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sujet; In This Together [ft. Kirill et Crys] |
| In this together Mars 2003 • Bran Tower, dernier étage • Crystal N. Travers & Kirill Maltchaline & Basel G. Travers L'invitation avait d'abord un peu surpris Basel. Le hibou clair aux yeux froids s'était posé sur un bord de fenêtre pour déposer une simple enveloppe d'un riche papier puis était reparti d'un large battement d'ailes. Travers n'avait pas mis longtemps à reconnaître l'écriture de son neveu même si le texte qu'il avait sous les yeux lui semblait étrange. Kirill n'était-il pas plus solitaire que cela ? Finalement, le Mangemort avait haussé les épaules et partagé l'invitation avec son épouse, qui, à sa grande tristesse de ne pas pouvoir rendre visite au fils de son frère, avait déjà une réunion ce soir-là. Mais elle avait formellement interdit à Basel de renvoyer un hibou pour demander une autre date et elle avait elle-même rédigé une lettre d'excuse, où, très certainement, elle allait l'inviter à prendre une collation un autre jour. Ils pourraient très certainement parler d'autres choses, et en Russe, entre eux. – Vous pourrez parler entre chercheurs, ainsi, avait-elle simplement conclut la discussion. Travers avait sourit à sa femme et avait déposé un baiser sur ses lèvres.
Quelques jours à peine plus tard, il avait reçu un message de leur fille, Crystal, qui était arrivé directement à l'hôpital pendant ses heures de travail. La jeune femme lui avait indiqué brièvement qu'elle avait également été invitée par le jeune Moltchaline et que s'il le désirait, il pouvait passer la prendre quelques étages en dessous. Le style concis et rapide, qui allait à l'essentiel, de sa fille l'avait fait sourire, l'imaginant en train de griffonner rapidement le mot alors qu'elle travaillait sur un projet, avant qu'elle oubliât de le prévenir.
C'était donc ce qu'il avait fait. Arrivé quelques dizaines de minutes en avance au bas de la tour de l'allée des Embrumes, il leva la tête vers la construction impressionnante. La bâtisse était imposante et massive, et sa forme circulaire n'aidait en rien. Travers se fit vaguement la remarque que meubler des pièces aux murs courbes ne devait pas être des plus évidents, mais il avait sûrement l'esprit trop carré. À son entrée, il perçut la magie des sorts défensifs qui protégeaient l'endroit et ses occupants et il se rappela du sentiment rassurant qu'il avait eu lorsque sa fille avait décidé d'habiter ici. Evidemment, le loyer était conséquent, mais cela n'était en rien un problème. Il ne pouvait s'empêcher de repenser au meurtre de son frère, pas si loin d'ici, et il savait que malgré tout, sa fille ne craignait rien entre ces murs. Basel traversa alors le hall sans un regard pour la décoration et se glissa dans l'ascenseur magique. Rapidement, il appuya sur le bouton de l'étage de sa fille et attendit que la machine se mît en marche.
Crys' apartment Peu après, il sonnait à la porte de Crystal, regardant sa montre pour voir s'il aurait le temps de faire le tour de son appartement avant de monter au dernier étage rejoindre Kirill. Après tout, il n'avait pas vraiment eu le temps de visiter sa fille depuis qu'elle avait emménagé et il se demandait comment elle vivait à présent. Mais il avait choisi d'arriver trop peu de temps avant l'heure de l'invitation pour ça. Peut-être prendrait-il un dernier vers avec elle avant de rentrer. Travers sourit au visage de sa fille lorsqu'elle ouvrit la porte et lui tendit son bras. – Prête ?
Highest floor Enfin, l'ascenseur les laissa au dernier étage avec une petite tonalité enjouée et les deux Travers allèrent jusqu'à la porte sombre de l'appartement de Kirill. S'ils étaient vêtus simplement, ils n'en étaient pas moins élégants et la simplicité n'était qu'apparente, dissimulant à peine le travail soigné d'un tailleur de première main. Après tout, un repas de famille n'empêchait pas de bien se parer, et Basel était sûr que son neveu n'y verrait qu'une marque de respect. Le Mangemort, même sans tout cet apparat tenait le jeune homme en haute estime, néanmoins, mais le montrer ne pouvait faire aucun mal. D'autant plus qu'il avait eu vent du départ du petit frère Moltchaline par Oksana et que cette dernière lui avait implicitement demandé de prendre la température de la réaction de leur neveu à ce qu'il avait sûrement vécu comme un abandon. Enfin, la porte s'ouvrit sur la haute et fine stature du Russe aux cheveux peroxyde et Basel esquissa un sourire avant de tendre sa main à son neveu.
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| ❝ In this together ❞Crystal N. Travers & Basel G. Travers & Kirill Moltchaline Plusieurs jours plus tôt, Crystal avait reçu un message. Pas un hibou, ça ne servait à rien quand l’expéditeur habitait quelques étages au-dessus du vôtre, mais une simple note volante, un peu comme dans les couloirs du Ministère de la Magie. Le papier était néanmoins d’une qualité exemplaire, si épais qu’elle n’aurait presque pas eu besoin de le plier en quatre pour en faire une cale sous un de ses meubles branlants. Pas que ce fut la destinée de la missive, mais ça aurait pu. Au départ, elle avait cru qu’un timide sorcier habitant la tour l’avait vue les rares fois où elle sortait pour ravitailler ses placards et son laboratoire, et qu’il voulait l’inviter à boire un verre. Sait-on jamais. C’était déjà arrivé plusieurs fois à Poudlard, qu’on lui propose une bièraubeurre ou bien du whisky pur feu lors des escapades à Pré-au-Lard, ou au détour d’un couloir sombre, et ça ne l’aurait qu’à moitié étonnée si ça arrivait encore. Bien qu’elle prenait moins soin de son apparence, il fallait bien l’avouer. Maintenant qu’elle n’était plus encadrée par les horaires du château, Crystal se laissait un peu aller, passant des jours et des nuits à travailler, oubliant souvent de dormir, manger et de se laver. Elle était plus souvent en piteux état que la parfaite héritière de la famille Travers que sa mère voulait qu’elle soit. Mais non, quand elle déplia le papier épais, Crystal découvrit l’écriture presque parfaite et soignée de son cousin qui habitait un peu plus haut. Il l’invitait à diner, ainsi que le reste de la famille. Elle avait haussé un sourcil, découvrant les lignes. Kirill était presque aussi ermite qu’elle. Peut-être faisait-il plus attention quand il avait à sortir, même en dehors des soirées de l’élite. Toujours était-il qu’elle ne s’était pas attendue à ce genre d’invitation de sa part. Mais après tout, peut-être voulait-il l’accueillir dignement dans la tour maintenant qu’elle devait s’y être installée correctement. Elle avait haussé les épaules, retourné la missive pour gribouiller une réponse positive et la renvoyer à son expéditeur d’un coup de baguette ; et s’était remise à ses décoctions.
Quelques jours plus tard, prise soudainement d’une idée, elle avait envoyé un hibou jusqu’à Ste Mangouste pour proposer à son père de passer la prendre à son étage quand il arriverait à la Bran Tower. Heureusement qu’il savait décrypter ses pattes de mouche depuis le temps, reconnaître les lettres au travers les tâches diverses qui imprégnaient le papier et qui auraient peut-être rendu le volatile malade si le trajet avait été trop long, sinon il aurait eu du mal à savoir ce que sa fille voulait dire. Crystal savait très bien, dans ces instants de lucidité, qu’elle se laissait trop aller… mais elle aimait tellement ce qu’elle faisait que la superficialité n’avait plus sa place dans son esprit. La date fatidique étant arrivée, la jeune sorcière s’était récurée comme il le fallait, restant longtemps sous la douche pour se débarrasser des tâches et autres substances qui avaient pu atterrir sur sa peau alors qu’elle faisait ses mélanges, et surtout nettoyer ses cheveux qui prenaient toujours très cher avec cette vilaine manie qu’elle avait de les mâchouiller sans cesse. Heureusement, les cosmétiques qu’elle concevait lui permettaient d’être aussi resplendissante que sa mère le voulait, sans trop d’efforts. Elle enfila une des robes qu’elle avait amenées depuis la maison, tirant un peu pour la faire descendre plus bas sur ses cuisses. Comment pouvait-elle prendre du poids alors qu’elle oubliait souvent de manger ?! Dans un soupir, elle se dit qu’elle devrait arrêter la nourriture à emporter et prendre le temps de cuisiner. Elle adorait faire à manger pourtant. D’un mouvement habile, elle noua ses cheveux blonds en une tresse africaine, se maquilla légèrement, ourlant surtout son regard et se contentant d’une couleur pastelle sur ses lèvres pour ne pas avoir l’air d’un pot de peinture. Elle glissa ses pieds dans une paire d’escarpins quand la sonnette retentit. Elle l’avait enfin faite installée quelques jours plus tôt. Se dandinant pour faire entrer son pied droit dans la chaussure, elle fit quelques petits bonds pour aller ouvrir la porte. Derrière se trouvait évidemment son père. – Prête ? – Toujours. – Elle lui adressa un sourire. Ils savaient bien tous les deux que ce n’était pas le cas. Elle planta un baiser sur sa joue et glissa sa main sur le bras qu’il lui tendait.
L’ascenseur les mena jusqu’au dernier étage. Etonnamment, Crystal se surprit à avoir hâte de contempler la vue que son cousin avait sur la ville, à une telle hauteur. Elle sortit presque en trombe de l’appareil et de sa musique agaçante pour trouver la porte de Kirill. Alors qu’ils attendaient que son cousin ouvre la porte, Crystal fronça les sourcils et se tourna vers son père. – Maman n’a pas pu venir ? – Certes elles étaient un peu en froid depuis le fiasco des fiançailles de Crystal, mais ça n’empêchait pas la jeune femme de s’interroger. Mais la porte s’ouvrit avant que son père ne puisse répondre et elle sourit à son cousin. Elle repoussa la main de son père d’un coup de hanche pour attirer Kirill dans une étreinte brève et de lui déposer un baiser sur la joue. – Merci pour l’invitation ! Comment vas-tu ? – |
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Il avait tout préparé dans les règles de l'art, soignant la décoration de la table et faisant voler grâce à la magie quelques chandelles qui ne manqueraient pas de donner à la pièce l'ambiance chaleureuse et distinguée qui caractérisait toujours les réceptions de la famille quand elles uniquement composées des leurs.
Désormais Kirill, attends, le regard fixé au dehors, contemplant depuis le dernier étage Londres qui s'étale sous lui dans un tapis de lueurs et de bruit. Il semble princier, ainsi dressé, vêtu d'un costume noir et d'une cravate argentée, ses cheveux soigneusement peignés selon une mode presque désuète qui ne semble aller qu'à lui, lissés en arrière comme cela se pratiquait dans les années 30. Il est légèrement nerveux, se demandant pour le énième fois s'il n'a pas commis une erreur en invitant sa famille. Ils le savent tous solitaire et il l'est, par Raspoutine. Mais depuis quelques jours et malgré sa rencontre avec Dorian Selwyn dans les bureaux du ministère -rencontre plus que bénie-, Kirill ne pousse plus la porte de son appartement sans ressortir une morsure acide au creux de son ventre. La chambre d'amis est vide depuis que Sergueï l'a laissée ainsi. Kirill n'a pas touché aux rares effets que son frère a laissé derrière lui dans sa précipitation de rejoindre le pays, pays interdit à Kirill ad mortem mais qu'importe, puisque la Rodina appelle. Et peu importe qu'il n'y ait eu ni adieux, ni étreinte fraternelle, qu'il n'y ait eu nuls mots sinon ceux griffonnés sur une carte.
"Puissent nos chemins se recroiser un jour"
Kirill ferme les yeux, sert la machoire. L'amertume lui ronge l'esprit et le pire peut-être est cette envie de lui répondre même par courrier, à ce frère si prompt à faire des promesses qu'il ne tient pas. L'envie de lui répondre dans leur langue maternelle, de lui remettre les pendules à l'heure. A l'exception que Kirill peine désormais à trouver ses mots en russe. Manque de pratique. Manque d'amis russophones. Il perd sa langue, il perd ses racines et sa famille s'éloigne. Son père, sa mère, son frère...la meute des fauves russes se disperse et il a fallu toute l'humilité de Kirill pour s'avouer la vérité: il a besoin de retrouver des marques, de sentir derrière lui l'ombre protectrice de l'arbre dynastique, la présence bienveillante des siens. Il est resté des heures devant sa carte, se demandant si Basel, Irina et Crystal répondraient favorablement ou s'ils déclineraient devant cette proposition incongrue. Il devrait être ravi que ce soir soit le grand soir, mais il est nerveux. Et lorsque la sonnette de la porte retentit, ses yeux bougent pourtant à peine. Il se dirige vers l'entrée et l'ouvre, constatant immédiatement le sourire ravi de sa cousine. Celui de son oncle est calme comme à son habitude, Basel ne se départit de son légendaire flegme brittanique que dans les cas de détresse profonde quant à Crystal...il est presque étonnant qu'elle ne soit pas venue avec une blouse de petit chimiste et des tâches de suie sur la frimousse. Kirill se souvient que c'est ainsi qu'il l'a vue la dernière fois, il y a bien des années, alors qu'il effectuait un voyage de vacances aux côtés de sa famille en Angleterre. Il était un adolescent et elle une enfant, qui jouait déjà avec le feu. Elle était devenue une sublime jeune femme et son oncle, un homme dont les temps grisonnantes trahissaient son âge mais dont les yeux et les traits restaient ceux d'une jeunesse d'esprit indescriptible.
A peine a-t-il le temps de saisir la main de son oncle pour une poignée de main que c'est Crystal qui pousse le dit paternel sans la moindre gêne, avant d'étreindre Kirill avec chaleur et de lui claquer un baiser sonore sur la joue. Pas de doute : elle est bien la même. Et si elle n'a pas encore fait exploser quelque chose ça ne tardera pas. Kirill sourit légèrement à cette pensée : il se moque pas mal de son mobilier, elle peut y aller.
Il les considère un instant tous les deux puis s'écarte doucement pour les laisser entrer dans l'appartement.
-Ce n'est rrrien, dit-il doucement à Crystal, j'aurrrais sans nul doute vous inviter plus tôt mais tu connais ma grrrande maîtrrrise des rrrrelations sociales...
Il les suit et leur présente le salon, décoré de tons boisés clairs, des fourrures tapissant le sol et un canapé crème collé au mur offrant une vue imprenable sur la ville en contrebas. Il y a peu de décoration, majoritairement des photos de famille diverses, quelques objets traditionnels russes tels que des matriochkas peintes de bleu et de blanc, ou une balalaïka. Il invite son oncle et sa cousine à s'asseoir alors qu'une carafe de whiskey pur-feu vole vers eux, accompagnée de trois verres.
-Merrrci à vous d'êtrrre venus. Irrrina n'a pas pu se libérrer, j'ai crru comprrrendrre que c'est une femme occupée. Nous sommes visiblement tous des parrrtisans du trrravail acharrrné.
Son regard se fait plus tendre que celui qu'il montre au monde et demande:
-Comment allez-vous tous les deux?
La question est sérieuse, le ton entendu. Il connaît trop bien les aspects mensongers que les anglais aiment montrer au monde. Il sait combien Basel peine à se remettre de la mort de Roman, il sait combien Crystal travaille dur pour se montrer "digne" d'une marque qui sera pour elle une malédiction plus qu'un privilège dans ce monde d'alliances changeantes.
- Spoiler:
désolée pour le temps de réponse je suis une misérable
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