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sujet; Through darkness and through light, we are one (post event #7) |
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Elle allait crever d'angoisse, elle le sentait. Elle avait le coeur lancé à pleine vitesse et malgré tous ses entraînemenst, n'arrivait pas à se calmer. Elle n'arrivait pas à retrouver le moindre contrôle sur ses réactions et s'était ruée hors du niveau 2 dès qu'elle avait appris la seconde bataille de Poudlard.
Le cauchemar ne pouvait pas recommencer. Pas encore. Pas après tout ça. Hécate aurait du être habituée aux pertes, aux évènements funestes et aux surprises macabres mais elle avait les larmes aux yeux, la gorge serrée et l'estomac retournée alors qu'elle entrait dans la salle dévolue aux familles venues réclamer des nouvelles de leurs enfants, de leurs frères, de leurs soeurs, cousins, cousines...
Surchargée, la pièce grouillait comme une fourmilière et aux voix pressées, haut-perchées, se mêlaient des cris de détresse, lorsqu'un parent apprenait que son enfant n'était pas sur la liste des otages libérés, aux pleurs d'angoisse de ceux qui attendaient un nom...et aux hurlements de ceux qui venaient d'apprendre le pire : la nouvelle que leur bébé, leur plus précieux trésor, faisait selon les sources partis des "pertes collatérales". Hécate sentit la nausée la prendre aux tripes et du s'empêcher de vomir. Elle avait été de ce côté de la barrière moins d'un an auparavant, elle savait exactement ce que signifiait ces hurlements, ces cris presque inhumains de douleur que personne ne parvenait à apaiser, les pères s'écroulant, les mères incapables de réfléchir et perdues dans la plus profonde des nuits. Le monde s'arrêtait de tourner. Le monde perdait toute sa logique. Il n'y avait plus rien, rien, rien.
La liste des noms des otages libérés continuait de dérouler son cortège de nouvelles, implacable, laissant dans son sillage désespoir chez les uns et larmes de soulagement chez les autres.
"Thelonia Permburry...Johnson Willbur...
Hécate tenta de serpenter à travers la foule, la gorge sèche. Elle voyait les élèves libérés, agglutinés, serrés les uns contre les autres dans leurs uniformes gris.
"Remilius Astrapor....Virgile Shacklebolt...
-VIRGILE! appela Hécate.
Il y eut un mouvement, la foule des élèves s'écarta et un garçon à la peau noire, aux grands yeux noisette et eux cheveux assemblés en dreadlocks se détacha de l'assemblée. Il était déjà grand pour son âge, un adolescent grand et svelte, qui dépassait déjà en taille sa soeur aînée, sa mère et ses tantes, mais dont le visage avait encore quelques rondeurs de l'enfance. Il parut affolé puis repéra Hécate et courut vers elle. La jeune femme se jeta dans ses bras et ils restèrent enlacée un long moment, alors qu'Hécate se hissait sur la pointe des pieds pour lui caresser les cheveux. Ne voulant pas parler en anglais, elle bascula dans son français créole et murmura:
-Tout va bien? tu es blessé? est ce que ça va?
Virgile tremblait. Il resserra sa prise et souffla, lui aussi en français:
-Je vais bien. Je n'ai rien. Hécate Poudlard a été attaqué, il y avait des gens partout, des mangemorts, des insurgés, ça tirait de partout, j'ai fais ce que tu m'as dit, j'ai fais ce que tu m'as appris, et j'ai réussi à me défendre un peu mais Léo il a pris un sort et j'ai pas pu, j'ai pas su...je suis désolé, je voulais pas te décevoir, je suis allé me cacher avec les autres, on a essayé de se cacher, m'en veux pas, Hécate, m'en veux pas...je suis désolé, j'ai pas été à la hauteur, je suis désolé, j'aurais du...
Hécate sentit des sanglots secouer son frère et elle serra les dents alors que des larmes dévalaient ses propres joues.
-Ne t'excuses pas Virgile. Ne t'excuse pas je t'en supplie. Tu as sauvé ta vie, et tu n'es qu'un enfant. Tu es un enfant, mon chéri. Tu ne pouvais rien faire, tu es sain et sauf, c'est tout ce qui compte. -Léo est mort Hécate, ils l'ont tué, ils l'ont tué, et moi j'étais juste à côté, pourquoi j'ai pas réussi, j'aurais du réussir... -Tu n'as pas connu la guerre telle que je l'ai connue, ne me prends pas pour exemple. Je te souhaites de ne jamais voir ce que j'ai vu. De ne jamais faire ce que j'ai fait. Tu es en vie Virgile, c'est tout ce qui m'importe.
Son petit frère renifla, du haut de son mètre soixante-quinze et murmura, cette fois en anglais:
-Je veux pas retourner chez papa...il est différent depuis Léda. Il est bizarre Hécate il parle tout seul, il parle à des gens et y'a personne dans la pièce.
Hécate leva les yeux vers lui, l'air grave cette fois.
-Est ce qu'il a montré des signes d'agressivité?
Virgile hésita:
-Tu dois me le dire, Virgile. -Il...me parle mal. Et il parle de toi aussi. Il dit que c'est de ta faute tout ça, que tu continues à nous porter la poisse avec ton vaudou, comme mamé et qu'il aurait du te laisser là bas...et il dit que c'est ta faute si Léda est morte et que...tu vas nous couler avec tes projets et tes relations avec le niveau deux. Il dit que fréquenter les gens comme la BPM ou les mangemorts...
Il baissa la voix et repassa en français:
-Il dit que tu vas nous faire trop remarquer. Et qu'on va se faire tuer aussi. Et qu'il préférerait nous tuer lui-même que de laisser ça arriver.
Dans la cohue ambiante personne n'entendit ces mots à par Hécate et soudain, elle vit rouge.
-tu restes avec moi. Et s'il vient te reprendre, je jure sur la tête de nos ancêtres que je le tuerai. -Je peux venir chez toi? c'est vrai? -Virgile...toi et moi vivons en Angleterre désormais mais nous restons des Saint-Marc. Ma maison est ta maison. Dans l'obscurité comme dans la lumière... -nous sommes un... finit Virgile avec un maigre sourire.
Hécate eut elle aussi un pauvre sourire en l'entendant citer un de leurs dictons et l'embrassa sur la joue, sentant avec surprise le début de barbe qui commençait à y pousser et le pris par la taille.
-On va à la maison mon grand. -J'ai plus mes affaires Cat... -On est riches maintenant, tu te souviens? Je t'en acheterai d'autres....
Ils sortirent de la salle, sortirent du ministère et Virgile resta proche de sa soeur, la baguette à la ceinture, ses yeux presque verts jetant des coups d'oeil vigilants aux alentours. Il n'avait pas été un enfant soldat, juste un enfant. Et les enfants étaient traumatisés par la guerre, une guerre qui aux yeux d'Hécate commençait à leur demander un bien trop lourd tribut. L'adolescent grand et déjà athlétique à ses côtés n'aurait pas du avoir à payer le prix d'un conflit lancé par ses aînés. Aucun enfant quelque soit son camp n'aurait du avoir à payer.
Bientôt, ils atteignirent la Braun Tower.
-J'avais oublié que tu habites là...lâcha Virgile en désserant sa cravate bleu et bronze, c'est gardé? -Oui mon grand, c'est gardé. Tant que tu es avec moi tu ne risque rien du tout. Je crèverai plutôt que de laisser qui que ce soit te toucher. -Aya Kommanda, fit Virgile avec un sourire en coin.
Hécate lui poussa la tête dans un geste joueur et l'entraîna dans le hall puis les escaliers. L'ascenseur avait une fâcheuse tendance à se bloquer ces derniers jours et elle n'avait pas envie de provoquer chez Virgile une crise de claustrophobie. Alors qu'ils grimpaient les escaliers, Hécate se sentit entière. Le garçon à côté d'elle lui avait retiré et elle avait ressenti son absence comme celle de son propre enfant. Il avait quelques traits en commun avec leur père mais ressemblait,comme ses deux soeurs d'ailleurs, à sa mère et à leur grand mère, Léonora. Il n'y avait que le mordoré des yeux qu'il avait pris à leur paternel, là où Hécate avait hérité des orbes noirs de leur tante et de leurs ancêtres. Ils grimpèrent quelques volées de marche et soudain, un bruit attira l'attention du duo. Quelques marches plus, dans l'angle mort de leur vision, dans l'escalier en colimaçon, quelqu'un semblait assis, son ombre se projetant contre le mur, et ses sanglots peinaient à se faire discrets.
-Hécate... -Calmes toi, mon chéri. C'est la Braun Tower ici. Ca va bien se passer, reste derrière moi.
Hécate monta les quelques marches doucement et tourna l'angle avant de s'apercevoir qu'elle connaissait la personne venue cacher son désespoir dans l'escalier si peu souvent emprunté des résidents. Anna Grimaldi, sa longue chevelure flamboyante en désordre, gardait son visage dans ses mains et sanglotait, des traces noires de mascara tachant ses joues pâles.
Hécate hésita. Elles ne s'étaient pas reparlées depuis leur explosion commune plusieurs mois auparavant. La jeune femme avait la rancune tenace mais le coeur à la bonne place. Les pleurs qu'elle entendait avec une note trop profonde, trop dure pour être provoqués par une simple contrariété. Ils étaient entrecoupés de quintes de toux et cela fut peut être ce qui acheva de convaincre Hécate de ne pas rebrousser chemin. Elle s'agenouilla, alors qu'Anna ne semblait pas avoir remarqué sa présence et que Virgile s'approchait à son tour.
-Anna? demanda-t-elle doucement du même ton qu'elle prenait autrefois pour poser des questions à ses hommes blessés ou traumatisés, Anna? que se passe-t-il? Est ce que tu peux parler?
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WIZARD • always the first casuality Anna Grimaldi | Adossée au mur, les jambes étendues sur le sol et le regard dirigé vers la fenêtre artificielle de la pièce, Anna se laissait distraire par le passage perpétuel de petits moineaux derrière l’écran transparent. Ses yeux étaient grands ouverts mais le reste de son corps ployait sous le poids de la fatigue. A quand remontait la dernière nuit de sommeil qu’elle s’était accordée ? Des siècles sans aucun doute … Les tremblements qui traversaient ses extrémités accentuaient l’état pitoyable dans lequel elle était. Ruisselante de sueur et de larmes. Les cheveux, pour certains collés contre sa joue, pour d’autres emmêlés dans ses boucles d’oreilles. Les cernes soulignaient son regard triste et voilé. Et ça … Ce ventre qui s’arrondissait un peu plus chaque jour, et qui ne faisait qu’accentuer la tourmente dans laquelle elle se trouvait. Elle n’avait décidément plus rien de la noble princesse italienne que son nom et sa renommée avaient tissé sur les parchemins …
Les quelques coups frappés à la porte la firent sursauter. Qui était-ce ? Que voulait-il ? Ne pouvait-on pas la laisser seule ? Il était tard – elle jeta un œil à sa montre – ou tôt … six heures du matin. Avait-elle passé la nuit ici ? Sans aucun doute. Le ministère était devenu sa deuxième maison depuis qu’elle s’était disputée avec Simon. Incapable de rester seule chez elle à se morfondre, elle préférait travailler tard et reprendre tôt. Moins elle passait de temps dans ses appartements et mieux elle se portait. Ses nuits au ministère n’étaient que d’énièmes nuits blanches durant lesquelles son esprit ressassait encore et encore tout ce qu’il s’était passé. Elle cherchait obstinément à retrouver le moment où tout avait basculé, où les choses avaient mal tourné, mais rien n’y faisait ; aucune explication n’était assez bonne pour approcher la résilience … Sale, meurtrie, ses mains soulevèrent son chemisier. Une caressa d’abord, calme, rassurante … Et peu à peu, ses ongles se plantèrent dans sa propre chair et elle n’eut qu’une seule envie, arracher cet enfant de son ventre, le faire disparaître, le rendre à ses origines, le réduire à néant … Il avait réussi. Il avait réussi à la convaincre que ce bébé n’avait rien à faire sur cette terre, qu’il ne causerait que des problèmes, qu’il ne serait qu’une charge supplémentaire. Simon. Avait-il raison ? Aurait-elle dû se débarrasser de ce bébé lorsqu’il n’était qu’un amas de cellules en formation ? Elle serrait les dents, retenant le cri vorace qui lui permettrait de sortir cet enfant de son sein et de le tuer. La dépendance, le manque … Elle avait le regard forcené d’un drogué, incapable de faire la différence entre la folie et la raison. Sa drogue c’était lui. Lui et l’amour qu’elle lui portait. Inconditionnel, aveugle et éternel. Un grognement s’échappa de sa gorge alors que ses doigts tentaient résolument d’entailler sa peau. « Madame Grimaldi ? Tout va bien ? » La voix de la secrétaire la ramena à la réalité, et subitement elle angoissa. Baissant ses yeux vers son abdomen, elle put tracer du bout de ses doigts les marques rougissantes de ses ongles sur sa peau. « Oh, par Merlin, qu’est-ce que j’ai fait ? » Ses yeux picotèrent mais les appels insistants de la secrétaire l’obligeaient à les retenir. « Anna ? Vous êtes là ? Que se passe-t-il ? Je m’inquiète ! » Profonde inspiration. Elle se racla la gorge et souffla. « Oui oui, tout va bien. Attendez quelques minutes, j’ai passé la nuit ici, c’est un peu le bazar ! » Tout n’était pas vrai, mais à quoi bon mentir ouvertement lorsque l’on pouvait simplement dissimuler la vérité ? D’un coup de baguette, elle ordonna à la pièce de se désordonner et de se réordonner pour feindre des mouvements qui n’avaient pas lieu d’être. Puis déverrouillant la porte, elle laissa la jeune secrétaire entrer. « Je suis vraiment désolée … Je vous apporte un thé, comme vous les aimez. J’ai pu remarquer hier que vous sembliez particulièrement fatiguée, je me suis dit … » Délicate attention. L’étiquette lui aurait sûrement soufflé de remercier gracieusement la jeune femme de s’être donné tout ce mal, mais le seul geste qu’elle réussit à commander fut un léger signe de tête. « Je vous remercie. » Puis un tas de dossier lui fut tendu. « Voici les dossiers que vous m’aviez demandé. Ainsi que les expertises économiques relatives à l’Italie. Il me semble que vous avez un rendez-vous important à ce propos dans l’après-midi. » Anna attrapa les amas de papier et les déposa, sans grands intérêts, sur son bureau. « Merci beaucoup. Avez-vous d’autres choses à me dire ? » La fonctionnaire du ministère sembla subitement gênée et reculait déjà en direction de la porte. « Non, je … excusez-moi encore. Je vais retourner au travail. » Anna pinça les lèvres, acquiesça et laissa ses yeux glisser sur la silhouette de la secrétaire qui quittait la pièce en refermant soigneusement la porte.
« Madame. L’ambassadeur Pietro Lorenzo est arrivé. Dois-je le faire entrer ? » Levant la tête de ses dossiers, son visage avait été dissimulées sous plusieurs couches de maquillage et elle avait une bien meilleure mine à présent. Une façade, comme d’habitude. Elle mourrait de l’intérieur, s’obstinait à travailler pour oublier ; mais se rappelait, dès que le silence s’installait. « Faites-le patienter quelques minutes ! » Son esprit était emprisonné dans une brume épaisse et à chaque fois qu’elle essayait de réfléchir à quelque chose, elle avait l’impression de défaillir. Comment allait-elle pouvoir parler politique avec un diplomate italien alors qu’elle n’était même pas capable de compter ses doigts ? D’un signe elle intima à sa secrétaire de faire entrer l’invité. L’entretien fut interminable. Ses yeux refusaient de se concentrer sur la silhouette du vieil homme et son cerveau était incapable de formuler des argumentaires clairs. Heureusement pour elle, son correspondant étranger était encore moins concentré qu’elle – et peut-être un peu sénile – ce qui lui laissait une marge d’erreur assez conséquente. Lorsque leur conversation se termina, ils avaient réussi à s’entendre sur certains points et devraient régler les autres lors d’une prochaine réunion. Elle raccompagna son invité et retourna à son bureau en se retenant à tous les supports qui lui étaient offerts. Elle avait puisé dans ses ressources les plus profondes et n’était plus capable de rien. Portant une main à son front, elle sentait des bouffées de chaleur la parcourir. « Vous devriez rentrer. Vous ne semblez vraiment pas bien. Allez-vous reposer. Je m’occupe de rédiger vos rapports et vous n’aurez qu’à les signer demain. » Elle se préparait à décliner l’offre, mais les papillons qui apparurent devant ses yeux l’en dissuadèrent. « Vous devez avoir raison. Je … vais rentrer. » Elle ferma les yeux quelques instants, les deux mains plaquées sur le visage, tentant de dissiper le flou qui s’était insinué devant ses yeux … Il fallait vraiment qu’elle rentre.
Les portes condamnées de l’ascenseur qui l’accueillirent à son arrivée à la Bran Tower l’achevèrent physiquement. Arrivant à peine à aligner un pas devant l’autre, elle était incapable d’imaginer ses jambes se mouvoir dans les escaliers. L’immeuble disposait pourtant de deux ascenseurs … Mais il avait fallu que l’un soit en maintenance le jour où l’autre tombait en panne. Essuyant les gouttes de sueur qui brillaient sur son front, elle s’engagea très lentement sur les marches … Et les choses s’enchaînèrent rapidement sans qu’elle n’ait le temps de comprendre ce qu’il se passait. Elle avait atteint le premier palier, s’était arrêtée quelques secondes pour laisser le temps à sa vision de se préciser, puis avait de nouveau monté quelques marches lorsqu’elle sentit comme un vertige et s’effondra. Elle dévala les quelques marches qu’elle avait réussi à gravir et retomba au niveau du premier étage. D’abord sonnée par cet incident, elle se redressa, avec plus de peur que de mal et fondit en larmes. Que lui arrivait-il ? Elle était définitivement qu’une incapable. Tout ce qu’elle faisait ces derniers temps n’était que des successions d’échec et de souffrance. Elle ne supportait plus rien. Ni son travail, ni son appartement, ni sa vie, ni son existence. L’enfant qui grandissait à l’intérieur d’elle était devenu un fardeau plus qu’une source de bonheur. Simon avait réussi à faire de cette grossesse une charge, il l’avait convaincue que leur petite fille n’était qu’un poids et qu’il fallait s’en débarrasser. Elle avait cette irraisonnable envie de se droguer avec des fioles de potions ou de s’étriper pour faire disparaître toute la douleur qui pesait sur elle. Les pleurs étaient tellement violents qu’elle suffoquait presque. Elle tentait désespérément de respirer à certains instants mais les sanglots l’en empêchaient. Rien n’arrivait à la calmer. Telle une enfant abandonnée, elle était recroquevillée sur elle-même, les cheveux collés sur le front et les larmes s’écoulant le long de ses joues. Ses mains étaient plaquées contre son visage pour dissimuler l’état pitoyable dans lequel elle se trouvait. Elle devait absolument se reprendre et rejoindre son appartement … Mais rien n’y faisait, elle était perdue, on ne pouvait plus rien faire pour elle.
« Anna ? … Anna ? Que se passe-t-il ? Est-ce que tu peux parler ? » Elle ne réagit pas immédiatement. Qui était-ce ? Hécate. Que se passait-il ? Elle était rongée de l’intérieur et avait horriblement mal. Pouvait-elle parler ? Elle hocha de la tête et tenta d’exprimer ce sentiment de détresse par des gestes, à travers les sanglots qui l’empêchaient de respirer et de parler. Son corps tout entier était parcouru de tremblement et criait Aidez-moi ! mais son esprit, obstinément têtu, refusait de se réduire à l’état de victime. Elle ne voulait pas qu’on la voit dans un si mauvais état, elle ne voulait pas qu’on ait de la pitié pour elle, et plus que tout, elle ne voulait pas qu’Hécate se sente obligée de l’aider alors qu’à l’intérieur, la jeune femme ressentait peut-être encore une certaine rancœur pour elle. Si seulement elle n’avait pas ignoré son amie lorsque cette dernière avait eu le plus besoin d’elle. Elle n’aurait pas eu à se poser de questions. Si seulement … |
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