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sujet; The Endless Night — Âqen Shafiq |
| ❝Toc Toc Toc / Qui est là ? / C'est la p'tite Charlotte❞ Henri Dès.Moment innoportun & The Bran TowerElle voulait le voir. Ça la démangeait. Depuis le cambriolage du musée, elle avait passé moins de temps sous les sortilèges du Maitre et davantage de moment de confidence. IL voulait s’assurer que les défections ne venaient pas des plus jeunes, cible normale lorsqu’on suspectait la trahison. Le parcours, la volonté de vaincre et les talents potentiels devaient être scruté par des yeux experts. Cette besogne de bas étage ne pouvait être exécutée par le Magister en personne. Son esprit était trop soucieux, il avait confié de façon très floue ses craintes à son Général. Difficile de savoir si elle connaissait l’existence des Horcruxes, improbable qu’elle aie eu un récit détaillé, mais un lien existait entre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom et Bellatrix Lestrange qui faisait de cette dernière un membre presque intime du Cercle. Il lui avait tout appris, honneur des honneurs, récompense de son engagement qui perdurait avec force depuis la première guerre des sorciers. Néanmoins, le petit secret de Vous-Savez-Qui était gardé précieusement par le mage noir. Ainsi, l’ainée des Black ne connaissait que ses scrupules et ses doutes, captés quelques fois par des intuitions de Legilimens, les mêmes qui informaient son mentor qu’elle savait que quelque chose clochait. Cet échange très partiel d’informations le faisait sourire froidement, et Bella y répondait toujours par un rire gras. C’était ainsi qu’on comprenait leur proximité terrifiante. La trahison ne viendrait jamais de l’épouse Lestrange et ça, le Lord le savait. Les rumeurs concernant le liseur d’esprit Âqen Shafiq parvenaient à l’oreille distraite de Bellatrix Lestrange quelques fois, lorsqu’elle avait à faire dans le repaire des Mangemorts. Si elle donnait l’impression de ne rien voir et de ne rien entendre – à l’exception de sa propre démence – la sorcière n’en demeurait pas moins attentive à ce qui se déroulait sous son nez. Il était fini le temps des Mangemorts parfaitement formés, dans un même élan, et qui avaient fait les premières heures de Vous-Savez-Qui. Désormais, le mage noir avait d’autres choses à faire et délaissait la formation à ses lieutenants. Ce n’était pas un camp d’entrainement fondé sur l’égalité des chances : chacun se choisissait dans la foule des têtes blondes quelques chanceux protégés, qui feraient les bonnes heures des forces du mal. Les autres pouvaient se débattre dans la jungle, cela ne les regardait pas. Vrais ambassadeurs de leurs mentors, il ne faisait aucun doute que les réussites d’un porteur de la Marque avaient des conséquences pour lui comme indirectement pour son « formateur ». Oui, elle avait forcé la porte d’un seul sortilège, se foutant bien se savoir s’il y avait quelqu’un derrière. Bellatrix Lestrange trainait là, sur le territoire d’une colocation, scrutant le décor habillée de sa cape mouillée, tenue qu’elle avait réservé jadis à une visite chez Severus Snape. L’ensemble était coquet si bien que la tenue détonnait carrément dans le décor. Elle jeta un regard curieux à sa main, dans laquelle l’encre de l’adresse coulait, laissant des gouttes sur le sol propre. Qu’importe, elle ne venait pas pour faire le ménage. La Mangemort laissa tomber sa cape dans un coin, nonchalamment, et inspecta les affaires de Jem Moriarty et de Âqen Shafiq. Il s’agissait pour elle de la même chose que de fouiller dans ses propres biens. La propriété privée ne signifiait rien au regard de la démente sanguinaire. Sortant un paquet de cigarettes des poches de sa petite robe noire, ses longues jambes longilignes recouvertes de collants épais se croisèrent alors qu’elle prenait ses aises dans le canapé du salon. Elle attendrait le temps qu’il faudrait, sortant du fond d’une poche une poignée de Suçacides et s’allumant une cigarette moldue dans l’ambiance proprette, où la fumée se trouvait sans doute prohibée. Que l’avocat rentre chez lui lui importait peu. Elle voulait voir le discret Legilimens…
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| ❝ The Endless Night ❞ Bad timing Les affrontements lui ont laissé un goût amer, colère et fureur laissant place à l’abattement. L’enchainement implacable des missions tend à l’épuiser, physiquement, moralement. Chaque pas le fait reculer de deux, pensées trop habitées par les remords qu’il a trop longtemps tenté d’enfouir. Il traine les pieds, le Shafiq, le long des couloirs trop fréquentés du Ministère. Des mois qu’il n’a pas quitté Londres et que les voyages ont perdu de leur sens, l’intérêt mordant de la découverte, l’exploration pour l’adrénaline. Il n’est plus qu’agent du Lord, corvéable à merci et ne peut s’en prendre qu’à lui. Etrange comme il s’évertue à reléguer la faute sur les autres, sur les circonstances et les horreurs de la guerre, le Lord autant bourreau que rempart face à la culpabilité. Il se laisse faire, c’est ainsi, on lui ordonne, il exécute, litanie aussi implacable que ses pas résonnant sur le marbre froid, les paroles monotones de la mangemort cheminant à ses côtés, déblatérant sur les missions diverses. « Âqen, tu m’écoutes ? » Il lève ce regard un peu vide, un peu vitreux vers la secrétaire et hausse une épaule, lui laissant le loisir d’interpréter. Qu’il écoute ou non, le résultat sera similaire, on ne lui demande plus vraiment son avis – pas qu’on lui ait vraiment déjà demandé, sa réputation l’a toujours précédé -, surtout lorsqu’il s’agit des mangemorts du Cercle. « On verra bien. » qu’il lâche sans aucune conviction avant de la saluer et de transplaner. Le Crac retentit devant les grilles de la Bran Tower et le Shafiq se glisse jusqu’à l’appartement de Jem, pas la force de se traîner jusqu’à son propre appartement, pas vraiment l’envie d’affronter les murs vides encore vibrants de ses doutes, de ses colères à elle. Il tombe sur la porte explosée et son sang se fige, hurle la peur et l’inquiétude de trouver Moriarty sur le sol, subissant les affres de la guerre dont il tente tant bien que mal de le préserver. D’un geste fluide, il tire sa baguette et passe la tête par la plaie béante ouverte dans l’appartement, le palpitant s’agitant au fond de sa cage. Pitié. Superposition des images, le chaos qui s’empresse de lui dévorer l’esprit et ses entrailles qui se retournent à l’idée de tout perdre, encore. Lui aussi, c’est tout ce qu’il lui reste, ça et l’espoir enfoui de tout reconstruire un jour, les illusions puériles dont il se berce encore. L’odeur familière du tabac moldu éveille autant les sens que ses soupçons. Jem ne fumerait jamais et il est de ces rares sorciers à rouler des cigarettes moldues. Les yeux de Shafiq s’abattent sur les traces d’humidité laissées par une cape encore mouillée, sorcier négligé ou suffisamment puissant pour ne pas se soucier des traces qu’il laisse, certain de ne pas subir de reproche. Un peu des deux, peut-être. Peu à peu, dans le cerveau entrainé à l’investigation, les conclusions naissent et aucune n’est réjouissante. Aucune chance qu’un insurgé prenne le risque de s’infiltrer dans la Bran Tower pour s’en prendre à l’avocat – il espère. Ne restent que les mangemorts et la question de leur motivation s’impose, explose toutes les autres interrogations qui lui gravitent dans le cerveau. Il a déjà trop perdu, n’a-t-il pas assez prouvé sa fidélité ? Son regard tombe sur la tignasse emmêlée émergeant du canapé et il se tend, abaisse la baguette sans pour autant relâcher la vigilance. « Vous auriez pu attendre que je vous ouvre. » lâche-t-il platement, masquant l’inquiétude palpitant entre ses artères. Jem était réglé comme une horloge et il ne rentrerait pas avant plusieurs heures. Pas de raison qu’il ait croisé la route de la mangemort, right ? Dans un calme composé, Âqen roule une cigarette tout en contournant le canapé pour faire face à l’étrangère dont il détaille les traits avec application. Aucun faux pas n’est permis et pourtant il n’est pas certain de ce qu’il voit. Pas assez de temps passé à observer son interlocutrice. Merde. Les jurons qui voguent et qu’il contient difficilement. Il ne la reconnaît pas. Pas assez pour être sûr. Il la sait terrible, puissante, peu de mangemorts correspondent à la description mais il suffit que le doute subsiste pour qu’il ne soit pas encore certain. Il a besoin d’entendre sa voix. « Jem n’est pas là ? Puis-je faire quelque chose pour vous ? » L’inquiétude vibre un peu dans le fond de sa voix et se noie dans la question suivante. Que veulent-ils vraiment ?
- Spoiler:
Jsuis désolée, c’est pourri, tu me dis que ça colle pas
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| Toute cette jeunesse ne faisait que brailler, regrettant surement le monde intra-utérin de leur pauvre procréatrice. Et j’ai mal par ci, et ça ne se fait pas, et vous auriez pu attendre que je vous ouvre. SHUT UP ! Mon nom était Bellatrix Lestrange, une appellation tout à fait digne de ma terrible personne, et je faisais encore ce que bon me semblait. Défoncer une porte se ferait le cadet de ses soucis si le puceau me tapait sur le système. J’écrasai la cigarette à moitié consumée sur le revêtement du canapé. De toute façon, il était moche ce canapé après tout. Rien de bien cher, rien de bien viable. Que pouvait-on attendre de plus de la Bran Tower. Un BOUM et tout ça s’effondrait… Aucun cachot, aucun mur solide, aucune âme dans cette bâtisse pseudo-moderne qui ressemblait plus à Sainte-Mangouste qu’à la salle commune de Serpentard. Heureusement que mon tendre Draco y tenait résidence !
Ma baguette fusa dans un étrange crissement lorsque la cigarette roulée d’Âqen s’incendia entre ses mains. Sérieusement, avais-je donc été dans cette horrible boutique moldue pour une vingtaine de cigarettes et un paquet de chewing gum à la menthe juste pour le plaisir de massacrer le tenancier ? D’accord, les autorités avaient surement retrouvé quelques morceaux éparpillés dans les étalages, et le Ministère avait fait son œuvre pour que le pauvre adolescent hérite de son géniteur sans passer par la case « j’ai vu une femme enfoncer un bout de bois dans la tête de mon père avant qu’elle ne la fasse exploser ». Quoiqu’il en soit, on pouvait apprécié le présent tabacologique sans se rouler indifféremment un bâton dégoutant et fini à la salive. « Prends ça gamin et assied toi. On doit avoir une conversation. » Je lui lançai les clopes comme on tapait dans un cognard avant de me lever de cette assise laide et bon marché.
J’approchais le jeune homme prudemment, pas à pas, en essayant de capter son regard. Un Legilimens avec cette mine impassible promettait. Il fallait bien avouer qu’il était plutôt beau garçon. Il fallait reconnaître la beauté lorsqu’elle passait sous vos yeux. N’importe qui aurait vu le Shafiq avec moins d’aplomb qu’Aramis Lestrange. J’appréciais néanmoins ces arcades franches et l’encre qui coulait sous son derme frais. Soif de la chair, je ne pus que déglutir en voyant cet être d’une nonchalance presque enfantine. Mes narines avides tremblèrent en reconnaissant peut-être ces fragrances chaudes et sablonneuses. Un voyageur sans aucun doute. Était-ce la nicotine des cigarettes moldues qui mettaient à ce point mes sens en émulsion ? Décidément, j’étais passé à côté de beaucoup de chose… « Non Jim n’est pas là » Oui, à côté de la plaque mais vous savez, les prénoms ne valent que lorsqu’il faut nommer la nourriture avec laquelle on joue. Probablement colocataire, ce Jim – ou Jem – ne représentait rien. « M’offrir à boire pour commencer. Je sais que je n’ai rien d’une prude qui sent la rose et le romarin mais quand même. Trouve moi un verre de vin, ça fera l’affaire. » Les babioles juridiques du meuble volèrent au sol alors que je m’y hissais pour poser mon menu séant. Je n’allais certainement pas m’installer aux côtés de mon nouvel ami, ça aurait fait mauvais genre. |
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| ❝ The Endless Night ❞ Bad timing La tabac qui part en fumée entre ses doigts, sous son œil indigné. A-t-elle seulement conscience de tous les efforts qu’il doit faire pour mettre la main sur son péché coupable ? Elle lui jette un paquet déjà tout fait et Âqen sait par avance qu’elle n’a rien saisi au charme qu’il trouve aux cigarettes roulées. Les horreurs tubulaires manufacturées par les moldus de A à Z, non merci. Il préfère largement apposer sa marque, choisir la façon dont il tasse le tabac et filtre la fumée. Sa façon de contrôler les choses. « Prends ça gamin et assied toi. On doit avoir une conversation. » La nature obligatoire le fait grincer intérieurement, grondement agacé qu’il s’empêche de formuler. Âqen Shafiq ne doit rien à personne pour avoir déjà trop donné. Et pourtant, il hoche la tête et obtempère, puisqu’avec les inflexions de la voix, le nom s’associe désormais aux traits flous. Bellatrix Lestrange. Il y a toujours plus fort que lui, plus ancré dans le cercle des mangemorts et il n’est pas question que le reste de son clan pâtisse de son outrecuidance. Nephtys peut bien s’amuser à agiter sa poitrine en chantant, il n’a pas ce loisir. Lestrange se rapproche de lui et Âqen se compose cette mine impassible qu’il s’évertue à s’inventer depuis des années. Les prunelles de l’ancien Serdaigle parcourent les traits ravagés de la plus fidèle, il note dans un coin de son esprit les efforts déployés pour couvrir les attaques du temps, du passage à Azkaban. L’apparence qu’il attribue à Bellatrix Lestrange n’a rien d’effrayant sans être rassurant. Une façon de reprendre le contrôle. Non Jim n’est pas là. » Hochement de tête appréciateur, il ne prend pas la peine de corriger le prénom écorché. Qu’elle reste persuadée de chercher un « Jim » s’il le fallait, si elle désirait un jour punir ses excentricités en s’attaquant à l’entourage. «M’offrir à boire pour commencer. Je sais que je n’ai rien d’une prude qui sent la rose et le romarin mais quand même. Trouve moi un verre de vin, ça fera l’affaire. » Il l’observe jeter les affaires au sol, se pincerait l’arête du nez s’il le pouvait. Jem allait sûrement lui taper une crise, trouver qu’une babiole serait mal replacée, mal réparée, pas assez dans l’orientation du soleil… Avec un sourire poli, le Shafiq s’exécute et passe derrière le bar pour fouiller dans les bouteilles entreposées, alcools rares côtoyant les pauvres boissons ordinaires. Faute de place dans son propre appartement (et de volonté, aussi), Âqen a pris le parti d’en entreposer une bonne partie chez l’avocat, certain qu’ils en feraient tout deux meilleur usage lors des cocktails que lui, seul dans son appartement, à se rouler dans sa solitude coupable. « J’ai mieux qu’un verre de vin, madame Lestrange. Pur Feu directement importé d’Irlande ou quelque chose de plus exotique ? Vin de serpent du Vietnam ? » Il étale les trois bouteilles pour lui laisser le loisir de choisir, pas du genre à imposer des choix. Le vin de sureau côtoie le whisky flamboyant et le serpent flottant dans l’éthanol, deux verres qui s’abattent sur la table. Il attend que son hôte involontaire fasse son choix et il suivra le mouvement. « A part les boissons exotiques, que me vaut votre visite ? » Plus calme maintenant qu’il est certain que le danger pour Jem est passé, Âqen s’assoit lentement de nouveau face à Bellatrix sans cesser de quitter son regard. Qu’elle constate qu’il n’a peur de rien.
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