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MessageSujet: Détails, que des détails   Détails, que des détails EmptyMer 1 Juil 2015 - 20:07

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Le 1er juillet 2002

Il se serait bien passé de toute cette mascarade.

Cela fait des mois, littéralement, que Blair s'est enfuie. Ça n'a pas été une si grande perte, il a payé dix Gallions initialement pour elle et tout le reste a été dépensé en jolies robes par Vera (quand elle était encore de ce monde), mais la frustration, elle, a été grande. Il a déjà été interrogé à son sujet, suite à cette fuite, sans autre conséquence. Qu'on le convoque à nouveau au Ministère, après tant de temps, uniquement parce que quelques imbéciles ont sans succès tenté d'attaquer Azkaban...
… il est agacé.

Le cuir verni de ses souliers italiens résonne dans l'Atrium du Ministère de la Magie, avant qu'il prenne l'ascenseur pour se rendre au deuxième étage de l'imposant bâtiment souterrain. Sa moue est neutre, mais ses yeux, derrière ses lunettes de vue, sont durs, sévères. Il n'aime pas Azkaban, mais il déteste tout autant le Ministère et ses milliers de bruits, cette cacophonie incessante qui fait siffler ses oreilles. Un regard à sa monte : 9 H 50. À l'heure et même légèrement en avance. La secrétaire du Bureau de Police Magique lui adresse un sourire charmant, avant de lui demander d'une voix de miel ce qu'il désire. « Louis Werner. J'ai rendez-vous à 10 heures avec M. Lestrange. Aramis. » Précision utile, puisque M. Lestrange, Rabastan, travaille également à ce niveau du Ministère. La femme acquiesce d'un signe de tête et écrit rapidement une note, qui s'envole aussitôt pour les bureaux des policiers, avant de ressortir pour fureter dans les autres couloirs du Ministère.

Un homme sort d'un des bureaux de la police magique et le regarde d'abord sans s'y attarder, avant de ralentir et de le saluer. Un signe de tête poli. « Werner. Blackwood. Le profil d'oiseau de proie de Blackwood lui est bien connu. Mangemort comme plusieurs d'entre eux. Son visage s'orne d'un sourire narquois, alors que ses yeux perçants détaillent le violoniste. Un problème avec la justice ? Dommage collatéral de l'opération de libération des rebuts. Les yeux de son collègue se plissent, sa moue se pince. Les renseignements... c'est notre affaire. Qu'est-ce que tu fous à la Brigade ? Un haussement désintéressé des épaules. J'ai réussi à éviter de me coller les sous-fifres. Qui sait, peut-être qu'ainsi, je ne me ferai pas saigner à blanc par une gratte-papier. » C'est au musicien de sourire narquoisement, tandis que le visage de l'autre se décompose lentement, blêmissant jusqu'à laisser uniquement des taches rouges de honte sur ses joues et son cou. L'affaire Hécate Shacklebolt a fait le tour des Mangemorts et il n'y en a pas eu un pour épargner le chef du service du renseignement et contre-renseignement. Lui non plus. « M. Werner, vous êtes attendu au niveau dix, dans la salle d'interrogatoire C. »

Sauvé par la secrétaire.

Un petit clin d’œil amusé à Blackwood et le sorcier reprend l'ascenseur, accédant cette fois au dixième étage. Les salles de cour y sont, mais quelques salles d'interrogatoire également. De quoi être plus confortable que dans le clapier surpeuplé qu'occupe la brigade... Quand il arrive devant la porte de la sale d'interrogatoire C, il est difficile de ne pas y voir Aramis Lestrange, sa haute silhouette postée devant la pièce. Un regard à sa montre. 10 heures. Pile. « Dommage que le Ministère n'ait pas accepté que ça se passe à mon domicile. On aurait été certainement plus confortable. » Les mains se serrent, la remarque est complice.
Déjà, il a réussi à se magasiner un interrogatoire avec un autre Mangemort. À tout prendre, il n'a pas pas perdu, dans cette histoire.


Dernière édition par Louis Werner le Lun 6 Juil 2015 - 4:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Détails, que des détails   Détails, que des détails EmptyLun 6 Juil 2015 - 3:00

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Tu as horreur de ça.
Inutilité. C'est inutile d'enquêter encore sur Werner. Les questions ont été sans cent fois posés, Blair est un de ces animaux traqués. A quoi bon le déranger? « Monsieur Lestrange, est-ce que tout est clair ? », la question fuse, intruse, diffuse. « Monsieur, tout est parfaitement clair. Cependant, je rappelle l'inutilité, l'inefficacité & la perte significative de temps sur cette affaire. », le silence se fait incisif, acide, impossible. « Monsieur Werner ne devrait pas se déplacer pour un dossier qui est depuis longtemps réglé, classé, archivé. », persifles-tu. Ils te font tous perdre ton précieux temps.  Ils t’agacent, t'enflamment. La haine t’entraîne, t’achève. Ils sont inutiles. Tous. Il n'est qu'un subalterne, un stupide stagiaire qui ne connaît pas sa place. Un jour, tu vas les tuer & tout plaquer.

Il pâlit, tentant de s'adoucir. « C-C'est Werner qui a demandé. ». Un soupire. Quel âge à cet homme? « Bien entendu. Un imbécile comme vous ne saurait pas interroger un individu sous Felix Felicis. », la froideur craque, s'étale. Tu redeviens prince des glaces, de tes royaumes d'ivoire & de déboires. Il bafouille des excuses, essaye de te retirer le dossier. « Il m'a demandé, je vais l'interroger & vous ne déplacerez plus jamais mon emploi du temps, est-ce bien clair ? ». « O-Oui. », un murmure, une approbation, la terreur le fait détaler, abandonner. Tu as gagné.

Le dossier s'ouvre, étalant les photographies mouvantes, les détails sans importances. Tu connais ce cas par cœur. Tu sais ce qui s'y cache, ce qu'il dévoile. Tu as connu Blair. La chevelure rousse glisse, elle n'a plus aucun sourire. Animal en cage, voilà, ce qu'elle était, ce qu'elle est. Tu as eu cette discussion des millions de fois. Sous tes doigts glissent les nerfs, les regrets, les envies. Il veut la récupérer. Elle est à lui. Elle sera toujours un peu à lui. Les feuilles claquent, se remettent en ordre, imposent, disposent. Tu descends, jetant un vague grognement à tes collègues. Ton humeur est sale. Ton humeur est toxique, invincible. L'affaire Rowle est plus importante, imminente. Et puis, il y a Nyss. Ton cœur se serre, le prénom massacre, arrache, évente, éventre. La passion est sourde, lourde. La passion t'agresse, t’oppresse. « Faites le descendre dés qu'il arrive, compris ? », lâches-tu d'une voix lente à la secrétaire. Tu n'as rien de charmant, tu brûles de ce nom, traçant magie noire, déboires, histoire. Tu es un peu de ton père  dans chaque pas. Dans tes pulsions enivrantes, dérangeantes, tu es lui.

Les niveaux défilent, te donnent le vertige. Tu ne veux pas l'interroger au milieu des autres, au milieu des imbéciles, des futiles. Il mérite un peu de décence, d'élégance. Il est mangemort. Il est ton égal. Tu attends, le dossier coincé sous le bras. Les yeux fuient, électriques, toxiques. Ils tuent d'un mouvement, d'un regard. Tu es irrité, agacé, passablement agacé. Ça n'a aucun intérêt. « Dommage que le Ministère n'ait pas accepté que ça se passe à mon domicile. On aurait été certainement plus confortable. » , tu le percutes de tes prunelles. Un soupire lasse, lâche. Tu ouvres la porte d'un coup de baguette. « Et autour d'une tasse de thé, tout est toujours plus agréable. », lâches-tu, laconique, serrant sa main, maîtrisant tes muscles qui se raidissent. Tu t'obliges à tolérer le contact. Tu t'obliges à ne pas sentir le dégoût dans chaque fibre de ton corps. Tes yeux s'adoucissent dans le creux des siens. Tu es le complice. Tu avances, le devances, lassé. « Je suis désolé pour le dérangement. Je n'ai pas pu l'éviter. », grinces-tu des dents. Ils passent leur temps à enfiler des perles au bureau sauf quand il s'agit de t'emmerder au maximum. « Si les stagiaires étaient vraiment qualifiés pour faire le travail qu'on leur demande correctement, tout se passerait pour le mieux. », lâches-tu dans ce mélange sucré-salé d'amertume & d'enclume collés au cœur, aux moindres de tes odeurs. L'écume revient te lécher. Tu revois Shacklebot, ne se sentant plus pisser à chaque pas. Ils ne savent plus filer droit & se soumettre aux lois.  « Mais c'est tellement plus amusant de me foutre des boulets aux pieds. », la fureur détonne, étonne. Tu as la colère imbécile, pas fragile, qui marche sur un fil. Tu as juste tellement de colère.

« Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse. On va aller vite. », grognes-tu d'une voix lente, t'imposant le contrôle, les émotions en muselière. Tu dois le libérer vite. Vous devez éviter  ce genre de jeu sans queue ni tête. Tu n'es pas là pour l'emmerder lui. Il n'est pas coupable de chaque lames, larmes. « Monsieur Werner, pouvez-vous me parler du rebut n°432254 ? ». Ton professionnel, tu as l'habitude de ses jeux de dupe. Tu as l'habitude de ses plaisirs acides, toxiques. Tu connais les règles, les enjeux. Et pourtant, ton ventre se tord. Blair, derrière un numéro, Blair, bête effarouchée, enfant brisée. Depuis quand êtes-vous tombés si bas ?

Fixe. Tu gardes le regard fixe.
Tu te glaces. Il peut pourtant encore te deviner, te regarder. Tout t'agace, te crevasse dans cette organisation déplorable, facilement améliorable. Et la colère flirte, s'agite. Tu as juste envie de jouer à la vipère.  
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MessageSujet: Re: Détails, que des détails   Détails, que des détails EmptyMar 7 Juil 2015 - 5:12

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Aramis est tendu. Louis n'est pas aussi physionomiste que d'autres, mais son contrôle de ses émotions le rend plus sensible à celles des autres, les appréhendant pour mieux y réagir. La poignée de main est raide, protocolaire, et même si le regard semble moins dur, tout le reste de son corps le trahit. « Et autour d'une tasse de thé, tout est toujours plus agréable. »

Les mains se lâchent; soulagement pour les deux hommes. Lui-même n'apprécie pas plus que nécessaire les contacts physiques, mais il y a un décorum à maintenir, un jeu à jouer. « Je suis désolé pour le dérangement. Je n'ai pas pu l'éviter. Un haussement désintéressé des épaules comme réponse. Si les stagiaires étaient vraiment qualifiés pour faire le travail qu'on leur demande correctement, tout se passerait pour le mieux. Mais c'est tellement plus amusant de me foutre des boulets aux pieds. » Le Werner se laisse aller d'un petit haussement d'un sourcil, surpris de toute cette colère.
Bon sang. Il est content de ne pas travailler au Ministère, parce que comme qui dirait dans la douce langue de Shakespeare, it seems like a real pain in the ass. Et pas qu'un peu. Ambiance Nimbus rentré les branches en premier.

Les deux hommes entrent dans la salle d'interrogatoire, meublée simplement. Un d'un côté, l'autre en face, le dossier les séparant. « Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse. On va aller vite. Tant mieux. Il ne prononce pas ces mots, mais il le pense nettement. Il a autant envie d'être là que Lestrange et c'est bien parce qu'il y est obligé qu'il s'est déplacé. S'il avait su que les ordres du Maître de se procurer un rebut allaient se changer en l'ordre de subir encore et toujours les mêmes questions... Monsieur Werner, pouvez-vous me parler du rebut n°432254 ? »

Il n'a jamais utilisé ce numéro – n'a jamais utiliser cela pour déposséder Blair de tout ce qu'elle avait. C'était important que lui rappeler qu'elle était quelqu'un tout en n'étant rien, tout en ne possédant rien.

L'homme sort ses cigarettes de la poche intérieure de son veston (bleu vif, son préféré), en place une entre ses lèvres et l'allume du bout de sa baguette. Du paquet est également sorti un mini cendrier de voyage. Il n'en propose pas à Aramis. Pas son genre. « Blair Hughes. 1 m 76, un peu plus de 55 kilos. Rousse, taches de rousseur, très jolie. Seize ans, née le 1er avril. Poufsouffle... » L'expression peut paraître rêveuse, légèrement pensive, mais la voix reste froide et calme, énonçant ces faits qu'il connaît par cœur. Comment ne pourrait-il pas ? Blair est à lui. Elle lui appartient. Petit singe savant, boîte à musique enchantée, automate, poupée vivante; il l'a habillée, de jolies robes de soies, a fait coiffer ses cheveux, lui a fait reprendre le poids perdu à Azkaban et rattraper les centimètres en retard dans sa croissance. Il l'a hébergé, l'a nourrie, l'a instruite, l'a punie. Il a payé pour elle. Ses yeux sombres observent ses ongles parfaitement coupés, propres, avant de revenir sur Aramis, dont la froideur est aussi nette que la sienne. Plus, même. Collègues, mais pas amis. Les amitiés franches ne courent pas, au sein des Mangemorts. Il y a trop à perdre. « Une pipelette à la langue trop bien pendue. Revêche, au début, puis obéissante. Un certain talent pour la musique, malgré une incapacité à progresser significativement tout à fait imputable à son sang souillé. »

Il n'a pas honte. Devrait-il ? Il laisse la fumée de la cigarette l'envelopper, dépose les cendres dans son cendrier avant de tirer une autre bouffée. Les yeux intelligents et calmes observent Aramis, soutiennent son regard de glace. Il est tellement raide, tellement crispé – cela ne lui plaît pas. Qui a l'avantage, dans cette situation ? « Ai-je dérogé d'un seul mot, depuis ma précédente déclaration ? »

Non.
La réponse est non.

Il a répondu la même chose, au mot près.
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MessageSujet: Re: Détails, que des détails   Détails, que des détails EmptyMar 14 Juil 2015 - 19:44

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Jeux de dupe. Tout n'est que jeux lourd, jeux de sourds.
Les muscles se tendent, la froideur s'amorce, t'écorche. L'hiver est là, accroché à vos lèvres. Il souffles tes rêves. Il souffle les larmes. Il t'arme. Le petit garçon s'en est allé, pétrifié dans ses cauchemars. Tu n'es pas un trouillard, tu n'as plus peur du noir. Werner se désintéresse, n'en a pas grand chose à faire. Au final, toi aussi. Tu te perds dans ta haine des protocoles, dans ta fureur du temps perdu, abattu pour des inutilités, des imbécillités. Il sort les cigarettes, attirant tes yeux bleus dans un geste volontaire. Tu  fronces les sourcils. Il en place une entre ses lèvres, l'embrasant du bout de sa baguette. Le cendrier est sorti. Tout Werner, une pointe de classe pour éviter la casse. Un sourire s'égare dans tes yeux sans atteindre tes lèvres.

Il n'est pas vraiment ton ami. Tu apprécies ses manières, son soucis pour l'ordre. Les cadres sont posées, imposées. Les apparences sont tirées à quatre épingles, soigneusement dressées, drapées. Il fait partis de ses façades efficaces & perspicaces que tu tolères, autorises. Tu tiques un peu plus aux femmes qui se courbent à ses bras, sous ses doigts. Tu n'as jamais été de ses girouettes qui s'entêtent dès qu'une femme les lasse. Tu les as toutes évitées. Tu les as toutes méprisés. Au fond, une promesse te saigne à blanc ; Plus jamais. Jusqu'à elle. Ton ventre se tord, les nuits sont douces. Tu t'endors enroulé à elle, le nez dans son cou, bercé par son souffle. Elle est là. Elle ne te quittera pas. Tu considères le manque de fidélité de Werner comme un défaut handicapant, particulièrement agaçant.

« Blair Hughes. 1 m 76, un peu plus de 55 kilos. Rousse, taches de rousseur, très jolie. Seize ans, née le 1er avril. Poufsouffle... » , la voix est calme, froide, ne laissant pas de rêves, ni de désirs. Tu observes la plume vagabonder au fil des phrases. Elle ne s'attarde pas, suivant la voix de Werner. Blair, il n'a pas tord, elle reste jolie. Il l'a bien & mal traité. Elle a pris du poids, elle a repris de ses couleurs mais le prix est là, cinglant, épuisant. « Une pipelette à la langue trop bien pendue. Revêche, au début, puis obéissante. Un certain talent pour la musique, malgré une incapacité à progresser significativement tout à fait imputable à son sang souillé. » , tes yeux le percent, le transpercent. La remarque court sur ta langue, elle est acide, ronflant d'une blessure facile, factice. Tu ne résistes pas ; Tu cèdes. « On pourrait parler de votre sang, également. », sang-mêlé purifiée, il se targue de vouloir entrer parmi les familles sacrées, sacralisées. Un frisson, les Werner ne sont pas égaux face aux Lestrange ou encore aux Greengass. « Et de votre incapacité à progresser en potions ou en botanique, mh. », la remarque fait tâche, l’entache. Le dossier scolaire s'étale sous tes yeux. Tu as été jusqu'à débusquer les moindres défauts, le moindre étau. Perfectionniste, le travail reste fait dans un soin précis, exquis. « Qu'auriez-vous à répondre à cela ?, laisses-tu planer, sans possibilité d'esquiver. Tu n'as jamais fait un secret de détester les rebuts. Tu n'as jamais jeter qu'un mépris profond pour leur propriétaires. Tu n'as jamais été pour l'esclavage. Tu n'as jamais toléré les vices de cette époque. Il paraît que c'est la question qu'on vous pose souvent. », crisses-tu, désintéressé par son cas. Il faut balayer devant sa porte avant d'accuser les sangs souillés. Bien entendu, ta tendresse pour Blair n'y est pas étrangère.

La fumée l'enveloppe, faisant d'elle un cocon protecteur pour son soupirant élégant. D'un geste mécanique, il pose la cendre dans le cendrier. « Vous avez de la chance qu'on préfère rôtir les prisonniers qu'installer un détecteur de fumée dans cette partie du ministère. », lâches-tu dans une légèreté calculée.   Tout pourrait être innocent entre tes lèvres si tout ne soufflait pas froideur. Tu penses bien plus qu'on ne voudrait le penser. « Et que je ne fasse pas un affront de ne pas m'en avoir proposé. », glisses-tu dans un sourire taquin, un peu trop malin. Tu ne lui en veux pas. Ils sont peu à savoir que tu fumes. C'est ton seul vice.

« Ai-je dérogé d'un seul mot, depuis ma précédente déclaration ? »
«  Je n'ai pas lu votre précédente déclaration. », confesses-tu, te détendant lentement, prudemment. Tu préfères avoir les réactions à chaud & poser les même questions. Tu préfères regarder tes victimes se débattre plutôt que leur offrir les même bêtises faciles. « Vous connaissant, tout doit être le même au mot près. », tu ne t'inquiètes pas, ce n'est qu'un entretien de routine. « Avez-vous eu des relations intimes avec Blair ? », le prénom t'écorche la bouche & t'arrache un frisson de dégoût. Il a un peu plus de goût pour se taper une enfant. « Question habituelle. », lâches-tu dans un haussement d'épaules comme pour t'excuser de l'impolitesse, du manque de délicatesse. Beaucoup se tapent leur rebuts. Tu n'en comprends pas l'utilité, les jugeant pour leur futilité.   
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MessageSujet: Re: Détails, que des détails   Détails, que des détails EmptyLun 9 Nov 2015 - 4:31

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« On pourrait parler de votre sang, également. Et de votre incapacité à progresser en potions ou en botanique, mh. » Pas un cillement, quand il mentionne son sang (encore moins quand il commente les deux lacunes majeures de son dossier scolaire). Il a l'habitude des railleries, l'habitude des sang purs. L'habitude des doutes. Tous savent ce qu'il en est, ce qu'il en a été des nombreuses familles non admises dans les Vingt-huit sacrées, des scandales avérés suite au dévoilement de cette liste. Il n'y a pas lieu de revenir là-dessus, sauf au moment où le Maître clamera que oui, les Werner sont bel et bien de sang pur, et que l'erreur de les écarter de la liste est effacée.
En échange, il veut bien proposer quelques familles à destituer. En toute modestie.
« Qu'auriez-vous à répondre à cela ? Il paraît que c'est la question qu'on vous pose souvent. Je n'ai jamais manifesté d'intérêt pour celles-ci. » Une nuance qu'il a toujours soutenue; un dossier scolaire qui n'a rien pour se vanter, mais dont il n'a jamais rougi, porté par ses choix. À quoi bon se spécialiser dans la botanique ou les potions, quand on peut tout se procurer moyennant Gallions sonnant ? À quoi bon s'abîmer les doigts sur ces arts médiocres si c'est pour gâcher ses mains lorsqu'il est temps de se pencher sur son véritable talent ? Les potions, il les laisse à Dorian Selwyn, à Eithne Ollivander, à tous ces maîtres d'un art autre que le sien.

« Vous avez de la chance qu'on préfère rôtir les prisonniers qu'installer un détecteur de fumée dans cette partie du ministère. Et que je ne fasse pas un affront de ne pas m'en avoir proposé. » Le sourire se fait malicieux, en réponse à la remarque d'Aramis. En effet, il ne lui en a pas proposé. Aramis Lestrange, si droit Aramis, si sans failles Aramis, fume, donc. C'est nouveau. C'est inattendu. C'est quelque chose qu'il retiendra. «  Je n'ai pas lu votre précédente déclaration. Vous connaissant, tout doit être le même au mot près. » Qu'il n'en doute pas. Seulement, être encore ici a de quoi irriter le plus pieux des sorciers. Surtout face à ce mur de froideur qu'est Aramis, encore plus froid qu'à son habitude, surtout. « Avez-vous eu des relations intimes avec Blair ? Question habituelle.  Non. Qu'est-ce qu'il y a à ajouter à ce simple mot, lâché froidement, comme insulté qu'on ose lui poser à nouveau cette question qui est autant une insulte à son intelligence qu'à tout le reste ? J'ai plusieurs vices, mais la pédophilie n'en fait pas partie. » Sans parler de l'idée de coucher avec un déchet. Blair était peut-être joliment habillée, joliment coiffée, elle n'en restait pas moins une sous-sorcière. La seule idée d'avoir été infidèle à Vera pour ça suffit à le dégoûter (et pourtant, tous savent que d'autres le font, au sein des Mangemorts, même, les non-dits voyageant bien plus vite que les aveux). « Aucun de mes invités non plus, lors des soirées organisées à ma demeure. Je sais que certains se sont vus retirer la garde de leur rebut, suite à certains scandales de prostitution, et je trouve cela tout aussi honteux que répugnant. » Garant autant de son intégrité que de celle de ses invités. Jamais on ne prendra un Werner à salir sa réputation, d'une façon ou d'une autre. L'incarcération de Rigel, si honteuse jadis, est désormais une victoire de guerre. Il ne sera certainement pas celui qui apportera l'opprobre sur son nom.

« Vous ne possédiez pas de rebut vous-même, si je ne m'abuse. Il y a presque de la jalousie, dans cette remarque glissée entre deux bouffées de cigarette. Lui y a été forcé, obligé, si jeune Mangemort certes affilié à une des réelles fidèles du Seigneur des Ténèbres, mais néanmoins à la Marque encore brûlante de nouveauté. Puis-je vous demander pourquoi ? Par simple curiosité. » Parce que bien sûr, il aurait pu en prendre un tout de même. Par simple désir de s'adjoindre un animal à dresser, à frapper, à blesser, quelque chose à avilir pour une somme ridicule. Plusieurs l'ont fait, après tout.
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