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sujet; (nyss) buried in water |
| ❝burried in water❞ 7:32pm, cimetièreAugustus résonne dans le manoir, les décombres d’une famille. Son prénom qu’elle emploie, dans sa totalité, à marquer le mépris, à cracher l’abandon. Il tolère ses écarts de conduite, l’impolitesse dans laquelle elle se drape. Et les mots qui cognent, cette brutalité verbale qu’elle a acquise des années plus tôt. Hera. L’enfant d’une morte, l’enfant de celle dont l’anniversaire se célèbre aujourd’hui. Rookwood apparaît à la porte du salon, fier sorcier qui pourtant porte les ruines du passé. Un jour qu’il aimerait oublier. Incapable. La date qui rugit dans sa caboche, ne lui laisse pas le choix. Célébrer la mort. « Je ne veux pas rester longtemps, on y va, tu déposes tes fleurs et je repars immédiatement au Ministère » Elle hoche la tête, princesse abandonnée, à essuyer quelques larmes pour qu’il ne les voie pas. Trop tard. Il sait. Chacun sait. Il tend sa main, l’invite à la prendre, et c’est le contact brutal du corps contre le sien, de la poupée déracinée qui laisse voguer ses sentiments. « Pourquoi tu ne l’as pas sauvé ?... pourquoi… » Les mêmes mots répétés pendant de longues secondes. Le torse cogné de petits poings assassins. Augustus ne possède aucune réponse, pas un mot, pas même une excuse. La sœur est morte, pendue un matin. Le chêne qu’il a fait abattre. L’image revient souvent, d’un son surtout, le balancement, grincement de la corde contre le bois. Désagréable sensation. Au frisson d’une mort trop proche. Aucun besoin de transplaner, d’user de la magie pour quelques pas. Cimetière qui se trouve à l’extérieur du village, rejeté plus loin. Sa main qu’il tend et Hera qui l’a prend. Elle semble n’être qu’une enfant. Et souvent, il oublie son âge, oublie ce qu’elle a subi. Les changements. Le vent cingle le visage, d’un manteau qu’il ressert doucement contre lui. Un regard porté vers sa nièce, elle qui avance au devant à présent. Main lâchée. Cortège funèbre. Les grilles se dressent, menacent les visiteurs. Augustus jure de voir des créatures de pierre s’animer. Possibles gardiens des tombes. Un regard, mais pas une menace et il met un pied sur la terre morte. Il met un temps avant de rejoindre la tombe, comme si il ne connaissait plus le chemin, l’emplacement. Cimetière de petite taille, pour un village, pour quelques vies passées au trépas. Rookwood s’égare de sa destination, chaloupe entre les pierres. Toujours plus loin. S’éloigner. Il refuse d’aller sur la tombe de la sœur, de réveiller les émotions, de faire battre le cœur, puis la haine. D’elle qui l’a abandonné. Miséreux sans personne. Une enfant pour unique consolation. Un cadeau empoisonné. Il arrive devant la tombe, l’inscription d’un prénom qu’il prononce tout doucement. Une prière. Un silence. Hera a déposé les fleurs, des blanches et des bleues. Leur nom qu’il ne connaît pas, ne se préoccupe pas de ça. Fanées demain. Lui se retire d’un pas, laisse l’enfant pleurer l’absence de sa mère. C’est une présence qu’il note. Un changement infime. La sensation désagréable d’un regard qui est porté sur lui. Bouillant. Il ne se retourne pas immédiatement, conscient du danger. Sa main effleure l’épaule de sa nièce. Un simple geste, un code établi et elle prend la fuite. Ne reste que lui et… elle. D’un geste il fait face. Baguette en main, prêt à se défendre. Des mois maintenant qu’il n’a affronté personne, user de magie à titre d’attaque ou de défense. Rouillé. Le sort est à moitié prononcé mais il fait dévier la baguette vers le sol. Annulation de ce qu’il a conjuré. Flammes noires qui crachent sur la boue. « Mademoiselle Ollivander » La surprise d’une présence qu’il n’espérait pas. Ollivander, l’arme, l’empathe, la belle, la fouineuse. Les doigts se resserrent autour de la baguette. C’est une colère, une haine à chaque instant qu’il l’a voit. Elle l’enfant adorée de tous. « Vous ne devriez pas être à choisir votre prochaine robe pour un quelconque événement futile, eux qui vous plaisent tant ? » Crachats puérils. Une attaque basse, si éloignée des sarcasmes dont il fait preuve. Nyssandra qu’il n’a pas convoqué. Il se demande ce qu’elle fait ici, espère que ce n’est qu’un heureux hasard. « Vous faites une piètre espionne » La peur que ce soit la vérité, qu’elle ait été dans ses traces depuis le début. A voir le glorieux anéanti pour une morte.
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| buried in water
I lost my pawns, my knight, my rook, my bishop, and even my queen. But, it's not checkmate, just yet. 27 SEPTEMBRE 2002 ; Augustus & Nyssandra #1Quand les flammes vrombissent jusqu'à s'écraser à ses pieds, c'est la peur qui la tire d'un pas en arrière dans un sursaut, et les dents s'enfoncent, percent la pulpe rose d'une lèvre, assassinant un couinement effrayé. Le suivre. Vraiment, quelle idée. Elle regrette déjà l'élan qui l'a poussée à le faire et entre ses côtes, derrière l'air impassible qu'elle affecte, le coeur continue de s'affoler, de trembler. ( un instant, elle a cru crever sous les flammes noires) Et pourtant, il n'est pas question d'avouer la crainte ou même de la montrer. Alors elle s'avance. Deux pas comme une provocation puérile. La baguette toujours rangée comme une bravade stupide. Lui et elle savent que le rapport des forces est déséquilibré, qu'il l'a toujours été : il pourrait la tuer sans effort, piètre sorcière qu'elle est. Tout est toujours question d'apparence. Avec Nyssandra, tout a toujours été question d'apparence.Les masques ne se retirent jamais, pas même une fois les projecteurs dirigés ailleurs. « Mademoiselle Ollivander. » Un geste de la tête s'esquisse à moitié, en demie-reconnaissance qui se veut plus insultante qu'une indifférence. « Rookwood. » Pas un monsieur pour habiller de politesse le nom, donner des airs de respect à la colère. Pour elle, il n'est que Rookwood. L'impureté de son nom le définit, la folie de sa lignée le trace, les cruautés le caractérisent. Il n'est que synonyme de ses cauchemars et de ses horreurs. Alors Nyssandra ne lui offrira pas les honneurs d'une Etiquette qui ne régit une société dont il ne fait pas partie. Dont il ne fera jamais partie. Elle n'accepte pas le monstre dans son univers, dans sa vie. « Vous ne devriez pas être à choisir votre prochaine robe pour un quelconque événement futile, eux qui vous plaisent tant ? » Le rire est brisé, explosé de sarcasmes. Il sonne comme une cloche fêlée, il grince d'une ironie acide, de moqueries amères. Nyssandra sait les volontés des Rookwood à s'élever parmi les grands, à gagner la bonne société. A être acceptés. Augustus, lui-même, ne porte-t-il pas la Marque des Mangemorts ? Ne prône-t-il pas la pureté, lui au sang sali par l'absence de magie ? Collectionneuse d'aveux sentimentaux, elle souvient de ce que l'empathie, alors libre, a frôlé, touché. Elle ne croit pas que les émotions aient changé depuis cette danse qu'elle lui a accordée autrefois puisqu'au fond, les situations demeurent. « Et pourtant, vous aimeriez tant que votre nom s'inscrive naturellement parmi les invités. Lequel de nous deux est le plus vain ? » La tête se penche sur le côté, envoyant les mèches brunes couler sur l'épaule fine, et deux grands iris fauves le fixent avec un dédain qui cache mal le mélange de rancoeur et de peur propres aux proies acculées, trop souvent malmenées. « Dois-je vous faire parvenir une invitation ? ... vous savez, comme une faveur. » Et les rôles s'inversent, ou du moins, elle veut croire qu'elle prend l'ascendant. Sous les certitudes qu'elle affiche, elle espère toucher du doigt une fierté piétinée par le manque de lauriers. Prenant garde à ne pas poser le pied dans la boue, elle esquisse un pas de plus. Pour marquer l'assurance. Se donner un peu d'une confiance qu'elle n'a pas vraiment. « Vous faites une piètre espionne. » Le don enchaîné, elle ne sent pas la peur, la crainte du secret échappé. Le regard capte le nom gravé sur le pierre, déjà rencontré dans les recherches qu'elle a menées. Mais l'Ollivander ne réalise pas qu'elle est sur une piste, littéralement. « Si c'était le cas, vous feriez un piètre recruteur, n'est-ce pas ? » La question claque en contre-attaque, sous-entend le contraire de la vérité et repousse les évidences. Bien sûr qu'elle l'espionne. Que ferait-elle dans cette boue et cette nature peu élégante ? Nyssandra Ollivander n'est faite que pour les lieux à la mode et les soirées, n'est-ce pas ? On ne lui connait pas d'autre décor que l'Elite. Et quand elle pose sa question, elle adopte jusqu'aux tons qu'on trouve dans les salons de thé huppés : « S'est-elle tuée pour vous fuir ? » L'officiel la dit suicidée, pendue à un arbre. L'information se trouvait entre deux nouvelles d'un journal déniché dans les archives. « Vous regrettez sûrement de ne pas l'avoir tuée vous-même. » Le constat glisse, la conclusion s'impose. Il n'est qu'un monstre à ses yeux, le synonyme de ses douleurs et de ses peurs. « Vous auriez dû lui laver la cervelle à elle aussi. » Suggère-t-elle, ignorante du sort auquel elle a condamné son propre frère.
Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 4 Oct 2015 - 10:07, édité 1 fois |
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| ❝burried in water❞ 7:32pm, cimetière« Rookwood » Le prénom est jeté, dégueulé, gercé sur les lèvres telle une infamie. Rature que présente cette famille, un arbre pourri, les racines flétries. Ils ne sont plus rien les Rookwood, n’ont jamais été de grandiloquentes personnes. Fruit mort. avant… avant, ils jouissaient d’un titre, de terres plus grande, d’autres choses qu’une maison tombant en ruine. Un manoir qu’ils prétendent, mais ce n’est plus rien. Des pierres grisonnantes, rongées, pas de quoi restaurer l’habitation. Alors tout tient par l’usage de quelques sorts, pour maintenir l’apparence. C’est ça le but du jeu. Les apparences. Croire que lui aussi est un grand, appartient à leur monde alors qu’il n’est qu’un misérable, un parvenu qui tente de se hisser toujours plus haut. Glissade à chaque tentative. Il est là Rookwood, la marque au bras, reconnu par le Lord ! Et ensuite ? Rien de plus. Son nom suscite toujours le mépris, on rit sur son passage. Ils tremblent probablement, mais au fond, ils savent que l’immunité est possédée, qu’il ne peut rien contre eux. Démuni. Obligé d’accepter les sarcasmes et les pièges tendus. Les lèvres tiquent d’une nervosité qu’il ne parvient pas à cacher. Les traits du visage plus durs lorsqu’elle évoque une invitation, ces soirées où son nom figure toujours en dernier sur la liste. Celui qu’on ne souhaite ps inviter, mais le carton est envoyé par courtoisie, à l’espoir qu’il ne vienne pas. « Prenez simplement garde à la coupe que vous choisirez » C’est tout ce qu’il peut se permettre, des menaces vaines, des mots sans aucun impact. Empoisonner une figure de l’Elite. Réduire à néant une arme potentielle. Ça serait une erreur, de quoi lui couter son âme. Pas sa vie mais bien ça, son âme. Offert aux détraqueurs, charogne pour leur plaisir. Un frisson court à l’échine lorsqu’il repense à ces créatures. Clignements des yeux trop rapides. Des souvenirs qu’il chasse de son esprit. Il reste droit, fier statue alors qu’elle avance vers lui. Princesse qui ne peut tolérer de mettre une chaussure dans la boue. « Vous n’espionnez pas, incapable de suivre une piste. C’est votre nom qui est convoité, votre capacité à comprendre ce qui vous environne » Mauvais recruteur. Souvent il se demande si elle est réellement utile, si tout cela mène quelque part. Peut-être est-ce la crainte qui entre en jeu, que l’empathie se retourne contre lui, qu’elle soit capable de tout lire, tout explorer dans sa caboche aux barrières anéanties. De ça, personne n’en sait rien. Un mensonge. Une peur qu’il entretient. Grand occlumens. Du passé. Des miettes maintenant. Condamné à emprunter aux moldus de quoi protéger son esprit. Dérober leurs méthodes. Qu’il est pitoyable Rookwood. Sorcier à la dérive, là, présenté dans son costume, à croire qu’il n’est pas ce misérable rampant. La baguette est rangée, pour le bien de la langue de vipère. Les poings se resserrent doucement à la mention de la sœur, de ces atrocités qu’elle prononce. Evidemment, c’est aisé d’attaquer le nom d’une morte, de revenir là-dessus, de lui cracher au visage qu’il n’est qu’un monstre. Les poings sont défaits, mais les doigts tremblent, à l’envie d’égorger, de maintenir le cou de cygne, qu’elle se taise. Un pas qu’il fait en avant, bouscule tous les codes, la distance à respecter et autre qu’il laisse aux petits rois. « Mademoiselle Ollivander, votre monde se résume à deux visions, le bien et le mal. L’élite et la crasse » Juste milieu qui ne prend jamais vie. Des âmes noir ou blanches. Et les grise dans l’équation ? Mais elle attaque encore, siffle ses sarcasmes. Regrette t-il de ne pas l’avoir tué, de ne pas lui avoir vider la cervelle. Augustus ne peut pas contrôler ce qui tempête au regard, d’un chaos d’émotions. Il se retient de ne pas avancer, ni même de reculer par sécurité. « Je regrette uniquement votre bêtise, ces paroles vides, aisées » L’intonation perd la neutralité. Le froid, la colère. « Ce n’est pas ici qu’il faut frapper… » Il lui donne les clés, de quoi cogner, dévoiler la vérité. Parler de la sœur n’affecte pas. C’est l’esprit qu’il faut saccager, là-dedans qu’il faut y poser ses doigts et démêler. Et c’est peut-être ce qu’il souhaiterait, que quelqu’un lui arrache tout ça, ce foutoir qui geint en permanence. « Vous ne faites que saccager la mémoire d’une personne qui vous est inconnue » Il contourne la tombe, une main posée dessus, à marquer l’appartenance. « Elle est morte à cause de gens comme vous… vous qui êtes des affamés, à toujours souhaiter la chute de votre prochain » Cette fois il ne ment pas. Sœur décomposée car incapable de subir les moqueries, petite qu’il n’a pas su protéger des infâmes.
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