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sujet; [ EVENT #1 ] somebody save me (vyk) |
| Le manoir Ollivander était calme. La journée passait à une lenteur exagérée tandis que Siwan profitait de l'après-midi avec Euphrosine d'Anjou, une amie très proche, Ysolde se retrouvait à aider les elfes de maison pour le nettoyage. Elle n'osait pas approcher du salon où se trouvaient les deux jeunes femmes, ne souhaitant pas les déranger. Il aurait été étrange qu'elle reste debout à l'encadrement de la porte et elle aurait été terriblement gênée d'assister à leur entrevue, telle une statue. Après avoir demandé de quelles tâches Ysolde pouvait se charger, la jolie blonde avait finalement proposé à sa maîtresse d'aller aider les elfes de maison. Il faut dire que la jeune esclave passait beaucoup de temps avec eux et appréciait leur compagnie, elle s'était notamment prise d'affection pour la petite Mana, l'elfe de Siwan.
Le silence fut troublé par la sonnerie de la porte. Aussitôt, Ysolde laissa les deux petites créatures avec lesquelles elle travaillait pour se rendre dans le salon. Elle entra discrètement avant de demander d'une petite voix « Pardonnez-moi, madame, souhaitez-vous que j'aille répondre ? » devant l'approbation de Siwan, Ysolde ne se fit pas prier pour aller ouvrir la porte. Et qu'elle ne fut pas sa surprise de trouver Vyk Hawkstone accompagné de deux autres messieurs à la carrure imposante. La panique gagna rapidement Ysolde, elle ouvrit de grands yeux ronds et rabattit discrètement la porte pour ne pas éveiller les soupçons. « Qu'est-ce que tu fais là ? » chuchota la jeune femme avec une pointe d'hystérie dans la voix. Elle était toujours ravie de voir Vyk et elle savait qu'il s'était débrouillé pour venir la voir en se faisant vendeur de ventricules de dragon, mais sa visite n'était pas vraiment prévue, ou bien Siwan ne lui en avait pas parlé. La présence des deux hommes perturba Ysolde qui se retint d'être impolie en demandant qui ils étaient.
Dernière édition par Ysolde Yaxley le Dim 21 Sep 2014 - 23:01, édité 1 fois |
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| Vyk prit une profonde inspiration. Il jeta un dernier regard vers ses deux compagnons du jour : un immense colosse chauve à l’air bien menaçant répondant au nom de Brutus, et un autre type un peu plus frêle, qui s’appelait Carrow. D’ailleurs, Vyk avait pensé qu’il s’agissait peut-être d’un Weasley en raison de ses cheveux roux, mais il s’était trompé. Le trio scrutait le manoir Ollivander, qui se dressait face à eux, majestueuse et imposante. S’il était accompagné aujourd’hui de ces deux sorciers, ce n’était pas pour rien. Ils étaient en mission. En mission de sauvetage, plus précisément. Vyk avait été soulagé d’apprendre que son groupe se chargerait du cas d’Ysolde Yaxley. Il aurait été plus gêné de se retrouver à la charge d’une ou d’un rebut inconnu. Et puis, naïvement, il s’était toujours dit qu’il serait celui qui sauverait Ysolde, alors… il était plutôt satisfait, bien que stressé. Malgré tout, une poussée d’adrénaline –probablement due à la conscience du danger- afflua dans ses veines. C’est ce qui le poussa à lever le bras, et à sonner. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrait sur Ysolde, plus belle encore que dans ses derniers souvenirs. Il se serait bien attardé à la détailler et à l’observer un peu plus longuement, mais il ne disposait de clairement pas assez de temps. « Pas le temps de t’expliquer. Il faut que tu viennes avec nous, sans plus tarder. » chuchota Vyk, à une vitesse impressionnante. Ce ton pressé et ce débit rapide de paroles traduisaient le manque de temps dont ils étaient victimes. Il n’était pas question de traînailler, et de se poser milles et une question. Mais le jeune homme se doutait que ce serait plus fort que son amie : prise au dépourvue, elle tiendrait à savoir pour quelle raison Vyk l’arrachait comme ça des Ollivander’s. « Si je te dis insurgés… » murmura Vyk, en désignant les deux gaillards dans son dos d’un signe du menton. « Tu viens, sans te poser plus de question ? » Ses yeux se plantèrent dans les siens. Il cherchait à la charmer, et à la manipuler à l’aide de son regard, qui était devenu gris sous le coup de l’excitation et du stress. Il avait abordé le sujet de la fuite plus d’une fois auprès d’Ysolde. Et la réponse avait toujours été la même : elle ne se sentait pas prête. - Spoiler:
je mettrais un petit gif demain :panique: et, oui, je sais, les prénoms des deux zozos sont clichés, mais au moins tu repères vite qui est qui : Brutus le colosse baraqué, Carrow/Carrott le roux
Dernière édition par Vyk Hawkstone le Jeu 25 Sep 2014 - 7:47, édité 2 fois |
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| Vyk, insurgés. Il fallut peu de temps à Ysolde pour faire le rapprochement. Lorsqu'il prononça le mot "insurgés", la jeune femme regarda machinalement dans la légère ouverture de la porte pour vérifier que Siwan ne soupçonnait rien. Lorsqu'elle se tourna à nouveau vers Vyk, elle était complètement perdue, paniquée. Il lui demandait de s'enfuir, comme ça, maintenant. Ils en avaient parlé de tas de fois et Ysolde avait toujours été réticente à l'idée de s'enfuir de chez Siwan, elle éprouvait toujours une certaine affection pour celle qui avait été son amie, il y bien longtemps maintenant. D'un autre côté, elle gardait la marque de la dernière punition que Siwan lui avait infligée. Elles étaient rares, les fois où Siwan s'en prenait à sa rebut, sauf qu'en public, le moindre écart devait obligatoirement être repris et puni. Si Ysolde comprenait l'attitude de Siwan, elle avait toutefois de plus en plus de mal à reconnaitre son amie et peut à peu, elle se demandait si Siwan avait réellement fait preuve de charité en l'achetant.
« On en a déjà parlé, tu sais ce que j'en pense, Vyk... » mais il était déjà en train de planter son regard charmeur dans le sien, insistant rien qu'avec les yeux. Ysolde ne détourna pas la tête et elle sut parfaitement ce que Vyk cherchait à lui dire. Elle restait une esclave ici, elle n'était pas heureuse. Bien entendu, elle avait longtemps rêvé du moment où un preux chevalier viendrait la délivrer de sa captivité et nombreuses étaient les fois où Vyk s'était clairement manifesté pour remplir ce rôle. Après tout, elle avait toujours eu envie d'être avec lui, depuis le début. Elle ferma les paupières et chuchota : « D'accord, je viens. » Elle vit le visage de Vyk se détendre et elle sut qu'il était réjouit de l'entendre dire ça. « Par contre, je ne pars pas sans mas baguette. » annonça-t-elle très sérieusement. Elle lui attrapa le bras et plongea à nouveau son regard vert dans le sien. Elle secoua la tête. « Je serais beaucoup plus utile si jamais il y avait des complications... et je tiens énormément à cette baguette. » Déjà elle réfléchissait aux moyens qu'elle allait mettre en œuvre pour entrer de nouveau puis ressortir sans éveiller les soupçons de sa maîtresse. |
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| Oui, ils en avaient déjà parlé : de s’évader, de prendre la fuite. Rien que pour elle, Vyk se sentait capable de rejoindre définitivement le camp des Insurgés. La libération d’Ysolde de sa situation de rebut primait sur tout le reste. Une puissante volonté étreignait le jeune homme, balayant tous les doutes qu’il avait pu avoir vis-à-vis de lui-même. « Je sais qu’on en a déjà parlé. Mais toi, comme moi, tu sais que c’est ce qu’il y’a de mieux à faire pour toi. » Elle n’avait pas à camper le rôle d’esclave toute sa vie. Elle était une sorcière aux talents incroyables, une guérisseuse hors-paire. Rallier Ysolde du côté des Insurgés était un poids considérable qui faisait pencher la balance de leur côté. Mais avant tout ça, elle restait une jeune femme qui méritait sa liberté. Et c’était peut-être justement le charme de cette jeune femme qui poussait Vyk à se montrer si déterminé. Il ne quitterait pas le manoir des Ollivander sans Ysolde Yaxley. Un point c’est tout. Pour s’aider, il n’hésita pas à la manipuler au moyen de son regard. Intense, allumé d’une étincelle d’espoir, d’un désir de faire les choses biens. Il ne voulait pas avoir à se battre contre Euphrosine, ou même contre Siwan. Cette dernière était l’une de ses amies les plus précieuses… Mais cette amie n’avait pas hésité à acheter Ysolde, et à faire d’elle son esclave. Une idée qui dégoûtait et révoltait Vyk. Enfin, la réponse d’Ysolde franchit ses jolies lèvres rosées, et Hawkstone se détendit légèrement. Bien, ils allaient pouvoir prendre la poudre d’escampette. Alors que Vyk tournait déjà le dos, prêt à s’en aller, Ysolde le retint par le bras. Sa baguette ? Et pourquoi pas prendre le thé et deux ou trois gâteaux, aussi ? « Mais on n’a pas le temps ! Qu’est-ce qu’on fait si Siwan tombe sur nous ? En tant que sa rebut, tu ne pourras rien lui faire. Et moi… » Et lui… il préférait ne pas avoir à se salir les mains. S’ils pouvaient éviter les complications, il préférait largement cette option-là. Vyk captura sa petite main, dans sa grande paluche, d’un geste se voulant protecteur. « S’il te plaît Ysolde… On te trouvera une autre baguette, t’en fais pas pour ça. Mais on doit partir, et maintenant. » Il essayait de résister à son regard vert insistant. Tâche qui s’avérait assez compliquée. S’il pouvait la charmer par son regard, la réciproque était vraie aussi du côté d’Ysolde.
Dernière édition par Vyk Hawkstone le Jeu 25 Sep 2014 - 7:47, édité 1 fois |
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| La liberté était là, à portée de main, en face d'elle sous les traits de Vyk Hawkstone et pourtant, Ysolde doutait. S'enfuir avait toujours provoqué ce sentiment de culpabilité chez la jeune femme : elle s'en voulait de quitter Siwan comme ça. Ce qu'il y a de mieux à faire, c'est ce que disait Vyk et avait-il seulement tord ? Ysolde ne savait plus réellement ce qui était bien ou non pour elle. Elle s'était habituée à sa vie d'esclave, sans vraiment avoir le choix, et ne s'était jamais vraiment projetée. Allait-elle rester au service des Ollivander toute sa vie ? C'est bien ce qu'on prévoyait pour les rebuts, malgré toute l'affection qu'Ysolde pouvait porter à Siwan et à cette vie moins misérable qu'elle ne l'aurait imaginé, elle ne pouvait pas se résoudre à une vie de servitude. Une vie enchaînée magiquement à ce manoir, à ces lieux et à cette famille. Si les Ollivander étaient restés plutôt neutres, Ysolde ne pouvait cependant plus supporter l'attitude de Siwan qu'elle ne parvenait à cerner. La jeune esclave ne savait plus sur quel pied danser et était fatiguée d'adopter des comportements différents selon chaque membre de la famille.
Lorsque la jeune femme évoqua sa baguette, Vyk sembla un moment exaspéré. « Mais on n’a pas le temps ! S’il te plaît Ysolde… On te trouvera une autre baguette, t’en fais pas pour ça. Mais on doit partir, et maintenant. » Il en était hors de question. Impossible. La baguette d'Ysolde était unique en son genre, l'une des rares du monde sorcier à contenir en son cœur un cheveu de harpie. C'est cet ingrédient qui avait renforcé la confiance et la complicité entre la blondinette et sa baguette. C'était inconcevable pour elle de s'en séparer définitivement. Elle savait où Siwan la cachait et elle savait également que jamais plus elle ne pourrait utiliser une baguette de manière convenable si elle abandonnait la sienne aujourd'hui. Ses pouvoirs et son essence magiques en dépendaient. Elle secoua vigoureusement la tête en regardant Vyk droit dans les yeux. « Je t'en prie, Vyk. J'ai besoin de ma baguette, elle m'est trop précieuse. » Elle marqua une pause tout en gardant le contact visuel avec Vyk. « S'il te plait, ça ne sera pas long, je sais où elle se trouve ! » Elle priait très fort pour qu'il accepte, sans trop savoir comme elle allait bien pouvoir rentrer dans le manoir pour récupérer sa baguette puis en ressortir. |
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| Une sacrée tête de mule cette blondinette. Pour la première fois depuis longtemps, Vyk aperçut dans son regard vert une étincelle de détermination. Elle était disposée à le suivre partout où il le souhaitait, à condition qu’elle récupérait sa baguette. C’était un deal respectable… Et puis… Vyk lui devait au moins ça, lui qui l’arrachait à ce pseudo-confort offert par les Ollivander. Si l’ex-Gryffondor en voulait terriblement à Siwan, il ne pouvait pas ignorer ou nier le fait qu’Ysolde était traitée de façon convenable, bien au-dessus de la moyenne, comparée à la majorité des rebuts. Vyk se tourna un moment vers ses deux acolytes insurgés, comme s’il était à la recherche d’un signe d’approbation ou de négation de leur part. Hésitants, les deux gardèrent le silence, mais Vyk crut voir un léger hochement de tête du côté de Brutus. « Bon… c’est d’accord. Mais si on s’attarde une minute de trop, tout le plan tombe à l’eau. » l’avertit Vyk, toujours de cette intonation pressée. D’un regard, Ysolde le remercia et alors même qu’elle se tournait vers l’intérieur du manoir, Siwan fit son apparition. Mince… ils avaient déjà trop tardés. Devant lui, la jeune Yaxley se tendit légèrement, à la fois surprise et apeurée peut-être. Lui-même sentit quelques sueurs froides, mais il tenta de conserver un air impassible, tandis qu’il lançait : « Bonjour Siwan. Tu tombes à pic, j’envoyais justement Ysolde te chercher. » Pas de panique Vyk… Il se motiva intérieurement, se répétant qu’il avait l’air crédible. La veille, au moment de se préparer pour le sauvetage, il avait prit soin de répéter et répéter son texte non-stop, jusqu’à avoir l’air totalement crédible. Comme un acteur qui joue son rôle devant les caméras. « Voici Brutus et Carrow. Deux de mes apprentis. Ils sont là pour effectuer la transaction à ma place, histoire qu’ils acquièrent de l’expérience par eux-mêmes. » Son cœur battait si fort que Vyk se demanda un instant si les gens qui l’entouraient entendaient eux aussi ces pulsations. Il se frotta la nuque d’une main moite, puis il afficha un sourire à Siwan. Il ne devait pas la craindre. Elle était son amie. Une amie qu’il était néanmoins sur le point de trahir… « Je ne voudrais pas abuser mais… pourrais-je me rendre un instant dans les vénérées latrines des Ollivander ? » La politesse, ainsi que la touche d’humour était là. Il n’y avait pas de raison pour que Siwan lui empêche l’accès… Restait à espérer qu’elle ordonne à Ysolde de lui montrer la direction aux cabinets de toilettes. |
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| • EVENT #1 •
Le silence n'est pas d'or, il est mortel. C'est une fosse qui se remplit de fantômes.
Dans le petit salon, la conversation allait bon train. Un ballet de mondanités alors qu'Euphrosine lui contait ce qui s'était passé à la dernière soirée de l'Elite. Siwan n'y était pas allée. Sa présence à ces évènements était toujours rare. Le pouvoir humain, l'influence sociale étaient des choses qui ne l'intéressaient pas, elle n'avait pas de temps à leur consacrer. Mais c'était toujours plaisant de recevoir Euphrosine et sa verve acidulée. Toujours plaisant de s'entourer un peu de futilités et de stupidités. Ca aidait à fermer les yeux sur le quotidien, les nécessités de ce pouvoir humain qu'elle dédaignait mais qui n'en resserrait pas moins ses serres sur elle. Ses fiançailles avec Roman Travers, avec cette Marque qu'il portait au bras et qui la répugnait. Les liens qu'elle tentait de trancher avec Ysolde, quitte à s'y meurtrir le coeur. Sa dispute récente avec Vyk. Cette multitude de gens qui ne comprennaient pas qu'elle était avant tout une Ollivander, et pas Siwan. De la discussion qui se jouait sur son perron, elle n'entendait rien mais elle s'étonna du temps que mettait son ancienne protégée à annoncer le visiteur. Alors s'excusant auprès d'Euhprosine, elle se leva et rejoignit l'entrée. Vyk. Ses traits se firent neutres, distants. Siwan prenait de la distance avec elle-même et les éclats de colère qu'il lui avait plantés dans la chair lorsqu'il avait découvert le statut d'Ysolde. « Bonjour Siwan. Tu tombes à pic, j’envoyais justement Ysolde te chercher. » Elle arqua un sourcil, un peu étonné. « Je suis à nouveau Siwan ? » Sa voix sonnait comme un acide corrosif, mais ses mots n'étaient qu'une attaque provoquée par une blessure encore douloureuse. La sang pure se savait puérile. Bien sûr, l'ancien Gryffondor ne pouvait pas comprendre ses motivations, bien enfouies dans son coeur, là où elles ne nuiraient pas à sa famille. Mais les mots de Vyk l'avaient blessée. C'était un rendu pour un prêté. Les mots d'usage franchirent ses lèvres alors qu'elle saluait les deux inconnus. L'air rêche qu'ils lui portèrent la fit froncer les sourcils, mais elle ne pipa mot, peu intéressée par deux figures anonymes. « Je ne voudrais pas abuser mais… pourrais-je me rendre un instant dans les vénérées latrines des Ollivander ? » Cette fois, par contre, son froncement de sourcils s'accompagna d'un claquement agacé de la langue. Sur la défensive depuis leur dispute, ce qu'elle aurait pris pour de l'humour autrefois sonnait comme un reproche vitriolé caché sous un sourire de façade. « Notre passé commun ne te permet pas tout, Vyk. » Le prévint-elle en appuyant doucement son épaule sur la rambarde de l'escalier qui menait à l'étage. Puis elle soupira, lasse et fatiguée de ces perpétuelles confrontations. « Après le salon, dans le couloir sur ta gauche. Accompagne-le, Ysolde. » Visiblement, elle n'aimait pas vraiment l'idée de les laisser seuls mais la pensée que Vyk était venu avec des apprentis et qu'il n'irait pas jusqu'à la trahir (c'était un Gryffondor après tout) empêcha sa paranoïa de s'égarer trop près de la vérité. CODE (c) HERESY |
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| Les mots de Siwan giflèrent Vyk. Il est vrai que la dernière fois, ils s’étaient laissés en froid. Toujours pour le même sujet, ils s’étaient disputés : le statut de rebut d’Ysolde. Et aujourd’hui, l’Ollivander lui faisait sentir les derniers restes bien amers de leur précédente entrevue. La mâchoire du blond se contracta, sous le coup de la colère. Son regard s’assombrit. Lui qui n’avait pas vraiment de sang-froid, sentit qu’il ne tarderait pas à basculer dans la nervosité. Il fallait qu’il se calme, qu’il se souvienne du pourquoi de sa présence au manoir de ces artisans baguettistes si réputés. Ce n’était pas le moment de foirer le plan, car il n’y avait pas que sa survie en jeu pour une fois : il y’avait aussi celle d’Ysolde, celle de Brutus, celle de Carrow… Vyk s’en serait voulu à mort de les avoir fait coulé, juste à cause d’une mal maîtrise de ses nerfs fragiles. « Mettons ceci sur le compte de la politesse et sur le poids de nos liens professionnels. » répliqua Vyk sur le même ton, en affrontant clairement Siwan du regard. Bon, d’accord, il s’était un peu laissé aller… Mais par Merlin, il détestait les provocations ! Encore plus lorsque ces dernières provenaient d’une ancienne amie, pour qui il aurait tout fait à l’époque. Avec du recul, il en était ahuri de voir à quel point le fossé creusé entre eux se révélait immense à présent. Même Ysolde, perdue entre eux deux, le sentit. Elle fit voyager son regard vert de sa maîtresse brune, à son ‘patient attitré’. Elle l’avait déjà ressentie, mais elle s’était malgré tout bercée d’illusions en se disant que peut-être ces tensions entre Vyk et Siwan n’étaient que le fruit de son imagination. Qu’était-il donc arrivé à ce trio d’amitié ? Siwan subissait la pression. Vyk et Ysolde également. Tout ceci était de la faute à ce gouvernement bouseux. « Merci de ton hospitalité. » cracha-t-il finalement dans un dernier reproche, avant de s’engouffrer dans l’entrée, en suivant le chemin de l’esclave des Ollivander. Vyk adressa un regard à Brutus et Carrow, suivi d’un infime hochement de tête à peine visible. Le plan était en marche, et ils n’avaient rien à craindre, s’ils se fiaient à l’organisation élaborée la veille. Quelques mètres avant le portail du manoir, un portoloin les attendait sagement. « Bon, on doit vraiment se dépêcher, avant que Siwan ne comprenne tout. Et tu sais que… je n’ai aucune envie de lever la baguette face à elle, alors si on peut l’éviter, c’est mieux, vraiment. » Malgré sa rancœur, sa colère et l’injustice ressentie, Vyk restait un ex-Gryffondor aux valeurs bien ancrées en lui. Et s’en prendre à une amie ne faisait pas partie de ses principes de base. Il n’attaquerait Siwan que si cette dernière s’attaquait à lui. Ou à sa blondinette préférée. Ysolde guida Vyk jusqu’aux toilettes, avant de dévier vers la petite porte arrière du manoir, menant au jardin : « L’elfe de maison m’a dit qu’en faisant le ménage, il a ouvert la fenêtre pour bien aérer la chambre de Siwan. Ma baguette s’y trouve. Prions pour qu’il ne soit pas repassé depuis, pour fermer la fenêtre. » Vyk hocha la tête, toujours sur les pas d’Ysolde, silencieux. Il réfléchissait à toute cette situation pour le moins rocambolesque, à la fois animé par l’adrénaline, mais aussi par l’amertume de se dire qu’il trahissait son amie. Un sort de lévitation plus tard lancé par la baguette de Vyk, et Ysolde apparaissait à la fenêtre de la chambre de Siwan, farfouillant dans les tiroirs de sa maîtresse. Une poignée de minutes s’écoulèrent, et enfin, la blondinette réapparut, à nouveau maîtresse de sa propre baguette. « Parfait. » murmura Vyk, qui surveillait toujours le temps, du coin de l’œil. L’expert en dragon fourra ses mains dans ses poches, avant d’en tirer une petite flasque contenant un liquide verdâtre. « Ne te fie pas à cette couleur dégueulasse et bois-la. Tu vas rétrécir. » Ysolde, surprise, lui lança un regard où se mêlaient l’incompréhension et la surprise. Elle, boire un truc pareil ? « Dépêche-toi ! » gronda le grand blond, un brin menaçant. Ysolde leva un sourcil : elle fut tentée de l’envoyer balader, ou du moins, de le remettre à sa place. Mais elle restait consciente qu’ils étaient en danger, et qu’ils n’avaient pas le temps. Ils devaient agir vite, et maintenant qu’elle avait sa baguette, la demoiselle se sentait plus en confiance. Il serait toujours temps de remonter les bretelles à Vyk plus tard. Elle ouvrit le tube, avala la potion d’une traite, en grimaçant quelque peu. _____ Sur le pas de la porte, Brutus et Carrow, réticents à s’engager dans le manoir, parlaient affaire avec Siwan. Ils expliquaient qu’ils étaient apprentis, que Vyk était pour eux un modèle et qu’il n’avait cessé de vanter les qualités des artisans Ollivander. Un dragon mort renaissait, au creux d’une baguette. Siwan et ses ancêtres possédaient ce don de créer des baguettes mieux que n’importe quel autre baguettiste. Au moment même où la transaction s’achevait, où Siwan récupérait le sac à composants provenant de dragons, et où Carrow rangeait les quelques gallions reçus, Vyk fit son apparition. « Tout s’est bien déroulé ? » Les deux Insurgés hochèrent la tête, répondant ainsi à la double question émise par l’expert en dragons. Quelque peu soulagé, rassuré que les instincts de Siwan n’aient pas été réveillés, Vyk lui fit face, pour les derniers au-revoir. Ses adieux même, peut-être. « Ysolde t’attend près des toilettes. Elle remet quelque petite chose en ordre, rien de grave. » Non, Ysolde n’attendait pas Siwan près des toilettes. Elle était glissée dans la poche étroite, à l’intérieur de la veste de Vyk. Là au moins, elle demeurait en sécurité. En revanche, c’était une lettre, écrite par la main d’Hawkstone qui attendait Siwan. Une lettre dans laquelle il s’excusait, il justifiait cette intervention et il transmettait ses dernières amitiés à son égard. Une fois le portail du manoir franchi, il comprit que la mission était terminée. C’était une réussite. Après un dernier regard vers la demeure de son amie trahie, Vyk mit la main sur le portoloin. Fin du sujet |
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