-35%
Le deal à ne pas rater :
-35% sur la machine à café Expresso Delonghi La Specialista Arte
359.99 € 549.99 €
Voir le deal


sujet; We are the force, we are the might.
MessageSujet: We are the force, we are the might.   We are the force, we are the might. EmptyDim 27 Sep 2015 - 10:08

Invité
Invité
We are the force, we are the might. Empty
Hannah Abbott
feat Shailene Woodley • crédit jaicortneys
❝ We're running in circles again ❞Insurgé ; Inventé

☇ pseudo complet & surnom(s) ; Hannah Abbott. Un nom d’une simplicité fiable, rassurante, comme celle qui le porte. Elle s’y accroche désormais, comme une naufragée à un rocher en pleine tempête, se perdant dans toutes les identités qu’elle se trouve à usurper dans sa fuite : Guinevere Lafay, Rose Thornton, Shannon Rivers… Autant de noms improvisés qui sont devenus comme de lointaines cousines avec les mois.
☇ naissance ;Hannah est née  en 1980 dans le Wiltshire, près de Stonehenge, le sixième jour du mois d’Octobre, alors que le soleil commençait à décliner entre les feuilles dorées de l’Automne.
☇ ascendance; Les Abbotts épousent des Sang-Purs depuis si longtemps qu'ils sont désormais considérés comme de sang pur eux-même. L'ascendance sorcière de Hannah remonte en effet à loin : lors d’un de ses soporiphiques cours d’Histoire de la Magie, Hannah a entendu son nom mentionné, lorsqu’en 1612, une Alice Abbott a été brûlée pour sorcellerie. Hannah en a gardé une certaine aversion pour les moldus, mais qui reste basée sur une méconnaissance de cette population qui lui reste inconnue.
☇ métier ; Lorsqu’elle a passé ses BUSEs, Hannah s’est particulièrement intéressée aux brochures de formation à la Médicomagie de Ste Mangouste. Mais Hannah n’a jamais eu l’occasion de finir ses études, ni d’exercer le moindre métier depuis le début de la guerre.
☇ camp ; Rébellion, depuis sa cinquième année à Poudlard. Il s’agissait alors de se donner toutes ses chances pour les BUSEs, mais également de se préparer alors que l’assassin de Cedric Diggory montait en puissance derrière les murs du château. Hannah n’a alors cessé le combat qu’entre les quatre murs de sa cellule à Azkaban, repartant à l’offensive ci-tôt sortie. Elle a sa place auprès du groupe d’Insurgés Audacieux.
☇ réputation ; On ne parle pas beaucoup d’Hannah Abbott. Indésirable recherchée, elle n’est pas pour autant la priorité du Ministère. Sa famille n’est pas la plus réputée des familles sorcières, ni la plus dénigrée. Hannah a entendu dire que son père avait réussi à se racheter sa place dans la nouvelle société sorcière, et ne sait ni quoi en penser, ni quoi dire. S’il est une chose qui se dit parmis les Insurgés, c’est que c’est une sorcière fiable. Quasi-inconnue à Poudlard, la guerre a révélé sa force calme, son endurance face aux événements. Quoi qu’il arrive, Hannah Abbott restera une sorcière sur qui l’on peut compter, qui ne rechignera pas à la tâche.
☇ état civil ; Célibataire. La fuite constante, les perpétuels déplacements ne permettent aucun attachement. Hannah regrette d’ avoir ainsi perdu le contact avec la plupart de ce qu’il lui reste d’amis de Poudlard.
☇ rang social ; Ex-rebut, Hannah a été libérée et est désormais une Insurgée, elle a rejoint le groupuscule des Audacieux.
☇ baguette ; La première baguette d'Hannah était en bois de saule, et crin de licorne. Cette baguette lui a été prise après la bataille de Poudlard, et elle ne l'a jamais plus revue. Après sa libération, les Insurgés lui avaient donné une baguette en bois de d'orme et ventricule de dragon, dont les sorts on tendance à partir un peu trop vite... ou trop violemment.
☇ épouvantard ; Son bras gauche, sectionné, sanglant sur le sol. Lors de sa première tentative  de fuite, lorsqu’Insurgés et Rebuts se sont rendus compte du réel pouvoir des tatouages infligés par leur possesseur, les sorciers avec qui elle se trouvait, malgré ses supplications, lui ont tranché le bras dans une tentative de l’empêcher de retourner en arrière. Elle comprenait bien sûr la nécessité de le faire, le choix impossible entre perdre son bras et retourner vers un châtiment inconnu et possiblement mortel, mais elle n’avait pu se résigner à volontairement perdre son bras, son cerveau envoyant tous les signaux nécessaires à sa préservation immédiate, une terreur incontrôlable prenant possession d’elle, criant, suppliant pour échapper à son sort, puis hurlant une douleur indescriptible alors que le sort lui traversait la chair, et que son tatouage réapparaissait sur son poignet droit... Cette douleur la hante encore aujourd’hui, face à un Epouvantard, dans ses cauchemars, et parfois même lorsqu’elle est éveillée...
☇ risèd ;Son bras gauche, avoir de nouveau ses deux mains, récupérer les sensations dont il ne lui reste que le fantôme, pouvoir enfin reproduire les gestes dont elle a gardé les réflexes...
☇ patronus ;Quand en cinquième année, Harry a appris aux membres de l’AD à projeter un Patronus, celui d’Hannah a fini au bout de quelques semaines à prendre la forme d’un furet. Mais depuis, il y a tant de peurs dans le monde d'Hannah qu'elle ne parvient pas à fixer sa pensée sur quelque chose d'heureus, et son patronus n’est plus qu’un faible filet de brume argentée.
☇ particularités ; Hannah est une sorcière ordinaire.
☇ animaux ; Lorsqu’elle était plus jeune, ses parents se sont procurés un chiot, un petit lévrier irlandais qui a grandi cent fois plus vite qu’elle. Mais les chiens n’étant pas autorisés à Poudlard, elle a dû le laisser chez ses parents. Il a été son seul réconfort lors de sa sixième année et lorsqu’elle est parvenue à s’échapper, Hannah a pris le risque de retourner chez son père pour aller le chercher. Il est désormais un fidèle compagnon et un garde vigilant.
☇ miroir ; A son arrivée chez les Insurgés, on a fourni à Hannah un miroir à double-sens, en forme de losange, aux teintes ternes et grises, mais Hannah n’aime pas s’en servir.

☇ Avis sur la situation actuelle ; La situation n'a jamais été aussi désespérée, mais pourtant Hannah se refuse à abandonner. Elle se sait incroyablement chanceuse d'avoir été libérée, alors qu'elle aurait pu être exécutée avec les autres rebuts, voire même n'être jamais sortie de la terrible prison d'Azkaban et avoir fini ses jours dans sa cellule. Elle comprend les choix de la communauté sorcière, poussée par la peur, mais ne s'en indigne pas moins. Hannah n'a quant à elle pas le moindre doute. Si elle se demande comment les sorciers pourront un jour à nouveau vivre en paix ensemble, elle ne cessera jamais de sa battre pour que les Nés-Moldus aient le droit d'exister, comme tout le monde.

☇ Infos complémentaires ;Hannah a toujours eu un goût prononcé pour la botanique à Poudlard. Elle avait l’habitude de jardiner dans le potager et la serre de sa mère, mais n’en a plus l’occasion aujourd’hui. Changer de camp régulièrement ne lui permet même pas d’entretenir un potager pour nourrir les Insurgés. Elle peut cependant entretenir sa seconde passion : les échecs version sorciers. C’est une grande joueuse, et lorsqu’elle en a l’occasion, elle peut jouer des heures durant, jusque tard dans la nuit à la lueur des chandelles.  Depuis qu’elle a les cheveux courts, Hannah a l’habitude de les ébouriffer de son unique main, ne pouvant plus croiser les bras, ou au lieu de la mettre dans sa poche. Cela rééquilibre son poids. Elle a également tendance à froncer les sourcils lorsqu’elle lit. Elle avait des lunettes de lecture, mais n’aimait déjà pas les porter à Poudlard, et les a depuis perdu lors d’une fuite précipitée. Son endurance face aux événements. Quoiqu’il arrive, Hannah met un point d’honneur à ne pas se laisser abattre. C’est une sorcière fiable, de confiance, sur qui l’on peut compter. Sa réserve. Ce n’est pas à proprement parler de la timidité, mais Hannah préfère écouter que parler. Elle passe parfois inaperçu et manque des opportunités faute de se proposer, ou garde pour elle des choses qui lui seraient plus bénéfiques si elle les partageait.  Il lui manque le bras gauche, juste au-dessous de l’articulation du coude. La rumeur raconte que c’est son ancien propriétaire qui lui a coupé le bras, des ragots pour oublier le fait que c’est un Insurgé qui le lui a sectionné lors de sa première tentative d’évasion. etc.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi Miss Hufflepuff. J'ai 25 ans, je viens de Paris et j'ai connu le forum via le partenariat avec Tales of Middle Earth. Si tout va bien vous me verrez connectée 7 jours sur 7, mais je ne RP généralement que le weekend.  Je veux bénéficier de l'aide d'un parrain ou d'une marraine : oui . Un dernier mot ? Finite



Dernière édition par Hannah Abbott le Dim 25 Oct 2015 - 17:07, édité 7 fois
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
We are the force, we are the might. Empty
Nobody can foresee
this is the last night of the kings


❝ Sure ! Better be… HUFFLEPUFF ! ❞ 1990 & Hogwarts

Hannah se tenait devant la table des Professeurs parmi les autres premières années, attendant avec angoisse le test qui leur serait assigné afin de les répartir dans leur Maison. Elle ignorait par quel miracle elle était parvenue à traverser l’immense Grande Salle au ciel magique et milles et une chandelles flottantes : la peur lui engourdissait le cerveau et le corps, et elle s’était déjà pris deux fois les pieds dans les pans de sa robe de sorcier, parvenant tout juste à se rattraper au lieu de s’étaler devant l’école toute entière. Qu’est-ce que ce test pouvait bien être ? Certains avaient parlé d’un troll… Hannah avait remarqué qu’une des premières années avait déjà lus tous les livres de leur liste de fournitures et passait depuis son temps à se demander si elle n’allait pas être pénalisée pour ne pas l’avoir fait. Il y avait aussi un garçon aux cheveux d’un blond très clair qui avait l’air très sûr de lui. Même le célèbre Harry Potter entrait en première année avec eux. Hannah ne s’imaginait pas réussir le test entouré de sorciers déjà si doués. Bon, il y avait bien un garçon avec son crapaud qui avait l’air aussi perdu qu’elle…
Le professeur qui les avait accueilli posa devant eux un tabouret, et posa un vieux chapeau tout rapiécé dessus . Allait-elle en sortir quelque chose ? Peut-être était-ce qu’ils devaient faire pour prouver qu’ils étaient bien sorcier et méritaient un place dans l’une des quatre Maisons . Hannah n’avait pas encore appris le moindre sort. Elle avait beau se creuser les méninges, elle ne parvenait pas à se rappeler sa mère en train de prononcer une formule pour faire sortir quoique ce soit d’un chapeau… Elle se voyait déjà renvoyée chez elle quand soudain…
« Abbot, Hannah ! » Hannah sursauta en entendant son nom appelé par le Pr. MacGonagall. Elle avait été si prise dans ses pensées qu’elle en avait oublié qu’elle était première de la liste alphabétique…
Hannah n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle était censée faire. La panique et la honte s’emparant d’elle, Hannah chercha de l’aide autour d’elle, mais les autres premières années semblaient tout aussi désemparées qu’elle. Le garçon au crapaud semblait même sur le point de vomir. Hannah s’approcha d’un pas hésitant, puis un peu plus certain quand le Pr. MacGonagall leva le chapeau du tabouret pour qu’elle puisse s’y assoir. Hannah prit place, toujours sans la moindre idée de ce que l’on attendait d’elle, puis le Professeur posa le chapeau sur son crâne. Il était si large qu’il glissa et lui tomba sur les yeux. Elle devait avoir l’air ridicule. Hannah s’attendait à tout moment à entendre des rires et des moqueries, et s’apprêtait à remonter le bord du chapeau, quand celui-ci se mit à lui parler !
« Ah ! Intéressant! »Hannah sursauta si violemment qu’elle manqua de tomber du tabouret. Elle se rattrapa de justesse et s’y agrippa comme s’il était sur le point de décoller.  « Tu as hâte de t’y mettre, tu te mets la barre très haut, oui. Tu es prête à travailler dur pour réussir. Tu as droit à ta chance, comme tous les autres. Oui, tu seras très bien à… POUFSOUFFLE !!! »
Le chapeau fut ôté de sa tête, et Hannah aperçu toute une table applaudir pour l’accueillir. Hannah se leva et s’y précipita. Ses voisins portaient des cravates jaunes et noires et lui faisaient de grands sourires. Hannah se sentait beaucoup mieux, déjà chez elle. Ça avait été si simple ! Maintenant que le peur et l’angoisse s’étaient effacées, elle se sentait pousser des ailes… Elle fut immédiatement suivie d’une élève aux cheveux roux, qui s’appelait Susan Bones, qui vint s’assoir à côté d’elle.
« Tu as eu peur ? » lui demanda-t-elle. « Je ne sais pas comment tu as eu le courage de passer en première! »
« Tu plaisantes? J’étais terrorisée ! »
« Moi aussi! »  lui avoua-t-elle avec un sourire compatissant. « Mais heureusement, c’est fini ! »
Elles se retournèrent pour voir Vincent Crabbe être envoyé à Serpentard. Hannah se sentit passablement soulagée : il n’avait pas l’air commode. Ce fut ensuite le tour de Justin Finch-Fletchley, qui fut également envoyé à Poufsouffle. Hannah et Susan applaudirent joyeusement avec les autres pour l’accueillir alors qu’il s’asseyait en face d’elles.
« Ca va ? »  lui demanda Hannah. Justin avait l’air encore un peu pâle, mais il souriait.
« Oui, merci. J’ai eu peur qu’on nous demande de faire de la magie ! »  répondit-il.
« Pareil ! »  répondirent Hannah et Susan d’une même voix, avant de se regarder et de rire doucement.
Hermione Granger fut appelée et Hannah reconnu la fille qui avait lu tous les livres de leur liste de fourniture. Le chapeau ne dit rien…
« Tu crois qu’il y a un problème ? » demanda Hannah à Susan, inquiète pour Hermione. Elle avait l’air si intelligente, qu’est-ce qui pouvait bien clocher ?
« Ce n’est rien ! »  la rassura un élève de troisième année qui se trouvait à sa gauche, « Le Choixpeau hésite juste entre deux Maisons, il ne vas pas tarder à faire son… »
« GRYFFONDOR !!! »
« Tu vois ? » lui fit-il avec un sourire amusé alors que la table des Gryffondors accueillait la nouvelle élèves avec un tonnerre d’applaudissements.
« Merci ! Je m’appelle Hannah. »
« Cedric. »
Ils se turent pour observer la répartition de Gregory Goyle, puis Neville Londubat, puis Ernie MacMillan, qui fut envoyé à Poufsouffle et vint s’asseoir à côté de Justin. Hannah avait les mains qui lui faisaient mal tellement elle applaudissait fort.
« Le Choixpeau a failli m’envoyer à Serpentard ! »  leur souffla-t-il avec un air excité. « Il a dit que je serai parmi les miens là-bas. Mais je lui ai dit que je ne voulais pas être réparti en fonction de ma famille, mais de ce que j’étais capable de faire ou non, alors il m’a envoyé ici. »
« Tu as de la famille à Serpentard ? »  lui demanda Hannah pendant que Draco Malfoy y était lui-même envoyé.
« Oui sûrement, la plupart des familles de sang-pur y sont, mais je n’y connais personne, je ne vois pas pourquoi j’aurai du y aller. »
« De Sang-Pur ? » demanda Justin.
« Oui. Ça veut dire qu’il n’y a que des sorciers dans ma famille. »
« Ah bon ? Moi, il n’y en a aucun. »  dit Justin avec un air quelque part entre l’inquiétude et la honte.
« Et alors ? Ca ne veut pas dire que tu vas plus ou moins bien réussir que moi. Tu as une baguette toi aussi, non ! Alors ! »
Hannah sourit tandis que les garçons s’étaient mis à comparer leurs baguettes et que Justin reprenait contenance. Elle savait que certaines familles de Sang-Pur méprisaient les Né-Moldus, mais Ernie ne semblait pas de ceux-là.
« Chut ! Harry Potter va être réparti ! »  leur annonça Susan, et le petit groupe se tut, comme l’entièreté de l’école, retenant son souffle.
Harry fut réparti à Gryffondor, et plus aucun Poufsouffle ne fut nommé. Dumbledore les accueillit avec un discours, puis leurs assiettes se remplirent par magie. Hannah, Susan, Justin et Ernie mangèrent à leur appétit, se racontant comment leurs pouvoirs s’étaient manifestés, faisant connaissance avec le Moine Gras, le fantôme de Poufsouffle, et tous racontèrent à Justin ce que leur parents leur avaient raconté de Poudlard. Hannah et Ernie se disputèrent sur le fait que les Soins aux Créatures Magiques étaient une option ou non, mais Cedric Diggory donna raison à Hannah, et Ernie lui présenta ses excuses. Ce soir-là avaient débuté des amitiés faites pour durer.


❝ Ennemies of the heir beware ❞1993 & Hogwarts


Hannah avait déjà assisté à plusieurs festins à Poudlard, mais celui-là les dépassait tous. Tous les élèves étaient assis à la table de leur Maison en pyjama, une incroyable atmosphère de libération et de soulagement vibrant dans l’air.

Depuis le début de l’année, depuis que Harry Potter et ses amis avaient été trouvés devant la chatte pétrifiée de Rusard, et le message ensanglanté annonçant que « la Chambre des Secrets a été ouverte, ennemis de l’Héritier, prenez garde », le château avait vécu dans une perpétuelle attente angoissée. Même les professeurs s’étaient montrés inquiets et impuissants. Divers grigris et talismans s’étaient échangés entre élèves pour se protéger des attaques du monstre de la Chambre des Secrets, et un club de duel avait même été créé. Le monstre de la Chambre des Secrets avait malgré tout fait plusieurs victimes au cours de l’année : un garçon de première année à Gryffondor, et, plus tard, Justin, l’ami d’Hannah, Susan et Ernie. Ernie les avait avertis, persuadé que Potter était l’Héritier de Serpentard, jusqu’à ce que l’amie de Harry Potter, Hermione Granger, soit elle-même pétrifiée... Le Ministre de la Magie était lui-même venu démettre Dumbledore de ses fonctions, et ce soir-là, quelques heures plus tôt, le Professeur Chourave avait rassemblés tous les élèves de Poufsouffle dans la Salle Commune pour leur annoncer que l’école allait fermer, et qu’ils repartiraient tous le lendemain matin par le Poudlard Express…

Finalement, au milieu de la nuit, les Préfets leur avait annoncé que Dumbledore était revenu et que  l’école restait ouverte, et qu’ils étaient tous conviés à un festin pour faire la fête. Hannah et Susan étaient descendues dans leur robe de chambre aux côtés des autres filles de leur dortoir, et avaient retrouvé Ernie dans la Salle Commune.
« Tu as entendu ? L’école ne ferme pas finalement! »   s’exclama Susan, ne contenant pas sa joie.
« Oui. Dumbledore a dû revenir et se charger lui-même du monstre de la Chambre des Secrets. »  
Hannah acquiesça. Elle-même gardait à l’esprit la menace de l’Héritier. Si Poudlard restait ouverte, cela signifiait-il que l’Héritier avait été trouvé et mis hors d’état de nuire ? Le Moine Gras, entendant la remarque d’Ernie, vint répondre à leurs interrogations. De tous les fantômes de Poudlard, c’était le plus avide de potins.
« Ce n’est pas Dumbledore qui a tué le monstre de la Chambre des Secrets, mais le jeune Harry Potter. »   raconta-t-il aux trois élèves, visiblement ravi de leur air interloqués. «  C’était un Basilique. Il a utilisé l’épée de Godric Gryffondor pour le tuer. Le portrait de Newt m’a raconté tout ce qu’il a entendu dans le bureau du Directeur. »   ajouta-t-il avant de s’éloigner pour continuer à répandre la nouvelle, passant au travers d’Hannah au passage.
Lorsqu’ils arrivèrent dans la Grande Salle, tout le monde semblait déjà être au courant, et quelques élèves continuaient à faire des allers et retours entre les tables pour échanger leurs dernières informations. Harry Potter n’avait pas réussi seul : le professeur Lockhart lui-même l’avait aidé, ainsi que son ami Ronald Wealsey, car ce n’était nulle autre que sa petite sœur qui avait été emmenée dans la Chambre des Secrets. Alors que les détails continuaient d’affluer, Hannah contemplait Ernie d’un air satisfait : elle était heureuse que la fin de l’histoire lui donne raison, mais n’avait pas non plus le cœur à lui lancer un « je te l’avais dit ». Ernie lui-même se tenait penaud, et Hannah le connaissait suffisamment bien pour savoir qu’il songeait déjà à présenter ses excuses à Potter.
« Justin !!! »   s’exclama soudain Susan, faisant sursauter ses deux amis.
La jeune rouquine avait le visage tourné vers l’entrée de la Grande Salle, d’où plusieurs élèves remontaient les tables de leur Maison. Harry Potter et Ron Weasley accouraient déjà vers Hermione Granger, et Justin marchait vers Susan, Ernie et Hannah, le visage rayonnant, visiblement en parfaite santé.
« Donnez-moi vite de ce jus de citrouille, que je passe le goût de Mandragore qui me reste dans la bouche ! »  
Les élèves de Poufsouffle se serrèrent sur le banc pour lui faire de la place, le Moine Gras passant au travers de plusieurs d’entre eux pour accueillir lui-même le jeune sorcier. Ernie envoyait une grande tape amicale dans le dos de Justin tandis que Susan le prenait dans ses bras. Derrière eux, Hannah aperçu le Professeur Chourave reprendre sa place à la table des professeurs, plusieurs d’entre eux venant lui serrer la main. Ce fut au tour d’Hannah de serrer Justin dans ses bras, et la jeune sorcière eut la sensation que les choses étaient enfin revenues à la normale.
Alors que les quatre amis étaient assis comme avant à la table des Poufsouffle, Hannah réalisa qu’elle ne désirait rien de plus. Un bon repas, ses amis auprès d’elle, tous à l’aise dans leurs pyjamas à célébrer la non-fermeture de leur école. Hannah reprit une part de gâteau au chocolat et se resservit un verre de lait, voyant sur le visage de Susan, Ernie et Justin le même sourire rayonnant qu’elle portait sur le sien.  Rien ne pouvait la rendre encore plus heureuse…
C’est alors que le Professeur Dumbledore lui-même fit son apparition, sous un tonnerre d’applaudissements et dit quelque chose qui montra à Hannah qu’elle avait tort, et qui la rendit plus heureuse encore : à cause des événements de l’année, les examens seraient annulés.

Ce soir-là, Hannah appris que même si la situation paraissait sans le moindre espoir, tout pouvait radicalement changer en l’espace de quelques heures…


❝ Dumbledore’s Army1996 & Hogwarts


« Laissez votre souvenir vous envahir tout entier. Vous ne devez penser à rien d’autre ! »     leur dit Harry Potter, passant parmi les élèves venus de toutes les maisons et de toutes les années pour apprendre à se défendre contre les forces du mal. Hannah vit Ernie qui se tenait debout non loin d’elle, sa baguette pendant au bout de son bras, les yeux fermés,  souriant inconsciemment. Susan, elle, fronçait légèrement ses sourcils dans sa concentration. Hannah ferma les yeux à son tour, cherchant dans sa mémoire son plus beau souvenir.
Elle essaya d’oublier que tant qu’elle se tiendrait ici, il y avait un risque que Ombrage les découvre et les renvoie tous autant qu’ils étaient. Hannah ne pourrait alors même plus passer ses B.U.S.E.s (elle ne savait pas si cette pensée la soulageait ou la terrorisait encore plus). Elle pensa à quel point sa mère serait déçue, elle qui était si fière quand Hannah avait reçu cette année son insigne de Préfète en même temps que sa liste de fourniture…
Hannah poussa un soupir pour tenter de chasser le sentiment d’angoisse qui lui serrait la poitrine, rouvrant ses yeux. Plusieurs élèves autour d’elle tentaient déjà de former des Patronus. Justin parvint à émettre un fin filet de poussière bleue luminescente, mais Parvati Patil et Terry Boot firent tourner leur baguette en vain. Hannah tenta de ne pas se décourager, mais elle n’y arrivait pas. Elle ne parvenait pas à se vider la tête de tous ses soucis.
Elle ferma les yeux et repensa à sa mère, à son immense sourire radieux alors qu’Hannah lui montrait son petit badge jaune en forme de P. Elle se sentait parfaite et invincible sous son regard, comme si rien ne pouvait jamais l’atteindre…
« Spero Patronum ! »    Hannah ouvrit les yeux. Rien ne sortit de sa baguette.
« Ce doit être un souvenir vraiment puissant, »   lui rappela Harry Potter alors qu’il passait derrière elle et Neville Londubat qui se tenait à côté d’elle. Hannah acquiesça et regarda autour d’elle, cherchant un autre souvenir dans sa mémoire. Elle chercha machinalement des yeux Susan, Ernie et Justin pour voir comment ils s’en sortaient, et se rappela à quel point ses amis la rendait heureuse. Hannah sourit en refermant ses yeux, pensant que tant que ses amis seraient avec elle, rien ne serait complètement perdu. Cette pensée calma ses peurs, et Hannah pu revisiter à loisir chacun des souvenirs qu’elle partageait avec ses trois meilleurs amis. Elle repensa à la dernière partie d’échecs qu’elle avait pu jouer avec Ernie, à l’été qu’elle avait passé avec Susan chez ses parents, aux matches de Quidditch où ils soutenaient l’équipe de Poufsouffle ensemble, au festin de deuxième année où ils avaient retrouvés Justin après de terribles mois d’inquiétude et d’absence…
« Spero Patronum… »  
« Ouah, Hannah ! »    murmura Neville à côté d’elle dans un murmure admiratif.
Hannah ouvrit les yeux, et découvrit d’une brume argentée sortait de sa baguette et tentait de prendre forme. Elle retint sa respiration, pensant earcevoir une moustache, peut-être une patte… Etait-ce un chat ? Malheureusement, la brume se dissipa avant de complètement prendre forme. A part Neville, personne ne s’était aperçu de ses progrès : plus loin, le Patronus d’Hermione Granger avait pris la forme d’une loutre. Hannah tenta de ne pas se sentir jalouse du manque d’attention mais heureuse pour Granger.
« A quoi tu as pensé ? »   lui demanda Neville qui regardait toujours Hannah.
« Juste à mes amis, Susan, Ernie et Justin. »   lui répondit-elle. « A quel point j’étais heureuse de voir que Justin allait bien après avoir été soigné par le Professeur Chourave, en deuxième année. »  
Neville eut l’air incertain, regardant les autres élèves qui eux aussi, commençait à apercevoir la forme de leur Patronus. Neville n’était toujours pas parvenu à former ne serait-ce qu’un filet de brume.
« Ne te décourage pas. Tu vas y arriver, je le sais. »    lui dit-elle sincèrement en posant une main rassurante sur le bras du Gryffondor. Elle ne le connaissait pas bien, si ce n’était des cours de botanique que les Poufsouffle et Gryffondors avaient en commun, mais depuis qu’ils faisaient partie de l’AD, Hannah avait été admirative de la détermination de Neville. Peu importait à quel point il peinait à faire un sortilège, il ne se décourageait pas et continuait d’essayer sans relâche. Neville lui sourit, et tous les deux refermèrent les yeux, se concentrant sur leur plus heureux souvenir.
Hannah réfléchit à qui pouvait la rendre plus heureuse que ses amis. Elle se revit l’été dernier chez ses parents avec Susan, et imagina ce que cela aurait été avec Ernie et Justin. Ils auraient adorés, tout particulièrement son immense chien, Hugehug. Le cœur d’Hannah fit un bond dans sa poitrine. Son chien. Son immense lévrier irlandais, d’abord si petit dans son pannier quand on le lui avait offert pour ses dix ans, puis si grand si vite. La joie qu’elle ressentait lorsqu’il se dressait sur ses pattes arrières pour poser ses pattes avants sur ses épaules l’envahit toute entière. Elle s’imagina assise avec Hugehug allongé sur ses genoux, prenant l’entièreté du canapé sur lequel elle était assise. Elle pouvait presque la chaleur venant de son corps sur ses cuisses, l’odeur de sa fourrure, et ses touffes de poils entre ses doigts, sa truffe humide posée contre son poignet.
« Spero Patronum ! »  
« Bravo Hannah ! »  
« Super ! »   Justin et Harry Potter l’avaient félicitée en même temps, et Hannah ouvrit les yeux pour voir un furet d’argent sautiller joyeusement dans l’air autour d’elle. Elle s’extasia devant sa lumière pure et rassurante, la brume gracieuse qu’il laissait derrière lui. Hannah chercha du regard Susan, qui se trouvait plus loin et lui souriait de toutes ses dents, un renard bleuté et au bout de la queue argentée gambadant au-dessus de sa tête. Hannah se tourna ensuite vers Neville, dont la concentration était telle qu’il ne s’était même pas aperçu de ce qu’elle venait de faire. Mais Hannah s’en fichait. Tout ce qui comptait, c’était que les efforts du Gryffondor ne soient pas vains. Hannah tenait absolument à ce qu’il y arrive lui aussi maintenant. Il avait les yeux plissés, quelques gouttes perlant sur son front, ses lèvres remuant légèrement, le bout de ses doigts semblant tenir quelque chose.
« Spero Patronum… »   Hannah retint sa respiration.
Pendant une terrible seconde, elle crut que rien ne s’était passé, puis la baguette de Neville laissa s’échapper une fine vapeur brillante. C’était déjà quelque chose, et à son sourire émerveillé, Neville pensait la même chose.
« Bravo ! Tu y arrives ! »    le félicita Hannah, dont la voix fut noyée parmis celle des autres membres de l’AD venus féliciter le Gryffondor. Mais malgré tout, Neville avait dû l’entendre, et trouva une seconde de calme pour la regarder et lui lancer un simple :
« Merci, Hannah ! »  


❝ Darkness descends1997 & Hogwarts

La fin du mois d’Octobre avait déjà des airs de froid hivernal, et les élèves de sixième année n’étaient pas mécontents de se retrouver dans la douceur moite des serres de Poudlard pour le cours de Botanique. Hannah, ayant obtenu un Effort Exceptionnel à ses B.U.S.E.s, avait été accueillie à bras ouverts par sa directrice de maison. Susan, Ernie et Justin étaient eux en cours de Métamorphose, mais Hannah fut heureuse de retrouver Neville Longdubat, qui lui non plus n’était pas parvenu à obtenir une note suffisante aux B.U.S.E.s de Métamorphose pour suivre le cours du Professeur McGonagall. La Poufsouffle et le Gryffondor s’étaient naturellement mis en binôme, et étaient en train de suivre avec attention des instructions du Professeur Chourave pour récolter le pus de leur Bubobulb sans risque de contact avec la peau. Neville avait une passion pour la Botanique, mais Hannah était motivée par son envie de devenir  Médicomage : le pus de Bubobulb, dilué correctement, était un ingrédient utilisé dans plusieurs remèdes. Alors qu’elle et Neville enfilaient leurs gants en peau de dragon, ils n’aperçurent pas le Moine Gras traverser la paroi de verre couverte de buée et s’approcher du Professeur Chourave.
« Miss Abbott ? »     Hannah releva le visage de ses gants à moitié enfilés pour tourner son regard vers sa directrice de maison, dont le visage avait perdu son habituel air jovial. « Vous êtes convoquée dans le bureau du directeur. »     Hannah étant Préfète de Poufsouffle, il n’était pas extraordinaire que le Professeur Dumbledore face appel à elle. Mais le Moine Gras lui aussi avait l’air grave. Quelque chose s’était-il passé ?
Adressant un regard interrogateur à Neville, dont le visage reflétait la même perplexité et inquiétude que la sienne, Hannah retira ses gants et suivit le Moine Gras à travers le parc, les pas de la sorcière craquants sur l’herbe givrée, le fantôme flottant silencieusement à côté d’elle. Son silence rarissime était tout particulièrement alarmant. Passant les grandes portes de chêne et gravissant les marches de l’escalier de marbre, les pensées d’Hannah retournèrent vers l’été sombre qu’ils avaient tous traversés et les événements à l’extérieur de l’école. Le retour de de Voldemort ne faisait plus aucun doute. Plusieurs Mangemorts s’étaient échappés d’Azkaban l’année précédente, et le Ministère de la Magie avait été attaqué. Harry Potter et ses amis s’y étaient trouvés, dont Neville.
Le Moine Gras la laissa devant la porte du bureau du directeur, et Hannah frappa doucement contre le porte de bois ouvragée.
« Entrez. »    
Hannah fut surprise de ne pas trouver Ernie dans la pièce. A vrai dire, elle semblait être la première Préfète à être arrivée. Le Professeur Dumbledore ne se tenait pas devant son bureau. Il se trouvait devant la cheminée aux côtés d’un autre sorcier. Hannah eu la sensation de recevoir un seau d’eau sur la tête lorsqu’elle reconnut son père. Il se tenait dos à la cheminée, si bien qu’elle n’avait pas un très bon aperçu de son visage, mais elle n’en avait pas besoin pour comprendre que son rôle de Préfète n’avait rien à voir avec sa convocation ici.
« Miss Abbott, »     dit doucement le Professeur Dumbledore, « asseyez-vous, je vous prie. »    
Sans quitter son père des yeux, Hannah s’assit sur l’un des deux sièges qui faisaient face au bureau tandis que lui-même s’installait spontanément sur l’autre, devant sa fille. Dumbledore restait en retrait, près de la cheminée. C’était visiblement son père qui avait demandé à voir sa fille, qui était venu à l’école pour lui dire quelque chose, quelque chose qui n’avait pas pu attendre le voyage d’un hibou, quelque chose qui nécessitait sa présence. Hannah sentit un froid s’installer dans son dos. Avait-elle laissé la porte ouverte derrière elle ?
« Où est Maman ? »    demanda Hannah en se doutant de la réponse. Si elle n’était pas venue elle-même, elle était soit en train de limiter les dégâts pendant que son père était venu la chercher à Poudlard, ou, si elle n’avait pas pu venir elle-même, c’est qu’elle se trouvait plus vraisemblablement dans l’incapacité d’aller où que ce soit. Etait-elle à Sainte-Mangouste ?
« Ma chérie, »     commença son père, et Hannah fut horrifiée de ne pas reconnaître sa voix tant elle était faible et rauque. C’était comme si un vieillard parlait par les lèvres de son père, et elle se trouva parfaitement terrorisée. Il sembla hésiter, son souffle comme prisonnier de sa gorge alors qu’il cherchait ses mots.  « Je suis désolé, je ne connais pas de moyens de te l’annoncer comme il faut. »     finit-il par lâcher en secouant la tête avant d’affronter son regard en prenant ses mains dans les siennes. « Alicia a été trouvée à la maison, assassinée. »    
Il y eut un moment de silence, pendant lequel son père et le Professeur Dumbledore paraissaient attendre sa réaction avec anxiété. Mais Hannah ne savait pas comment réagir. Elle avait entendu de ce que son père avait dit, entendu les son qui étaient sortis de sa bouche, mais c’était comme si son cerveau refusait de les lier en un mot porteur d’un sens, comme si la signification de ce mot ne pouvait pas s’appliquer à la personne de sa mère, une notion aussi inconcevable que l’idée de néant par lequel tout objet passait avant la Métamorphose, de ce que disait le Professeur McGonagall. Hannah avait l’étrange impression que son corps ne lui répondait plus, qu’il était comme un véhicule dont elle avait perdu les commandes et restait dans un immobilisme impuissant, et que son père ne lui parlait plus, mais parlait à une personne qui avait son apparence, son nom, son histoire et ses souvenirs, mais qui n’était pas elle.
« La Marque des Ténèbres flottait au-dessus de la maison. Le Bureau des Aurors affirme qu’il s’agit de Mangemorts. Ils sont à leurs recherches. »     Hannah ne comprenait pas pourquoi son père disait cela. Qu’était-elle censée en penser ? Hannah avait l’impression de tout voir comme à travers l’une des boules de cristal du Professeur Trelawney. Elle pouvait se voir en train de ne rien dire, ne rien faire. Tout cela ne la concernait pas.
« Miss Abbott ? »     Elle savait quelque part que c’était avec ce nom que l’on s’adressait à elle, mais elle ne parvenait pas à s’y reconnaître. Derrière le verre brumeux à travers lequel elle voyait la pièce qui était censée être le bureau du directeur, le sorcier qui ressemblait au Professeur Dumbledore s’était approché d’eux, et observait Hannah par-dessus ses lunettes en demi-lune.
Et soudain, Hannah se sentit tirée vers l’extérieur, reprenant possession de son corps, regardant clairement à travers ses yeux les iris bleues de son directeur, et son père assis en face d’elle. Et tout fut alors très réel. L’absence de sa mère, comme l’absence d’air, une absence qui ne se comblerait jamais, qu’elle pouvait sentir, comme une souffrance physique, comme si on venait de lui arracher un membre. Tout lui faisait plus mal, de la moindre pensée de son cerveau lui fendant le crâne, à son cœur cognant contre sa poitrine, sa gorge se serrant en un sanglot étranglé, et ses yeux qui semblaient avoir pris feu et pourtant déversaient de l’eau salée.
Son père paru paradoxalement rassuré de la voir enfin réagir, et lui ouvrit ses bras dans lesquels elle se laissa tombé, sa robe de sorcier épongeant ses larmes, son épaule solide et chaude étouffant ses cris.

Quelques heures plus tard, Hannah quitta Poudlard accompagnée de son père après avoir été excusée par le Professeur Dumbledore. Ce serait la dernière fois qu'elle le verrait. A la fin de l'année, Albus  Dumbledore était mort.


❝ Return to Hogwarts❞1997 & Hogwarts Express

Hannah embrassa son père une dernière fois avant de passer à travers la barrière du quai 9 ¾, posant ses lèvres sur sa joue rugueuse tandis qu’il la serrait dans ses bras. Ils se souriaient, leur regard complice et confiant, mais ne parvenaient pas à se parler. Ils se trouvaient dans le même silence douloureux depuis une année, depuis la mort d’Alicia. Elle aurait dû être là. Elle n’avait jamais manqué aucune des rentrées d’Hannah. Mais ils n’avaient pas besoin de mots pour savoir qu’ils partageaient cette absence, et ils avaient de toute façon dépassé cette période où parler était guérisseur. Ils s’efforçaient maintenant de continuer à vivre, et le retour d’Hannah à Poudlard était, malgré tout, une bonne chose.
Il avait fallu plusieurs mois à la jeune sorcière avant d’accepter à se remettre à vivre. Plusieurs mois pour sortir de cette constante et terrorisante sensation de ne plus s’appartenir, de ne plus reconnaître cette chambre qui était la sienne, et ce père qui était le sien, de ne plus reconnaître sa propre  vie. Il lui avait fallu plus de mois encore pour trouver le courage de répondre aux hiboux de Susan, Justin et Ernie, de Neville également, de répondre et parler d’elle, de comment elle allait. Ça avait été plus facile une fois le printemps arrivé, quand elle avait vu les plantes de la serre de sa mère reprendre vie et qu’elle s’était attelée à la tâche d’en prendre soin. Jardiner lui avait occupé l’esprit, et prendre le relai de sa mère lui avait donné l’impression d’être encore avec une partie d’elle, de prolonger les fruits de sa vie. Hugehug avait été lui aussi d’une aide précieuse. Une présence constante, infaillible, réconfortante. Lui aussi était là, aux côtés de son père, à accompagner sa maîtresse pour son départ à Poudlard. Il lui avait fallu de long mois, mais elle y était arrivée, elle avait finalement pris la décision de retourner à Poudlard malgré tout. Malgré sa douleur de devoir laisser son chien derrière elle, malgré sa peur de quitter son père après avoir vécu  dix mois avec lui, après tout ce qu’il s’était passé depuis, après la démission du Ministre de la Magie, et l’omniprésence de plus en plus pressante des forces du mal… Mais Hannah comme son père ne s’étaient pas arrêtés de vivre par peur ou deuil, et après un dernier regard inquiet mais aimant, Hannah empoigna son chariot et chargea au travers de la barrière.
Le bruit, la fumée l’accueillirent comme de vieilles amies. L’angoisse et le déchirement de laisser son père et Hugehug commencèrent à être comblé par l’excitation de retrouver ses amis, Susan, Ernie et Justin. Hannah trouva son chemin au milieu de la foule d’élèves, moins dense lui paraissait-il, et hissa sa valise dans l’un des wagons du Poudlard Express. Elle trouva un compartiment vide avec une facilité surprenante. Le train ne tarda pas à partir, vibrant puissamment avant de se mettre en mouvement.
« Hannah ! »
« Ca alors ! On est passé deux fois devant le compartiment sans te reconnaître ! »
Susan et Ernie s’engouffrèrent dans le compartiment, se bousculant en voulant passer en même temps.
« Tu ne nous avais pas dit que tu t’étais coupé les cheveux ! » s’étonna Susan.
« Ah, oui… » confessa Hannah avec une légère gêne, se passant la main dans ses cheveux désormais courts d’un air penaud. A force de ne plus reconnaître son visage dans le miroir, après plusieurs journées d’affilée  à s’être trouvée dans l’état duquel le Pr. Dumbledore l’avait tirée des mois plus tôt dans son bureau, Hannah avait fini par attraper, ou par se voir attraper une paire de ciseaux, et couper ses cheveux par poignées, à travers le vers de son miroir et celui brumeux de sa vue déformée. Hannah n’en avait pas parlé à ses amis. Ni de sa nouvelle coiffure, et encore moins de ses étranges moments d’absence, qui semblaient depuis s’être terminés.
Ernie était en train d’aider Susan à monter sa valise dans le filet à bagage, et Hannah tendit le cou, mais personne ne les suivait dans le couloir.
« Justin n’est pas là ? » s’inquiéta-t-elle, avec, s’aperçu-t-elle, un pressentiment semblable à celui qu’elle avait eu dans le bureau du Professeur Dumbledore, dix mois plus tôt. Allait-elle donc toujours s’inquiéter de la moindre absence d’un proche à présent ?
« Non. Et je pense qu’il n’a pas tort. » lui répondit Ernie la mine grave. « Maintenant que Dumbledore est mort, et que Rogue est devenu directeur, je ne pense pas que Poudlard soit aussi sûr pour les Nés-Moldus que dans le passé… »
« Tu as remarqué qu’il y avait beaucoup moins d’élèves dans le train ? » lui demanda Susan.
« Oui, je me suis dit que le quai était bien moins rempli que d’habitude… Mais Justin ne vous a rien écrit ? Même pas pour dire où il comptait se rendre, si il allait bien ? »
« Trop de risques que son hibou soit intercepté. » poursuivit Ernie.
« J’espère qu’il va bien… » dit Susan pour eux tous. Hannah découvrit qu’il était soulageant de s’inquiéter pour quelqu’un d’autre plutôt que de son propre sort. Malheureusement, Ernie ramena la conversation sur elle.
« Alors tu reviens à Poudlard ! Ne t’inquiètes pas, on t’aidera à rattraper pour les A.S.P.I.C.s ! »
« Oui, j’ai gardé tous mes… » commença Susan mais Hannah ne les laissa pas finir.
« C’est gentil, mais je n’en aurai pas besoin. Le Professeur Chourave m’a écrit pour me dire que je devais reprendre ma sixième année du début… Et… je ne pense pas qu’elle ait tort… » ajouta-t-elle en se passant la main dans ses cheveux courts.
Ernie et Susan échangèrent un regard.
« Mais… »
« On aura plus cours ensemble… »
Hannah haussa les épaules dans une tentative de dédramatiser la situation.
« On avait pas choisi les mêmes matières de toute façon. On avait déjà plus Métamorphose ensemble… Ça va aller… » Hannah l’espérait. Les choses allaient être déjà bien différentes. Elle priait pour que cette année ne l’éloigne pas davantage de ses amis alors qu’elle venait de les retrouver.
Soudain, Hannah sentit quelque chose chauffer dans sa poche. Elle y mit sa main dans un mouvement simultané avec Susan. Les deux Poufsouffles sortirent un gaillion de leur poche, celui que Hermione Granger leur avait donné pendant leur cinquième année. Hannah n’en revenait pas de l’avoir encore.
« Ca alors ! C’est l’A.D.? » s’étonna Susan.
« Quoi? » Ernie se pencha par-dessus son épaule pour regarder le gaillion. Hannah constata la même chose sur le sien : la date avait été changée pour dans une semaine.
« Mince ! » s’écria Ernie. « Je crois bien que j’ai dû dépenser le mien… »
« Vous croyez que c’est… Potter ? »
Susan et Ernie lui rendirent son expression stupéfaite, mais pleine d’espoir.
La porte de leur compartiment s’ouvrit subitement et le cœur d’Hannah bondit de joie. C’était  Neville Londubat, suivi immédiatement de Ginny Weasley.
« Ça a marché ? » demanda le rouge et or en venant s’asseoir à côté d’Hannah pour vérifier son gaillion.
« C’était toi ? » s’étonna-t-elle.
« Oui ! J’ai essayé tout l’été de le faire fonctionner ! Mais là, Ginny m’a aidé, et on a réussi ! » Ginny arborait une expression de fière détermination.
« Alors, on reprend l’A.D. ? » leur demanda Susan.
« Oui ! » annonca-t-elle sans hésitation. Hannah reconnaissait leur côté Gryffondor. Ils ne montraient pas le moindre signe de peur ou d’inquiétude.  « Luna Lovegood est déjà avec nous. On va voir la semaine prochaine combien de membres sont encore avec nous ! »
« Tu t’es coupé les cheveux ? » glissa Neville à Hannah, qui le regarda en acquiesçant doucement, un timide sourire aux lèvres. « Ça te va bien. » dit-il simplement avant de continuer à écouter Ginny. Ce n’était rien, mais pourtant, cela lui fit plaisir. Hannah se sentit un peu plus confiante quant à l’année à venir, et se dit qu’elle ne regrettait définitivement pas d’être revenue à l’école… Cela ne tarderait pas.


❝ Fight to let our kingdom come❞1998 & Hogwarts

Cela faisait plusieurs heures qu’Hannah aurait dû avoir fini son devoir de potions et être endormie, mais son regard passait droit au travers de son parchemin sans le voir. Elle pensait à Neville. Tout était allé de mal en pis cette année. Ils avaient commencé par laisser des messages sur les murs des couloirs en début d’année : « l’Armée de Dumbledore recrute encore. » et cela n’avait fait que rendre les Carrows plus cruel dans leur enseignement. Les heures de retenues consistaient désormais à servir de victime aux élèves apprenant à utiliser les Sorts Impardonnables en Forces du Mal. Un par un, ils y avaient tous eu droit. Susan en avait pleuré pendant des jours. Ernie était devenu effrayant durant les sessions de l’A.D. tant la rage bouillonnait en lui. Hannah avait eu le bras cassé par la Carrow lorsqu’elle avait elle-même refusé d’utiliser le Doloris sur un autre élève. La gifle la plus violente de toute sa vie l’avait jetée contre un mur puis à terre et elle avait pu arborer une œil gonflé pendant un mois après avoir défendu les droits des nés-moldus dans une dispute avec Parkinson à laquelle Amycus Carrow avait mis fin. Son père lui avait envoyé un hibou pour lui rappeler d’être prudente, de penser à sa mère… Mais elle avait pu tout supporter tant que l’A.D. avait été là.
Puis les mois étaient passés, et Ginny Weasley n’était pas revenue à Poudlard. En plein hiver Luna disparu à son tour et ils n’eurent plus de nouvelle jusqu’en avril, quand elle put leur écrire qu’Harry Potter et ses amis l’avaient délivrée. Les Mangemorts avaient même menacé la grand-mère de Neville pour le tenir en laisse, mais elle était parvenue à s’échapper. Cependant, Neville avait compris qu’il était temps de faire profil bas, et il se cachait désormais dans la Salle sur Demande, à l’abri des Mangemorts avec les autres élèves dont la présence à Poudlard n’était plus désirée. Hannah, Susan et Ernie leur rendaient souvent visite, mais la jeune Poufsouffle ne savait pas combien de temps ils pourraient ainsi tenir…
Hannah poussa un soupir en se passant les mains dans ses cheveux déjà ébouriffés. Elle n’allait jamais pouvoir rendre son devoir à temps. Qu’allait dire le Professeur Slughorn ? Lui n’aurait pas le cœur à la punir, mais il n’aurait jamais le courage de ne pas la reportée aux Carrows.  Il n’était pas MacGonagall…
Soudain, le Professeur Chourave s’engouffra dans la Salle Commune des Poufsouffle par le tonneau de bière qui servait d’entrée, essoufflée et l’air pressée.
« Miss Abbott ! Allez réveiller les filles des dortoirs et dîtes-leur de se rendre au plus vite dans la Grande Salle. Assurez-vous  qu’elles prennent une cape. Je vais dire à Mr MacMillan d’en faire de même avec les garçons. »
Un quart d’heure plus tard, toute l’école était réunie dans la Grande Salle devant le Professeur MacGonagall. Rogue ne semblait pas être là. Un silence angoissé régnait parmi  les élèves. Tous savaient qu’il se tramait quelque chose de grave pour que toute l’école ait été réunie au milieu de la nuit. « Poudlard est sur le point d’être attaquée, »  annonça le Professeur MacGonagall, « et va se défendre. Mr Rusard et Mme Pomfresh dirigeront l’évacuation des élèves. Quand je vous le dirai, je demande aux Préfets de prendre leur responsabilité et de regrouper les élèves de leur Maison dans l’ordre et le calme jusqu’au point d’évacuation… »  Hannah et Ernie échangèrent un regard. Ils avaient déjà fait leur choix des mois auparavant. Ernie se leva pour demander d’une voix haute et forte :
« Et ceux qui veulent rester pour se battre ? »  Quelques acclamations leur signifièrent qu’ils n’étaient pas les seuls de cet avis.
« Les élèves majeurs peuvent rester. »  lui répondit le Professeur MacGonagall. « Nous avons déjà mis des défenses autour du château, mais elles ne tiendront pas longtemps. Je vous demanderai donc de vous déplacer le plus rapidement possible dans le calme et d’écouter vos Préfets. Allez-y. »
La table des Serpentards fut la première à partir et resta désertée. Aucun élève n’était resté. Ce fut au tour des Poufsouffles. Ernie mena le groupe, et Hannah ferma la marche en s’assurant qu’il ne restait derrière elle que des élèves de sixième ou septième année. Comme elle l’avait suspecté, le point d’évacuation était la Salle sur Demande : ils sortiraient par le passage secret vers la Tête de Sanglier qui avait permis aux élèves de s’approvisionner pendant qu’ils se cachaient. Par-dessus la foule d’élèves se bousculant, Hannah tenta d’apercevoir Neville, mais elle ne pouvait le voir nulle part. Ils avaient dû être avertis et être allés se battre. Hannah eut l’impression de passer des heures à faire passer les élèves un à un par le passage secret. Lorsque le dernier élève au blason jaune et noir fut passé, Hannah et Ernie sortirent en courant de la Salle sur Demande vers la Grande Salle pour rejoindre les troupes. Au milieu d’un couloir ils durent enjamber les débris de deux gargouilles qu’un sort avait détruit en passant par une fenêtre.
« Ca a déjà commencé ! »  constata Ernie.
« Il faut qu’on retrouve Susan ! »
Le château paraissait trembler sur ses fondations tandis que les défenses qu’avaient forgé les professeurs étaient mises à l’épreuve. Hannah et Ernie chargeaient dans les couloirs, les portraits faisant de même à côté d’eux,  passant de canvas à canvas, portant des informations d’un bout à l’autre du château.
« Attention !!! »  Au détour d’un couloir, Hannah se retrouva à terre, projetée par le corps du sorcier qu’elle venait de percuter au milieu d’une volée de plumes. Mme Bibine avait libéré tous les hiboux, et Fred Weasley se releva aussitôt pour l’aider à se relever avant de repartir sur les pas de Lee Jordan.
« Les Mangemorts passent par les passages secrets, viens ! »  Hannah se retourna une fraction de seconde, à temps pour voir Ernie disparaître à l’autre bout du couloir vers la Grande Salle. Hannah suivi Fred et Lee jusqu’au deuxième étages, où ils se cachèrent derrière une statue dissimulant l’un des passages secrets.
« Vous avez des nouvelles des autres ? »  murmura Hannah en sortant sa baguette…
« Les Professeurs MacGonagall, Chourave et Flitwick protègent l’école depuis les tours. L’Ordre du Phénix protège les entrées. »  lui répondit Lee Jordan.
« Et Neville ? »
« Avec le Professeur Chourave. Je crois les avoir vu lancer des Mandragores depuis les remparts. »  lui répondit Fred avec un sourire digne de ses farces les plus sadiques. « Attention, quelqu’un approche… »
Les trois élèves reculèrent d’un pas pour laisser la statue glisser sur le côté. Le sort de Fred percuta de plein fouet la première silhouette masquée à faire son apparition, et celui de Lee le Mangemort à sa suite. Il tomba à terre mais n’était pas inconscient. Le sort d’Hannah l’immobilisa alors même qu’il tentait de se relever. Dans son dos, un autre Mangemort avait entamé un duel contre Fred, qui reculait le long du couloir. Lee vola à sa rescousse, mais Hannah resta un instant devant le tunnel du passage secret. Elle espérait qu’elle n’aurait pas à le regretter, mais n’avait pas le temps de la réflexion. Elle dirigea sa baguette vers le plafond du tunnel.
« Reducto. »
Il y eut une profonde faille, et le tunnel s’effondra, ne laissant aucune chance à d’autres Mangemorts de s’introduire dans le château par là… ni aux élèves d’en sortir. Hannah se précipita vers Lee et Fred qui avaient déjà disparu du couloir, quand une gigantesque ombre recouvra l’une des fenêtres du couloir. Il y en eut une autre plus loin derrière elle, puis encore une autre juste à côté. Avec horreur, Hannah reconnu les silhouettes de gigantesques araignées, qui avaient dû venir de la Forêt Interdite. Elle fit demi-tour, se dirigeant dans la direction de l’escalier le plus proche. Elle ne savait pas où ces araignées comptaient entrer, mais il fallait les arrêter.
Elle émergea au troisième étage pile alors qu’une fantastique explosion manqua de la faire basculer de l’escalier magique. Elle put voir une gigantesque main de géant disparaître par un trou béant dans la façade du château, alors qu’élèves et Mangemorts se relevaient et que les araignées avaient trouvé leur entrée.
« Stupéfix ! »  Le sort d’Hannah rencontra un Mangemort qui bascula en arrière dans la masse d’araignée. Les autres élèves reculaient vers Hannah et tous se mirent à courir le long d’un couloir pour leur échapper. C’est alors que le Professeur MacGonagall apparu, baguette à la main, guidant une armée de pupitres ayant pris vie. Hannah attrapa l’élève la plus proche d’elle et elles se plaquèrent au mur tandis que les pupitres chargeaient devant elles et piétinaient les araignées sous leurs pieds.
Les élèves suivirent aussitôt le professeur de Métamorphose qui ouvrait la voie, enjambant les corps d’araignée et de Mangemort, jusqu’à ce que plusieurs des pupitres ne volent dans leur direction. Plusieurs sorciers s’y étaient opposés, et les élèves de Poudlard se retrouvrèrent en duel aux côtés de leur professeur face aux Mangemorts. Un jet de lumière rouge passa si près de la tête d’Hannah qu’elle sentit ses cheveux ébouriffés par sa puissance. Elle-même riposta d’un Expelliarmus qui fut dévié sans difficulté par son ennemi. Une élève vint à sa rescousse, et à elles deux, elles parvinrent à faire reculer le Mangemort peu à peu. C’est alors qu’Hannah sentit le sol trembler si violemment que ses dents s’entrechoquèrent, puis le sol se déroba sous ses pieds. Elle eut le temps de voir le Professeur MacGonagall retrouver son équilibre et reprendre son duel, avant que les débris du couloir tombant avec elle ne lui cachent la vue, et que la gravité se rappelle à elle alors que le sol la percutait en même temps que la roche et le bois, et qu’elle ne perde connaissance.




Dernière édition par Hannah Abbott le Lun 19 Oct 2015 - 15:07, édité 11 fois
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
We are the force, we are the might. Empty
our hearts are filled with the will to survive
in the last night of their lives


❝ I have a constant fear that someone’s always there❞1999 & Azkaban

Hannah avait froid. Si froid. Elle n’aurait jamais pu soupçonner pouvoir vivre si longtemps dans un tel froid. Elle ne pouvait même plus se souvenir de la sensation de chaleur, ne pas avoir les doigts engourdis et chaque muscle de son corps tendu dans une vaine tentative de conserver un peu de chaleur. Elle avait chassé ces pensées de son esprit, s’était obligée à oublier toute idée pouvant lui apporter du confort. Susan, Ernie… Neville… Son père… Hugehug… Chaque fois qu’une pensée lui apportait ne serait-ce qu’une once de soulagement, ils s’agglutinaient derrière la porte de la cellule, leurs râles présents aussi bien entre ses quatre murs que dans son esprit, faisant disparaître toute lumière de la pièce et de son cerveau… Elle se réveillait des heures après, faible, mais jamais affamée, transie de froid et tremblante de peur. Elle avait cessé de manger elle ne savait plus quand. Les heures étaient des jours et les jours des semaines. Mais elle avait espéré que seule sa mort lui permettrait de s’évader, et que rejoindre sa mère n’était pas un si mauvais recours. Mais même cela, les Détraqueurs le lui avaient pris. Penser à sa mère ne faisait que raviver la souffrance de cette sensation de manque, aussi intense que si elle venait de la perdre quelques heures plus tôt. C’était à se demander comment elle avait pu tenir si longtemps avec cette douleur en elle. Dans les heures les plus noirs où sa vue se troublait - était-ce ses yeux fatigués de pleurer, ou son cerveau sombrant dans l’inconscience, ou bien encore les détraqueurs avalant toute trace de lumière dans ses souvenirs, la rendant aveugle de désespoir ? – Hannah se laissait glisser dans cet état effrayant où elle ne s’appartenait plus, où elle savait que cette pièce était sa cellule mais ne la reconnaissait plus, où elle n’était plus Hannah Abbott mais regardait sa vie finir à travers une boule de cristal… et les Détraqueurs la laissaient tranquille. La peur de se perdre leur paraissait suffisante, et Hannah parvenait ainsi à garder la raison… si elle l’avait encore… Hannah avait enfin conscience qu’elle devenait probablement folle, qu’elle avait sans doute commencer à devenir folle ce jour où son père était venu lui annoncer la mort de sa mère, mais perdre la raison lui paraissait bien plus supportable que de sentir l’ombre de ses plus belles pensées dévorées par ces créatures.


❝ Heaven will wait for me as I’m grounded here on Earth❞2001 & Londres


« Prisonnier 360441 » Hannah s’étira le cou pour tenter de voir la sorcière dans le même uniforme de détenu d’Azkaban qu’elle qui montait sur l’estrade. Elle ne la connaissait pas. A présent qu’elle était sortie de sa cellule, Hannah avait la sensation de retrouver ses esprits et cherchait coute que coute à trouver des informations sur ses amis dont elle n’avait pas eu de nouvelle depuis trois ans. Susan, Ernie. Justin. Hannah n’arrivait pas à croire qu’elle avait passé presque deux ans dans cette prison. A présent, elle allait être vendue à des mages noirs sans avoir la moindre idée de ce qui l’attendrait. Mais malgré l’inquiétude lui serrant le ventre, elle ne doutait pas de sa décision. Tout valait mieux que d’y retourner.
« Prisonnier 613328 » Hannah regarda de nouveau vers l’estrade et cru recevoir un coup de poing dans l’estomac. Il était incroyablement maigre et ses cheveux n’avaient pas été coupés depuis si longtemps qu’ils lui tombaient sur les yeux. Une barbe lui masquait la moitié du visage, mais Hannah aurait reconnu Neville Londubat entre milles. Il était vivant. Hannah dut faire preuve de toute sa force de volonté pour retenir le cri qui lui montait dans la gorge pour l’appeler, tandis que le sorcier chargé des enchères vendait son lot.
« …sang pur. En bonne santé. Un bon lot pour les combats. Les enchères commencent à 100 gaillions »
Hannah écouta d’une Oreille absente les surenchères. Elle fixait Neville des yeux, tentant de croiser son regard. Mais Neville avait le regard fixe, vague, vide. Où étaient passé le courage et la provocation de l’ancien Gryffondor ? Le sorcier chargé des enchères répéta l’offre trois fois, et quand l’acquéreur fut décidé, il attrapa le poignet de Neville et y posa sa baguette. Le jeune sorcier fit une grimace de douleur, mais ne laissa pas un son s’échapper de ses lèvres avant de suivre son propriétaire sans un mot, sans un regard autour de lui. Que lui avaient-ils fait ? Hannah se rappela ce que Neville lui avait raconté quant au sort de ses parents et priait pour qu’un Mangemort particulièrement sadique ne l’ait pas mis au même traitement… Trois sorciers passèrent encore, dont un ne trouvant pas de possesseur et qui fut traîné pour être renvoyé à Azkaban malgré ses cris et ses suplications. Hannah le comprenait. Elle préférait avoir le plus sadique des propriétaires plutôt que de retourner là-bas.
« Prisonnier 269014 » Hannah monta les marches de l’estrade et fit face aux sorciers regroupés devant elle, la dévisageant des pieds à la tête, se tenant droite, mais ne parvenant pas à trouver le courage de leur renvoyer leur air hautain.
« Hannah Abbott. Sorcière de Sang Pur, condamnée pour rébellion aux côtés d’Indésirables. » La bataille de Poudlard. Hannah avait l’impression que tout cela c’était passé il y a trente ans et non trois. « Les enchères commencent à 100 gaillions. »
« 101.  »
Hannah aurait pu tomber de l’estrade tant elle ne s’était pas préparée à cela. Elle avait reconnu sa voix avant de le voir lever la main. Son propre père… Ses cheveux étaient devenus gris en seulement trois ans, et lui aussi paraissait plus maigre que la dernière fois qu’elle l’avait vu, devant la barrière du quai 9 ¾.
« 110 gaillons. » Une sorcière aux cheveux blancs et au regard rapace. Maintenant qu’elle se trouvait face à la réalité, Hannah avait peur de savoir pourquoi une sorcière qu’elle ne connaissait pas pouvait vouloir l’acheter…
« 111. » renchérit son père.
Hannah sonda son regard. Pourquoi surenchérissait-il si peu? N’avait-il donc pas envie de libérer sa propre fille ?
« 120 gaillons. » Toujours la sorcière aux cheveux blancs.
« 130 gaillons. » Hannah tourna son regard à l’autre bout de la pièce. Un home à l’air mauvais, qui fixait son père du regard. Avait-il compris que c’était le père de la prisonnière qui tentait de l’acheter ?
« 131. » surenchérit son père d’une voix faible, à peine audible. L’homme eut un sourire victorieux, sadique.
« 140 gaillions. »
Un silence. Hannah ne quitta pas son père des yeux, des larmes lui brûlant les paupières tandis qu’elle ne scillait pas. Son père gardait la tête baissé, le regard au sol, ne disant mot.
« 140, une fois. 140, deux fois… » Hannah eut la sensation qu’elle allait vomir.
« Adjugé pour 140 gaillions. »
« Papa! Papa!!! » l’appela-t-elle alors que son père tournait les talons pour sortir de la sale, et que le sorcier lui attrapait le poignet pour y diriger sa baguette magique. Une exclamation de douleur s’échappa de sa gorge alors qu’au travers de ses larmes, Hannah pouvait voir des lettres se former sur sa peau comme brûlée : MacGrave. Le nom de son nouveau propriétaire…


❝ the ones who tried to win a hopeless fight❞2001 & Dunottar Woods

Hannah et un petit groupe de sorciers marchaient d’un pas précipité, mais exténué, vers ce qu’on leur avait présenté comme l’un des camps des Insurgés. Pendant plusieurs mois, elle avait attendu cela. Sept mois à prendre sa part aux jeux d’échecs géants de son maître, jouant la pièce du fou, à traverser l’échiquier de part en part pour aller abattre son arme contre son gré sur un autre rebut. Parfois, la chance lui accordait de ne pas connaître son visage. D’autre fois malheureusement, c’était un ancien élève de Poudlard. Hannah se laissait souvent sombrer dans son état de semi-conscience, regardant son arme tomber comme abattue par une autre personne… Elle se demandait parfois si son maître l’avait mise au poste du fou en connaissance de cause. S’il savait ce que Azkaban lui avait fait, ou plutôt avait aggravé. Elle avait espéré que cela passerait hors de la prison, mais sa folie avait débuté bien avant, et n’était donc pas disparue. Quand bien même, tout comme à Azkaban, si elle lui permettait de traverser les pires moments de sa vie comme s’ils étaient ceux d’une étrangère, Hannah espérait bien ne pas guérir de sa folie.
Mais à présent, Hannah avait besoin de toute sa tête. Des Insurgés et deux rebuts qu’il venaient de libérer avant elle étaient venus chez son maître alors qu’il  était allé se charger d’attentats à Londres, et Hannah avait compris. Elle avait compris que les Insurgés étaient enfin passés à l’action. Jake et Dany, les deux Insurgés, avaient ensuite transplanés avec Hannah, Rose et Thomas. Ils étaient apparu dans le magasin d’Ollivander, où d’autres Insurgés et rebuts en fuite s’étaient également rendu, et avaient attrapé les premières baguettes à leur portée, juste avant que les Milices du Magister ne les cerne. Hannah ne s’était jamais battue avec une autre baguette que la sienne, et elle n’avait été d’aucune utilité. Elle aurait tout aussi bien pu se battre avec sa main gauche. Mais en fin de compte, les Insurgés et rebuts avaient pu s’échapper, et Hannah, Rose et Thomas suivaient à présent Dany et Jake vers leur camp…
La nuit tombait et chaque feuille morte qui tombait d’une branche faisait sursauter Hannah comme si elle avait vu l’ombre d’un détraqueur. Ils étaient sortis de la maison de MacGrave aussitôt que possible, et elle n’avait rien pris pour se couvrir. Malgré la course, le froid de la nuit automnale gagnait ses membres aussi familièrement que dans ses souvenirs d’Azkaban.
« Quand serons-nous arrivés? » demanda Rose malgré l’effort qui lui coupait le soufflé.
« Ce n’est plus très loin. » répondit Danny, don’t les long cheveux noirs se perdaient dans la nuit. Hannah avait choisi de suivre les boucles blondes de Jake, plus visibles dans le crépuscule. « On ne peut simplement pas transplaner directement dans le camps, » poursuivit l’Insurgée, « c’est trop risqué. »
« Qui d’autre y a-t-il au camp? Qui avez-vous délivré ? » demanda Hannah, réalisant qu’elle allait sans doute enfin avoir des réponses quant au destin de ses amis. « Neville Londubat, vous le connaissez? Est-ce que quelqu’un a été chargé de le délivrer? Et Susan Bones et Ernie MacMillan, vous en av… »
« Tu as connu Susan Bones? » lui demanda Jake en ralentissant pour la laisser le rattraper, et Hannah répondit d’un signe de tête. Jake ne dit rien de plus.
Tandis que Thomas et Rose demandaient eux aussi des nouvelles de leurs proches, Hannah réalisa avec une sensation glacée dans son dos que Jake avait choisi de dire « tu as connu », et non pas « tu connais… » Elle n’osa pas pousser plus loin. Elle n’était pas prête à entendre ça. Elle ne demanda pas de nouvelles de Justin non plus.
Soudain, une exclamation de douleur de la part de Rose les arrêta net, baguettes brandies. Rose se tenait le poignet, retroussant sa manche pour révéler son tatouage, qui s’était mis à briller d’une lumière semblable à des braises.
« Qu’est-ce qu’il se passe? » Dany et Jake n’en savaient pas plus qu’eux. CRAC ! Tous se retournèrent vers Thomas… qui n’étaient plus là.
« Thomas! THOMAS! »
« Quelqu’un l’a emporté! »
« Non! Je n’ai entendu qu’une personne transplaner! Il est partit de son plein… »
« Argh! » Ce fut au tour d’Hannah de lâcher un cri de douleur. Coupant court la conclusion de Jake.
« Je ne peux pas rester, il faut que je rentre! » avoua Rose dans un cri de désespoir. Dany ne put faire qu’un pas vers elle avant qu’elle ne transplane à son tour.
« Hannah! » Jake lui avait saisi le bras avec une poigne douloureuse, mais qui ne pouvait surpasser l’effroyable sensation de brûlûre de son bras. « Reste avec nous! »
« Je ne peux pas! » Hannah avait tenté de répondre d’une voix contrôle, mais c’était un cri de souffrance qui était sorti de sa gorge. Le feu qui brûlait sa peau remontait peu à peu son bras, montant à son coude, son épaule, la torture s’emplissant à chaque fois. « Rose a raison, ils nous rappellent. » Elle ne pouvait pas en supporter davantage. Comme elle savait qu’il fallait retirer sa main du feu, ou ne pas approcher une lame de sa peau, Hannah savait que sa chair ne souffrirait plus si elle rentrait. La brûlûre avait envahi son sang et atteint son cœur, qui la renvoyait d’autant plus vite dans tous ses autres membres.
« LACHE-MOI! » hurla-t-elle alors que ses jambs cédaient sous elle, mais Jake ne desserra pas ses doigts. Elle aurait sans doute eut la main engourdie si elle n’avait pas déjà si mal.
« Hannah, tu dois tenir bon! » l’encourageait Dany agenouillée à côté d’elle. « Tu ne sais pas ce qu’ils vont te faire si tu y retournes. »
« Je ne peux pas! Je ne peux pas ! » répéta Hannah, la voix déformée par les sanglots, se tordant de douleur sur le sol, à moitié sourde aux voix de Dany et Jake.
« Tu veux mourrir? C’est ce que tu veux? » lui lanca Jake aggressivement, tentant de la pousser dans ses retranchements pour lui faire voir la raison. En vain.
« Lâche-moi! Lâche-moi! Je meurs si je n’y retourne pas! » La brûlûre avait envahi tout son corps, et passait à travers ses veines pour pénétrer chaque os de son squelette, chaque fibre de ses muscles. Elle hurla de toutes ses forces, espérant qu’un peu de la douleur sortirait par ses poumons dans l’air nocturne. Mais même à travers son cri, elle entendit la voix de Jake, claire comme s’il avait parlé directement dans son esprit.
« …lui couper le bras. »
« Non! Non, arrête! Arrête!!! »
« On a pas le choix Hannah! » cria en retour Dany, dont le visage était baigné de larmes tandis qu’elle plaquait ses mains sur ses épaules et mettait tout son poids pour l’immobiliser au sol.
« NON! NON! JE RESTE! JE RESTE!!! » mentit-elle de toute son énergie, prête à transplaner dès que Dany la relâcherait suffisamment pour qu’elle puisse utiliser sa baguette, quitte à emmener les deux Insurgés avec elle. Jake leva sa baguette vers son poignet gauche, au-dessus du tatouage…
« Désolé, Hannah. »
« NON! NON! JAKE, NON!!! »
« Deasceo. »
Un éclair de lumière rouge. Hannah n’aurait jamais cru qu’elle aurait pu se voir saigner autant. Une véritable rivière qui dévalait sur les feuilles mortes. Sa main reposait, immobile, étrangère, à quelques centimètres de son bras sectionné nettement. Puis la douleur lui percuta violemment le cerveau, la rendit aveugle et folle en même temps. Elle croyait bien qu’elle était en train de hurler, mais elle ne pouvait penser à rien d’autre qu’à l’incroyable souffrance à laquelle rien ne l’avait préparée. Elle ne savait même plus si elle avait les yeux fermés ou ouverts. Etait-il possible qu’un corps, qu’un esprit puisse ressentir une telle douleur et ne pas être complètement détruit, disloqué, déchiré en lambeaux ? Et pourtant…
« Oh par Merlin… Jake !!! »
« NON!!! » Le désespoir de Dany et la fureur de Jake lui confirmèrent ce qu’elle avait cru imaginé. Infimement perceptible dans la tempête de tous ses sens, Hannah avait reconnu cette brûlûre de sa peau… sur son autre bras. Sa vue était floue, mais elle le devinait, son tatouage, réapparaissant sur son autre bras.
Avant que Dany n’ait pu se remettre de son choc, avant que Jake ne puisse lever à nouveau sa baguette, Hannah libéra son seul bras, jeta Jake loin en arrière, pris sa baguette entre les doigts morts de sa main sectionnée, et transplana…


❝ now we are free❞2002 & Stromness

Hannah ouvrit les yeux, découvrant la minuscule pièce sous les combles qui lui servait de chambre, glacée en hiver, infernale en été. Ses derniers souvenirs lui revinrent peu à peu en tête. Encore un jeu d’échec. Encore une défaite. MacGrave aurait pu soigner ses blessures par magie, mais ne l’avait pas fait. Elle n’était qu’une rebut. Depuis sa tentative d’évasion, sa condition s’était nettement détériorée. Hannah avait perdu sa place de fou dans les jeux d’échecs, une place que sa condition de sang pur lui avait réservée. Elle se tenait depuis en position de simple pion, en première ligne, vouée à être abattue pour permettre aux pièces maîtresses d’accomplir leur rôle, sans défenses, sans armes. Et même si elle en avait eu, avec quoi les aurait-elle tenues ? Elles étaient toutes trop lourdes pour n’être tenues qu’à la force de son seul bras droit. Hannah s’était d’abord demandée pourquoi MacGrave ne l’avait pas punie en la tuant tout simplement, en la laissant se vider de son sang. Puis avec le temps, Hannah s’était rappelée que son maître était un joueur d’échec . Il était patient, et servait un plan de plus grande envergure. En la faisant abattre partie après partie, sans jamais guérir ses blessures, il la tuait à petit feu, et montrait du même coup ce qu’il arrivait aux rebuts indignes ; Elle aurait pu rester en  sécurité à sa place de fou, et était maintenant vouée à être abattue une fois de trop, et ne plus se réveiller…
Hannah se leva, serrant les dents alors que son mouvement froissait son flanc meurtri par la lance d’un cavalier. Les planche grincèrent sous son poids, et immédiatement, la voix de MacGrave se fit entendre en bas.
« Hannah! »
La jeune sorcière fut surprise. Que pouvait-il bien lui vouloir ? Depuis qu’elle avait perdu son bras, MacGrave ne lui demandait plus la moindre tâche, il la laissait croupir dans sa pièce sous les combles avec un maigre repas le soir. Mais après tout, MacGrave n’était plus le même ces derniers temps. Hannah s’en était aperçu à sa manière de jouer : comme une personne n’y connaissant rien aux échecs.
Hannah descendit maladroitement les escaliers raides qui descendaient des combles, puis ceux, plus larges, qui descendaient au rez-de-chaussée.
« Hannah. » Sa voix venait du salon. Rien, pas d’intonation, pas le moindre indice quant à ses intentions…
Hannah s’approcha à pas feutrés vers son maître, dont le regard était fixé quelque part devant lui. Hannah s’arrêta à quelques mètres, et attendit. MacGrave ne dit rien. Hannah, prise d’un doute, suivit son regard, mais il n’y avait rien. Il avait l’air ailleurs. En fait, il n’avait pas l’air là du tout. Son regard n’était pas perdu dans ses pensées, il était vide. Hannah n’y voyait pas cette lueur intelligente qui brillait dans ses yeux lorsqu’il planifiait ses stratégies. Alors qu’elle se penchait en avant vers lui, n’en croyant pas ses yeux, MacGrave se leva, la faisant sursauter, et vint se placer en face d’elle, ouvrant une main devant son visage, la paume vers le plafond.
Hannah ne comprenait pas. Son regard lui passait complètement au travers, il la regardait, mais ne voyait rien. Cela la terrorisait. Elle avait l’impression d’avoir un fantôme, un Inferius en face d’elle.
« Master MacGrave?... »
« Ton bras, Hannah. » Hannah sentit une douleur fulgurante traverser sa cicatrice et descendre jusqu’à l’endroit où avait été sa main gauche. Mais MacGrave tendait sa main devant son bras droit. La peur au ventre, Hannah amena lentement son avant-bras à hauteur de leurs visages et finit par le poser dans la main de MacGrave. Elle tremblait. Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il voulait lui faire, et l’horrible souvenir de sa tentative de fuite la faisait paniquer…
MacGrave sortit sa baguette et la leva au-dessus de son avant-bras.
« Pitié… » ne put-elle s’empêcher de supplier, des larmes lui brûlant les yeux, mais elle pouvait voir sur le visage de MacGrave qu’il ne l’entendait pas. Il agissait guidé par elle ne savait quoi. Ressemblait-elle à cela, lorsque la folie la prenait et qu’elle observait sa vie comme celle d’une autre. Elle aurait aimé pouvoir perdre la tête à ce moment précis, ne plus avoir peur.
MacGrave restait figé, tenant le bras d’Hannah dans sa main, sa baguette au-dessus, le regard vide, les sourcils légèrement froncés. Puis un fin filet d’air chaud s’échappa de la baguette du Mangemort, et Hannah, dont les muscles s’étaient crispés d’appréhension, pu voir avec une surprise sans nom son tatouage disparaître de sa peau. MacGrave lui lâcha le bras, et resta immobile. Hannah en faisait de même. Le bras toujours levé en suspens, elle retenait son souffle, sondant le regard opaque de son maître. Ce ne pouvait pas être si beau. Cela voulait-il dire qu’il ne la voulait plus comme rebut, et avait donc décider de la tuer ? La laissait-il espérer pour mieux voir son désespoir par la suite ? Mais non. Encore un fois, Hannah ne retrouvait rien du regard calculateur de son maître. Il avait le regard éteint, comme si sa volonté était tenue sous une coupe de verre.  Et soudain, elle comprit.
« Master MacGrave?!... » Rien.
Il était sous Imperius!
« Sors, maintenant, Hannah. »
Hannah hésita le temps de regarder par la fenêtre. La nuit tombait. Mais elle ne manquerait pas une chance pareille. Elle recula vers l’entrée du salon, doucement, ne quittant pas des yeux son maître, n’osant pas croire à ce qu’il était en train d’arriver. Puis dès qu’il fut sorti de son champ de vision, elle se précipita vers la porte de la maison, tirant de toute ses forces de son bras droit. La porte s’ouvrit, et rien. Pas le moindre sort défensif, pas de pièges, rien.
Hannah s’élança dans le soir tombant, courant comme elle n’avait jamais couru au milieu des landes Ecossaises. Bientôt, à bout de souffle, elle avait atteint une colline et était passée hors de vue de la maison. Elle prit le temps d’essayer de voir à travers le crépuscule ce qui l’entourait. Un vallon au fond duquel coulait une petite rivière. A sa gauche, les dernières lueurs du soleil dans un ciel s’empourprant de plus en plus. A sa droite, la lisière d’une forêt de pins. Son cœur rata un battement. Elle plissa les yeux, mais les ombres de la nuit ne la trompaient pas. Il y avait bien un groupe de sorciers à l’orée de la forêt. La panique la saisit. C’était donc cela, une chasse de plus pour les Mangemorts. Elle fit un pas en arrière alors que l’un d’eux levait sa baguette, et une brume argentée s’en échappa, et prit forme. Un patronus se dirigea vers elle, et c’est alors qu’Hannah réalisa que ce n’était peut-être pas des Mangemorts qui l’attendaient, mais des Insurgés, ceux qui avaient mis MacGrave sous Imperius… Hannah se précipita à toutes jambes  vers le patronus, laissant son poids la faire descendre plus vite au bas du vallon. Elle pouvait maintenant discerner la forme du patronus du sorcier. Un blaireau. Hannah sentit des larmes lui monter aux yeux. C’était impossible. C’était trop de chance.
« Hannah !!! »
« JUSTIN!!! » C’était la première fois depuis des années qu’elle hurlait pour quelque chose de si bon, qu’elle pleurait non pas de douleur, mais de joie.
Justin était là, maigre et les vêtements abîmés, mais vivant. Elle n’aurait jamais pu l’espérer. Hannah arriva jusqu’à lui et s’élanca dans les bras de son ami.
Après une longue minute elle sortit le visage de l’épaule de Justin et pu discerner dans la nuit les visages de la sorcière et du sorcier qui l’accompagnaient. Elle ne les connaissait pas. Mais Hannah était confiante. Justin l’avait retrouvée.
« C’est fini Hannah, » lui dit-il en prennant son visage dans ses mains pour la regarder bien en face et sécher ses larmes sur ses joues. « Pour de bon, cette fois. »




Dernière édition par Hannah Abbott le Mar 20 Oct 2015 - 8:38, édité 7 fois
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
We are the force, we are the might. Empty
Aw, j'aime déjà ♥️♥️ trognon Ça va faire tellement de bien, un insurgé équilibré youpi chou (À défaut d'intact physiquement wth )

Bienvenue sur Excidium et bon courage pour la suite de ta fiche - que j'ai hâte de lire !! huug
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
We are the force, we are the might. Empty
Bienvenue Hannah!

Il nous faudra absolument un lien!!

Bon courage pour la suite de ta fiche! trognon
Revenir en haut Aller en bas

WIZARD • always the first casuality
Anna Grimaldi
Anna Grimaldi
‹ inscription : 07/06/2015
‹ messages : 1824
‹ crédits : mathy.
‹ dialogues : #e95353.
We are the force, we are the might. Tumblr_odns43L5A91vc5ojjo3_r1_400

‹ âge : trente-quatre
‹ occupation : guérisseuse au service d'infection par virus et microbe magique et co-présidente de l'association "Rosier's Disease Research Trust".
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1980 et 1987.
‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5574
‹ réputation : je suis fragile et que j'ai été manipulée par mon compagnon.
‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
http://www.smoking-ruins.com/t1958-anna-loooove-me
We are the force, we are the might. Empty
Bienvenue mam'zelle ; depuis le temps que tu as posté dans la partie invité, on t'attendait ! Te voilà enfin ! kr
La pauvre poupette qui a perdu son bras ouiiin J'te calinouuuuu de toutes mes forces et je nous réserve un lien de la mort qui tue avec bébé Callaghan (my DC) kr kr kr
J'ai hâte de lire la suite de ta présentation en tout cas ! calin calin
Revenir en haut Aller en bas

HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
‹ inscription : 03/08/2015
‹ messages : 2056
‹ crédits : LUX AETERNA, astra, sia, tumblr, simon/mathydabest.
‹ dialogues : #336699
We are the force, we are the might. Y65Mxt4

‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5982
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
http://www.smoking-ruins.com/t2469-adele-you-re-gonna-wish-you-n
We are the force, we are the might. Empty
gaah ze braaaaaaas, naoooooooon snif

SHAILENE gaah ABBOTT inlove /jette Luna en reconnaissance avec des Ronflaks parce que les Ronflaks ceylavie kr

WELCOME CHEZ NOUS kr j'ai hâte de lire la suite potte
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
We are the force, we are the might. Empty
Je suis fan de ton avatar !!! gaah
(Hein ? Je fais peur ? Nooooooooooon... yeux)
Bienvenue avec la petite Hannah ! trognon
Et bon courage pour ce qu'il te reste de ta fiche !!! saute
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
We are the force, we are the might. Empty
salut toi kr
bienvenue sur le forum ! si jamais tu as des questions, n'hésite à nous envoyer un MP - on est là pour ça.

juste une petite remarque en passant les Abbott sont une famille de sang pur, tu trouveras toutes les informations (descriptif + composition de la famille) dans l'annexe ici.

bon courage pour ta fiche ! ^^
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
We are the force, we are the might. Empty
AH MON DIEU JE SUIS FAN panic :naan: fire iiih

J'aime l’interprétation so far, tout les détails, les choix crédibles, pas une once de misérabilisme malgré la situation, j'ai hâte de lire l'histoire ensuite avec le côté rebut et tout.

JE ME ROULE LA foufou . (oui oui) JE VEUX UN LIEN, méchant, pas méchant, bfferie, tendu comme le slip de Voldemort, COMME TU VOUDRAS, I'm in han .

Voilà, c'était ma grosse minute enthousiaste au niveau fiche là. Paix et chamallow sur la fin de ta présentation (viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite inlove ).
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
We are the force, we are the might. Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

We are the force, we are the might.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 4Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant

 Sujets similaires

-
» Ladáh ⟩ Par la ruse on peut prendre un lion, par la force pas même un grillon
» Chacun ses sources, chacun ses alliés, chacun sa force. - Draco

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
EXCIDIUM :: “ Leaky cauldron ”
I know chasing after you is like a fairytale
 :: Présentation; walk the line :: aux oubliettes
-