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sujet; Welcome in our home, baby
MessageSujet: Welcome in our home, baby   Welcome in our home, baby EmptyMer 20 Jan 2016 - 14:33

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Il y a de ces visages dont on se souvient. Pas par volonté. Pas parce qu’on connaît ou voudrait connaître la personne. Non. Simplement parce qu’on les croise dix fois, cents fois. Plus encore. A un croisement ou dans des lieux familiers. En l’occurrence, ici, au détour d’un couloir ou dans une salle commune. Des visages de personnes que l’on ne fréquente pas. Mais qui d’inconnus finissent par devenir habituel. Et d’habituel presque familier.

C’est exactement la sensation qu’à Victoria quand il passe à côté de lui. L’impression de se retrouver plus de dix ans en arrière. De passer d’un pas pressé pour aller d’un cours à un autre, préoccupée par tous ces petits problèmes d’adolescentes qui paraissent alors tellement importants. Une seconde, ou même moins, elle a l’impression de voir les robes noires de Poudlard voler sur fond de vieilles pierres, les couleurs vive des uniformes contrastant avec le peu de clarté des lieux.

Mais la vision s’efface aussitôt qu’elle est apparue et ne reste sur les lèvres de Victoria que la vague sensation des sonorités d’un prénom qu’elle n’est même pas sûre de pouvoir restituer. Logan ? Alban ? Quelque chose comme ça. Peut être.

Il aurait pu rester un inconnu. Il aurait dû rester un inconnu. Condisciple anonyme ou presque. Parce qu’elle a apprit à le connaître. Le reconnaître. Et elle préférerait tellement n’en avoir jamais eu l’occasion.

Ah qu’il serait aisé de simplement se laisser aller à la nostalgie. De pouvoir arrêter l’homme d’un sourire. De lui proposer de s’asseoir autour d’une Bièraubeurre et d’évoquer les vieux souvenirs. Pas ceux qu’ils ont en commun, c’est évident, puisqu’ils n’en ont aucun. Mais juste de pouvoir reparler du bon vieux temps, quand les murs de l’école les protégeaient encore des aléas de la vie et de ses danger. Quand leur seule vrai peur était de recevoir une retenue du professeur MacGonnagall ou de ne pas réussir leurs BUSEs et autres ASPICs. Comme ce serait agréable.

Sauf que rien n’est simple. Rien n’est agréable en ces jours de guerre. C’est l’angoisse et la peur qui domine. Qui perdure même quand ils semblent à l’abris chez eux. Bruits de couloir qui se chuchotent, présence d’un étranger dans leur repaire. Tout un équilibre qui pourrait être menacé. Surtout si ce qu’on dit de lui est vrai. Surtout que Victoria y croit. Elle n’a pas été une seule seconde surprise en découvrant les traits de l’étranger.

Et au lieu de rencontre fortuite, Victoria a débarqué comme une furie dans le couloir pour intercepter Alan. Enfin, une furie est peut-être un bien grand mot ; hors de question d’alerter tout le monde et de faire un scandale. Mais le pas est décidé, le regard sûr. Et le ton froid comme de la glace quand elle l’apostrophe.

« Tiens, Alan… Ca faisait longtemps. Qu’est-ce qui t’amène en nos murs ? »

Elle s’est plantée juste en face de lui, lui barrant le chemin. Il pourrait bien sûr la balayer plus ou moins poliment, ce n’est pas comme si Victoria pesait bien lourd. Mais il ne le fera pas – du moins veut elle encore y croire. Parce qu’ils sont tous deux des Insurgés. Et que même si parfois elle a l’impression d’avoir à faire à des étrangers, elle veut croire qu’ils sont toujours du même côté. Même s’il n’a pas sa place ici. Pas s’il est bien là pour ce qu’elle pense. Pas s’il est là pour entraîner une âme perdue sur son chemin de déperdition.

Il n’a pas à être ici. Elle ne sait même pas comment il est entré, mais elle l’espère l’apprendre bien vite. Dès qu’elle en aura fini avec lui. Il n’a pas à être ici, et s’il tente quoi que ce soit contre les plus jeunes, elle le lui fera regretter.


Dernière édition par Victoria Campbell le Jeu 28 Jan 2016 - 12:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Welcome in our home, baby   Welcome in our home, baby EmptyJeu 21 Jan 2016 - 19:05

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Alan s'était perdu. Ses récents problèmes avec une bande de pro-gouvernement avait salement endommagé sa jambe et la légère confrontation qu'il était survenue avec Alicia avait réveillé la douleur dans sa blessure. C'est donc en boitant qu'il se retrouva à marcher dans un couloir, cherchant où se trouvait la salle où les Audacieux et ces poules mouillées de Pacifiste cachaient leur stock de nourriture avant de se faire interpeller par une voix si froide qu'il sentit des frissons lui secouer l'échine. Il dû s'arrêter pour faire face à celle qui souhaitait visiblement se confronter à lui et la dévisagea. Son visage lui était familier. Sans doute l'avait-il connue, ou bien croisée un jour, dans une autre vie.

-On s'amuse toujours plus à Londres, lança-t-il alors qu'un demi-sourire étirait un coin de sa bouche.

La violence l'amusait. Surtout venant de planqués comme ces gens. Alors comme ça on refusait d'attaquer les mangemorts, mais parler à Alan comme s'il était leur ennemi ne choquait pas ? Il était sans doute l'un des seuls ici qui avait le potentiel de vraiment faire bouger les choses, mais on le transperçait avec un regard qui signifiait clairement qu'il n'était pas le bienvenue parmi les Insurgés de Londres. Qu'importe. Il n'était pas là pour se battre avec ceux qui ne savaient de toute façon pas le faire. Il était ici à la recherche de gens qui souhaitaient vraiment en découdre et le suivre. Il était également à la recherche d'un sandwich, si possible.

-Comment on t'appelle ici ?

Tous les Insurgés avaient un petit surnom qu'ils utilisaient entre eux pour brouiller les pistes des Mangemorts. Alan n'avait pas encore décidé du sien, mais pour le moment ça n'était pas gênant. Ce qui était gênant en revanche, c'était que cette femme reste plantée devant lui sans bouger, l'empêchant d'avancer. Or il avait faim et sa patience envers les gens qui se montraient agressif avec lui n'avait jamais été particulièrement grande. Franchir la ligne rouge était si simple.

Soudainement il se rappela pourquoi si visage lui était à la fois familier et étranger. Il avait connu cette femme lorsqu'ils étaient plus jeunes tous les deux. En tout cas, il l'avait déjà croisée à plusieurs reprises, mais sans jamais lui parler. Une chose commune à Poudlard entre élèves de différentes années et de différentes maisons. Aucune idée de son nom, en revanche. Il chassa les souvenirs d'armures grinçantes et de vieilles pierres symboles d'un monde qui semblait glisser sur les sentiers de la perdition, puis il releva le menton pour la toiser. Elle se trouvait toujours entre lui et son sandwich.

-Qu'est-ce qui me vaut un accueil aussi chaleureux de ta part ?

N'étaient-ils pas supposés êtres dans le même camp ? Un ton un peu plus gentil n'aurait pas été de refus, surtout que pour le moment il passait pour un boiteux. Il se demanda si ça ferait un bon surnom, « le boiteux ». Sans doute pas, sa jambe allait finir par guérir, il lui fallait juste les soins appropriés, il n'y aurait donc plus de raison de l'appeler comme ça.
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MessageSujet: Re: Welcome in our home, baby   Welcome in our home, baby EmptyJeu 28 Jan 2016 - 12:33

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Peut-être que si Victoria elle-même n'avait pas été assez agacée, elle se serait rendu compte qu'elle n'était pas le seul à ne pas être d'une excellente humeur dans ce stupide couloir. Peut-être surtout qu'elle en aurait tenu compte. Mais il se trouve que son humeur n'était pas vraiment au beau fixe et que la présence d'Allan chez eux n'y était pas vraiment étrangère. Et, qui plus est, ménager les états d'âmes des belliqueux n'était pas vraiment dans ses priorités. Surtout quand le dit-belliqueux venait dans leurs murs pour tenter de corrompre les leurs. Alors non, s'assurer du calme et du bien-être d'Alan n'était certainement pas sa priorité. Savoir exactement ce qu'il venait faire ici et les méfaits qu'il avait pu déjà commettre, bien plus. Et si elle pouvait tenter de s'assurer qu'il ne recommencerait plus… Mais peut-être qu'elle s'en demandait à elle-même un peu trop.

« Tu peux m'appeler Niky. » Ce n'est pas ainsi qu'on l'appelle, pas tout le monde en tout cas. Certains connaissent son vrai nom, mais si lui ne s'en souvient pas, elle ne va certainement pas le lui donner. Pas qu'elle ne lui fasse pas confiance, mais… Non. Elle ne lui fait pas confiance. Et puis elle commence à tester ce surnom, assez proche de son prénom tant dans les sonorités que dans le sens. Autant donc l'essayer en situation réelle, avec quelqu'un dont elle n'a pas envie qu'il puisse remonter jusqu'à elle d'une quelconque façon que ce soit. Pas qu'elle croit qu'il puisse lui faire du mal par le biais de sa famille – comme si sa famille n'avait pas assez d'ennuis comme ça – mais même ses années à la Brigade lui avaient appris qu'on était jamais trop prudent. Alors autant l'être dans les quelques aspects de sa vie qu'elle pouvait encore contrôler.

Ses bras se sont croisés sur sa poitrine alors qu'elle n'a pas bougé d'un pouce. Rempart toujours aussi frêle, mais pourtant bien tanké sur ses jambes. Contrairement à lui, ne peut-elle s'empêcher de remarquer, dans sa démarche, dans sa posture. Habitude prise de repérer les points faibles qu'elle espère ne pas avoir à se servir. Pas ici, pas contre quelqu'un dont elle partage la lutte, même si leurs méthodes ne pourraient être plus opposées. Elle laisse d'ailleurs ses doigts s'éloigner de sa baguette, signe qu'elle ne pense pas qu'il puisse s'en prendre directement à elle – signe implicite d'une confiance qu'elle ne ressent en réalité absolument pas – mais aussi décidée à ne pas le laisser vagabonder chez eux comme en terrain conquis. Décidée, comme toujours. Et plein d'un mordant dont elle sait qu'elle finira un jour par le regretter.

« Qu'est-ce qui t'amène parmi nous ? Je doute que ce soit une simple visite de courtoisie. » Oui, elle choisit sciemment d'ignorer sa question. Elle préfère l'interroger par une des siennes. Parce qu'il n'a pas de légitimité à lui demander de justification de ses actes au sein de leur propre repère. Jusqu'à preuve du contraire, ils ne vont pas eux-mêmes démarcher dans leurs rangs.

Et si elle sait techniquement pourquoi il est là, la question est de savoir pour qui. Elle compte bien le découvrir. Et ne surtout pas le laisser continuer à agir ainsi. Parce que s'il compte se perdre dans la violence, elle se refuse qu'il entraîne les autres dans sa chute.

Et s'il s'étonne de sa froideur, il pourra très bien en déduire la cause de lui-même. Après tout, si elle n'apprécie pas leurs manières, elle est bien loin de les considérer comme des idiots. Bien au contraire. Elle ne se risquerait certainement pas à les sous-estimer. Même si elle reste plantée au beau milieu de son couloir, dans le but implicitement avoué de ne pas le laisser continuer ses petites affaires chez eux. Même si elle le défi presque du regard de tenter quoi que ce soit face à elle en cet instant.


Dernière édition par Victoria Campbell le Jeu 17 Mar 2016 - 20:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Welcome in our home, baby   Welcome in our home, baby EmptyMar 2 Fév 2016 - 20:07

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Niky, un surnom emprunté on ne savait où, mais qui ne rappelait rien du tout à Alan. Sans doute n'était-ce pas son vrai nom, ce qui lui conférait un avantage par rapport à lui puisqu'elle avait le sien. Un avantage certes peu décisif puisqu'ils étaient dans le même camp, mais un avantage tout de même emmerdant dans cet espèce de rapport de force qui était instauré entre eux. Ou plutôt, qu'elle avait instauré entre eux sans même qu'il en comprenne la raison. Elle n'aimait pas les poils ? Elle n'aimait pas les grands ? Elle avait un problème avec les boiteux ? Ou simplement avec ceux qui s'appelaient Alan ?

En tout cas elle ne bouge pas, elle cherche la confrontation, mais refuse de faire le premier pas, comme le témoignent ses bras croisés sur sa poitrine, trop loin de sa baguette pour réagir. Alan ne compte pas utiliser la sienne non plus sur quelque de son camp. En revanche sa patience à des limites et être bloqué, immobile, alors que tout son flanc droit semblait vouloir se remettre à brûler comme lorsque ce sortilège l'avait frappé, quelques jours plus tôt. Cependant, seul l'agacement transparaît sur ses traits alors qu'il la toise.

-Qu'est-ce que ça peut bien te foutre de toute façon ? T'es la chef ici ? T'es de la police ?

Alan venait de perdre patience en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. L'amusement qu'il prenait en premier lieu n'était désormais plus que sous-jacent, la colère montant rapidement renforcée par la gêne causée par sa blessure. Cette agressivité passive l'exaspérait, comme si elle n'était pas capable de lui dire en face ce qu'elle désirait. Ils ne se connaissaient pas, elle ne savait rien de lui, de ce qu'il avait enduré, de pourquoi il était là et elle se permettait de se mettre en lui et un potentiel sandwich alors qu'il avait faim.

-C'est une visite de courtoisie. Je viens nouer des liens entre les audacieux et mon groupe. Récolter des infos. Voir s'il y a des gens qui ont les couilles de vraiment se battre pour quelque chose ou bien qui restent juste là à se planquer en agressant ceux qui osent boiter dans leurs couloirs, aboya-t-il. Maintenant si t'as rien d'autre que ce comportement à me proposer, barre-toi, j'ai pas envie de me battre avec des poules mouillées et en plus j'ai faim, j'essaye de me trouver un sandwich.

Là-dessus, Alan pose sa main sur le bras de cette Niky et la pousse fermement sur le côté pour se dégager le passage, continuant sa route en boitillant, refusant de poser une main sur le mur pour s'aider à avancer. Alan était trop fier pour ça et ses efforts pour marcher le plus normalement possible devant eux lui en coûtaient réellement. Il allait devoir se faire examiner plus sérieusement que la première fois pour cette blessure. Il ne pouvait pas se permettre de devenir handicapé dans le courant des choses.

Il ne pensait pas en soit que le problème était trop grave. Il ne boitait pas jusqu'à sa rencontre plutôt musclée avec la jeune Alicia. Cette fille n'avait rien à faire ici, elle était bien trop forte et à la fois bien trop faible. Ces gens encourageaient sa faiblesse, ils ne la poussaient pas à se remettre, se contentant de la laisser dans la complaisance. Alan pouvait en faire une femme forte. Il pouvait en faire une battante qui saurait faire pencher la balance en faveur de la liberté. Cependant elle ne pouvait pas rester ici pour ça. Il devait la surveiller, il devait s'en occuper lui-même. Il ne pouvait pas déléguer ça à ces mous d'audacieux et encore moins à ces crétins de hippies pacifistes.
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MessageSujet: Re: Welcome in our home, baby   Welcome in our home, baby EmptyJeu 17 Mar 2016 - 20:41

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La colère. Qui fait place à l'agacement avec une rapidité affolante. Charriée par les flux de sang dans ses veines, toujours plus rapides alors que son cœur se met à battre plus vite sous l'émotion. Qu'elle le sent tambouriner dans ses tempes. Une inspiration, discrète. Garder le contrôle. Elle doit garder le contrôle, même si elle meurt d'envie de simplement le ramener manu militari vers la sortie. En lui hurlant si possible dans les oreilles, et pas forcément que des choses sympathiques. Non, ce qui lui passe en ce moment dans le crane ressemble plus à une flopée de noms d'oiseaux, ou plutôt de créatures difformes, nauséabondes et parasitaires. Elle parvient cependant à garder sceller ces mots qui ne feraient qu'empirer la situation, même si elle sent les cheveux sur sa nuque se hérisser au ton qu'il emploi. Ce n'est même pas condescendant - si seulement ! -, c'est bien pire que cela. C'est comme une insulte, crachée en plein visage, qu'elle s'efforce d'encaisser sans y répondre. Ou presque.

« Ce que ça peut bien me foutre ? C'est que tu n'as rien à faire ici si c'est pour chercher des noises aux membres de mon groupe. »

Elle n'est pas chef, non, bien loin de là. Elle n'a aucune vocation à devenir leader de ce groupe ; elle se sait bien trop impulsive, pas assez forte pour une telle tâche, et elle a une confiance aveugle en leur commandement actuel. Elle n'est pas chef, non. Mais elle est mère. Et si elle se trouve impuissante à la protection de sa propre fille actuellement, elle ressent un besoin presque viscéral de prendre soin des plus jeunes de son groupe. Discrètement, bien sûr, parce qu'elle a bien d'autres choses à faire que de materner et parce qu'elle ne voudrait pas avoir l'air de s'immiscer dans des histoires qui ne sont pas les siennes. Mais c'est plus fort qu'elle. Ca la prend aux trippes à chaque fois qu'elle ne fait ne serait-ce qu'envisager le danger qui peut guetter ces jeunes - si jeunes !. Et elle ne le supporte pas. Tout comme elle supporte pas l'idée que ces mêmes jeunes sorciers puissent tomber sous la coupe d'un tel homme. Puissent simplement risquer leur vie inutilement dans un combat qu'ils ne mènent pas, elle en a l'intime conviction, par le bon côté. Ils sont tous en danger, ici. Ils sont tous en danger tous les jours. Mais à aucun moment elle ne trouve utile de d'augmenter encore ce danger qui les guette à chaque fois qu'ils mettent un pied en dehors du repaire.

Chacun de ses mots semblait l'irriter un peu plus. Mais alors qu'elle allait protester, alors qu'elle allait lui faire ravaler ses paroles alors qu'il les traitait juste de lâches, la seule chose qui s'échappa de ses lèvres fut un glapissement de surprise, à défaut d'être de douleur. Elle pensait qu'il ne lèverait pas la main sur elle ; elle avait tout simplement tort. Alors, certes, ce n'était pas une baguette et elle avait encore toute son intégrité physique, il n'avait clairement pas eu l'intention de la blesser, mais tout de même !

Victoria a posé une main sur le mur de pierre pour ne pas perdre l'équilibre lorsqu'Alan l'a repoussé afin d'éviter une chute qui, elle, aurait pu s'avérer délicate pour son intégrité physique. Et ses muscles se crispent contre la pierre rugueuse lorsqu'elle se redresse. Mais, tout boiteux qu'il est, le voilà qui s'est déjà éloigné de quelques pas dans le couloir, comme s'il avait simplement repoussé un insecte désagréable. Après tout, peut-être que c'était comme ça qu'il la voyait. Ne venait-il pas de l'accuser de lâcheté ? Oh oui... Et bien, il allait voir à quel point elle pouvait être désagréable. Et aussitôt, elle s'élance à sa suite, lui emboîte le pas.

« Nouer des alliances, à d'autres. Tu ne nous estimes certainement pas assez pour vouloir nouer une alliance. Ce que tu veux, c'est juste amener d'autres à suivre ta ligne suicidaire. Et tu comptes faire quoi, quand leurs blessures feront passer celle qui te fais boiter pour une égratignure ? Bon, mais je t'accorde cela, on a au moins un garde-manger sympa, puisque visiblement non seulement tu veux envoyer nos jeunes à une mort certaine, mais en plus tu comptes piller nos ressources. »

Le retenir physiquement ne semble visiblement pas très efficace et elle ne tient pas à renouveler l'expérience, qui pourrait cette fois mal se terminer. Mais rien ne l'empêche, et surtout pas lui, de ne pas tenter de le pousser à partir. De le souler de paroles de telle manière qu'il ne puisse plus la supporter, même si pour cela elle doit balancer un flot d'ineptie telles qu'elles lui viennent à l'esprit. Et avec un peu de chance, il ne fera pas que partir. Avec un peu de chance, elle arrivera à le pousser à bout à tel point qu'il ira plus loin que simplement la repousser. Qu'il sortira sa baguette. Oh, elle ne veut pas le blesser - et encore moins se faire blesser, autant être honnête. Mais si elle pouvait avoir juste un prétexte, juste de... De, elle ne sait pas vraiment. Juste arriver à le faire taire. Juste lui rabattre son caquet. Pour avoir oser les traiter de lâcher. Parce qu'il ne sait pas ce qu'ils ont tous abandonné pour être ici. Et ce n'est certainement pas parce qu'elle n'a aucune envie d'aller bêtement et inutilement se sacrifier qu'elle se considère comme lâche. Et elle ne laissera certainement pas un belliqueux venir les insulter chez eux ainsi.

Alors elle sait ce qu'elle a à faire. Trouver la faille. Pour pouvoir le renvoyer là d'où il vient. Et lui couper l'envie de revenir si ce n'est pour réellement mener la lutte, ensemble. Côte à côte. Comme ça aurait toujours dû être.
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MessageSujet: Re: Welcome in our home, baby   Welcome in our home, baby EmptyDim 27 Mar 2016 - 0:09

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Alan s'arrêta de marcher, interloqué par le culot dont cette Niky faisait preuve. C'est ainsi qu'elle le voyait ? Lui venait chercher des noises à une bande de lâches, de planqués ? À aucun moment elle ne pensait que son temps était beaucoup trop précieux pour le gâcher en vaine provocation auprès de gens qui n'en valaient la peine que par leur faux statu d'insurgé ? Il était un combattant de la liberté, il avait mieux à faire que de venir emmerder une bande de poules mouillées.

-Qui cherche des noises à qui pour le moment, tu peux me le dire ? Gronda-t-il à voix basse pour ne pas que son ton porte jusque dans la rue.

Est-ce qu'elle l'écoutait lorsqu'il parlait ou bien ses mots n'était destinés qu'à être entendus par le vent qui balayait le toit de chez madame Guipure ? Il y avait plusieurs choses qu'Alan détestait dans ce monde et l'une de celle-ci était de se répéter. Il avait déjà donné les raisons de sa visite une fois et à aucun moment il n'avait exprimé son désir de les déranger sciemment. Il était là pour recruter ceux qui voulaient faire effectivement changer les choses, voilà tout.

-Je suis là pour donner une chance à ceux qui le souhaitent. Je suis là pour ceux qui veulent se battre. Je n'ai agressé personne, c'est toi qui est venue me manquer de respect. Maintenant je veux mon sandwich et j'ai pas besoin qu'une planquée comme toi vienne critiquer ma ligne de conduite.

Il repris sa marche laborieuse en se redressant. Elle ne comprenait pas, son discours n'était pas celui de quelqu'un prêt à tout. C'était celui d'une femme qui n'avait pas l'ambition ou la rage nécessaire pour libérer tout un peuple opprimé. Elle se disait insurgée ? Elle ne l'était pas. Il n'y avait pas d'insurrection sans douleur, pas de révolution sans blessure. C'était le prix à payer aussi sûrement qu'il fallait casser des œufs pour faire une omelette.

-Alors quoi ? Tu crois pouvoir faire une putain de révolution sans blessés ? Sans morts ? Sans combats ? Qu'est-ce que tu crois ? Si tu crois que tu peux juste discuter pour convaincre Tu-Sais-Qui de se retirer gentiment du pouvoir, vas-y. Je suis sûr qu'il sera réceptif.

Il continua d'avancer, mais son empressement à vouloir s'éloigner de cette harpie forçait sur sa jambe et il du s'arrêter et poser la main sur le mur à côté duquel il marchait pour se retenir de s'appuyer sa jambe. Alan prit alors une profonde inspiration en fermant les yeux, gardant pour lui une grimace qui ne s'afficha jamais sur ses traits, à sa plus grande fierté. Elle avait de la chance de ne pas se trouver chez les aliénés, il lui aurait réglé son compte lui-même et l'aurait balancé à la porte.

Ne disposant pas de cet heureux pouvoir, il devait pour le moment la supporter malgré sa dalle grandissante et son énervement de plus en plus présent. Pour un peu on verrait une veine battre à son front et les muscles de son cou saillir. Pour le moment cependant, seul la crispation de sa mâchoire indiquait qu'on se rapprochait de la zone dangereuse de non retour, celle où il ne répondait plus de rien.

-Je ne mens pas à ces gens. Pas seulement les jeunes. Je leur dis ce qu'ils risquent et ils me suivent de leur plein gré. Alors lâche moi la grappe avec ça tu veux ? Ton choix c'est de te tourner les pouces ici ? C'est ton problème. Pas le mien. Pas le leur. T'as pas le droit d'imposer ta lâcheté à ceux qui veulent vraiment faire quelque chose.
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