☇ Infos complémentaires ; • Excelle en potions, sortilèges et défense contre les forces du mal. En même temps, il en a un peu fait son métier.

• Quand il est agacé, il a un léger rictus au coin de la bouche.

• Est constamment vêtu d'une immense robe de sorcier noire qui cache de très nombreuses poches secrètes.

• Il n'y paraît pas comme ça mais Severus est un homme extrêmement sensible et ce depuis sa tendre enfance. Il connait les ravages que peuvent faire l'amour et les ennuis qu'apportent les bons sentiments. Franc quand il trouve quelque chose à redire, il n'exprimera jamais ses émotions de  manière exacerbée.

• C'est un espion, il porte donc deux casquettes. Une unique personnalité mais des actes déterminés et ravageurs. Ses positions et réflexions en surprendront plus d'un. A vrai dire, Snape trouve toujours le détail qui est capable de tout remettre en cause.

• Teint pâle, nez crochu, cheveux longs, noirs et tout le temps sales. A part un rasage de près effectué chaque jour à la baguette, cela fait depuis bien longtemps que le sorcier ne prend plus soin de lui. Les nuits passées à élaborer et préparer des potions n'aident en rien au maintient de la propreté de son cuir chevelu.

• Certains disent que le directeur de Poudlard est l'un des mangemorts les plus extrémistes et les plus vicieux. Parmi les insurgés, certaines voix s'élèvent à son encontre clamant que Dumbledore s'est fait berné. Ils ne digèrent toujours pas l'assassinat de ce dernier et une minorité d'extrémistes ne se gênent pas pour faire savoir leur opinion désastreuse à propos du sorcier.

• Sur sa cheminée trône une petit biche taillée dans du bois. Il a récupéré l'objet dans la chambre de Lily lors de sa mort. La biche ayant été leur patronus commun.

• Il est allé faire ses premiers achats sur le Chemin de Traverse en compagnie de la famille Evans et de sa mère.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
Appelez-moi Marie. J'ai 18 ans, je viens de l'IDF et j'ai connu le forum via un partenariat. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 5 jours sur 7. Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [X] oui / [] non. Un dernier mot ? ALWAYS  

❝ LA PRISON INVISIBLE ❞17 octobre 1966 - Cokeworth
Ce ne fut pas le clapotis de la pluie contre le carreau qui attisa la curiosité du garçon; mais bel et bien les rires des enfants. Ils étaient une dizaine à sauter de flaques en flaques dans l'Impasse du Tisseur, jouant, zigzaguant entre les feuilles brunes, croquant leur enfance à pleine dents. Et puis, il y avait Severus. Retranché de force dans sa chambre par son père. Enviant, tel un vice, ces instants de liberté aperçus au travers de sa fenêtre sale. De nouveaux rires ravivèrent sa jalousie. Lui aussi voulait se faire des amis, jouer au ballon et par dessus tout, sauter à pieds joints dans une flaque d'eau. « Severus! » L'appela son père d'une voix rauque. Ce dernier devait être encore ivre, comme toutes les fois où Eileen s'éclipsait mystérieusement de la maison. Le garçon ne comprenait évidemment pas ce qui se passait or il avait retenu une chose, son père était encore plus effrayant dans ces moments là. En vérité, madame Snape avait repris depuis peu son travail au Ministère de la Magie. Son mari, un moldu caractériel et refusant tout contact avec le don sa femme l'avait très mal pris. Depuis il se perdait dans l'alcool quand l'envie lui en prenait, oubliant son devoir paternel, oubliant que son fils lui-même avait de fortes chances d'être un sorcier. L'enfant ne savait rien à propos de l'existence du monde magique. Pourtant, il commençait à se poser des questions. D'étranges phénomènes se produisaient autour de lui, le plus souvent en fonction de ses émotions. Etant doté d'une grande sensibilité, ces manifestations surnaturelles ne lui rendaient pas la vie facile. Severus devait constamment s'efforcer de cacher ces événements par peur d'être réprimandé et il n'osait jamais aborder le sujet avec sa mère. Sans compter qu'il avait l'interdiction formelle de sortir seul dehors. Coupé de tous contacts humains, il apprenait l'art de la sociabilité dans la multitude de livres dispersés dans l'ensemble de la maison. Triste de ne pouvoir rejoindre ses camarades inconnus, il s'empara du livre sur sa table de chevet et l'ouvrit sur une aquarelle qu'il adorait. Il s'agissait d'un lac, entouré de bosquets et d'un saule pleureur majestueux. Plop. Une goutte d'eau atterrit au centre de l'image. Telle une larme. Or Severus ne pleurait pas, il était même plutôt en colère de tant d'injustice à son égard. Plop. Plop. Plop. Les gouttelettes s'intensifièrent se transformant rapidement en un flot ininterrompu. La garçon leva subitement la tête, certain de découvrir un trou béant dans la toiture. Il n'en était rien. C'est alors que la fine pluie s'invita sur son visage, lui piquant au passage les yeux, s'écoulant le long de sa mâchoire, s'infiltrant jusqu'au creux de sa nuque. L'averse venait de s'inviter inexplicablement dans sa chambre. Severus était toujours seul mais à présent une petite flaque d'eau naissait sur son plancher. Lorsqu'elle fut assez grande, il sauta dedans, éclaboussant le plus possible les vieux meubles trônant dans sa chambre.

Eileen était tout juste rentrée de son travail lorsqu'elle avait aperçu les deux hommes de sa vie, assis silencieusement sur la canapé. Quelque chose s'était passé durant son absence, elle le sentait. Tobias agrippa fermement le bras de son fils pour le lever et le balancer en direction de sa génitrice. « Ton gosse est un incapable! » s'écria-t'il hors de lui. La femme voulut prendre Severus dans ses bras pour le protéger, certaine que l'homme n'était pas dans son état normal. Son geste fut stoppé par son mari se jetant de nouveau sur leur fils. Les mains sur ses épaules il le secouait dans tous les sens. « Qu'est-ce qui t'as pris d'ouvrir la fenêtre par ce temps! » Il s'agissait plus de cris que de véritables questions. Impuissante, la mère était pétrifiée. « Inondé! Dégueulassé! Tout est foutu! Compte pas sur moi pour te refaire ta chambre! Tu vas encore dormir pendant longtemps sur ton matelas imbibé! » Severus allait finir par tourner de l’œil. Peut être même trouvait-il ce sort préférable aux paroles virulentes que lui jetait à la figure son propre père. « Il va puer! Il va moisir! Et toi tu vas croupir dessus jusqu'à ce que tu dégages d'ici! » Le garçon ne savait même pas d'où l'eau était apparue. Elle avait seulement commencé à se déverser dans sa chambre, sans plus de raisons, sans plus d'explications. Eileen reprit ses esprits et jeta un regard noir à son mari. « Tobias. Je m'en occupe. » lui dit-elle froidement. Elle se rapprocha de son fils, l'enlaça encore humide et glacé. Le réconfort fut de courte durée. Elle se baissa pour être à sa hauteur et lui demanda ce qu'il s'était passé. Au fil de son récit, le visage de la mère oscilla entre la joie et la peur. A chaque fois qu'un sourire allait s'étirer sur ses lèvres elle reprenait contenance et le faisait disparaître aussi vite qu'il était apparut. « C'était comme de la magie maman... » L'homme commença à rire nerveusement puis à gorge déployée. Il ne se moquait pas de lui, il était dans un dénis profond. Severus questionna du regard sa mère, inquiet. Sa main chaude se déposa sur sa joue froide. Elle plongea son regard dans celui de son fils et lui dit gentiment, « Severus. C'était de la magie. »

❝ SPORT DE GLISSE ❞28 juillet 1971 - Cokeworth
Les deux jeunes filles arrivèrent au lieu de rendez-vous qu'avait fournit Severus à Lily. « Pourquoi tu l'entraînes toujours dans tes pattes? » Lui demanda-t'il discrètement en désignant Pétunia du coin de l’œil. La rousse lui fit comprendre qu'elle n'avait pas vraiment le choix mais que, comme toujours, ils trouveraient un moyen de faire fuir sa grande sœur pour être tranquilles. Les Evans et les Snape étaient voisins de seulement quelques maisons. Depuis sa découverte du monde magique, le garçon avait été autorisé par sa mère à jouer avec les autres enfants du quartier. A la condition évidente de conserver le secret. Pourtant, il avait découvert que Lily, bien qu'ayant des parents moldus était une sorcière. Douce, amicale, intelligente, belle. C'était la première personne qui l'avait accepté comme il était et lui s'était très vite attaché à sa présence. Se sentant libre en sa compagnie, loin de son quotidien violent et monotone. Tout lui paraissait naturel à ses côtés, comme une évidence. Severus crachait souvent en cachette sur Pétunia, son amie la rappelant toujours à l'ordre. Gentille mais ferme et honnête. « Tu es méchant Severus. » Et lui qui renchérissait en la complimentant . Dénigrant tout ce qui avait un rapport avec les moldus. A l'image de son père, comment aurait'il pu ne serait-ce que les apprécier? Comment sa mère avait-elle pu l'aimer?

Après de nombreux stratagèmes, les deux amis réussirent à se débarrasser de Pétunia, le témoin dérangeant pour leurs activités. Ils allèrent en direction de la rivière, un petit coin à eux qu'ils aimaient tant. Allongés dans l'herbe brûlée par le soleil d'été, Severus se releva brusquement, une idée en tête. « T'as pas envie de faire du patin? » La questionna-t'il, les yeux brillants de malice. La rousse ne comprenait pas bien où il voulait en venir et elle lui indiqua ses doutes d'un haussement de sourcil. « Sur le lac! Du patin à glace. » Snape n'attendit pas son approbation et se rapprocha de la surface de l'eau. Eileen avait fait remarquer à son fils que ce dernier exprimait sa magie infantile à travers les états de l'eau. Cette observation n'avait que peu de sens mais Severus comptait bien en profiter. Une fois qu'il aurait une baguette magique, il devrait attendre de longues années avant de pouvoir user de la magie comme bon lui semble. Bien entendu, ses pouvoirs étaient encore très flous et aux réussites aléatoires mais à ses yeux, cela valait le coup d'essayer. C'est ainsi que le garçon durcit l'eau sur les berges de la rivière. Une glace instable mais suffisante pour qu'il s'essai à marcher dessus. « Je pense que ce n'est pas très prudent Sev... » CRACK! La surface se fendit, fragilisée par la perte d'attention du sorcier. C'est que, la voix de Lily était envoûtante et Snape dévorait chacun des mots qui traversaient sa bouche. Il réussit à rejoindre tant bien que mal le bord de la rivière, se voulant mécontent pour rentrer dans son personnage. « C'est pas très malin de m'avoir déconcentré. » Un regard noir qui fit pâlir l'Evans après quoi un grand sourire se dessina entre les mèches noires et dégoulinantes de Snape. « C'est pas ma faute si t'es mauvais! » Lui lança-t'elle avant de s'enfuir dans la campagne poursuivit par un garçon trempé et amoureux.

❝ PREMIÈRE ANNÉE ❞1971 à 1972 - Poudlard
Le bon moment. Il avait voulu attendre la cérémonie de la répartition pour la lui offrir. Sa timidité venait d'avoir raison de lui une nouvelle fois. Jamais il n'avait tenté d'aller à son encontre. Aucun premier pas. Installés tous les deux dans le même compartiment durant le voyage, Severus se sentait à présent minable, entourés des dizaines de mets préparés par les elfes de maison. Pitoyable de ne pas avoir envisagé l'idée qu'ils ne finiraient peut être pas dans la même maison. Dans son esprit, la question ne se posait même pas. Ou alors il se fichait bien des couleurs d'un blason. Le sorcier n'avait seulement pas prévu qu'elle finisse chez les lions. Et lui chez les serpents. Il la cherchait désespérément du regard, deux tables plus loin. Jusqu'à ce qu'il finisse par l'apercevoir. Lily lui sourit, ne comprenant sans doute pas la soudaine tristesse de son ami. Lui qui était si enthousiaste de quitter Cokeworth pour Poudlard. L'enfant qui avait voulu prendre de l'avance sur le programme avant la rentrée. Severus lui rendit son sourire timidement puis rompit le contact visuel. La boîte dissimulée dans sa robe de sorcier commençait à sérieusement s'agiter. Agacé, il l'écrasa d'une poigne ferme, certain de ne plus jamais avoir l'occasion de revoir la rousse. Un léger coassement de détresse se fit entendre et du chocolat fondu s'écoula entre les doigts de l'élève. Une chocogrenouille achetée exprès pour sa voisine. Une chocogrenouille venant de subir la détresse d'un Snape en colère contre lui-même.

Depuis le premier jour le sorcier aux cheveux noirs fut catégorisé comme timide et étrange par les autres élèves. Chacun décida de ne pas prêter attention au garçon perdu dans ses livres en dehors des cours et durant les repas. Severus s'arrangeant pour toujours s'asseoir en bout de table, là où personne ne viendrait lui causer de problèmes. Ses connaissances théoriques en sortilèges et potions étaient riches pour une personne de son âge. Il lui restait bien entendu à pratiquer les dizaines de formules apprises durant l'été mais ce n'était guère difficile pour un sorcier en osmose avec sa baguette. D'abord capricieuse, cette dernière lui avait définitivement offert allégeance lorsque son fort potentiel s'était révélé en cours. Il restait malgré tout une discipline qui fascinait plus que tout Severus, la défense contre les forces du mal. Ce n'était pas tant les techniques de défenses qui l'impressionnaient, plutôt les ténèbres en elles-mêmes qui le captivaient. Dans toute cette solitude il n'en restait pas moins une bonne surprise. La jeune Evans n'avait pas eu l'air de percevoir un quelconque mur mettant fin à leurs années d'amitié. Ils ne se voyaient pas aussi souvent qu'ils en avaient envie, restants éloignés l'un de l'autre durant les heures de cours. En dehors cependant, il n'était pas rare de les apercevoir dans un coin tranquille parler de tout et de rien. Un jour, alors que Severus était en train d'étudier dans la Grande Salle, à l'écart plus par habitude qu'autre chose, un groupe d'élèves plus âgés de Serpentard vinrent à sa rencontre. « Snape! C'est bien toi Snape? » Le concerné acquiesça silencieux, légèrement sur la défensive face à ce qu'il lui semblait être des septième années. Celui qui s'adressait à lui portait l'insigne de préfet de sa maison. « Il paraît que t'apprends vite. Je suis Lucius. Lucius Malfoy. » Severus ne répondit pas. Son regard était fixé sur les cheveux de son interlocuteur. Et plus précisément sur leur couleur, un blond platine surprenant. Lucius réussit à attirer l'attention de son camarade d'un claquement de doigts. Gêné de l'avoir observé aussi longuement, Severus baissa le regard. « Oh! Fais pas le modeste. Tout le monde le dit dans les couloirs. » Les élèves parlaient derrière son dos, ce n'était pas nouveau. Avec le temps, le sorcier ne prêtait plus attention à ce qui pouvait se dire à son sujet. Il n'aurait jamais imaginé que ses capacités magiques lui avaient construit une véritable réputation. « Il paraît aussi que tu restes à Poudlard pour les vacances de fin d'année. » Le préfet venait de toucher un point fragile. Severus avait nullement envie de retourner dans son village moldu. Or, étant donné que Lily rentrait de son côté, il aurait vraiment aimé passer du temps en dehors du château en sa compagnie. Ironie du sort, à sa demande de rentrer chez lui, ses parents lui avaient annoncés qu'ils étaient en voyage aux Etats-Unis. L'élève resterait donc effectivement à Poudlard, plus seul que jamais. « Ecoute, on est tous déjà resté au moins un fois à l'école durant les vacances. Et c'est le meilleur moment pour s'ouvrir à d'autres disciplines magiques. » Bien que toujours méfiant, le premier année commençait à apprécier l'attitude fraternelle du blond. L'adolescent lui tendit alors un livre à la tranche arrachée. « Pour t'occuper. » Lui dit-il en lui adressant un clin d’œil. Il se résigna à prendre l'exemplaire et le ranger dans ses affaires. « Que cette lecture t'inspire suffisamment pour la rentrée Snape. » Déclara alors Lucius disparaissant aussi vite qu'il était apparu avec son troupeau de fidèles. Il s'agissait d'un recueil de magie noire et Severus le dévora de nombreuses fois, curieux d'en apprendre toujours plus sur ce sujet qui le passionnait tant. Le préfet venait de viser juste et de gagner un fidèle supplémentaire.

❝ TROISIÈME ANNÉE ❞1973 à 1974 - Poudlard
Les années à Poudlard s’enchaînaient et ne se ressemblaient pas. Enfin presque. Souvent seul, il était dans sa nature d'être relativement solitaire. Severus continuait irrémédiablement à passer du temps avec sa meilleure amie même si tout devenait de plus en plus compliqué. Un Gryffondor à lunettes commençait à avoir une forte emprise sur la rousse et cela avait le don d'énerver le serpent. Le pire étant qu'il n'était pas seul, entouré de trois autres comparses tous des lions plus exécrables et orgueilleux les uns que les autres. Snape se doutait de ce qui attirait Lily, la popularité, l'humour mais aussi les talents de James au Quidditch. C'était sûr que de son côté, le sorcier n'irait pas virevolter sur un balai pour impressionner la fille qu'il aimait. Ni même pour se distraire à des fins personnelles d'ailleurs. Son nouvel et ultime passe temps était la magie noire. Depuis peu Severus s'était mis à traîner avec un groupe de Serpentards à l'ambition claire, rejoindre les partisans du Seigneur des Ténèbres. Certains, les plus présomptueux d'entre eux se voyaient déjà intégrer le fameux cercle. Le sang-mêlé quant à lui était encore loin du désir de se faire apposer la marque sur son avant-bras. Intrigué par ce qui regorgeait de la magie noire, le garçon restait très attentif à ce qui se disait autour de lui, participant même parfois aux magouilles organisées par les plus grands. Il en allait sans dire que l'Evans désapprouvait totalement ses nouveaux compagnons. Vu qu'il en était de même pour les fréquentations de la rousse, il s'agissait d'un débat stérile. Tandis que Severus commençait à sérieusement haïr le quatuor  de rouges et or, un certain Owen se rapprochait progressivement de lui. Issu de la même année, mais aussi de la même maison, le sorcier se demandait pourquoi il ne l'avait pas remarqué plus tôt. D'après l'Avery cela faisait des mois qu'il avait tenté de l'approcher, sans résultat, c'est que le garçon fuyait tout contact avec les élèves qui lui étaient inconnus. Owen réussit malgré tout à gagner la confiance de Snape et commença à lui inculquer ses idées pro sang-pur. Discrètement. Efficacement.

C'est également à cette période que le serpent réussit pour la première fois à former un patronus corporel. Les railleries de la part de ses camarades futurs mangemorts l'arrêtèrent bien vite dans son élan. Severus eut malgré tout le temps de voir apparaître la magnifique biche dans une fumée argentée. La semblable de Lily Evans.

❝ CINQUIÈME ANNÉE ❞1975 à 1976 - Poudlard
« Lily! S'il-te-plaît Lily! » Severus n'avait jamais paru aussi désespéré. Il avait faillit, le sorcier en était conscient. Cependant il n'aurait jamais cru que la rousse réagirait de manière aussi virulente. Vendue à l'ennemi, aux Maraudeurs qui étaient les véritables méchants de l'histoire. C'était eux qui lui lançaient des pics constamment. Eux qui le surnommaient Servilus à longueur de temps. James et Sirius qui l’humiliaient devant le plus de monde. Par chance, les camarades de sa propre maison n'avaient jamais assistés à ces scènes honteuses. Or depuis les mots qui s'étaient échappés de sa bouche, l'Evans refusait catégoriquement de lui adresser la parole. C'est à l'extérieur du château qu'il l'avait aperçu et Snape s'était empressé de l’appeler. Certain de tout lui expliquer, déterminé à se racheter. L'adolescente s'éloigna à son approche. Il accéléra le pas et posa sa main sur l'épaule de la jeune fille pour qu'elle lui fasse face. « Lily! Ecoute moi! » « Retire tes mains! » Lui hurla-t'elle à la figure en s'écartant violemment du serpent. Il aurait tout fait pour elle. Il l'aurait imploré pour qu'elle le regarde de nouveau comme avant. Il aurait donné sa vie pour que la Gryffondor oublie ce qu'il lui avait répliqué. « Je suis désolé Lily! J'ai jamais pensé ça! Je sais pas ce qui se passe en ce moment... Pardonne moi. S'il-te-plaît Lily, pardonne moi. » Ses yeux brillaient de larmes qui ne demandaient qu'à s'écraser misérablement sur ses joues pâles. La prendre dans ses bras, sentir sa respiration dans son cou. Enrouler autour de ses doigts ses discrètes boucles rousses. Prendre son visage entre ses mains et goûter à ses lèvres. Elle était tout, les racines qui lui permettait de tenir debout. De ne pas sombrer définitivement dans les idées extrémistes du Seigneur des Ténèbres. Severus ne voulait pas se retrouver à la haïr tel ses parents. Il l'aimait. Il s'agissait d'une bien piètre excuse. Jamais Snape n'oserait le lui avouer. En réponse à ses supplications elle lui ria noir au visage. « Ça ne fonctionne pas comme ça Snape! Assume pour une fois dans ta vie! Tu le pensais point. Et comme tu l'as si bien dit, tu n'as pas besoin d'une sang-de-bourbe pour te sauver la mise. Je ne cautionne pas toujours les actes de James mais au moins lui il me respecte! » Une larme s'échappa de ses yeux. Une unique larme qui roula jusqu'à se faufiler à travers ses cheveux noirs. Elle était en colère, il comprenait. Cependant quelque chose venait de définitivement se briser entre eux. Tant d'années parties en fumée. Il tenta une dernière fois. Un ultime essai avant de se résigner à la laisser lui échapper. « Lily. S'il-te-plaît. » « Je ne veux plus jamais te voir! » Et l'Evans lui tourna le dos, se dirigeant vers le château. Severus l'interpella une dernière fois sans espoir mais cette-dernière s'arrêta net. Immobile, attendant les dernières paroles de son ancien ami. « Je suis sincèrement désolé. »

❝ SIXIÈME ANNÉE ❞1976 à 1977 - Poudlard
La plume s'agitait frénétiquement sur le parchemin, corrigeant, modifiant, rectifiant les nombreuses coquilles qu'indiquait le livre de potions. Severus y avait à peine jeté un coup d’œil avant la rentrée et les erreurs s'étaient mises à clignoter comme un signal d'alerte. Le sorcier connaissait déjà une bien grande partie des ces potions, pour les avoir déjà faîtes ou alors lu leurs préparations dans ses livres personnels. Raturer dés à présent les fautes les plus évidentes. Tout le monde sait que couper une fève sopophorique avec un couteau est incroyablement difficile. Écraser avec le plat de la lame est un excellent moyen d'extraire le jus et ce sans prise de danger. Ou tout du moins, ces remarques paraissent évidentes pour le sixième année.

L'année scolaire à Poudlard lui parut des plus maussades, loin de Lily, loin de ses amis serpents plus âgés. Toujours aussi proche des railleries et blagues de mauvais goût de la part des Maraudeurs. Un jour, alors que Severus avait réussi à subtiliser le parchemin que le quatuor trimbalait partout, il tenta un simple Aparecium. Au lieu de découvrir les inscriptions sur la carte, des messages virulents apparurent à son intention. Ces remarques finirent de le dévaster. Ils lui avaient volé l'Evans. Comment la rousse faisait-elle pour rester avec eux? Participait-elle à leurs plaisanteries à son égard? Grâce à cette haine entretenue, le Serpentard débuta un projet qu'il avait à cœur depuis quelques temps, créer ses propres sorts. Le travail et la recherche fut acharnée, il en résultat une petite dizaine de sortilèges, d'enchantements et incantations. Les ténèbres étaient de plus en plus omniprésents dans son esprit et Snape se laissa doucement glisser dans ce qu'il avait tant redouté. Seules les paroles d'Owen le réconfortaient. Puisque plus rien ne le raccrochait à la lumière, le sorcier allait finir dans l'obscurité. L'effrayante, la redoutable. A présent tout le monde devrait prendre ses menaces au sérieux car il finirait par passer à l'action. Lorsqu'il eut trouvé le contre sort à son Sectumsempra, Snape se renomma à titre personnel Le Prince de Sang-Mêlé. Un nom qui donnait enfin de la valeur à ses capacités magiques.

Au début du printemps, le piège se referma sur lui. Le parchemin à nouveau entre ses mains. Quelqu'un avait oublié de la désactiver et il remarqua les déplacements suspects du quatuor à travers un passage secret. Lui qui attendait depuis des années de trouver un moyen pour faire renvoyer les quatre sorciers... Il n'attendit pas plus longtemps pour se diriger vers le saule cogneur. La carte y indiquait la présence de Peter Pettigrow mais il n'aperçut personne à l'horizon. Après quelques sauts pour éviter les attaques de l'arbre enchanté, Severus découvrit le passage secret. Celui menant jusqu'à la cabane hurlante. Malheureusement, une fois arrivé dans la vieille bâtisse, son expédition tourna mal. Nul élève de présent, un loup-garou sur les crocs qui sentit bien vite son odeur. Snape sortit sa baguette, prêt à riposter. Un nom n'en restait pas moins indiqué sur le parchemin, Remus Lupin. Sans doute l'un des plus indulgents avec lui, même si le serpent le détestait tout autant que les autres. Il ne pouvait pas le blesser auquel cas il se ferait définitivement renvoyer de l'école. Une ombre furtive apparut dans son champ périphérique et par pur réflexe il réagit. « Sectumsempra! » La silhouette continua son chemin comme si de rien n'était jusqu'à ce qu'elle se jette sur lui et lui bloque les jambes. Snape voulut se débattre, sans succès. Une deuxième personne arriva et lui tenu le buste et les bras. C'est alors qu'il aperçut son visage, une entaille rouge le long de sa joue, ses lunettes rondes et ridicules pendues sur son nez, une légère inquiétude dans le regard et un doigt sur la bouche lui demandant de ne plus faire de bruit. James. Il détourna les yeux de Severus pour regarder quelqu'un d'autre au loin dans l'ombre du tunnel. La silhouette attira le loup-garou dans une pièce adjacente et barricada la porte. Une fois en sécurité, le Potter se releva pour s'en prendre à Sirius. « Qu'est-ce qui t'as pris?! Il aurait pu le tuer! » Pettigrow quant à lui retira son emprise et laissa respirer Snape. Encore les Gryffondors, toujours les mêmes à lui mener la vie dure. Ils auraient pu tous mourir ce soir là, à cause de ce piège mené à bien par Sirius Black. James venait de lui sauver la vie et cela lui donnait envie de vomir. Voilà que maintenant il se retrouvait avec une dette envers lui. Une dette qu'il ne comptait pas prendre compte ni lui rendre. Lorsqu'il en eut l'occasion il s'éclipsa discrètement à travers le passage secret et retourna au château.

Après cette mauvaise expérience, celle qui aurait pu être la dernière, Severus ressentit le besoin de parler à Lily. De retenter sa chance, le temps aurait peut être apaisé sa colère. Il la trouva le lendemain matin dans un couloir. « Lily! » L'adolescente se retourna à son nom et, découvrant son ancien ami ne détourna pas le regard une seconde. Elle semblait curieuse de savoir ce que le Serpentard pouvait bien lui vouloir. Était-elle au courant de ce qui s'était passé avec les Maraudeurs? Il ne lui jugea pas bon de l'en informer. Cela faisait depuis si longtemps qu'elle n'avait daigné accepter de l'écouter qu'il saisit sa chance. « Je n'ai jamais eu l'intention de te traiter de Sang-de-Bourbe, ça m'a simplement... » Gêné, il baissa les yeux. « Échappé ? Il est trop tard. Pendant des années, je t'ai trouvé des excuses. Aucun de mes amis ne comprend pourquoi j'accepte encore de te parler. Toi et tes chers amis Mangemorts... Tu vois, tu ne nies même pas que vous avez tous l'ambition de le devenir !» En même temps, comment aurait-il pu lui mentir? Elle avait raison, il était minable d'avoir encore osé y croire. C'était la fin, la douloureuse et officielle déchirure de leurs années d'amitié. Il voulut s'excuser une fois de plus mais c'est elle qui partit la première.

❝ LA PROPHÉTIE ❞3 janvier 1980 - QG de Voldemort
Mission initiatique. Celle qu'il avait attendu depuis tant de mois. Severus avait rejoins les rangs du Seigneur des Ténèbres, la marque tant attendue allait lui être promise d'ici sous peu. Jamais le sorcier s'était senti autant à sa place. Il ne s'agissait pas tant des idées qu'il avait appris à embrasser mais bel et bien les personnes qu'il avait rencontré. Et puis bien évidemment, l'exercice consciencieux de la magie noire au profit de la scolaire, celle de la lumière. Des parents reniés, une Lily qu'il tentait d'oublier à travers les différentes demandes du Lord. « Snape. Approche donc. » L'invita-t'il alors qu'il était sur le pas de la porte. Severus ressemblait encore à un adolescent. Ses motivations cependant étaient celles d'un véritable adulte. De la désillusion, de la déception et le besoin irrépressible de se trouver une cause pour vivre. « Oui Maître. » Dit-il tout en abaissant le regard par signe de soumission et respect. « J'ai une requête pour toi. » Severus acquiesça prêt à entendre ce que désirait le Seigneur des Ténèbres. « Le sorcier qui devait surveiller les agissements de Dumbledore nous a quitté prématurément. » L'ancien Serpentard ne se faisait aucun doute sur la manière dont ce dernier les avait quittés. Un coup de baguette bien placé et l'homme était délivré. « C'est donc toi qui le remplacera dans sa tâche. Ne me déçoit pas Severus. » Effrayé par l'échec mais avant tout surpris. Il s'agissait de la première fois que le Seigneur des Ténèbres employait son prénom pour s'adresser à lui. Le sorcier le savait, c'était l'ultime étape avant d'obtenir la marque. « Bien. Maître. » Et il partit accomplir son devoir.

Était-ce le hasard ou le destin? Car sur ce coup-là la fatalité s'était révélée productive. Quelques heures seulement après son départ, Severus était de retour au QG du Seigneur des Ténèbres. Lorsque ce dernier le vit apparaître dans l'embrasure de la porte, le jeune homme crû d'abord qu'il allait le réduire en cendres sur place. Un regard venimeux qui le fixa de haut en bas avant de l'autoriser à s'approcher. « Notre Snape est de retour! » Lança-t'il amusé aux quelques mangemorts présents. Des rires discrets mais nombreux s’élevèrent parmi les rangs des plus fidèles du Lord. « Maître. J'ai recueilli des informations... » Il n'osait pas croiser son regard empli d'animosité, certain que ses yeux auraient pu le détruire en quelques secondes. Il le suspectait par ailleurs de tenter constamment de pénétrer son esprit. Heureusement pour lui, cela faisait déjà quelques mois que Severus s'était essayé à l'art de l'occlumancie. Il n'en oubliait pas pour autant que la Seigneur des Ténèbres était un sorcier extrêmement puissant. Ses talents devraient être approfondies à l'avenir. Cependant, aujourd'hui, il n'avait rien à cacher ni à se reprocher. « Tu apprendras qu'il y a un temps pour tout Snape. » Il semblait lui dire que lorsque l'un de ses espions venait se présenter à lui, il avait intérêt à avoir de nombreuses informations ou alors des très importantes. « Mais puisque tu es là. Nous t'écoutons. » Il se rapprocha de son maître, débitant à mi-mot ce qu'il avait découvert durant la journée. « Dumbledore était à Pré-au-Lard pour passer un entretient à un futur professeur de Poudlard. » Des rires. Bien entendu le meilleur restait à venir et le Lord sembla comprendre la gravité de la nouvelle qui allait s'ensuivre. Il fit taire les mangemorts d'un geste de la main. La pièce redevint silencieuse. Mortuaire. « Une certaine Sibylle Trelawney. C'est... Il s'agit d'une voyante. » Chaque personne présente était suspendue à ses lèvres. Severus ne sachant comme annoncer la prophétie qu'il avait entendu respira un grand coup. Puis il choisit de la citer. « Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... Et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... Et l'un devra mourir de la main de l'autre. » Severus attendait les réactions mais il n'y eut que le silence qui lui répondit. « Une prophétie... » Le sorcier sursauta ne s'attendant pas à le voir réagir de la sorte. Car à présent il devait lui dévoiler la faille. Une légère défaillance qui soit lui offrirait une preuve d’honnêteté, soit le mènerait droit vers la mort. « Maître. Je n'ai pas pu entendre la fin... » Cependant personne ne sembla porter d'attention à sa dernière déclaration. Un brouhaha s'invita, résonnant contre les murs de marbre. Seul le Lord restait muet, à ne pas en douter, dans une intense réflexion. Il finit par ouvrir les yeux puis se leva brusquement avant de clamer, « Nous organiserons ton entrée dans le Cercle pour ton anniversaire Severus! »  Sa mission venait d'être accomplie. Une vague venait de traverser l'assemblée et dans moins d'une semaine il ferait partie du mouvement.

❝ BON ANNIVERSAIRE ❞9 janvier 1980 - QG de Voldemort
20 ans. Vingts années passées à apprendre ne serait-ce qu'une once de loyauté. Il y avait eu Lily et puis ses amis verts et argent. Aujourd'hui, au service du Seigneur des Ténèbres, à quelques minutes de prononcer son allégeance. Severus était loin de se douter de son futur revirement de position. La cérémonie avait lieu au QG où de nombreux mangemorts étaient venus assistés à l'entrée dans le cercle du nouveau membre. Un véritable cadeau d'anniversaire que le Lord en personne avait décidé de lui offrir. Snape faisait en effet partie des plus jeunes partisans à obtenir leurs marques si tôt. Stressé, il l'était. Face à tous ces visages d'une curiosité malsaine. Certains l'avaient prévenu de la douleur qui l'attendait. Le tout ponctué de quelques ricanements si bien que le jeune sorcier ne savait plus démêlé le vrai du faux à propos de cette cérémonie. Terrifié aussi, sachant l'importance de ce jour qui marquerait de manière indélébile sa vie. Pour l'occasion il avait revêtu une nouvelle robe de sorcier. Large, immense, telle une chauve-souris en plein vol lorsque l'air s'engouffrait dans le tissu. Ce fut Lucius qui fut nommé pour l'accompagner jusque dans la salle  qui serait utilisée pour l’apposition de la marque. Une très vieille connaissance qui le rassura pendant quelques secondes. Se rappelant ce qu'il avait fait pour lui à l'époque où il errait encore dans une solitude profonde. Malfoy ne lui adressa cependant aucun mot. Trop concentré sur le protocole qu'il se devait de respecter. Les deux hommes patientaient ainsi silencieux devant une massive porte en chêne. Puis ils finirent par pénétrer dans l'immense pièce où de nombreux partisans l'attendaient. Un siège incrusté de pierres noires et vertes se trouvait au centre. Nul besoin d'explications, Severus comprit ce qu'il devait faire. Il s'installa donc, le buste rigide et le regard tourné vers la porte où d'une seconde à l'autre le Seigneur des Ténèbres ferait son apparition.

Une volute noire apparue et le Lord se matérialisa. Chaque sorcier présent l'acclama puis le silence revint doucement. Le Malfoy réapparut dans son champs de vision et lui présenta à plat sur ses mains un masque d'ivoire. Un autre mangemort lui prit le bras et d'un sortilège releva le tissu. Le masque fut placé dissimulant son visage mais nullement son regard qu'il conserva en contact direct avec celui du Seigneur des Ténèbres. « Severus Tobias Snape. T'engages tu à me prêter allégeance et ce au delà de la mort? » Une voix solennelle. Un schéma se répétant inlassablement au fil que ses partisans se faisaient de plus en plus nombreux. « Je m'y engage. Maître. » Un filet sombre jaillit de la baguette au manche d'os, serpentant jusqu'à son poignet. Lorsque celui-ci pénétra à travers sa chair la douleur fut tel des coups de couteaux. Un léger sursaut, aucun son, surprit par la souffrance qui commençait à s’immiscer au plus profond de lui. Le masque cachait les spasmes au coin de ses lèvres. Il ne pouvait cependant rompre le lien visuel qu'il entretenait avec le Lord. Et cela jusqu'à la fin de l'apposition de la marque des ténèbres sur son avant bras. Il prit un certain temps avant d'oser apprécier le résultat tellement la brûlure était forte. Il s'imaginait déjà le bras à vif. Bien entendu il en fut tout autre. Le serpent incrusté dans sa peau sonnait juste. Un serpentard pour l'éternité, un sorcier au service des Ténèbres et d'un maître absolu.

❝ LILY POTTER NÉE EVANS ❞31 juillet 1981 - Godric's Hollow
De longs mois à vivre dans la peur. Après de moult tentatives Severus avait faillit, rien ne pourrait changer les plans du Seigneur des Ténèbres. Potter devait mourir. Ceux qui s'opposeraient à sa puissance ne seraient que de simples dommages collatéraux. Les efforts fournis par Dumbledore n'étaient pas suffisants à ses yeux. Trop visibles, trop fragiles. Il craignait chaque réveil, chaque minute, dans l'angoisse d'apprendre la nouvelle. La terrible, celle qui finirait de le briser de l'intérieur. La marque sur son avant-bras avait commencé à s'agiter dans le début de l'après-midi. Toujours attentif, Snape était habitué à ressentir une légère brûlure lorsque son maître s'énervait contre certains de ses partisans. Or, en cette journée d'été, le serpent n'avait cessé d'onduler. La douleur augmentant de manière exponentielle. Severus tentait de rester indifférent. Du moins jusqu'à ce que son bras ne le lance aux portes de la folie. Les incantations et potions étaient inefficaces pour atténuer ne serait-ce qu'un peu le mal. Si le sort de Lily n'avait pas été en jeu, Snape se serait écorché l'avant bras depuis longtemps. Albus avait été franc et direct. Le rôle d'espion sous-entendait de nombreux sacrifices, comme rester au plus près du Seigneur des Ténèbres. Dans le bien mais surtout dans l'obscurité. La magie noire qui émanait de la marque des ténèbres était extrêmement puissante, créant un pont direct avec les désirs et colères de Voldemort. Et alors que Severus commençait à s’inquiéter de la véritable origine de la douleur tout s'arrêta. Un coup tel un poignard planté dans sa chair et puis plus rien. La serpent était immobile, la peau froide et inerte. L'homme comprit. Son monde venait de s'effondrer et la disparition de toute sensation sur son bras le rendait terriblement anxieux.

Il se sentait libéré de cette allégeance qu'il avait déjà rompue il y a de ça quelques mois. Le jour où le Seigneur des Ténèbres lui avait annoncé ses prochains plans. Le jeune homme s'en était alors remis au seul sorcier capable de le contrer, Dumbledore. Il réussit à le convaincre de l'écouter, sur le haut d'une colline dans la campagne écossaise. Severus lui raconta tout, sa mission d'espionnage, la découverte de la prophétie, la décision du Lord, son choix, les Potter. « Il me semblait pourtant que vous détestiez Mr Potter durant votre scolarité. » Dubitatif. Il allait réussir à le convaincre, il devait le convaincre de faire quelque chose. « Il va tuer Lily... Protégez-les. Rien ne doit leur arriver. Le Seigneur des Ténèbres ne doit pas les trouver. » De véritables supplications pour un mangemort misérable. « Je vous donnerai tout pour que Lily reste en vie. » Tout. Jusqu'à sa trahison envers son propre camp. S'abandonnant au jeu de l'espionnage pour son ancien ennemi. Déplorable. Le prix à payer pour la sauver.

Jamais elle ne l'avait pardonné pour ces deux mots. S'il s'était retenu, si elle l'avait choisi lui au lieu de James? Elle serait encore en vie. Son visage ne serait pas aussi inerte, son corps si froid et immobile. Severus avait senti le sol s'effondrer sous ses pas en découvrant la femme effondrée près du berceau de son fils. Ses jambes s'étaient fléchies et c'est à quatre pattes, incapable de reprendre contenance qu'il s'était tiré jusqu'à la rousse. La prenant dans ses bras, la berçant au rythme de ses pleurs et la douleur qui poignardait chaque parcelle son corps. Snape pensait qu'il avait été capable de l'oublier. De trouver une nouvelle raison de vivre, les ténèbres, les mangemorts... La vérité c'était elle. L'unique femme qu'il avait aimé, l'unique qu'il aimerait. Lily était sa raison de vivre et à présent il ne savait pas s'il pourrait se relever un jour de cette perte inestimable.

❝ LA GAMINE ET LE GAMIN ❞31 août 1991 - Cokeworth
De retour chez lui, dans un semblant de normalité. Sa tête était mise à prix depuis que son comparse Igor Karkaroff l'eut dénoncé lors de son procès. Un choix qui aurait pu être judicieux si Dumbledore ne s'était pas porté garant pour le statut de Snape aux yeux du ministère. Un accord officieux entre les deux sorciers, épargné d'Azkaban mais en charge du jeune Harry Potter lorsqu'il serait en âge d'aller à Poudlard. Car en plus d'être libre, Severus venait de se voir attribuer une place en tant que professeur de potions dans l'école sorcière. Il vécu discrètement pendant plus d'un an tachant de ne pas se faire remarquer plus que nécessaire. Strict avec ses élèves, pas bien plus que les autres enseignants tout aussi exigeants. Puis il obtint le poste de directeur des Serpentards et au fil des années renoua de solides liens avec son ancien foyer, ne se gênant pas pour les avantager. N'était-ce pas son rôle, à l'instar des autres professeurs? Finalement vint la rentrée 1991. Une année qui allait s'annoncer chargée. La veille du départ pour le château, il fit convier ses deux protégés chez lui afin de leurs donner les dernières recommandations en terrain non exposé. La fille Lestrange arriva la première, très vite suivie du descendant Malfoy. La gamine et le gamin, appelés respectivement de la sorte afin de ne pas formuler un quelconque attachement. Un semblant d'indifférence. Deux jeunes sorciers qu'il avait côtoyé depuis leurs plus tendres enfances. « On ne touche pas. » Dit-il à l'intention de Guenièvre alors que comme toujours elle louchait sur la biche en bois posée sur sa cheminée. Il fut un temps, lorsque les soins prodigués étaient particulièrement insupportables, où Severus laissait la gamine tenir entre ses mains enfantines la relique de sa vie. Sa manière à lui de conserver à jamais et toujours auprès de lui Lily. « Si ta cicatrice se rouvre tu viens me voir directement. Ne perd pas de temps à l'infirmerie, compris? A mon bureau. Directement. » Snape se rappelait encore le meurtre auquel il avait participé. Et de malchance en malchance, Jeanne s'était retrouvée gravement blessée par de la magie noire. Innocente. Jeune. Trop jeune pour la laisser aux mains de ses camarades mangemorts insensibles. Une énergie constante et un travail de longue haleine afin de la remettre sur pied. Un stratagème dont il conserve toujours et encore le secret afin de placer la petite fille en sécurité. Rabastan dénoncé et mené à Azkaban en échange d'une nouvelle fille pour remplacer le bambin récemment disparu. C'est ainsi qu'était née Cedrella Guenièvre Lestrange. « Et toi. J'espère que mes leçons n'auront pas été vaines. » Cette fois à l'attention de Draco. Le blondinet vivait depuis toujours entre les pattes de son géniteur. Lucius qui par leurs passés communs venait fort souvent rendre visite à Snape. Une bien vieille amitié qui avait tendance à s'effriter face à l'ambition malsaine du Malfoy. Son fils pouvait donc rester des heures entières dans son salon avec bien peu d'occupations pour un enfant de son âge. Severus transmit sa passion pour les potions au gamin, lui enseignant les bases essentielles de cet art au combien rigoureux.

❝ SALE SANG DE BOURBE ❞15 avril 1992 - Poudlard
« Pourriez-vous vous écarter de mon chemin Lockhart? » Lui dit-il, faussement dérangé et toujours empli de mépris à l'égard de son collègue. « Oh! Voyons Severus! Appelez moi Gilderoy! Nous travaillons ensemble depuis... » Enthousiaste, un peu trop pour le professeur de potions qui l'interrompit froidement. « Sept mois et quatorze jours, Lockhart. » Snape s'écarta de l'homme qu'il haïssait tant, celui qui lui avait pris sa place de professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Rectification. Le charlatan ne sachant effectuer correctement un simple Brackium Emendo ou pire, un élémentaire Vipera Evanesca. Le directeur lui-même avait convaincu cet escroc de venir enseigner à Poudlard. A croire que Dumbledore était prêt à tout pour l'éloigner de ses ambitions. Quel serait le prochain qu'il ferait venir au château lorsque ce sorcier de pacotille serait mis hors d'usage? Un jour, Albus devra se résoudre à lui désigner ce poste. Lui. Severus Tobias Snape. Il en était certain. Fatalité évidente.

Le professeur n'avait plus de temps à perdre, l'esprit ailleurs, souhaitant convoqué son charmant protégé. Percevez en cette envie une pointe d'ironie finement dosée. Draco devenait de plus en plus arrogant en grandissant. Fait relativement normal pour un élève de Serpentard. Or, le gamin tenait dans ses propos des idées qui réveillaient de sombres souvenirs à Severus. Nul doute sur le nom de l'investigateur, Lucius. L'insolence et le dédain étaient des caractères se transmettant à présent de père en fils chez les Malfoy. Une rumeur. Quelques mots entendus à travers les couloirs. Relatant la dispute qui avait opposée un peu plus tôt deux équipes de Quidditch. Les lions affrontant les serpents. Les insupportables Gryffondor remettant en cause la note que Snape avait écrite de sa propre main. Ce n'était pas tant cet élan de supériorité qui avait marqué le directeur de maison mais bel et bien les termes employés. Deux mots n'ayant traversé ses lèvres qu'une unique fois dans sa vie. Une insulte prononcée sur un coup de colère. Une culpabilité éternelle. L'erreur, l'expression de trop que Lily ne lui avait jamais pardonné. Car à présent, Sang de Bourbe sonnait comme une malédiction à ses oreilles. Severus ne pouvait ignorer tant d'indécence dans la bouche d'un gamin de bientôt treize ans. Draco allait payer. Après tout, quelques heures de retenues lui feraient le plus grand bien. Il ne lui restait plus qu'à trouver un motif valable pour le faire condamner. Et ce, sans révéler ses propres regrets.

❝ UNE MARQUE INQUIÉTANTE ❞11 février 1995 - Poudlard
Saturation totale. Sa vie avait au moins le don d'être remplie et de lui permettre ainsi d'oublier un peu Lily. Une grande année de collaboration avec Durmstrang et Beauxbâtons. Un Harry plus insupportable et plus intrusif que jamais. Toujours le regard suspicieux tourné vers Snape. Il y avait bien d'autres sorciers qui l'avaient dévisagé dans sa vie. Ce n'était pas un Potter qui allait le détourner de ses motivations premières. Et puis il y avait Albus, s’entêtant années après années de loyaux services à éloigner Severus de sa discipline fétiche. Le poste de professeur de défense contre les forces du mal avait été respectivement occupé par un sorcier vendu au Lord, un bon à rien à présent amnésique, un loup-garou qu'il n'avait jamais tenu dans son cœur. L'ancien mangemort devant être constamment à son service, lui préparant sa potion Tue-Loup, gardant son secret et puis bien entendu servant de remplaçant lors des phases de pleine lune. Des ordres délivrés par Dumbledore, comme toujours. Cette année c'était au tour de l'ancien auror. Oui, sur le papier il pouvait sembler être le plus à même de remplir ce rôle. Or, combien d'années encore Albus allait le tenir à l'écart de son ambition? Le tout sans compter un Igor Karkaroff plus alarmé que jamais. Comment osait-il encore lui adresser la parole comme un vieil ami? Les instants de collaborations dans les rangs du Seigneur des Ténèbres avaient pris fin lors de son témoignage. Échapper à Azkaban, au prix d'une dizaine de noms. Dont celui de Snape. Une audace incroyable. La marque du serbe le brûlait de plus en plus et pire, il s'en plaignait, s'en inquiétait auprès de lui. Comme si Severus ne percevait pas la marque le lançant à tout moment du jour et de la nuit. Il n'y avait rien qui vaille mais il ne pouvait rien faire. Il le savait. « Tout va se reproduire Severus! » Son anglais à l'accent de l'est prononçé n’empêchait pas le sorcier de comprendre les ressorts de son inquiétude. Pour autant, il n'avait nullement envie d'échanger à ce sujet avec Igor. Leurs chemins s'étaient séparés il y a de cela bien longtemps. « Nous avons déjà eu cette conversation. » Lui fit-il remarqué, agacé par son insistance. « Et tu continues de le nier! » Le directeur de Durmstrang l'avait déjà menacé or les deux anciens mangemorts savaient tous deux qui avait le plus d'inquiétudes à se faire sur un potentiel retour de leur maître. « Et comme je te l'ai déjà dit je n'ai rien à me reprocher. Moi. » Severus coupa court à la discussion, espérant avoir été clair cette fois-ci.

❝ LE SERMENT INVIOLABLE ❞26 août 1995 - Cokeworth
Un nouveau départ. Une cible en ligne de mire. Un quête définie et unique, l'envie d'une suprématie sur le monde sorcier anglais. Severus aurait préféré que ce jour n'arrive jamais, largement contenté par sa vie à Poudlard. En mémoire de Lily, Snape resterait sous l'allégeance de Dumbledore. C'est ainsi qu'il était resté au château lors du grand retour du Seigneur des Ténèbres. Un appel auquel il avait résisté du mieux possible sans attirer l'attention. Ne sachant comment se positionner par ce revirement de position. Albus maintint malgré tout son engagement et lui indiqua la marche à suivre. Aujourd'hui il participait officiellement à un double-jeu. Il venait de rejoindre les rangs de l'Ordre du Phénix, indifférent face à la réticence des autres sorciers. Un espion si idéal que même ses alliés se méfiaient de lui. C'est donc sur ordre du directeur de Poudlard que Snape avait rejoint son maître, deux heures après sa renaissance. « Jamais là quand il faut Severus. » Un semblant de colère. Un malaise de la part du professeur qui découvrait pour la première fois la nouvelle apparence du Lord. « Maître. Je comptais conserver la confiance de Dumbledore. Je suis votre espion, même au delà de la mort.  » Ces quelques phrases auxquelles il avait réfléchit semblèrent convaincre le Seigneur des Ténèbres. C'est que, depuis sa mort Severus avait fortement travaillé l'occlumancie. Ses souvenirs ayant tous été falsifiés ou alors mis en lieu sûr avec soin. Pour finir de regagner sa crédibilité, Snape lui annonça des informations à propos de l'Ordre mais lui vendit également à mi-mot ses nouveaux talents de legilimens. Le parfait mangemort dévoué et fidèle.

C'était lors d'une soirée d'août orageuse que Bellatrix et Narcissa firent irruption au village moldu dans lequel il réside depuis ses plus jeunes années. Chacun des mangemorts du cercle était au courant et bien entendu Snape avait connaissance des tâches que confiait le Lord à ses partisans. Sa nouvelle cible était Draco. Son maître pensait punir Lucius en jetant son dévolu sur son fils âgé d'à peine seize ans. En vérité, Severus se sentait tout aussi concerné. Son travail semé d’embûches pour éloigner le gamin des ténèbres venait d'être réduit à néant. Le sorcier aurait pu considérer les deux femmes comme des intruses, or l'heure était grave. Il avait tenté de changer les plans de leur maître, sans résultat probant. Le fils Malfoy devrait aller au bout de ses devoirs s'il souhaitait obtenir la marque. Après un échange stérile, Snape annonça malgré tout qu'il était prêt à se porter garant pour Draco mais aussi et surtout l'aider dans la tâche confiée. Peut-être que qui sait? Severus réussirait à dissuader l'adolescent à suivre ses fausses convictions. Tout aurait été plus simple si Bellatrix n'avait pas osé le traité de lâche. Il ne pouvait pas dire qu'elle l'était, ce serait se voiler la face. Cependant, la Lestrange ne devait sa loyauté sans faille qu'à sa folie pure et malsaine. Le professeur n'eut pas vraiment le choix. Des mois passés à rassurer Narcissa à propos des missions de son mari, la tenir au courant sur l'évolution de son fils. Il était en quelques sortes un membre de la famille à part entière. Il s'y engagea et lorsque le filet luisant entourant son poignet disparut, Snape se sentit presque libre. En cas d'échec il devrait le soulager du poids de sa tâche, ce qui allait se révéler être le plus difficile... Il devait aussi l'aider et pour cela, Severus avait bien ses idées en tête. L'éducation offerte au petit garçon avait échoué mais il était certain qu'il lui restait une petite graine quelque part dans sa tête, prête à germer. Il réussirait à l'éloigner des ténèbres même si le plus dur était à venir.

❝ AFTER ALL THIS TIME?  ❞16 avril 1997 - Poudlard
Personne ne peut le nier à présent, le Seigneur des Ténèbres est de retour. Chacun tente de ne pas y penser cependant les faits sont là et bien réels. Severus est donc retourné à sa vie de mangemort,  un renvoi en arrière qui, il l'espère sera le dernier. Les souvenirs, sa passion démesurée pour la magie noire, il ne refera jamais les mêmes erreurs. Albus semble pourtant vouloir le tester depuis le début de l'année scolaire. Il aurait dû être heureux d'endosser après tant d'années le poste de professeur de défense contre les forces du mal. Si seulement les ténèbres n'étaient pas là, aux portes du château... Assoiffés de sang et de guerre. Ayant le devoir de l'éducation des futurs combattants, sans pour autant décevoir le Lord. Une tâche délicate parmi une infinité d'autres en correspondance avec son rôle d'espion. Le directeur venait de justement le demander dans son bureau. C'est un sorcier affaiblit qu'il découvrit, les doigts lépreux. « Que s'est-il passé? » Désignant du regard la peau ensorcelée par ce qu'il semblait être de la magie noire. « Ceci Severus. » Il montra sur son bureau la bague ornée d'une pierre. « Je vous connaissais plus prudent Albus. » Le professeur savait pertinemment ce qui lui restait à faire, il ne savait seulement pas comment stopper suffisamment le maléfice avant que les dégâts ne soient irréversibles. Il comprit cependant, au recours de sortilèges et de potions que malheureusement le temps s'était déjà écoulé. « Un an. Peut-être moins. » Nullement étonné, Dumbledore le savait aussi. Or, son regard ne le trompait pas, il avait une autre idée en tête et Snape préféra partir avant d'en savoir trop. Avant de souffrir une fois de plus des symptômes qu'entraînait l'usage de l'occlumancie pour contrer les intrusions de son maître. Il le retint cependant. Pantin de l'homme qui l'avait sauvé, l'avait écouté... « Nous le savons tous les deux Severus. Draco ne peut accomplir sa mission. Je suis voué à disparaître. Donc... Lorsque le temps sera venu, ce sera à vous d'agir. L'unique moyen pour gagner définitivement sa confiance. » Incapable de réagir, stupéfait d'une telle demande. Alors il devrait être le bourreau de son propre mentor. L'achever pour signer le début d'une nouvelle ère plus sombre que jamais. A penser qu'Albus était trop lâche pour affronter la guerre. Mais les plans du directeur allaient bien plus loin. Chaque étape, chaque détail avait été minutieusement préparé, et ce depuis des années. Une bataille où il serait son porte-parole. Ses dernières recommandations tomberaient tout au long de l'année et cette idée ne cessait de le poignarder. Trop fier pour le montrer, trop fidèle pour refuser. Les discussions secrètes s'éparpillèrent ainsi chaque jour, chaque semaine, chaque mois, remettant tantôt en cause les projets de Dumbledore, tantôt restant de marbre, incapable de rester investi dans l'horreur qui lui était décrite. « Je ne comprends pas... Potter doit... » Choqué. Il devrait le tuer avant que Draco n'agisse et devra veiller à ce que son protégé aille se rendre lorsque le temps sera venu. « Il ne peut en être autrement. C'est essentiel. » Snape s'appuya contre la colonne de pierre. Il ne comprenait toujours pas. Pourquoi tant de précautions, de temps passé à devoir le supporter alors que son destin est de mourir. Et comment pourra-t'il le lui dire? Comment pourra-t'il trahir Lily? « Ne me dites pas que vous commencez à avoir de l'affection pour le garçon. » Comment lui montrer? Lui faire comprendre? Au délà des mots qui ne seront tout bonnement qu'insuffisants. Car les sentiments qu'il porte pour Lily sont ancrés en lui. Ce sont ses regrets qui font qui il est et pourquoi il se bat aux côtés d'Albus et non de Seigneur des Ténèbres. Il y avait la biche, l'unique. La magie qu'utilise un patronus ne peut mentir, un tel amour ne peut s'en cacher. « Spero Patronum. » C'est à regret que Snape fit apparaître  l'animal argenté. Aucun retour en arrière ne serait possible. La biche gambada, dans un filet argenté à travers le bureau, pure et vraie. Dumbledore ne fut pas surpris mais littéralement consterné. « Après tout ce temps? » A contre-cœur. Son combat avait donc un sens. « Toujours. »

❝ LE NOUVEAU DIRECTEUR ❞1997 à 1998 - Poudlard
Du haut de la tour de son bureau, Severus observait l'horizon. Le soleil a une fâcheuse tendance à se faire désirer en Ecosse. En même temps comment la lumière pourrait-elle encore percer les nuages? Et pour quoi? Éclairer un château entre les mains du mal? Lieu de tortures et exactions ignobles. Les cachots étaient sa deuxième maison, à présent Snape se surprend à les éviter le plus possible. Parfois, il se voit contraint d'intervenir, n'est-il pas officiellement au service du Lord? Le sorcier n'en reste pas moins un directeur discret, ne se montrant pas plus que nécessaire à la vue des élèves. Par chance le Seigneur les Ténèbres lui a attribué deux assistants afin de faire régner l'ordre dans les couloirs, la magie noire dans tous les esprits. En retrait il se concentre ainsi sur les missions confiées respectivement par les deux sorciers les plus puissants qu'il était à même de connaître. Un vie au sein du château malgré tout très remplie. Veillant à ce que la doctrine instaurée par le Lord soit respectée par les élèves. Apportant son soutient à un Draco sous l'emprise de Rookwood. A l'écoute de Dumbledore via son tableau dans son nouveau bureau de directeur. Se chargeant d'informer son maître des agissements de l'Ordre et de Potter. Devant doser avec précaution les nouvelles à transmettre et celles à utiliser pour aider le trio dans sa quête. Un travail sur tous les fronts et plus que complet. Dans l'obligation de rester constamment sur ses gardes, il arrive à Severus de boire une potion d'insmonie lui permettant de rester éveillé des nuits entières. Les effets secondaires s'apparentant à de forts maux de tête ou une fatigue certes faible mais continue.

Et parmi tout les problèmes à gérer, l'un d'eux lui réserva tout de même une bonne surprise. Des instants simples, à croire qu'il retombait en enfance, dans une insouciance complète. Loin de cette guerre se profilant et de camps voulant se faire la peau. Une naissance. Ni la plus bienvenue, ni la plus raisonnable. Le nourrisson était voué à être tué avant même sa naissance. Heureusement il restait une valeur louable aux Malfoy, la famille. Lucius n'était pas l'homme le plus démonstratif quand il s'agissait de sa femme et de son fils, mais Severus restait persuadé qu'il était prêt à se battre pour sauver sa chair. Ou plutôt sauver un descendant sang-pur, mais qu'importe. Draco était à présent père et il avait demandé à Snape d'en être le parrain. Un nouveau devoir à remplir. Or comme on dit, un dragon plus ou un de moins, où est la différence? Le rapport espoir et bonheur sur investissement et temps consacré était largement positif. Peut être serait-ce le bon, le Malfoy qui ne sombrerait pas dans les ténèbres. Snape ferait tout pour que l'enfant ne tombe pas dans les vices rencontrés par sa famille ni même lui.

❝ VENTES AUX ENCHÈRES ❞avril 2001 - Londres sorcier
Un rendez-vous auquel le mangemort ne pouvait échapper. C'est presque à reculons qu'il se rendit en ville pour assister aux enchères qui animaient le monde sorcier ces derniers temps. Énormément de ses anciens élèves se retrouvaient ainsi entre les mains de sorciers aux intentions correspondant à tout sauf la bienséance. Par son poste, son camp revendiqué, Severus se devait d'y dépenser ses gallions ou tout du moins de prendre connaissance des nouveaux couples maîtres/rebuts. L'homme avait réfléchi longtemps avant de trouver une excuse pour ne pas participer à cette action du Magister. L'idée fut finalement toute trouvée. « Je n'ai vraiment pas le temps pour avoir un traître ou un impur dans mes pattes. » Les termes lui brûlaient la gorge. Toujours. Même avec le temps il ne s'y faisait pas, or c'était son rôle. «  Tu auras au moins quelqu'un pour dépoussiérer tes livres et bibelots. » Commenta Lucius en jetant un regard de dégoût en direction de sa bibliothèque. « Sans oublier les extras. Quoi de mieux pour se détendre qu'une soirée de torture sur un sang-de-bourbe?! » Le tout accompagné des ricanements fous de la Lestrange. « J'ai une école à faire tourner Bellatrix et les tâches du Seigneur des Ténèbres à remplir. » Les deux mangemorts étaient venus chez lui dans l'optique de le tirer aux enchères du jour. Paraît-il qu'il y avait d'excellents spécimens sur lesquels investir. Depuis que le sorcier et la sorcière avaient assiégé son salon, impossible de s'en séparer. Snape se rapprocha du Malfoy. « Et accessoirement ton fils à aider Lucius. » Un moyen de la rappeler à l'ordre. De lui dire que sans lui, Draco serait déjà mort depuis longtemps avec ses échecs successifs. Le jeune homme n'était pas fait pour être un partisan dévoué du Lord. Le problème étant que pour sauver sa peau il devait toujours faire de son mieux pour réussir les tâches impossibles qui lui étaient demandées. Sans oublier que, l'esprit faible comme son père, à chaque problème ou douleur il trouvait du réconfort dans la violence gratuite. Il gardait espoir cependant, inlassablement, qu'un jour Draco ouvre les yeux. L'espoir que Scorpius soit un bon sorcier. L'espoir que Lucius revoit son ambition à la baisse. L'espoir que Narcissa n'est pas de perte à déplorer parmi ses proches. Beaucoup pour une famille à laquelle il n'était lié ni par le sang ni par des sentiments profonds. Les Malfoy lui avaient apporté bien des ennuis.

Le constat était simple, ils ne partiraient pas. Severus les soupçonna un instant d'agir sous les ordres du Lord pour forcer son bras droit à participer aux festivités. Snape se laissa donc tirer jusqu'à Londres sur la place où avaient lieux les ventes. C'est ainsi que parmi la maigre foule d'acheteurs potentiels il aperçut sa protégée. Non pas dans la fosse mais sur l'estrade, en charge des enchères sur les rebuts. C'est qu'elle en avait fait du chemin la gamine. Dire qu'elle aurait pu mourir de ses mains. Aujourd'hui tout avait changé, en plus d'être le gardien du secret de la véritable origine de la jeune femme, il s'agissait d'une camarade de choix. Gwen, comme les autres sorciers l'appelle, est une animagus. C'est elle qui fait le pont et la transmission d'informations entre Potter et Snape. Un risque prit qui vaudrait plus que la mort pour le Seigneur des Ténèbres. Severus tente donc de prendre ses précautions mais aussi de la mettre en garde constamment. Le nouveau lot de rebuts apparut sur la scène de fortune. Le directeur n'y prêta pas attention, consterné par l'amusement qu'exprimait Bellatrix à ses côtés à la vue des misérables sorciers exposés tels des animaux. Ce fut la description de l'un d'eux qui attira son attention. Dés qu'il eut posé le regard sur la concernée, Severus crû avoir fait erreur. Cependant, à y regarder de plus près, il s'agissait bel et bien de la Winchester. Malgré l'effort pour la montrer sous son meilleur jour, la guerre avait marqué la sorcière. Il se souvenait encore quand, dans l'un de ses cours de potions, la maladroite Tonks avait fait tomber son couteau. Ce dernier c'était malencontreusement planté dans la jambe de June et à la surprise générale, l'élève resta insensible à la douleur. Situation qui avait amusé Snape. Même si avec le temps il avait oublié la jeune femme, ses souvenirs enfouis refirent surfaces immédiatement. Revirement de situation pour le mangemort qui voulut l'épargner. Que lui arriverait-il si l'un de ses maîtres ne la voyait pas réagir suffisamment à ses actes de tortures? Le directeur imaginait déjà le pire, démembrée à vif et frappée au plus profond de sa chair par un Crucio judicieusement dirigé. Lorsque la Lestrange ouvrit les enchères, Severus surprit ses deux comparses en effectuant des propositions et contre-propositions. La bataille ne fit pas rage longtemps, les prix ne flambèrent guère et Snape venait de remporter la Winchester.

❝ L’ENLÈVEMENT DE NARCISSA ❞18 mars 2001 - QG de Voldemort
Severus n'aurait jamais pensé devenir geôlier dans sa vie. Il était pourtant passé par tous les stades et postes inimaginables. Rejeté, haït, espion, professeur, accusé, sauveur, victime, directeur. Meurtrier même et soumis à une puissance qu'il combat. A croire que s'il venait à mourir, il aurait déjà vécu bien plus que des dizaines de vies de sorciers assemblées. La seule tristesse demeurant qu'il disparaîtrait détesté de tous. Mais ça c'est une autre histoire et pour le moment Snape est bien trop occupé par les affaires de tout le monde pour y penser. La nouvelle lui était tombée dessus, venant de nulle part. Narcissa Malfoy, kidnappée, emprisonnée par le Lord. Il s'agissait bien de la première fois qu'il n'avait pas vu l'horreur venir. C'est qu'il n'est pas infaillible le directeur, d'autant plus avec ses actions menées sur tous les fronts. Severus s'était inquiété pendant des mois pour la jeune femme, pas pour sa vie mais pour les vengeances que pourrait exercer le Seigneur des ténèbres sur son mari, son fils et son petit-fils. Le Lord venait de tous les prendre à revers, jetant son dévolu sur la figure féminine de la famille Malfoy. La juste monnaie d'échange pour faire pression sur ses deux mangemorts. Le directeur a toujours été d'une certaine manière proche de la famille de sang-purs. Quand il s'agissait de l'intimité la plus stricte. Officiellement, peu d'apparitions avec l'un des blonds platine. S'efforçant d'agir dans le secret. Et pour une fois, ses efforts avaient porté leurs fruits. Le Seigneur des Ténèbres lui avait demandé en personne de veiller sur la chambre où était retenue Narcissa. Comptant bien évidemment sur lui pour barrer l'entrée à quiconque n'aurait pas eu son autorisation au préalable. C'est avec sérieux qu'il avait effectué cette tâche. Finalement la faire prisonnière ne suffisait plus. La femme devint le jouet personnel du Lord, la torturant mais surtout la servant en festin régulièrement à Nagini. Des blessures impressionnantes, douloureuses mais non mortelles. C'est à l'agonie que Severus la retrouvait, en proie au venin du serpent et la perte de nombreux lambeaux de chair. C'est lui, en tant que professionnel mais aussi bon et vieil ami qu'il s'occupa d'elle. La soignant à grand coup d'incantations et de potions. A l'heure actuelle elle survit. Narcissa respire encore, ne parle plus. Peut se mouvoir si nécessaire, ne bouge plus. Pourrait demander de l'aide au mangemort, elle s'abstient. L'ombre d'elle-même. Une âme perdue et en décomposition dans un corps à l'abandon. L'interdiction de laisser Draco voir sa mère ne venait pas que de l'ordre du Seigneur des Ténèbres. Snape lui-même ne pouvait se permettre de laisser son protégé voir sa génitrice dans un tel état. Il finit malgré tout par céder, dans de rares occasions, lorsque la situation se présentait mieux. Un acte répréhensible, or le directeur savait à quel point il était douloureux d'être tenu éloigné de ceux que l'on aime. Draco était bien trop fragile et sous l'emprise d'ennuis pour prendre le risque que la mère et le fils ne se revoient plus jamais vivants.

❝ UN MAL POUR UN MAL ❞décembre 2002 - Manoir Malfoy
C'en était trop. D'innombrables années à lui répliquer les vices d'une ambition, d'une supériorité malsaine. Des échecs cuisants et tout aussi nombreux. Quand assumerait-il son rôle de père et mari? Severus n'avait pas choisi de se déplacer pour lui, un cas qui l’exaspérait, mais pour Narcissa. Pour Draco. Pour son filleul Scorpius sur qui reposait peut être encore de l'espoir. Le directeur arriva en trombe devant le manoir, traversant le portail ensorcelé, l'air s'engouffrant sous sa large cape noire. Il connaissait le moindre centimètre des couloirs de la bâtisse. Lieu de toutes les victoires, de tous les crimes les plus cruels. L'homme n'aimait pas la grandeur de la demeure Malfoy, préférant de loin son domicile à Cokeworth. Vivant dans le secret et à l'abri des regards moldu. Dans ce manoir, tout transpirait la démesure et l'excès, à l'image des sorts employés entre ces murs aux tapisseries et tableaux monstrueux. Son passage était des plus imprévus, bouillonnant de l'intérieur et ne pouvant supporter de le laisser agir aussi grossièrement. La franchise était ce qu'il préférait cracher au visage vieillit de son camarade mangemort. « Severus. Je ne m'attendais pas à te voir ici. » Toujours ce sourire pernicieux ajouté à son regard odieux. Un comportement que le directeur n'avait aucun mal à mépriser. « Je ne l'avais pas envisagé non plus. Jusqu'à ce que je réalise ce qu'il se tramait sous ton toit.  » Lui répondit-il distinctement et d'une voix froide. Une personne devait le blâmer pour ses actes et Snape était prêt à endosser ce rôle. Lucius se leva de son fauteuil la mine amusée par ces accusations. « Draco va mal et tu n'es pas innocent dans cette histoire.  » Il se contenait. Irrémédiablement. Ne pouvant se trahir, devant avant tout protéger Narcissa, Draco et son fils. Severus espérait qu'un avertissement amènerait une période plus calme. Il continuait à nier, ses cheveux platines et crasseux retombants sur ses épaules. Le directeur voulait lui hurler tous les reproches qu'il avait à lui faire. Une attitude désapprouvée par le Seigneur des Ténèbres, un Imperium qu'il valait mieux garder secret. « As-tu pensé à sa réaction s'il apprenait tes actes pour l'aider dans ses tâches? As-tu pensé à ta femme? Et à ta famille? » Il s'était rapproché de son comparse, lui susurrant à l'oreille les informations suspectes qu'il n'avait que trop bien perçu depuis le temps. « Je ne vois pas de quoi tu parles. Sors de chez moi! » Tremblant et misérable. Snape était un incroyable protecteur de la famille Malfoy, la survit de sa femme lui était entièrement due. Or il savait également qu'il était le second de son Maître et donc, imprévisible. Aveuglé, comme toujours. « Ton fils est détruit Lucius! Jusqu'à la moelle. Et comme toi il est incapable d'en tirer une quelconque force!  » Hurla-t'il avant de disparaître de son champs de vision. Décidément, Malfoy l'insupportait officiellement depuis qu'il était à l'origine du mal-être de sa famille.