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sujet; Sparkling night [Alec] |
| Un soleil blanc éclatant trônait en maître au milieu d'un ciel d'été. Il dégageait une lumière si vive, si radieuse, qu'elle en était presque douloureuse. Keziah ferma alors les yeux. Il tendit son visage vers le ciel et inspira une grande bouffée d'air chargée des odeurs printannières de pollen et de terre chauffée. Un léger sourire vint dessiner le contour de ses lèvres. La quiétude qu'il ressentait conférait à l'instant une lenteur irréelle. Il n’y avait pas un souffle de vent dans le parc légèrement vallonné où il se tenait. Les rosiers proprement taillés qui longeaient les allés de castine étaient parfaitement immobiles. Le temps semblait avoir suspendu son cours et rien ne semblait pouvoir altérer la tranquillité sereine flottant sur les lieux. Il ne savait pas pourquoi il était là, ni quel était cet endroit à proprement parler, mais cela n'avait pas la moindre importance. Il se sentait bien. Si bien et tellement en paix, enveloppé par la chaleur du soleil. « Keziah, » soupira une voix à son oreille. Et son cœur qu'il sentit soudain déborder de joie. Le sourire accroché à ses lèvres devint un ouragan qui lui fit faire volte-face pour se retrouver nez à nez avec ses yeux. Ces grands yeux verts qu'il avait aimé dès le premier instant. « Tu es là, » dit-il simplement, d'une voix amoureuse un peu bêta. Elle lui sourit. Ses mains se posèrent sur sa poitrine tandis qu'elle se dressait sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres.
Quand il rouvrit les yeux, le jardin avait disparu. Il se tenait seul au milieu d'un couloir sombre et lugubre, des portes de cellules alignées froidement contre le mur. Il faisait très froid soudain. Il n’y avait plus de soleil, de roses blanches ni même d’herbe fraîche. Seulement ce froid cruel qui le fit grelotter jusqu’aux os avant qu'il ne remarque une silhouette recroquevillée à même le sol, qui gémissait doucement dans la pénombre. « Vic ? » Sa voix se perdit en ricochets contre les murs. Il s'approcha prudemment, appelant à nouveau, les battements de son cœur s’accélérant dans sa poitrine. « Victoria ? » La silhouette se figea. Il la voyait maintenant, une toile de jute miteuse sur les épaules, ses cheveux noirs tombant devant son visage et, par Merlin, les ecchymoses et les meurtrissures sur ses jambes et ses bras nus. Mais l'horreur ne s'empara vraiment de lui que quand elle releva la tête et tendit une main écorchée vers lui. Ils lui avaient crevé les yeux. Les yeux de sa femme. « Aide... moi. »
_ NON !!
Il se redressa brusquement, la respiration saccadée, la peur grouillant sous sa peau moite comme des ouvrières dans une fourmilière. Ses yeux mirent un moment à s'habituer à l'obscurité. La faible lueur rougeâtre provenant de la cheminée suffisait à peine à dessiner autour de lui les contours d'un mobilier qui ne lui était pas familier, et il se rendit soudain compte qu'il n'avait aucune idée d'où il se trouvait. Il n'était pas chez lui. Cette certitude s'accompagna d'un grognement, et Keziah se remit alors en position assise sur le vieux canapé défoncé où il s'était endormi.
Bien sûr que non il n'était pas chez lui. Cela faisait quelques jours maintenant qu'il squattait cette vieille cabane de chasseur perdue au milieu d'une clairière autour de laquelle s'étendait une forêt à perte de vue. Keziah laissa échapper un soupire et passa une main sur sa nuque pour essuyer la sueur froide qui y perlait encore. Dehors, la nuit était déjà bien avancée et une pluie battante martelait les carreaux des fenêtres. Le feu brûlant dans la cheminée était en train de mourir et il se décida à se relever pour aller jeter deux nouvelles bûches dans l'âtre. Sur le chemin du retour, son regard fut attiré par les quelques exemplaires de la Gazette du Sorcier qui traînaient sur la table branlante de l'entrée. À la une de l'un d'eux, une version papier de lui-même lui souriait innocemment alors que des lettres capitales titraient : LA FOLIE D'UN GÉNIE DE NOTRE TEMPS. Keziah esquissa une grimace. Ils n'auraient pas tardés à lui mettre sur le dos la responsabilité de la mort des enfants nés-moldus... Une manière habile pour le gouvernement de se dédouaner auprès de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers d'un mal qu'ils avaient pourtant eux-même créé. Et auquel il avait collaboré.
Le blondin chassa cette pensée dérangeante en agrippant brusquement le journal, qu'il froissa en une boule compacte avant de la jeter dans le feu. Ressasser le passé n'y changerait rien. Ce qui était fait était fait. Il reporta plutôt son attention sur un prospectus qu'il avait ramené de sa dernière virée clandestine dans les quartiers malfamés du Londres sorcier. L'affichette vantait les mérites d'un cabaret moldu où, selon leurs dires, leurs danseuses enflammées et leurs magiciens de l'extrême sauraient lui faire passer une soirée inoubliable. Keziah était pourtant plus intéressé par le nom qu'il avait griffonné dans un coin. Alec Donovan. Il avait eu du mal à retrouver la trace du contrebandier, ce n'était pas un homme facile à trouver, mais il avait fini par mettre la main sur un de ses collaborateurs, qui à force de quelques verres dans le nez, avait lui fini par lui apprendre qu'il trouverait peut-être Donovan là-bas. Pour l'instant, l'entreprise n'avait guère était courronée de succès. Par deux fois qu'il y avait mis les pieds, Keziah n'avait pas vu l'ombre du bonhomme, mais il ne désespérait pas. Pas encore. Alec Donovan avait eu la mauvaise idée de s'interposer dans les affaires des forains sorciers et, qu'il en ait eu conscience ou non, Keziah avait été chargé par son ancienne famille de démêler cette histoire. Un bien pour un bien, lui avait soufflé Cesare en posant une main sur son épaule, son sourire carnassier se devinant dans le timbre de sa voix. Redeviens celui que tu aurai dû être.
C'est ainsi que Keziah transplana de sa retraite isolée au faubourgs fourmillant de Londres, du silence d'une lande glacée au brouhaha festif et étouffant d'un salon rococo où se jouait chaque soir la comédie des sourires et des ronds de jambe courtois. Sur la scène, les danseuses se donnaient corps et âme au spectacle, leurs costumes aux teintes chaudes contrastant avec l'éclairage froid qui tombait sur elles. Il ne leur accorda pourtant qu'un regard distrait avant de se diriger vers le bar. S'il devait encore passer une soirée comme les précédentes, autant le faire avec de l'alcool dans le sang. Il aurait peut-être moins l'impression de perdre son temps... |
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| Il contemplait la scène sans la voir, méprisant les danses 'flamboyantes', n'accordant d'attention qu'à ses pensées et au verre de coca on the rock qu'il sirotait avec bonheur. Il n'y avait pas de coca dans le monde des sorciers. Tout ce qu'ils avaient, c'était ce satané jus de citrouille. Alec détestait le jus de citrouille. Les citrouilles, c'était pour Halloween et faire de la soupe, pas du jus.
Servie comme le champagne, dans un seau de glaçons, la bouteille à l'étiquette rouge trônait.
Du haut de sa loge, qui surplombait l'ancien théâtre reconverti, Juliette Alec vit arriver son Roméo 'invité'. Blond, la trentaine, bien habillé. Conforme à l'image de la gazette jetée sur un coin de la table. De ce qu'on lui avait dit, c'était la troisième fois qu'il venait. Sans même s'en rendre compte, il finirait par devenir un habitué.
C'est ce moment que Tara choisit pour pousser la porte et les bras chargés du plateau contenant la portion familiale de fish & chips qu'il avait commandée. La serveuse avait de la bouteille, tant en expérience qu'en débit, mais sont équilibre n'en était inexplicablement pas affecté. Alors qu'elle s'apprêtait à repartir, il lui fit signe d'approcher et prit une décision longtemps méditée.
~0~ « Monsieur Campbell ? Si vous voulez bien me suivre, on vous attend dans le carré VIP. »
Elle était apparue, silencieuse comme une ombre et s'éloignait déjà en direction de l'étage, sa phrase à peine terminée. Elle n'aimait pas qu'on la prenne pour un garçon de courses et cela se voyait. Mais son patron devait une faveur à l'Irlandais. Alors elle s'y pliait. Pour sa part, elle se contentait de le trouver bizarre. Quel genre d'homme était plus intéressé par les tours de magie que par les danseuses de revue ? Peut-être était-il gay ? Ou marié ? Non, les hommes mariés n'étaient pas du genre à se priver. Puis, l'autre, le blond qu'elle guidait à travers les marches, devait être son amant. Il était plus âgé, mais plutôt joli garçon. Entretenu, cela se voyait.
Enfin arrivés, elle lui pointa la porte et forte de ses conclusions hâtives, ajouta :
« Ne faites pas attendre votre cher et tendre. »
Tout à son sourire, elle s'éloigna. Voilà qui lui ferait une bonne inspiration pour son roman.
~0~ La porte s'ouvrit derrière lui. Confiant dans le fait qu'il ne serait pas pris en traître, il garda le dos tourné. C'était un truc de méchant bondien. Cliché, en somme. On ne reniait jamais vraiment ses premières amours.
« Bonsoir, Monsieur Campbell. Vous semblez avoir fourni de grands efforts pour parvenir jusqu'à moi... »
Une manière de montrer qu'il savait. Sans s'attarder sur le fait qu'il ne l'avait appris qu'une heure plus tôt. La mystification était l'outil numéro un du magicien. Poursuivant dans son rôle, surjouant à peine, il se retourna, son verre de coca à la main, et ajouta :
« En quoi puis-je vous être utile ? »
Trop dramatique ? Peut-être. Un peu puéril, certes. Mais tellement amusant comme manière d'accueillir un potentiel client.
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| _ Monsieur Campbell ? Si vous voulez bien me suivre, on vous attend dans le carré VIP.
Keziah, qui ne s'attendait pas à ce que quiconque ici connaisse son nom, eut du mal à cacher sa surprise en entendant qu'on s'adressait directement à lui. Il se retourna sur une jeune femme, la trentaine à peine entammée, à la flamboyante chevelure rousse. Une des serveuses. Les deux dernières fois où il était venu, il se souvenait l'avoir vu louvoyer entre les tables, un plateau à la main, mais il était persuadé de ne lui avoir jamais adressé la parole. Elle ne lui donna pas la moindre information supplémentaire ceci dit, se contentant d'esquisser un sourire en coin avant de s'éloigner en direction d'un escalier discret grimpant vers les étages. Keziah hésita. Sa situation ne lui permettait pas de prendre de risques. Ce pouvait très bien être un piège. L'espace d'une seconde, il se demanda s'il ne valait mieux pas mettre les voiles. Il jeta un dernier regard au barman qui s'affairait toujours de l'autre côté du bar, haussa les épaules et finit par décréter en son âme et conscience qu'il ne risquait rien. Une intuition plus qu'autre-chose.
Sa mystérieuse guide le mena jusqu'à une porte, qu'elle lui désigna comme la destination finale de leur petit voyage. Il haussa poliment un sourcil lorsqu'elle fit allusion à son cher et tendre mais il ne la retint pas pour lui demander ce qu'elle voulait dire par là. À quoi bon ? Au lieu de ça, il poussa la porte et pénétra dans une loge surplombant la scène et la salle de spectacle. La première chose qu'il remarqua fut l'exemplaire de la Gazette posé sur le guéridon, à côté du fauteuil où se tenait un homme d'assez grande taille pour qu'il aperçoive l'arrière de son crâne dépasser du dossier. Keziah sentit les muscles de son dos se raidir. Il ne se laissa pourtant pas déstabiliser et décocha l'un de ses plus beaux sourires à Alec Donovan lorsque celui-ci pivota sur son siège pour lui faire face.
_ Vous avez fait vos devoirs. Tant mieux, j'imagine ; ça nous évite des présentations barbantes. Je peux ? demanda-t-il en désignant la place libre située à l'autre extrémité de la table.
Sans attendre que l'autre lui offre sa bénédiction, Keziah s'installa confortablement dans son fauteuil en prenant soin de détacher le bouton de sa veste au préalable. Il était en vérité bien moins à l'aise qu'il n'y paraissait. Pour commencer, il ne savait pas encore vraiment à quel genre d'homme il avait affaire. Des informations qu'il avait pu glaner, Alec Donovan n'avait rien d'un dangereux psycopathe qu'il valait mieux prendre avec des pincettes, mais tout de même. Son allégeance politique, notament, n'était pas très claire, et par les temps qui courraient cela pouvait vite devenir un problème.
_ Belle vue, commenta-t-il en faisant glisser son regard en contrebas. Il reporta toutefois rapidement son attention sur le contrebandier. Je crois que vous pouvez m'être utile, oui. Il y a quelques mois, vous avez aidé un homme du nom de Peter Maverick à se débarrasser d'un artefact... encombrant, disons, en lui procurant un faux certificat de propriété. J'ai besoin de savoir à qui il l'a vendu, et je crois savoir que vous avez facilité cette transaction.
Ce n'était pas vraiment la peine de s'étendre sur le fait que s'il ne posait pas directement la question à Peter, c'est parce que ce dernier était en ce moment même dans l'incapacité totale de s'exprimer. Etre enterré six pieds sous terre dans un coin de forêt où personne ne le retrouverait jamais n'aidait pas... Détails, détails ! |
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| Le voilà qui sourit et prend ses aises. Lui-même se contente d'acquiescer à la demande, pour la forme. Il ne s'en formalise pas, ce n'est pas son genre. Quant à ses 'devoirs', l'information est une marchandise comme une autre. Une marchandise qu'il préfère stocker et employer, cela dit. Nouveau hochement de tête au commentaire sur la vue. C'est l'un des intérêts de cet endroit, l'autre étant l'intimité qu'il fournit.
Je crois que vous pouvez m'être utile, oui. Il y a quelques mois, vous avez aidé un homme du nom de Peter Maverick à se débarrasser d'un artefact... encombrant, disons, en lui procurant un faux certificat de propriété. J'ai besoin de savoir à qui il l'a vendu, et je crois savoir que vous avez facilité cette transaction.
Directement à l'essentiel. Il aime bien ce type, il n'y va pas par quatre chemins. En affaires, c'est un atout. Surtout dans le genre d'affaire où un rafleur peut débarquer de n'importe où. Une habitude, puisqu'il sait ne rien risquer ici. Il y est en sécurité, chez lui.
« Peter Maverick, dites-vous ? » Les yeux clos, il tente de se remémorer la transaction, son objet, les intervenants impliqués. Sa mémoire est excellente, entraînée constamment par son art, mais l'échange remonte un peu et ce n'est pas le genre de choses sur lesquelles il se focalise, généralement. Le cas était assez étrange, cela dit, pour attirer son attention et l'image lui revient nettement alors qu'il en donne la représentation - tridimensionnelle et légèrement translucide - d'un coup de baguette.
« L'un des anneaux de Höd, d'après lui. Un objet ancien et potentiellement dangereux, si sa légende dit vrai. »
Il y avait bien pire et bien plus efficace dans ce domaine, mais il y avait toujours des tordus ou des collectionneurs pour s'intéresser à ce genre d'objet et l'Irlandais était plutôt discret. Maintenant que celui qui serait probablement son tout dernier client avait spécifié le but de sa visite, il était temps de négocier.
« Je dois pouvoir vous mener à l'acheteur, mais vous n'êtes pas sans savoir que toute chose à son prix. »
Et voilà, on y arrivait. Le moment où son client aurait à décider si son désir était à la hauteur du prix à payer. Aux yeux d'Alec, celui-ci n'était pas très élevé. Dans tous les cas, ce serait au blond de décider. Avec un geste vers le journal, il nomma la rançon de ses informations.
« Racontez-moi une histoire vraie. Celle de l'homme en tête des actualités. »
Pour lui laisser le temps de tergiverser, se décider ou raconter et aussi parce que son repas refroidissait, il attrapa une fourchette et commença à manger. L'invitant d'un geste à se joindre à son dîner. Il y avait bien assez pour deux et il n'était pas un de ces hommes-fées des contes, dont chaque cadeau sous-entendait une dette à payer.
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| Le serpentin translucide qui s'échappa de la baguette de Donovan flotta un instant dans les airs avant de prendre la forme d'un bracelet à l'aspect parfaitement lisse. Keziah sentit son regard se rétrécir. Le deuxième anneau de Höd. La légende racontait que Höd avait fait forger ces deux anneaux pour se venger de Loki, après que ce dernier l'ait trompé et poussé à tuer son propre frère. Le second était irrémédiablement lié au pouvoir du premier, condamnant celui qui osait le passer au poignet à lui obéir aveuglément s'il ne voulait pas subir d'atroces douleurs. Le seul moyen de s'en débarrasser était que son maître le délivre, ou qu'il ne se tranche le bras... Au choix. Cela faisait des années maintenant que les forains avaient été à sa recherche, et au moment où ils avaient enfin cru mettre la main dessus, Peter Maverick l'avait dérobé juste sous leur nez. Le pauvre homme n'avait pas mis longtemps à comprendre qu'il s'était mis en travers du chemin de plus fort que lui ceci dit. Il s'était empressé de s'en débarrasser mais, malheureusement, cela n'avait pas suffit.
_ Je dois pouvoir vous mener à l'acheteur, mais vous n'êtes pas sans savoir que toute chose a son prix.
Keziah haussa un sourcil, rapidement balayé par le léger sourire qui vint courber ses lèvres. Il ne manquait pas d'audace. Aujourd'hui, ce n'était plus Peter Maverick mais Alec Donovan qui se tenait entre les forains et l'objet de leur convoitise, mais il ne semblait pas avoir conscience de ce que cela impliquait, et le blondin espérait qu'il n'aurait jamais à le découvrir. Le jeune homme lui inspirait un je-ne-sais-quoi de sympathique. Il avait ce bagou malicieux, ce charme délicat qui forgeaient les personnalités naturellement charismatiques. Keziah n'était pas dupe pourtant. Il savait à quel point les apparences pouvaient s'avérer trompeuses. Lui-même était loin d'être un modèle de vertus malgré ses belles manières. Comme pour appuyer ses réserves, le prix à payer proposé par Donovan jeta une seconde de froid sur la scène. Il était moins innocent qu'il n'y paraissait, et si Keziah finit par laisser échapper un rire amusé face à sa requête, il sentit le besoin d'ajuster sa position sur son siège, se reculant jusqu'au dossier et croisant les jambes. Comme pour se protéger.
_ Vous allez être déçu ! Je ne sais pas ce que je pourrais vous apprendre de plus que ce que vous trouverez déjà en fouillant un peu. Et si ce sont les récents événements qui vous intéressent, je ne peux rien pour vous. Même si je le voulais je ne pourrais pas en parler.
Littéralement. Ce n'était pas qu'une question de mauvaise volonté. Keziah avait été langue-de-plomb. Tout ce qu'il avait appris au sein du Département des Mystères, tout ce sur quoi il avait travaillé, était à jamais scellé dans le silence. Quant au reste...
_ Je suis né près de Londres, en 1965. Où exactement, je n'en sais rien. Je n'ai jamais vu l'intérêt de poser la question. Mon père est mort quand j'avais cinq ans, en mission. Il était Briseur de Sorts pour Gringotts. Ce n'est pas toujours un métier facile apparemment. J'ai été élevé par la famille de ma mère donc, avant d'entrer à Poudlard, à Serdaigle. Contrairement à ce que les gens croient, j'étais loin d'être l'élève idéal. Personne ne m'avait vraiment appris à respecter un règlement avant ça alors, forcément... J'ai quand même rencontré ma femme là-bas. On s'est marié jeunes, je suis rentré au Département des Mystères mais m'en suis rapidement lassé et ai préféré faire des choses de mon côté jusqu'à ce que le Magister renverse le pouvoir et que l'on "m'invite" à reprendre ma place. La suite on en a assez parlé comme ça. Ma femme a fini par trahir le gouvernement et aujourd'hui c'est mon tour de me retrouver là. Divergences d'opinions dirons-nous.
Il avait parlé d'une taite, sans s'arrêter, d'une voix affreusement monocorde, comme si l'histoire qu'il racontait n'était pas la sienne.Elle l'était pourtant. Avec quelques raccourcis, certes, mais dans les grandes lignes c'était ça.
_ Satisfait ? Je vous avais prévenu que ce ne serait pas passionnant. |
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| Surpris par le prix, il était rapidement retombé sur ses pattes. Voilà qui le rendait encore plus intéressant. Un ancien langue-de-plomb, sachant s'en tirer socialement. Avait-il d'autres talents ? Il y avait de nombreuses autres choses qu'il aurait dû mentionner, des choses intéressantes, qui pourraient être exploitées. Même si, dans les faits, il ne s'agissait pas de dévoiler son CV. Il n'y avait rien à gagner pour lui. Pour l'instant.
Malheureusement, la nature de son ancienne profession rendait certaines révélations impossibles. Alec s'en doutait, mais il avait espéré qu'un peu de bonne volonté pousserait l'autre à employer des moyens détournés. Comme lorsqu'il prétendait avoir été 'invité' à reprendre son métier. Faire sauter ce genre de scellé devait traîner quelque part dans ses projets, dans la pile des choses qui attendraient probablement une décennie ou deux avant d'être réalisées. La vie d'un touche-à-tout était parfois difficile.
_ Satisfait ? Je vous avais prévenu que ce ne serait pas passionnant.
Il termina de mâcher, savourant le temps que cela lui faisait gagner pour mieux formuler. Bien sûr que non, il n'était pas satisfait. Si Campbell ne pouvait parler de la tâche, il aurait au moins pu tenter de clamer qu'il ne l'avait pas fait la joie au cœur ou tenter de se disculper auprès d'une des rares personnes qui était disposée à l'écouter.
« Pas vraiment, non. Un ancien rebelle comme vous devrait savoir comment contourner les règles qui ne peuvent être brisées. »
Une manière de dire qu'il n'y mettait pas vraiment du sien, sur le sujet qui les intéressait. Ou ce sujet n'intéressait-il que lui ? Peu importait. Si tout fonctionnait comme prévu, bientôt leurs préoccupations coïncideraient. Il rangea tout cela dans un coin, pourtant. Une chose à la fois. Ne pas mettre la calèche avant les sombrals, comme disait l'adage.
« Votre histoire est lacunaire, mais je suppose devoir m'en contenter. Je n'ai que deux questions, en réalité. »
L'une à laquelle il ne voudra probablement pas répondre et l'autre qui devrait passer. Idéalement, l'irlandais aimerait obtenir réponse aux deux, mais il faut savoir se modérer. Conserver des objectifs réalistes pour pouvoir avancer.
« S'ils vous ont poussé à coopérer, comment ? Voilà pour la première, celle dont la réponse ne sera pas obtenue ou alors détournée. Quant à la seconde... L'objet que je suis censé vous aider à récupérer leur profitera-t-il ? »
'Eux', c'étaient évidemment les agents du ministère, les serviteurs du Magister, les mangemorts, peu importait. Il ne doutait pas que Campbell ait compris de qui il parlait. C'était la seconde qui déterminerait s'il reviendrait ou non sur sa parole. Il n'aimait pas faire ça, ne le faisait jamais, ce n'était pas professionnel. Heureusement pour sa conscience, il avait quitté la profession quelques jours plus tôt et n'acceptait ce boulot que parce que le commanditaire l'intriguait. Cela restait 'mal', dans un certain sens, mais entre ça et collaborer avec le pouvoir en place, son choix était vite fait.
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| _ Un ancien rebelle ? Nouveau rire clair. Vous me flattez.
Non, il n'avait vraiment jamais rien eu d'un rebelle. Son irrévérence adolescente aurait pu laisser croire le contraire mais elle était un leurre. Comme un joli ruban autour du papier cadeau. Donovan faisait fausse route s'il pensait ça de lui. Même à l'époque de Poudlard, où il avait clairement dépassé les bornes à maintes reprises, il tenait plus du trublion de service que du frondeur indomptable. C'étaient Victoria et Davius les âmes nobles capables de s'insurger au nom de beaux principes comme la liberté et l'égalité. Lui n'avait jamais été qu'un charmant imposteur. Un séducteur invétéré et un cerveau bouillonnant se laissant volontiers utiliser par d'autres. Par Cesare avant tout, mais aussi par les Mangemorts malgré le dégoût qu'ils lui inspiraient. Et, ça, il n'était pas prêt à l'avouer à quelqu'un d'autre qu'à lui-même.
Donovan avait raison, il aurait pu trouver un moyen détourné de s'expliquer par rapport à cette histoire sordide qui pesait sur ses épaules. La vérité c'est qu'il n'en avait aucune envie et qu'il se fichait bien que cela ne froisse la curiosité malsaine de son interlocuteur. Ce dont il aurait bien eu besoin, là, tout de suite, en revanche, c'était d'un verre. Il n'avait rien eu le temps de commander en bas, avant que la serveuse ne vienne le chercher. Il sortit alors sa baguette, et d'un élégant mouvement du poignet il fit apparaître un verre semblable à celui de l'irlandais avant de se servir à la bouteille. Du coca. Cela faisait des années qu'il n'en avait pas bu. Il n'aurait pas craché sur quelque-chose de plus fort mais saurait s'en contenter. Déjà qu'il prenait ses aises, il n'allait pas en plus faire le difficile ! L'autre n'en avait pourtant pas fini avec lui. Il n'y avait rien d'étonnant là-dedans, même s'il aurait préféré qu'il lui lâche le manche du balais une fois pour toute.
_ S'ils vous ont poussé à coopérer, comment ? _ Vous semblez être quelqu'un d'intelligent, réfléchissez un peu je suis sûr que ça ne devrait pas être compliqué de se faire une idée. _ L'objet que je suis censé vous aider à récupérer leur profitera-t-il ? _ Non.
La réponse claqua sèchement. S'il avait d'abord semblé plus intéressé par le contenu de son verre que par la teneur de leur conversation, il avait brusquement relevé un regard incisif sur son interlocuteur. Un regard froid et dur, étrangement menaçant, qui jurait sévèrement avec son visage d'ange auréolé de boucles blondes. Ses traits se radoucir pourtant à une vitesse étonnante. L'espace d'un instant, il avait laissé glisser le masque et entrapercevoir l'homme qui se cachait derrière, mais il fut prompt à le rattraper habilement.
_ Je suis ici pour la famille de ma mère, les gens parmi lesquels j'ai grandi. C'est eux qui m'envoient.
Se disant, il plongea la main dans la poche intérieure de sa veste et en tira une carte à jouer qu'il posa face contre table entre eux. Au dos de cette dernière, un soleil jaune se découpait sur un fond rouge sombre et l'on pouvait lire en-dessous l'inscription Thousand Splendid Suns. Cela faisait des années qu'Alec Donovan côtoyait les réseaux les plus malfamés du monde des sorciers. Keziah savait qu'il ne pouvait pas ne pas avoir entendu parlé de ceux que l'on surnommait les rois des voleurs. Leur réputation était entourée de trop de légendes pour que le contraire soit vrai et, à ce titre, l'irlandais n'était pas le seul ici à avoir le goût de la mise-en-scène. |
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| Alec était brillant, oui. Inutile de nier les faits, mais les possibilités restaient nombreuses sur les moyens employés pour contraindre le blond. Et, pour les déterminer, il lui faudrait mieux cerner la personnalité du sorcier.
Cela dit, son attention fut plus attirée par le ton de la seconde réponse. Sec, catégorique. Il y avait plus de vérité dans ce seul mot et la manière dont il avait été prononcé que dans tout ce qu'ils avaient déjà échangé.
Les surprises ne viennent jamais seules et c'en fut une de taille que d'apprendre les liens de son client avec les forains sorciers. Il ne put se retenir de prendre la carte tendue et de l'observer. Thousand Splendid Suns. Ces gens étaient puissants dans les milieux interlopes du monde des sorciers, un peu comme l'étaient les mafias pour les moldus. A de nombreuses reprises, on lui en avait parlé, mais il n'avait jamais eu l'occasion d'y être confronté. Cela lui plaisait bien, il un large sourire s'étendit sur ses traits, pourvu qu'il n'ait pas trop l'air d'un chat du Cheshire en plein goûter. C'était plus fort que lui, il en aurait presque ri tant il jubilait.
« Vous êtes vraiment un type intéressant, Keziah Campbell. J'aimerais beaucoup travailler avec vous, à l'avenir. »
Pivotant vers la droite, il plongea la main dans la besace posée à ses pieds. Le sac à malices dont il ne se séparait pratiquement jamais. Il devait bien lui en rester une, datant de cette soirée... Voilà ! Le rectangle de papier, lame de tarot, un Mat écarlate dont le message caché s'était, comme ceux de ses frères, dévoilé.
Il ferme les yeux, réfléchit quelques minutes. Ils ont peut-être l'habitude que ceux à qui ils se dévoilent soient intimidés, mais Alec va leur répondre, parce qu'il veut jouer. En quelques coups de baguette, le 0 devient 1, le Mat devient Bateleur. Le texte s'altère, la mauvaise poésie devient un tour de magie.
Le tour de l'oiseau de feu.
Au départ, une promesse un peu déjantée, Faire surgir une armée de quelques feuillets.
Du tour s'élance une flamme parmi les nuées, Seul espoir pour les humbles et les oppressés, Source d'horreur pour les tyrans et les damnés.
Quant au prestige, il n'est là que pour ramener, Deux symboles que l'on croyait perdus, oubliés.
Pour tout payement, lorsque le tour sera réalisé, Je vous délesterai seulement de votre messager.
Tout compte fait, la mauvaise poésie était toujours là. Ça lui donnait un petit côté prophétique du plus bel effet. La structure seule important. Promesse, tour, prestige. La structure des tours d'un magicien de cabaret. La réponse du citadin au nomade. Il tend sa propre carte à Campbell.
« J'apprécierais que vous leur remettiez ce petit tour, lorsque vous les reverrez. »
Finalement, son instinct de survie était peut-être moins développé qu'il ne l'aurait cru. Mais il y avait plus de promesses dans le message que celle du tour. Peut-être serait-ce un premier pas vers un terrain d'entente entre eux et lui. Les possibilités le laissaient groggy. Ils feraient un formidable accélérateur pour obtenir la victoire et la fin du conflit, s'ils se décidaient à entrer dans la partie. Et, s'ils préféraient leur neutralité, peut-être pourrait-il tout de même négocier l'aide du blondinet. Cela dit, il était temps de revenir à nos ronflaks.
« Vous voulez que je vous accompagne, pour la récupération, ou vous vous contenterez de l'adresse ? »
Une part de lui soufflait qu'il préférerait probablement la première possibilité. Juste histoire d'éviter que son client ne se fasse bêtement tuer dans l'accomplissent d'une mission sans grand intérêt.
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| Tous les magiciens retiraient une certaine fierté de leurs tours de passe-passe. Plus l'effet de surprise était grand, plus spectulaires ils paraissaient aux yeux de la foule. Lorsqu'il se recula au fond de son siège, observant Donovan avoir l'exact mouvement inverse pour attraper la carte qu'il avait posé sur la table, Keziah sentit quelque chose de similaire faire vibrer la corde de sa vanité. Après tout, le privilège des rois n'était-il pas de se savoir craints ? Et les forains l'étaient, assurément. Pourtant, ce n'est pas une étincelle de peur que le blondin vit s'allumer dans le regard de son hôte, mais un véritable feu de Bengal. Malgré ses efforts pour conserver une certaine retenue, son plaisir ne se devinait que trop aisément. On aurait dit un gosse trépignant d'envie devant le chariot d'un marchand de friandises. L'idiot. Oh, bien sûr, il avait dans les yeux cette lueur de plaisir interdit. Il savait qu'il ne devrait pas, que c'était dangereux, imprudent, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. La tentation était là, trop belle pour être ignorée. Et ce même si la main qui la lui tendait portait encore les stigmates de ses crimes passés.
Keziah sentit quelque chose se renfrogner en lui à cette idée. En réponse au compliment qu'on lui fit – si l'on pouvait appeler ça ainsi – il dut se forcer pour hisser un sourire sur son visage et il fut bien content de pouvoir rapidement l'effacer de là quand le contrebandier plongea le nez dans sa besace. Donovan n'avait pas idée. Il ne se rendait pas compte de ce que cela signifiait de passer un pacte avec les forains. Cesare était malin. Il savait y faire pour que les gens lui soient éternellement redevables. Keziah, lui, n'avait jamais vraiment eu le choix Il était né parmi eux, et s'il avait cru avoir réussi à se défaire de leur emprise à une époque, les récents événements lui avaient prouvé le contraire. Il était l'un des leurs et il le resterait. Que ça lui plaise ou non. Mais Donovan pouvait encore faire marche arrière. S'il avait un brin de bon sens, il le ferait.
_ Le prestige succède rarement à la promesse. Comme il arrive au bateleur de se surestimer. Vous devez savoir cela. L'ambition, l'indépendance et la jeunesse forment une combinaison intéressante mais n'en rendent la chute que plus terrible encore le jour où vous trébucherez. Et cela arrivera un jour ou l'autre, inévitablement.
Le tarot. Il n'en connaissait que les rudiments mais c'était assez pour comprendre le message se cachant derrière le "tour de magie" de son interlocuteur. En partie tout du moins. Il faudrait plus que de jolies pirouettes à Alec Donovan pour charmer les oreilles de l'auditoire qu'il tentait de toucher cela dit. Lentement, Keziah tira pourtant la carte à lui et la glissa dans la poche intérieure de sa veste. Il n'avait juste pas encore décidé de ce qu'il en ferait. Pour cela, il devrait d'abord faire plus ample connaissance avec l'homme se tenant devant lui. Prenant une grande inspiration, Keziah fit claquer ses mains sur ses genoux avant de se redresser sur ses deux jambes. Il avait obtenu ce qu'il était venu chercher, il n'y avait aucune raison pour lui de s'attarder. À un détail près.
_ Une adresse est un bon début. Je vous y retrouverai dans deux jours. Venez seul, s'il vous plaît. Je le saurais d'une manière ou d'une autre autrement, et vous pourrez tirer un trait sur notre collaboration.
La mascarade serait alors terminée avant même d'avoir vraiment commencée. |
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| Une mise en garde contre sa propre ambition ? C'était un sage conseil, mais il n'en tiendrait pas compte. Il n'était jamais tombé, il avait besoin de tomber. Pour apprendre et s'élever, éviter de stagner. Il était parfois bon d'échouer, n'était-ce pas ainsi qu'on évoluait ? Il le laissa partir sans rien ajouter. Le voyage jusqu'à leur destination nécessitait de menus préparatifs et il entendait bien arriver sur place le premier.
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Offenburg, RFA. Deux jours plus tard.
- Citation :
- La ville d’Offenburg, 59000 habitants, 25 kilomètres à l’est de Strasbourg, est située dans la vallée du Rhin, au bord de la Kinzig, au pied de la Forêt Noire. La ville est entourée de vignobles. Elle dispose non seulement d’un centre historique, mais également d’un forum de culture sur un ancien terrain militaire où sont concentrés la bibliothèque de la ville, l’école d’Art, l’école de Musique, le bureau de la culture de la ville d’Offenburg et la « Reithalle » comme centre culturel. Le visiteur a donc le chois d’un vaste programme culturel.
Offenburg est un des grands centres de commerce de la région badoise centrale. L'attractivité de notre centre-ville est basée sur un grand choix sur le plan commercial et gastronomique, l'ambiance chaleureuse des rues et des places, celle de la vieille ville - et la cordialité des gens. Loin du bruit des voitures, la zone piétonne vous invite à des promenades nonchalantes et romantiques, du shopping dans les nombreuses petites boutiques ou les grands magasins modernes. Vous dégusterez du café, du gâteau ou de la glace dans les salons de thé ou sur les nombreuses terrasses. Les restaurants de la ville offrent des spécialités badoises. Enfin, ça c'est ce qu'en disent les brochures touristiques moldues. Ce qu'elles ne disent pas, c'est que le manoir de Kurt Eberhard s'y trouve également. Ce collectionneur, que certains considèrent iconoclaste et d'autres totalement has-been, a décidé de s'opposer à la tendance actuellement en vogue chez les sorciers allemands. Une mode consistant à délaisser les demeures en bordure de la légendaire forêt parce qu'elles feraient, soi-disant, "trop cliché".
Un détail qui fournissait un avantage non négligeable aux rufians venus le délester d'un de ses plus précieux artefacts, par la ruse, la sournoiserie ou toute autre méthode relativement discrète et non violente. Enfin ça, c'est ce qu'Alec espérait.
Arrivé quelques heures plus tôt en exploitant un mélange bien équilibré de transports en commun moldus et transplanage, il s'était réfugié dans un café ayant vue sur le point de rendez-vous - non pas le manoir lui-même, mais l'hôtel de ville (tout à fait magnifique, au passage) - afin d'échapper aux mauvais temps qui régnait dans les environs. A croire qu'il avait embarqué dans ses valises le climat si cher à l'archipel. Sirotant un chocolat chaud en observant la place à travers la fenêtre, il remarqua enfin l'arrivée de son client... accompagné. Marmonnant dans sa barbe inexistante, il laissa échapper un :
« Ainsi donc, vous êtes du genre "faites ce que je dis, pas ce que je fais", monsieur Campbell... »
Puisqu'il en était ainsi, peut-être Alec devrait-il prendre son temps. Juste histoire de voir comment le blond s'en tirerait avec le groupe de skinheads qui marchait d'un pas décidé dans sa direction... Pas que le sorcier ait quoi que ce soit à voir dans cette affaire, mais les talents réels de son client restaient bien mystérieux et en apprendre un peu plus ne pouvait pas faire de mal. Puis, ce n'était pas comme si un sorcier courrait le moindre risque face à quelques moldus, même armés de battes et autres accessoires contondants. Rassuré, il put poursuivre sa dégustation du breuvage sucré depuis son point d'observation privilégié.
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