu'elle en voyait l'utilité, ce qui était plutôt rare, en temps normal. Un don est un don, ils se devaient d'être maîtrisés et jamais regrettés. Ce ne serait certainement pas l'hybride qui irait plaindre Rookwood – et encore moins Nyssandra Ollivander – de posséder de telles aptitudes.

Pressant une nouvelle fois le pas, elle se mit à trotter derrière Rookwood, le maudissant mille fois de la faire ainsi se presser pour seulement suivre le sillage qu'il lui traçait dans le dédale du complexe sportif. Les informations lâchées par Rookwood furent pourtant catégorisées : tout portait à croire que la jeune Ollivander était soit douée de la même capacité que lui, ou bien elle était empathe. De nombreuses questions trouvèrent dans cette révélation des réponses longtemps espérées, jamais trouvées : voilà comment faisait la jeune femme pour lui tenir tête depuis des mois. « Je ne comprendrais jamais ta logique, Augustus. Tu es un paradoxe : tu n'aimes pas les petites natures et pourtant, tu t'obstines à les comprendre. Tu perds ton temps, tu le sais ça ? » Nulle réponse, Rookwood pénétra juste dans une pièce qui lui parût un instant familière mais l'impression s'effaça instantanément. Elle n'avait pas vraiment envie de savoir ce qu'ils avaient bien pu lui faire lorsqu'elle était arrivée ici. Abandonnée sous le seuil de la porte, elle ne se formalisa pas non plus de l'écart de conduite d'Augustus : cela faisait des lustres qu'elle connaissait le tempérament... impatient des Mangemorts lorsqu'ils se trouvaient seulement irrités. Elle se contenta de fixer le dos de sa main et de froncer des sourcils en remarquant l'éclat qui avait déformé l'une des courbes parfaites de ses ongles. « Miss Ollivander. » Ils lui avaient souillé sa manucure au passage. Proprement intolérable ! « Elle a été déplacée. Ils ont des lits plus loin, dans les vestiaires. Ils l'ont mise là. » Bones se contenta de hausser un sourcil amusé en voyant le rafleur détaler le plus loin possible d'Augustus. « Suis moi. », et elle le suivit. Elle attendit d'être à bonne distance avant de reprendre leur cours normal de leur dynamique relationnelle (il n'y avait qu'un seul Mangemort qu'elle se sentait capable de dédaigner publiquement, pour tout dire ; fallait-il encore que ledit Mangemort lui serve autre chose que l'odieuse ignorance avec laquelle il la traitait depuis près de deux ans). « Tu sais, me proposer un verre aurait été plus simple pour m'amener dans un lit. Rookwood, ralentis ! Je ne suis pas une asperge comme toi ! », elle fut surprise de le voir adapter une nouvelle fois son allure à la sienne. Très bien, après le cas Ollivander, elle faisait une affaire d'état de celui de Rookwood. Il venait d'enchaîner bien trop de symptômes, bien trop de signes de fatigue, pour qu'Adele ne s'inquiète pas (totalement) de son état de santé. « Blague à part, j'espère qu'on ne restera pas cloîtrés longtemps. Ce n'est pas très rassurant d'apprendre l'établissement d'un campement ici. » Elle se fichait bien d'eux mais comme les Mangemorts et les autres membres de la BPM présents ici, Bones aussi avait un métier. L'éthique professionnelle lui assaillit l'esprit à cet instant, en repensant aux événements de la journée – rebuts mis à part – elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer les couloirs de Mangouste remplis de victimes : les insurgés avaient certainement dû faire un sacré carnage au Ministère. En filigrane, elle craignait déjà les conséquences de la quarantaine imposée tout autour du stade de Quidditch.

« Nous y voilà, pour vous servir, Miss. Bones. », lança-t-il de son timbre habituel, respectueusement neutre, tandis que les yeux d'ambre se posaient sur des lettres usées, fatiguées, indiquant le lieu qui s'étendait derrière la porte qu'elles surmontaient. Les 'VESTIAIRES' étaient sans aucun doute le lieu le plus immonde de tout le stade : elle avait pu le sentir à mesure qu'ils s'en étaient rapprochés. Un instant, elle se demanda si Rookwood lui avait fait l'affront de ne pas l'avertir de l'odeur nauséabonde avant de revenir sur cette idée. Il était fatigué. Mieux valait se le mettre dans le crâne plutôt que de froisser le mangemort maintenant. « Et je pense inutile de te préciser que tous les moyens sont bons pour la rendre de nouveau opérationnelle.Inutile, en effet. » La sorcière releva finalement la tête en direction d'Augustus, lui adressa un sourire poli (et où au coin des lèvres s'élevait en un rictus qu'elle ne destinait qu'à lui), avant de le dépasser complètement pour ouvrir la porte et pénétrer dans la salle d'examen improvisée, déjà ravie de pouvoir être témoin privilégié de la déchéance de Nyssandra Ollivander.

Deux heures plus tard, le teint blême et le cœur au bord des lèvres, elle était de retour dans son appartement de l'Allée des Embrûmes, arrachant à sa réserve précieuse d'Orviétan une capsule salvatrice.

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