‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
cheap thrills
I lost my head out in the cold, Pins and needles always waiting. You lost your nerve and all control, I can feel it, I can feel it and it feels like waiting. We push and pull, revolving doors, we end up where we were before, right back at the scene.
20 mars ∞ Il ne va pas bien. Il va très mal. Tout ce qu'il mange, il le retient difficilement. Tout ce qu'il boit lui fait autant de bien qu'une noyade. C'est toujours du sang qui s'écoule de ses lèvres. Quoiqu'il fasse, quoiqu'il dise. Ça va sont les mots qu'il lance par automatisme, depuis longtemps maintenant. Ça va... Mais qu'il réussisse ou non à se cacher, l’œil bienveillant et inquiet et acéré d'Hermione le voit : il ne va pas bien. Il ne guérit pas... Il ne va pas bien.
Ce n'était pas qu'une simple histoire de maux d'estomac à dire vrai. Ni même l'affaire de quelques brûlures intolérables. Ce genre de problèmes était bien plus courant chez les insurgés qu'il n'y paraissait, d'ailleurs ; à cause des années de cavale, des traques, des conditions précaires avec lesquelles ils devaient toujours faire, avec lesquelles ils devaient constamment improviser. La magie avait de plus en plus de mal à se rééquilibrer d'elle-même et à protéger ses hôtes aussi efficacement qu'avant. Elle s'essoufflait avec le froid glacial, la chaleur intolérable, le manque de vivres constant et les tensions palpables. Elle s'essoufflait de plus en plus dans ce monde en guerre. Le manège aurait pu tourner très longtemps comme ça ; Specs avait toujours eu cette sale manie de se cacher des yeux du monde lorsque quelque chose n'allait pas, préférant garder ses faiblesses à distance raisonnable pour ne pas les laisser l'atteindre. Pourtant, dans cette équation trouble qu'était leur présent, il existait deux variables qui lui seraient impossible à maîtriser entièrement : leur reconquête imminente d'Hogwarts et cette sorcière douée qui répondait au nom d'Hermione Granger. Et bien qu'étant affublé d'un titre de leader, même s'il ne rechignait pas à être simple insurgé, lui comme elle savaient que les yeux de la cause rebelle seront tous tournés vers lui, une fois les murs d'enceinte de l'école sorcière investis. Harry Potter devait être au meilleur de sa forme au vu des jours à venir. Hermione avait bien une idée mais en vérité, elle savait que le temps leur serait sûrement compté. « J'ai une solution. », Marie lui avait-elle soufflé tout bas et sur un ton assuré, tandis que sur le feu, le chaudron commençait à peine à faire frémir la potion curative.
Quel jour était-ce ? Quelle heure était-il ? Quel était cet endroit ? Comment était-elle arrivé ici ? Les questions défilaient sans jamais s'arrêter assez longtemps pour qu'elle réussisse à les capter, pour seulement s'en rappeler. Qu'aimait-elle dans la vie ? Que détestait-elle ? Respirait-elle, seulement ?
Et s'il en existait bien plus d'une dizaine, une bien plus grande interrogation se frayait encore plus difficilement un chemin jusqu'aux barrières embrumées de son esprit : qui était-elle ? Elle ne se rappelait plus de son nom. Elle ne savait même pas ce qu'elle faisait là. Elle ne savait pas ni où, ni comment, ni pourquoi elle était ici. Elle sentait bien pourtant qu'elle était présente et réelle, en ce moment : elle était bien dans l'ici et maintenant. Mais elle ne sentait rien. Ni la terre meuble sous ses genoux, pas plus que la fiole vide qu'elle tenait dans le creux de sa paume. Elle ne sentait ni brise, ni humidité, ni la moindre odeur. Tout autour d'elle, tout semblait s'être évanoui, rien ne subsistait d'autre que le silence... Pourtant, elle eut au moins cette intime conviction qu'elle aurait au moins dû sentir son cœur battre dans sa poitrine et entendre le son de ses battements lui marteler frénétiquement les tempes. Mais non, rien ; rien ne semblait vraiment bizarre ou étrange, ni effrayant ni même angoissant ; même cet étrange phénomène que de ne pas se sentir être ne l'inquiétait pas outre mesure. Pourtant, il y avait encore une sensation, fort désagréable, qui subsistait encore et parvenait parfois à mesurer la cadence, à ralentir les gestes pressés qui l'animaient de plus en plus volontairement. Contre le cœur muet, un poids mort (lourd et froid) continuait de lui intimer que rien était normal ici. Qu'elle devait vite déguerpir. Que si elle restait plus longtemps, elle ne pourrait jamais rendre ce poids à son véritable propriétaire... Et pourtant, elle s'en fichait. Tout ce qui comptait, c'était tout ce bleu étendu devant elle, ce large point d'eau qui scintillait mille et une variations argentée sous le clair de lune. Le regard hypnotisé vissé par-dessus des lames immobiles, elle se sentait incroyablement sereine, là, sur la rive déserte et tranquille. Peu importait la fiole dans sa main, peu importait le monde évanescent tout autour d'elle ; tout ce qui comptait, c'était cette surface plane qui ne lui renvoyait aucun reflet. Tout ce qu'elle voulait, c'était toucher du bout des doigts la paix...
Un cri déchirant s'échappa alors de sa gorge, brusquement tirée en arrière, les côtes douloureusement enfermées dans une étreinte faite de chair et d'acier. La panique remplaça la sérénité et c'est dans un soubresaut désordonné qu'elle tenta d'atteindre sa baguette magique pour se protéger. Peine perdue, la besace en cuir était scellée, obligeant l'instinct de survie à pallier l'erreur de ne pas avoir gardé le bois de sorbier dans le creux de sa paume. Déséquilibre et le ravisseur et sa proie s'effondrèrent en arrière, quelques mètres plus loin. Sa nuque craqua dans un bruit désagréable lorsque l'arrière de la tête alla cogner le sol, les longs cheveux bruns s'éparpillant alors en une myriade d'ébène désordonnée. Comme libérée d'un enchantement, elle arrêta de se débattre et battit vivement des paupières pour chasser le voile embrumé qui continuait de l'aveugler. Là, ça lui revenait. Elle sentit à nouveau son cœur cogner férocement dans sa poitrine, marteler à une vitesse folle les os et les tempes qu'elle pensait jusqu'alors inutiles. Elle voyait, à nouveau. Les yeux perdus en direction d'une voûte céleste habillée d'une robe bien trop claire pour ignorer que la pleine lune se rapprochait à grand pas. Elle entendait, enfin. Et une voix continuait de faire écho à l'orée de son esprit, la sommait de plus en plus fort de revenir avec elle, dans la réalité. Tout lui revint, alors, d'un seul bloc : elle était venue ici pour aider Harry. L'eau de ce lac mythique possédait des vertus qui, elle en avait toujours été certaine, seraient efficaces et assez curatives pour le remettre sur pied à temps. Et même si le nom du lieu lui échappait encore, elle pouvait au moins affirmer que les saules pleureurs bordant ces rives étaient des merveilles à part entière de la forêt de Daeva. Elle aimait le pudding, elle détestait les Joncheruines et son nom, de plus en plus irréel, se terrait toujours aussi bien sous des syllabes étrangères. Elle était Luna, elle était Marie, elle était une insurgée prête à tout pour retrouver sa liberté entravée depuis toutes ces années. Quitte à partir en quête d'une eau légendaire pour apaiser les tracas de santé d'un seul être.
Entravée. Le constat lui fit froncer des sourcils et ses mains allèrent trouver refuge contre les avants-bras qui continuaient de la maintenir prisonnière pour s'en détacher. Si elle ne se sentait plus aussi paniquée à l'idée d'avoir à nouveau été capturée, elle continuait de paraître étonnée par tout ce qui venait de se passer. La tête lourde et les membres comme lestés par une chape de plomb, elle avait l'impression de s'éveiller après une longue nuit d'hiver. Avec toutes les difficultés du monde, Marie parvint pourtant à détourner le regard, plongeant dès lors dans deux billes océanes bien plus hypnotiques encore que les eaux troubles du lac. « Tu avais tort, la dernière fois. », sa voix éraillée résonna étrangement à ses oreilles (elle avait non seulement l'impression d'avoir passer une mauvaise nuit mais en plus, elle en possédait le même timbre cassé), « Ce n'est pas toi qui m'est tombée dessus, finalement. » Se redressant définitivement de sa position malaisée, la sorcière se dégagea des bras d'Ariane Moriarty et jeta un coup d’œil hagard aux alentours. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » Elle se souvenait de tout sauf de ce qui lui était arrivé une fois arrivée au lac. Et si le sentiment lui était étrangement familier, elle se garda de le trouver normal cette fois-ci : elle détestait ça, aussi. Être plongée contre son gré dans l'inconscience.
‹ baguette : mesure vingt-trois centimètres, en bois de chêne rouge et contient du dard de billywig ; elle est prédisposée aux enchantements.
‹ gallions (ʛ) : 4014
‹ patronus : inconnu.
‹ épouvantard : un rocking chair, ma mère assise dessus, sa maladie s'étant détériorée – mon futur.
‹ risèd : la reconnaissance en tant qu'auteur, sous mon véritable nom.
She gives off light, I give off dark with shortness of breath, I’ll explain the infinite how rare and beautiful it truly is that we exist
Les doigts serrés autour d’une plume, elle rature des mots sur son assise de fortune, les jambes dans le vide et le vent dans les cheveux. Ses yeux se froncent quand la nature la fait éternuer mais Ariane est beaucoup trop concentrée sur son parchemin pour tendre les bras et attraper un pull de son sac d’aventures. Sac qu’elle a personnalisé au fil de ses escapades – des petits bouts de tissu accrochés çà et là, des mots brodés par Astoria à chacune de leurs aventures ensemble. Malgré les trous éventuels, Ariane ne se résout pas à abandonner son plus fidèle compagnon ; lui qui l’accompagne dans ses péripéties depuis bientôt dix ans maintenant. Elle relève la tête, fixe de ses yeux concentrés les étoiles, ces merveilles que les monstres dans sa tête n’ont jamais noirci. Elle lâche un soupir, retourne sur son parchemin, continue de griffonner quelques lignes pour sa sœur, afin de la prévenir qu’elle ne rentrera pas en fin de semaine comme elle l’avait prévu. Trop absorbée par la nature, trop plongée dans sa solitude, elle rêve de vivre dans les bois, loin du brouhaha de la ville et les maux que la société inflige. Loin des murmures, loin des rumeurs, loin des ruptures, loin des ratures – Ariane a la fatigue qui lui murmure ses incertitudes à l’oreille, assombrissant la gamine joviale pour ne laisser qu’une jeune femme fatiguée qu’on la juge sur ses projets sans même lire ce que son âme vomit dans ses livres. Elle est fatiguée de devoir se cacher derrière une autre identité, celle d’un homme, elle est fatiguée que sa raison de vivre soit une horrible passion pour l’écriture qui glace ses entrailles quand un éditeur jette son livre par la fenêtre. C’est probablement un coup de chance qu’elle ait réussi à faire publier son livre pour enfants. Penser à son livre adoucit un peu plus ses traits, elle cligne à plusieurs reprises sur son parchemin et retourne son regard sur les étoiles ; même ce livre elle n’aurait pas pu l’écrire sans l’aide de Luna Lovegood qui était sa muse. Une amie d’abord, devenant petit à petit cette étrange personne qui rendait les idées d’Ariane un peu plus claires. Philomela est Luna. Son livre entier s’inspire d’histoires qu’elles ont vécues ensemble, tentant d’expliquer les secrets de l’univers à l’orée de la forêt interdite. Essayant de comprendre ce concept étrange qu’est la vie, essayant de donner vie à ce qui n’existe que dans leurs têtes. Luna était sa muse. Mais presque dix ans sont passés et Luna n’est plus de ce monde à présent. Et Ari n’a plus de muse, n’a plus d’inspiration, qu’une simple plume qui griffonne des mots fades et sans intérêt pour donner de ses nouvelles à sa sœur.
Elle décide de bâcler sa lettre, loin d’être d’humeur à étaler ses émotions, Anthea est probablement habituée à ses sautes d’humeur. Sa condition mentale en est la cause mais Ariane refuse toujours autant de reprendre son traitement. Peut-être que son mental va s’empirer, peut-être qu’elle voudra de nouveau s’ouvrir le crâne en deux – mais tant qu’elle se balade de colline en colline, elle est certaine qu’elle restera saine d’esprit. En tentant de plier le parchemin pour le mettre dans sa poche, elle est brusquement frappée par un vent mordant qui arrache sa lettre de ses mains. En sautant de son perchoir elle s’avance pour tenter de l’attraper mais peine perdue : la lettre saute de la falaise et se laisse emporter par le vent. Ariane grogne de frustration en fixant la destination de son papier, prépare sa baguette pour lancer un Accio mais son mouvement est vite interrompu lorsque ses yeux tombent sur une silhouette en bas de la falaise. Malgré la distance, elle ne met pas beaucoup de temps à reconnaitre l’allure de Marie, ses cheveux bruns reflétant les étoiles dans le ciel. Mais les sourcils d’Ariane se froncent lorsqu’elle se rappelle du lieu où elle a décidé de passer la nuit – et précisément, du lac vers lequel Marie est penchée. Son instinct premier a envie de crier pour demander à Marie de s’en éloigner mais quelque chose lui dit qu’elle n’entendra pas ; probablement déjà perdue par les vibrations concentriques de l’eau. L’instant d’après, Ariane attrape son sac et le balance sur son dos en entamant une descente rapide de la falaise. Mais n’ayant pas une endurance incroyable, et surtout, étant maladroite, Ariane a plus de mal à descendre qu’à monter, l’inquiétude ayant rongé sa prudence. L’inquiétude d’arriver trop tard et de voir Marie se faire avaler, emportée dans cette étendue d’eau placide sans fond qui ne la laissera pas s’en sortir vivante. D’une manière ou d’une autre, Ariane atteint le bas de la falaise mais elle ne ralentit pas sur ses pas, continuant de s’avancer jusqu’à sentir une douleur dans ses membres, aveuglée par la peur dans les yeux. Marie est beaucoup trop près de l’eau. Elle traverse la rive, ayant l’impression de mettre des heures, criant par réflexe le prénom de son amie pour la sortir de cette transe dans laquelle l’eau l’a plongée. Encore un peu, et c’est fini. Ariane finit par l’attraper à bout de souffle, tirant Marie quelques mètres plus loin pour rompre l’hypnose et la sortir de son état. Lorsqu’elles tombent à terre, Ariane s’agrippe toujours aussi férocement à Marie, par peur de la voir se relever et courir jusqu’à sauter dans l’eau. Mais Marie ne se relève pas, du moins, pas tout de suite. Complètement désorientée, Marie met un peu plus de temps avant de reprendre ses esprits, lorsqu’elle fixe enfin Ariane, celle-ci lâche un soupir de répit, posant quelques secondes son front sur l’épaule de Marie avant de relever la tête pour la fixer. « Tu avais tort, la dernière fois. » En arquant un sourcil, Ariane jette brièvement un coup d’œil par-dessus son épaule vers le lac, là où les monstres sont bien plus nombreux, comme attirés par la magie noire du lac – c’est son intuition qui l’avait poussée à découvrir les secrets du lac et c’est probablement sa maladie qui l’aida à voir le monstre avaleur de chair qui s’est installé dans l’eau noire pour attirer quiconque ose jeter plonger un regard dans l’eau. « Ce n'est pas toi qui m'est tombée dessus, finalement. » Ari s’écarte et la laisse relever, l’aidant dans son mouvement. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » En fuyant le regard de Marie, elle lui répond, d’une voix incertaine : « Tu étais… hypnotisée par l’eau. Encore un peu et tu allais… plonger et – je suis désolée, j’aurai dû te prévenir de ce que j’ai découvert sur le lac. J’ignorais que tu avais prévu de venir ici… » Finalement, son regard remonte jusqu’aux yeux de Marie. « Marie, c’est impossible d’en ressortir vivant. Il y a… quelque chose dans l’eau. J’étais sur la falaise, là-bas, dit-elle en faisant un geste de la main derrière elle, quand je t’ai vue. J’avais prévu de t’écrire pour te prévenir, je suis désolée. » Même après avoir discuté des détails et des hypothèses ensemble, Ariane n’aurait jamais pensé que les siennes étaient vraies – il n’empêche qu’elle a tardé pour prévenir Marie et se retrouve rongée par les remords à présent. « Tu n’as rien, au moins ? Au fait, pour quelle raison tu es venue ici, par curiosité ? »
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
De la brume, partout. Derrière les paupières, tout autour d'elle, en elle. Marie a la tête qui lui tourne et ses pensées ont encore du mal à se fixer pour s'assembler correctement, pour former un semblant de cohérence à ce qu'il vient de se passer. Un instant, elle croit percevoir le visage de Rolf mais la délicate douceur évaluant son état se fait de moins en moins masculine. Elle a de plus en plus conscience que c'est Ariane qui est présente et non pas Scamander lorsque le parfum subtile de la jeune femme vient finalement lui saturer le sens olfactif, en sentant son front sur son épaule et ses regards de plus en plus insistants sur elle. Elle ne se matérialise vraiment que lorsque Marie capte l'inquiétude assombrissant les traits et les gestes de la jeune femme. L'insurgée parle sans vraiment s'en rendre compte, d'abord, et ce n'est que lorsqu'elle entend la sorcière au teint de porcelaine s'excuser que Marie reprend finalement pied dans la réalité. « Qu'est-ce qui s'est passé ? – Tu étais... hypnotisée par l’eau. Encore un peu et tu allais… plonger et – je suis désolée, j’aurai dû te prévenir de ce que j’ai découvert sur le lac. J’ignorais que tu avais prévu de venir ici… » Marie a un douloureux pincement au cœur : elle avait toujours détesté voir Ariane dans cet état, hésitante et troublée. Non pas parce que Moriarty était tout le contraire de ce type d'états d'âme mais parce qu'elle avait toujours eu l'impression que c'était dans ce genre de contexte que les visions de son amie faisaient le plus de dégâts sur sa perception du monde. « Marie, c’est impossible d’en ressortir vivant. Il y a… quelque chose dans l’eau. J’étais sur la falaise, là-bas, Marie suit du regard la direction indiquée par Ariane, la falaise, avant de s'en détourner bien rapidement : sa vision reste trouble et lui donne presque la nausée, malgré les efforts de concentration qu'elle déploie pour distinguer les contours du monde qui les entoure, quand je t’ai vue. J’avais prévu de t’écrire pour te prévenir, je suis désolée. » Mais ce qu'elle déteste plus encore, c'est d'entendre Ariane s'excuser. Un jour, elle lui avait demandé de ne jamais lui demander pardon... mais c'était Luna qui le lui avait fait faire cette promesse, du temps de Poudlard. Nouveau pincement. Ô combien Luna commençait seulement à regarder Marie d'un œil incertain et sombre. « Ne le sois pas, Ariane... – Tu n’as rien, au moins ? Marie entrouvre à peine les lèvres pour lui répondre que la brune l'assaille déjà d'une nouvelle question. Au fait, pour quelle raison tu es venue ici, par curiosité ? » Les mauvaises pensées s'étiolent et Marie, qui a beau sentir le début d'une migraine poindre et faire pression contre ses tempes, ne parvient pas à contrôler le sourire franc qui lui étire les lèvres, le rire assourdi qui la secoue toute entière. C'était à croire que la guerre elle-même ne pourrait pas venir à bout du babillage désordonné de la jeune femme et cette simple constatation valait bien le martèlement de nouvelles petites pointes douloureuses sous son crâne. « Pour le moment, ça va. J'ai connu pire. Début de migraine, pourtant... enfin, je crois ?, du bout des doigts, elle se masse les tempes, fronçant des sourcils en sentant le contact ne pas lui être d'un grand secours, à peine plus bénéfique qu'un Aguamenti pour contrer un Feudeymon. C'est bien que tu sois là, on va pouvoir transposer la théorie aux exercices pratiques ! » Les yeux de Marie pétillent de malice avant de se ternir : elle considère seulement la façon la plus judicieuse d'expliquer à Ariane la raison de sa venue ici, sans pour autant révéler de détails préjudiciables pour Ariane, une fois rentrée chez elle. Marie observe quelques instants les eaux plates et imperturbables du lac avant de se décider, laissant sa main gauche trouver inconsciemment la base de son cou. « J'ai un... ami plutôt mal en point, ces derniers temps. Disons qu'il doit retrouver la forme rapidement. Le pouce à gauche, la paume étalée à la naissance de sa gorge et les autres doigts à droite, Marie trouve un apaisement certain en parcourant les mailles dorées qui se perdent sous ses vêtements. Je n'ai pas été très présente ces derniers temps, tu vois ? Alors quand j'ai appris son état, j'ai immédiatement pensé à l'eau du lac pour... enfin, tu vois ? Pour accélérer sa guérison. » Elle ne voyait pas l'intérêt de cacher ce détail à Ariane : après tout, c'était grâce à elle, à ses déductions, à ressasser les heures qu'elles avaient toutes les deux passées à décortiquer les légendes de l'endroit que Marie se retrouvait là, cherchant un moyen de puiser dans les ressources mystérieuses du lac. Lentement, la brune se redresse et se relève, laissant ses mains tremblantes devant elle pour s'assurer une chute contrôlée au cas où ses jambes ne supporteraient pas son poids. Chancelante d'abord, stable ensuite, Marie tourna son attention vers Ariane, toutes paumes tendues vers elle, pour lui demander son aide. « Ça te dit de donner une nouvelle quête à Philomela ? » Le sourire atteint les yeux noisettes de Marie : l'héroïne de Moriarty est sans doute la seule chose que Luna peut invoquer sans se vendre pour lui faire comprendre qu'elle n'est pas juste un masque, une insurgée étrangère croisée au hasard, ni une femme seulement passionnée par les légendes qu'elle créait du bout des doigts et du bout des lèvres. Un regain d'énergie dissipa les derniers effets vertigineux qui la possédaient encore et c'est en repérant le flacon vide à quelques mètres de là qu'elle s'imagina les divers scénarios possibles qui leur tendaient les bras. Une petite grimace suppliante lui déforme les traits, cependant. « J'ai vraiment besoin de ton aide, Ari'. »
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