THINGS WE LOST IN HER DREAMS

L'heure semblait être assez grave pour que l'on vienne le déranger, assez grave pour qu'on ne prenne pas le temps de frapper à la porte de son bureau ni qu'on ne lui donne le temps de dévoiler sa fureur. Essoufflé il exposait la volonté du magister de faire venir immédiatement le chef des traqueurs, et celui-ci alarmait ne se fit pas attendre. Le pas vif, courant presque dans les couloirs pour pouvoir suivre le rythme de cet étrange petit bonhomme qui avait fait irruption dans son bureau, il finit par arriver dans une salle de réunion qu'il ne fréquentait que trop rarement. En ces lieux ne se trouvait pas le seigneur de tous les mangemorts, mais un de ces plus fidèles partisans accompagnés d'une jeune femme dont il n'avait jamais eu le plaisir d'admirer les traits. « L'état d'urgence est décrété mais la mission est de l'ordre du secret. », avait alors dit l'homme engoncé dans sa tunique sombre de sorcier, la canne à la main pour soutenir sa carcasse osseuse à l'air austère au possible. « Une prophétie nous a échappé au niveau de l'île de Man et par le sacrifice malheureux de l'époux de la prophétesse il nous est désormais impossible de la retrouver. », d'un geste du menton il faisait signe à l'homme courtaud mais vif qui était venu quérir Roman d'apporter quelque chose, et c'était un coffret de vieux bois qu'il venait déposer sa la table. « Si dans le présent ou dans le futur nous sommes impuissants, le passe ne nous est pas encore totalement inaccessible. », il s'approchait de la table claudiquant à peine pour venir ouvrir le coffret dévoilant un retourneur de temps soigneusement rangé. « Vous aurez trois heures. Seulement trois heures pour empêcher l'homme de se suicider, et ainsi nous révéler la prophétie ou au moins où se trouve sa femme. », il poussait la boîte vers la femme sous le regard de Roman, et ajoutait comme pour dernier mot. « Usez de tous les moyens en votre possession, mais ramenez nous cette prophétie. »

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Ses fins doigts caressaient avec délicatesse le clavier, diffusant alors dans toute la pièce une douce mélodie qui la berça, l'emmenant dans un autre monde, son monde, où la guerre était vaine et où la paix l'enlacer tendrement de ses bras. En cet instant, la magie était devenue sa musique, lui faisant atteindre une agréable plénitude, tant, que la belle brune n'entendit pas les pas sourd frappaient durement le sol. La porte s'ouvrit alors sans la moindre délicatesse sur Maksim. Il affichait un air grave. Nul besoin de mot entre eux, il allait lui demander encore quelque chose de déplaisant, et elle n'eut pas tort malheureusement, son mentor lui sommant de se rendre dans la salle de réunion en toute urgence. Soupirant avec discrétion tout de même, la jeune femme arrêta à contre cœur de pianoter, et suivit à la lettre les ordres. « Je ne vous décevrai pas. » Se levant avec grâce, elle ne se fit pas attendre n'étant pas assez téméraire pour irriter les fidèles du grand Lord, et se rendit donc au lieu de rendez-vous, sans grand enthousiasme toute fois. Seule avec un homme dont elle ne connaissait le nom, ils attendirent ensemble le directeur des rafleurs, qui arriva tout aussi vite qu'eux. La traceuse alors prête à demander de quoi il en était se ravisa bien vite, le vieil homme lisant presque dans ses pensées fit part de la mission qui leur avait été donné. Trouver une prophétesse par le biais d'un époux qu'il fallait sauver d'un suicide. Et quoi de mieux qu'une traceuse née pour accomplir cette tâche ? Bien qu'elle n'ait aucun engouement, Svetlana était bien décidée à réussir coûte que coûte, avide des compliments de son mentor, il était impossible de le décevoir au risque de payer cher son forfait. Car quand bien même elle n'aimait pas ce qu'elle faisait par moment, pour avoir la tendresse de Maksim la petite Russe était certaine d'être prête à tout pour lui. Regardant alors le directeur, elle lui dit : « Il semble qu'un petit voyage sur l'île de Man s'impose. » Petit sourire timide, elle s'approcha de lui.

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C'est une jolie femme, une de ses femmes que l'on pourrait voir se pavaner au bras d'un homme riche qui l'exposerait tel un trophée, mais il faut croire qu'il n'en est rien. Rien de cette image douce qu'elle offre aux regards de ces pairs n'est le reflet de son rôle dans cette terrible histoire, et d'une voix claire elle énonce une vérité qui ne peut échapper à personne. Aucune échappatoire ne se présente désormais face à la tâche qui leur incombe, et résigné il hoche déjà la tête d'une façon bien résigné. D'un regard il embrasse cette soudaine proximité qu'elle lui fait subir, et c'est d'un pas tout aussi décidé qu'il s'approche d'elle, empoignant son bras avec force, décidé à ne pas la perdre dans une desartibulation qui serait désastreuse et mal-venue. « Puisque nous n'avons pas le choix. » est la seule chose qu'il trouve à dire d'une façon peu enjoué avant de s'abandonner aux infâmes délices du transplanage.
Il n'aime pas ça. Il n'a jamais aimé ça. Mais il ne peut nié que cela reste très pratique et d'une rapidité sans pareil. Bien loin se trouve la belle Londres désormais, et sous leurs pieds tentent de battre les tiges de luzernes prisonnières de leur poids. Enfin, il se défait de l'étreinte qu'il lui imposait, s'avançant sur le petit chemin de cailloux blancs qui serpente face à eux. L'île de Man, il ne la connaît que trop peu, pas plus que ce qu'il a pu lire dans les livres ou vu sur une carte, mais il a visualisé la demeure de leur proie. Il scrute l'horizon silencieusement, cherchant entre les buttes de terres vertes qui vallonnent cette terre aux allures sauvages les quelques maisons qui se dressent dans les confins de ce monde qui semble abandonner. « Je suppose que c'est à ce moment là que vous devez entrer en jeu, non ? », demande-t-il d'une voix blanche, jetant un regard par dessus son épaule à la jeune femme dont il ne connaît toujours pas le nom.

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Inspirant une grande bouffée d'air, et après avoir prit le retourneur de temps qu'elle mit soigneusement autour de son cou, la jeune sorcière agrippa solidement le bras de son nouveau coéquipier dont elle ne connaissait toujours pas le nom. Se laissant alors aller par la magie en se transplanant, le voyage fut très rapide, au point qu'un seul clin d'œil suffit pour arriver à bon port. Peu aimait ce moyen de voyager, qui pourtant était bien utile. Or, la petite Russe apprécier ce tour de manège, étant friande de sensations fortes depuis son plus jeune âge. Arborant une apparence de fille fragile, il ne fallait pas se fier à son image de poupée bien guindée. Après tout, le roseau plie, mais ne rompt pas. Emboîtant le pas du directeur pour arriver sur un chemin de cailloux blanc, Svetlana en profita pour satisfaire sa curiosité silencieuse. Toujours avide de découverte, la belle avait voyagé de pays en pays, mais jamais n'avait fouler le sol de cette île. Mission ou pas, elle cherchait toujours un brin de sérénité au milieu de toutes les atrocités qu'elle pouvait voir, ou même faire. En prenant plein les yeux avec un petit sourire en coin, alors qu'il n'y avait rien de spécialement magnifique, elle fut interrompue par la voix masculine de son acolyte. « Non. C'est à ce moment-là que j'apprends votre nom par contre. Je suis Svetlana ... Volkova. » Elle n'aimait guère ce nom qui pourtant en ces temps funestes lui apportait bien plus qu'une montagne d'or. À mille lieux d'en être fière, la sorcière en avait presque honte. « Et pour éviter tout malentendu, je tiens à préciser que je n'ai jamais vu Maksim tout nu. » Ça avait le mérite d'être clair ! Bien des gens chuchotaient à son égard, chose qui l'horripiler bien plus qu'un sang-pur extrémiste. Par contre, si le monsieur ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam le dit Maksim, fait rare au gouvernement, il allait sans doute se poser des questions. Fermant les yeux pour éviter de montrer à quiconque sa gêne, elle se concentra pour pister l'emprunte magique des cibles. Chose facile, les vélanes ne courant pas les rues ... « Un cottage au nord de l'île. » Dit-elle en le regardant.