‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4349
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.
Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
andromeda tonks & teddy lupin
Some people get lost for so long they forget what it was like to be themselves.
Rolf ne sait pas exactement où il se trouve, ou pourquoi. Il passe entre conscience et inconscience, inconscience et conscience comme on s'endort: un moment il est ici et l'instant suivant, il est là et il ignore pourquoi. Il avance. Il n'abandonne pas: il avance, il continue d'avancer, il ne faiblit pas mais le coeur n'y est pas, le coeur n'y est plus. Son plan était simple, à l'origine: retourner en France. Oh, ça semble si innocemment naïf dit ainsi, comme ça... il voulait retourner en France, puis rejoindre l'Allemagne et essayer de retrouver la trace de la famille de sa mère — peut-être auraient-ils pu le garder en sécurité? C'était un plan simple, qui coulait de source. Il avait failli mourir à Douvres, et n'avait dû sa survie qu'à son manque flagrant d'intelligence. Aurait-il été malin qu'il se serait glissé sur le premier ferry moldu partant pour Calais sous une cape d'invisibilité et sous Polynectar; aurait-il été intelligent qu'il aurait fait n'importe quoi pour ne pas se faire remarquer. Mais à la place, il s'était dit que les meilleurs déguisements étaient cachés au nez et à la barbe de tous; alors il avait simplement porté postiches et perruques, revêtu ses plus beaux habits moldus et avait pris son ticket comme tout le monde. Les Rafleurs déployés à Douvres avaient longtemps hésité avant de l'arrêter et encore aujourd'hui, Rolf ignorait comment ils avaient fait pour révéler sa nature magique; des sorts avaient été échangés, une bref course-poursuite avait suivi et au final, Rolf s'en était sorti avec une blessure immonde qui laisserait certainement une cicatrice bien moche à voir le long de sa jambe mais au moins, il était entier et en vie.
Ça faisait quelques mois. Tommy et Kashmira lui avaient sauvé la vie sans le savoir. Ils avaient partagé des ressources, une tente, des rires aussi. Mais tout allait et venait; Mira et Boom aimaient mieux faire les zoufs et s'emmerder avec les autres sorciers alors que Rolf préférait la solitude. Ils se retrouvaient parfois, passaient quelques jours ensemble, s'assuraient que chacun allait bien, et leurs chemins se séparaient à nouveau. Ces derniers mois n'avaient été ponctués que de ça: Boom et Mira, des Rafleurs, des blessures; conscience, inconscience, conscience, inconscience. Il visitait les sites historiques qu'il s'était promis de voir avant de mourir, comme pour tromper l'ennui; il volait pour survivre, un peu lâchement; restait parfois quelques nuits dans des bed and breakfast miteux mais jamais trop longtemps, de peur de se faire avoir dans son sommeil. Il vivait dans la peur. La peur de quoi? La peur de se faire avoir, la peur de mourir. La peur de ne pas être assez fort, pas assez suffisant pour survivre. Ils avaient fait de lui un animal traqué, une proie. Conscience, inconscience. Rolf avait complètement oublié qui il avait été; ou du moins, c'était l'impression qu'il en avait. Il était juste perdu, complètement perdu. Il se rend compte qu'il se trouve au Pays de Galles quand le vendeur de glaces lui répond avec un accent à couper au couteau. “ Pardon? ” balbutie Scamander, mal à l'aise. Le vendeur répète, agacé, la somme dûe; Rolf lui donne quelques livres et se détourne avec sa glace. Pourquoi a-t-il acheté une glace? Conscience, inconscience. Il a l'impression de s'éveiller d'un mauvais rêve et cligne plusieurs fois des yeux comme pour se reconcentrer, laissant son regard embrasser la scène devant lui. Il est sur la jetée près d'une plage venteuse. Le vendeur de glaces est bien le seul commerçant ayant encore la foi de vendre quoique ce soit dans ce frisquet mois d'avril; pourtant, Rolf peut voir une demi-douzaine de silhouettes, pieds nus, en train de dévorer leurs sorbets en marchant près de l'eau. Ça a dû lui sembler une bonne idée quelques secondes plus tôt mais en cet instant précis, ses boules chocolat et noix de coco le dégoûtent plus qu'autre chose.
Il s'apprête à se détourner sans demander son reste mais quelque chose l'interpelle. Un coup du destin, peut-être. Une intuition, ou simplement le hasard. Toujours est-il qu'au moment de faire un pas pour s'éloigner, son oreille se tend et il entend le vendeur dire: “ il manque une livre cinquante, p'tit gars. J'peux te proposer une seule boule mais s't'en veux une seconde, va f'lloir aller d'mander un peu plus d'argent d'poche à ta maman. Désolé, p'tit gars. ” Le gamin a l'air d'avoir le coeur brisé. “ Oh, ” lâche-t-il platement, tous ses traits s'affaissant et avant même de réfléchir, Rolf lui donne une pièce de deux livres. “ Tiens, ” dit-il. Le gamin le regarde avec un air à la fois méfiant et puis très vite, très reconnaissant quand il voit que Rolf, trop gêné, fait déjà un mouvement pour s'esquiver sans un mot à dire de plus — Randolf le donneur de glaces mystérieux. “ Merci, monsieur! — Euh, ouais ” est tout ce que Rolf trouve à répondre, se passant une main dans les cheveux d'un air gêné avant de se détourner avec sa glace. “ Teddy! Teddy, qu'est-ce que tu- - ” Rolf n'entend pas le reste de la phrase. Ça lui fait comme une décharge électrique dans le corps entier: il a l'impression d'avoir été foudroyé sur place. Inconscience cottoneuse puis conscience aïgue; il tourne les talons aussi vite qu'il s'est détourné pour refaire face au vendeur de glaces. Celui-ci s'affaire à servir le gamin, tout en jetant des coups d'oeil curieux à Rolf. Le gamin — quel âge a-t-il? quatre, cinq ans? — le regarde faire avec des grands yeux, en répondant quelque chose à sa mère. Sa mère. Celle-ci est derrière lui, et observe Rolf avec un air méfiant, un froncement de sourcils incompréhensif. Mais cette voix- ça ne peut- ce n'est pas possible. C'est même complètement impossible. Et pourtant, d'un mouvement de menton, elle dégage de son visage les mèches brunes qui masquent son visage et il la reconnait aussitôt, ces traits qu'il connait mieux que ceux de ses parents, ce visage qu'il pourrait dessiner les yeux fermés. Andromeda. Le choc est tel qu'il ne peut même pas parler. On dirait que tout l'air du monde a disparu, que toute la douleur a reflué, que rien n'est réellement important. Et Rolf ne sait pas vraiment d'où vient cette soudaine émotion, quand est-ce qu'elle s'est nichée dans son coeur et pourquoi elle a ainsi pris son temps pour exploser. Tout ce qu'il sait c'est qu'il s'approche — trébuche même un peu sur ses pieds —, laisse sans même y penser son cornet de glaces tomber parterre et balbutie un “ Andromeda, ” comme une prière, comme un supplice, comme une demande royale. “ Andromeda, ” répète-t-il en manquant presque de s'affaler sur elle une fois qu'il est tout proche; et sans même réfléchir, il fait la seule chose qui lui vient à l'esprit: il la prend dans ses bras dans une étreinte d'ours et la serre contre lui, presque désespéré, de la même manière qu'on étreint un fantôme du passé qu'on a peur de voir s'éteindre et s'envoler.
Dernière édition par Rolf Scamander le Jeu 25 Aoû 2016 - 1:50, édité 1 fois
Une belle journée du mois d’avril dans cette petite ville côtière. Comme tous les jours la journée avait commencé par quelques cours pour Teddy car je ne pouvais pas le mettre à l’école comme nous changions de villes souvent et que je ne voulais pas qu’il prenne du retard. Teddy n’était jamais motivé par ses petits cours mais il avait compris que, plus il y mettait de la bonne volonté, plus cela passait vite. Surtout que je n’étais pas horrible c’était surtout des petits jeux de logiques ou des activités ludiques. Après tout il n’avait que 5 ans ! Et la récompense c’était une bonne glace sur la plage après un peu de repos en début d’après midi. Il ne faisait plus la sieste mais on aimait bien se garder une petite heure de pause tous les deux. Je brodais et lui faisais un puzzle ou un coloriage. Après c’était plage & glace. S’il ne faisait pas encore très chaud le soleil était apparu et il n’en fallait pas plus pour motiver un petit garçon à aller faire des châteaux de sable pendant des heures. Ou bien essayer de pêcher des poissons imaginaires. Il adorait les livres sur les animaux fantastiques et j’avais réussi à m’en procurer discrètement pour qu’il ne soit pas totalement coupé de son monde.
Mon jean remonté jusqu’en haut de mes mollets, mon chemisier flottant dans le vent car il n’y avait jamais de répit venteux sur cette côte, je me servais de ma main droite en visière pour garder un œil sur Teddy qui courrait dans les vagues, se mouillant le short comme souvent. Je secouais la tête en rigolant, pas la peine de lui dire, il s’en moquait de toute façon. Il courrait après les vagues et repartait rapidement en sens inverse dès qu’elles revenaient. ▪▪▪ Hey Mamida tu as vu je l’ai évité celle… ▪▪▪ PLOUF ▪▪▪ Oops… ▪▪▪ Et oui oops… La tête basse il revint vers moi complètement trempé et je prenais dans mon sac la serviette que j’avais prévu. ▪▪▪ Allez viens, on va se poser et tu pourras te changer ▪▪▪ Une glace d’abord ! ▪▪▪ Pardon ? ▪▪▪ Euh… Je me change et après : est ce que j’peux avoir une glace s’il te plait ma Mamida d’amour que j’aime plus fort que tout ▪▪▪ Je me mis à rire de bon cœur, un rire que je n’avais plus que grâce à mon petit fils et me baisser pour l’aider à se changer et se mettre au sec. Quelques minutes plus tard tout était de nouveau dans mon sac après un sort lancé discrètement pour sécher ses affaires. Je me demandais comment les moldus pouvaient faire sans magie parfois car c’était bien pratique ! ▪▪▪ Allez on va chercher ta glace. ▪▪▪ Je le fais tout seul ! ▪▪▪ Prends assez de sous alors. ▪▪▪ Mais oui Mamida je sais !!! ▪▪▪ fit il en soupirant avant de partir rapidement vers le marchand.
J’allais m’installer les pieds dans le sable quand je me rendis compte qu’il n’avait pas pris toutes les pièces qui étaient dans ma poche. Il n’aurait jamais assez ! Je me dirigeais donc vers le marchand et vit un jeune homme lui donner une pièce. ▪▪▪ Teddy! Teddy, qu'est-ce que tu as fait ? Tu es encore allé trop vite et tu as oublié la moitié des sous ! J’espère que tu as dit merci au monsieur ! ▪▪▪ Mais oui Mamida ! ▪▪▪ Je n’aimais pas qu’un étranger s’approche de mon petit fils. Depuis la mort de ma fille et mon gendre et ma fuite avec Teddy je m’inquiétais constamment pour lui. J’étais inquiète de la moindre personne pouvant s’approcher de lui, inquiète que ce soit un sorcier qui puisse nous lier à ma famille et ma chère sœur. Teddy ne pouvait pas être reconnu, il était bébé quand j’avais fui mais on pouvait s’en prendre à lui si on me reconnait moi. Je me retournais donc, un peu suspicieuse envers ce jeune homme avant de rater un battement de cœur. Est-ce… possible ? Lui ? Non ça ne pouvait pas être lui il n’était pas aussi âgé mais cette ressemblance… Je connaissais ce visage, il venait de mon passé et d’un passé que j’avais laissé derrière moi depuis cinq longues années… Cinq… Et pourtant… Son regard en disait long et clairement il me reconnaissait aussi mais… Pourquoi était-il ici ? Je n’avais plus eu de nouvelles de lui avant même la disparition de mon enfant. J’avais essayé de savoir ce qui se passait mais son grand père avait fait barrage et j’avais eu peur qu’il ne soit malade ou pire… Mourant…
Il fit quelques pas vers moi et je ne le quittais pas des yeux. Oui c’était lui, c’était sur ! Ca ne pouvait être que lui. Et pourtant il était marqué, il avait changé… Mais cette guerre avait fait tellement de dégâts… Trop même… ▪▪▪ Andromeda ▪▪▪ Je secouais la tête comme pour dire oui sans trop savoir quoi dire de plus et quand il me prit dans les bras je restais quelques secondes immobiles. Cela faisait 5 ans qu’aucun adulte ne m’avait pris dans les bras, aucun ami, aucun proche. Si une ou deux fois Harry mais c’était tout aussi je n’avais plus l’habitude de ce genre d’étreinte et pourtant cela me revint naturellement et je le serrais contre moi, passant ma main dans ses cheveux comme je le faisais quand il était plus petit et qu’il avait besoin de réconfort. Je le repoussais quelques instants pour le regarder comme si je voyais un fantôme. ▪▪▪ Rolf, est ce bien toi ? ▪▪▪ C’était bête de dire ça… C’était une évidence mais j’avais besoin de le dire pour être sûre que ce n’était pas juste mon esprit qui me jouait des tours. ▪▪▪ Mais que fais tu ici ?! Qu’est ce qui t’est arri… Attends. Oublies toutes ces questions, on va aller se poser tranquillement pour discuter. ▪▪▪ J’avais failli oublier quelques instants que nous n’étions pas seuls au monde aussi je pris la main de mon petit fils qui regardait Rolf avec une curiosité évidente -C’était bien la première fois qu’il me voyait serrer quelqu’un dans mes bras comme ça- et les entraînais dans un coin tranquille. Je posais la serviette de Teddy par terre et m’installais en tailleur dessus, Teddy entre mes jambes, ne quittant pas Rolf du regard. ▪▪▪ Je suis tellement heureuse de te revoir tu sais… ▪▪▪ Je vis le regard courroucé de mon petit fils et enchaînais rapidement. ▪▪▪ Oh ! Teddy je te présente Rolf, un ami très cher à ta maman et mon filleul. Et Rolf je te présente Teddy ▪▪▪ Je vis le regard « WTF !!! » de mon ami et rajoutais en rigolant. ▪▪▪ Oh non non ! Teddy est le fils de Dora et Remus, mon petit fils. ▪▪▪
Dernière édition par Andromeda Tonks le Mer 25 Mai 2016 - 10:40, édité 2 fois
‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4349
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.
Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
andromeda tonks & teddy lupin
Some people get lost for so long they forget what it was like to be themselves.
Cela faisait bien longtemps que Rolf n'avait pas vécu une étreinte si forte, si intense. À dire vrai, il n'y avait qu'auprès d'Andromeda qu'il pouvait espérer tel contact humain: son grand-père avait toujours été distant, clairement pas du genre à faire des embrassades et sa grand-mère, les rares fois où un élan de tendresse la prenait, ne s'était jamais réellement permise d'approcher son petit-fils de trop. Ce n'était un secret pour personne que Rolf avait une relation étrange avec le contact humain. Soudainement, peau contre peau — et même à travers des couches de vêtements —, les émotions d'autrui devenaient plus intenses, plus dévastatrices aussi. Avec le temps, Rolf avait appris à ériger des murs, à enfermer des émotions et des sensations. Mais quand il était plus jeune, c'était tout à fait insupportable: il repoussait tout le monde, dès qu'il le pouvait. Ça avait toujours été différent avec Andromeda — Meda. Pour être honnête, tout avait toujours été différent avec Andromeda. Après quelques instants terribles d'immobilité (tentativement, Rolf essaya d'ouvrir son esprit à ses émotions; elle était réticente mais surtout surprise, stupéfaite plutôt et prise de court. Ses émotions étaient teintées de méfiance, aussi, un goût âcre et amer qui laissait des traces malgré tout), elle finit par fermer lentement ses bras autour de lui, passant une main dans ses cheveux, la serrant un peu contre elle et Rolf eut presque l'impression d'être un gamin de nouveau. Il la regarde d'un air complètement perdu quand elle l'éloigne un peu, le dévisageant avec surprise. Et Rolf sait. Que voit-elle? Que lit-elle sur son visage? Rolf n'est pas stupide. Il sait qu'il a changé. Quand se sont-ils vus pour la dernière fois? Il ne parvient même pas à s'en souvenir: trop longtemps, ça doit forcément vouloir dire trop longtemps. Il a pris un coup de vieux, il a une barbe mal taillée en vrac et les cheveux un peu trop longs. Mais malgré la surprise, la stupéfaction et l'incompréhension, Rolf surtout de la tendresse dans le coeur d'Andromeda et il se détend légèrement. “ Rolf, est ce bien toi ? Mais tout ce qu'il peut articuler, c'est: — Andromeda... ” Et à moins le connaître, on pourrait presque penser qu'il est près à pleurer, tant sa gorgée est nouée et sa voix blanche.
Mais Rolf n'est pas du genre à pleurer. “ Mais que fais tu ici ?! Qu’est ce qui t’est arri… Attends. Oublies toutes ces questions, on va aller se poser tranquillement pour discuter. ” Ils se détachent, elle prend la main de l'enfant — curiosité dans le coeur du gamin, méfiance aussi — et Rolf la suit sans mot dire, très perturbé, clignant des yeux et se pinçant discrètement le coude comme pour se sortir d'un mauvais rêve. Mais c'est la réalité. Ils font quelques pas dans le sable, jusqu'à s'isoler un peu du reste du monde. Meda s'assied sur une serviette et Rolf prend place en face d'elle sur le sable, se défaisant de son lourd sac à dos et retirant son pull. Il a soudainement très chaud. Et très peur qu'elle soit une Rafleur déguisée ou quelque chose comme ça. Il remarque que le gamin le fixe en léchant sa glace, et essaie maladroitement de l'ignorer. “ Je suis tellement heureuse de te revoir tu sais… ” Rolf hoche lentement la tête, incapable de dire quoique ce soit. “ Oh ! Teddy je te présente Rolf, un ami très cher à ta maman et mon filleul. Et Rolf je te présente Teddy. ” Rolf baisse les yeux vers Teddy. Puis les remonte vers Andromeda — et son trouble doit se lire sur son visage parce que aussitôt, elle éclate d'un petit rire en précisant: “ Oh non non ! Teddy est le fils de Dora et Remus, mon petit fils. ” Ça fait beaucoup d'informations d'un coup. Les yeux de Rolf font l'aller-retour entre le gamin et sa marraine, sa marraine et le gamin. “ Salut, Teddy, ” lâche-t-il finalement du bout des lèvres. “ Bonjour... Rolf. ” Rolf n'est pas vraiment habitué aux enfants. À part les gamins braillards qui se trouvent à chaque baptême et que les parents se sentent obligés de présenter, encore et toujours, à chaque soirée mondaine, il n'a eu que des contacts très distants avec les humains nettement plus jeunes que lui. Il adresse un sourire qu'il espère pas trop effrayant ou bizarre à Teddy et regrette de ne pas s'être rasé. Puis il plante à nouveau ses yeux dans ceux d'Andromeda. Il aimerait dire que c'est simple. Qu'on finit par s'y habituer. Mais il sait que Dora est morte, et s'en souvenir lui fait toujours aussi mal qu'au premier jour.
Il se souvient de sa grand-mère lui disant qu'elle et Remus étaient morts, morts, morts, morts main dans la main à Poudlard, du mauvais côté. Morts, morts, morts. Il avait demandé: et Meda? Sa grand-mère avait grincé des dents. Elle ne savait pas. Andromeda avait dû faire profil bas avec son mari en attendant que les choses se calment. Personne ne voulait d'une traître comme Nymphadora dans la famille. Rolf n'avait pas eu de nouvelles depuis. “ Je pensais que tu étais morte, dit-il sans détour, après un regard hésitant en direction de Teddy. Je pensais- - ” Il se tait. Il balaie les alentours du regard, anxieux. Il a parfois l'impression qu'il a été maudit et que partout où il y aille, les Rafleurs le suivront et le trouveront. Et il ne veut pas ça pour Meda, il ne veut pas ça pour Teddy, le fils de Dora. (Coup au coeur. Il grimace.) “ Je suis allé une fois chez toi mais il n'y avait- il n'y avait personne. Tout était... détruit. Comme si- comme si une tornade était- - ” Le mot s'impose à lui aussi simplement que ça: Bellatrix Lestrange, la soeur de sa marraine. Celle-ci n'a jamais été encline à parler réellement de sa famille — ce qui était plus que justifié et facile à comprendre — mais Rolf connait les Black de réputation, au moins. Il grimace à nouveau. “ Je croyais que tu étais morte, ” gémit-il presque, repensant au chagrin et deuil expéditifs par lesquels il est passé, repensant aux larmes d'incompréhension et d'impuissance et de peur et de tristesse. Ses yeux — humides — retombent sur Teddy, et oui, il ressemble affreusement à sa mère, et aussi un peu à son père. Pourquoi ne s'en est-il pas rendu compte dès le départ? “ Tu ressembles beaucoup à tes parents, ” lâche-t-il au gamin, presque amer.
Assis sur le sable je ne pouvais quitter Rolf des yeux. Rolf… Je me souvenais de sa naissance deux ans après ma propre fille. J’étais déjà très amie avec ses parents, sa mère étant un mentor pour moi, et c’est tout naturellement que je m’étais occupée de ce petit garçon quand sa mère en avait eu besoin. Et cela pouvait peut être paraitre étrange mais c’était tout aussi naturellement qu’on m’avait demandé de devenir sa marraine. Rolf était attaché à moi et Dana ne semblait pas vouloir que ce soit la famille qui prenne ce rôle aussi j’avais accepté avec plaisir. J’avais adoré cet enfant dès que je l’avais vu, il était comme un neveu pour moi et le fait que le grand père nous sépare quand son empathie s’était révélée m’avait beaucoup attristé. J’avais quand même réussi à le voir en rusant. Il était devenu ami avec ma fille dès son arrivée à Poudlard mais faut dire qu’ils avaient très souvent joué ensemble quand ils étaient petits. Pour Dora c’était comme son petit frère et même s’il était entré chez le serpentard ma fille se moquait bien de ce qu’on pourrait dire. Elle l’avait alors pris sous son aile et il profitait d’aller voir des « copains » pour venir squatter la maison. Et puis il y avait eu l’engagement de ma fille, la bataille de Poudlard et j’avais eu bien d’autre chose à penser. J’avais toujours espéré qu’il soit en vie et je savais très bien que ses grands parents seraient du côté du magister mais j’espérais qu’il soit en sécurité, d’un côté ou de l’autre.
Et voici qu’il se retrouvait face à moi de nouveau, des années plus tard. Il était marqué, il avait certainement changé mais il me le dirait s’il en avait envie et, passés l’étonnement, la surprise et la suspicion, je n’étais de nouveau que douceur et amour envers lui. Comme je l’avais toujours été car jamais il ne m’était venu à l’idée que ça pouvait être une ruse. Et pourtant cela faisait 5 ans que je rusais pour échapper à ma sœur et aux rafleurs. Comme quoi il n’était pas si difficile de m’avoir mais je connaissais trop Rolf, ça ne pouvait pas être une autre personne, ça ne pouvait pas…. Teddy sur mes genoux en train de manger sa glace j’expliquais à Rolf qui il était. J’étais bien trop vieille pour avoir un fils de 5 ans. Ce petit bonhomme était juste la seule personne qui me restait : la prunelle de mes yeux, le dernier bout de mon cœur. Sans lui je ne serais plus rien. ▪▪▪ Salut, Teddy ▪▪▪ Bonjour Rolf ! ▪▪▪ J’allais encourager Rolf a me parler quand Teddy enchaina. ▪▪▪ Je me souviens que Mamida m’a parlé de toi ! Hein Mamida ?! ▪▪▪ J’hochais la tête en regardant mon petit fils. ▪▪▪ Tu connaissais mon papa et ma maman alors ? Tu me raconteras des histoires avec eux dis ? Comme Mamida elle fait car tu sais je les ai pas connu moi et… ▪▪▪ Teddy mon ange… Tu veux bien finir ta glace et commencer ton château de sable ? Je te rejoins mais Rolf et moi on doit discuter. Ne t’inquiètes pas on te racontera toutes les bêtises qu’ils ont fait a Poudlard ensuite. ▪▪▪ Chouette ! ▪▪▪ Teddy me fit un petit bisou et s’éloigna très légèrement en croquant dans son cornet et en commençant a faire un trou dans le sable avec ses pieds.
▪▪▪ Je pensais que tu étais morte. ▪▪▪ Je me rendis compte qu’en effet il ne pouvait rien savoir mais je n’avais pensé qu’à la protection de mon petit fils et de mon mari quand ma sœur avait tué ma fille car je savais qu’elle viendra pour Teddy ensuite. Il n’y aurait eu que moi je l’aurais affronté mais là il y avait un bébé et je ne comptais pas la laisser le prendre et le tuer. ▪▪▪ Je suis allé une fois chez toi mais il n'y avait- il n'y avait personne. Tout était... détruit. Comme si- comme si une tornade était- ▪▪▪ Quand… Quand Bellatrix a tué ma fille et que mon gendre est tombé aussi, Harry et June sont venus m’annoncer leurs morts et le fait que ma sœur se dirigeait vers notre maison. J’ai pris alors mon petit fils et nous sommes partis avec Ted le plus vite possible… ▪▪▪ Je n’avais eu le temps de rien prendre. On avait transplané avec Ted plusieurs fois avant de nous perdre parmi les moldus et de commencer notre fuite à travers le pays. ▪▪▪ Je croyais que tu étais morte ▪▪▪ Je lui pris les mains en lui souriant avec douceur. Non je n’étais pas morte. Je n’étais plus que l’ombre de moi même mais j’étais toujours en vie et je comptais bien le rester. Je voyais son air paniqué en regardant autour de lui. ▪▪▪ Les rafleurs sont déjà passés plusieurs fois ici, ils n’ont pas d’intérêt de revenir, ne t’inquiètes pas. Et s’ils arrivent j’ai moyen de le savoir très rapidement. Détends toi… ▪▪▪ Je sais : c’était plus facile à dire qu’a faire mais il fallait vraiment qu’il se détende. Je serrais ses mains toujours, n’ayant jamais eut peur de le toucher ou de le serrer dans mes bras. J’étais toujours la même avec juste une solitude palpable mais cela faisait 5 ans que j’étais seule avec mon petit fils désormais.
Teddy vint chercher un peu d’eau dans mon sac. ▪▪▪ Tu ressembles beaucoup à tes parents. ▪▪▪ Mamida me le dit souvent. ▪▪▪ répondit il avec un sourire et clairement beaucoup de bonheur qu’on lui dise. Il commença son château de sable en allant remplir son seau d’eau tandis que nous restions là, main dans la main. ▪▪▪ Teddy est né deux mois avant la bataille. Il n’a donc aucun souvenir de Dora ou de Remus donc j’essaie de les faire suivre a travers les miens. C’est dur de penser à eux sans tristesse mais c’est tellement doux aussi de se souvenir des bons moments. ▪▪▪ Mieux valait se souvenir des siens ainsi : se souvenir des bons moments et non pas de leur mort et du fait que je n’avais même pas pu leur donner une sépulture décente. Je soupirais doucement avant de reporter mon regard sur Rolf. ▪▪▪ Je gardais espoir mais j’avais peur que tu sois mort aussi. Ton grand père m’a empêché de te voir quand tu es rentré à St Mangouste et ensuite… Ensuite j’ai du fuir. 5 ans maintenant que nous changeons de villes tous les 3 voir 4 mois. ▪▪▪ Heureusement que mon petit fils était un petit garçon adorable mais, parfois, j’avais l’impression d’avoir détruit son innocence à lui faire parcourir le pays ainsi. ▪▪▪ Que t’est il arrivé ? Tu es en fuite n’est ce pas ? ▪▪▪
Dernière édition par Andromeda Tonks le Mer 25 Mai 2016 - 10:40, édité 1 fois
‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4349
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.
Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
andromeda tonks & teddy lupin
Some people get lost for so long they forget what it was like to be themselves.
“ Je me souviens que Mamida m’a parlé de toi ! Hein Mamida ?! ” Rolf ne peut pas s'empêcher de sourire. Il n'a jamais réellement fréquenté un gamin de son âge, et encore moins parlé. Par défaut, il a toujours pensé que les gamins de cinq (quatre?) ans étaient chiants, demandeurs, bruyants et sales. Mais ce qu'il a sous les yeux... le fils de Dora. Le fils de Dora et de Remus. Le petit-fils d'Andromeda. C'était tout à fait inattendu, tout à fait surprenant et franchement déconcertant; mais après tout, pourquoi pas? “ Tu connaissais mon papa et ma maman alors ? Tu me raconteras des histoires avec eux dis ? Comme Mamida elle fait car tu sais je les ai pas connu moi et… ” Il est interrompu par Meda, qui l'invite gentiment à faire un château de sable. Teddy s'exécute avec un grand sourire et beaucoup d'enthousiasme. Rolf le suit des yeux, attendri et toujours un peu stupéfait qu'il existe. Dans son coeur, c'est un déluge d'émotions: la méfiance a laissé place à de la confiance pure et dure pour Meda et le choix de ses fréquentations, il est un peu curieux mais aussi très content de faire un énième château, il se régale avec sa glace, il passe un bon moment... Une petite chose innocente, épargnée par la guerre. Il reporte son attention sur Andromeda. Comment fait-elle pour prendre soin d'elle et de lui à la fois? Il a envie de la prendre dans ses bras. Elle n'a pas l'air particulièrement fatiguée, pas particulièrement triste — juste sur ses gardes. Comme eux tous. “ Quand… Quand Bellatrix a tué ma fille et que mon gendre est tombé aussi, Harry et June sont venus m’annoncer leurs morts et le fait que ma sœur se dirigeait vers notre maison. J’ai pris alors mon petit fils et nous sommes partis avec Ted le plus vite possible… ” Les traits de Rolf s'assombrissent. “ Et- et Ted? ” demande-t-il doucement, regrettant sa question à l'instant où elle passe ses lèvres. Et si il apprend qu'il est mort lui aussi? Est-il prêt à l'entendre dire qu'elle a perdu tout le monde?
Mais elle ne m'a pas perdu moi, se dit-il. Sa marraine. Le petit-fils de sa marraine. Rolf a peur. Tellement peur d'apporter l'horreur et la douleur et la terreur avec lui, tellement peur de voir Teddy s'effrayer, tellement peur de voir les traits d'Andromeda se tirer; mais elle dit: “ Les rafleurs sont déjà passés plusieurs fois ici, ils n’ont pas d’intérêt de revenir, ne t’inquiètes pas. Et s’ils arrivent j’ai moyen de le savoir très rapidement. Détends toi… ” Mais Rolf ne sait même plus se détendre, il ne peut pas se détendre. Il la regarde, avec la nervosité toujours aux coins des yeux, avec la méfiance faisant tressauter sa lippe. Il a envie de lui dire: je ne peux pas. J'essaie, mais je ne peux pas. Et si ils arrivaient maintenant? Et si je les avais attirés ici? Mais, comme un enfant réprimandé, il hoche la tête et la baisse. “ Oui, ” soupire-t-il, parce que c'est vrai qu'il a bien besoin d'un moment de repos. Meda prend ses mains dans les siennes et les serre doucement. Rolf lui adresse un petit sourire timide. Il n'avait pas réalisé à quel point elle lui avait manqué jusqu'à cet instant précis. “ Tu ressembles beaucoup à tes parents. — Mamida me le dit souvent. ” Rolf ne peut pas s'empêcher de sourire encore plus. C'est plus fort que lui, parce que son coeur n'arrête pas de crier Nymphadora à chaque battement effréné, n'arrête pas de pleurer Remus et n'arrête pas de s'émerveiller de ce savant mélange de la métamorphomage et du fameux lycanthrope. “ Teddy est né deux mois avant la bataille. Il n’a donc aucun souvenir de Dora ou de Remus donc j’essaie de les faire suivre a travers les miens. C’est dur de penser à eux sans tristesse mais c’est tellement doux aussi de se souvenir des bons moments. ” À ces mots, Rolf serre un peu plus ses doigts en braquant ses yeux dans les siens. Il a toujours été si bon pour réprimer ses sentiments, compartimenter ses émotions, repousser toute pensée désagréable. Toute cette émotion est insupportable, toute cette émotion qui explose dans son coeur et se répand dans sa poitrine, fait monter des larmes sans sel dans ses yeux. Il sait depuis longtemps qu'ils sont morts mais tout d'un coup, ces mots prennent une toute nouvelle dimension et un tout nouveau sens.
“ Je gardais espoir mais j’avais peur que tu sois mort aussi. Ton grand père m’a empêché de te voir quand tu es rentré à St Mangouste et ensuite… Ensuite j’ai du fuir. 5 ans maintenant que nous changeons de villes tous les 3 voir 4 mois. ” Rolf hoche la tête, bien conscient des sacrifices d'une vie de fuite constante. “ Que t’est il arrivé ? Tu es en fuite n’est ce pas ? ” Il n'y a pas trop de doute à avoir: entre sa dégaine de vagabond hagard (barbe mal taillé, cheveux trop longs, traits émaciés, semelles défoncées, sac trop lourd, vêtements miteux limite crasseux) et son regard méfiant, l'agitation nerveuse des spasmes sur son visage. “ Oui, dit-il posément, hésitant. Je- - ” Il est tant habitué à mentir, maintenant, à délivrer des semi-vérités. À Rosie, à Mira, à Boom, à tout le monde qui a bien pu croiser son chemin et qui ignorait la vérité. “ Le Magister voulait utiliser mon don d'empathie et j'ai- j'ai refusé. Je me rendais pas compte de- - ” De ce que ça voulait dire; Tout d'un coup, Rolf devient un sale gamin réprimandé, pris en faute. Il doute, il hésite, il soupire, il devient presque timide. Il a toujours été ainsi avec Andromeda: entièrement différent. Entièrement différent mais à la fois, plus sincère envers lui-même que jamais. “ Ça fait longtemps... oh, tant est arrivé. Je ne sais même pas par où commencer. Si j'avais su, oh Meda, si j'avais su- - ” Il n'aurait rien fait. Et ça le terrifie, l'idée qu'il n'aurait rien fait, alors il ne finit pas sa phrase et ferme les yeux, baisse le visage. Finalement, il tourne le visage vers Teddy. Si petit et fragile, si jeune. “ Il a l'air heureux, dit-il un peu platement. Je- je crois que j'ai la poisse, Andromeda. Je crois qu'il vaudrait mieux que je- tu m'as atrocement manquée mais je ne veux pas- - ” Vous mettre en danger. Ça ne lui ai jamais arrivé, d'autant balbutier: d'habitude, quand Rolf dit quelque chose, il y a pensé avant et l'a correctement mis en forme dans sa tête avant de le prononcer. Mais là il est tant brusqué, tant choqué, que rien n'a de sens; pas même sa sévérité contrôlée habituelle. “ J'ai tant à te dire mais il y a si peu de temps. J'ai l'impression que tout m'échappe. J'aurais aimé- j'aimerais tant revenir dans le temps pour que tout change. Dora... ” Il regarde toujours Teddy. “ Est-il...? ” demande-t-il finalement, faisant tant référence à la métamorphomagie de la mère qu'à la lycanthropie du père.
▪▪▪ Et- et Ted? ▪▪▪ Ted... Je rêvais jour et nuit de pouvoir prononcer ce prénom de nouveau, serrer la main de mon mari dans la mienne, déposer un doux baiser sur sa peau sucrée et me sentir de nouveau aimer mais ce n'était qu'un rêve. Un beau et doux rêve que j'espérais un jour se réaliser mais, pour l'instant, Ted n'était pas là. Comme promis je lui envoyais une lettre tous les six mois pour lui donner des nouvelles de Teddy et lui dire que nous étions toujours en vie. En fuite mais en vie... Mais je n'avais aucun moyen d'avoir de ses nouvelles car c'était trop difficile de recevoir du courrier sans se trahir et il ne semblait pas avoir cherché à m'en envoyer. Ou alors je l'avais tout simplement jamais reçu. Mes yeux ne regardaient plus vraiment Rolf et étaient dans le vague, comme si j'essayais de me souvenir des traits de mon mari mais, a vrai dire, jamais je ne pourrais les oublier. Il était ma vie... Avec lui et pour lui j'avais fait tellement de choix et vécu tellement de choses. Si tout était a refaire aujourd'hui je ferais exactement la même chose car il était la meilleure chose qui m'était arrivé. ▪▪▪ Ted est dans sa famille. ▪▪▪ Ce sentiment de solitude qui pesait sur moi depuis des années se renforçait quand je pensais à mon mari, loin de moi... J'espérais tellement qu'il aille bien. Par habitude quand je pensais à lui je passais la main sur mon alliance qui était désormais autour de mon cou pour ne pas éveiller la curiosité comme j'étais toute seule avec mon petit fils. ▪▪▪ Quand Dora est morte, Ted n'a pas supporté. C'est lui qui a toujours poussé Dora à prendre part à la guerre, à faire ce qu'elle pensait juste... Et je pense qu'il s'est senti coupable de sa mort. ▪▪▪ Je ne pouvais nier que j'y avais pensé moi aussi quelques instants mais ce n'était pas mon mari qui avait tué ma fille, c'était ma sœur. ▪▪▪ Il est rentré dans une profonde dépression aussi, quand nous avons commencé à fuir, il n'était pas capable de nous suivre et c'était dangereux pour Teddy. J'ai donc pris contact avec sa famille et je l'ai emmené chez des cousins éloignés, loin d'ici, dans le monde moldu. Et puis j'ai pris mon petit fils et j'ai commencé notre fuite. ▪▪▪ J'avais abandonné mon mari mais je n'avais pas trouvé d'autre solution juste après la bataille. Ma sœur me cherchait pour nous tuer et je ne voulais pas que Teddy puisse souffrir encore. J'avais donc protégé ma famille comme je pouvais... J'adressais un sourire triste à mon filleul. Ted n'était pas mort, il était juste loin de nous pour sa propre protection et j'espérais qu'il ne m'oublie pas.
L'arrivée de Teddy pour prendre un peu d'eau me sortit de ma tristesse et il déposa un bisou sur ma joue sentant ma tristesse avant de retourner à son château. Je savais qu'il écoutait ce qu'on disait même s'il jouait. Teddy devenait protecteur bien qu'il soit encore jeune. On veillait l'un sur l'autre. J'essayais de détendre Rolf comme je le pouvais car je voulais qu'il se sente bien quelques instants. Bien sur tout ne serait jamais comme avant mais ça n'empêchait pas de se laisser aller un peu quand même. Quand je vis ses yeux se remplirent de larmes je posais ma main sur sa joue avec douceur. ▪▪▪ Le Magister voulait utiliser mon don d'empathie et j'ai- j'ai refusé. Je me rendais pas compte de- - ▪▪▪ Mon Dieu... Quand tout cela allait il s'arrêter une bonne fois pour toute ? ▪▪▪ Ça fait longtemps... oh, tant est arrivé. Je ne sais même pas par où commencer. Si j'avais su, oh Meda, si j'avais su- - ▪▪▪ Mais tu n'as pas su et on ne peut pas revenir en arrière alors ça ne sert à rien d'imaginer ce qu'on aurait fait... ou pas... ▪▪▪ murmurais-je avec douceur. On n'était pas là pour faire un procès d'intention. Moi aussi j'aurais pu faire des tonnes de choses si j'avais su. Ou je ne les aurais pas fait et cela n'aurait rien changé. Je m'étais posée cette question pendant des mois après la mort de Dora et avoir laissé mon mari chez les siens "Et si..." Ce début de phrase avait hanté mes nuits et mes jours. Et si j'avais empêché Dora d'aller à cette bataille... Et si j'avais gardé Ted avec moi... Et si j'avais pris ma vie autrement et fait d'autre choix... Mais c'était comme ça. ▪▪▪ Ce qui est fait est fait. C'est maintenant qu'il faut essayer de faire ce qui nous semble juste. Et même en faisant cela on ne sait pas ce qui se passera. On peut juste essayer d'être fidèle à notre cœur. ▪▪▪ C'était utopique mais je continuais d'y croire et c'était certainement moi qui avait donné ce trait de caractère à Dora : toujours resté fidèle aux siens et à son cœur.
Nos regards se portèrent de nouveau sur Teddy qui jouait tranquillement et se racontait des histoires. Il était toute ma vie désormais et pour lui je serais capable de tout. Réellement de tout... ▪▪▪ Il a l'air heureux ▪▪▪ Parfois j'ai peur de lui avoir pris une partie de son innocence à le faire courir autant mais il prend toujours tout avec amusement et me suit sans jamais rien dire et en voyant toujours le bon côté des choses. Jamais il ne se plaint... ▪▪▪ Jamais... Il se contentait de m'aider et de suivre ce que je lui demandais. Je lui avais toujours parlé normalement, lui expliquant pourquoi on devait faire ça et, même si j'avais peur de le faire grandir trop vite, je ne me voyais pas lui mentir. C'était pour notre sécurité après tout. ▪▪▪ Je- je crois que j'ai la poisse, Andromeda. Je crois qu'il vaudrait mieux que je- tu m'as atrocement manquée mais je ne veux pas- - ▪▪▪ Calmes toi Rolf... Si j'arrive à me protéger de ma sœur depuis 5 ans c'est que je sais très bien comment faire. ▪▪▪ Je déposais un léger baiser sur son front et le serrais dans mes bras. ▪▪▪ Et si les rafleurs arrivent on avisera mais ce ne sera pas à cause de toi. ▪▪▪ Peut être avait il la poisse, peut être que les rafleurs arriveraient vraiment mais, pour une fois, je n'avais pas envie de fuir "au cas ou". Cela faisait des années que nous étions tous seuls avec Teddy donc on pouvait bien se permettre d'aider quelqu'un pour une fois. Et si cela nous mettait en danger ce serait la première fois depuis 5 ans donc on aviserait.
▪▪▪ J'ai tant à te dire mais il y a si peu de temps. J'ai l'impression que tout m'échappe. J'aurais aimé- j'aimerais tant revenir dans le temps pour que tout change. Dora... ▪▪▪ Mais on ne peut pas Rolf et c'est comme ça. Revenir ne changerait rien. Ma fille a toujours voulu prendre part au combat pour défendre une liberté en laquelle elle croyait et rien n'aurait pu l'empêcher de partir au combat. Dora a fait ce qu'elle pensait juste, je le fais aujourd'hui moi aussi et je ne regarde pas le passé, je regarde Teddy. ▪▪▪ Lui, mon présent et mon futur. Je me battais pour lui et regarder en arrière ne changerait rien de toute façon. On avait aucun moyen de revenir en arrière pour changer les choses alors autant continuer de vivre, ce que Dora voudrait certainement. . ▪▪▪ Est-il...? ▪▪▪ Il est comme Dora. ▪▪▪ Et comme il se transformait sans aucun soucis en renard je ne pensais pas que le côté loup garou apparaisse un jour. Par contre cela avait peut être aidé à lui faciliter la tache de se transformer en un animal, c'était une possibilité. J'aurais voulu faire des tests un peu plus poussés pour vérifier mais j'avais du fuir au même moment et je n'avais pas tout mon matériel avec moi. Un jour je pourrais le faire mais, en attendant, je restais attentive au moindre changement dans son caractère. ▪▪▪ Et toi ? Comment va ton empathie ? Tu réussis à la gérer ? ▪▪▪ demandais je, inquiète de le voir aussi agité. Quand il était petit je n'étais jamais bon signe quand il était autant nerveux. ▪▪▪ Tu vas venir à la maison au moins cette nuit histoire de te reposer et te doucher. Ca te fera du bien et demain on avise. D'accord ? ▪▪▪ Je savais qu'il avait peur de nous amener des mangemorts mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état. ▪▪▪ Ne dis pas non je ne peux pas te laisser ainsi. Et nous avons déjà une solution de repli donc s'il y a du grabuge on bougera c'est tout. Fais moi confiance Rolf. ▪▪▪ Je ne lui avais jamais menti donc je n'allais pas commencer aujourd'hui.
Dernière édition par Andromeda Tonks le Mer 25 Mai 2016 - 10:41, édité 1 fois
‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4349
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.
Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
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Some people get lost for so long they forget what it was like to be themselves.
Retourner dans le temps... Rolf sait mieux que personne que ça n'apporte jamais de bonnes choses de penser ainsi, penser avec des et si et des peut-être et des presque. Il le sait mieux que personne car il a trop appliqué cette règle, a trop utilisé son Retourneur de Temps pour des prétextes misérables; il s'est trop dit que c'était si simple de retourner dans le passé et qu'il devait en abuser. Et aujourd'hui, c'est la première fois depuis quatre ans qu'il se dit qu'il y a certaines choses qui méritent d'être changées. Quand il regarde Andromeda et le petit Teddy, et qu'il pense à Ted, et qu'il pense à Dora, et qu'il pense à Remus, il se dit que rien n'aurait dû se dérouler ainsi. Ils ne le méritent pas, vraiment pas, alors que Bellatrix Lestrange vadrouille quelque part, alors que le Magister veut leurs peaux. Pour eux, Rolf le sait — cette famille dont il a toujours rêvé —, il pourrait retourner dans le temps, au diable les conséquences. Sauf que c'est impossible, maintenant. En plus de ne plus avoir de Retourneur de Temps, il vient seulement de les retrouver. “ Mais tu n'as pas su et on ne peut pas revenir en arrière alors ça ne sert à rien d'imaginer ce qu'on aurait fait... ou pas... ” lui dit Andromeda, toujours avec sa gentillesse incroyable, alors que sa main sur sa joue donne l'impression à Rolf de redevenir un petit enfant. “ Ce qui est fait est fait. C'est maintenant qu'il faut essayer de faire ce qui nous semble juste. Et même en faisant cela on ne sait pas ce qui se passera. On peut juste essayer d'être fidèle à notre cœur. ” Andromeda avait toujours contrasté, avec sa gentillesse et sa sagesse, avec la dureté cruelle et cartésienne de son grand-père Newt. Elle était toujours de bon conseil, et lui disait toujours les choses qu'il désirait entendre de tout son coeur, sans jamais oser le formuler à voix haute. Rolf se sentit se détendre imperceptiblement grâce à ses mots et sa main qui, toujours, touchait sa joue. Elle avait raison, bien évidemment; mais il ne pouvait pas tout à fait renier ses entrailles nouées, ses tripes gelées, qui lui murmuraient, encore et encore, insidieuses et horribles: et si, et si, et si tu avais été là pour eux comme ils ont toujours été là pour toi. Mais il avait été lâche. Aveugle. Il avait fait l'autruche devant le Gouvernement, jusqu'à ce que ça lui soit impossible. Oh, comme il se détestait en cet instant précis. “ Merci, 'Meda, ” finit-il par lâcher du bout des lèvres, au supplice, fermant les yeux un instant pour taire les voix perfides qui, toujours, lui martelaient l'esprit de toutes les choses qu'il n'avait pas faite, pas pu faire, dû faire.
“ Parfois j'ai peur de lui avoir pris une partie de son innocence à le faire courir autant mais il prend toujours tout avec amusement et me suit sans jamais rien dire et en voyant toujours le bon côté des choses. Jamais il ne se plaint... — Oui mais- il est vivant. Il est avec sa grand-mère- oh par Merlin, cela me semble si bizarre, à dire... Teddy est vivant grâce à toi, Andromeda, tu ne trouves pas ça merveilleux? ” Parce qu'il n'y avait pas de doute à avoir: si Bellatrix avait mis la main sur le petit enfant, alors il n'aurait pas fait long feu. “ Calmes toi Rolf... Si j'arrive à me protéger de ma sœur depuis 5 ans c'est que je sais très bien comment faire, lui dit-elle quand il partagea ses doutes, et elle le prit dans ses bras, et déposer un baiser sur son front, alors Rolf décida de la croire. Et si les rafleurs arrivent on avisera mais ce ne sera pas à cause de toi. ” Il hoche la tête, lentement, pas très sûr de lui. Mais Andromeda a une assurance gentille, elle irradie de quelque chose de tranquille et serein. Il lit, dans son Bruit, que si elle s'inquiète, elle est aussi plutôt heureuse de le revoir. “ Mais on ne peut pas Rolf et c'est comme ça, lui rappelle toujours avec bonté. Revenir ne changerait rien. Ma fille a toujours voulu prendre part au combat pour défendre une liberté en laquelle elle croyait et rien n'aurait pu l'empêcher de partir au combat. Dora a fait ce qu'elle pensait juste, je le fais aujourd'hui moi aussi et je ne regarde pas le passé, je regarde Teddy. ” Comme aimantés, les yeux de Rolf se tournèrent sur Teddy. Il jouait, se racontait des histoires, souriait, jouait avec l'eau et le sable, les mots et les idées. Il était le futur, oui, effectivement: le symbole, presque, de l'innocence que même la guerre n'avait pas réussi à ternir. En pensant à cela, machinalement, Rolf leva les yeux au ciel pour y chercher la silhouette d'Erlkönig — son rapace de compagnie. Rien. Quand il pensait à l'innocence, il pensait à la feu Luna Lovegood, il pensait à Marie Talesco, il pensait à ses lettres qui tardaient à venir... il repoussa toutes ces idées de sa tête. Il ne voulait pas penser à cela maintenant.
Mais maintenant, il regardait Teddy, puis Andromeda, et se concentrait sur eux. “ Est-il...? — Il est comme Dora. ” Rolf déglutit difficilement et hocha la tête, ses yeux revenant de nouveau vers le gamin. Il lui ressemblait énormément... “ Et toi ? Comment va ton empathie ? Tu réussis à la gérer ? ” Ainsi, elle ne savait pas? Rolf se mordit la lèvre malgré lui en détournant le regard, le baissant sur ses mains qui, nerveusement, ramassaient des poignées de sable et le laissaient filer entre ses doigts aux paumes calleuses. “ Je- oui, je gère. ” Elle ne savait certainement pas l'embrouille qu'il avait réussi à faire avec le Retourneur de Temps... il lui semblait qu'à l'époque où il était à Sainte-Mangouste en réhabilitation, Dora et Remus venaient à peine de mourir... et elle devait donc s'être mise à fuir aussitôt. Normal qu'elle ne se soit pas renseignée sur son état de santé. “ Je me suis beaucoup entraîné, ” dit-il simplement, les yeux toujours baissés. La vérité viendrait en temps et en heure. “ Tu vas venir à la maison au moins cette nuit histoire de te reposer et te doucher. Ca te fera du bien et demain on avise. D'accord ? Il releva vers elle une paire d'yeux paniqués. Ne dis pas non je ne peux pas te laisser ainsi. Et nous avons déjà une solution de repli donc s'il y a du grabuge on bougera c'est tout. Fais moi confiance Rolf. — Évidemment que je te fais confiance, ” rétorqua-t-il aussitôt, factuel. Elle n'avait jamais à en douter. Il se radoucit légèrement, et prit de nouveau sa main entre les siennes, refermant ses doigts autour de sa paume comme pour la protéger. “ Merci, Andromeda. Tu m'as atrocement manqué et- merci. Je- ” Tout d'un coup, ses traits se détendirent brutalement alors qu'il semblait se rappeler de quelque chose. Il lâcha les mains d'Andromeda pour faire passer son sac sous son bras, après s'être défait d'une épaule; il farfouilla à l'intérieur quelques instants avant de sortir son vieux portefeuille sorcier, celui qu'il n'utilisait plus ou presque. Une des innombrables poches de l'objet permettait d'accéder à ses papiers; une autre avait un fond extensible où trônaient ses dernières pièces sorcières trébuchants et une autre... “ tiens, ” dit-il, sortant de la troisième poche une photo qu'il gardait toujours sur lui. Pas forcément sentimental, mais un peu nostalgique en partant, il avait récupéré à The Ark — la maison qui l'avait vu naître — quelques souvenirs. Un photo de sa grand-mère, de ses parents à leur mariage, de lui quand il était bébé, entouré de ses parents et aussi d'Andromeda. Et cette photo, aussi, de Dora et lui quelques jours avant qu'elle ne quitte Poudlard. Rolf était très digne dessus, quasiment immobile, renvoyant à l'objectif un regard sévère en attendant que la pose se finisse; à côté de lui, ravissante dans son uniforme doré et noir, Dora avait un bras passé autour de ses épaules et saluait l'objectif de l'autre. En la donnant à Andromeda, Rolf ne put s'empêcher de sourire alors que Dora s'excitait, son bras animé saluant de plus en plus vite, un énorme rire lui déchirant les lèvres. La photo magique était un peu vieille, un peu abîmée, et très précieuse; mais il voulait qu'elle l'ait. “ Tu- tu es sûre pour cette nuit, hein, Andromeda? Je n'ai vraiment pas envie de vous déranger ou de vous mettre en danger... ” finit-il par murmurer, toujours hésitant.
Mais peut être étais-je trop optimiste, peut être que je me voilais la face, peut être que je voyais trop le bon côté des gens, peut être… peut être… peut être… Mais j’avais toujours été ainsi. Là où ma sœur ainée s’amusait à blesser les animaux, moi je passais derrière pour les cajoler et les soigner. Là où ma sœur s’amusait, je passais derrière pour y mettre un pansement et un mot doux. Les gens devaient certainement se demander comment on pouvait être sœurs et peut être que j’avais souffert d’avoir une sœur ainé comme celle-ci mais elle m’avait tout simplement appris à être plus maligne qu’elle pour faire ce que je désirais et prendre soin de mon petit monde. D’une certaine façon c’était aussi parce qu’elle était ce qu’elle était que j’étais devenue ainsi : une femme qui voulait que les gens qu’elle aimait aillent bien et surtout ne s’en veulent pas pour des choses qu’ils ne pouvaient pas contrôler. J’aurais aimé être capable de protéger ma fille mais je n’avais pas pu. Plus je lui demandais de faire attention à elle et ne pas rentrer dans l’ordre ou autre et plus elle faisait le contraire : parce que c’est ce qu’elle voulait et parce que je lui demandais de ne pas le faire. Ted était devenu son héro et moi j’étais devenue la rabat joie et j’aurais aimé partager autant de choses que Ted et Dora avaient partagé pour ces dernières années de vie mais c’était ainsi. Bien sur que je voudrais que les choses soient autrement mais c’était comme ça, je ne pouvais rien y faire et pour rien au monde je voudrais changer la naissance de Teddy car il n’est jamais bon de changer le passé. Mon petit fils était tout ce qui me restait : de Dora, de Ted, de Remus. Mon petit ange. A qui je donnerais tout ce que j’avais aujourd’hui pour qu’il puisse vivre normalement.
Mais est ce que vraiment je lui offrais une douce et agréable vie ? ▪▪▪ Oui mais- il est vivant. Il est avec sa grand-mère- oh par Merlin, cela me semble si bizarre, à dire... Teddy est vivant grâce à toi, Andromeda, tu ne trouves pas ça merveilleux? ▪▪▪ Tu as raison… ▪▪▪ Une larme coula le long de ma joue alors que je regardais mon petit fils en train de jouer. Par Merlin je me sentais tellement seule même s’il était toujours avec moi. Ne plus pouvoir partager mes soirées, mes balades, mes conversations,… avec Ted ou un ami c’était tellement difficile. La solitude était devenue ma compagne et ça faisait bien des années que je n’avais pas entendu des mots comme ceux de Rolf, des mots qui redonnent du courage et l’impression de ne pas faire tout ça pour rien. Oui mon petit fils était en vie, il était en vie et plutôt heureux même s’il n’avait que sa grand-mère avec lui. Je séchais mes larmes d’un revers de la main car c’était ridicule de se mettre à pleurer maintenant et revins sur mon filleul car, non, je n’étais pas au courant de tout ce qu’il avait pu vivre à partir du moment où il était à Ste Mangouste car on m’avait interdit les visites et ensuite il y avait eu la grande bataille de Poudlard. ▪▪▪ Je- oui, je gère. Je me suis beaucoup entraîné. ▪▪▪ Tu sais, tu peux tout me dire si tu en as envie… ▪▪▪ Je sentais des non-dits dans son comportement aussi je préférais lui rappeler que j’étais là s’il avait besoin de parler mais je ne le forcerais pas car cela n’avait jamais été dans mes habitudes. Par contre je pouvais l’accueillir chez moi pour la soirée pour prendre soin de lui quelques heures. Cela lui permettrait de se poser un peu et moi je serais moins seule le temps d’une soirée. ▪▪▪ Évidemment que je te fais confiance. Merci, Andromeda. Tu m'as atrocement manqué et- merci. Je-. ▪▪▪ Toi aussi tu sais. Je n’avais pas accepté d’être ta marraine juste comme ça. Tu es le fils que je n’ai jamais eu. ▪▪▪ J’aurais aimé une grande famille mais la vie ne m’avait donné que ma fille, c’était comme ça. Quand Dana m’avait demandé d’être la marraine de Rolf j’avais tout naturellement accepté et je l’avais considéré et aimé comme un fils.
Je regardais avec plaisir la photo de ma fille et de lui lors de sa dernière année à Poudlard. Je me mis même à rire de bon cœur en voyant ce qu’elle faisait. C’était bien ma fille tiens ! Et on ne pouvait nier notre ressemblance. ▪▪▪ Teddy, viens voir ! ▪▪▪ Mon petit fils lâcha tout de suite sa pelle pour venir ▪▪▪ Ohh c’est maman !! ▪▪▪ fit il tout excité en prenant la photo dans ses mains et en me regardant avec un grand sourire. ▪▪▪ Il était rigolote ! Tout comme tu m’as dit Mamida. ▪▪▪ Il continua de regarder la photo avant de lui faire un bisou. Puis il alla faire un bisou à Rolf ▪▪▪ Merci. ▪▪▪ Clairement il était tout heureux de cette photo et continuait de la regarder avec amour. ▪▪▪ Tu- tu es sûre pour cette nuit, hein, Andromeda? Je n'ai vraiment pas envie de vous déranger ou de vous mettre en danger... ▪▪▪ Tu ne nous ennuies jamais. Teddy, nous avons un invité ce soir ! ▪▪▪ Vrai de vrai ?? ▪▪▪ Et oui ! ▪▪▪ Chouette ! ▪▪▪ Je me redressais Merlin que la terre était basse et Teddy prit la main de Rolf alors que je récupérais mes courses. Le petit garçon lui adressa un grand sourire ayant clairement lui aussi décidé de profiter de cet invité surprise qui avait connu ses parents. ▪▪▪ Rentrons à la maison, il ne fait plus très chaud. ▪▪▪ proposais-je en commençant a marcher le long de la plage. Le chemin ne dura pas très longtemps car nous avions une toute petite maison sur la côte. Teddy ne lâcha pas la main de Rolf pendant ce temps et tint même la mienne comme si nous étions une famille heureuse en train de profiter des quelques derniers rayons de soleil de la journée. J’adressais un doux sourire à mon filleul, heureuse que Teddy soit si content de cette invitation de dernier moment.
Une fois arrivés devant la maison je tournais la clé dans la porte d’entrée et d’un geste discret je désactivais les protections sorcières dessus. ▪▪▪ Fais comme chez toi surtout. Ce n’est pas bien grand mais tu es le bienvenu. ▪▪▪ Teddy jeta ses chaussures rapidement à l’entrée avant de courir dans sa chambre pour y mettre la photo de sa maman. Il fouilla dans ses affaires, cachées sous son oreiller, pour revenir avec trois autres : une de Meda et Ted heureux avec leur petit fils dans les bras, une de Dora & Remus avec lui aussi et une de Dora toute jeune dans les bras de Meda. ▪▪▪ Moi j’ai celles la ! Tu les connais ?! ▪▪▪ Je laissais Teddy occuper Rolf alors que j’allais chercher du linge de toilettes et tout ce qui pouvait être utile à Rolf. ▪▪▪ Tiens tu peux prendre la salle de bain autant que tu veux. Si jamais tu veux j’ai une petite tondeuse dont je me sers pour couper les cheveux de Teddy. Je ne suis pas assez douée pour faire ça par magie. ▪▪▪ Mais je pouvais l’aider s’il voulait en profiter pour prendre du temps pour lui. ▪▪▪ Je prépare une salade ensuite ça te convient ? ▪▪▪ Mamida elle fait toujours la même chose... ▪▪▪ Je regardais mon petit fils en haussant un sourcil. … mais c’est bon hein ! ▪▪▪ C’était Ted qui faisait à manger alors je fais ce que je peux aujourd’hui... Ca n’a jamais mon truc… ▪▪▪ fis je pour m’excuser parce que c’était vrai que Teddy ne mangeait pas forcément super équilibré…
Dernière édition par Andromeda Tonks le Mer 25 Mai 2016 - 10:41, édité 1 fois
‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4349
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.
Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
“ Toi aussi tu sais. Je n’avais pas accepté d’être ta marraine juste comme ça. Tu es le fils que je n’ai jamais eu. ” Le fils qu'elle a jamais eu. La mère dont il a toujours rêvé. Rolf regrette que Newton ait été si important dans sa vie, si tyrannique, qu'il l'ait empêché de profiter ainsi de sa marraine, sa mère de substition. Quand il était plus jeune, il voulait passer tous les week-end de l'année auprès de Dora et ses parents, passer tous les après-midi à se courir après dans le jardin, à regarder Ted raconter des anecdotes amusantes à table et à manger les merveilleux gâteaux d'Andromeda. Mais la vie ne leur avait pas laissé cette chance. Peut-être dans dix ans, pense Rolf avec amertume. Dans dix ans, dans dix ans... tout sera possible dans dix ans. Tout le monde souriera, dans dix ans. Tout le monde sera heureux et pourra respirer sans souffrir d'un poids sur la poitrine, tout le monde vivra enfin. Teddy n'est pas en train de vivre une vraie enfance et, pourtant, il sourit et il rit en regardant la photo que Rolf vient de donner à Andromeda. “ Ohh c’est maman !! Elle était rigolote ! Tout comme tu m’as dit Mamida. ” Rolf sourit légèrement, attendri, mais se fige quand le gamin se rapproche et dépose un baiser sur sa joue hirsute de barbe. C'est tellement... tellement pur, les gamins de cet âge. Tellement innocent. Rolf ne sait pas comment réagir mais il sait qu'il a envie de préserver, de protéger le petit sourire innocent du gamin, la manière qu'il a de dire “ Chouette ! ” sans plus se poser de question quand Andromeda lui annonce que Rolf restera avec eux ce soir. “ Merci, 'Meda, ” lâche son filleul avec timidité, un peu empourpré. Il a été seul pendant si longtemps. Pendant si longtemps, le seul contact humain qu'il a été a été à travers les lettres que lui envoyaient Marie. Mais là, il a retrouvé ce qui se rapproche le plus de sa famille. Sa famille, ses parents qu'il n'a que trop peu connu. Son sang. Il se lève à son tour, suivant le mouvement d'Andromeda, tressaillant quand Teddy prend sa main avec tout le naturel du monde. Mais il serre ses doigts avec un petit sourire. À son contact, comme souvent, le Bruit de Teddy se fait plus omniprésent, plus fort et Rolf reçoit une cascade d'émotions de sa part: curiosité, amusement, tendresse, excitation, impatience, et bonheur, bonheur, bonheur. Rolf avait oublié que ça existait, tout ça.
Ils cheminent vers la maison, Teddy entre eux tenant leurs deux mains et Rolf l'aide à sauter par-dessus les obstacles qu'il imagine, avec ce petit sourire hissé sur les lèvres qui ne disparait pas. Le Bruit de Teddy est rassurant, doux, l'enveloppe dans ses bras chauds. Celui d'Andromeda aussi est si calme, si... apaisant. “ Fais comme chez toi surtout. Ce n’est pas bien grand mais tu es le bienvenu, ” dit-elle quand ils entrent dans la maison. Ce n'est pas bien grand mais Rolf trouve que c'est parfait. Lui-même est trop nerveux pour rester dans un même endroit plus de trois nuits, si bien qu'il n'a jamais osé vraiment occuper une maison ou même une chambre d'hôtel... et l'argent part si vite, même le moldu si simple à dupliquer. Il observe Teddy jeter ses chaussures dans un coin et s'en aller en courant avec un sourire. “ Andromeda. C'est parfait. Merci encore, ” lâche-t-il dans un souffle. Aura-t-il un jour une maison à lui? Avec un fils? Une femme? Toutes ces idées ressemblent à des chimères, en cet instant précis. “ Moi j’ai celles la ! Tu les connais ?! ” lui demande Teddy en revenant vers lui et Rolf, après avoir enlevé ses chaussures et posé son sac à dos à côté de lui parterre, s'accroupit pour regarder les photos avec grand soin, toujours ce satané sourire sur les lèvres. “ Les photos ou les gens dessus? — Les photos. — Non, je les ai jamais vues. Elles sont- pensivement, il caresse le visage de Dora. -très belles. — Ça, c'est ma mère. Ça c'est mon père et ça, c'est Mamida et son mari. — Ils sont tous très beaux. Tu leur ressembles beaucoup. — Oui, tu m'as déjà dit. ” Mais Teddy sourit légèrement en observant les photos. A-t-il seulement connu ses parents? se demande Rolf. Mais avant qu'il n'ait pu rajouter quoique ce soit, Andromeda revient et il se redresse, prenant dans les mains ce qu'elle lui tend. “ Tiens tu peux prendre la salle de bain autant que tu veux. Si jamais tu veux j’ai une petite tondeuse dont je me sers pour couper les cheveux de Teddy. Je ne suis pas assez douée pour faire ça par magie. Je prépare une salade ensuite ça te convient ? Rolf sourit, s'apprête à répondre mais Teddy est plus prompt: — Mamida elle fait toujours la même chose... mais c’est bon hein ! — C’était Ted qui faisait à manger alors je fais ce que je peux aujourd’hui... Ca n’a jamais mon truc… — Je peux m'en occuper, si vous voulez? propose-t-il d'un air hasardeux. Je n'ai pas grand-chose dans mon sac, hein, mais- - — Ohhhhhh oui! S'il te plaît! Rolf rit nerveusement. — Ce n'est pas non plus de la grande cuisine non plus, ” dit-il à l'adresse d'Andromeda, l'air gêné, peu désireux de s'imposer. Mais il peut bien s'occuper du repas, c'est la moindre des choses.
Finalement, il récupère quelques affaires dans son sac et se redresse. “ Je vais aller me débarbouiller. Merci- merci beaucoup, beaucoup, beaucoup, 'Meda, ” lâche-t-il une énième fois, lui embrassant la joue en passant, avec un sourire incertain. Rolf est mal à l'aise avec les cadeaux. Il ne sait jamais quoi dire ou quoi faire quand on lui offre quelque chose. Il trouve rapidement la salle de bains dans une des portes attenantes au couloir de l'entrée, et s'y enferme une dizaine de minutes pour prendre une douche rapide et se raser avec la tondeuse qu'il trouve sous l'évier. Rasé de frais, il perd quelques années et semble moins... fatigué. Moins sur ses gardes, moins violent, moins hirsute. Il ressemble à lui-même. Il ressort de la salle de bains en essuyant ses cheveux encore trempés, dans un t-shirt à peu près propre. Il rejoint Andromeda et Teddy dans la cuisine après avoir récupérer les sempiternelles conserves de nourriture qui l'accompagnent partout. “ On mange quoiiii, alors? ” demande Teddy, assis à la table de la cuisine, et Rolf ne peut s'empêcher de sourire de nouveau. “ Mac and cheese. Tu connais? — Non. — C'est délicieux, tu vas voir. ” À vrai dire, la version industrielle du plat est à peine passable... mais c'est mieux que rien. Machinalement, Rolf se met en marche, récupérant un ouvre-boîte dans une étagère et une casserole, faisant comme chez lui avec, au début, un peu d'hésitation. “ Ça ne te dérange pas? ” demande-t-il doucement à Andromeda en se tournant vers elle, soudainement timide.
Cela fait bien longtemps qu’on n’avait pas reçu quelqu’un. Je m’arrangeais pour que personne ne reste très longtemps chez nous pour la sécurité de Teddy mais je n’avais pu m’empêcher quand même de venir en aide à une ou deux personnes qui avaient besoin d’une chambre pour la nuit ou bien de quelques conseils pour pouvoir fuir loin de cette guerre. Je n’étais pas une grosse combattante mais je savais me fondre dans la masse et me faire oublier. Après tout cela faisait quand même cinq ans que je le faisais avec Teddy. Et cette fois je pouvais venir en aide à mon fils de cœur, celui que j’avais aimé dès que j’avais posé mon regard sur lui et dont on m’avait demandé de m’occuper. J’aurais aimé pouvoir faire plus comme une vraie marraine mais, hélas, son grand père m’en avait empêché et j’avais eu ensuite à gérer mes propres soucis et notre fuite. Aujourd’hui si je pouvais au moins lui donner un endroit où dormir pour une nuit et prendre soin de lui ce n’était que naturel. Lui me connaissait, Lui savait tout ce qui était au fond de mon cœur, Lui partageait ma douleur et ma tristesse… Et même s’il était sur ses gardes le sourire qui se dessinait depuis quelques minutes sur ses lèvres me faisait plaisir. Il était impossible de se morfondre quand on avait Teddy avec soi. Lui avait aussi tout perdu mais j’essayais de lui rendre la vie la plus douce possible et lui parler de ses parents, de son grand père, de tout ce qu’on avait avant. Je lui avais appris à apprécier tout ce qu’on avait et la gâtais comme tout enfant, heureuse d’avoir été une fourmi toute ma vie et que cela me permette de vivre correctement aujourd’hui. Cela ne durerait pas encore des années mais, pour l’instant, nous étions seuls mais bien. Enfin Teddy avait tous les copains qu’il se faisait en quelques secondes mais moi… Cette solitude me pesait et l’absence de Ted était de plus en plus difficile.
Rapidement je récupérais des affaires pour que Rolf puisse prendre un peu soin de lui et proposais une salade pour le repas du soir… qui ne sembla pas faire l’unanimité apparemment… Moi et la cuisine c’était une très longue histoire et c’était pas du tout mon truc. Comme quoi on peut être bon en préparation alchimique et absolument pas en préparation culinaire ! Je peux m'en occuper, si vous voulez? Je n'ai pas grand-chose dans mon sac, hein, mais... Ce n'est pas non plus de la grande cuisine non plus Mais ça semblait faire plaisir à Teddy que Rolf fasse à manger donc je me contentais de sourire car j’étais tout a fait consciente que ce n’était pas mon point fort. Avec plaisir ! me contentais je donc de répondre avant de l’envoyer à la salle de bain histoire qu’il prenne quand même un peu soin de lui. Ca ne coutait rien et ça lui ferait du bien. Et puis il aurait l’air moins louche pour reprendre la route le lendemain. J’en profitais pour commencer à mettre la table avec Teddy qui était excité comme une puce de savoir ce qu’il allait manger et qui me posait plein de questions sur Rolf. Tu crois qu’on va manger quoi Mamida ? Dis, je peux prendre ma douche que demain pour pouvoir rester avec vous ? Dis, je peux me coucher plus tard pour une fois ? Dis, tu crois qu’il va mettre encore longtemps ? Dis, tu crois que je dois aller frapper à la porte ? Il a peut être besoin de quelque chose… Laisse le tranquille Teddy, il va arriver. Et pour le reste on verra ! Je déposais un baiser sur le front de mon petit fils alors qu’il faisait les cent pas entre la salle de bain et la cuisine. Des fois que Rolf décide de disparaitre par le trou du lavabo…
Quand la porte s’ouvrit, Teddy couru vers la cuisine pour que Rolf ne remarque pas ô combien il était attendu et monta sur un tabouret. Mac and cheese. Tu connais? C'est délicieux, tu vas voir. Je laissais Rolf prendre possession de la cuisine en me posant contre le chambranle de porte et sans trop savoir quoi faire de ma peau comme je n’avais plus du tout l’habitude qu’on cuisine quelque chose pour nous, pour moi… Je regardais Rolf faire réchauffer sa boite de conserve en lui indiquant où se trouvaient ce qu’il cherchait. Ça ne te dérange pas ? Pas du tout. Ce qui était a moitié vrai. Cela ne me dérangeait pas l’ombre d’un instant qu’il fasse à manger et prenne possession de ma cuisine. De plus cela faisait clairement très plaisir à Teddy donc je ne voyais pas pourquoi ça me dérangerait. Et d’un autre côté je n’avais plus l’habitude de ce genre de choses aussi je me retrouvais un peu comme un cocatrix qui a trouvé une baguette. Je ne savais pas quoi faire de ma peau. Me rendant compte que j’avais l’air un peu bête je me lançais dans le rangement de notre « sac de plage » histoire de le secouer à l’extérieur et revins quelques minutes plus tard. Teddy ne quittait pas Rolf, voulant savoir tout ce qu’il faisait. Ca sent bon ! Teddy me sauta dans les bras et je passais mon autre main autour de la taille de Rolf. Une vraie photo de famille… Si quelqu’un entrait à ce moment là dans la maison il aurait pu croire à une famille heureuse mais, après tout, c’est ce que nous étions. Nous retrouver aujourd’hui ne pouvait que nous réchauffer le cœur et l’esprit. Je posais mon petit fils sur sa chaise avant de m’installer à mon tour et de laisser Rolf nous servir. Teddy ! Attends que tout le monde soit servi ! Mon petit fils reposa sa fourchette en râlant un peu quand même avant de soupirer longuement. Tsssss. Bon appétit ! Bon appétit ! Ce coup là Teddy se jeta sur le plat avant de s’arrêter net devant la température et de souffler dessus. Merci pour ce repas Rolf. Tu as besoin de courses avant de repartir ? Car j’avais quelques stocks s’il avait besoin. J’aurais aimé pouvoir lui dire « Restes avec nous, on se serrera à trois dans cette petite maison » mais j’étais consciente que ce serait trop dangereux pour nous tous et, même si j’aimais Rolf, je ne pouvais me permettre de faire courir ce risque à Teddy… Même pour mon fils…
Spoiler:
Pas de soucis je ne suis pas ultra rapide non plus
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