☇ Avis sur la situation actuelle ; Oh, voyons, exécuter est un bien grand mot ! Disons qu'il y a du ménage de fait. Comme on ferait partir poussières et mites, un bon coup de balai et voilà les parasites sortis de leurs nids. C'est presque vital, voyez-vous ? Comme couper une jambe gangrénée. Et puis, il n'est pas absurde de voir les gens changer d'avis : le gouvernement devrait amener plus de monde à penser comme eux ; ne fait-il pas tout ce qui est en son pouvoir pour aider son peuple ? Celui qui le mérite vraiment, sous-entends-je. Les insurgés ne sont qu'une bande de pleutres, car quel homme oserait se cacher parmi les siens, en fomentant complots et révolution ? Celui qui l'ambition de la destruction, je vous le dis. Les insurgés n'amèneront rien de bon.

Bien entendu, Jasper participe à tout cela, et ce qu'il en pense, c'est que ce qui doit être fait l'est bel et bien. Et que plus la propagande anti-insurgés augmentera, mieux le gouvernement s'en portera. Qu'ils brûlent tous, ces révolutionnaires !
   ☇ Infos complémentaires ; Il a appris l'art de l'escrime et de l'équitation étant petit ; il maîtrise les deux à la perfection, tout comme le piano. Disciplines demandées par son père, il en est très fier. • Il est toujours sur son trente-et-un et n'a que mépris pour ceux qui dédaignent leur vêture. Selon lui, l'esprit d'un homme doit se refléter physiquement. Ainsi, à l'aube de ses cinquante ans, il reste un homme grand et musclé, sans une once de graisse. • C'est un homme cruel et implacable comme une tempête. Il est cependant loyal au Lord Noir, et met son ambition à l'aune de son maître. Doté d'une grande intelligence, il se comporte dans la vie comme sur un échiquier, observant et calculant tout à l'avance. Il déteste perdre, n'apprécie guère les remarques négatives sur lui-même et possède un caractère extrêmement possessif. • Il ne perd que difficilement son calme, au point que les gens le pensent parfois insensible face à certaines situation. Il cache très bien son jeu, est un bon menteur, et sait se faire discret quand il le désire, s'effaçant simplement grâce à ses silences qui comblent autant de place que sa discussion. • Il a une voix très musicale agréable à entendre, et il a un art consommé des mots, ayant été élevé dans l'optique de devenir ministre un beau jour. Il aime s'entendre parler, et il est égocentrique au point de négliger ceux qui ne pensent pas comme lui ou qui sont ignorants. Pourtant, ceux qui soulèvent les débats et font preuve de vivacité d'esprit ont sa préférence. • Il court des rumeurs de tromperie de sa part comme de sa douce femme. Etrangère en terre anglaise, elle se serait mal faite à son mariage neuf, et lui et elle auraient passé un pacte stipulant qu'ils pouvaient bien visiter qui ils voulaient. Bien entendu, rien n'a été prouvé, et si vous osez interroger Jasper là-dessus, un sourire carnassier vous répondra tandis que son regard dur et amusé vous fera disparaître de ses intérêts; • Ce n'est pas forcément un homme mauvais. Il se sert des autres et est prêt à tout pour réussir, mais dans le fond, il est loyal envers sa famille et sa femme, il est capable d'aimer, et désire protéger ceux qui lui sont proches. Si il n'est pas amoureux de son épouse, il la considère comme un trophée, et fait sa fierté de leur intelligence commune. C'est un homme très fier, mais qui cherche toujours quelqu'un à sa hauteur, quelqu'un pour tenter de le faire tomber, parce qu'il apprécie les risques, malgré son obsession du contrôle constant.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
   Appelez-moi LaMut. J'ai 32 ans, je viens de Picardie et j'ai connu le forum via un partenariat. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 5 jours sur 7.  Un dernier mot ? facultatif.

❝ Dites au Passeur que je n'ai pas de monnaie. ❞Londres, 1983
 Les notes du piano montent, émoussée comme si elles avaient du mal à traverser le nuage de préoccupations qui stagnent en mon esprit. Je ferme les yeux, mes paupières closes, et je la sens s'approcher. Elle hésite, la paume à quelques millimètres de mon cou, puis décide de caresser mon épaule, sans rien dire. Son silence et son calme me sont aussi vital, à présent, que l'air que je respire. Un soutien. Non pas l'amour que nous n'avions même pas espéré, mais une alliée. Je fais taire l'instrument et me tourne vers elle, saisissant sa hanche. Elle émet un rire cristallin, ses cheveux ondulent. Elle parle. Français. Je fronce les sourcils, et elle se reprend. ❝ Vous jouez bien, mon époux. ❞ Mon sourire n'est pas faux, il s'étire sur mes traits comme sur ceux d'un félin. Je ne bouge plus, immobile dans notre dualité. ❝ Mon père désirait me faire connaître certains arts nobles, selon lui. Piano, escrime et équitation. Mais je suis certain que vous cachez bien des qualités, vous aussi, mon épouse. ❞ Je me lève très lentement, et je la sens tressaillir. Nous ne sommes pas encore apprivoisés. Six longs mois à vivre ensemble, et elle continue de sursauter à mes moindres mouvements. Peut-être serait-il temps pour nous de donner ce que veulent nos familles : des héritiers.  

Je croise lentement les jambes, et ma silhouette dans mon costume ressemble à un couteau sur le point de mordre la chair. Mon beau-père me fait face, le regard plissé, et fait des efforts pour baragouiner dans un anglais correct ; je l'ignore et pose mes yeux aux longs cils sur la silhouette arrondie de mon épouse. Ses mains, suivant mes prunelles, caressent la gangue de chair cachée sous sa robe. Un jour prochain verra naître mon premier-né, et j'en suis aussi impatient qu'elle. J'étais nettement moins heureux de voir l'arrivée de mon beau-père. Non pas que je ne le respecte pas - je le méprise. C'est un homme sans intelligence, à se demander comment il a engendré une créature aussi acérée d'esprit que celle qui partage mes jours. ❝ Ca ira ❞ je lui glisse. L'intimité de notre chambre lui permet de dévoiler la souffrance de sa gestation. Ce n'est pas normal ; ce n'est pas sain. Le sang et les larmes, j'en ai déjà observé, mais sur son visage en sueur, crispé, l'effet n'est pas le même. Saisissant. Un petit quelque chose en moi s'est éteint, quand on m'a averti de la perte de l'enfant, tout en amenuisant ma peine, en me répétant en boucle que mon épouse avait eu de la chance, qu'elle avait encore la vie devant elle pour procréer. Ce jour-là, plutôt que de l'en aimer encore davantage, je coupai tout amour pour elle. J'aurai dû être là, la soutenir, la chérir, et lui donner l'occasion de faire d'autres enfants. Je tins promesse sur l'un des points, et la seconde naissance se passa sans problèmes. Mais le passeur du styx avait emmené loin de moi l'occasion d'un rapprochement. Elle l'avait compris, se satisfaisait de sa condition de trophée, et si j'éprouvais de la fierté, c'était au-delà de ma compréhension, de ma clémence que de l'aimer. Elle avait tué mon fils.

❝ Le masque d'Hadès me va si bien ❞Londres, 2003
 ❝ Où est-il ? Où est Harry Potter ? Ou le QG des insurgés ? Je ne t'en demande pas tant. Parles donc. ❞ Ma voix ne se départit pas de sa patience, malgré le sang qui coule vers moi. Un pas en arrière évite à mes chaussures neuves d'être toutes tâchées, ce qui aurait été plutôt fâcheux. Je fais rouler ma baguette dans mes doigts, comme si je songeais déjà à lancer un autre éclair, un autre sort, qui trancherait la chair et ferait naître souffrance et cris. Mais si le carmin ne m'effraie pas, les hurlements m'ennuient. ❝ Je n'ai plus de temps à perdre. Tu m'as déjà tout dis. ❞ L'homme lève les yeux ; l'un d'eux est à présent vide de toute lecture de son entourage. Orbite vide et sombre. Mais la panique luit et ruisselle en larmes salées sur son autre joue pâle comme de la cire. Ses cheveux poissés de transpiration sont rougeoyant à certains endroits. Il me supplie, et je m'écarte de ses mains souillées, de ses sentiments méprisables. J'ai extirpé tout ce dont j'avais besoin. Un foudroiement vert, quelques mots interdits, et c'est fini. Je redeviens une ombre parmi les ombres, le coeur empli d'informations, et le camp ennemi allégé d'un poids. Traître, peut-être, mais guère utile au Lord - je ne doute pas un instant d'avoir bien fait de le tuer. C'est ce que méritent les engeances de son espèce.

❝ Merci bien ❞ fais-je d'une voix musicale, et je reprend mon verre rempli d'un sublime alcool à la robe ambrée. Je repousse mes cheveux en arrière d'un geste faussement négligent, et trempant mes lèvres dans le liquide, observe autour de moi. Combien, parmi ces gens autour de moi dans Londres, sont des traîtres au Seigneur Noir ? Combien sont des insurgés, des révolutionnaires ne méritant que de mourir, les dents cassées, la langue arrachée pour avoir proféré des calomnies sur le Lord Sombre ? Je me penche en arrière, souriant. Mes oreilles traînent tranquillement, à l'affût. Si je suis un homme de l'ombre, je peux également être un homme de soleil.

❝ Vous m'avez manqué ❞ murmure t-elle en caressant ma joue, mais mes pas me mènent jusqu'à mon fils, mon aîné. Je tapote son crâne, malgré qu'il soit devenu bien grand. Depuis quand ne l'ai-je pas vu, depuis quand n'ai-je pas demandé de ses nouvelles ? Je me suis désintéressé de lui, tout comme de ma vie familiale. Tout mon temps, tout mon sang va au Lord Noir. Il me jette un regard curieux, entre scepticisme et interrogation. ❝ Nous sommes invités par des collègues, demain soir. ❞ Mon épouse tressaille : elle connait parfaitement mes agissements, mais j'ai toujours senti chez elle un recul incertain devant ma cruauté extrême. Je délaisse tout cela et retourne dans mon bureau où je m'enferme. Mon corps réclame le repos du guerrier, mais mes doigts vont et viennent sur le piano. La musique pourrait apaiser mes nerfs, mais ils sont aiguisés comme des crocs. Le sommeil me fuira encore, cette nuit, et la nuit d'après. La voûte nocturne n'a plus rien d'engageant, car j'entends leurs cris et leurs morts forment des fantômes en mes cauchemars effroyables. Je n'ai pas de regrets ; peu importe combien mes spectres seront horribles, cela vaut le coup de continuer. Je veux offrir le meilleur à mon fils. A mon épouse. Par simples loyauté et liens du sang. Ce n'est pas mauvais. Ce n'est pas bon non plus. Peut-être que je mériterai de mourir, comme certains le disent. La résistance veut notre mort, veut nous déchoir. Mais nous campons, nous résisterons à notre tour. L'histoire n'est pas le bien et le mal, l'un contre l'autre, éternellement ; c'est une lutte de pouvoir. Et le Mage Noir est la source du pouvoir le plus gigantesque que j'ai jamais vu.

Un sourire de fauve, mes paupières fermées, et Mozart sous mes doigts. Parfois, j'aimerai que cet instant de paix ne se rompe jamais.