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sujet; Dante Ehrensvärd ◊ Le Bien Qui Fait Mal |
| Dante Azazel Ehrensvärd feat Reeve Carney • crédit Azra | ❝ We're running in circles again ❞Wizard ; SC☇ pseudo complet & surnom(s) ; Dante Azazel Ehrensvärd, un nom qui aurait pu inspirer la grandeur, la fascination, la terreur. Mais la vie en a décidé autrement. Dante n’est rien d’autre qu’une ombre que l’on croise sans s’en rendre compte. Peut-être aurait-il un visage familier, mais pour si peu de temps. Non, le jeune homme n’est rien d’autre que ce sourire malicieux et séducteur qui vous donne envie de vous enfouir dans les ténèbres. Des surnoms, il en a eu. Skosnöre lorsqu’il était enfant et que son père avait trop bu. Mon mignon, Goujat, Voleur, Salopard, Dieu ou encore Merlin par la suite, selon la personne qu’il avait en face de lui, à courir après lui, contre son giron. ☇ naissance ; Le 13 août 1976. Si ça avait été un vendredi, ça ne l’aurait pas étonné le moins du monde, tellement cette journée était pourrie. Une pluie torrentielle dans cette ruelle de Glasgow détrempait le corps déjà couvert de sueur de sa pauvre mère. ☇ ascendance; Issu et déchu d’une ancienne illustre famille suédoise, son nom ne fait certainement pas écho dans le monde sorcier anglais. Pas dans les tréfonds où il s’est enfoncé et se vautre. Sang-pur, quelle bonne marrade, quelle illusion fantasque qu’ils s’aiment à exhiber. S’ils savaient seulement que ça ne les rend pas meilleur qu’un autre. ☇ métier ; Gentleman cambrioleur, Dante aurait aimé se convaincre qu’il était Arsène Lupin, mais sa déchéance s’accroche bien trop à sa carcasse meurtrie pour la vie. Il arrive tout au plus à dérober une bague ou un collier quand une modeste s’échoue dans son lit. Sans que ça ne lui apporte fortune car il préfère conserver les bijoux et s’en parer. Il est tel un dragon, collectionnant ce qui brille… Non, en fait, il aurait plutôt l’étoffe d’une pie. Grande gueule mais insignifiante. ☇ camp ; neutre, bien qu’il change plus vite d’une girouette, rejoignant ceux qui seront le plus à même de lui apporter un peu de confort et réconfort dans l’instant. ☇ réputation ; Elle n’est pas glorieuse, c’est peu de le dire. Il va là où le vent le porte, là où il pense pouvoir tirer son épingle du jeu. Opportuniste, cloporte, paresseux, glandeur, on le voit souvent se défaire d’un mauvais pas d’un sourire charmeur et d’un tour de passe-passe. Il est une ombre, il est le soleil, selon ce qui l’arrange le mieux. L’existence est le rôle de sa vie. Il est capable d’en jouer toutes les nuances, se perdant dans les méandres, oubliant que tout ceci n’est qu’un masque, que ce n’est pas vivre. ☇ état civil ; Eternel célibataire, le jour où il se casera sera peut-être celui où il trouvera enfin la personne capable de lui faire ressentir cette douleur qu’il cherche depuis si longtemps. Cette souffrance, cette quête de son existence. Et encore, il serait bien capable de foutre la merde juste pour un peu plus de poison. En attendant, il passe de jupes en jupons, de mini-short à slims et parfois même caleçon, il n’en a rien à faire, tant qu’ils lui offrent un peu d’extase. ☇ rang social ; Le bas peuple, le prolétariat. Que pouvait-il espérer de plus après une vie de saltimbanque auprès de ses parents bons à rien ? ☇ baguette ; La baguette de Dante est en bois d’acajou, comporte un cheveu de Vélane et mesure 45,72 cm. ☇ épouvantard ; Sa sœur, sa jumelle. Elle le hante jusque dans ses cauchemars psychédéliques, éveillant une émotion douceâtre qu’il se refuse d’éprouver une compassion, un amour qu’il abhorre. Il a peur d’elle, peur de leur ressemblance, peur d’oublier cette rage qui l’a fait avancer pendant si longtemps. ☇ risèd ; Dante voudrait échanger sa vie avec celle de sa jumelle. Elle qui a profité de sa cage dorée. Il voudrait toucher cette vie exceptionnelle, cet argent liquide, les paillettes et les strass. Plus encore, il voudrait la voir moisir sur un trottoir comme il y a été forcé, alors qu’elle a été sauvée de cette existence pourrie auprès de leurs parents. ☇ patronus ; Il n’a jamais essayé d’en former un et n’y arriverait de toute façon certainement jamais. Quand il se prend à deviner à quoi l’animal pourrait ressembler, il aime s’imaginer qu’il prendrait la forme d’une pie. Un oiseau intelligent et opportuniste, à l’adaptabilité exemplaire, aimant observer les hommes depuis son perchoir et leur dérober des objets auxquels elle trouve toujours une utilité. ☇ particularités ; Métamorphomage ☇ animaux ; Dante possède un border collie aux yeux vairons nommé Nymerost qui le suit partout. Il ne sait pas bien pourquoi l’animal s’est entiché de lui, mais il lui offre une compagnie réconfortante. ☇ miroir ; /
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☇ Avis sur la situation actuelle ; Dante essaie de ne pas avoir d’avis sur la politique. Il surfe sur la vague, profitant de l’instant présent pour s’enrichir ou se fournir une sécurité provisoire. Juste assez pour nourrir son chien et ne pas se transformer en tas d’allumettes sur pattes. Après tout, même s’il est métamorphomage, il lui faut bien de la nourriture pour continuer à vivre. Les rebuts, les insurgés, tout cela est bien abstrait pour lui. Sauf lorsqu’il a été raffleur pendant quelques mois, mais c’est loin maintenant… et en vérité, il ne se souvient même plus de la moitié de ce qu’il a accompli durant cette période. Bien évidemment, quelque part sous son crâne, il a de la pitié pour ces êtres qui se sont battus, qui se battent encore pour leur vie, leur survie, leur liberté. Mais d’un autre côté, il les trouve risible. Lui ne vit-il pas très bien, sans attache aucune ? C’est simple de continuer à vivre quand on sait profiter du système… Il faut dire que ça lui échappe quelque peu, ces êtres avec leurs grandes valeurs et leur honneur. L’autre camp, franchement, c’est pareil pour lui. Avec leur fausse grandeur de sang-pur… S’ils voyaient où ça l’a mené lui d’être sang-pur. Il n’est pas mieux qu’un autre, non. Par contre, ils l’ennuient, tous, avec leurs sorts explosant tout et n’importe quoi. Londres était une ville magnifique, avec une architecture qu’il aurait pu contemplée pendant des heures à la manie des constellations… et maintenant, ce sont des gravats partout, du sang dans les caniveaux. Franchement, fallait-il qu’ils aient si peu de respect pour l’art ? Ils pourraient au moins prendre soin de viser correctement avant de lancer des sorts à la ribambelle. Mais il fait toujours la sourde oreille à la propagande. Il est loin d’être dupe : il n’y a pas que les insurgés qui détruisent la ville. Lui essaie juste de survivre, de trouver un endroit où dormir la nuit… et de quoi manger. Le reste, il s’en fiche. Enfin, pas vraiment en vérité, car il est toujours prêt à sacrifier son propre repas pour l’offrir à un enfant dans la rue… ou à le distraire, faisant le clown, pour l’empêcher de voir ce que devienne ses parents. Dante est peut-être un connard d’égoïste incapable de choisir un camp, si ce n’est celui qui lui profitera le plus dans l’instant… mais son enfance médiocre le pousse toujours à mettre un peu de bonheur, de joie et d’émerveillement dans l’œil de ceux qui, si jeunes, souffrent de cette guerre civile.
☇ Infos complémentaires ; Jongleur • Guetter son reflet dans les surfaces réfléchissantes • Philanthrope • Sournois • De nombreuses cicatrices, témoins de son envie éternelle de ressentir la souffrance • Il ne saurait plus à quoi il ressemble à l’origine, ni même qui il est vraiment • Artiste • Collectionner les bijoux • Drôle • Manipulateur • Adepte du Fabuleo • Il subit des trous de mémoire si bien qu’il a des black out complets dans ses souvenirs • Chant • Pencher la tête sur le côté quand il observe le monde • Poli • Ambitieux • S’habiller avec des vêtements de qualité, qu’il s’arrange pour se faire offrir • Il ferait tout pour retrouver la gloriole de sa famille • Guitare • Jouer avec ses bagues quand il est nerveux • Extraverti • Fragile • Le tatouage d’une pie sur ses côtes du côté gauche, qui reste là peu importe le visage qu’il prend • Il volerait aux riches pour donner aux pauvres • Agréablement souple • Faire claquer sa langue contre son palais quand il est agacé • Raffiné • Arrogant • Prend toujours très soin de son apparence, peu importe ce qu’il décide d’être ce jour • Il aurait en fait un grand cœur sous son apparente insolence • Capable de captiver toute une foule • Aime attirer toute l’attention sur lui quand pénètre dans un lieu public (sauf si ce n’est pas à son avantage) • Sensible • Taciturne • A de nombreux sautes d’humeur • Il changerait de lit et de couche chaque nuit • ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi Azra. J'ai 25 ans, je viens de Lorraine, mais j’habite maintenant dans le Pas-de-Calais et j'ai connu le forum via top site. Si tout va bien vous me verrez connectée 7 (mais ne RP que le w-e) jours sur 7. Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [X] oui / [] non. Un dernier mot ? Je veux des lieeeeeens.
Dernière édition par Dante A. Ehrensvärd le Ven 15 Jan 2016 - 20:05, édité 4 fois |
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| Live your life like you were in a movie Love, Eat, Hate, Suffer ❝ Why do they all go to Hogwarts and not me? ❞1988 & Londres (Chemin de Traverse) — Reviens ici, espèce de sale petit vaurien ! VOLEUR ! — Mais Dante était déjà loin. Il courait comme s’il avait un détraqueur au derrière, serrant dans son petit poing la montre à gousset qu’il avait réussi à dérober. Il entendait encore l’autre vociférer, loin derrière lui. Il avait un sourire de bienheureux alors qu’il slalomait entre les sorciers s’entassant dans l’Allée des Embrumes. Des gens assez peu recommandables, mais qui était-il pour juger ? Il n’était qu’un gamin qui n’y connaissait rien à la vie. On lui avait dit de trouver de l’argent, d’en faire, d’en pondre, n’importe quoi pour pouvoir s’acheter un morceau de pain. Les rues étaient trop étroites, ou alors trop bondées. Il ne comprenait pas bien pourquoi il y avait tant de monde depuis quelques temps. Les sorciers étaient plus d’humeur à dépenser leurs gallions ? Au final, il s’en fichait un peu. Ça faisait plus de victimes potentielles… et en plus, la masse serrée lui permettait de fuir plus efficacement, petit et maigrichon qu’il était, il se faufilait plus facilement que les gros balourds qu’il soulageait de leur bourse. Il monta les marches glissantes aussi vite qu’il le put, ne s’arrêta pas avant de trouver un recoin sombre ou souffler. Il était revenu dans l’allée principale du Chemin de Traverse. Il ne savait pas bien où ses parents étaient partis faire les fanfarons pour quelques piécettes, mais il s’en fichait. Pour l’instant. Il ne voulait pas entendre son père le traiter encore de tous les noms dégoûtants qu’il pouvait trouver dans son vocabulaire restreint. Etrangement, il n’oubliait pas les insultes quand il avait un peu trop forcé que la bouteille. Sa mère… sa mère, Dante se demandait seulement si elle savait parler parfois. Il s’appuya contre un mur et se laissa glisser jusqu’au sol. Il espérait qu’ils pourraient tirer un bon compte pour la montre qu’il avait volée. Baissant les yeux sur son trésor, il ne put s’empêcher de se rappeler le spectacle qui distrayait le sorcier à l’allure fétide. Un combat. Ça devait être des elfes de maison. Dante n’en avait jamais vu, mais il se disait que c’est à ça que ça devait ressembler, un elfe de maison plein de bleus, de bosses, de sang. Il ne comprenait pas comment les hommes pouvaient prendre plaisir à voir les créatures se battre. Il se disait qu’il avait fait une bonne action en punissant ce monsieur. N’est-ce pas ? Il ne pouvait pas aider les elfes mais… Tant pis. Son regard glissa vers la rue agitée. Il y avait beaucoup de familles, remarqua-t-il finalement. Des enfants à peine plus jeunes que lui, bien qu’ils lui semblassent plus vieux. Peut-être parce que eux avaient de beaux vêtements et qu’ils étaient bien nourris et qu’ils étaient propres. Un petit garçon sortit d’une boutique avec sa mère. Il tenait précieusement un paquet longiligne entre ses mains, un peu comme Dante tenait la montre à gousset. Son trésor le plus précieux au monde. — C’est une bonne baguette, Henri. Tu pourras faire de grandes choses avec durant tes cours à Poudlard. — entendit-il depuis sa cachette relative. Poudlard. Bien sûr, il savait ce que c’était. Il n’était pas complètement ignare non plus. Il entendait ses parents parler. Il lui semblait se souvenir que c’était pour ça qu’ils étaient venus ici pour s’adonner à leurs acrobaties : les familles faisaient les courses pour la rentrée à Poudlard, l’école de magie. Ça devait donc être pour ça qu’il y avait tant de monde. Il resta un long moment à contempler la mère et le fils avant qu’ils ne disparaissent dans la foule. Il observa les gens aller et venir. Il était invisible. Personne ne faisait à lui, personne ne tournait la tête dans sa direction. Rien du tout. Puis, finalement, on le bouscula du pied — ou plutôt il se prit un coup dans les côtes — et il s’étala au sol dans un gémissement. Ses pupilles s’écarquillèrent. Etait-ce le vilain sorcier qui l’avait retrouvé ? — Où est-ce que tu étais passé, Skosnöre ? — Ah… non. Ce n’était que son père. Dante ferma les yeux et réprima un soupir. — On t’a cherché partout, connard. T’étais sensé faire le pitre pour apitoyer les familles, les faire culpabiliser d’offrir le dernier balai à la mode à leur marmaille. A cause de toi, on a perdu du pognon, espèce de botruc. — Dante se releva péniblement, les membres engourdis par sa longue immobilité, les côtes douloureuses. Il croisa le regard de sa mère mais celle-ci baissa les yeux. Elle ne le défendrait pas aujourd’hui non plus. — J’ai trouvé ça ! — fit le garçon sans se démonter devant son paternel. Il n’aimait pas qu’on lui tienne tête, mais il aimait encore moins les pleurnicheries. L’ivrogne arracha la montre de ses mains tendues et l’observa avec attention. L’enfant vit une lueur dans les prunelles troublées de son père. Qu’était-ce ? L’appât du gain ? Peut-être… Puis une autre la remplaça, assombrissant son regard quand le sorcier nordique le contempla avec dédain et ire. Une claque rugit contre sa joue sans prévenir et l’envoya bouler contre le mur, contre lequel sa tête cogna, blessant son autre tempe au passage. Sonné, Dante resta au sol. Il n’osait pas se relever. Il avait mal. Il n’avait pas mangé depuis longtemps. Son ventre criait famine et sa tête lui lançait douloureusement. — Tu l’as volé à un putain de sorcier noir ?! — Comment son père avait fait pour le deviner, il n’en savait rien. Peut-être y avait-il un nom gravé dessus ? Il n’osait pas répliquer. Être docile, soumis, ça aiderait peut-être. — T’as perdu la tête, scrout à pétard ? Si on se pointe pour la revendre, on se fera tuer à tous les coups ! Espèce de gnome débile ! — Un nouveau coup de pied heurta ses côtes et il gémit. Une autre attaque fusa et il sentit son omoplate se fissurer. Il se mordit les lèvres pour ne pas hurler. Ça ne ferait que redoubler les coups, avec plus d’ardeur. Souffrir en silence. Ne pas attirer l’attention des braves petites familles qui déambulaient à quelques pas de là. La chaussure foutue de son père s’abattit encore sur son corps, écrasant son coccyx, comme s’il lui marchait dessus. Un couinement peu humain sortit d’entre ses lèvres meurtries par ses propres dents et il sentit effectivement son père passer au-dessus de lui. Dante se recroquevilla un peu plus, craignant un autre coup, mais aucun ne vint. Quand il osa enfin jeter un coup d’œil par delà le bras qui protégeait son visage, il n’y avait plus que sa mère avec lui dans la ruelle. Où était passé son père, il n’en savait rien. Parti jeter la montre dans l’Allée des Embrumes en espérant qu’on ne puisse pas en retrouver le voleur et que le propriétaire revienne en sa possession ? Peut-être. Sa mère s’accroupit à côté de lui et chassa une mèche poisseuse qui collait au front du garçon. — Pourquoi est-ce que je ne peux pas aller à Poudlard moi aussi Maman ? — demanda-t-il, plus par envie de fuir son frère et cette vie misérable que pour apprendre à lancer des sorts. Mais elle se contenta de lui adresser un sourire tendre sans prononcer le moindre mot. ❝ You’re hot as a damn golden gallion ❞1996 & Suède (manoir de Maj Fridén) Elle était sublime. Ses longs cheveux couleur corbeau s’étalant sur sa peau diaphane. Les doigts de Dante caressèrent son échine, glissant jusqu’au rebondi de ses fesses. Il n’avait osé y croire, au début, quand elle avait décidé de le prendre sous son aile. Ses parents étaient morts depuis plusieurs mois. Il vivait dans la rue, là où se sentait le plus à l’aise, même s’il espérait toujours, étrangement, pouvoir vivre dans une « jolie maison ». Ils avaient quitté l’Angleterre depuis un peu plus d’un an. Et ils étaient morts. Ils l’avaient laissé seul, livré à lui-même dans un pays dont il ne connaissait pas la langue, si ce n’est les insultes que lui rabâchait son père. Un pays auquel il n’appartenait que par son patronyme, ce sang dans ses veines qui ne valait pourtant plus rien. Il avait bien vu le regard de certaines personnes sur lui quand il clamait son nom. Ils savaient qu’il était déchu, bon à rien, saltimbanque sans plus aucun honneur. Un sang peut-être pur autrefois mais qui ne valait pas mieux que celui des nés-moldus aujourd’hui. Même encore moins. Il aurait dû être à Durmstrang, ou à Poudlard, pas dans les rues. Il s’adonnait à ses tours, comme il l’avait toujours fait, pour gagner un peu d’argent. Pour pouvoir se nourrir. Et, un jour, elle l’avait vu. Il ne savait pas bien pourquoi. Il n’était qu’un gamin. Elle avait dix ans de plus que lui. Elle lui avait offert de la nourriture, des vêtements, parfois un toit pour passer la nuit, sans rien lui demander en échange… Elle lui avait même offert une baguette ! Elle l’avait amené chez un marchand dans une ruelle fréquentée par des bonnes gens et elle l’avait laissé découvrir laquelle lui conviendrait le mieux. Sans rien demander en échange… du moins, au début. Car lorsqu’il fut plus vieux, elle décida de l’attirer dans son lit. Elle fut la première. Elle lui enseigna l’art de l’érotisme. Comment se servir de ce corps si souple qui était le sien. Comment utiliser son don de métamorphomage pour rendre une femme folle. Oh, elle le laissait toujours vivre sa vie, mais il savait, menace ourdie dans ses prunelles sombres, que lorsqu’elle appelait, il devait arriver. Bienheureux de ses chaînes, il accourait bien vite. Elle qui portait un nom que l’on n’avait pas trainé dans la boue. Elle qui restait fidèle aux premiers concepts de son pays : la pureté du sang. Pourtant, elle l’avait choisi. Pourquoi ? Il avait aperçu son mari un jour, pauvre être tout rabougri. Et il sut. Elle avait besoin de fougue et d’ardeur, de se sentir vivre dans cette prison qu’était le mariage forcé, de dominer un être pour pouvoir mieux se soumettre à celui qui partageait son quotidien. Alors il prenait le rôle du jouet, pour mieux s’épanouir dans le quotidien de la rue. Les années rythmées par les visites à son manoir, par les grandes célébrations qu’elle organisait. Elle les disait juste pour lui, pour qu’il se familiarise avec ce port altier de la noblesse, cette arrogance sur leur visage. Pour qu’il puisse jouer la comédie, donner parfaitement le change. Il n’avait jamais su pourquoi elle insistait tant pour qu’il devienne meilleur. Elle aurait pu se contenter de lui jeter quelques pièces après son numéro de cirque dans une rue enneigée, lui à peine vêtu mais en sueur, elle couverte de fourrure mais frigorifiée. Son souffle chaud blanchissant dans l’air gelé. La puissance de son regard l’avait cloué sur place. Elle tourna la tête sur l’oreiller pour l’observer. Ses doigts caressaient toujours son dos, ses fesses, se glissant entre ses cuisses qu’elle écartait paresseusement. — Pourquoi cet air si sérieux sur ton visage, Dante ? — demanda-t-elle, inquiète du contraste avec ses caresses qui rallumaient le feu au creux de son ventre. Les yeux du sorcier se perdirent sur ses formes disparaissant sous le drap. Il resta silencieux durant un long moment, jusqu’à ce qu’elle ne bouge. Elle se retourna tout à fait, séparant son carcan humide de ses caresses. Elle se mit en position assise, le forçant à faire de même en glissant ses jambes autour de ses hanches. Elle guida à nouveau sa main vers son intimité et s’empara de son visage. Sa bouche s’entrouvrit dans un soupir muet. — Dis-moi, Dante. Tu sais que tu peux tout me dire. — Forcé d’affronter ses iris, il mordilla ses lèvres et elle suivit le trajet de ses dents avec son pouce. — Je veux retourner en Angleterre. — lâcha-t-il finalement. Le silence s’étala encore une fois. Elle se redressa, frottant son corps contre le sien, et lâcha son visage pour laisser ses mains descendre le long de son torse et plus bas encore. Il craignait sa réaction. Il savait pourtant qu’il fuirait la Suède malgré tout. S’il le fallait, il changerait de visage pour qu’elle ne puisse pas l’arrêter, pas le retrouver. Elle lui devait beaucoup mais… Il ne savait pas. Il ne savait plus. S’était-il passé quelque chose pour qu’il désire si ardemment quitter son étreinte. Elle le guida entre ses cuisses et s’empala avec lenteur sur sa virilité. Son échine se redressa et il serra les mâchoires. Le mouvement entêtant qu’elle adopta menaçait de lui faire perdre le fil de ses pensées. Tellement une mante religieuse, elle lui arracherait la tête une fois fini ; telle une veuve noire, elle voulait le finir dans sa toile. Sa bouche s’entrouvrit et elle lui vola un baiser ardent, douloureux et fugace. Ses lèvres contre son oreille. — Alors pars, si rien ne te retient ici. — Qu’entendait-il dans sa voix ? Tristesse, menace, déception ? Il ne parvenait pas à deviner. Il ne savait plus. Il contempla ses prunelles et pendant une seconde, il ne sut plus qui il était. Qui elle était. Ce qu’ils faisaient là, tous les deux. Il grogna. Primitif. Sa main contre ses reins la forçant un peu plus contre lui. Puis il la fit basculer sur le lit, dominant. La main de la sorcière s’élança dans l’air, prête à atterrir sur sa joue dans un claquement sonore. Mais il n’était plus là. Déjà plus sur le lit. Debout dans la chambre, enfilant ses vêtements à la hâte et dévalant les marches. Partir. Il devait partir. Loin. Que faisait-il ici ? La Suède n’était pas son pays. Vraiment ? Il ne savait plus. Non. Ce n’était pas chez lui. Avait-il un chez-lui ? Y avait-il quelqu’un qui l’attendait ? Son père et sa mère… Il revit un coup de poing atteignant sa tempe. Il s’aplatit contre le mur de la rue qu’il longeait. Non. Ils étaient morts. Ce sac à merde qui lui servait de père était mort. Depuis longtemps. Sa muette de mère, docile et sans âme, pareil. Personne. Personne. Un visage s’imposa à son esprit. Comment s’appelait-elle ? Maj. C’était Maj. Non. Pas elle. Une autre. Des traits si semblables aux siens. Lui ressemblait-elle donc tant que ça ? Elle était sa jumelle, elle devait lui ressembler. Savait-il encore de quoi il avait l’air après tout ces changements de têtes ? Il s’appuya contre la pierre, mains sur le visage, doigts dans les cheveux trop longs. Il tira dessus jusqu’à rendre son cuir chevelu douloureux. La douleur était-elle vraiment là ? Ne l’imaginait-il pas ? Il avait l’impression de ne plus rien ressentir… Rien du tout. Rien… du… tout… Sauf… Quoi…? Il retira les mains de devant ses yeux et contempla le mur en face de lui comme s’il voyait autre chose, sans savoir quoi. Quoi...? Quelle était cette étincelle dans son cœur ? Rage. Ire. Ses mains se mirent à trembler et il laissa retomber le long de son corps. Sa sœur. Source de tous ses maux. La retrouver. Il devait la retrouver. Lui faire payer. Lui faire payer pour cette vie misérable qu’elle l’avait forcée à vivre. Pourquoi ses parents l’avaient-ils choisie pour cet avenir confortable et douillet ? Pourquoi ne pas les confier tous les deux à une famille capable de s’occuper d’eux ? Tant de questions. Tant de réponses qu’il n’avait pas pu arracher à sa mère mourante, malgré toute son envie de secouer son cadavre en décomposition. Rien demandé à son père. Il s’était contenté de le regarder, l’œil froid et désintéressé, mourir à petit feu dans ce caniveau empli de feuilles mortes et de crottes de chien. Il avait contemplé chaque minute de son dernier supplice, satisfait, sans un mot. Il n’avait pas voulu lui donner la satisfaction de demander. ❝ Come out come out, wherever you are ❞2000 & Londres (quartier résidentiel) Qu’est-ce qu’il faisait là ? Dante ne le savait pas bien. Croyait-il vraiment qu’il pourrait mettre la main sur sa sœur quand il avait rejoint ce groupe d’apprentis raffleurs ? Il faisait sombre. Il l’avait enfin retrouvée. Les rues de Londres plongées dans l’obscurité. Enfin, si on pouvait dire ça. Il venait de transplaner dans cette zone. Il l’avait plutôt aperçue, une fois. Un quartier résidentiel. Elle quittait un bâtiment chic. Tout était calme. Il rôdait autour pour épier l’un de ses prochains visages. Musicienne. Elle était musicienne. Quelques lumières étaient encore allumées derrière les fenêtres aux rideaux tirés. Il avait tout de suite su. Sans savoir comment, il avait su. Il enviait leur confort. Sa vie avait l’air confortable à cette époque. Ce n’était pas forcément le grand luxe, mais pour lui, c’était le bout du monde. Puis il avait vu quelque part, il ne savait plus bien où, qu’elle était recherchée. Moins que les fastes demeures des dames qu’il arrivait à attirer entre ses bras, mais tout de même. Les dieux avaient-ils enfin entendu ses prières ? S’il avait pu vivre dans des habitations pareilles, il n’aurait pas craché dessus. L’avaient-ils déchues au rang de misérable tout comme lui ? Il contemplait les alentours, se demandant quelle porte serait enfoncée. Cela voulait-il dire qu’il avait le droit à sa place au soleil maintenant ? D’autres déchirements se firent entendre dans son dos et les autres apprentis raffleurs arrivèrent à leur tour. C’était pour ça qu’il était là. Il avait été étonné quand il avait reçu un hibou avec la missive du Ministère. La retrouver. Il avait cru que, pour comme le reste, il serait oublié. Lui faire payer. Il n’était qu’un rebut de la société. Rien de plus qu’un rat dans les rues de Londres. Qu’il possédât un don de métamorphomage ne changeait rien. D’autant qu’il était piètre lanceur de sort. Il n’avait jamais appris. Il mâchouillait l’ongle de son pouce quand Victoire se positionna à sa droite. C’était pour ça qu’il restait. Elle était ravissante, comme d’habitude. Ses mèches semblaient ambrées, comme un whisky délicieux, dans la lumière des lampadaires. Elle lui faisait oublier pourquoi il rechignait tant à être là. Elle lui faisait oublier qu’au départ, il n’avait accepté que parce que ça lui permettrait de gagner un peu de gallions. Ou même des mornilles, pour ce qu’il en avait à faire. Et sa sœur alors ? Il lui sourit. Il avait envie de glisser sa main gelée sur sa nuque brûlante et d’avaler ses lèvres dans un baiser mais un autre craquement retentit et le père de la brunette arriva. C’était lui qui était à la tête de leur groupe. Lui qui dirigeait les opérations. Dante ne l’aimait pas. Sa main effleura celle de Victoire et il sortit sa baguette. Ils ne parlaient jamais beaucoup pendant les missions. Ils savaient tous ce qu’ils avaient à faire, chorégraphie bien mise en place avant de passer à l’action. La pointe des cheveux de Dante devint noire sous l’adrénaline qui courait dans ses veines. Il prit une inspiration et se mit en mouvement en même temps que tous les autres. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu’ils fonctionnaient tous ensemble. Ils s’étaient habitués à être ensemble. Qu’il s’était habitué à être avec Victoire. C’était étrange. Il n’avait jamais pensé rester si longtemps avec une femme après avoir quitté l’étreinte ardente de celle qui avait pris soin de lui en Suède mais… Ses lèvres s’étirèrent en un rictus alors qu’elle avançait à ses côtés vers la maison qui leur était attribuée. Il sentait la prédatrice qu’elle était tout près de lui. Farouche et sauvage. Il passa le petit portail devant l’habitation. Il aimait se perdre dans ses prunelles claires. Il remonta l’allée autour de laquelle se battaient des herbes folles dans la brise délicate de la nuit. Il aimait les voir s’assombrir sous ses caresses. Il monta les marches menant à la porte. Il aimait ses ongles dans sa chair. Son poignet remua et le sort fusa. Il aimait son souffle sur sa nuque. La porte explosa. Il aimait le contact de sa peau contre la sienne. Les pièces du rez-de-chaussée étaient toutes plongées dans l’obscurité. Il voulait la sentir contre son corps. Il monta les escaliers trois marches à la fois. Il voulait se fondre en elle. Il ouvrit la première porte : salle de bain. Il voulait oublier la mission, s’emparer d’elle contre ce mobilier affreux. Il savait que les chambres étaient au bout du couloir. Il voulait réveiller les propriétaires. Qu’ils aient peur. Il voulait plonger ses prunelles dans les leurs et se gorger de leur terreur et de leur souffrance. La seconde porte explosa : un dressing. Il avança encore, oubliant les autres pièces. Ces gens fuiraient-ils par la fenêtre ? Non, il ne pensait pas. Ils resteraient pour se battre. Il fit sauter une autre porte. La chambre de l’autre côté était étroite mais décorée avec soin. Avec une attention particulière. Son regard tomba sur un lit entouré de barrières. Un lit d’enfant. Des peluches. Un mobile avec un phénix et un hippogriffe. Mais personne. Il se retourna et s’attaqua au dernier battant à ouvrir. Là, dans un coin, près du lit, étaient recroquevillés deux êtres. Un homme et une femme. Cette dernière protégeait son ventre rebondit. Dante se figea sur le seuil. Il lui manquait cette information. Victoire dans son dos. Sa chaleur rassurante. Il tendit son bras, sa main libre, vers l’arrière et la glissa autour de sa taille pour l’attirer contre lui. A l’abri du regard de son père, il se pencha vers son visage et s’empara de ses lèvres dans un baiser sans tendresse. Elle lui donnait du courage, de la force. La conviction de ce qu’il devait faire. Sans la lâcher, il leva sa baguette. Ils avaient peur. Le mâle s’était levé pour défendre la femelle et sa progéniture. Le bout de la baguette de Dante s’illumina sous le sort qu’il allait jeter. — Vous avez été désignés comme Insurgés. Suivez-nous ou subissez-en les conséquence. — déclara-t-il. Une lueur farouche illumina le regard du sorcier en face de lui. Il savait qu’il ne se rendrait pas sans combattre. Il le lisait sur son visage comme dans un livre ouvert. Dante connaissait les gens. Il avait passé sa vie à les épier. Avant même que l’autre ne fasse un pas dans sa direction, il leva à nouveau sa baguette. — Endoloris ! — Le sort fusa... mais n’atteignit pas l’homme… mais la femme. Elle poussa un hurlement strident qui coupa court à toute amorce de mouvement de l’homme. — Suivez-nous ou subissez-en les consequence. — répéta-t-il, imperturbable. ❝ Bring me to life ❞2003 & Londres Il avait oublié. Il avait tout oublié de cette partie de sa vie. Aucun souvenir ne subsistait, si ce n’était un sentiment de honte et de culpabilité. Il était reparti dans la rue, à séduire, à manipuler, à s’incruster dans les soirées et dans les lits. Il avait tout oublié, des horreurs qu’il avait commises pour le gouvernement à… Victoire. Il voyait souvent ce visage placardé sur les murs alors qu’il allait en ville. Un visage d’ange qui lui semblait familier sans savoir réellement pourquoi. Peut-être était-ce tout simplement parce qu’il tombait très souvent sur les publicités dont elle était l’égérie. Il n’en savait rien. Il s’en fichait. Il n’avait toujours pas retrouvé sa sœur. Il était parti, avant qu’ils ne lui proposent seulement de rester après les mois obligatoires qu’il devait faire. Il ne voulait pas rester. Rester où déjà ? Dante ne savait plus. Il se frotta le visage. Il était assis sur le rebord d’un lit qui n’était pas le sien. En avait-il jamais eu un à lui ? Les draps étaient soyeux, frais sur sa peau brûlante. Il parvenait à sentir la fragrance délicate de la lessive qui avait servi à les nettoyer, au-delà de celle du foutre. De l’autre côté de la couche, une femme était endormie. Ses cheveux d’un roux flamboyant s’étalaient sur l’oreiller noir comme une flamme sur le couvert de la nuit. Sa peau était laiteuse et nacrée, presque délicate et trop fragile sur son ossature. Ses épaules et le haut de son dos étaient dévoilés, hors du drap, nappés dans un rayon de Lune. Elle était jolie. Elle avait de l’argent. Il ne savait pas si elle était sang-pur mais elle faisait partie de l’élite sorcière, c’était tout ce qui importait. Il s’était fait passé pour l’un ou pour l’autre d’un riche sorcier, il ne savait déjà plus lequel, et ils avaient dansé toute la nuit à la petite mondanité du jour. Le métamorphomage se leva. Il avait abandonné ce visage de substitution. Le drap glissa le long de ses hanches et de ses jambes. La belle remua, gênée par le frais de la chambre sûrement, mais ne se réveilla pas. La haute fenêtre donnait sur un paysage urbain et raffiné tout à la fois. Ce n’était pas le quartier économique de la cité mais… quelque chose d’autre. Dante s’abima dans sa contemplation un instant. Pensait-il trouver sa sœur dans les hautes sphères ? Non. Elle était en fuite. Il le savait depuis plusieurs années maintenant. Elle n’avait plus rien à faire aux rendez-vous mondains de l’aristocratie sorcière. Il se détourna de la fenêtre. Il cilla en voyant la femme allongée dans le lit. Que faisait-elle là ? Pourquoi était-elle dans sa chambre ? Non. Non non non. C’était sa chambre à elle. Il secoua la tête pour remettre ses idées en place. La Lune caressait son corps nu, projetant une ombre sur le lit. Il s’avança, mais vers la coiffeuse de la belle. Il avait vu ses richesses sur sa peau quand ils étaient en train de danser. Ses coffrets devaient contenir des merveilles. Ses doigts effleurèrent le bois poli et laqué avec soin. Il ouvrit l’une des boites. Rien que du maquillage. Ça ne l’intéressait pas. Il n’en avait pas besoin. Il passa à la suivante. Ah, là, c’était mieux. Il se sentait là. Où étaient donc passés le fun et l’insouciance dans tout cela. Trouver sa sœur. Pour cela, il devait vivre. Pour vivre, il devait se nourrir. Et pour se nourrir, il devait voler. Il soupira. L’autre ouvrit un œil. — Que se passe-t-il ? — marmonna-t-elle d’une voix endormie, bien loin des râles rauques qu’elle poussait alors qu’il s’enfonçait entre ses cuisses. Il s’approcha d’elle. Son visage changea pour reprendre les traits de cet homme qu’il avait épié des jours durant, guettant une opportunité de se faire un peu d’argent. Il se pencha vers elle et posa un baiser rude sur ses lèvres. — Ce n’est rien, ma chère, rendormez-vous. — Mmmmh. — Elle se retourna et se rendormit. Et il retourna quant à lui vers le coffret à bijou. Il enfila plusieurs des bagues, testant de quelle façon elles attrapaient la lumière de la Lune. Il savait déjà lesquelles il revendrait, celles qu’il conserverait pour lui. Il récupéra quelques boucles d’oreilles aussi. Il y avait de jolies perles. Dommage qu’il ne puisse pas les porter. Peut-être pourrait-il les offrir ? A qui ? demanda une petite voix perfide dans son esprit. — Shhhh. — lui répondit-il à voix haute. — Tais-toi. Il y a toujours quelqu’un à qui offrir des bijoux. — Mais en valent-ils vraiment la peine ? — Oh, shut up ! — L’autre gémit et, prestement, Dante enfila ses vêtements qui trainaient sur le sol, ouvrit la fenêtre et fit passer ses jambes par dessus le rebord. Ses pieds nus heurtèrent rudement le balcon à l’étage du dessous, mais il avait l’habitude. Et il ne parvenait plus à ressentir la douleur. C’était à peine s’il avait ressenti dans les bras de la rouquine en fait. Il leva les yeux vers la fenêtre qu’il venait de quitter. Non. Avait-il seulement éprouvé quoi que ce soit un jour ? Oui, il se souvenait des coups de son père, de l’indifférence douloureuse de sa mère. De cette rage qui le consumait de savoir que sa sœur avait eu droit à sa petite vie parfaite. Ses poings se serrèrent le long de son pardessus. Il recula, posa une main sur la rambarde du balcon et jeta un coup d’œil par-dessus. Plusieurs mètres le séparaient du sol… mais ça devrait le faire. Il avait déjà accompli des acrobaties bien pires que celle-là. Il passa par dessus le rebord et descendit lentement jusqu’à ce que ses pieds pendent dans le vide et que ses mains soient au point le plus bas de la pierre. Un éclair rouge se profila dans son champ de vision : son amante de même pas une nuit était clairement réveillée. Elle ne pouvait certainement pas le voir dissimulé qu’il était par le balcon, d’autant qu’elle ne regardait pas dans sa direction. Et il détacha ses doigts de la roche taillée. L’air l’attrapa. La chute lui sembla durer une éternité et une seule seconde tout à la fois. Le sol se rapprocha vite et il plia les genoux pour compenser le choc avant de faire une roulade dans l’herbe épaisse. Il souffla les mèches qui étaient tombées devant ses yeux et s’enfuit dans le parc qui se trouvait à côté de la demeure. Il devait trouver sa sœur. Lui faire payer une vie de saltimbanque et de voleur. La jeter dans la boue. Se venger. Faire de sa vie un chose aussi misérable que la sienne. Il voulait la voir à sa place, obligée de se prostituer pour un morceau de pain. Il voulait qu’elle souffre, qu’elle souffre aussi fort qu’il la haïssait.
Dernière édition par Dante A. Ehrensvärd le Ven 15 Jan 2016 - 19:34, édité 10 fois |
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WIZARD • always the first casuality Anna Grimaldi | | | | |
| Merci ma belle |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | Aah de voir Reeve ça me donne envie de remater Penny Dreadful bienvenuuue sur exci si tu as des questions n'hésite pas à nous mp (pour le perso, je te renvoie vers Eshmé directement ). Bon courage pour ta fiche et j'espère que tu vas te plaire parmi nous |
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| Merci Reaghan |
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HUNTED • running man Owen Avery | Bienvenue à toi Ravie que tu aies choisi le scénar d'Esh d'amour, c'est top Au plaisir de te lire et have fun pour la rédaction de ta fiche (je suis la seule à ne pas connaître Reeve ? ) |
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| Merci monsieur le mangemort Reeve est surtout connu pour son rôle de Dorian Gray dans Penny Dreadful, mais il a aussi joué dans le clip de Taylor Swift I Knew You Were Trouble et il est Spider-Man dans la comédie musicale de Broadway Spider-Man : Turn Off the Dark (dont il a chanté le titre principal avec Bono, outre toutes les autres chansons du truc) :) |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Simon Rosier | (j'allais crier DORIAAAAN ) (non mais sérieusement DORIAAAAN ) (yas y a des fans de penny dreadful ) i know you were trouble when you waaaaaalked in so shame on me nooow (c'est un de mes clips préférés de tswift à cause de reeve voilàvoilà) en tout cas, c'est un super choix de scénario bienvenuue ! |
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