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sujet; (Alastar) everybody wants to rule the world |
| Alastar (Eoghan Sloan) Doherty feat theo james • crédit tumblr | ❝ We're running in circles again ❞wizards ; poste vacant☇ pseudo complet & surnom(s) ; Alastar, histoire sans gloire. son prénom n'a rien d'une réflexion pesée des mois durant, pas même les effluves attendrissants d'un souvenir. sa mère s'est tout bonnement inspirée de l'un de ses clients réguliers – un type moins infect que les autres, disait-elle entre deux bouffées de fumée opaque, qui saturait l'atmosphère de quelque chose de magique, de par sa simple présence. un sorcier, sans doute, dont les capacités gravaient l'air d'une empreinte à laquelle Eabha était sensible, cracmole qu'elle était. Alastar ne s'inquiète donc pas de n'être pas tout à fait taillé dans le moule des Alexandre (origines grecques de son prénom), auxquels on prête la vocation de protéger et de défendre. son deuxième prénom, Eoghan, n'est rien d'autre qu'un sale sarcasme. son sens, bien né, ne peut décemment pas être jugé approprié pour le fils d'une bâtarde devenue pute. elle lui en a toutefois offert un troisième, sur le tard, lorsqu'elle s'est finalement attachée à lui : Sloan, prénom gaélique pour homme d'armes, guerrier. Doherty, patronyme encore hérité de sa mère, le géniteur n'ayant jamais fait partie intégrante du tableau. Doherty, splendeur ternie et oubliée, vestiges du Clann Ua Dochartaigh qui s'affirme héritier de roi, et dont les origines se mêlent et se perdent à travers les légendes de la mythologie celtique. Alastar est issu d'une parcelle honteusement arrachée à une souche plus respectable ; Doherty, nom sali par la naissance d'Eabha, la gamine inapte, handicapée par la dose insuffisante de pouvoirs magiques courant dans ses veines. mise à l'écart sans être officiellement rejetée, stigmatisée telle une infamie mais pas déshéritée, sa position précaire et incertaine se heurtait à sa fierté constamment bafouée et elle a elle-même fait le choix de disparaître. livrée à elle-même et à son incapacité à se gérer seule, échouée dans un monde où elle n'avait aucun point d'encrage, elle s'est débattue, s'est vendue, et Alastar est né dans la foulée, erreur au cœur d'un parcours déjà miné. Doherty pourtant, c'est ce nom qu'à l'heure actuelle on s'arrache en haute sphère du monde sorcier anglais ; hissé des bas-fonds jusqu'au sommet, Alastar a paré son nom de l'éclat du succès.☇ naissance ; juillet 1968, Ulster (Irlande). déclaré un 22, né allez savoir quand : Eabha a accouché seule avec l'intention de prétendre que l'enfant n'avait jamais existé. elle a avoué à Alastar d'un air effronté, défiant, les heures passées à le laisser hurler en prétendant ne pas l'entendre ; intouché et privé de soins. mais il était tenace, vindicatif et magique, plus fort qu'elle ne l'aurait pensé, et il l'a fascinée. il aurait été plus simple qu'il naisse mort ou se laisse dépérir, ce gosse sans père qu'elle n'avait pas les moyens de faire vivre, mais puisqu'il manifestait une telle volonté, elle l'a approché telle une bête curieuse, récupéré, baigné, nommé et finalement aimé, son guerrier.☇ ascendance; mêlée. les Doherty se targuent à raison d'être purs, mais Alastar est le fils d'une cracmole et d'un américain né moldu. il s'amuse de voir ses contacts apprécier sa fortune et sa renommée puis, intéressés, lui supposer des liens étroits avec la branche principale du clan irlandais connu pour son élitisme. ils ont tort et raison à la fois : Alastar est lié à eux par le sang mais ne se sent aucune appartenance et ne revendique rien. à vrai dire, il les exècre. l'ironie est sans doute que les sorciers pétris d'orgueil qui ont le bon goût d'essayer de crédibiliser ses origines obscures ne percutent pas que s'il était réellement un digne Ua Dochartaigh, sa vision de la pureté n'impliquerait pas seulement de ne pas se mêler aux moldus, mais également de ne pas souiller sa lignée par le sang anglais. ☇ métier ; investisseur et trafiquant. il flaire les affaires prometteuses comme un Niffleur déniche les trésors et est ainsi devenu le bienfaiteur de quelques boutiques ou entreprises rentables, actionnaire s'assurant de loin de leur efficience (l'envers du décor est que plus souvent que rarement, il les pousse discrètement à la quasi-faillite avant de se présenter comme sauveur, lorsqu'ils n'ont plus d'autre choix que d'accepter). mais dans l'ombre, il se mêle surtout à des trafics aussi prolifiques qu'illégaux, car vie et vices constituent à ses yeux un seul et même glorieux ensemble. si l'on s'en tient à l'officiel cela dit, le grand public le connait principalement pour ses talents d'organisateur d'évènements (tâche entamée un peu par hasard, en usant de ses contacts pour des "amis", avant de devenir une spécialité savamment orchestrée) et de producteur de talents (là encore, un ajout "sur le tas", Alastar s'étant intéressé pour ses projets d'évènements à des artistes indépendants et les ayant ensuite réunis sous un label), bookmakeur à l'occasion puisqu'il n'hésite jamais à pousser la foule à miser lorsqu'il a un pied dans l'organisation d'un évènement qui se prête à une telle pratique. panel d'activités et cordes multiples qui ont construit sa renommé et étoffé son capital financier, mais qu'il ne gère bien sûr pas à 100% seul. qu'on n'en doute pas, Alastar est une bête de travail : il le respire, le vit, l'est ; et il sait aussi quand et comment déléguer. à noter que parmi ses succès musicaux figure Rotten Apple, révélation musicale de ces dernières années qui tend toutefois à créer des complications, ces derniers mois.☇ camp ; aucun. c'est très assurément la seule réponse valable. Alastar n'a ni limite de décence ni souci d'éthique ni intérêt pour la politique – il se tient simplement scrupuleusement informé des lois dans le but de trouver mille et une façons d'en bénéficier ou de les enfreindre. il se complait dans la corruption et la décadence et n'a donc rien contre le peuple opprimé en quête d'un semblant d'un semblant de bonheur, ou les insurgés traqués qui traitent avec le marché noir. tous constituent les éléments d'un joyeux chaos qualifié de guerre, grâce auquel ses investissements fructifient. ☇ réputation ; dans ce monde où contacts et renommée font loi, Alastar se fait un devoir d'être l'homme dont tout le monde connait le nom. il se démarque parmi l'Elite comme étant le Gatsby dont les grandes réceptions sont placées sous le sceau de l'opulence et du faste, et dont les invitations plus privées ajoutent au luxe scandaleux une touche conséquente de débauche. très conscient des attentes de sa clientèle, il dose chacun de ces aspects avec le plus grand soin en fonction du public visé.☇ état civil ; célibataire, célibâtard. i don't do relationships – sa devise. il a vu se marier d'anciens schoolmates sans ressentir le moindre désir de suivre leur exemple, a vu crapahuter leurs marmots entre leurs jambes sans éprouver une once d'envie ou d'attendrissement. s'il est capable de soulever un enfant au plafond pour lui arracher un éclat de rire, il n'éprouve pour les demi-portions qu'un intérêt très bref, de l'ordre de 10 minutes environ, à moins qu'ils s'avèrent aptes à influencer leurs parents d'une façon potentiellement intéressante pour Alastar. amoureux des plaisirs, il se dit tout à fait ouvert à la mixité et a un goût particulier pour les vélanes, thanks to Judah, ou tout simplement des belles femmes quelle que soit leur provenance. mais se poser ? il ne sait même pas ce que ça implique – les notions telles que la fidélité ne sont pas sa norme.☇ rang social ; racheté, certains purs souhaitent d'ailleurs très fort le croire issu de la lignée Doherty de l'Ulster très conservateur. mais Alastar est un bâtard.☇ baguette ; 35,2 cm de chêne rouge, sertie d'un ventricule de coeur de dragon & flexible.☇ épouvantard ; tout perdre. la ruine, aussi simple que ça.☇ risèd ; des gallions sonnants et trébuchants, toujours plus. Alastar est avide, il n'en a jamais assez.☇ patronus ; son patronus est incorporel. moins puissant, de fait, mais Alastar n'aime pas se dévoiler et n'est pas adepte d'introspections. il ne veut donc pas savoir quel animal lui correspondrait.☇ particularités ; Alastar est clairvoyant. ce n'est pas tout à fait un don, tout juste une ébauche, un secret qui se manifeste telle une intuition terriblement affutée. bien sûr, c'est là le point de départ de son succès, car avant de grandir par l'expérience il a su déceler ce qui méritait ou non son attention et ses efforts.☇ animaux ; Judah. ah, plus d'actualité. aucun, donc.☇ miroir ; voir l'onglet "miroirs". |
☇ Avis sur la situation actuelle ; dépité, c'est le mot. Alastar est en deuil, il peine encore à se remettre de la mort des rebuts. de la fin des parties d'échecs grandeur nature. mais surtout, surtout — des combats. parce que les combats de rebuts représentaient l'un des aspects les plus glauques et les plus rentables de son business officieux : paris en quantité, assistance massive, il a vu s'amonceler les gallions sonnants et trébuchants, a déployé des trésors d'imagination pour renouveler les spectacles, captiver sans cesse l'attention du public. quel gâchis que cette perte imprévue. s'étant fait arracher ses pantins assujettis par les hommes du gouvernement, il a assisté avec une satisfaction moqueuse à l'interruption des insurgés le jour des exécutions. c'était la moindre des choses, qu'un groupuscule de rebelles s'applique à ruiner les plaisirs du Magister, puisque ce dernier ne cesse de faire subir le même sort à ses fidèles sujets. quant à l'attitude étrangement pro-gouvernement d'anciens dissidents, Alastar ne s'y intéresse que de loin. il n'est ni choqué ni dérangé par les méthodes que laissent transparaître ces brusques changements d'attitude ; tout juste un peu curieux des méthodes employées car après tout, elles pourraient éventuellement s'avérer utiles... le fait est qu'il ne se soucie pas outre mesure des dégâts causés par la guerre, du moins tant qu'ils ne mettent pas à mal ses propres possessions. ☇ Infos complémentaires ; • Ua Dochartaigh : le clan d'origine, la source. Alastar observe de loin, circonspect, mais n'en déplaise à ses contacts anglais, il n'est pas en contact avec sa famille de sang. bâtard de cracmole, il ne peut correspondre à leurs critères très élevés. le courant de pensée dominant de l'Ulster, dont ils grossissent les rangs des clans influents, valorise la pureté du sang. rapport élitiste et strict au statut de sang • GATSBY : c'est à Nyssandra Ollivander, épouse Lestrange, qu'il doit ce surnom par lequel on se plait à le qualifier désormais. la biographie sorcière Gatsby Le Magnifique, retranscrite telle une œuvre littéraire fictive dans le monde moldu, évoque la vie du sorcier éponyme ayant vécu dans les années 20. il est connu pour avoir profité de la prohibition, s'être associé à des contrebandiers et autres gangsters, et avoir usé de ses pouvoirs et de son charisme pour faire fortune dans les deux mondes. • Héritier : sa mère ayant séduit un Ó Seachnasaigh, Alastar a hérité des biens de l'une des branches de ce clan. officiellement, il dit que le vieux Cellach était son oncle ; non qu'il peine à assumer que sa mère ait été la pute du vieillard, simplement, les faits sont ainsi plus faciles à entendre pour les bien-pensant. à la mort de Cellach Alastar a acquis sa demeure, Fiddaun Castle. trop austère à son goût. il s'en est plus ou moins défait - l'a fait passer dans le patrimoine moldu et manipule l'héritier muggle aux mains duquel il a remis la possession pour récupérer les bénéfices gagnés grâce à ce lieu historique qui attire les visiteurs. • Hôte : Wasteland House est le lieux réputé où se déroulent ses fêtes. son acquisition, sa fierté, son manoir. le bonheur d'Alastar se construit sur la douleur d'autrui et sa demeure, comme le reste, a cristallisé des larmes. les anciens propriétaires se sont vu arracher leurs biens par le nouveau gouvernement et leur sang trainait encore sur le tapis et le plancher que Doherty imaginait déjà le nouveau décor et le faste des réceptions à venir. • Marché noir : il favorise la vente de potions illégales, expérimentales ou normalement réglementées, d'espèces végétales rares ; également la contrebande, le trafic d'armes blanches ensorcelés ou réceptacles de malédictions ; le recèle d'objets ou de reliques volés... cette dernière facette de son business a d'ailleurs manqué de peu de tout réduire en cendres, tel un château de cartes explosives, quand en septembre 2002 des pièces historiques arrachées aux musées y ont été revendues. mais pas que. s'il a directement à l'hôpital un contact à même de favoriser le trafic d'organes humains - Hestia Carrow, la mort de son vieil ami et partenaire Judah Fawkes, a entraîné des complications : s'il gérait personnellement les ventes de créatures vivantes, tout ce qui était tué et/ou dépecé avant la vente était vendu par le biais du marché noir. mais voir ce chasseur hors pair et fournisseur principal mis au tapis a porté un coup au marché clandestin, car la majorité des clients étaient conscients de la rare qualité des produits qu'il procurait. après quelques jours (semaines) de flottement sur ce terrain, Alastar est parvenu à redresser la barre grâce à l'apparition d'une nouvelle venue qui a rapidement supplanté les "professionnels" dont l'inefficacité mettait le trafiquant en rage. s'il savait que sa nouvelle perle n'est autre que l'assassin de Judah, nul doute qu'il exulterait moins. • Méritocratie : Alastar aime voir les autres se débattre pour s'en sortir. revanche sur son propre passif ? pas vraiment : il pense juste que c'est ainsi que tourne le monde. dépourvu de sens de l'éthique, il ne considère aucune façon de se faire de l'argent comme étant inacceptable ; ce qu'il exècre, ce sont ceux qui se laissent couler au fond du gouffre sans avoir le cran de taper des pieds pour briser la surface, trop occuper à geindre parce qu'ils se noient. • HEDONISTE : Alastar est amateur de bonne chair dans tous les sens du terme, qu'elle implique la haute gastronomie ou les femmes. force est de constater que les années ne l'ont pas assagi et qu'il n'a jamais tout à fait compris le sens et l'intérêt des amitiés platoniques dès lors que la gent féminine était concernée. il existe, certes, quelques exceptions, mais elles sont (comme le terme l'indique) d'une rareté absolue. il a toutefois, à sa façon, des égards de gentleman ; n'éprouve aucune gêne à se montrer romantique ou à laisser s'attarder une amante de passage. tant qu'on n'exige de lui ni engagement ni exclusivité, Alastar peut sembler le plus conciliant des hommes. • CONSOMMATION & MESURE : Paulopabita's Fishy Green Ale, Bungbarrel Spiced Mead, Swott Malt Whisky, Simison Steaming Stout, Dragon Scale, Draught Beer, Firewhisky — l'alcool est toujours à portée de main lorsqu'il est concerné, et son péché mignon reste le Steaming Poitín, alcool irlandais sorcier très puissant consommé dans récipient en forme de chaudron miniature, à la surface duquel flotte une fumée dessinant un paysage onirique envoûtant, un échappatoire ensorcelé pour captiver et détendre les esprits tracassés. pour autant, Alastar n'est pas un homme d'excès. il goûte avec délice, respecte scrupuleusement les traditions quant aux façons de déguster chaque breuvage, mais sa consommation n'est jamais démesurée, alors même qu'il éprouve un plaisir tout particulier à pousser les autres à dépasser leurs propres limites. s'il lui arrive de sembler trop imbibé, c'est qu'il feint pour une raison ou pour une autre. on le voit rarement sans pipe ou cigarettes sorcières à portée de main. il a d'ailleurs évité la faillite au Tobacconist d'Horizont Alley il y a trois ans. excessivement soucieux de sa santé en dehors de cet écart, il s'exerce, entretient sa forme physique et mentale avec un acharnement qui frise l'excès. il ne touche pas à l'Orviétan, évidemment. attrayants en apparence, les psychotropes passent parfois entre ses mains mais jamais pour un usage personnel. mais il ne sous-estime pas leur pouvoir addictif et a vu tomber trop de cobayes pour se soumettre à leurs effets dévastateurs. • DEMESURE : gamin, il a été réduit au statut de cobaye après avoir été repéré par le gouvernement moldu. aux mains des scientifiques, il s'est vu soumettre à toutes sortes d'expériences qui ont laissé leurs traces. un côté aseptisé, désagréablement maniaque : tout a une place attitrée et mal replacer un élément peut entrainer une brusque éclat de rage. des changements d'humeur brutaux : Alastar ne passe pas par des étapes, il valse d'un extrême à l'autre. très calme, très en colère, extatique, brutal, très ennuyé, passionné, tout cela sans phase de transition. il ressent difficilement, éternel anesthésié, en particulier la douleur physique. alors il force les situations, pousse les autres au-delà de leurs limites, pour provoquer les émotions qui ne lui viennent pas naturellement. prend des risques, se met en péril, joue avec la vie pour en soutirer de force les délices. et puis il y a les conséquences physiques. un dos et un torse couturés de cicatrices, délicates ; fines traces plus pâles que l'épiderme laissées par l'abus de scalpel les multiples fois où on l'a charcuté en quête de la source de sa magie. et enfin, un main droite qui tremble parfois, sans crier gare, ou qui le lâche, en proie à une faiblesse que nulle potion n'a su pallier. • HERITIER : détenteur des biens d'une branche Ó Seachnasaigh, il a fait fructifier les biens reçus à la mort de son prétendu oncle. le château ancestral et les terres dont il a hérité sont allées, officiellement, à un descendant moldu. ce dernier assume les coûts de la demeure, mais classée monument historique et régulièrement visitée, elle rapporte en parallèle des sommes qu'Alastar ne se gêne pas pour récupérer. • GREEDY : Alastar ne partage pas ce qui touche ses lèvres. il est résolument contre les échanges de salive sur les rebords des verres et les couverts pour deux. en plus d'être cul-cul, ces manies outrepassent à ses yeux le degré limite d'intimité. il se moque bien que sa vision des choses semble incompréhensible, mais le meilleur moyen de lui couper l'appétit est bien de piquer une, deux, trois bouchées à même son assiette. Alastar n'a que l'apparence de l'invétéré dépensier ; au fond, il est plutôt l'avare cupide qui pèse chaque noise versée, et les dépenses imprévues le mettent dans une rage noire. • OPPORTUNISTE : Alastar met toujours un point d'honneur à tirer son épingle du jeu et a, ainsi, développé une capacité d'adaptation assez impressionnante. les questions d'éthique et de conscience ne sont clairement pas un frein à ses yeux, et il ne craint pas de se salir les mains pour protéger ou étendre son empire — il l'a déjà fait. il n'y a rien qu'Alastar déteste plus que les mauvais payeurs ou partenaires en affaires incapables de s'en tenir aux closes de leurs ententes. son instinct de survie, boosté par sa clairvoyance, lui permet cependant de discerner les risques qu'une situation tourne en sa défaveur ; et il s'applique dès lors à prévoir des portes de sortie. c'est le cas en ce moment même : titillé par la certitude que la dictature glisse peu à peu entre les doigts du tyran, Alastar élabore dans l'ombre des projets de départ. ce qui le freine, c'est la frustration induite par l'idée de devoir laisser derrière lui tout ce qu'il a construit pour tout recommencer ailleurs. la perspective a quelque chose d' alléchant, mais il préférerait étendre son commerce au-delà des frontières du Royaume-Unis sans pour autant devoir renoncer à la base relativement stable qu'il a construite sur place. ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi heresy. (lydie). J'ai 23 ans, je viens de france et j'ai connu le forum via une intuition . Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7. Un dernier mot ? mot (comment ça j'ai d'jà fait c'te blague à la con ? #recyclage ). from the bottom to the top So you know I'm rollin fast, all about my cash ❝ Empire state of mind ❞2003 & Londres1er JUIN 03. « Je vous garantis une discrétion à toute épreuve. Les termes de notre contrat sont entre vous et moi – personne n’aura la moindre raison de soupçonner quoi que ce soit. » Il est penché en avant en signe de bonne foi, affublé d’un air concerné allant de pair avec ses mots rassurants. Face à lui, Mrs. Twilfitt – 3ème du nom, héritière dépouillée de la boutique familiale – se contente d’un hochement de tête. Elle est un peu, voire très pâle, et sa main tremble au moment d’apposer sa signature ; de céder son patrimoine familial. Tandis que l’encre sèche et que son regard parcourt le parchemin, encore hébété par l’offre qu’elle a dû se résigner à accepter, La paume d’Alastar recouvre ses phalanges glacées en un geste bienveillant. « C’est une décision difficile, mais vous avez fait le bon choix. Ne vous inquiétez plus de rien, les questions financières ne menaceront plus jamais votre charmante boutique. » Et charmant, le rictus complice qu’il lui offre l’est aussi. Elle secoue la tête de droite à gauche, tentant de chasser bravement les larmes qui lui font briller les yeux. « C’est un soulagement, vraiment. » Ce n’est qu’à moitié sincère, victoire amère pour elle, et Alastar se fend d’un soupire grave, empreint de compassion. Lorsqu’elle se relève finalement, mettant terme au rendez-vous, il suit obligeamment le mouvement, conscient qu’elle aura besoin d’un instant de solitude. « Je ne sais comment vous remercier pour cette main tendue, Mr Doherty. Notre enseigne est très réputée et aucun sorcier n’a jamais eu à se plaindre de notre travail. Je ne sais vraiment ce qui- oh, peu importe. Laissons le passé au passé. » Elle déblatère nerveusement et il ne l’interrompt pas, modèle de patience. Il ne la contredit pas non plus lorsque, arrivée à portée d’oreilles, elle se redresse et déclare d’un ton professionnel : « Vous serez comblé par ce partenariat avec Twilfitt and Tatting's. » La pauvre femme a, après tout, traversé une passe terriblement difficile ces derniers mois. Son frère et partenaire d’affaires – notamment responsable des comptes et des étapes des commandes visant à renflouer les stocks – paralysé pour avoir été renversé par une calèche après une agression l’ayant laissé groggy et blindé de séquelles, les sommes astronomiques exigées par Sainte-Mangouste pour les différents soins que nécessitait son état, la boutique négligée de force du fait de complications administratives à l’hôpital, des impayés surgis de nulle part et des taxes imposées en guise de compensation, les problèmes se sont brusquement amoncelés, dévorant ses économies personnelles avant d’attaquer les fonds de la boutique alors même qu’elle venait d’effectuer de nouvelles embauches et devait donc gérer des salaires supplémentaires. Les pertes dues à une montagne de commandes restée intraitée – non par la faute des petites mains, mais parce qu’elle avait oublié de les attribuer à des couturières, trop préoccupée par ses tracas pour être aussi efficace qu’à l’accoutumée… Alastar se rengorge d’avoir su masquer son amusement tandis qu’elle revenait encore et encore sur ce fait, incrédule et coupable. J’aurais pu jurer n’avoir jamais eu vent de ces commandes, et pourtant les clientes ne cessaient de défiler, vertes de rage, et de jurer que ce manque de sérieux de ma part était inadmissible… mais enfin, jamais je n’aurais oublié des tenues de mariage jusqu’à une semaine avant la date butoir ! Enfin, je ne suis plus certaine de rien… et une insupportable petite gourde s’est fait un plaisir de me faire savoir que toutes ces commandes ont été récupérées par Mrs Malkin. Cette gamine, je l’ai formée, et voilà qu’à la première occasion elle me trahit en rejoignant la concurrence. Une honte, vraiment ! La petite Ollivander-Lestrange est l’une de mes clientes favorites depuis tant d’années, et voilà que de tous les mariages, je me retrouve à lui faire défaut en négligeant ses invités… Et lui de la tranquilliser tout en s’assurant avec tact que ce genre d’erreurs ne se produiraient plus. Comment pourrait-elle se douter que sous le masque de son bienfaiteur se cache le principal responsable de ses malheurs ? Enfin, il n’a filé qu’un coup de pouce au destin : l’agression était certes de son fait, mais elle ne visait qu’à confondre le vieux comptable suffisamment longtemps pour que se glissent des erreurs de calculs dans son travail. L’homme ne peut s’en prendre qu’à lui-même pour s’être bêtement retrouvé sous les roues d’une calèche. Quant au mystère des commandes, eh bien, peut-être y a-t-il mis la patte par le biais d’une complice en effet – celle-là même qui s’est empressée de narguer la Twilfitt une fois le plan achevé. La loyauté est une notion surfaite, seuls comptent l’argent – et le fait d’être apte à satisfaire les désirs des pions qu’il dissémine sur l’échiquier. Pion qui se manifeste aussitôt que Twilfitt délaisse Alastar. L’ancienne patronne partie à la recherche d’une employée aux mains de laquelle le laisser, l’investisseur se laisse entraîner derrière un rack de vêtements récemment boycottés par la clientèle et se hisse sur la pointe des pieds pour poser sur ses lèvres un baiser gourmand. « N’ai-je pas été brillante ? », qu’elle roucoule en enroulant ses bras autour de son cou. Après s’être assuré d’être bien à l’abri des regards, Alastar s’autorise un sourire amusé et une inspection en bonne et due forme du décolleté qu’elle lui sert. « Tu as excellé », qu’il acquiesce. « Le contrat est signé – Twilfitt and Tatting's est désormais ma propriété et les anciens patrons ne s’en remettront pas de si tôt. » « On s’était entendus pour la dépouiller, oui. Mais corrige-moi si je me trompe, j’ai cru l’entendre parler de partenariat. » « Simple souci de préserver son orgueil blessé, Pumpkin. » Le pli désapprobateur qui ornait son front disparaît aussitôt. « Parfait. Cette vieille mule ne cesse de réclamer la gratitude de ses employés, alors qu’elle nous vole notre temps et notre talent. Je lui a concédé des années de ma vie, mais à ses côtés je ne serai jamais plus que de la main d’œuvre. Sous-payée et tenue à l’écart quand vient le temps de récolter les lauriers pour mon dur labeur. Bien sûr, tout revient toujours à la propriétaire de la boutique et de la marque. » Elle lève le menton avec hargne et rancœur, mue par la fougue de la jeunesse et la certitude de sortir du lot, d’être incomprise, abusée. Alastar adore. Il se repait de la discorde et des mésententes, autant qu’il aime être celui auprès duquel les poupées rancunières courent chercher vengeance et réconfort. Lorsqu’il a déniché celle-ci et s’est appliqué à l’attirer dans ses filets, à exploiter son mal être et à la monter contre la patronne à laquelle elle était dévouée, il ne s’attendait pas à la voir s’enorgueillir à ce point. « Et comment es-tu traitée par Mrs Malkin ? » Ses lèvres esquissent une moue un peu boudeuse. « ¬ Assez bien. Elle m’a remonté les bretelles la semaine dernière. Twilfitt s’est présentée à l’arrière-boutique et a fait un scandale, en affirmant que la collection que j’ai dessinée et que vous venions de sortir était la sienne. Mais j’ai versé des larmes de Kappa en affirmant qu’elle avait tenté de s’approprier mon travail et Malkin a préféré me croire. Elle l’a chassée comme une malpropre, mais m’a ensuite interdit de réutiliser quoi que ce soit qui ait trait à mon ancien travail. » « Hm. Fais-moi savoir si elle dépasse les bornes. Tu ne t’es pas libérée de l’emprise d’une patronne abusive pour écoper des caprices d’une autre, et cette collection, Twilfitt te la devait bien. » Elle hoche énergiquement la tête et Alastar s’écarte, presque à regret, s’assurant d’être parfaitement présentable à présent qu’il a placé ses cartes pour une potentielle future acquisition. « Bien. Tu ferais mieux de partir à présent, avant que quelqu’un ne te surprenne. » Elle est à l’entrée quand des éclats de voix lui apprennent que l’altercation n’a pas été évitée. Ça tempête à propos d’ espionnage et de trahison et il y prête une oreille distraite, amusé – tant qu’il n’est pas vu en sa compagnie, l’arnaque est sauve. Quoique à vrai dire, même s’il est partiellement démasqué à présent, le contrat est signé et comme à son habitude, il les lie par l’encre, la magie et le sang : impossible de faire marche-arrière. « Mr Doherty ? » La voix claire qui s’élève derrière lui le détourne de la dispute autant que des tenues qu’il inspectait, mains dans le dos ; et lorsqu’il jette un coup d’œil par-dessus son épaule, son visage interrogateur se détend à la vue d’une connaissance. « Miss Greengrass », salue-t-il en la détaillant – pas assez pour sembler impoli et déplacé, mais suffisamment pour qu’elle reconnaisse une pointe d’ intérêt. « Ou devrais-je dire Astoria ? Bien que j’aie un peu de mal à concilier la ravissante jeune femme qui se tient devant moi et l’enfant terrible qui me grimpait sur le dos il y a quelques années. » « Restons professionnels, Alastar », fustige-t-elle, rougissant un peu à ce souvenir et riant derrière sa paume pour cacher sa gêne. Les sourcils haussés de l’homme témoignent de sa surprise et elle ajoute : « Je suis employée ici. Mrs Twilfitt m’a chargée de faire faire un tour du propriétaire à notre nouvel investisseur. Et au vue de l’état de la boutique… je suppose qu’il ne peut s’agir que de toi. » La boutique, vidée depuis des semaines. En effet, il n’y a pas âme qui vive aux alentours, si ce n’est lui-même. « Je ne me plains pas d’avoir l’occasion de te monopoliser un instant. A vrai dire je dois avouer être curieux de découvrir ce que tu es devenue après toutes ces années… » Intéressé, hm. Entre ses déboires avec des kidnappeurs insurgés, sa silhouette appétissante et son air ingénu, un peu femme-enfant, en dépit des épreuves, il est en effet très intéressé.
23 MAI 03. « RA belongs to the past. » « Hello to you too », crache la petite Shafiq en le fusillant du regard, tandis qu’elle se redresse contre ses oreillers, visiblement aussi mécontente d’avoir été surprise dans un instant de vulnérabilité que de l’entendre énoncer la vérité crue. « This isn't the end of us, we can- » « You’re finished. Don’t act like you don’t know, even you can’t be that dense. » Il attire un siège d’un mouvement de baguette, verrouille la porte de la chambre d’hôpital et s’installe, jambe écartées, coude sur une cuisse, tentant d’allumer une pipe malgré son bras en écharpe. C’est ultra-sensible – il a mis la main aux fesses d’une infirmière et si cette dernière aurait assurément rampé pour lui fournir tout ce qu’il pouvait bien réclamer, sa supérieure a nettement moins goûté le flirt éhonté d’Alastar. De fait, il s’est vu privé de potions antidouleur ( nous avons des centaines de blessés sur les bras Mr Doherty. Si vous êtes en état de vous montrer indécent, j’estime pouvoir économiser mes potions pour des malades qui en ont plus besoin que vous !) Vieille peau. Pour la peine, il s’est tapé la petite infirmière, et la sensation de l’os qui repousse et qui se replace est encore plus mordante à présent, mais il se sent plus détendu. Il a la tête froide et n’est pas douillet – bien au contraire : il a vu pire. Ce n’est donc clairement pas assez pour l’empêcher de penser business à chaque instant, à chaque seconde, et s’empresser de s’y consacrer à présent qu’il a retrouvé l’usage de ses jambes (ah, ces charmantes vélanes ; pleines de ressources, vraiment). « I can’t believe you. » Nephtys a placé un bras sur ses yeux. Elle a l’air exténuée, plus ébranlée par la situation de ses âmes-sœurs que par ses propres blessures. C’est un bel euphémisme que de dire qu’Alastar ne comprend pas. Il parait qu’il a fallu la mettre sous sédatif pour la clouer dans un lit d’hôpital et qu’elle a fait un scandale à son réveil, en quête de ses partenaires, avant de sombrer dans une inquiétante apathie entrecoupée de crises de colère en entendant ce qu’il était advenu d’eux. Et clairement, l’indifférence d’Alastar l’écœure. Mais lui, c'est cet état larvaire dans lequel il la trouve qui l’insupporte – cette loque n’est pas sa Shafiq, sa batteuse, sa battante, et il ne veut pas dealer avec elle dans cet état. Sa lèvre supérieure s’orne d’une moue dédaigneuse. « Ok, I get it, you're in no state of mind to talk. I’ll give you space to mourn the loss of your band. » Il se relève, distant et détaché, et elle détourne les yeux vers la fenêtre, pour ne plus le voir. « But the time is running out and I won’t wait for you forever. » Le sous-entendu est clair. Il est plus que temps de faire le point et de prendre des mesures drastiques, et si elle ne prend pas la calèche en marche, elle coulera avec Prendahl – Lilith, elle, est déjà prisonnière du don qui l’a engloutie, déconnectée du monde qui l’entoure du fait d’une overdose d’émotions négatives dont il n’est pas certain qu’elle se remettra de si tôt. C’est comme un poison dans son système déjà fragile – Alastar s’est renseigné avant de lui tourner le dos.
13 MAI 03. Le regard d’Esther Ollivander est chargé de reproches tandis qu’il prend son temps pour lui faire un baisemain – qu’elle n’accepte que pour éviter un scandale. « C’est toujours un plaisir que de partager un peu de votre temps », offre-t-il gracieusement, et elle pince un peu plus les lèvres, révulsée par le contact. « J’aimerais pouvoir en dire autant. » Le regard appuyé qu’elle lance à Hestia n’émeut pas cette dernière, qui se contente de pencher la tête de côté, un sourire joueur au bout des lèvres. Esther, elle, est polie, mais ses épaules restent crispées ; de loin, on pourrait croire qu’ils ne font que discuter en toute cordialité. « Vous avez un talent remarquable pour vous immiscer là où votre présence n’est pas désirée, à ce que je vois. Mais vous repoussez les limites de l’effronterie en vous présentant aux côtés d’un témoin. » Qu’il grappille une place d’honneur jusqu’à se retrouver attablé non loin des mariés ne pouvait bien sûr que lui déplaire. « A vrai dire cette chère Hestia n’est pas à blâmer pour ma présence », rétorque-t-il d’un ton léger avant de se pencher pour poser un baiser au coin des lèvres de la jeune femme. Elle n’est pas de celles qui nécessitent d’être défendues – mais il sait qu’elle lui laisse le plaisir de gérer cet échange, puisqu’ils ont tous les deux le goût de la polémique et qu’Esther est une… vieille rivale. La mère Ollivander lui plait énormément. Il n’y a pas grand-monde qu’Alastar déteste, à vrai dire ; c’est son affection qui revêt différents degrés et qui se manifeste de façon douteuse. En l’occurrence, sa vis-à-vis entre dans la catégorie de ceux qu’il adore tourmenter de par sa seule présence. Sang-mêlé adopté par quelques membres de l’Elite dont elle ne pardonne pas le laxisme. Elle semble à Alastar à la fois forte et faible ; main de fer quand elle le veut, mais modulée par la matriarche (dragonne) Ollivander et un besoin dévorant d’être acceptée. Beaucoup se laissent berner par sa prestance, à présent qu’elle est celle qui détermine qui est fréquentable ou non, mais Doherty aime à percer la barrière de ses prétentions et des intuitions lui ont fait remarquer à quel point Esther reste taraudée par une subtile insécurité nerveuse, même aujourd’hui. « J’ai le souvenir d’avoir passé des mois à préparer cet évènement et de connaître les lieux, le programme et la liste des convives dans les moindres détails », reprend-il, faussement pensif. « Et durant tout ce temps, je ne crois pas vous avoir croisée lorsque des avis étaient requis pour les prises de décision. Curieux n'est-ce pas ? » Oh, il goûte avec délice les relents d’agacement qu’elle exhale à son égard. Mais moins le détachement cruel dont elle use en présence de sa fille. Alastar s’attache à peu de monde, c’est un fait ; il est d’ailleurs encore dérouté de l’intérêt que lui inspire Nyssandra – un intérêt platonique, une hérésie. « Les critères douteux d’Eudoxie en termes de fréquentations ont toujours été un sujet délicat. » Bien sûr qu’elle n’admettrait pas être un monstre de critiques et de reproches injustifiés ; bien sûr qu’elle se contente, tout en délicatesse, de balayer le sujet d’un ton négligeant en mentionnant un vague désaccord entre mère et fille. Le sourire qu’il lui adresse, cette fois, est froid. « Si vous voulez bien m’excuser, ma présence est requise ailleurs. Les salariés se chargent d’envoyer les cartons, et la famille de gratifier les invités de présences dignes de leur rang. » Et juste comme ça, elle le balaye hors de son cercle prestigieux, le renvoie au statut de plébéien dont il s’est si difficilement défait. Relevant d’une main sa longue robe sirène, elle le contourne, s’arrête brièvement aux côtés d’Hestia le temps d’asséner – « Ta tante n’aurait pas apprécié cette provocation », puis s’éclipse la tête haute. Alastar éclate d’un rire presque silencieux. « Mais de quel mauvais goût vous faites montre, miss Carrow », prétend-il gronder d’un ton bas en nouant ses doigts un peu bas derrière la taille d’Hestia. « Je suppose que tes critères douteux en termes de fréquentations sont aussi un sujet… délicat. Esther vient de se trouver deux commères avec lesquels tempêter à propos de ton cavalier. » Elle est dans sa vision périphérique, et il ne se gêne pas pour lui donner de quoi rager. Surtout qu’Hestia, l’innocente Hestia qui lève à cet instant les yeux au ciel, est inconsciente de ce qui s’approche de près ou de loin au flirt et ne s’offusque donc pas des mains baladeuses, curieuses, qu’il laisse de temps à autres déraper sur elle. « On ne peut pas vraiment me blâmer de donner un semblant d’occupation à ces pauvres femmes désœuvrées. »
10 MAI 03. « Was it really necessary ? » Une cigarette sorcière entre l’index et le majeur, le pouce de la même main appuyé contre sa tempe, l’autre occupée par une verre de Swott Malt Whisky, Alastar esquisse un demi-sourire à la fois las et amusé. « It was worth it. » « Don’t. I'm getting sick of your nonsense. » Ce qui n’empêche pas son interlocuteur de persister de signer, étendant ses longues jambes devant lui en s’enfonçant un peu plus dans son confortable fauteuil. « You got rid of that whiny brat who was turning you into a sugar daddy and now you’re back to be the ruthless businessman that I missed so much. You should thank me. » Maksim lui sert une œillade assassine qui ne l'impressionne pas : il est certain que son homologue regrette plus la perte de son enfant que cette Svetlana qui quémandait sans arrêt son attention. « You're Lucky i don't know every swear words in the English language because you'd deserve them all. » « Oh, take advices from Nepthys then, she’s such an inspiration. » Le silence s’installe un instant, chacun d’eux plongé dans ses propres préoccupations. Le ruskov est, sans surprise, occupé à réparer les pertes causées par la désertion de Nastya et l’apparition de « Loki », mais l’irlandais n’est pas tout à fait en mesure de rire de ses malheurs. Plongé pour sa part dans l’édition spéciale de l’ Evening Prophet, il mesure les proportions ridicules que prend le scandale concernant Rotten Apple. D’une manière ou d’une autre, la collaboration avec le gouvernement a filtré – et les avis sont mitigés. Bien sûr, rares sont ceux qui se risqueraient à blâmer officiellement le Label de Doherty pour s’être mis au service du Magister, mais les répercussions sont évidentes. La chute drastique des ventes est un premier indice, et des reproches éclatent pour tout et pour rien, pour compenser l’impossibilité de parler franchement de ce qui dérange pour de bon. Tout à coup, le groupe est en disgrâce. Lilith blâmée de toutes parts, jugée trop provocante, trop perchée, trop étrange ; elle écrit et compose, est sur le devant de la scène, alors sans surprise, les retombées la percutent de plein fouet. Le comportement impulsif et les tendances violentes d’Absolem ne font plus de lui un bad wizard adulé mais un mauvais exemple, un type infréquentable qui ne devrait pas faire office de modèle pour la jeune génération. Nepthys passe plus ou moins entre les mailles du filet, pour avoir été vue récemment à tenter de séparer Aspen et Abso en pleine rixe dans un bar sorcier d’ Ellis Moor, le lendemain d’un spectacle et au terme d’une soirée arrosée. Ces gamins ne savent pas se tenir – Alastar les étriperait volontiers à cet instant. Tout ça n’est pas bon pour les affaires, mais Alastar n’est pas aveuglé par le présent. Il est soucieux de l’avenir. Le gouvernement essuie trop de défaites, depuis quelques temps, et la prudence (et la mort de Judah) poussent le trafiquant à prendre ses précautions. C’est le moment ou jamais pour quiconque se soucie de surveiller ses arrières de faire un pas en arrière pour gommer ses implications les plus évidentes, faire passer sur d’autres la responsabilité de ses actes répréhensibles, afin de passer entre les mailles en cas de renversement inattendu de la situation. Or cette histoire de collaboration le plonge en plein cœur de la tyrannie. Il a bien de la chance que les Bizarr' Sisters soient intemporels, parce que la perte de Tracey Davis et maintenant de RA sont de sacrés coups durs. Mais BS est majoritairement indépendant, groupe de fortes têtes qui refusent tout contrat trop long – ils font donc appel à lui de façon ponctuelle et ne lui rapportent pas grand-chose comparés aux talents perdus. Une main lui prend le journal et cette fois, c’est au tour de Maksim de se marrer. « Trouble in paradise ? » « Oh sod off », qu’il réplique en levant les yeux au ciel, mais le ricanement de son comparse le suit quand il quitte le bureau de ce dernier en prétendant avoir à faire. Retraite stratégique, en réalité : Alastar prend bien soin de s’éclipser à chaque fois qu’ils effleurent le sujet de la politique et de la situation actuelle. Parce qu’il place ses pions en vue d’une fuite. Et qu’il sait que Maksim sait. Ou s’en doute. Loin de lui l’envie de jouer cartes sur table.
Dernière édition par Alastar Doherty le Sam 4 Juin 2016 - 11:27, édité 60 fois |
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| titre début titre suite ss-titre, ss-titre, ss-titre ici ❝ He quietly slid from time ❞Sept. 2002 & Lieu « Fawkes mort, il ne nous reste qu’une poignée de chasseurs compétents pour alimenter le marché des ingrédients à base de créatures magiques rares ou protégées. Le gouvernement traque plus que jamais les braconniers, moins par souci de la faune que par opportunisme. Aucun d’eux n’écope plus d’une peine de prison, mais les amendes imposées sont de plus en plus élevées. 5 000 ʛ au minimum, souvent deux fois plus. » Concentré et froid, Alastar ne flanche pas à la mention de son défunt partenaire. Oh, il a peiné à faire son deuil. A vrai dire, il n’en a toujours pas fini – songer à la façon dont a péri l’ami ayant partagé les deux tiers de son existence le glace toujours de rage et les explosions d’humeur en privé ont été – sont encore – sa façon de l’exprimer. Pas d’hémorragie lacrymale, Alastar ne sait plus larmoyer depuis une éternité… mais c’est un gouffre sans fond, un cri muet, une douleur qui le taraude sans fin, qu’il met en sourdine lorsque vient l’heure de parler affaires. On ne fait pas de gallions en tapant dans les sentiments.Sans crier gare pourtant, les coins de ses yeux se creusent de plis amusés et son dos rigide se décontracte tandis qu’il s’affale plus confortablement au fond de son siège de bureau, bras surélevé par l’accoudoir et index retraçant pensivement sa lèvre extérieure. Le changement d’attitude prend de court sa collaboratrice. Chignon haut, tenue stricte, elle adopte une allure sérieuse pour se donner un air important, pinaille sur les détails pour ne pas avouer l’essentiel : elle est face à une impasse. Et à cet instant précis, elle sait avoir perdu toute crédibilité aux yeux d’Alastar, en même temps que son intérêt dans le cadre du travail. « Ah, Demelza… », souffle-t-il, désapprobateur et moqueur. « L’étape suivante de votre rapport, je suppose, consiste à m’indiquer avec autant de tact que possible que notre champ d’activité se retrouve drastiquement réduit, puisque nos braconniers actuels se contentent de créatures propres à notre territoire à défaut de pouvoir franchir les barrières magiques qui isolent le Royaume-Uni ? » Il n’a pas besoin de ce récapitulatif tardif pour savoir que seule une poignée des espèces sorcières et moldues protégées sont présentes sur leurs terres. Judah était à la tête d’un réseau international plus vieux que lui – légué par son père – et formidablement étendu. Mais il était un homme avide, égoïste, joueur ; sans héritier auquel léguer son commerce prolifique, il s’est arrangé pour que le tout s’effondre s’il venait à mourir, et c’est précisément ce qui est arrivé. La nouvelle digérée, Alastar n’est plus que passablement agacé d’être passé à deux doigts de se faire emporter dans ce tourbillon de décentes, de dénonciations et d’injonctions. C’est un ultime pied-de-nez, un départ digne de l’amitié vache qui les a liés, un défi à relever. D’un geste désintéressé, il invite sa vis-à-vis à lui remettre la liasse de parchemins à laquelle elle se raccroche comme si sa vie en dépendait ; survole rapidement les pages du regard, sans ciller face aux chiffres. « Come here », ordonne-t-il sans lever les yeux vers elle, avant de lâcher l’analyse dans la corbeille de bureau – qui l’avale goulument. Avec hésitation, elle se lève pour contourner la surface de travail, dont il s’écarte, lui laissant assez d’espace pour s’asseoir sur le rebord. Le sourire qu’il lui adresse est affable et ses paumes baladeuses se posent sur ses genoux, remontent le doux galbe de ses cuisses. L’une d’elle survole son buste, et son idex retrace sa mâchoire, caresse trompeuse vite effacée par sa prise qui se resserre durement sur son menton pour l’obliger à le fixer. « Si tu n’étais si charmante », souffle-t-il contre ses lèvres, j’aurais la fâcheuse impression de dealer avec une carcasse de poiscaille ballotée par le courant. Ce rapport aurait dû se trouver sur mon bureau avant même que le corps de Fawkes n'ait refroidi. Mais tu te présentes avec deux semaines de retard, et chacune des journées supplémentaires que tu t’es octroyées met un peu plus en évidence ton flagrant degré d’inutilité. » « Je ne pensais pas… j’attendais simplement- » « De voir chuter le chiffre d’affaires ? » propose-t-il d'un timbre sympathique lorsqu’elle semble peiner à trouver ses mots. « N-non ! J’ai pensé que vous auriez besoin de… de temps pour vous remettre- vous sembliez très proche de Mr Fawkes et- » Oh, à présent c’est Mr Fawkes. Alastar acquiesce, affichant un air concerné tout à fait feint. « Soucieuse de me laisser le temps d’assimiler cette terrible perte ? Comme c’est généreux de ta part. » Mais généreux, entre ses lèvres, est synonyme d’ incroyablement stupide, d’ inacceptable et cela, il le murmure au creux de son cou en lui mordant la jugulaire. Juste comme ça, tout bascule. Son humeur joueuse se fait impatience, colère, outrage ; sa main libre lui broie le poignet, celle sur sa mâchoire la prend à la gorge, et son ton se durcit, courbant ses lèvres en un rictus furieux. « Je ne te paye pas pour épargner mes sentiments ou toute autre aberration que tu pourrais mettre sur la table pour excuser ton incompétence. Mais je conçois que tu ne saches plus vraiment à quoi te sont dus ces gallions – j’aurais moi-même bien du mal à justifier ta présence ici tant tu n’es bonne à rien. » C’est une exagération et elle s’insurge, mais son exclamation est étouffée sous les doigts de l’irlandais, qui la fait taire d’un baiser hargneux puis l’expédie plus loin, poupée usée. Ses talons et la force de la bourrade lui font perdre l’équilibre, elle chute au sol sans qu’il ne lui accorde une once d’attention. Au lieu de quoi, il appelle d’un mouvement de baguette un homme de main, auquel il la désigne. « Take care of that. » Ça sonne catégorique et définitif et durant les secondes qui suivent, il se repait des suppliques entrecoupées qu’elle bégaye en pensant sa vie en danger. Mais Alastar n’est pas de ceux qui commanditent des mises à mort comme si de tels ordres n'avaient pas de conséquences : multiplier les cadavres est un excellent moyen d’attirer l’attention indésirable des autorités. Confier ceux qui le dérangent aux bons soins d’un Oubliator corrompu, afin d’arracher à la racine et de façon professionnelle toutes les connaissances qu’ils ont acquises du réseau, est plus prudent. Il n'est pas inquiet pour les pertes – ou du moins ne l'est-il plus. Les dépouilles attirent les rapaces, et celle de ce bon vieux Judah est, pour ses rivaux sérieux, un met particulièrement copieux sur lequel festoyer. Le constat s'est renouvelé une semaine plus tôt, quand une inconnue s'est présentée à son bureau en se proposant de renflouer le marché des ingrédients et créatures, dont les ventes étaient en chute libre depuis plusieurs jours du fait de la qualité médiocre des produits à disposition. Silhouette svelte engoncée dans une tenue de chasseuse, jambes interminables enclavées dans de hautes chausses en cuir d'Eruptif, braconnière visiblement chevronnée et femme d'affaires à n'en pas douter – Alastar attend impatiemment que le temps confirme les aptitudes et le réseau auquel elle affirme avoir accès au-delà des frontières, mais si elle s'avère aussi efficace qu'elle le dit, cette ramification du marché clandestin promet de gagner un essor formidable. Car cette nouvelle partenaire potentielle offre de fournir tant des éléments aux propriétés magiques recherchées que des créatures vivantes – il s'agirait alors d'étendre son champ d'activités en profitant à son tour de la place laissée vacante par Judah. Alors qu'il rumine cette perspective des heures plus tard, à la faveur de la nuit, dans un bureau dont la façade donnant sur l'extérieur est constitué d'une immense (fausse) vitre, Dolohov se permet de desserrer sa cravate et de laisser la nostalgie le gagner ; au creux de sa paume, un chaudron miniature à l'intérieur duquel fume un doigt de Steaming Poitín irlandais. « A la tienne, vieux frère. », trinque-t-il sombrement. ❝ Always be chasing the sun ❞Année & Lieu « Je ne serai pas un vulgaire pion toute ma vie. » Règnent dans ses mots une soif de revanche sur la vie, des menaces en filigrane et une hargne indéniable. Adossé à la porte qu’il a lentement refermée derrière lui en entrant, Alastar esquisse un sourire amusé. « As-tu seulement des plans pour conquérir l’échiquier ? » C’est la question qui plane entre eux, à chaque nouveau tête à tête. Elle tremble, Nastya, fleur sauvage étiolée par sa cage aux barreaux d’or. Mais pas de peur, seulement de colère et d’offense. Tantôt le faste et le luxe indécents lui donnent l’illusion d’un bonheur durement acquis, tantôt la contrepartie s’abat sans crier gare, menace de la briser – parce que tout se paye et que ses gallions à elle sont son propre corps, servi sur un plateau aux clients qu’elle a pour rôle de capturer dans la toile du trafiquant. « Et si j’en avais ? » Elle se détourne du balcon grand ouvert sur le Londres sorcier pour le défier, regard de feu et chevelure blonde tourbillon au gré des bourrasques. « Si j’en avais, tu me dénoncerais ? Ou est-ce qu’au contraire, tu m’aiderais à les concrétiser ? » A ceci, il reste indéchiffrable et silencieux. Ce qu’elle lui demande est délicat, à bien des égards. Elle lui parle ni plus ni moins de trahison. Alastar n’envisage pas les choses du même œil qu’elle. Il ne les calcule pas avec la même intensité, et pour cause : elle évoque un engagement complet, cherche un appui stable, là où il ne voit qu’un passe-temps palpitant. S’il n’éprouverait aucun scrupule à planter un couteau dans le dos de ce cher Maks, il y a une marge conséquente entre le coup-bas typique de l’emmerdeur qu’il aime à être et l’implication totale et réfléchie dans un business visant à ruiner celui d’une connaissance de longue date – d’un frère. Un gouffre infranchissable entre la crasse, au bout de laquelle regarder l’autre se relever, plus fort, et la déloyauté. « Je ne sais jamais à quoi m’en tenir avec toi », crache-t-elle, mue par la frustration, et cette fois il se fend d’un sourire amusé. « Je n’ai pourtant pas l’impression de t’avoir laissée dans le flou. » Ni indifférent ni actif – c’est à cette place qu’il se tient. Témoin passif et oreille attentive, il reste appréciatif de sa soif d’émancipation, apte à l’écouter et à l’abreuver des mots dont elle a besoin pour se relever. Mais il ne tend jamais la main gratuitement et il se refuse à être pour elle une béquille. Il ne l’est pour personne – Anastasiya est bien placée pour le savoir, les commerces qu’il sauve n’ont que la façade des bonnes actions. La vérité est qu’il les engloutit pour se construire un empire, ne tend la main que pour mieux briser jusqu’à l’os ses débiteurs. Et combien d’entre eux ont été coulés par ses soins, pour se voir proposer une offre impossible à refuser, une fois poussés au bord du précipice et privés de toute autre solution ? « Tu sais pertinemment à quoi t’attendre venant de moi. Tu serais moins confuse si tu cessais de vouloir changer la donne. » Ce soir même, il l’a de nouveau assumé, oscillant entre les convives sans jamais s’interposer dans le salon privé attenant où il la savait en proie à un client brutal. Alastar n’intervient ni ne s’émeut : chacun fait ce qu’il doit pour survivre dans ce monde et s’il ne la juge pas, il n’endossera jamais non plus le costume de sauveur. Ce n’est pas dans sa nature. Mais il peut effacer les stigmates de ces tristes rencontres, gommer de ses lèvres les ecchymoses naissant à l’orée de ses épaules, sur la courbe gracile de sa nuque, au creux de ses hanches voluptueuses. Effacer la fragrance entêtante de celui qui l’a humiliée, louer son corps et le révérer de sa fougue – il peut lui offrir l’oubli et panser son estime meurtrie. C’est la promesse que fredonnent ses paumes en épousant la courbe de ses épaules, lorsqu’il la rejoint sur le balcon. Alastar, après tout, ne s’est jamais targué d’être plus qu’un vile opportuniste. Ce n’est qu’après bien des soupirs arrachés qu’il souffle contre ses lèvres rougies la seule concession qu’il puisse lui accorder. « Je peux être ton porte-parole – temporairement. » User de son bagou pour faire basculer dans son camp quelques-uns des alliés qu’elle espère, en d’autres termes, à condition qu’elle ait correctement œuvré en amont en se montrant digne de leur confiance, et des risques qu’entrainera inévitablement leur défection. « Appâter tes proies à coup de belles paroles ou d’odieux chantages. Mais à toi de gérer les détails… et la suite. » ❝ Triangular trade ❞Oct. 2001 & Lieu « J’ai quelque chose pour toi. » D’un mouvement de baguette, il fait jouer les cordes qui enrubannent l’offrande humaine ; elles se resserrent jusqu’à le faire suffoquer lorsqu’il résiste, se détendent un tant soit peu quand il suit le mouvement imposé, l’obligeant ainsi à coopérer. La baguette effectue une lente rotation, le prisonnier de même. « Un rebut sans identité », explicite Alastar. « Déclaré mort et à vrai dire, passé à deux doigts de l’être, mais rescapé sans avoir pourtant eu droit au moins soin. Il est de constitution solide, le genre d’énergumène conçus pour être usés, abusés et rentabilisés tant qu’il leur reste réserve d’énergie. » Et comme dans le cadre des ventes, Alastar détaille les caractéristiques de la marchandise. Age, origines, taille, poids, capacités, forces, failles. « J’en ai d’autres du même acabit. Et je peux m’arranger pour en fournir gracieusement sur une base régulière, si l’offre t’intéresse. » « Gracieusement ? », ricane Maksim, et Alastar lui offre son plus bel air innocent. « Les dons avec toi entraînent toujours une contrepartie, alors vas-y, je t’écoute : qu’attends-tu en retour ? » Le sourire de connivence qu’il esquisse à présent n’étire qu’une de ses commissures, mais atteint ses yeux et les teinte d’un amusement froid, tandis qu’il se penche en avant. « Tes échecs. » Il s’interrompt juste le temps d’écoper d’un haussement de sourcil pour l’inciter à continuer sur sa lancée, puis explicite : « Je te livre les cobayes, tu mènes tes tests et expérience à ta guise. Ils sont tous déclarés morts, personne ne s’inquiétera donc de leur état physique ou psychologique, personne n’enquêtera, personne ne te pistera. En retour, j’apprécierais grandement que tu me lègues les doses expérimentales non-abouties ou abandonnées pour cause d’effets secondaires trop visibles. De quoi épicer d'une exquise façon les prochains combats de rebuts et entretenir la passion de la foule pour le spectacle. » Il s'interrompt brièvement, le regard fixé sur l'avenir, sombre et à son goût. « Ils sont encore trop prudents. Je veux en faire en faire des nundus enragés, terrasser leurs scrupules, déchaîner leurs instinct primaires et les voir se battre comme s'il n'y avait pas de lendemain. » Des combats à mort, désormais ; il les veut écumants et bestiaux, et l'Orviétan peut intervenir de différentes façons à cette égard : soit par une dépendance suivie d'un sevrage brutal, soit par le biais de produits échoués refoulant définitivement la part d'humanité au profit d'une soif de sang sans nom. Son vis-à-vis semble mesurer les intérêts, puis : « J'ai la femme idéale pour un tel projet. » C'est l'ébauche d'un odieux marché triangulaire basé sur un commerce d'êtres humains. Et c'est dans ces circonstances que la route d'Alastar recroise celle d' Adele Bones, esprit retors et créativité portée vers l'horreur ; trafiquante du marché noir hier, impliquée jusqu'au cou dans le commerce de psychotropes aujourd'hui. ❝ Filthy, rich, spoilt, rotten ❞décembre 1998 & Wasteland House « Et ici- là, et là, d’immenses baies avec croisées vitrées, soulignées de moulures et baigneront la salle de lumière. Elles découperont aux murs des lignes horizontales et verticales qui s’élèveront jusqu’à une voute en éventail, faite de nervures courbes. Et à l’extérieur, des larmiers ornés de guirlandes de feuilles de chêne, des allèges au motif triangulaire formé de pampres et de raisins (...). » Il s’égare en descriptions et en rêves d’esthétique, tourne et virevolte et saisit une épaule, la relâche, dépeint à ses comparses une splendeur onirique. Oublié le stuc étiolé de la façade et les pièces sombres ; néantise le souvenir des corps amochés qu'il a vu gésir sur le carreau ciment au terme des rafles ayant satisfait la demande massive en immobilier sorcier à Herpo Creek, tapote d'une main affectueuse le lourd tapis encore tâché de sang qui n'a pas même eu le temps d'être retiré avant que la demeure ne soit revendue. Il marche sur les cendres d'une famille en ruine mais il n'y a pas d'argent sale, tout comme il n'existe pas de luxe inacceptable, et peu lui importent les fondations de sa réussite puisque ces murs seront remis à neuf. A travers ses yeux le plafond est déjà surélevé, conférant hauteur et légèreté. Alastar le voit creusé de lucarnes et, traversant pièce après pièce, il rénove en paroles ce fantasme gothique, le fait flamber d’un luxe extravagant coutumier aux bien lotis. Ici l’éblouissante collection d’œuvres d’art dont il a hérité, là une somptueuse salle de fête aux lustres étincelants. Il se penche aux fenêtres pour parer ses sobres jardins de cascades et de statues animées, coquines et coquettes. C’est son acquisition, sa consécration – pas les quartiers attribués par feu l'oncle Cellach autrefois. Ni même l’ensemble riche mais mais mélancolique et lourd d’histoire qu’était la demeure du vieil homme, Fiddaun Castle – tas de pierre riche, froid, austère. Alastar, lui, veut des courbes et de l’élégance, de l’historique mais chic et contemporain, et en décrivant sa vision d'avenir à voix haute il saute sur une table nue, entrainant à sa suite les premiers et les seuls à découvrir son projet avant l’heure. Maksim, Judah, Anastasiya. Cette table, il l'imagine couverte de verres en cristal et d’un service de table inépuisable et de mets délicats ; entourée de convives d’humeur festive et de leurs coupes de champagnes réfléchissant les flammes des bougies flottantes. « Et du spectacle j’espère ! » S’exclame Judah en esquissant un pas de danse, puis une révérence moqueuse. « De l’alcool coulant à flot, des duels amicaux pour les mains des belles dames- c’est si convenu d’arriver avec une partenaire, toujours la même. » Alastar se fend d’un rictus entendu, devinant la phrase avant même que son vieil ami ne l’entame : « Des nymphes et vélanes à profusion, dans les salles mitoyennes et derrière les velours des alcôves, pour divertir les invités et choquer les bonnes mœurs- » Et Maksim de faire sauter d’un mouvement de baguette assorti d’un geste aisé du pouce le bouchon de l’une des dizaines d’alcool qu’ils ont emmenées pour commencer à aménager la demeure – car quoi prioritaire après tout ? – et de la surélever, comme pour trinquer : « Et glissant de main en main sous les tables, poudre liquides éclatants ou capsules colorées pour gommer jusqu’à l’existence même du monde extérieur et exacerber les sens jusqu’au lever du jour suivant. » Il arbore la mine fière de celui qui a réussi – à raison, puisque les psychotropes entament enfin leur course à travers le monde sorcier anglais, titillant les palais et fascinant déjà la clientèle naissante. L’horizon déverse sur eux les écluses de ses prémices et tandis que les deux autres le précèdent, bruyants, jeunes, libres et gorgés de satisfaction personnelle, Alastar, marchant à reculons, les mains dans les poches, adresse un clin d’œil complice à une Anastasiya encore incertaine, qui suit à distance les pas de son nouvel acquisiteur, son regard rendu captivant par une lueur d’espoir naissant. Le souvenir du château ancestral légué par son oncle lui titille encore les pensées un instant et il croit éprouver une pointe de regret, mais non. En faire un monument historique, détérioré aux yeux des moldus alors même que sa splendeur reste intacte sous les sorts, est un bon moyen de rendre cette possession rentable, puisqu'il ne compte en aucun cas y vivre. ❝ Take a sad song, Make it better ❞1994 & Fiddaun Castle « Qui est-il ? » « L’hôte de la soirée ? Eh bien, un certain Alastar Doherty. » « Non- ça je le sais, je veux dire, qui est-il ? D’où vient-il ? » « Il a étudié à Poudlard. » « Et ? » « Et c’est tout. Il m’a dit venir d’une famille nombreuse, avoir flambé son héritage avant de le reconstituer par ses seuls moyens. Mais je ne le crois pas, ne serait-ce que pour la famille. Hortense Greengrass l'a introduit l'an passé après lui avoir confié l'organisation de l'anniversaire de sa fille ainée. » « J’ai entendu des invités affirmer qu’il avait sûrement tué un homme. » « Laissez donc ces débat stériles. Profitez plutôt de la fête. »❝ Take a sad song, Make it better ❞Année & Fiddaun Castle « (…) à ton arrivée tu feras la rencontre de ton oncle, Cellach Ó Seachnasaigh. C’est lui qui t’a arraché des mains de ces moldus décérébrés. Il prendra soin de toi comme il se doit (…). » Il y a quelques traces de larmes séchées sur le parchemin qui tremble une seconde entre les doigts d’Alastar puis se stabilise. Les mots se bousculent dans son esprit sans qu’il ne parvienne tout à fait à les assimiler. « (…) Je compte sur toi pour gagner son cœur et devenir un fils pour lui (…) » L’encre a légèrement fui et s’étale sur certains mots, sur certaines phrases – est-ce ce qui en floute la signification ? Parce qu’il ne comprend rien. « Gamin… a- approche veux-tu ? » « Les Ó Seachnasaigh sont du Connacht. Tu ne craindras rien aux côtés d’oncle Cellach : il n’a que faire de la pureté du sang ou du degré de pouvoirs magiques, les idéaux de la Mionlach íon n’ont aucune prise sur eux (…) » Il quitte un instant des yeux le papier craquelé, approche avec hésitation jusqu’à se retrouver à portée de main du vieillard, qui lui effleure la joue avec une tristesse poignante tatouée sur sa rétine quasi-aveugle. « Ah, tu lui ressembles… tu lui ressembles tant… » Le regard se voile un peu plus, le bras chute, git sans force au bord du lit. « Elle était… si belle, un oiseau qui ne souffrait aucune c-cage… » « Vous n’êtes pas mon oncle. » Le sang rugit à ses oreilles et il se sent comme anesthésié. Il l’a été si souvent ces derniers temps – désensibilisé, écartelé, décortiqué, étudié et tous les synonymes possibles et imaginables retraçant la même idée. Si souvent, qu’il peine à ressentir. Rat de laboratoire, mystère vivant, resté non-élucidé pourtant : les scientifiques qui l’ont dépecé à maintes reprises ont été interrompus par des sorciers, pris de cours en plein milieu d’une nouvelle batterie d’expériences. Ce n’était pas le Ministère anglais ( foutu bon à rien de ministère, ní mórán thú – cracherait Eabha si elle était là, mais elle ne l’est plus) ; c’était des irlandais, alliés hargneux du vieux Cellach, intervenus en semant un carnage monstre, ébranlant et brisant et démontant tout ce qui croisait leur baguette, endormant tous les moldus dressés sur leur route. Ça a fait du grabuge, bien sûr : Alastar a entendu les adultes mentionner l’agacement du Conseil des Bhunaitheoirí – formé par les clans fondateurs régissant l’Irlande sorcière –, celui des british, la fureur de la.. euh, Sims ? Cims ? – ça, il ne sait pas ce que c’est. Mais Cellach est un vieillard teigneux, à deux pas de la mort et encore terriblement apprécié. Curieux combo que cette tête de mule d’une autre époque, qui agace le Conseil et les politicomages, mais dont les origines font le renom et l’influence et dont les vieilles alliances joueront jusqu’à la tombe. Cadet sans héritier d’une fratrie de quatre, Cellach est aujourd’hui l’ombre du farouche combattant qu’il était hier ; usé par les 120 ans qui pèsent sur ses épaules carrées, fort d’une vie de rigueur et d’austérité dont le seul vice, le seul péché était la femme. La femme. Alastar comprend. Du haut de ses 10 ans et demi, il discerne déjà cette lueur familière, cet éclat lubrique qui paraît dans l’œil des hommes qui côtoient de près sa mère. Et d’un coup, c’est comme si un voile se levait sur toute l’affaire. Eabha s’est vendue pour le sauver, mais pas que – elle a conquis le cœur de cet homme, l’a abreuvé d’un amour factice jusqu’à l’en rendre dépendant. Et puis… « Je t’offre un nouveau départ. Sans mes fautes, sans mes péchés, sans le lourd tribu que représente mon passé. Sans moi (…) » Et puis elle s’est effacée, laissant derrière elle un vide béant qu’elle a incité son vieil amant à combler en prenant soin de son fils, en souvenir d’elle. Son absence nourrit le besoin comme nul mot, nulle caresse n’aurait su le faire ; il crève de l’avoir perdue et Alastar– Alastar est le bénéficiaire de cette offrande post-mortem. Il n’est pas certain de se sentir… reconnaissant. Heureux. Qu’est-ce que le bonheur, sans elle ? L’annonce de sa mort ne lui a arraché aucune larme, il n’en a plus. Mais le gouffre de désarroi qui dévore le vieux Cellach engloutit Alastar de la même façon. « (…) Réécris ton histoire. » Ce sont ses derniers mots, ses dernières recommandations ; sa supplique au terme d’un sacrifice qu’il n’avait pas requis. Il est orphelin – c’est seulement là, maintenant, qu’il percute cette notion curieuse. Orphelin et laissé sans rien. « J’aimerais vraiment être… pour toi… le père que t-tu n’as pas eu… » Il cligne des yeux, perdu, perplexe. La main de l’homme cherche la sienne, la serre. « Pour le temps q-q/u’il nous reste, mon garçon… » je compte sur toi pour gagner son cœur, se remémore-t-il à cet instant. Mais sa mère n’a jamais été sentimentale, si ce n’était pour lui. Elle ne pouvait parler du cœur de cet homme ; elle évoquait très certainement sa bourse ; ses richesses, son domaine. Pour gagner son héritage, en d’autres termes. Fiddaun Castle et le coffre bien garni qui l'accompagne. Alastar esquisse un sourire lent, faussement intimidé. A l’intérieur, il n’éprouve qu’un curieux détachement mêlé de rancœur. Elle l’a abandonné. Mais il peut devenir riche, passe de rien à tout. Est-ce que ça compense pour l’amour perdu ? « J’ai toujours rêvé d’avoir un père. » La réponse est oui. ❝ Boys like him didn't die ❞Année & Lieu Mom est plongée dans sa tâche, couteau en main, lorsqu’ils frappent à la porte. Lame dérape sous le coup de la surface, l’odeur ferreuse du liquide qui s’échappe de la coupure qui en résulte teinte discrètement l’air tandis qu’elle tourne un visage anxieux en direction de l’entrée. Ça tambourine encore. Avec insistance. Ça la somme d’ouvrir mais elle est l’image même de l’animal traquée – elle sent le danger avant même de le voir, n’a aucune possibilité de fuite et pourtant, reste tétanisée par l’instinct qui lui souffle de ne pas approcher ces gens dehors. Alastar aussi le ressent – cet instinct qui hurle. Cette appréhension. Il a toujours eu des impressions étranges ; déjà vu tatoué sur la rétine, réponses prêtes avant que la question ne soit posée et autres curiosités du même acabit. C’est parce que toi aussi, tu es magique, lui a dit mum en claquant un baiser ravi sur sa joue creuse, de ses lèvres peintes en rouge. Il a essuyé la trace en grimaçant et elle a rit, carillon exquis ; les mots sont tout de même restés, eux. Mais il est trop jeune, trop vindicatif. Alors lorsque les coups résonnent encore, il glisse de son tabouret et, avant qu’elle n’ait eu le temps de l’en empêcher, file exécuter le geste qu’elle se refuse à faire. « Ali, non ! » « Piss off ! » qu’il éructe en écartant brusquement le panneau de bois, certain de trouver derrière l’un de ces usuriers qui les harcèlent depuis des mois, et qui font pleurer Mom. Ou un client venu réclamer l’argent en rab’ dérobé à son insu. Ou la voisine du dessous, qui vient sans cesse leur cracher des injures, parce qu’ Eabha mène une mauvaise vie et que son gamin est une raclure. Ou le propriétaire, qui menace de les jeter dehors. Un jour, Alastar sera propriétaire des propriétés du proprio et il le foutra à la rue à son tour. Il sera l’usurier des usuriers et leur sucrera tous leurs biens, les laissera sans toit ni rien à se mettre sous la dent. Ce soir pourtant, les types à la porte foulent des plates-bandes bien différentes de ce qu’il supposait ; ils sont en costard et portent des lunettes et ils ont un air dur et présentent une plaque de façon autoritaire. Alastar s’attendait à défendre Mom, mais d’une manière ou d’une autre, il a l’étrange impression que ces gens-là sont là pour lui, ne lui veulent pas de bien, alors il esquisse un pas en arrière. « Nous emmenons ce garçon », qu’ils assènent en lui attrapant l’épaule, puis les bras, l’empêchant de filer. « Don’t you dare ! You’ve got no right- » « Ordre des autorités supérieures. Pour votre sécurité et celle de votre fils, nous vous conseillons de coopérer. » Et elle a beau lutter, ils sont plus fort. Elle a beau s’indigner et frapper et colérer et crier, ils se font sourds et indifférents, la font seulement taire pour l’empêcher d’alerter le voisinage. Alastar garde cette image gravée dans l’esprit : Mom qui court derrière la voiture aux vitres teintées qui l’arrache à elle, et qui hurle, hurle, supplie de lui rendre son fils. Mom qui s’adresse à lui en trébuchant et en s’effondrant sur la chaussée, rompant la circulation (coups de klaxon et pneus qui crissent) ; qui lui promet de le récupérer. […] « Tu sais de quoi il s’agit n’est-ce pas ? » La vidéo est interrompue. Pause sur un scène compromettante : des objets qui planent légèrement au-dessus de leurs supports avant de fuser en direction d’une seule et unique cible, projectiles agressifs. « Tu reconnais ce décor, mon garçon ? » L’attention du docteur le transperce mais Alastar se refuse à croiser son regard. Mom le suppliait de rester cloîtré dans le placard. Elle le bousculait, s’agaçait, insistait, pressante, terrifiée : les hommes ne devaient pas le voir. Avant, c’était parce que ça n’appâtait pas les clients. Pute et mère, ça ne fait pas bon ménage, certains vont jusqu’à soupçonner un potentiel traquenard, une pension à payer à la clé. Mais après, les pouvoirs d’Alastar se sont manifestés, instables et incontrôlés, et elle est devenue plus agitée encore. Personne ne doit savoir, qu’elle martelait incessamment, alors il refuse de parler. Il ne serait pas là s’il avait su se contenir, mais les émotions bouillonnaient sous sa peau quand le corps frêle de Mom craquait sous les mauvais traitements, ça débordait ; mais ce client-là l’avait piégé. Ce client-là l’avait dénoncé. « Nous ne voulons pas te faire de mal. Simplement comprendre ce qui t’arrive, pour t’aider. Tu es un garçon extraordinaire, tu le sais ? » Il enfile ses gants – les autres aussi. Latex qui claque contre peau avide d’âme. Ils sont des pendants immaculés des détraqueurs des livres de contes. Alastar secoue frénétiquement la tête, gauche-droite, droite-gauche. « Je suis normal. Je suis banal- » « Oh non- non non. Mais ne crains rien, ce n’est pas un mal d’être en dehors de la norme. Tu peux participer au progrès. » Ça semble diablement tentant, ça. Participer au progrès. Son cœur bat la chamade et son souffle est court, mais il ne peut pas bouger. Participer au progrès, c’est palpitant. Mais pas pour celui qu’on allonge sur la table. Un jour, il participerait au progrès. Mais il en serait l'instigateur – pas la victime. ❝ If you got some in your pocket, you"re fine, really ❞Année & Lieu A travers le vasistas filtrent des rayons de lumière. Il ne doit pas regarder à travers, il ne doit pas – la mise en garde résonne encore à son oreille rougie par la pression des doigts osseux qui l’ont trainé là. C’était il y a quelques secondes seulement, son cœur bat encore la chamade au creux de sa cage thoracique, le sang pulsant à vive allure, avalanche d’inquiétude et de ressentiment et d’un tel imbroglio d’émotions que lui-même s’y perd. Alastar se replie sur lui-même, récite l’ordre tel un mantra, mais sa propre voix ne couvre pas les sons obscènes qui résonnent à travers la paroi de bois qui échoue à le couper du monde extérieur. Ne regarde pas, ne parle pas, ne respire pas, et encore et encore, les mêmes verbes d’action qui le vouent à l’inaction. Mais ses paumes ne filtrent pas les gémissements rauques et les soupirs et les injures, non, il les perçoit trop clairement et devine presque les coups avant qu’ils ne soient assénés. Ses jambes repliées contre son torse se déplient malgré lui lorsque les cordes vocales de Mom exhalent des sons étranglés. Il ne doit pas regarder, mais le voilà pourtant qui enroule ses phalanges telles des serres autour de l’ouverture percée au haut de la porte, et qui écarte l’obstacle de métal qui lui barre partiellement la vue. Il ne doit pas regarder mais en lui, les alarmes qui hurlaient autrefois combien ces images sont sales et dégradantes déraillent ; et il ne peut plus reculer, pieds soudés au sol, corps mû par une fascination morbide. Mom s’étouffe sur de la dentelle fine fourrée entre ses lèvres rouges et une main enroulée autour de son cou estampille son épiderme crème d’ecchymoses violacés. Mom a la tempe écrasée contre le mur et l’homme la cogne, cogne, les traits déformés par un plaisir brutal, et les poings d’Alastar se ferment et se serrent, colère-peur-impuissance et toutes leurs variantes, tous les synonymes qui lui échappent pour l’heure. Mom ferme les paupières, les rouvre, les ferme encore ; ses iris roulent et basculent dans leurs orbites, tâches d’un bleu délavé désertant le globe rougi et tout à coup, sans crier gare, les coins de ses yeux se souillent de trainées carmines qui se déversent entre ses cils. Sillons de sang sur ses joues pâles, hémorragie oculaire. Le liquide vital se glace dans les veines d’Alastar – il voudrait hurler, mais il est muet. Je suis un être magique, a-t-elle expliqué la première fois qu’une telle occurrence a semé l’effroi dans le cœur de son fils, et parfois, quand les émotions sont trop fortes, quand elles se déchaînent comme une tempête et que mon enveloppe ne peut les contenir, elles débordent. Elles débordent ce soir – l’air est chargé, odeur âcre et piquante tressée de sueur et de douleur. Il suffit de patienter, d’attendre que s’achève le corps à corps mais cette fois, quelque chose rompt au creux du ventre d’Alastar. De l’autre côté de la porte, un verre éclate, se disperse dans la pièce en un millier de bris étincelants. Une lampe ensuite, plus loin un vase. L’inconnu s’éloigne dans un sursaut du corps frêle qui s’écroule, poupée désarticulée. A son tour de subir l’étau de l’effroi tandis qu’il cherche autour de lui la source de cette rupture de l’ordre des choses – mais lorsqu’une figurine soufflée explose sur le meuble à ses côtés, il lâche un cri effaré en bondissant plus loin, trébuche sur le pantalon à ses chevilles. Dans un seul et même mouvement, il redresse ses frusques, détale en jurant à voix haute et traitant Mom de maudite sorcière, et le calme revient. Il est effrayant, le silence. Il a le poids de dix enclumes et plus loin, Mom est restée immobile, ses cheveux roux éparpillés en un rideau filasse devant l’épiderme exangue de son visage drainé de vie. Et Alastar ne sait combien de temps il reste là – une seconde ou des heures – mais elle n’a toujours pas bougé lorsqu’il ouvre la porte de son placard, sa cachette, et s’approche d’elle d’un pas incertain. « Mom ? » qu’il demande, sans trop savoir pourquoi il chuchote. Elle a le cou surélevé par le mur en un angle déplaisant et elle a été dépouillée de ses vêtements comme de sa dignité, comme chaque soir, et ses poignets sont mous, ses lèvres déchirées, son souffle imperceptible. « Mom you alright !? » Il crie cette fois. Il sait que non. Mais il y a cette main froide qui s’enroule autour de son cœur et il craint que – Elle déglutit. Il suffoque, noyé par une vague de soulagement, lorsqu’elle lève des doigts tremblants pour prendre son visage en coupe, cherche à le discerner de son regard vide. Le sang forme des croûtes indistinctes sur ses joues. Est-ce que c’est ça, d’être magique ? La destruction et le chaos, les corps brisés et les éclats de verre ? « L-le portefeuille sur le c-canapé ? » Ereintée mais pressante. Elle y a pensé, comme chaque fois (à dépouiller le client lorsqu’il ne regardait pas). Alastar se précipite, soucieux d’effectuer la commission qu’elle lui a confiée ; fourrage parmi les coussins et le trouve, le portefeuille. « I got it ! And it’s full of money – dirty money, Mom. We shouldn’t keep it, we shouldn’t live like that, I fucking hate those men- » « Don’t- » Il se tait, se tasse en serrant encore les poings. Elle, elle se redresse, nullement gênée par sa glorieuse nudité ; tamponne du dos d’une main le coin de sa bouche blessée, les traits étrangement dépourvus d’émotions. « Oh, you’re so young my boy, but you’ll learn. There's no such thing as dirty money. Mom worked hard for it, so hard and it's all that matters... » Il y a comme un sanglot dans sa voix, sur la fin de la phrase, mais vite ravalée par quelque chose d’autre. Rage, cupidité, elle se tend vers lui. « How many ? No- don’t take it from me, give it back. Worked so hard… » Il lui envoie le portefeuille comme il a vu ces hommes le faire parfois, et elle récupère les billets qui en débordent, les lisse avec soin. Sa besogne achevée, elle lui ouvre les bras. « Come here- », et elle n’a rien de plus à dire pour qu’il se précipite, tombe à genoux face à elle, se blottisse contre elle. « Everyday’s a battle and we shall fight with all the strength that Merlin can give us to survive. »
Dernière édition par Alastar Doherty le Sam 4 Juin 2016 - 11:38, édité 41 fois |
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WIZARD • always the first casuality Astoria Greengrass ‹ inscription : 29/10/2015
‹ messages : 966
‹ crédits : whorecrux, tumblr, skam.
‹ dialogues : indianred.
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rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
| PREMMMMMMMSMSMSMSMSMSMS EDIT. ouf, personne se bouscule au portillon du coup j'ai le temps d'éditer pour dire: PERSONNE N'APPROCHE TROP PRÈS D'ALASTAR EUKÉ??? TOUTE CETTE BEAUTÉ, TOUT CET AMOUR, JE, GNNNNN. il est beau, il est con, il est chiant, il a eu une #vdm, bref, c'est le connard parfait et puis?? ta plume??? toi sur mon skype en mode "omg je vais prendre alastar ça te dit un lien" genre???? yes please j'ai attendu ça toute ma vie??? JE SUIS BLESSED BY ZE GODS IN ZE HEAVENS, c'est magnifique, je suis joie, mes doigts en tremblent, t'es juste trop perfect. (ça fout un peu la pression, ces histoires. ) et puis... ce titre?? cet avatar??? THEO???? tu veux ma mort c'est pas possible. j'ai si hâte de tout lire et de rp avec toi et de rendre tout le monde jaloux de notre vie digne de la meilleure des rom coms bb. DONC REBIENVENUE PARMI NOUS WSH ET SURTOUT REBIENVENUE CHEZ TOI, je sais que tu te plairas avec ce personnage (j'y veillerai. ) ET BON COURAGE POUR LA RÉDACTION BB. |
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WIZARD • always the first casuality Ariane Moriarty | NEIL MOUBARAK TROMBONE TABLE |
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WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
| aaaaah je reviens éditer j'veux juste pas finir sur la seconde page aaaaah |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | pouf je réserve ma place aussi, j're tout bientôt edit ; Theo sur le forum, je t'es trop perf avec ce personnage, j'suis vraiment trop contente de voir un Alastar (en plus toi, non mais ok quoi). J'aime tellement le début et j'ai trop hâte de voir les rps avec lui, c'est trop génial que tu le prennes (je me répète ?) STOP D'ÊTRE TROP PARFAIIIIIIITE GAAAAAH (bon et Theo est gn sur ton avatar, voilà) edit 2 ; mon dieu que mon message est nul, j'ai même oublié de te dire rebienvenue chez toi... la tehon
Dernière édition par Reaghan Phillips le Mar 10 Mai 2016 - 12:26, édité 2 fois |
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HUNTED • running man Adele Bones | JE RÉSERVE AUSSI edit : okay, pour ma défense, j'étais pas à la zon-mai (tu vois que je suis pas toujours là ) edit² : okay, je.... j'ai reçu le lien. Mais... Je t'ai pas agressée, non, c'est pas vrai, je nie, je réfute et je... edit3 : WHUT R U TRYIN' TO DO ? HEIN ? HEIN ? HEIN ? TU SAIS CE QUE CA ME FAIT. DE TE VOIR COMME CA. JORE. EN BB MAGIC GATSBY ??? HEIN HEIN ???? HEIN ????????????????? (oui, là c'est une agression ); I SEE : edit4 : TU SAIS CE QUE JE TE CHANTE MOI ? tu le sais ??????? je te chante CECI ptn, comment tu trahis Maksim, toi, TOI ? son bro, son ami, son JUDAH EN VRAI (je suis fière de celle-là sisi ). Tu ne mérites que le mépris de toute la toundra sibérienne edit 5 : ouai okay, now j'arrête avec mes édits . TOUSSA POUR TE DIRE QUE : toi + Alastar + la guerre des gangs qui se prépare (lolz, tant de repos pour une guerre évitée, tu plonges dans une seconde, tu aimes les conflits ) + Theo + Asstoria + ce PV again bcz hgdfkbfdjgfhxfdxjhglxhi gn = TU ES MAGNIFAIQUE AS USUAL. TU VAS TELLEMENT NOUS FAIRE RÊVER. PLZ BE A PRICK, i like it very much #pourlawin ! REBIENVENUUUUUUUUUUUUE A LA MAISON courage pour bb Ali (je chante le prince Ali now, y'a un génie bleu qui danse devant mes yeux ), courage pour cette fiche et dépêche-toi, viens rejoins l'équipe gagnante #maksim ( la nastya Yaya la gueuse bordel ; i swear Adele va créer des potions pour que plus personne ne tombe sous son charme, elle sera bien après ) LOVEEEEE
Dernière édition par Adele Bones le Jeu 5 Mai 2016 - 16:16, édité 8 fois |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Simon Rosier | KZAJEDLKQJLKQJL |
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OUTCAST • all hail the underdogs Anastasiya Kovaliova ‹ inscription : 09/03/2016
‹ messages : 321
‹ crédits : ultraviolences, ms.palmer (signature) et royksopp (texte).
‹ dialogues : #745489
‹ âge : 28 ans
‹ occupation : la nouvelle propriétaire du Centuries (en théorie), et à la tête d'un réseau illégal d'Orviétan. Je gère également un prétendu réseau de proxénétisme.
‹ baguette : est en bois d'orme, contient un coeur de crin de sombral. Relativement souple, elle mesure 31 cm.
‹ gallions (ʛ) : 3620
‹ réputation : je suis un ornement décoratif que les hommes se plaisent à arborer lors des soirées mondaines, et la catin préférée de Maksim Dolohov.
‹ particularité : humaine et vélane, une moitié de chaque.
‹ faits : je suis le vrai visage de Loki, ce fantôme aux mille visages (Peu se doutent que ce trafiquant est en fait une femme, aveuglés par leur machisme et leur arrogance inouie) et que j'ai conquis le marché en trahissant Maksim Dolohov, qui s'est retrouvé forcé de me laisser faire main basse sur son réseau depuis qu'il est devenu un criminel de guerre.
‹ résidence : dans les quartiers riches du Londres moldu. En ce moment, je vis dans l'appartement secondaire d'un fils à papa du nom de Marc Strain, au sein d'un immeuble hautement sécurisé (par des moyens moldus).
‹ patronus : une grive de Sibérie
‹ épouvantard : le visage de mon possesseur, déformé par la rage, ses doigts serrant un peu trop fort mon bras.
‹ risèd : certainement ceux et celles qui auraient pu être ma descendance.
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Dernière édition par Anastasiya Kovaliova le Mer 18 Mai 2016 - 22:20, édité 2 fois |
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| | | | | (Alastar) everybody wants to rule the world | |
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