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sujet; [Mission] Can't stand it
MessageSujet: [Mission] Can't stand it    [Mission] Can't stand it  EmptyJeu 22 Oct 2015 - 20:32

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(Edit Staff. Ne pas effacer.)

Can't stand itMission : Gregory Goyle & Nyssandra Lestrange
» Sujet de mission
La presse a toujours été un excellent outil de propagande. Et quoi de mieux, pour l'occasion, que de faire un dossier sur l'engagement politique de Gregory Goyle, célèbre batteur des Falcons et fidèle de la première heure à la Cause ? Les sportifs de haut niveau ont, après tout, toujours fait bouger les moutons foules. Et pour rajouter encore un peu de strass à ce dossier spécial, c'est à nulle autre que Nyssandra, chroniqueuse adorée par l'Elite, qu'on a ordonné demandé pour écrire l'article. Entre le sportif & la précieuse, la collaboration avait déjà permis d'augmenter les ventes de La Gazette et la visibilité des Falcons dans le passé. Alors, forcément, tout le monde est persuadé avoir le cocktail parfait pour promouvoir le gouvernement. Aux deux intéressés de faire en sorte que le cocktail n'explose pas malgré leurs différends.

» Rappel des règles
Privilégiez l'action avec des RP qui ne doivent pas dépasser les 300 mots. De plus, la mission, une fois terminée, doit être signalée ici.

Approuvé par le Ministère de la Magie






Il attend, depuis un moment déjà, devant les portes de la Gazette du Sorcier. N’attend pas grand-chose, ceci dit, si ce n’est d’être suffisamment en retard pour agacer la journaliste qui va l’interviewer. Clope au bec, il peste. Certes, il avait accepté l’entretien, c’était pour la bonne cause, et puis, il avait pas trop eu l’impression d’avoir le choix. Peut-être que s’il avait su plus tôt qu’il se retrouverait face à elle, il se serait abstenu. Nyssandra Ollivander ne fait pas partie de ses personnes préférées. L’interview qu’ils ont réalisée ensemble quelques mois plus tôt – un an, déjà ? – ne s’est pas vraiment déroulée comme prévu. A failli ne pas se dérouler du tout, si ça n’avait tenu qu’à lui. Évidemment, ça ne tient jamais rien qu’à lui. Dommage. Trop de questions superficielles, trop de réponses qu’il n’a pas voulu donner. Comme un bras de fer, à celui qui lâche l’affaire en premier. Aucun des deux n’a lâché. Résultat, il s’est retrouvé dans les journaux, le lendemain, son âme sondée par la plume acérée de la jeune femme. Ça lui a pas trop plu. Il l’a revue, par la suite. Des amis en commun – à croire qu’elle connait tous ceux qui comptent pour lui. La situation ne s’est pas arrangée. Ils n’ont pas cherché à ce que ça soit le cas. Y’a des gens, comme ça, ça passe juste pas.

La cigarette finit sous son pied, vulgairement écrasée, elle fume encore. Il n’y prête pas attention, et pousse la porte d’entrée. Quinze minutes de retard. Raisonnable. Clairement agaçant, mais pas encore impoli. Il avance, se présente à l’accueil. « Gregory Goyle. J’ai un rendez-vous pour une interview. » La jeune femme de l’autre côté du bureau lui sourit, elle le reconnait, à n’en pas douter ; elle ne demande pas d'autres informations. Elle lui désigne un couloir, où Ollivander est censée se terrer. Au moins, ce coup-ci, ils ont le même objectif : vanter le Magister. Le sujet n’est pas trop casse-gueule, et ça ne le dérange pas d’en parler. C’est toujours bon de rappeler aux gens les avantages de leur gouvernement actuel, ça évite quelques émeutes. Quelques-unes, seulement, évidemment, parce que les Insurgés, eux, ne seront certainement pas calmé par les quelques mots que Gargoyle pourrait lâcher à la presse. Quand même, c’est bien qu’il soit là. C’est important. Il sait, de façon confuse néanmoins, qu’avant, il pensait pas trop comme ça. Égarement ponctuel, lié à la disparition de Vince, suppose-t-il, sans certitude toutefois. C’est comme une masse un peu floue dans son crâne, liée à rien, des ressentis sans aucun sens qui s’entremêlent et forment un tout franchement déconcertant. Il évite de s’y attarder dans tous les cas : s’il y pense trop, il est bon pour une migraine. Ca n’en vaut pas la peine.

Il manque de se perdre, en la cherchant. La Gazette est un vrai labyrinthe pour le néophyte, et il ne se rappelle plus assez de leur précédente rencontre pour s’y retrouver. Finalement, elle est là, et la rancœur le saisit presque par surprise. Comme une gifle. Il lui en veut, sans trop savoir pourquoi. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il n’aime pas la voir là. Il essaie de lâcher la haine, mais ça le prend à la gorge, un goût amer, une idée obsédante qu’il n’arrive pourtant pas à saisir ; elle lui glisse entre les doigts à chaque fois qu’il s’en approche suffisamment. « On commence ? » Il lance d’une voix froide. Ne la salue même pas, ça sert à rien d’être cordial, surtout avec cette colère qui lui retourne l’estomac. Sans attendre sa réponse, il s’avance, le visage fermé, les yeux alertes toutefois, à l’affut du moindre détail qui expliquerait le sentiment, là, tout de suite. « On fait comment ? Le Seigneur des Ténèbres est la meilleure chose qui soit arrivée à la communauté sorcière, on ne s’est jamais mieux portés, blablabla ? Ce genre de conneries, ça te va ? » Abrupte, presque brutal, lui qui n’est pas bavard ne s’arrête plus, soudainement. Peut-être pour pas l’entendre parler, elle. Il s’installe sur une chaise, déjà pressé de s’en aller. Il cherche ce qui ne va pas. Le labyrinthe, cette fois, c’est sa tête, qu’il n’a certes pas spécialement l’habitude de fréquenter assidûment non plus. « J’vois même pas trop à quoi ça sert, finalement. Tu sais ce que je vais dire. Tu sais ce que tu veux que je dise. C’est une perte de temps. » Il s’agace, gigote, à peine assis que sa jambe tremble nerveusement. Essaie de se concentrer. Ils sont là dans le même but, cette fois. Autant tenter de travailler, si pas main dans la main, au moins de façon supportable pour tous les deux. Mais par Salazar, pourquoi l’envie de la secouer pour lui demander des explications ne s'en va pas ?
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MessageSujet: Re: [Mission] Can't stand it    [Mission] Can't stand it  EmptyDim 22 Nov 2015 - 5:39

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05 SEPTEMBRE 2002 ; #Greyss 1
Elle ne sait vraiment pas ce que Draco et Gwen lui trouvent. L'énergumène n'a rien en commun avec eux, sinon un blason sur un uniforme d'école (quelle blague - Gargoyle, fin et rusé ? on aura tout entendu de la part de ce chapeau moisi). Pour l'empathe, il est bien évident que le batteur vedette des Falcons n'a d'Elite que le statut (et le sang, mais passons). Car Gregory Goyle ne comprend rien des subtilités de l'univers dans lequel il est supposé évoluer. Sourire (et ne pas tirer la même tronche agacée qu'un Prolétaire). Etre reconnaissant envers ceux qui participent à votre popularité (comme elle l'a fait, un an plus tôt, pour ne récolter que des grognements de bouledogue et des remarques acerbes - il aurait dû la remercier d'accepter lui accorder autant de son précieux temps alors que beaucoup crèveraient pour avoir leur nom dans sa chronique). Ou encore ... au hasard, être à l'heure.

Surtout être à l'heure. Nyssandra déteste les gens qui sont en retard et qui ne préviennent pas (mais peut-être que l'imbécile n'a jamais pris le temps d'apprendre à lire, ça ne l'étonnerait même pas, tiens).
Elle ne sait vraiment, vraiment pas ce que ses amis d'enfance trouvent à l'énergumène. Son talent, peut-être ? (et il y a comme un pincement de jalousie qu'elle se dépêche de chasser d'une longue gorgée de café brûlant) Sûrement pas son amabilité, décide-t-elle quand il entre dans son bureau sans frapper et sans la saluer. « On commence ? » La question n'obtient, pour réponse, qu'un reniflement dédaigneux et un regard vitriolé le fixe, un instant, avant de retomber sur le parchemin devant elle. Lentement, la plume gratte ses lettres contre le vélin, et Nyssandra ne lui accorde pas une once d'attention. Qu'il comprenne qu'elle n'est pas à disposition. « On fait comment ? » Toujours pas un mot de la sorcière qui s'applique à l'ignorer, ou au moins, à en donner l'impression. Car chacun de ses mots tombe dans son oreille et c'est comme de jeter des pierres sur une fourmilière : ça fait ressortir des choses qui auraient mieux été sous terre. Nyssandra n'a jamais voulu faire cette interview, que Gregory le fasse sonner comme si c'était sa foutue idée est agaçant et énervant. La journaliste a toujours tout fait pour se tenir loin de la politique - elle n'a jamais pensé que la popularité de sa chronique puisse être utilisée pour faire de la publicité à Celui-Qui-Lui-Démolit-La-Raison. It fucking pisses her off to promotes Him (et c'est exactement avec ces mots-là qu'elle le pense) (qu'elle aurait voulu le dire au rédacteur en chef qui lui a ordonné, à elle, de faire le dossier). « Le Seigneur des Ténèbres est la meilleure chose qui soit arrivée à la communauté sorcière, on ne s’est jamais mieux portés, blablabla ? Ce genre de conneries, ça te va ? » Un sourire a le culot de faire frémir le coin de la bouche : la sorcière trouve la colère de Gregory parfaite. Sale gamine égocentrique, Nyssandra se sent un peu mieux à l'idée de ne pas être la seule à être emmerdée. « J’vois même pas trop à quoi ça sert, finalement. Tu sais ce que je vais dire. Tu sais ce que tu veux que je dise. C’est une perte de temps. » Enfin une chose sensée qui sort de sa bouche, et la Plume coûteuse est enfin posée sur le bureau. « Bien sûr que c'est une perte de temps. » Claque la langue sur le ton de ces pestes hautaines de grand standing. Et ils vont même en perdre encore un peu alors qu'elle prend son temps pour sortir ses cigarettes sorcières, en allumer une et tirer doucement une taffe. L'Ollivander aussi peut jouer les nanas en retard après tout. « Et tu vas encore te plaindre que j'écris des conneries sur ton compte si on ne fait pas cette interview. Alors je t'en prie, sa main désigne d'un geste large la table basse à côté de la chaise où il est installé - dessus, une Plume à Papote n'attend que lui, déjà frémissante sur le parchemin : Tu n'as qu'à sortir ton laïus de propagande (et sa bouche prend un pli dégoûté qui trahit tout le bien qu'elle en pense) à la Plume à Papote qui retranscrira fidèlement tes ... sages paroles. » A nouveau, elle tire sur la cigarette avant de la déposer en équilibre sur le bord du cendrier pour l'échanger avec un book plein de croquis d'idées de décoration qu'elle parcourt avec attention. « Moi, j'ai des choses plus importantes à faire que de m'occuper de fadaises politiques pour le compte du Magister. »
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MessageSujet: Re: [Mission] Can't stand it    [Mission] Can't stand it  EmptySam 28 Nov 2015 - 22:11

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« Bien sûr que c'est une perte de temps. » Et elle fait claquer sa langue sur son palais, l’air hautain, attitude qu’il observe souvent avec dégoût au sein de l’Elite, manies déplorables, ça lui donne envie de lui gerber dessus. De toute façon, ça l’emmerde, qu’elle soit d’accord avec lui. Il n’est pas une perte de temps, ego qui ressurgit brusquement, lui qui ne s’en sert pas souvent. Accepté gracieusement de se plier à cette interview ridicule, va sans doute lui apporter pas mal d’autres lecteurs, à la petite chroniqueuse de soirées mondaines, et elle se permet de le faire passer comme une foutue contrainte ? Révélation d’un orgueil mal placé, qu’il ne cherche pas à s’expliquer – elle le fait simplement chier. Il se renfrogne davantage, ajoutant quelques étincelles à l’ambiance déjà prête à exploser. Joli feu d’artifice, quand il pétera un plomb (parce que c’est sûr, il se tiendra pas longtemps, comme ça, avec la rage qui palpite dans le poing crispé). Ollivander s’allume une clope sorcière, et il pense un instant à faire pareil, quand bien même le goût de la nicotine emplit encore ses papilles. Interrompt son geste, cependant, alors qu’elle continue sur sa lancée. « Et tu vas encore te plaindre que j'écris des conneries sur ton compte si on ne fait pas cette interview. » Un léger sourire, provocant, qui glisse sur son visage, ravi de la voir si rancunière. Satisfaction terriblement brève néanmoins, parce que déjà, elle le dirige vers sa plume à papote, sous-entendant clairement qu’elle ne prendrait même pas la peine de lui poser des questions. « Tu n'as qu'à sortir ton laïus de propagande à la Plume à Papote qui retranscrira fidèlement tes ... sages paroles. » Salope. L’insulte manque de fuser, il a les pulsions faciles mais refuse de lui donner le plaisir de le voir s’emporter. Pas tout de suite, en tout cas. Plus que le reste, c’est le terme propagande qui résonne à ses oreilles, qui le fait grincer des dents. Il se fait méfiant, face à elle, soudainement. Comme un déclic dans le crâne, alarme défaillante, à la recherche de tout mépris du système mis en place. Peut-être qu’il n’aurait pas tiqué, deux mois plus tôt. Malaise étrange, qui le reprend, et son visage qu’il a envie de blesser. Tente de se calmer, maladroitement, finissant bien par sortir sa seconde clope en moins de dix minutes, l’allumant d’un coup de baguette, les yeux fixés sur elle, prédateur jaugeant sa proie. Elle sort nonchalamment un magazine (en tout cas, cette connerie y ressemble). « Moi, j'ai des choses plus importantes à faire que de m'occuper de fadaises politiques pour le compte du Magister. » Il part d’un léger rire, sa cigarette coincée entre ses dents. Elle doit se foutre de sa gueule, c’est pas possible autrement. Attend une poignée de secondes, qu’elle réagisse au silence. Mais la garce garde le nez plongé dans ses foutaises, et il n’en peut plus. D’un bond, il se redresse et lui arrache le book des mains avant de le balancer sur son foutu bureau. Le bruit qu’il fait en s’écrasant le détend, muscles qui se relâchent, pression qui se fait moins lourde. Le calme dans la violence. « C’est comme ça que vous travaillez, vous les journalistes ? » Nouveau ricanement, et il se rassied tranquillement, comme s'il ne s'était rien passé, presque soulagé. Ca durera pas, bien sûr, mais il a bien assez d’objets auxquels s’en prendre avant de se résigner à devoir changer de cible. N’empêche qu’il bouillonne encore, et ses doigts viennent pianoter sur le bureau en face de lui dans une manie quelque peu irritante. « J’ai fait l’déplacement, j’suis là. Tu me poses des questions, et tu enrobes le tout dans tes fables ridicules, comme tu sais faire. » Il tire une taffe, sans remarquer que sa main tremble un peu. Elle le rend dingue, plus que la dernière fois. « À moins que tu sois contre l’idée de parler en faveur du Magister. Mais dans c’cas-là, j’vois pas ce que tu fous là. » Rictus qui lui déforme le visage, la voix emprunte de menaces à peine refoulées, il a jamais su faire dans la subtilité. Merlin, que ça lui ferait plaisir, de dénoncer Ollivander en tant que traître. Verrait bien si elle garde cette moue de petite princesse, traitée comme le reste de la vermine. Il s’emballe, la voit déjà partisane des Insurgés, pour un ridicule mot mal placé, ça nourrit sa haine, qui repose sur des fondations instables et troubles. Trouver une raison, ça le rassure, ça rationnalise le sentiment diffus qu’il ressent depuis qu’il a foutu le pied dans le bureau. Une autre taffe, et il se penche légèrement en avant, l’œil sombre. « Donc maintenant, tu bosses avec moi et t’arrêtes de faire chier. » Rasséréné par son petit laïus, il jette un coup d’œil vers la Plume à Papote, qui ne s’est pas arrêtée d’écrire frénétiquement depuis qu’il a ouvert la bouche, et ferme un instant les yeux. Connerie de journalistes. Quand il les ouvre, c’est pour désigner l’objet qui semble attendre qu’il s’exprime pour continuer à noter le moindre de ses mots (et encore, c’est si ça ne déforme pas ses paroles). « Et vire cette merde. » Gamin capricieux, à l’affut de la moindre raison pour libérer la colère – il a de la chance, elle lui en offre plein.
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MessageSujet: Re: [Mission] Can't stand it    [Mission] Can't stand it  EmptyMar 1 Déc 2015 - 20:11

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05 SEPTEMBRE 2002 ; #Greyss 1


Nyssandra ignore tout ce qui se passe dans le coeur de Goyle.
Peut-être qu'elle ne jubilerait pas autant à l'idée de l'agacer, peut-être qu'elle n'embrasserait pas l'idée de transférer toute sa frustration sur lui. Sans doute, aussi, qu'elle aurait poussé un cri effrayé et sursauté au lieu de lâcher une exclamation indignée quand il attrape le book pour le jeter sur le bureau. Peut-être qu'elle l'aurait fermée au lieu de le traiter de « sale gosse » en rêvant d'écraser ces doigts qui pianotent impatiemment contre son bureau.

Mais sans empathie, elle est aveugle et c'est sans rien voir qu'elle va flirter avec le ravin.

« C’est comme ça que vous travaillez, vous les journalistes ? » Pff. Souffle sous pression, frustration sous perfusion. Ca n'est pas du travail. On peut se moquer des modes et des mondanités, on peut mépriser ses papiers (quand on est con et ignorant comme Goyle). Mais on ne dicte pas à Nyssandra ce qu'elle doit écrire - elle s'est toujours arrangée pour désobéir en suivant les ordres, la petite sirène s'est toujours arrangée, marionnettiste des mots et de paroles, pour se glisser entre les mailles du filet. Pas cette fois. Ni celle d'avant. Ni celle encore d'avant. Plus depuis Juillet. Ce filet-là est trop serré pour s'échapper, il lui meurtrit autant le corps que l'ego - et tout ce qu'elle peut faire, c'est rager, c'est s'agiter. Pour combien de temps encore ? Pas plus tard que la semaine dernière, elle a obéi aux ordres de Rookwood, sage petite poupée trop lasse de lutter contre la petite voix qu'il glisse dans sa tête avec sa fichue potion. Mais si elle n'a pas le choix avec le Mangemort, c'est loin d'être le cas avec le sorcier qu'elle a en face d'elle. « Ca n'est pas du journalisme, c'est de la propagande. » Souligne-t-elle, l'air de dire qu'elle ne s'attend pas à ce qu'il sache faire la différence le troll. « J’ai fait l’déplacement, j’suis là. Tu me poses des questions, et tu enrobes le tout dans tes fables ridicules, comme tu sais faire. » Monsieur pense qu'elle est à sa disposition, en plus. De mieux en mieux. Et le pli de sa bouche se pare d'un incrédule mépris tandis qu'elle croise les jambes, pas décidée à collaborer le moins du monde. Vaguement, elle remarque la posture tendue, la cigarette qui trahit le tremblement. Il est énervé ? Parfait, songe-t-elle en s'appliquant à ajuster ses masques de mondaine que rien ne sait perturber - sinon la bêtise crasse de son interlocuteur. Le corps s'enfonce plus loin dans le fauteuil, une nouvelle taffe est tirée, puis relâchée. La menace de Goyle ne la perturbe même pas. « À moins que tu sois contre l’idée de parler en faveur du Magister. Mais dans c’cas-là, j’vois pas ce que tu fous là. » Sans doute parce qu'elle sait ce qu'elle est. Un outil dont ils ont besoin, pas seulement parce qu'elle est empathe, mais aussi parce qu'elle a ses entrées dans les cercles de l'Elite. Nyssandra veut ricaner, le narguer sur le fait que, bien que les Mangemorts la démolissent, ce n'est pas demain la veille qu'ils la traiteront comme ces pouilleux d'insurgés. Mais la potion lui dit de la boucler, les mots ont un goût amer quand elle les ravale à contre-coeur. « Donc maintenant, tu bosses avec moi et t’arrêtes de faire chier. » Un ricanement lui échappe quand elle voit la Papote danser, littéralement, sur le parchemin en buvant les paroles de Goyle. « Et vire cette merde. » La tête se secoue, les cheveux châtain se balancent paresseusement. « Non. » Il y a presque un rire moqueur, un air de mutinerie dans le ton. Après avoir déposé la cigarette fine en équilibre sur le cendrier, ses doigts caressent doucement sur une autre de ses plumes, une manuelle à la différence de la Plume à Papote, mais ils ne font même pas mine de vouloir l'utiliser. « Non, appuie-t-elle : Mes mains sont fatiguées. » Ils utiliseront la Plume à Papote, qu'il le veuille ou pas. Surtout s'il ne le veut pas. « Si cette Plume te dérange, j'ai d'autres Papotes - mais je ne garantis pas l'authenticité des mots qu'elles écriront. Ton choix. » Avec une bonne volonté toute feinte, Nyssandra tire même sur le tiroir pour montrer sa collection de plumes de travail, colorées, apprêtées et indécemment chères. « Ceci dit, c'est vrai qu'il n'y a peut-être pas besoin d'autant de précision, n'est-ce pas ? Tu as proposé toi-même de dire des conneries sur le Magister et le gouvernement. » Et comme pour enfoncer le couteau un peu plus loin, la Plume à Papote souligne trois fois les paroles mentionnées par Nyssandra : Ce genre de conneries, ça te va ? « Peut-être que c'est toi qui est contre le Magister. » Suggère-t-elle avec un sourire narquois. Pas qu'elle le blâmerait, au fond, parce que, bordel, ce qu'elle déteste le Magister (tiens, peut-être même qu'il remonterait dans son estime si c'était le cas). Mais le plaisir de retourner les paroles de Goyle contre lui est quasi-cathartique.
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MessageSujet: Re: [Mission] Can't stand it    [Mission] Can't stand it  EmptyLun 21 Déc 2015 - 2:08

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Ça court encore et toujours sous son crâne, ces questions qu’il n’arrive pas à identifier, points d’interrogation tout juste dévoilés ; frustrant, de la regarder sans jamais parvenir à agripper le détail qui le fait tiquer. Peut-être bien qu’il l’observe un peu trop fixement, avec au fond de la pupille les mots qu’il est incapable d’assembler, mais elle ne semble pas s’en émouvoir. Imperturbable petite poupée, menton dressé dans un défi qu’elle semble lui lancer, et la moue indignée lorsqu’il lui arrache son bien. Un peu déçu, sans doute, de ne provoquer que cet effet-là, l’habitude du spectacle terrifiant et du spectateur horrifié, quand elle le traite simplement de sale gosse. Il entend cependant à peine l’insulte, en saisit les intonations hautaines à retardement, déjà tranquillement installé sur cette chaise qui n’est pas la sienne, et c’est tout juste un léger frémissement de la lèvre qui vient trahir son amusement furtif. Sale gosse, c’est léger et tristement véridique, rappel de son immaturité certaine et exacerbée, comme une fierté qu’il trimballe de gauche à droite sans jamais fatiguer ; sale gosse, c’est pourtant si peu pour définir l’horreur à l’intérieur, le serpent haineux qui remonte souvent jusque dans sa gorge, jusqu’à l’étouffer. Oscille un peu, entre l’envie de lui prouver qu’il ne s’agit pas que de ça, et la satisfaction primaire de voir la princesse incapable de ressentir le danger. Les coups par derrière, ça l’a toujours terriblement attiré – le courage, c’est pour les suicidaires et les fous, après tout – et c’est sa nuque qu’elle lui offre à présent, désinvolte et moqueuse. Mais les plans, ce n’est pas son truc non plus, et il est bien trop occupé à réfléchir intensément (Merlin sait que l’activité a tendance à l’épuiser) pour songer au meilleur moyen de la blesser. Même si la vision de la bouche pincée a tendance à réveiller le stratège incertain qui sommeille en lui, celui qui cogne avant de poser les questions, malfrat sans tergiversation.

Nul besoin de préciser qu’il n’a jamais été très doué aux échecs sorciers.

« Ca n'est pas du journalisme, c'est de la propagande. » Mélodie obsédante, bottes qui claquent contre le sol, elle ne semble pas être foutue de se défaire du mot abject, goût amer dans le fond de la gorge ; elle le provoque. Choisit d’ignorer les mots acides, et il est presque étonné de se rendre compte de sa difficulté à y parvenir. Faire la sourde oreille, pourtant, ça ne lui a jamais posé particulièrement problème. Mais c’est là, latent, l’envie de lui faire bouffer le terme. S’excuser auprès du Magister. Le dépasse un peu, cette sensation-là, c’est plus grand que lui, soudainement, pourrait se faire avaler tout entier, lui aussi, s’il n’y regarde pas à deux fois. Ses traits se crispent quelque peu, dans une grimace de frustration mal ravalée, et sa pomme d’Adam s’y reprend à deux fois avant de se décider à rester en place – c’est limite s’il ne la vomit pas. Il enchaîne sur son propre laïus, après un temps de pause, juste de quoi reprendre ses esprits et ne pas bondir hors du siège qu’il vient tout juste de retrouver. Parle, parle, parle, jusqu’à noyer le poisson. Quel poisson, il ne sait pas. Il commence à avoir mal au crâne, à force de trifouiller dans les recoins sombres de l’esprit corrompu qui lui sert de machine à propagande. Ça reste sans résultat, bien évidemment. Il levait la main pour se masser les tempes sous le ricanement d’Ollivander lorsque la sentence tombe, implacable. Non. Refus de la requête, avec une simplicité nonchalante qui le prend un peu de court. Peut bien dire qu’il ne retire rien de sa célébrité et même que cette dernière l’emmerde, Goyle n’a plus vraiment l’habitude de se voir refuser quoique ce soit. Encore moins par un journaliste. « Quoi ? » Ca fuse, avant même qu’il ait eu le temps de réaliser que c’est sa voix, vexée bien qu’il ne l’admettra pas, qui résonne dans la pièce. Ses iris sombres suivent les gestes méthodiques de la jeune femme, avant de venir se darder, glacials, sur son visage. « Mes mains sont fatiguées. » Ses mains sont fatiguées. Il se le répète, de façon à peser chaque mot, et mieux contempler le ridicule de la situation. Comme l’envie de lui rétorquer que les siennes sont assez réveillées pour l’étrangler, mais comme d’habitude, la répartie émerge trop tard, tue par l’instinct primaire : il ricane, incrédule, et elle poursuit. « Si cette Plume te dérange, j'ai d'autres Papotes - mais je ne garantis pas l'authenticité des mots qu'elles écriront. Ton choix. » Il renifle, méprisant, de cet air qu’il a volé à Malfoy il y a longtemps (et n’a jamais totalement maîtrisé ; le dédain, chez lui, est tiède). Elle ouvre un tiroir révélant bien d’autres engins du diable, et il se renfrogne, s’affaissant sur lui-même. Pourrait bien toutes les briser, pour voir ce qu’elle fait, dans ce cas. Juste le plaisir de la voir démunie, un peu. N’y connait pas grand-chose, ceci dit, et se dit que ces conneries doivent être protégées par un sortilège quelconque contre la casse volontaire (sinon, pourquoi existeraient-elles encore ? qui n’aurait pas détruit ces infamies ?). « Très bien. » Il marmonne entre ses dents, vaincu et mauvais perdant, alors que le tiroir se referme. Son air triomphant, qu’il imagine peut-être vu qu’il refuse à présent de la regarder, les yeux fixés sur le bureau qu’il maltraite toujours de ses doigts, le rend dingue. Seconde vague de colère, bien qu’elle ne s’en soit jamais vraiment allée. Puits sans fond, dont la source ne tarit jamais. « Ceci dit, c'est vrai qu'il n'y a peut-être pas besoin d'autant de précision, n'est-ce pas ? Tu as proposé toi-même de dire des conneries sur le Magister et le gouvernement. » S’il lui tournait le dos, il aurait fait volte-face ; il se contente de redresser vivement la tête, tandis que cette putain de Plume à Papote vient appuyer les propos de la journaliste. Sa mâchoire se serre davantage, et le poing se referme pour la deuxième fois depuis son arrivée. Qu’elle n’ose pas mettre en doute sa loyauté. Il a toujours été fidèle au Magister. L’égarement suite à la mort de Vincent ne compte pas. Ses mots n’étaient pas à – « Peut-être que c'est toi qui est contre le Magister. » Pensées arrêtées en plein vol, quand elle abat sa dernière carte, l’air de celle qui a tout compris. Le cœur qui manque un battement, démesuré, sensation de danger, tout au fond, qu’il ne comprend pas, heureusement rapidement noyée sous la révolte qui s’en suit. Le poing qu’il refermait quelques secondes plus tôt s’abat violemment sur le bureau, le faisant tremblant (au moins, ses doigts ont arrêté de pianoter). « Tu fermes ta gueule, Ollivander. » Le venin qu’il crache, et l’autre face de la lune, sombre et assoiffée de sang. « J’te permets pas de mettre en doute la raison d’ma présence ici. » À bout de souffle, comme une course contre la montre qui n’en est toutefois pas une, ce besoin de se dédouaner de péchés qu’il n’a pourtant jamais commis. Pas à sa connaissance, en tout cas. « Tu crois vraiment qu’j’me serais bougé le cul pour le plaisir de te voir ? » Cette fois-ci, il n’a même pas à feindre le mépris, sa bouche se tord dans un pli de répugnance, et il se rend compte qu’il n’est plus totalement assis. Pas encore debout, le corps penché en avant, le poing qui a frappé toujours vissé sur le bureau, les yeux noirs sur l’insolente. Elle a osé. « Il s’agit pas de propagande. Si tu prends pas ton putain de boulot au sérieux, c’pas mon problème, mais arrête de me faire perdre mon temps. Plus que ça, tu en fais perdre au Magister. Et ça, j’le permets pas. » Quelques millimètres plus haut, s’éloignant définitivement de sa chaise, et c’est limite s’il ne hurle pas. Pas comme s’il s’en rendait compte, toutefois, cerveau branché sur automatique, rendre les coups, un par un, et c’est presque étrange qu’il ne le fasse pas littéralement, comme une dernière once de lucidité qui le retient en arrière. « Tu penses que t’es protégée parce que tu fais partie d’l’Elite ? Quiconque crache sur le Lord se retrouvera avec les autres, et je serai le premier à te démolir si j’en viens à apprendre que tu n’es pas vraiment loyale. » Ça se mélange, dans son crâne, soudainement. Loyauté, vertu qu’il place au-dessus de toute autre, et le plaisir qu’il aurait effectivement à la détruire, peut-être pour des raisons autres que celles qu’il se plait à beugler. Presque sonné, il retombe lourdement sur son siège. Le palpitant qui se calme peu à peu, la main qui se fait plus douce, venant cependant agripper le bord du bureau qu’il a failli exploser. Épuisé, et la tête lancinante, il ferme les yeux, attitude nébuleuse et lunatique qui ne lui ressemble pas tant. Revient se masser les tempes, avec un peu plus de fermeté. « Est-ce qu’on peut faire cette putain d’interview, que j’me casse ? Utilise tout ce que tu veux, j’m’en branle. » Un soupir qui s’échappe de ses lèvres. « J’veux juste que ce soit fait correctement. » Vidé, éclat de colère qui lui colle à la peau, et le discours démesuré qui aurait fait rire aux éclats Gregory Goyle. Bullshit. Pourtant, il est là, peinant à se calmer tout à fait, ne souhaitant que deux choses, bien distinctes l’une de l’autre : partir à toute vitesse, ou écraser sa jolie tête de princesse contre le bureau jusqu’à ce qu’elle supplie pour sa vie. Il va finir par péter un plomb.
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MessageSujet: Re: [Mission] Can't stand it    [Mission] Can't stand it  EmptySam 30 Jan 2016 - 15:09

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Can't stand it

Misery sure loves company
And nobody's ever who they seem to be
05 SEPTEMBRE 2002 ; #Greyss 1


« Quoi ? » demande-t-il et c'est avec un plaisir certain qu'elle lui explique. Ses mains sont fatiguées. Tourner les pages en buvant un café fumant et noir, c'est fatigant, n'est-ce pas ? Ecrire à longueur de journées l'est aussi, pas vrai ? La chroniqueuse a même l'audace de lui présenter les paumes avec, grands ouverts, ses longs doigts fins, et blancs, et doux. Bien loin des mains probablement calleuses et tannées du célèbre batteur, Nyssandra a des mains d'oisive, des mains de princesse de l'Elite. Mais sous la peau blanche et lisse, se cachent des dizaines de trahison, de cœurs violés, d'émotions piétinées pour la gloire d'un autre - pour des intérêts qui ne sont pas les siens. Et ces mains sont fatiguées de ne rien pouvoir faire, de devoir faire ce qu'on leur ordonne, d'être encore la fichue fichue fichue marionnette de quelqu'un.

Pas. Cette. Fois.
Avec toute la mauvaise foi du monde, elle présente ses autres Papotes à Goyle, prétend qu'elles sont moins dociles, plus menteuses (on ne l'accusera pas de mauvaise volonté). Nyssandra n'est pourtant pas comme cette pipeauteuse de Skeeter. Ses Plumes sont bien dressées, bien éduquées à ne cracher que la vérité sur le parchemin. Les tournures ambiguës, les sous-entendus l'air de rien, l'air de rire ; ils sont tous d'elle, ils viennent tous de sa main, de sa verve tranchante et cinglante. « Très bien. » qu'il finit par abdiquer, le roi du Quidditch, face à la Reine de la presse sorcière. Et s'il savait, Gargoyle en serait rassuré, lui qui craint tellement les portraits de la chronique. Car cet article ne sera que de la Papote. Les mots ne seront pas tordus, les phrases ne sont pas ornementées de sous-entendus.

Elle l'écrira.
Mais cet article ne sera jamais de Nyssandra.

Pourtant, la victoire est de courte durée. Trop de sel sur les plaies, Gargoyle se révolte, se rebelle d'un poing abattu qui ébranle le bureau et fait trembler la Papote à en laisser une tache d'encre. Malgré elle, Nyssandra sursaute aussi, et le mouvement la fait reculer quand la confiance se fissure face à une violence avec laquelle elle n'est pas familière. Contre ses doigts, l'aubépine de sa baguette sortie s'échauffe et tremble, fébrile de se défendre avant que ce ne soit sur elle qu'il se défoule. « Tu fermes ta gueule, Ollivander. » Et, pour la première fois depuis le début de leur entrevue, elle le fixe, motus et bouche cousue. Elle le regarde. « J’te permets pas de mettre en doute la raison d’ma présence ici. Tu crois vraiment qu’j’me serais bougé le cul pour le plaisir de te voir ? » Elle veut lui demander s'il pense que la réciproque est vraie, s'il est assez con pour la croire ravie d'accueillir un troll et de le faire passer pour un sorcier de qualité. Mais déjà il reprend - et il la coupe, l'insolent malpoli, comme s'il était le décideur ici. « Il s’agit pas de propagande. Si tu prends pas ton putain de boulot au sérieux, c’pas mon problème, mais arrête de me faire perdre mon temps. Plus que ça, tu en fais perdre au Magister. Et ça, j’le permets pas. » Un rire claque, ponctué d'un rictus moqueur. Gargoyle, est-il devenu la secrétaire du Magister depuis leur dernière rencontre ? « Tu penses que t’es protégée parce que tu fais partie d’l’Elite ? (chut, tais-toi - oui, elle sait) (et Nyssandra ravale une grimace amère, l'ironie de son infernale situation : elle est protégée parce qu'elle est un outil, un moyen encore utile. Parce que s'ils la détruisent, ce sera en servant) Quiconque crache sur le Lord se retrouvera avec les autres, et je serai le premier à te démolir si j’en viens à apprendre que tu n’es pas vraiment loyale. » Goyle a été promu femme du Magister, peut-être sinon ? Doit-elle aussi demander si elle doit se charger de l'article de mariage ? La moquerie lui traverse la cervelle. « Est-ce qu’on peut faire cette putain d’interview, que j’me casse ? Utilise tout ce que tu veux, j’m’en branle. » Et la Papote le note, s'empresse de graver l'assentiment du batteur. On ne l'accusera pas d'avoir mal fait son boulot. C'est tout ce qu'elle veut pour le moment (ça, et emmerder le plus possible ce connard).

« J’veux juste que ce soit fait correctement. » Prudemment, la main est ramenée sur le bureau, sa baguette bien en vue comme un avertissement silencieux. Un aveu de faiblesse, de peur aussi sûrement. La violence qu'il a affichée l'effraye. Pour autant, la princesse est sûre de ses droits et de son pouvoir en son palais. Ici, elle se croit intouchable, toute-puissante maîtresse des réputations. Alors elle le prévient : elle se défendra. Et qui ne la croira pas si elle plaide la légitime défense ? Si elle raconte partout que lui, le guerrier des terrains aériens, s'en est pris à elle, la gamine chérie de la bonne société ?

Pourtant, elle fait mine de réfléchir, de soupeser la proposition. D'envisager la reddition et la collaboration. Une minute. Peut-être deux, comme si la question se posait vraiment et qu'un non s'envisageait. Juste pour le faire patienter, lui qui n'est pas réputé pour ça. Pour lui faire comprendre qu'elle est chez elle, ici. Qu'elle dicte les règles, même si ce n'est que poudre aux yeux car aucun d'eux n'a vraiment prise sur leurs vies. « Bien. » Concède-t-elle avec une brusquerie qui peut passer pour une capitulation d'enfant contrariée. Et Nyssandra lui désigne le fauteuil de la main, qu'il s'installe de nouveau, se mette à l'aise. « Je vais poser les questions et tu n'auras qu'à répondre. » Signe de paix, un sort fait même léviter un café jusqu'à Goyle. « Gregory Goyle. » La Papote danse de nouveau, ballerine expérimentée, sur le parchemin devant elle. « Toi qui es un si fervent défenseur de notre Lord, pourquoi tu n'as pas pris la Marque, mh ? » Le sourire doux se laque d'une innocence un peu écœurante et un sourcil s'arque, aristocratique. « N'est-ce pas un peu ... hypocrite de ne pas servir le Magister ? »

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