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sujet; Le travail, c'est un alibi, une fuite et c’est exactement ce dont nous avons besoin ! |
| L’élite papillonne, l’élite dilapide, voilà ce que j’avais entendu à mon propos ces derniers temps. Bien sur, d’un point de vue extérieur, je n’avais aucune raison de me lamenter, j’étais vivante et plus que jamais entouré de ma famille et mes amis. Mais le manque et les mensonges étaient pernicieux, ils me détruisaient lentement mais surement sans que personne n’y puisse rien. Depuis que toutes les ventes de rebuts n’avaient plus lieu d’être, depuis que le gouvernement actuel avait décimé ceux que j’avais tenté de protéger, je n’avais plus de poste au sein du ministère. Je devais avouer que l’envie d’y retourner travailler était aussi présente en moi que celle de me faire arracher les cheveux un a un et Merlin seul sait qu’une chevelure de femme est importante. J’avais entendu que le chômage avait un seul avantage, celui d’éviter les accidents du travail, voilà qui me semblait risible, saugrenue, déplacée même me concernant. Une fois encore, dans mon cas ce n’était pas vrai. C’est bien lors d’une sortie « anodine » comme la visite du musée avec mes amies que j’avais joué, pour la seconde fois, le rôle de l’otage. Rôle que je commençais à trop bien connaître ce qui n’était pas vraiment rassurant. Je devais trouver une occupation, un travail et cette fois je tenais à ce qu’il m’intéresse vraiment. Car, non, la vente de rebut n’était pas mon plan de carrière rêvé. C’était un moyen parfait d’obtenir des informations de “première fraicheur”, un moyen d’intégrer le ministère, de voir et d’être vu sans toutefois abimé l’image de Cedrella. A Poudlard j’avais été une élève sérieuse, studieuse, appliquée, obtenant de bons résultats mais j’avais toujours fait en sorte de ne jamais faire de coup d’éclat, ne pas être la première, ne pas me faire remarquer, sauf lors de mes BUSES et mes ASPICS, consciente qu’un jour cela pourrait m’être utile et m’ouvrir d’avantage de portes. C’était une question de constance, d’image, mais les études m’avaient toujours beaucoup plu, j’aimais la magie sous toute ses formes et je n’étais pas devenue animagus et occlumens sans un travail fourni et constant. Et ce jour était venu, je devais me prendre en main, sortir de ma léthargie. J’essayais en tout cas. Tranquillement installée sur une table dans un coin de l’auberge je lisais les petites annonces des différents journaux disponibles afin de voir ce qu’il y avait actuellement sur le marché du travail. J’avais entouré deux trois petites choses sans grand enthousiasme tout en picorant mon déjeuner qui se terminait. Le serveur du chaudron baveur s’approchait une nouvelle fois de moi prenant mon assiette dans ses mains avant de la faire disparaitre sous son torchon. Vous prendrez bien un dessert Miss Lestrange ? Ma gourmandise était donc bien de connu de tous les sorciers de grande Bretagne. J’esquissais un sourire avant de lui répondre. Surprenez-moi. Si c’est sucré cela devrait me convenir. Je prendrais une bierreaubeurre également avec une pointe de cannelle, merci. Il quittait ma compagnie rejoignant les cuisines avec le sourire alors que je repartais en quête d’une idée, d’un travail qui me conviendrait. Un travail qui me ferait avancer, évoluer, qui me rendrait libre intellectuellement tout du moins. Des bruits de pas qui se rapprochent et j’attrape la première distraction au vol. Mon regard se lève vers la personne qui approche, nulle autre qu’un rafleur que je connais. Bonjour Monsieur Phillips, cela faisait... longtemps que nous ne nous étions pas croisé. Depuis... des semaines, presque plusieurs mois en réalité. Nous travaillons parfois ensemble au ministère lorsqu’il amenait de nouveaux rebuts. Vous avez l’air en forme... Voilà voilà... entrée en matière parfaitement bâteau hrm. Je vous offre quelque chose à boire? Je l’invitais d’un geste de la main à prendre la chaise en face de moi avant de mettre en ordre les journaux et lui laisser un peu d’espace “vital” s’il décide de s’installer. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | « Soyez à l’heure surtout. » Ordonna Reaghan à ses hommes en les fixant. Il avait horreur du retard. Son équipe le savait et pour eux c’était important lorsque le patron était de bonne humeur. Ça leur évitait les mauvaises surprises sur le terrain. Reaghan repassa par chez lui pour récupérer ses notes sur le prochain raid qu’ils allaient devoir mener pas plus tard que le soir-même. Il était temps de débusquer quelques insurgés et c’était une initiative qui le mettait en joie vu les derniers événements. Il regrettait de ne pas avoir été là lors de l’attaque dans les musées, il aurait bien tapé dans deux ou trois rebelles. Rassemblant ses affaires, il passa devant le miroir qu’il avait brisé l’autre jour. Il fixa son image fragmentée. Comme d’habitude, on lui avait dit qu’il fallait qu’il assure la sécurité du groupe des Rotten Apple et comme d’habitude il s’était laissé aller en écoutant la musique observant Nephtys plus qu’il ne le devrait. Cette fille l’obsédait comme aucune autre fille n’était arrivée à capter son attention auparavant. Il avait beau savoir qu’il ne pourrait jamais l’avoir, il continuait de nourrir l’espoir, de nourrir l’envie. Ce soir-là en rentrant, il avait bousillé son miroir parce qu’il ressemblait toujours à ce monstre immonde et que ses recherches sur la malédiction de sa famille n’avançaient pas. Il poussa un soupir avant de se passer une main dans les cheveux avant d’attraper sa baguette et de la ranger à l’intérieur de sa veste. Il prit ses divers documents et sortit de son appartement pour transplaner jusque devant le Chaudron Baveur. En poussant la porte, il fut assailli par les odeurs d’alcool tâchant le sol depuis des années ainsi que cette vieille odeur de bois si caractéristique du bar sorcier. Il salua vaguement les quelques personnes présentes. Reaghan avait une heure trente d’avance sur les autres. Il profitait toujours de ces moments de solitude pour faire un point sur les tactiques à envisager et ce qu’il fallait pour améliorer leur avancée. Son client attendait des résultats, autant ne pas le décevoir.
Il balaya la salle du regard avant de reconnaître une brunette qu’il avait longtemps eu l’occasion de côtoyer du temps où les rebuts étaient encore à la mode. Guenièvre Lestrange. Il s’étonnait de la voir ici après tout ce qu’il s’était passé. Il avança dans sa direction – après tout il avait beaucoup d’avance et donc du temps pour discuter avec d’ancienne connaissance. Elle redressa la tête et il fut frappé par la fatigue qu’il lisait sur son visage. La tristesse aussi ? Il fronça les sourcils, il était vrai que la jeune femme en avait bavé ces derniers temps. Il hocha simplement la tête lorsqu’elle le salua. « Miss Lestrange, bien le bonjour. » Toujours rester poli, en toute circonstance. « Oui en effet. » Inutile qu’il demande si elle se portait bien. Ça viendrait forcément à un moment donné dans la conversation, mais en attendant il n’avait pas besoin de l’achever. « Un simple café m’ira. » Répondit-il à son invitation. Il poussa la chaise et s’installa juste en face d’elle. Reaghan héla un serveur et commandé ledit café. « Mais ceci dit, je vous invite. » Ça lui semblait plus logique dans ce sens. « Qu’est-ce qui vous amène au Chaudron Baveur ? » Fit-il pour entamer la conversation. Il croisa ses mains sur la table et jeta un coup d’œil discret aux journaux étalés sur la table. Vu les derniers événements, elle devait chercher un nouveau travail. Reaghan lui aurait bien proposé de rentrer dans son groupe de rafleurs, mais il doutait fortement qu’elle accepte d’entrer de nouveau dans la violence. II savait très bien que c’était une tâche qui plaisait à personne que de courser les insurgés jusqu’à parfois les blesser voire les tuer. Il redressa la tête lorsque le serveur apporta leur boisson et glissa : « Mettez ça sur mon compte, j’invite miss Lestrange, merci. » L’odeur du café lui faisait déjà du bien. Il reporta son attention sur Guenièvre pendant que le jeune serveur s’éloignait. |
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| Malgré les différents heurts qui avaient eu lieu dans le Londres sorcier je n’avais jamais cessé de vivre comme d’habitude. Bien sûr il fallait être plus prudent, tenter de ne pas trop « « traîner » trop tard le soir ou trop tôt le matin, et pour une femme de préférence jamais seule. Mais j’avais mes habitudes, comme ce repas dans l’auberge. Et je ne comptais pas m’arrêter de vivre parce qu’une bande d’insurgé menaçait ma vie. Au fond, j’avais l’habitude, plus d’une fois on m’avait touché en espérant blesser mon père ou ma tante mais je me relevais, toujours. Prouvant s’il en était encore besoin qu’on n’atteignait pas si facilement une Lestrange. Je n’étais ni indestructible, ni inébranlable et la mort de tous ces rebuts m’avait touché de plein fouet. J’avais disparu plusieurs semaines des soirées de l’élite, de la vie en général tentant inutilement de me noyer dans mon propre chagrin. Puis, le temps faisant son œuvre, il avait bien fallu que je sorte, que je reprenne ma vie en main et m’installer le plus simplement du monde à une table de l’auberge était essentiel. Un geste simple pour prouver à tous les sorciers et à moi-même que je m’étais relevé. Même si j’étais las, même si la vie me brutalisait trop souvent, je respirais et œuvrais pour mes convictions. J’offrais un sourire à mon interlocuteur tout en empilant consciencieusement les dernières offres d’emplois. Comme souvent lorsqu’il s’agissait d’un homme, il refusa poliment mon invitation, il n’était pas dans les mœurs sorcière qu’une jeune femme invite un homme plus âgé, ce que je trouvais fort dommage. Je pouvais parfaitement lui offrir un café sans que cela ne signifie rien de plus. Un fin sourire avant de le remercier de vive voix. Je vous remercie. Inutile de refuser, je n’avais nullement l’intention de le contrarier. La logique sorcière avait quelques années de retard mais j’en étais pleinement consciente. Je recherche un nouvel emploi. Je tournais les journaux afin qu’il puisse lire à son tour les petites annonces. Et le chaudron baveur reste un endroit chaleureux malgré la morosité ambiante. Le propriétaire de l’endroit s’était toujours évertué à remettre son auberge en ordre malgré les attaques incessantes, les bris de verre et les sorts qui fusent parfois. Mais il n’y a pas grand-chose d’intéressant actuellement. Très peu d’offre qui m’intéressait réellement. Je remerciais d’un signe de tête le serveur qui avait déposé devant nous notre commande. Je trempais mes lèvres dans mon verre de bièrraubeurre prenant garde de ne pas laisser de moustache au-dessus de ma lèvre. Je suis passé devant le ministère, on ne voit presque plus rien. Tout avait été nettoyé, reconstruit de façon à ce que le plus grand nombre « oublie » l’échec de cette tuerie. Mais il restait les souvenirs, les images de ceux, qui présents, ne pouvait que se rappeler du sang et des flammes. Et de votre côté, pas de perte à déplorer dans votre équipe ? J’avais moi-même tuer un raffleur ce jour-là. Un des deux qui m’avait retenu au premier rang afin que j’assiste aux exécutions. Reaghan savait-il que le Magister avait ordonné que les membres du service de préparation de rebuts après avoir été interrogés assistent aux exécutions afin de déceler une quelconque allégeance contraire ? Y avait-il lui-même participé ? Peut-être qu’il maintenait un de mes collègues ce jour-là. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | Comme il s’en doutait, c’était bien pour chercher un emploi qu’elle avait étalé autant de journaux devant elle. Il hocha la tête. « J’espère que vous trouverez quelque chose à la hauteur de vos compétences en tout cas. » Elle le méritait, il devinait sous cette tignasse brune une certaine intelligence en plus de porter le nom d’une illustre famille. Ah les vingt-huit sacrées. Reaghan ne pouvait s’empêcher de se moquer de ces gens à la grosse tête tous aussi pourris les uns que les autres. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre chez les vieux. La jeune génération, c’était autre chose. Soit il était possible de croiser des gens terriblement intéressants comme la petite Lestrange ou l’héritier Malfoy (quoique), soit c’était les mêmes figures pompeuses que les parents. Copier pour mieux régner. Reaghan s’amusait de ces enfants à la grosse tête feignant le courage. Il les terrorisait sous son autre forme par amusement. Guenièvre poursuivit en expliquant le choix de ce lieu atypique. « Bien mieux qu’un bar dans l’Allée des Embrumes, je vous l’accorde. » Fit-il en portant sa tasse à ses lèvres. Elle enchaîna sur le fait que pour le moment elle ne trouvait rien de bien fameux. Rien d’étonnant. Avec tout ce qu’il se passait dans le monde sorcier, il était difficile de trouver facilement un emploi pourtant il lui semblait qu’avec toutes les pertes dans la communauté sorcière, ça allait un peu libérer le marché, mais pas du tout apparemment. Il se surprit à avoir des pensées aussi cyniques. Il en aurait presque ri. Je suis passé devant le ministère, on ne voit presque plus rien. La phrase eut un drôle d’effet sur Reaghan. Il n’avait pas fait le détour pour sa part. Il évitait cet endroit. Il avait juste l’impression que ça puait la mort par là-bas et il refusait d’y mettre les pieds. « Je doute que le Magister veuille effrayer la population sorcière plus que ça. » Il fronça les sourcils. « Ce n’est pas plus mal. Inutile de réveiller des douleurs encore si vives. » Ce qu’il pouvait faire dans le sentimentalisme là. C’était ridicule. Il s’essayait à cet exercice depuis peu : montrer de la compassion. Il n’y arrivait pas naturellement, mais pour éviter d’agacer les autres il devait bien faire ça, son ancien patron le lui avait reproché et perdre des contrats aussi bêtement l’agaçait. Et de votre côté, pas de perte à déplorer dans votre équipe ? Il réfléchit un instant. Des blessés, il en était sûr, il lui semblait qu’une nouvelle recrue était entre la vie et la mort à Ste-Mangouste, mais il en était moins sûr. Son équipe n’était composée que d’hommes de confiance, il les choisissait soigneusement et les relations qu’il entretenait avec eux ressemblaient plus à un chef alpha avec sa meute. Les nouveaux devaient entrer dans le noyau central pour gagner l’estime de Reaghan, sinon ils étaient simplement ignorés et guidés vers un autre groupe de rafleurs. Il hocha négativement la tête. « De mon équipe, personne. Je sais cependant que dans d’autres groupes il y a eu des victimes. » Zut, comment il s’appelait le jeune de son équipe ? On lui avait dit qu’il devait rencontrer la famille, mais impossible de mettre le doigt dessus. « Je sais que nous avons un blessé grave, les autres ont rapidement récupéré cela étant. » Il finit son café en une dernière gorgée. « Un domaine vous intéresse en particulier ? » Fit-il en désignant les journaux. Il recentra la discussion sur sa recherche d’emploi. « J’peux peut-être vous aider à trouver quelque chose ? » Voilà qu’il faisait dans le social maintenant, mais il aimait bien cette petite, elle était sérieuse dans son boulot et n’avait jamais rien dit sur son autre apparence et pour ça, il l’en remerciait grandement. Bon silencieusement, mais il la remerciait tout de même. Elle méritait son aide plus que quiconque. « J’ai peut-être des contacts qui peuvent vous aider selon le domaine. » Fit-il en haussant les épaules. Ses différents boulots lui avaient permis de côtoyer un certain nombre de personnes et il savait toujours quoi demander à qui. Pour la Lestrange, il pouvait bien faire jouer ses contacts. |
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| Oui, j’aurais pu me complaire dans l’oisiveté, j’aurai pu ne pas à aller au travail chaque matin, me contentant de dilapider l’argent des Lestrange comme d’autres héritières des 28 sacrés le faisait. Mais je ne pouvais pas me permettre de rester inactive. La stagnation, l’immobilité me rendait folle, avoir trop de temps pour penser me tuerait sans doute à petit feu. Voilà pourquoi j’avais avalé potion de paix sur potions de paix durant ses semaines, pour ne pas penser, pour tenter, vainement, d’oublier ce que j’avais vu, d’oublier la mort de tous ces rebuts, de ces hommes et ces femmes qui n’avaient rien à se reprocher, oublier la disparition de Liam sous mes yeux. Oublier aussi Draco et sa baguette, meurtrier qui peuplait une grande partie de mes cauchemars, le regard d’Aramis, la douleur du sortilège de magie noire. Et plus que tout oublier cette envie saisissante, prenante, étouffante de vouloir les rejoindre dans un monde qui ne pouvait être que meilleur. Alors pour ne pas penser à tout cela il fallait être occupé, avoir les mains en activité, la tête absorbé par d’autre chose, oui un travail me permettrait lui aussi de me relever. C’est gentil. De le dire à défaut de le connaître assez pour savoir s’il le pensait. Mais j’ai bien l’impression qu’actuellement les offres d’emplois ne se portent justement pas dans mes domaines de compétences… J’avais préféré regarder dans les journaux avant de me renseigner sur les postes disponibles au ministère. J’avais revu certains anciens collègues qui avaient tous repris le chemin des bureaux mais je n’étais plus certaine de vouloir y retourner chaque jour. Plus certaine d’avoir le courage de passer devant cette entrée, scène de trop nombreux crime qui me touchaient de trop près. J’avais eu quelques propositions de chef de département que j’avais poliment refusée pour ces mêmes raisons. Non le ministère n’était pas en tête dans ma liste d’envie. L’allée se fait de plus en plus protégée néanmoins, avec la construction de la BranTower, des sortilèges puissants ont été instaurés. Même si l’endroit restait plutôt sombre. Je n’y vivais pas mais mon frère Arsenius ainsi que de nombreux amis y avaient emménagés et ils semblaient plutôt contents des changements opérés. Je tentais de ne rien montrer lorsqu’il parla du Magister qui ne voulait pas effrayer la population sorcière… même si je n’étais clairement pas de son avis néanmoins je ne retins pas un commentaire puisque tout le monde savait quel sort cuisant m’avait atteint ce jour-là. Un night club aurait pu être construit à la place que personne ne pourrait oublier ce qui s’y est déroulé. Le sang et l’odeur de la mort souilleront à jamais les pavés de cette rue. Tout comme j’en conserverais à jamais quelques cicatrices sur ma peau et plus profondément encore dans mon cœur. Il semblait réfléchir concernant la survie de son équipe… depuis le temps il devait avoir vu s’il manquait quelqu’un à l’appel tout de même à moins qu’il n’ait eu à ramassé des morceaux qu’ils n’avaient pas encore « reconnu » ce qui était une possibilité vu le brasier et les décombre qu’il devait y avoir après coup. Les deux affectés à ma garde devaient être en parfaite santé vu la vitesse à laquelle ils se sont enfui… Annonçais-je avant de boire une autre gorgée, comme si de rien n’était. Je savais au moins l’un d’eux sous terre mais l’autre avait sans doute échappé au sanglant spectacle. Pourtant j’aurai voulu savoir s’il était au courant et s’il avait lui-même participer à la surveillances des agents « obligés » de regarder les meurtres afin de détecter leurs implications dans la fuite de certains rebuts. C’est vraiment gentil de votre part mais, j’hésite encore à retourner au ministère pour tout vous avouer. J’étais tout de même étonnée qu’il souhaite m’aider, nous n’avions eu que peu de “rapport” de travail ensemble, toujours plutôt aimable certes mais il ne me connaissait pas vraiment… Tout comme je savais peu de chose sur lui. Sauf si bien sûr un poste vous vient en tête. S’il avait entendu parler d’un poste je pouvais toujours écouter les propositions. Je ne suis fermée à aucune proposition. Et il savait que je n’étais rebuté par aucun travail non plus. La préparation des ventes aux enchères n’étaient pas bien vu par tous, loin de là j’avais pourtant effectué ma tâche avec sérieux et application. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | La construction de la Bran Tower. L’aspect protégé de l’Allée des Embrumes. Reaghan baissa la tête pour cacher le sourire qui naissait sur ses lèvres. Il avait trouvé cela tellement absurde. Le Magister voulait que sa chère Elite vive dans le confort en protégeant les rues, mais l’Allée des Embrumes était emblématique comme étant la rue malfamée du Chemin de Traverse. Même avec tous les efforts, il ne pourrait pas empêcher la noirceur de l’envahir. C’était ainsi. C’était le repaire de tous les amateurs de magie noire et il était toujours difficile de déloger les cafards comme eux. C’était beau de croire que ça pouvait devenir une rue comme une autre avec un joli bâtiment pour prouver que hé regardez ! L’Elite vit ici. C’était amusant à voir. Toujours très amusant. Guenièvre évoqua par la suite un night-club pile à l’endroit des exécutions. Il souleva un sourcil surpris, il ne savait pas comment il devait prendre cette déclaration. Faisait-elle preuve de cynisme ou était-elle sérieuse ? Dans un cas comme dans l’autre, cette gamine n’avait de cesse de le surprendre. « Un night-club rien que ça ? Je ne pense pas que ça fasse une bonne pub ou que ça marche même. » Il fronça les sourcils. Non c’était carrément morbide. Cela étant, il se demandait si un jour un mémorial serait dressé dans cette rue. Quelque chose que seuls les sorciers pourraient voir. « Un mémorial pourrait permettre aux familles des victimes de se recueillir, mais je pense que le Magister a beaucoup à penser pour le moment. » Continua-t-il en esquissant un léger sourire empli d’ironie. Le Magister devait se moquer de rendre hommage. Ce gars était dépourvu de toute sensibilité, un vrai psychopathe. Lorsque Guenièvre évoqua les deux qui l’encadraient pendant cette funeste journée, le sourire de Reaghan s’élargit. Ce n’était probablement pas deux de son équipe. Il détestait les lâches et de toute façon ils fuyaient dès qu’ils le voyaient la nuit. Il eut un léger rire avant de lui répondre. « Rien d’étonnant, beaucoup de rafleurs manquent de courage, de hargne pour le combat. Je suis navré que les deux qui vous encadraient se soient enfuis comme des lâches. J’ose espérer que ce n’était pas deux gars de mon équipe. » Il ne disait pas cela sur le ton de la conversation, il était parfaitement sérieux. Si jamais il apprenait que finalement c’était deux hommes de son équipe, ça allait très mal se passer pour eux. Il se détendit, s’appuyant contre le dossier de sa chaise ; il était inutile d’effrayer Lestrange plus que nécessaire.
Reaghan fit disparaître son air sévère et une ride se forma sur son front lorsqu’elle lui confia être en train d’hésiter sur son potentiel retour au ministère. Était-ce réellement une bonne idée pour la jeune femme ? Elle semblait si affectée par les récents événements, si fragiles que retourner là où tout a commencé était probablement une mauvaise idée. « La question est : en avez-vous seulement l’envie ? » Fit-il en la pointant du doigt. « Si pour vous, revenir au Ministère signifie devoir souffrir, ça ne sert à rien. Votre poste n’existe plus en plus et je doute que le métier de secrétaire d’un chef de département vous intéresse réellement. » Mais pour qui se prenait-il ? Il ne connaissait pas Lestrange, il ne balançait que des suppositions, il ne faisait même pas partie de l’Élite. Il n’en savait rien en plus si elle n’aimerait pas être une secrétaire. « Sauf si bien sûr un poste vous vient en tête. Je ne suis fermée à aucune proposition. » Il eut un sourire en coin. Il la savait parfaite pour ses plans incluant un leurre pour attirer les insurgés, mais il se doutait que si jamais il lui proposait un poste de rafleurs il risquait très vite de se retrouver dans le bureau de Lestrange Senior. Rafleurs n’étaient pas le métier qu’on pouvait prétendre affectionner. Les gars de son équipe venaient tous plus ou moins d’endroits mal fréquentés, ils avaient tous une histoire particulière. « Beaucoup auraient besoin de vous je pense. Si vous cherchez l’aventure, je suis sûr que Gringotts pourrait vous plaire et Ste-Mangouste doit être en pénurie de mains d’œuvre. Avec tout ce qu’il se passe dans le monde sorcier, ils doivent être submergés. » C’était même une certitude. « Mais le Ministère, non définitivement, n’y retournez pas. Ce n’est plus un lieu pour vous. » Il était sûr de ça.
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| Oui, je pensais l’espèce humaine assez basse pour pouvoir se repaître du malheur des autres. Alors oui, un night-club ou n’importe quoi aurait fonctionné j’en avais l’intime conviction. La mort a toujours fait vendre. Dis-je comme si je venais de lui donner l’heure. Etais-ce faux ? Non, j’en doutais. Il n’y avait qu’à voir le nombre de badauds qu’il y avait eu pour l’exécution des rebuts. Tous n’avaient pas été contraints et forcés d’assister au « spectacle ». Les gens aimaient avoir le contrôle de leur vie et ils aimaient se faire peur, et quoi de mieux pour allier les deux qu’un endroit où s’était déroulés de sombres et sanglantes histoires. La cabane hurlante, par exemple, n’avait jamais été détruite puisqu’elle était toujours entouré d’un mystère aussi insondable qu’idiot, ça n’était après tout qu’un tas de bois rassemblé par quelques vieux clous quoi qu’il s’y soit passé. Ce fut à mon tour de froncé les sourcils en entendant ses paroles. Le pire dans tout cela c’est qu’il semblait sincère… Quant à moi je doute que des familles veuillent se recueillir sur une place publique, qui plus est en face de l’entrée du ministère. Après tout qui étaient les victimes ? En majorité des rebuts, traités pire que de la marchandise bas de gamme, être apparenté à ses personnes n’était pas un atout dans les temps actuels. Si j’étais retourné sur les lieux, si je m’étais installé sur le banc qui faisait face au ministère, je doutais que beaucoup d’autres sorciers l’aient fait. On ne commémorait pas les traitres au régime actuel. Je ne commentais pas la réflexion sur le magister même si je n’en pensais pas moins. L’homme –si tant est qu’on puisse le qualifier ainsi- était bien trop occupé par con propre nombril, son ascension, son désir de pouvoir et de domination pour s’intéresser au petit peuple qu’il avait sciemment conduit dans la fange. Il était amusant de l’entendre parler des rafleurs, de ses employés et surtout du terme « encadrer » comme s’ils avaient été là pour me protéger, amusant, vraiment. Je ne les connais pas. N’avais en ma possession ni leurs noms ni leurs prénoms et de toute façon l’un d’eux devait nourrir les asticots quelque part dans le sous-sol anglais. J’étais certaine que la dose injecté lors de ma morsure était létale et ne le regrettais absolument pas mon geste. C’était sans aucun doute la seule et unique mort que j’avais entrainé qui ne me causait pas le moindre cauchemar. Il me pointa du doigt et mes craintes se confirmaient, il avait raison. Je n’avais pas envie d’y retourner, pas envie de croiser les mêmes visages, les même regards, pas envie de me rendre chaque jour sur les lieux où j’avais encore l’impression que l’odeur âcre du feu et du sang m’asphyxiait. J’allais d’ailleurs lui dire qu’il avait sans doute raison mais ses dernières paroles me firent sourire et je ne pouvais m’empêcher de lui demander amusée. Ah oui ? Qu’en savez-vous ? Vous pensez que je ferai une piètre secrétaire ? Il n’y avait dans le ton de ma voix aucun ton de reproche, que de l’amusement. Une fois encore il avait touché dans le mille, je n’avais aucune envie de me retrouver dans un secrétariat à gérer les états d’âmes d’un vieux sorcier. Aucun souhait de préparer le thé pour un chef de département et de ses « invités ». J’étais certes une jeune femme de l’élite parfaitement habituée à paraître mais cela ne faisait pas de moi une potiche, une plante verte qui, bien qu’agréable à regarder n’est d’aucune réelle utilité. J’hochais la tête confirmant ses paroles, oui j’orientais mes recherches en dehors du ministère et avec les diverses discussions que j’avais pu avoir avec des amis et des connaissances. Vous m’intriguez sir Phillips. Et cela n’avait rien à voir avec le corps qu’il possédant une fois la nuit tombée. Pourquoi avez-vous choisi le poste de ralfeur ? Il disait lui-même que beaucoup manquaient de courage, il disait que ça n’était pas un métier pour moi, mais en quoi étais-ce un métier pour lui ? Non pas que ce soit un métier moins important qu’un autre mais… vous étiez à Serdaigle n’est-ce pas ? Vous auriez pu intégrer la brigade de police magique, vos rapports étaient plutôt bon dans mes souvenirs… Son travail l’était également, je pouvais en attester l’ayant vu tard le soir afin de clore ses « dossiers ». Vous n’aimez pas la paperasse peut-être ? Car oui, les tireurs d’élite étaient plus contraints par les rapports que les différents groupe de rafleur mais… à mes yeux ce n’était qu’un détails. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | C’était un fait, Reaghan n’avait pas beaucoup de respect pour l’espèce humaine. Il la pensait trop égoïste, trop à cheval sur une étiquette prônant la normalité et le conventionnel alors que si on y regardait de plus près, on pouvait s’apercevoir que techniquement, les sorciers n’étaient pas normaux. Sa mère moldue lui avait bien fait comprendre que la normalité c’était un corps, deux bras, deux jambes, une tête et un cerveau. La magie n’entrait pas en compte dans la normalité alors ça le faisait rire doucement lorsque les mangemorts et la jolie équipe de l’Élite prônaient les justes valeurs. Aussi fut-il surpris de voir autant de cynisme en Guenièvre Lestrange. Il haussa un sourcil. Elle n’avait pas tort sur le point que la mort faisait vendre, mais là, la société sorcière était bien trop nerveuse pour que le Magister songe à faire un coup de ce genre. Reaghan le sentait lorsqu’il allait voir ses clients. Les sourires de convenances avaient disparu pour laisser place à une certaine morosité. Et il devait le reconnaître, il s’en moquait. Tant que la morosité ne lui faisait pas perdre des gallions c’était tout ce qu’il comptait. On n’avait jamais eu pitié de lui avant, il n’allait pas faire ça pour eux maintenant. Il haussa les épaules lorsqu’elle révoqua son idée de mémorial. « C’était une idée comme ça. » Fit-il à sa décharge. Probablement qu’à l’heure actuelle, le mémorial serait de trop, sonnerait comme faux pour la plupart des sorciers. Ceux qui avaient été exécutés étaient des rebuts, simplement des rebuts, mis plus bas que terre parce qu’ils avaient fait l’erreur de naître dans la mauvaise famille ou d’être allés à l’encontre du gouvernement rien de plus. Non en effet, l’idée du mémorial était probablement stupide, mais le jour où le Magister serait renversé (Reaghan ne doutait pas de cette hypothèse, il savait que viendrait le jour où il ferait une terrible erreur et qu’il irait manger les pissenlits par la racine. Définitivement) ce serait une possibilité envisagée.
Il sourit lorsqu’elle lui demanda si elle ferait une piètre secrétaire. « Oh je ne doute pas de vos capacités à bien accueillir les gens, loin de là – et j’ai beaucoup de respect pour ceux qui font ce métier – mais vraiment ? Vous vous voyez noter des rendez-vous pour votre directeur, traiter des dossiers et surtout être sociable tous les jours face à ces pauvres personnes incapables de gérer leur impatience ? Si c’est le cas, je vous tire mon chapeau bien bas, miss Lestrange. » Il avait toujours ce sourire sur les lèvres et mima une révérence à l’intention de la jeune femme. Non, vraiment ? Elle avait songé à être secrétaire ? « Vous m’intriguez sir Phillips. » Il ne put s’empêcher de rire. « Pourquoi avez-vous choisi le poste de ralfeur ? Non pas que ce soit un métier moins important qu’un autre mais… vous étiez à Serdaigle n’est-ce pas ? Vous auriez pu intégrer la brigade de police magique, vos rapports étaient plutôt bon dans mes souvenirs… Vous n’aimez pas la paperasse peut-être ? » « Mine de rien, ça rapporte bien ce métier. Je suis pas l’homme d’un seul métier, j’ai plusieurs cordes à mon arc et faut dire que je suis bien pratique en tant que rafleur. » Il n’était même pas amer de parler comme ça de sa malédiction. Il ne pouvait pas se mentir, s’il n’avait pas cette apparence de nuit, il serait diablement moins efficace. « Disons que ma gueule, le soir, terrorise suffisamment pour coller la trouille aux insurgés du coup ils ont vu une parfaite opportunité pour eux de faire des miracles. Croyez pas, hein, je sais que je suis un monstre de foire pour eux, mais on a tous besoin d’argent pour vivre et ça me permet d’avoir des repas chauds. » Et on pouvait sortir les violons. Reaghan était loin d’être un pauvre petit gars, il avait de l’argent de côté et un plan de secours si jamais ça commençait à devenir trop tendu pour lui ici. « J’aime la tactique, les échecs et lire des livres sur la magie, mais vraiment la paperasse – comme vous dites – j’ai ça en horreur. J’ai toujours l’habitude d’être dans l’action alors être enfermé dans un bureau… eurf non merci. » Habitude qu’il avait depuis qu’il avait vécu dans la rue. « Notre passé fait ce que nous sommes. » Conclut-il. C’était une phrase que Geralt lui avait souvent dit quand il était petit. « En tout cas, j’espère que vous allez trouver quelque chose qui vous correspond vraiment, miss Lestrange. » La gamine était vraiment intéressante en tant que personne, il serait dommage qu’elle gâche son potentiel pour une raison ou pour une autre.
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| Oui une idée « comme ça » qui restait assez étrange venant d’un rafleur mais c’est sans doute ces drôles de réactions, de commentaires qui m’avaient toujours attiré chez cet homme. Poussé à la conversation à en savoir plus sur lui, à mieux le connaître. Cette part d’ombre, de mystère, cette lumière aussi qu’il tentait de camoufler. Ou alors étais-ce moi qui avais vraiment un souci, qui tentait toujours de voir le « bon » en chaque être malgré la noirceur des actions. Mes pensées allaient sans doute trop loin, je m’égarais prêtais des sens peut-être faux à ses paroles. J’hochais donc simplement la tête pour clore le sujet de ce mémorial. Je n’avais pas voulu lui paraitre aussi ferme ou froide dans mes propos et encore moins montré ma désapprobation pour cette idée mais j’avais parlé de mon propre cas, jamais je n’irai pleurer face à une plaque ou une statue juste en face du ministère. J’aurai l’impression d’une énième victoire pour le Lord, comme si, de son bureau il passait ses journées à se réjouir de la peine, l’incompréhension et le désarroi qu’il avait provoqué chez les sorciers. Il n’en était rien, bien sûr, mais je ne pouvais pas imaginer apporter plus de pouvoir sur moi que Voldemort en avait déjà. Stupide, peut-être mais je ne pouvais agir, réagir autrement. Concernant le futur, j’étais parfaitement incapable de me projeter assez loin pour imaginer la victoire ou la défaite de tel ou tel camp. Et puis, il fallait être réaliste, même si je l’espérais en faveur des insurgés pour moi il n’y avait pas de « vrai » Happy end possible. Je regardais au loin tentant d’éloigner ses pensées, préférant m’attarder sur un présent déjà riche surtout que notre conversation prenait un tournant plus « gai » plus décontracté ce qui m’arrangeait beaucoup. Je pourrais, en effet, le faire… Après tout c’était un peu ce que j’avais fait en m’occupant de la préparation et de la vente des rebuts. Même si Alastar me faisait assez confiance pour m’avoir délégué certaine tâches, je restais son employée et devais donc me montrer sociable et m’occuper de ses rendez-vous concernant les ventes. …mais vous avez raison j’ai envie de voir, de faire autre chose. Mais je ne voudrais me fermer aucune porte. Si je ne trouvais pas ma voie, si personne n’acceptait plus de travailler avec moi ou que sais-je encore, oui, beaucoup de si mais aucune certitude, ni sur mes envies ni sur les propositions qu’on pouvait me faire. Je l’écoute me parler de ses choix. Je l’envie, il donne l’impression qu’il n’a eu aucun mal à choisir ce métier, ses métiers et qu’il était heureux de son sort en définitive. Tout le monde ne pouvait pas en dire autant. Pourtant j’haussais un sourcil et ne pouvait m’empêcher de commenter. C’est tout de même étrange, vous ne trouvez pas ? Et j’argumente mes propos, après tout c’est lui qui a parlé de sa « gueule » je ne fais que rebondir. Qu’on soit étonné, surpris lors d’une première rencontre avec… votre alter-égo nocturne est une chose. J’avais d’ailleurs été moi-même surprise la première fois, je ne pouvais le nier et je n’avais pas pu le cacher. Mais pourquoi réagir toujours aussi sottement par la suite ? Nous… Entendez par là, « nous les sorciers » … vivons dans un monde peuplés de loup-garou, de troll, de vélane. Nos côtoyons chaque jours des elfes et des gobelins, en quoi votre singularité ferait-elle de vous une bête de foire ? C’était stupide. De mon point de vue Reaghan n’avait rien d’une bête de foire et je le traitais comme n’importe quel autre collègue. N’en avez-vous pas assez parfois ? Assez d’être la bête, la curiosité ? Assez d’être différent ? Au fond nous étions tous montrés du doigt un jour ou l’autre. J’étais bien la lestrange, La fille de, la « nana qui avait pris un sort cuisant » avais-je entendu pas plus tard que ce matin… et à la longue, c’était pesant. Non je ne sortais pas les violons mais je lui demandais silencieusement comment il faisait pour supporter cela, pour supporter ce regard malveillant du commun des mortels. Je grimaçais en l’entendant me dire que notre passé fait ce que nous sommes. Je porte le verre à mes lèvres et laisse échapper un murmure avant de les y poser. J’espère que vous avez tort… Je prenais quelques gorgées afin de noyer toutes les idées sombres que ses paroles entrainaient. Si notre passé façonnait notre vie, je n’avais aucune chance. Aucun espoir à avoir sur une quelconque éclaircie dans ma vie. Le sang, les larmes, la violence, la douleur et le mensonge feraient à jamais partie de mon existence. Je tentais de reprendre une certaine contenance, l’aisance naturelle que je dégageais habituellement pour qu’il ne s’interroge pas plus que nécessaire et lui offrait un sourire. C’est gentil, je vous en tiendrais informé dès que mes choix seront arrêtés. Je garde vos conseils précieusement en mémoire et je doute que nous nous croisions aussi fréquemment qu’auparavant dans les couloirs du ministère. Il avait raison, je n’aurai plus la force d’y retourner chaque jour. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | C’est tout de même étrange, vous ne trouvez pas ? Reaghan haussa un sourcil. Qu’on soit étonné, surpris lors d’une première rencontre avec… votre alter-égo nocturne est une chose. Mais pourquoi réagir toujours aussi sottement par la suite ? Nous vivons dans un monde peuplés de loup-garou, de troll, de vélane. Nous côtoyons chaque jours des elfes et des gobelins, en quoi votre singularité ferait-elle de vous une bête de foire ? Il baissa la tête et eut un petit sourire en coin. N’en avez-vous pas assez parfois ? Il haussa les épaules. Quand sa mère avait appris, elle n’avait pas très bien réagi et lui-même n’avait pas su comment se comporter face à la malédiction qui venait tout juste de se réveiller. Il avait subi pendant des jours et des jours le regard dégoûté de sa mère avant de partir pour Poudlard. Là-bas, on lui avait épargné les nuits dans les dortoirs, prétextant une maladie et préférant le faire aller dans la Cabane Hurlante pour éviter d’effrayer ses camarades. C’était une requête qu’il avait demandé à Dumbledore avant d’intégrer l’école. Le regard des autres le blessait bien trop pour supporter sept ans comme ça. « Le cadavre que je suis la nuit dégoûte. Il y a l’odeur qui me suivait avant que je trouve une solution pour ça. » Il redressa la tête. « Un loup-garou, une vélane, un elfe de maison et toutes les autres créatures peuvent se regarder sans inspirer l’envie de vomir. Ce qui pèse sur mes épaules, c’est différent. » Comme les zombies dans le folklore, ça dégoûtait, ça soulevait le cœur et bien Reaghan, c’était pareil. « J’ai appris à ne plus en avoir assez, miss Lestrange. J’ai appris à me moquer des regards des autres parce que je suis ce que je suis et j’y peux rien. Et il faut surtout apprendre à ignorer les remarques, même celles qui blessent le plus, ça serait donner bien trop de crédits à ces personnes qui osent émettre une critique. » Il eut un sourire en coin. « Après, avec le temps, j’ai aussi appris à détester le genre humain et pour ça, je ne vous conseillerais pas de suivre mon chemin, on devient un peu aigri et égoïste quand on en vient à ce constat. » Il poussa un soupir. J’espère que vous avez tort… Réagit-elle à sa remarque sur le passé. Il haussa un sourcil curieux. Ils avaient tous des bagages derrière eux, des cadavres dans le placard qu’ils aimeraient planquer, mais Guenièvre Lestrange ? Il était surpris qu’elle semble si affligée par cette remarque. Il était surpris d’avoir vu une lueur qu’il n’arrivait pas à identifier dans son regard. De la tristesse ? Il ne saurait dire. C’est gentil, je vous en tiendrais informé dès que mes choix seront arrêtés. Je garde vos conseils précieusement en mémoire et je doute que nous nous croisions aussi fréquemment qu’auparavant dans les couloirs du ministère. « Et c’est bien dommage si vous voulez mon avis. » Il lui fit un clin d’œil.
La porte du Chaudron Baveur s’ouvrit laissant entrer un groupe d’hommes. Reaghan redressa la tête et reconnut son équipe. « Je vais devoir vous laisser, miss Lestrange, mes hommes viennent d’arriver. » Il se leva, prenant sa tasse de café vide dans la main histoire de poursuivre sa commande un peu plus loin. « En espérant pouvoir vous croiser tout de même dans les multiples couloirs du Ministère. » Il inclina légèrement la tête avant de quitter la table de la jeune femme et rejoindre tous les autres. Il jeta un coup d’œil à sa montre et eut un sourire : pour une fois, ils étaient tous à l’heure. « Parfait, personne n’aura à subir des représailles en mission, vous êtes tous là. » Il désigna une table plus grande un peu plus loin et ils allèrent tous s’y installer.
- Spoiler:
Je ne sais pas si tu veux répondre ou pas
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| | | | | Le travail, c'est un alibi, une fuite et c’est exactement ce dont nous avons besoin ! | |
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