Le Deal du moment : -29%
DYSON V8 Origin – Aspirateur balai sans fil
Voir le deal
269.99 €


sujet; Fashion Magic Night — Common & Open

Invité
Invité
Fashion Magic Night — Common & Open Empty
The Fashion Magic Night

Twilfitt and Tatting's present Prody High House
30 NOV. 2002 & Commun
 



Le vent soufflait avec peine et glissait sur les pavés avec chagrin. Peu de sorciers flânaient dans ce décor givré. Les enseignes poussaient l’escarpolette pour combler le silence à l’aide de craquements las. Le Chemin de Traverse avait bel et bien perdu de sa superbe depuis l’avènement du Magister et de son gouvernement de collaborateurs. Qu’était-il advenu de la foule d’autrefois ? Pour partie, la clientèle avait été décimée au nom d’un sang impur ou souillé. Seules quelques calèches de privilégiés s’enfouissaient dans les longues flaques irrégulières en éclaboussant les rares passants. Les têtes demeuraient baissées, les visages s’enlaidissaient de Terreur depuis trop longtemps maintenant. Ce spectacle s’observait du coin de l’œil, au travers d’une lucarne sale mais usée qui apportait un peu de lumière à une garçonnière. Sous les combles, devant un miroir fissuré, Prodige de Vendôme, assurément connu sous sa marque High House, ajustait son nœud papillon de cuir noir. Un vieux poste jouait un Compact Disc emprunté au monde des Sans-Magie. Voyager de l’autre côté de Londres était pénible pour peu que l’on fût surveillé. C’était sans doute son cas, il ne voulait prendre aucun risque. Alors, ses aventures illégales se faisaient rares. Arthur que l’on rouvre cette frontière une bonne fois pour toute ! En attendant, il laissait les services de Sa Majesté le Roi de France s’occuper de le retrouver. Il ne passerait pas du côté de ces insurgés qui survivaient en rase campagne. Son trou à rat dans un grenier, arrangé avec goût, lui convenait tout à fait. Prodige avait déniché un travail qui lui plaisait de surcroit et pour lequel enfin on le gratifiait de fabuleux compliments. Tissard et Brodette, la fameuse boutique au coin du Chemin de Traverse et de l’Allée des Embrumes, lui avait donné une chance insoupçonnable d’exercer son art.

Le styliste s’empara de son peigne pour s’assurer de la bonne tenue de ses cheveux. Il ne fit pas attention au bout de papier qu’il fit tomber sur le parquet éculé. L’objet vacilla dans le vide avant de se poser délicatement au sol. Au travers de couleurs délicates, la brochure épurée le représentait souriant, une main pâle relâchée. Il tenait nonchalamment entre ses longs doigts une baguette aiguisée. De son bout jaillissait un ruban mélèze qui dessinait en toutes lettres son surnom « PRODY ». Le courrier avait couté une petite fortune à ses employeurs, mais rien comparé à ce qu’il leur rapportait. De l’argent, lui aussi en avait depuis qu’il conservait ses salaires dans une malle sous son lit. Sa devise pouvait se résumer ainsi : aucune dépense superflue autre que dans les tissus. Sa garde-robe, dessinée par lui pour lui, demeurait son seul marché d’investissement. Egoïste et égocentrique, l’homme à peine pubère n’était pas inconscient au point d’être cheaper than customers. Le cordonnier mal chaussé ce n’était surement pas lui, sang royal oblige. Sang, labeur, sueur et larmes s’étaient logés au cœur de son activité pour devenir cet ovni en vogue. Toujours au top de la société londonienne, c’était tout naturellement au Centuries qu’il avait donné rendez-vous à l’élite britannique pour présenter quelques nouveautés. Complétant sa tenue de lunettes de soleil, instrument aussi inutile en cette saison que décalé pour la plupart des gens, il allait se rendre au club branché non loin de son domicile. Le personnel du magasin avait mis le paquet toute la journée pour mettre en scène robes, costumes et pièces haute couture. Sous ses traits inexpressifs empruntés inconsciemment au mannequinat, ses entrailles s’animaient d’excitation et de joie. Prody High House allait déchirer d’un voile lumineux la rigueur de l’hiver (à en croire la presse).

Bientôt, la nuée d’employés se dissipa pour laisser la place à une boite vide, aux multiples espaces. Le Centuries avait été transformé en flagship store pour un soir. C’était tout simplement l’endroit rêvé pour servir de vitrine au prodige High House. Le tout ressemblait à un grand outil de propagande, arborant fièrement des photos animées le représentant en train de coudre, de rire ou simplement de regarder l’objectif. Tissard et Brodette s’était surpassé pour mettre en avant la poule aux œufs d’or. On le présentait comme ce sorcier américain qu’il prétendait être, venu des plaines où naissaient les hybrides et qui le rappelaient sans cesse à elles. Cet exotisme éphémère dont il était devenu l’égérie n’avait rien de vrai. Prodige ne partirait peut-être jamais, et cela faisait longtemps qu’il était là. La boutique témoignait seulement d’un départ imminent pour attirer encore plus de curieux, avides de choses rares. Les habitués quant à eux appréciaient son professionnalisme et son âme artistique. Autant dire qu’on mettait le paquet sur le marketing et la fidélité client. Madame Guipure avait bien du souci à se faire. Le Core, le noyau des fortunés, abritaient les pièces de haute couture inspirées par la personnalité tumultueuse de Pansy Parkinson. Les robes qui lui étaient réservées ne s’exposaient évidemment pas mais l’étiquette « collect. Iron Pan » accompagné d’une illustration des deux jeunes gens. Prodige, à genoux aux pieds de la sorcière, ajustait le tissu à l’aide d’épingles. Les lignes de ces œuvres étaient épurées et aigues, presque agressives. L’austère était compensé par des matières fluides et des volumes inattendus. Au sein même du Cloaque, sur la scène réservée aux concerts, la collection homme s’interprétait en des costumes agrémentés de plumes d’Augurey en lieu et place des mouchoirs de poches. Les teintes châtaigne se mêlaient aux tissus plus sombres qui rivalisaient de sobriété et de noblesse. La « collect. Birdirish» transpirait un bon goût masculin évident.

La jeunesse salariée du Centuries occupait les lieux petits à petits, succédant au personnel de boutique, affichés désormais avec des uniformes taillés sur mesure par la main habile de Prody. Le tissu et le design de ces vêtements créés pour l’occasion n’était rien en comparaison des tableaux présentés dans le Lagon, véritable temple des tenues d’apparats pour la grande société, alliant courbes et angles avec un charme abyssal certain. Estampillés « collect. Affluent Black Lake », ces pièces créées avec à l’esprit les deux sexes raviraient des portefeuilles se préparant aux festivités et aux cérémonies de la tradition. La Supernova accueillait la couture expérimentale et Merlin seul savait quelles surprises avait réservé High House à ses invités. Le jeune homme se tenait désormais au centre du Boulevard, une flûte à la main, s’enivrant de la musique et se passionnant dans une conversation avec ses employeurs. Il ignorait que tous se pressaient désormais dans la rue irrégulière pour entrer dans le lieu et faire la rencontre de l’artiste. La démonstration pouvait commencer, ses lunettes de soleil toujours vissées sur son nez, jouant le contraste avec sa chevelure alpine strictement peignée.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
Fashion Magic Night — Common & Open Empty
Caleb était calme dehors en attendant l'ouverture de l'exposition de mode qui était sensé avoir lieu au Centuries. Caleb connaissait bien cette salle, il y était allé un nombre incalculable de fois avec des amis, des collègues, des inconnus, tout ça pour passer ce qu'il appelait des « moments d'exception ». Ce soir, alors que le ciel couvert ne laissait planer aucun doute sur l'avenir météorologique de la nuit, Caleb était absolument certain que l'occasion était propice à vivre à nouveau l'un de ces fameux moment qu'il chérissait plus que tout. En effet, tout comme le reste de l'élite sorcière, il avait été invité à venir découvrir la collection de Prodige Vendôme, une étoile montante de la mode dont la réputation n'était plus à faire.

Les mains bien au chaud dans son manteau long, Caleb regardait la porte pour le moment délibérément close, attendant qu'elle s'ouvre pour pouvoir découvrir les trésors de mode qu'elle renfermait.

-Je t'avais dis qu'on était venu trop tôt.

Il se tourna alors vers Bonnie Rowle, la jeune femme qui l'accompagnait aujourd'hui et qui pour tout dire avait insisté pour qu'il se présente ici. Elle souhaitait qu'il refasse sa garde robe pourtant déjà bien fournie, vu le soin qu'il mettait à suivre les tendances pour rester dans les Mangemorts les plus élégants de Londres et de ses environs. Il n'avait décemment pas pu refuser, il se serait privé de passer du temps avec Bonnie et de découvrir en exclusivité les pièces qu'il lui faudrait absolument pour passer l'hiver. Bien entendu, il n'avait évoqué que la deuxième raison pour accepter l'invitation de Bonnie.

Comme si le sort souhaitait lui donner tort, les vigiles choisirent pile ce moment pour ouvrir les portes et les laisser s'engouffrer à l'intérieur, petit à petit, tous impatient de découvrir ce qu'elles renfermaient. Adressant un sourire de circonstance à celle qui l'accompagnait, Caleb avança avec les autres.

-Comme toujours, Merlin s'acharne à faire en sorte que tu aies raison et moi tort, lança-t-il avec bonne humeur mais sans exubérance alors qu'ils passaient les portes à leur tour.

Il n'était pas mécontent de se mettre au chaud. Il n'était pas mécontent de se trouver là avec Bonnie non plus, mais il ne souhaitait pas lui montrer l'ampleur de son enthousiasme. Elle pourrait se faire des idées totalement justifiées sur la façon dont il la voyait, ce qu'il essayait d'éviter depuis déjà au moins huit ans. Au lieu de ça il dénoua son écharpe qu'il garda néanmoins autour de son cou et commença à s'intéresser à ce qu'il se passait autour de lui.

L'artiste, le créateur, le couturier, ces trois personnes réunies en une seule étaient présentes un peu partout, mettant en scène le fameux Prodige de la mode en plein processus de création, ou bien prenant simplement la pose dans tous les coins de la salle.

-Il est plutôt beau garçon, qu'est-ce que tu en penses ?

Il lui fit un sourire et un clin d’œil, connaissant la légendaire retenue dont elle faisait preuve envers la gente masculine. Il était au moins sûr qu'elle n'essayerait pas de se rapprocher de quiconque. En revanche, il irait bien discuter avec le fameux créateur. Avoir quelqu'un de cette envergure dans ses contacts ne serait pas un luxe. Pas tout de suite cependant, il devait d'abord s'intéresser à ses création. Il était là pour ça avant tout et le Prodige avait l'air occupé à discuter. L'interrompre serait d'une grossièreté sans nom.

-En tout cas il s'est surpassé. Je n'ai rien vu d'aussi visuellement intéressant depuis ce créateur français... comment s'appelait-il déjà ?

Il fit une pause devant l'une des robes, la détaillant de haut en bas, cherchant le nom qui lui échappait. Il était certes venu pour voir la collection masculine, mais il aimait voir ce que les artistes inventaient pour les femmes. Il trouvait qu'elles étaient toujours beaucoup plus sublimées que les hommes, mais c'était sans doute uniquement parce qu'il adorait les femmes.

-Tu en penses quoi, tu te verrais en porter une ? Tu ferais fureur, j'en suis sûr. Il jeta un coup d'oeil à Mr. Vendôme, encore en train de parler. Il faudra qu'on aille le saluer.

Spoiler:


Dernière édition par Caleb S. Selwyn le Dim 29 Nov 2015 - 19:25, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
Fashion Magic Night — Common & Open Empty
Les paillettes, les strass, les soirées mondaines, tout ça n'était pas forcément du goût de Bonnie en général. C'était une jeune femme plutôt discrète, froide, ou du moins, c'était l'image qu'elle adoptait en public et qu'elle souhaitait conserver. Il était donc rare de la voir dans quelconque événement social, surtout quand c'était festif. Ce n'était pas une femme qui collectionnait les amis ni même les connaissances. Elle en avait très peu, et cela lui suffisait. Quand à ses relations avec des hommes, elles étaient strictement confidentielles, au point que beaucoup la pensaient désintéressée de ce genre de chose, voire frigide, et ça lui convenait très bien. Néanmoins, il pouvait lui arriver de sortir de temps en temps. La plupart du temps, c'était pour aller boire un verre ou dîner avec quelqu'un. Mais parfois, un thème pouvait l'intéresser, comme ce soir. Elle n'était pas à la pointe de la mode, mais elle aimait l'élégance. Bien sûr, ses tenues vestimentaires étaient plutôt guindées en général, pour coller à son image, mais elles étaient de goût. En tant qu'héritière, elle se devait d'arborer des tenues de créateur autant qu'elle le pouvait. C'était d'ailleurs une robe de grand couturier qu'elle portait ce soir-là, un fourreau bleu-nuit légèrement fendu sur le côté, puisque telle était la mode à l'époque. Pas trop sexy, pas décolletée non plus, ce n'était pas son genre.

Cette soirée présentant les collections d'un nouveau créateur que les sorcières s'arrachaient l'intéressait donc, mais elle ne pouvait décemment pas s'y rendre seule. À qui proposer sa compagnie ? Lazarus n'était pas friand de ce genre de manifestation, Paris était en couple avec Garden, Adam… était en couple avec Garden, quant à Draco, même si une présence à son bras pouvait être gratifiante, rien n'était officiel entre eux et elle doutait fortement qu'il accepte de s'afficher à ses côtés. De toute façon, plus que jamais, elle avait besoin de redorer son blason de mangemort puisque sa famille était sous surveillance et soupçonnée de trahison. Les gens qui avaient pris cette décision ne connaissaient certainement pas son père, lui qui ne jurait que par la pureté du sang. Mais pour le reste de la famille, il fallait reconnaître que c'était fondé. Or, même si Bonnie glissait légèrement du côté des insurgés ces derniers temps, elle tenait à garder sa couverture intacte. C'est la raison pour laquelle Caleb lui avait paru le plus approprié. Sa famille était tout à fait respectable et faisait même partie des plus importantes chez les sorciers. Certes, elle aurait préféré son grand frère, mais elle s'en contenterait. En réalité, elle n'était pas fâchée à l'idée de passer un peu de temps avec le cadet, même si elle se convainquait du contraire. Elle ne manquait pas d'être intérieurement jalouse quand elle le voyait avec une nouvelle conquête. Comme excuse pour lui proposer d'être son cavalier, elle avait prétexté une possibilité pour lui de renouveler un peu sa garde-robe. Elle avait pensé que ce ne serait pas suffisant pour le convaincre, et pourtant, il avait accepté.

Ils arrivèrent en début de soirée et le Centuries était encore fermé, ce que ne manqua pas de remarquer Caleb. « Eh bien, on repartira plus tôt si tu veux. » répondit Bonnie avec son flegme habituel. On ne pouvait pas vraiment parler de froideur quand elle s'adressait à lui. Elle en était incapable, elle lui nourrissait trop d'affection pour ça. Mais elle n'était pas non plus des plus chaleureuses. C'était à cause de lui qu'elle était devenue antipathique avec les gens, après tout. Parce qu'elle voulait garder ses distances le plus souvent possible. Elle se sentait tout de même un peu plus à l'aise à présent qu'elle savait qu'il était passé à autre chose. Les portes s'ouvrirent immédiatement après pour les laisser entrer, tout comme les nombreuses personnes venues tôt pour l'occasion. « Il va falloir t'y faire Caleb, j'ai toujours raison », répondit-elle avec un demi-sourire en lui attrapant le bras pour pénétrer à l'intérieur du bar. Les collections sublimes de Prodige s'étalaient dans toute la salle. Mais on y trouvait également un véritable culte à sa propre personne. Qu'il se fût appelé Narcisse eût été plus légitime, même s'il fallait reconnaître que certaines de ses créations tenaient du prodige. Elle plissa les yeux à la remarque de son cavalier, lui envoyant un regard circonspect. « Pas mon style », répliqua-t-elle pour éluder. En réalité, elle n'avait pas vraiment de style, et le jeune Prodige pouvait très bien correspondre à ses critères, mais elle se garderait bien de le dire. « Et puis, il doit certainement préférer les hommes. Si ça t'intéresse... » lança-t-elle avec un sourire narquois. Les préjugés avaient la vie dure chez les sangs-purs.

Elle ne put s'empêcher de sourire quand il reprit la parole. « Des créateurs français, il y en a beaucoup, c'est le pays de la mode je te rappelle. » Elle suivit son regard sur une magnifique robe princesse courte à bustier. Le genre de robe qui rajeunit et allonge les jambes. Bien sûr, qu'elle se voyait la porter, et qu'elle aurait certainement été très belle dedans avec sa taille mannequin, mais ça n'allait définitivement pas avec sa personnalité. « Trop sexy pour moi », rétorqua-t-elle. « J'aurais l'air ridicule. Allons plutôt regarder les collections pour homme puisque c'est pour ça qu'on est venus », ajouta-t-elle d'un ton empressé, traînant déjà le jeune homme à travers la pièce pour éviter de parler d'elle. « On ira saluer Prodige plus tard, il a l'air occupé pour le moment. Je ne sais pas trop s'il va être si facile à approcher, d'ailleurs. » Elle ne comptait de toute façon pas faire le premier pas, bien trop asociale pour ça.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
Fashion Magic Night — Common & Open Empty
Raven triture le carton entre ses doigts. Elle tape un premier côté contre la table en bois, fait glisser son pouce et son index du coin supérieur au coin inférieur de la carte pour le faire tourner et répéter l’opération plusieurs fois, sur les quatre côtés, encore et encore. Si Flora s’en agace, elle ne dit rien.  Ni elle, ni personne. Hestia vit un moment avec elle-même, instant d’intense réflexion. Le son du papier cartonné contre la table en bois est aussi régulier que celui d’une pendule. Ça l’aide un peu, tout est rythmé, propre. « Etendue sur une allée enneigée ? ça me semble… enfin, tu en es certaine ? » sa sœur lui sourit gentiment, avant de lui retirer doucement la carte des mains pour la poser à plat, en prenant soin de la tirer vers elle pour ne plus qu’Hestia s’en occupe. Ouaip’, ça l’agaçait. « T’es où, là ? Pas avec moi, en tout cas. Oui, certaine. Cent pour cent certaine. Mais si tu as besoin que je te le répète pour la cent millième fois, tu n’as qu’à me poser la question encore. » Hestia s’habille d’un sourire et s’esclaffe, la tête dans ses mains. « C’est bon, c’est bon. Ça n’a aucun sens, c’est tout. Il n’a pas neigé cette nuit. Rêve, pour sûr. » Cette fois, c’est Flora qui s’empare de l’invitation et en mordille les coins, plongeant son regard vide dans un coin de la salle. Depuis un moment, les rapports entre elles sont différents, bien qu’elles feignent de n’en rien voir et de n’en rien savoir, elle le ressente, l’une sans le dire à l’autre, l’autre le devinant quand même. Mais elles s’efforcent à ne rien changer. A rester comme avant. Les inquiétudes nées – d’un côté plus que de l’autre – ont beau être justifiées, elles n’ont pas lieu d’être. Hestia s’est juré de les mettre de côté, puisque c’est de sa sœur qu’il s’agit, et qu’elle n’a pas encore appris, pas plus qu’elle n’en a envie, à vivre sans elle. Alors, elles se retrouvent, et tentent d’élucider des mystères. Des secrets qui les concernent. Doucement, ensemble, elles entreprennent de démêler le vrai du faux, différencier les rêves de leur réalité. Elles essayent d’en savoir plus, sur ce qu’il se passe entre le moment où elles s’endorment dans leurs chambres respectives, et celui où elles se réveillent ailleurs. Où s’arrête le songe, et où est-ce qu’il commence. « Je sais pas. Il fait froid. Il a sûrement neigé en hauteur. Dans les montagnes ? » Elles exécutent une même moue « Tu étais dans les montagnes ? » Haussement d’épaules de son interlocutrice. « J’en sais rien. Ça donnait l’impression… » « Flora. Rêve. Si tu avais transplané dans ton sommeil, je l’aurais su ; je l’aurais même sûrement fait aussi. Rêve, je t’assure. » si ça ne semble pas la convaincre, sa sœur acquiesce vaguement, puis reporte son attention sur le carton qu’elle tient toujours entre les mains. L’invitation est esthétiquement parfaite, digne de celui qu’elle annonce. Du regard, elles s’interrogent sur leur intention de s’y rendre, ou non. Hestia n’est pas une grande fan du prêt-à-porter mais elle aime la haute couture. Pour le côté artistique. Et puis, ce n’est pas le genre de choses auxquelles Owen aime assister ; et une soirée élitiste sans Owen doit au moins avoir le mérite d’offrir beaucoup de champagne.

Ce qui les convainquit ne fut pas tant le champagne, ou la haute-couture. Pour Hestia, plutôt ce besoin dévorant de se fondre dans la masse hypocrite de l’élite sorcière, dont elle faisait et ferait longtemps partie, malgré les clans qui y coexistait dans une paix approximative. Il fallait garder la face. En ce moment, et depuis quelques semaines, elle marchait sur un fil de nylon, tendu à des dizaines de mètres au dessus du sol, et dont elle ne parvenait pas franchement à déterminer la fin. Son plus grand soutien, sa première raison, sa jumelle, n’avait déjà plus sa confiance la plus aveugle, et Hestia se surprenait avec dégoût et discorde, à se méfier de tout, et de trop de monde. Ceux qui lui étaient le plus proches. Sans limite aucune. Ça lui revenait à l’esprit, de temps à autres, pas assez pour qu’elle en devienne folle, mais suffisamment pour lui donner un vertige si accablant qu’elle devait s’asseoir, et attendre, en fermant les yeux et en respirant lentement, qu’il parte de lui même ; elle ne pouvait pas le chasser. Et lorsque le sentiment était un peu trop présent, un peu trop pesant, elle sortait. Elle allait boire, danser. Pour rappeler au monde qu’elle était une Carrow, qu’elle était de sang pur, qu’elle n’avait pas peur, qu’elle était du bon côté. Et pour oublier, de son côté, que ce n’était plus totalement vrai. Le reste du temps, la majeure partie du temps, lorsqu’elle n’y pensait pas, elle continuait à vivre comme elle l’avait toujours fait : dans l’insouciance, l’éclatante discrétion, le résonnant silence, les piaillements mystérieux. Elle ne sortait que lorsqu’il y avait Owen, ou Draco. Elle prenait la main de sa sœur, partait avec elle, comme si elles étaient encore seules au monde. Comme si le reste ne comptait pas, et surtout, comme si tout autour ne tombait pas en morceaux.

Ce soir, Hestia n’est pas accompagnée de son double ; elle a dit qu’elle la rejoindrait plus tard. Ces temps-ci, il lui arrive de se détacher de sa siamoise plus souvent que d’habitude et pour d’autres causes que le travail. Hestia n’a pas posé de questions ; elle s’habitue doucement. Ce soir, elle est venue accompagnée de quelques « amies » qui faisaient bien l’affaire, le temps d’une soirée, juste pour feindre un peu plus l’appartenance. « Eh, Raven, tu viens ? » la foule amassée en une file interminable s’était mise à avancer sans qu’elle ne s’en aperçoive. Aujourd’hui, Hestia a du mal à se concentrer. Elle est focalisée sur autre chose, une chose sur laquelle elle ne parvient pas tout à fait à mettre le doigt. Une inquiétude. Une idée. Elle se demande si c’est une autre forme de son don : l’instinct. Le pressentiment que quelque chose va clocher, si ça ne cloche pas déjà. Alors pour ne plus y penser, elle chasse cette idée de son esprit, et suit le mouvement. Il ne reste que ça à faire. Suivre le mouvement. Très vite, elle se retrouve dans la grande salle, fascinée malgré elle par le spectacle auquel elle assiste ; Prody n’a pas lésiné sur les moyens. Sa réputation le précédant, elle avait cherché à le deviner, mais elle n’était pas allée aussi loin. Les lumières, l’agencement, le décor. Et les collections. En comparaison, la robe de créateur qu’elle a enfilée tout à l’heure, et qui lui semblait si jolie alors, a déjà l’air plus has been qu’une coupe au bol. Son bleu Klein si vif à la lumière de sa maison fait soudain bien terne, au milieu de toutes ses couleurs. Elle regretterait presque l’effort sur sa tenue, sa coiffure et son maquillage, si elle n’avait pas aperçu, au détour d’un mannequin aux lunettes noires, l’énergumène qui, il n’y pas si longtemps encore, lui donnait des crampes d’estomac et des envies d’échappées romanesques. Hestia Carrow et Gregory Goyle se croisent aux soirées, un peu moins qu’ils n’avaient l’habitude de se croiser à Poudlard. Pourtant, si c’est à lui qu’on pose la question, il ne se souviendra probablement pas l’avoir déjà vue avant ces quelques derniers mois qui les ont rassemblés de manière évidente mais bizarrement inattendue. Bien sûr, plusieurs filles et garçons lui tiennent déjà la botte alors qu’elle arrive vers lui d’un pas nonchalant calculé. Elle n’angoisse plus, désormais, parce qu’elle sait qu’il connaît son visage et qu’il se rappelle sans doute des dernières soirées qu’il a pu passer en sa compagnie. Elle n’est plus une inconnue. Elle n’angoisse plus parce qu’elle n’est plus la même, elle non plus ; parce qu’elle a grandi, et qu’elle a reporté la passion qu’elle entretenait naguère à son égard sur d’autres choses plus importantes ; elle n’angoisse plus parce qu’ils peuvent êtres amis, et le sont peut-être déjà un peu. « On ne peut décidément pas avoir le plaisir de ta compagnie sans qu’une flopée d’admirateurs ne t’accompagne » Mais un simple regard et un commentaire prononcé un peu trop fort – volontairement, toujours – suffisent néanmoins à faire déguerpir la foule. Elle revêt un masque d’indifférence qu’elle porte bien depuis qu’il est revenu dans sa vie : mais Gregory Goyle, dans sa petite tête de gamine, est resté le même. Il s’est juste dévoilé au monde, qui s’est empressé de se l’accaparer, alors qu’elle avait déjà vu nombre de ses qualités quand personne d’autre ne lui en trouvait. Et elle reste amère, à cette idée, en colère après elle de n’avoir jamais bougé le petit doigt, et sans doute un peu après lui, pour ne pas l’avoir deviné tout seul. Hestia revêt un masque d’indifférence, mais c’est tout ce qu’elle n’est pas, lorsqu’il s’agit de lui. « Si tu veux m’accompagner dans l’ivresse, j’ai l’intention de vider toutes les flutes de champagne qui se présentent à moi. Et de dépenser sans compter. » Ça me fait plaisir que tu sois là, elle a envie de rajouter. Mais faut pas pousser, non plus. Plus loin, elle aperçoit des têtes qu’elle connaît de la vie quotidienne ; Bonnie, Caleb, parmi elles. Personne avec qui il serait plus intéressant d’aller passer sa soirée, en tout cas. Et Prodige ? Sûrement caché quelque part, derrière ses lunettes, comme un Great Gatsby qu’on ne voit que quand il le souhaite. « Je te préviens » reprend-elle en saisissant une flûte sur son passage « Je compte sur toi pour être mon partenaire de jeu, ce soir. » Hestia joue à tout, tout le temps. Et si elle doit passer une énième soirée avec les mêmes têtes que d’habitude, autant que ce soir soit différent. Heureusement, elle n’aperçoit nulle part celui qui pourrait venir gâcher une jolie soirée avec ses remarques et ses sous-entendus « Au fait, tu sais où est Draco ? » pas près d’arriver, elle espère. A moins que Gregory cache un secret, lui aussi… et qu’il vienne gâcher la perspective de cette jolie soirée tout seul.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
Fashion Magic Night — Common & Open Empty
Instantanément, les images de publicité à outrance se fige pour ne faire figurer que ses trois initiales. PHH, caractères entremêlée avec un raffinement minimaliste emprunté aux grandes enseignes outre-Atlantique. La modernité fascinait toujours autant les anglais. Un sourire radieux transperçait le visage de Prodige High House comme un rayon de soleil illuminant une chambre au travers d’un volet. Un estrade s’était élevée du sol au niveau du Core et la foule des invités, désormais bel et bien installé, taisait leur tumulte devant le blondinet à lunette de soleil. Il retira cette coquetterie en dégageant sa mèche d’un mouvement de la tête. Son demi-sang de Veela ne lui apportait aucun don particulier si ce n’était une élégance empruntée à sa mère par mimétisme. Dévoilant ses dents d’une avenante blancheur, il contempla le silence et les regards tournés vers lui. Ses patrons s’étaient mis en retrait, trop conscient de la nécessité de bichonner la poule aux œufs d’or, érigé en phénomène urbain, tout en conservant la distance avec ce genre de personnage. Les américains tels que lui ne pouvaient être tout à fait intégré à la société anglaise. Si seulement le monde savait qu’il était français et cousin du roi Henri X… L’ignorance le protégeait de tout ce groupe de prédateurs distraits par les créations « couture ».

Regardez les, ils sont venus pour moi. Mon père serait fou. Et vous vouliez que je sois diplomate ? Mon œuvre présenté à la foule des collaborateurs anglais, affamés par leur Magister fou. Tant qu’ils me paient mon voyage retour…

« Mes très chers amis, lâcha-t-il enfin en levant sa coupe de champagne, pardonnez d’avance mon accent de la côte est. Vous me faites un immense plaisir en ayant répondu présent à mon invitation. (Sérieusement, comme si je n’avais pas déjà un égo surdimensionné. Je vais m’étouffer de nombrilisme si ça continue). Mon œuvre est vôtre ce soir et je suis sûr qu’elle vous plaira. L’entreprise de création a été réalisée pour vous, inspirée par les courbes guindées de vos femmes, et l’élégance naturelle de vos mâles. (Inspirée plutôt par les quelques rares morphologies potables de votre peuple de bouffeur de flans.)  La mode reflète notre temps. Les créations décomplexées de cette collection donne de la couleur au quotidien de votre courtoisie britannique. (LOL, les bouseux. T’en fais un peu trop Calix, je te jure). C’est par les journaux que nous toucherons du doigt cet événement mémorable et le raffinement de l’assistance ; je ne peux que saluer vos efforts pour paraître sous votre plus beau jour. (Efforts super super vains vus les sacs de courge qui sont venues… Bon, ok, il y a des gens que j’aime bien quand même. Ils ont plutôt intérêt à écouter mes conseils pour s’arranger un peu...) Faites vous donc des souvenirs de cette rencontre esthétique. Le Champagne coulera à flot ce soir. N’hésitez pas à vider vos verres à ma santé (et à vider vos portefeuilles parce que mes insomnies ça vaut bien une compensation digne de mon talent. Faudrait pas voir à abuser non plus de ma magnanimité (Fuck, un mot de plus de trois syllabes… Quel beau gosse, ils vont buguer trois-quart d’heure minimum !). En deuxième partie de soirée, une fois le business dépassé, nous aurons la chance d’accueillir un peu de musique et une nuit digne du Centuries. (Digne de vos soirées de rosbeefs avec votre musique des pommes pourries. Merci bien. Heureusement que j’ai eu mon mot à dire pour l’ambiance. Y'a des gens qui sont morts comme ça). Mesdames et Messieurs l’élite des élites (Tu se sens l’hypocrisie du truc ?), je vous souhaite un moment inoubliable en ma compagnie. »

Il descendit de l’estrade avec un sourire de fierté. C’était toujours complétement con comme exercice et il avait tâché d’adopter un ton détaché et une mine de jouvenceau innocent. Le génie devait s’incarner dans un visage de chérubin. On confiait rarement son argent au diable. Après, c’était quand même des soutiens d’un mage noir. Il avait besoin de l’espoir de la futilité, cet espoir qui s’évanouit bien vite en fumée, à la prochaine collection. Rejoignant le bar le plus proche, Prodige s’installa sur le tabouret. Le temps de demander un autre verre de champagne, il vit quelqu’un s’approcher. C’était reparti pour la tragi-comédie…
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
Fashion Magic Night — Common & Open Empty
Caleb ne pu qu'accorder un demi sourire légèrement sarcastique à Bonnie lorsqu'elle déclara que Prodige n'était pas son style, mais que lui-même pourrait sûrement être à son goût. Il savait parfaitement où se trouvait le style de Bonnie et Bonnie savait également où se situait le sien. Cependant il ne releva pas la remarque, sautant directement sur la suivante.

-Je ne suis pas d'accord, ça serait très seyant sur toi, j'en suis sûr.

Mais rien n'y fit, il se laissa emporter à travers la salle en direction des modèles pour hommes. Il avait effectivement besoin de se refaire une garde robe pour les fêtes, il ne pouvait décemment pas porter quelque chose dans lequel on l'avait déjà vu pour de telles occasions. En revanche, le mouvement l'emmenait loin de Prodige également, ce qui l'ennuyait légèrement plus. Il aurait aimé lui toucher un mot ou deux.

Celui choisit cependant ce moment précis pour attirer l'attention sur lui, se montrant enfin sur une estrade et imposant le silence à la foule pour faire son petit discours. Caleb retint donc Bonnie par le bras pour ne pas se laisser traîner ailleurs, voulant au moins écouter ce que la star de la soirée avait à dire, ce n'était que politesse. Il attrapa au passage un serveur pour récupérer une coupe de champagne pour lui et en proposer une à Bonnie, ils allaient trinquer, c'était sûr.

Le discours commença donc avec les habituels remerciement, les bienvenues et les ambitions dévoilées, le tout sur un ton bon enfant, mais légèrement snob. Caleb avait l'habitude. Bonnie aussi sans doute, l'élite était peuplée de gens snobs et intéressés. Lui-même rentrait parfaitement dans le moule.

Comme tout le monde, Caleb se laissa aller à saluer la fin du speech d'accueil avec de légers applaudissement, puis une gorgée de champagne salutaire. Encore un compliment à faire au jeune homme, il savait choisir ses champagnes. D'ailleurs celui-ci semblait esseulé pour le moment, accoudé au bar et Caleb vit là une opportunité à ne pas manquer d'aller au moins le féliciter pour la réussite de son vernissage. Il entraîna bien entendu son amie dans son sillage, qu'elle le veuille ou non, elle allait être polie en même temps que lui. En revanche, il lui ferait la grâce de ne pas s'éterniser et resta donc simplement debout à distance respectable du Prodige, Bonnie toujours à son bras et un sourire de ravissement poli sur les lèvres.

-Mr. Vendôme, je tenais à venir personnellement vous féliciter pour votre nouvelle collection. C'est une réussite, tout comme cette soirée. Je vous présente Bonnie Rowle, héritière d'une famille de sang-pur influente et moi-même, Caleb Selwyn.

Caleb n'avait pas besoin de présenter les Selwyn. S'il avait passé la tête par la porte de ce qui lui servait de maison, le vent lui aurait porté le prestige de son ascendance et sa récente ascension au poste de Mangemort. Leur image servait après tout de propagande anti-insurgé. On montrait des hommes et des femmes propres aux airs bienveillant, jeunes pour représenter l'avenir, en opposition aux brutes qui avaient récemment dévaster un musée. Il tendit sa main libre à l'homme du jour, sans perdre son sourire.
Revenir en haut Aller en bas

WIZARD • always the first casuality
Astoria Greengrass
Astoria Greengrass
‹ inscription : 29/10/2015
‹ messages : 966
‹ crédits : whorecrux, tumblr, skam.
‹ dialogues : indianred.
Fashion Magic Night — Common & Open Tumblr_o52i0hs2SM1ur3cdqo7_r1_250

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3985
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
http://www.smoking-ruins.com/t3232-ag-in-my-head-everything-is-a
Fashion Magic Night — Common & Open Empty
fashion magic night
Et, dans la ville où le sang de décembre était à peine lavé, grandissait, timide encore, cette folie de jouissance qui devait jeter la patrie au cabanon des nations pourries et déshonorées.


Mesdames et Messieurs l’élite des élites, ” commence le jeune prodige, et Astoria ne peut s'empêcher de sourire, comme flattée par cette technique plutôt peu subtile pour séduire les gens présents. C'est plus fort qu'elle: l'élite des élites sonne comme un millier de compliments, dans la bouche exquise du séduisant fashion designer. “ Je vous souhaite un moment inoubliable en ma compagnie. ” En même temps que tout le monde, Astoria lève le coude et ferme les yeux pour faire mine de savourer la première gorgée, réprimant une petite grimace de dégoût quand le cristal ne camoufle plus son visage; Merlin qu'elle déteste l'alcool, surtout le champagne. Ça lui picote la langue et, d'après ses mots, lui donne une haleine peu ragoûtante; elle préfère nettement les substances plus fortes, où le goût n'importe pas; ou même les produits illicites plus violents aux mêmes effets. Enfin, ça ne l'empêche pas de se tourner vers sa soeur qui l'accompagne avec un petit sourire et les bulles du champagne qui commencent déjà à monter dans ses yeux: “ il est délicieux, n'est-ce pas? ” Et c'est à se demander si elle ne parle pas de Prodige de Vendôme, vers lequel elle glisse des regards de plus en plus insistants à mesure que la soirée avance.

Mais non, promis, ce n'est qu'une admiration discrète. Une admiration secrète et discrète, qui font se crisper ses doigts autour de sa flûte de cristal et grincer silencieusement ses dents; c'est une admiration au goût amer de la jalousie, alors qu'elle observe ses créations multiples et excentriques qui, à défaut d'être à un prix abordables, sont tout simplement époustouflantes.
Et ça la rend dingue. Il y a des choses, comme ça, qui la font frissonner et grincer des dents et se crisper. Il y a des choses qui l'angoissent, comme regarder les airs envieux qu'on adresse à Prodige, les regards curieux à ses créations; elle-même pense aux siennes, griffonnées et à peine encrées sur des feuilles volantes, dans des carnets chiffonnés, sur des rebords de livres sans valeur, et Astoria ne peut pas s'empêcher de grimacer quand son estomac se tord de jalousie, jalousie, jalousie. C'est peut-être ce sentiment, très néfaste et très terrible pour un si petit corps, qui l'incline à boire une autre gorgée de champagne, et puis une troisième, pour lui donner un rien de courage (ah! Astoria ayant du courage; effectivement, cet alcool est une merveille) alors qu'elle quitte sa soeur sans un regard pour rejoindre le prodige de la soirée.

Il est déjà entouré de Rowle et de Caleb Selwyn, à qui elle adresse un demi-sourire en coin comme elle en a le secret en sa présence. C'est un ami de Boris; les amis de Boris sont ses amis; l'équation est simple. Et puis Selwyn a des atours qui font plaisir à son regard; en revanche, envers Bonnie Rowle, Astoria n'en adresse qu'un seul de circonstance parce qu'elle se trouve sur son chemin.
En revanche, pour Prodige le prodige, elle a une oeillade prononcée et un sourire un peu maladroit. “ Et je suis Astoria Greengrass, ” dit-elle simplement, profitant de l'introduction de Caleb pour se glisser donc entre les deux compères, sans aucune forme de pitié ou de pression. Elle a toujours sa flûte déjà bien à moitié vide dans une main, un sourire confiant qui flotte sur les lèvres et son autre main, quant à elle, est venue se poser presque machinalement sur l'épaule de Caleb dans un geste tant faussement naturel que faussement familier. “ Votre collection est effectivement si intéressante, monsieur Vendôme, il était bien temps de jeter en désuétude toutes ces coupes antiques et barbares, si vous voulez mon avis. Et rien de telle que votre finesse et votre oeil pour ce faire, ” enchaîne-t-elle, poussant un rien Caleb en arrière en jetant un coup d'oeil vaguement méprisant à la tenue de Bonnie. Quant à elle, Astoria est allée pour une robe sobre signée Malkin, d'un brocart doré aux dessins argentés représentant des dizaines de fleurs s'ouvrant successivement pour mieux fâner quelques secondes plus tard. À vrai dire, maintenant qu'elle y réfléchit, ces fleurs ont l'air de clignoter sans jamais cesser de s'agiter; heureusement porte-t-elle une épaisse cape noire en velours à la broche argent frappé des armes des Greengrass, qui vient cacher ses maigres épaules timides et ses bras osseux. “ Oserais-je vous demander le secret de votre réussite? ” dit-elle ensuite, avec un petit sourire en coin, les yeux rivés vers ceux du prodige avant qu'il ne lui soit volé.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
Fashion Magic Night — Common & Open Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

Fashion Magic Night — Common & Open

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Calexte - Fashion goes in only one direction ... forward.
» Prodige — Fashion, it's about all kinds of change
» (M/MORE) BENEDICT CUMBERBATCH + I was not designed to be forced. I will breathe after my own fashion. Let us see who is the strongest.
» Lorcàn ❅ Magic is in our dna
» Magic is all I have, and all I need (Helena)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
EXCIDIUM :: “ Until the very end ”
like the tiny dust floating in the air
 :: Evanesco; they lived happily ever after :: Trésors rpgiques
-