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sujet; ROCKFISH#2 • And victorious in war shall be made glorious in peace |
| Peacetime & Wartime "Can you tell when it's peacetime and wartime anymore? - No. - I don't know who the world's leading expert on warfare is, but any list of the top has got to include me, and I can't tell when it's peacetime and wartime anymore." Le nez de cambouis, on ne réfléchit plus à rien.
C'était, dernièrement, la ligne directrice que suivait Angelina. Elle se noyait, littéralement, sous les impératifs les plus absurdes, pour ne pas avoir à réfléchir. Son dernier caprice avait été de récupérer une vieille voiture moldue, dans un garage pourri, et de la retaper dans la cour arrière du Chaudron Baveur. Elle y passait des heures, accroupie dans le coffre, le nez dans le moteur, les mains s'agitant en dessous de la machine. Elle retrouvait, peu à peu, les vieux réflexes de l'ingénieure en balai qu'elle avait pu être. On lui avait expliqué qu'il fallait qu'elle se souvienne de comment réparer et construire, au lieu de briser. A une époque, Angelina avait été celle qui se débrouillait le mieux pour tirer au mieux les capacités de la moindre babiole. Elle avait été l'amie forte et souriante, toujours prête à soutenir ceux qui se présentaient à elle. Un soutien indéfectible. Combien de personnes avait-elle préféré abandonner plutôt que de réparer, dernièrement ? Elle se refusait à compter, tant les visages flashaient sous ses yeux déjà qu'elle commençait à y réfléchir. Nazir, surtout, le visage de Nazir s'imposait à elle dès qu'elle fermait les yeux. Elle avait encore l'instinct de l'appeler près d'elle, surtout ici, surtout au Chaudron Baveur. Il avait toujours fait partie des meubles du lieu, et clairement ne pas sentir sa présence pendant qu'elle se bagarrait avec Turner... cela n'avait aucun sens. C'était absurde, que Nazir soit mort. Elle aurait aussi voulu que Douglas soit là, avec elle, parce qu'elle était sûre qu'il aurait trouvé de quoi commenter sa gestion de la voiture. Elle aurait voulu entendre le rire de Georges en la voyant le visage encore plus noir de cambouis. Que Katie fasse l'imbécile avec le klaxon. Que son père s'inquiète de sa sécurité. Que... la liste continuait ainsi, sans fin, tant elle aurait pu se recréer tout un groupe de personnes perdues autour d'elle. Elle était fatiguée, Angelina, de tout ça. Alors elle s'oubliait dans le moteur.
L'ancienne belliqueuse était en train de commencer à installer le sort d'agrandissement du coffre lorsqu'elle sentit que quelqu'un se glissait dans son dos. Elle aurait aimé ne plus avoir cette inquiétude continuelle, ces yeux derrière la tête, qui cherchaient toujours à épier la moindre agression, mais il lui semblait impossible de taire son instinct de guerre. Elle n'arrivait toujours pas à croire que la paix soit là tant, vraiment, rien ne semblait aller mieux, rien ne semblait avoir changé. Angelina pouvait deviner la distance de l'intrus avec le bruit de ses pas, et sans bouger de son travail elle lui suivit... Encore trois pas et elle sortait la baguette... deux... Une voix, enfin, s'éleva. Celle du Blackfish. Angelina sentit aussitôt ses muscles se détendre, et une expiration soulagée lui échapper des lèvres. Elle se retourna, s'appuya contre le coffre toujours ouvert et fit face à son ancienne camarade de lutte.
« Yo, » lâcha-t-elle d'abord, avant d’appréhender la dégaine d'Albane. Merlin, elle avait pas l'air en forme. Au moins, Angelina dormait, elle. C'était cependant assez soulageant, étrangement, de savoir qu'elle ne gérait pas la fin de la guerre si bien que ça, contrairement à Cormac qui semblait presque n'avoir rien senti passer (sauf lorsqu'il promettait l'éradication de la classe des sangs purs, cela dit). Angelina sentit son visage s'ouvrir dans un sourire accueillant et un peu goguenard : « Bah alors, qu'est-ce que tu viens faire là ? Tiens attends, tu peux m'envoyer la loupe à côté de toi? » Et tout en disant cela, elle lui montra du menton une espèce de paire de lunettes agrandissantes qui trônait sur le perron. « Tu t'y connaitrais pas en bagnole par hasard ? » Elle aurait pu lui parler des procès, du gouvernement, de la guerre, de Nazir. Elle aurait pu lui faire des remarques sur son journal, sur ses recherches, dont Angelina avait bien conscience. Non. Angelina en avait marre de toutes ces merdes. Elle voulait juste bidouiller avec sa bagnole et arriver à se regarder dans le miroir le matin. |
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HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4452
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
| Peacetime & Wartime "Can you tell when it's peacetime and wartime anymore? - No. - I don't know who the world's leading expert on warfare is, but any list of the top has got to include me, and I can't tell when it's peacetime and wartime anymore." « Elle est dans la cour. » Fit Turner avant qu'Albane n'ait le temps de lui poser la question. Cette fille était vraiment flippante parfois. Elle lui posa deux cafés sur le comptoir alors qu'elle n'en avait commandé qu'un. « C'est pour elle. » Fit Turner encore une fois, sans qu'Albane n'ait à dire quoi que ce soit. « Au passage, rappelle-lui que j'ai besoin d'elle en fin de journée, j'ai rendez-vous à la banque. » « Heu. Ouais, ok. Merci pour les café. » Mais Turner quittait déjà le bar pour aller débarrasser les consommations terminées de ses clients. Albane attrapa les deux cafés et se dirigea dans le couloir derrière le comptoir pour aller dans la cour arrière du Chaudron Baveur.
C'était une cour pavée tout en longueur, il y avait du lierre qui grimpait le long des murs et un ballais-joué près de la porte, un vieux ballon de foot et un petit vélo d'enfant. Et puis une vieille carcasse de bagnole en plein milieu. Angelina était penché sur le coffre grand ouvert, dos à la porte et à Albane. Celle-ci s'acensa de quelque pas et laissa la porte se refermer toute seule derrière elle. « Hey. » Fit-elle pour signaler sa présence parce qu'elle savait que s'avancer sans prévenir dans le dos de Rocket n'était pas franchement conseillé, tout comme ce n'était pas conseillé de le faire avec elle. Ces filles-là avaient, malgré la fin de la guerre, toujours leurs baguettes à portée de main: il y a des habitudes qui sont difficiles à abandonner. Angelina lui jette un bref coup d'oeil. « Yo. » Puis elle se redressa avec un sourire « Bah alors, qu'est-ce que tu viens faire là ? Tiens attends, tu peux m'envoyer la loupe à côté de toi? » Elle avait un ton détaché presque léger qui sonnait terriblement faux aux oreilles d'Albane, mais il fallait reconnaitre qu'elle y mettait du sien. Elle regarda à côté d'elle sur les marches du perron et attrapa les lunettes agrandissantes « Turner m'a dit que t'étais là. Elle t'a fait un café. » Fit Albane en s'avancent comme si ça répondait à la question. En vérités elle ne savait pas trop ce qu'elle foutait là. Elle avait juste eu envie de voir quelqu'un. Quelqu'un qui n'a pas la mine abattut de Matteo quand il revient de l'hôpital, quelqu'un qui ne soit pas un prisonnier en plein procès, ni l'un des juges ne pourrit jusqu'à la moelle de ce foutu tribunal ni l'un de ses bouffons de la gazette.
Albane lui tendit les loupes et posa le café sur le toi de la voiture. « Tu t'y connaitrais pas en bagnole par hasard ? » Fit Angelina. Albane fit un pas en arrière et avisa le véhicule. « Je suis meilleure pour les conduire que les réparer. » Fit-elle, puis elle fit lentement le tour de le voiture, jeta un coup dans le capo ouvert. « Me dis pas que tu veux faire voler une épave pareille ? » Lança-t-elle avec un ricanement et sans cacher son dédain. Puis elle s'appuya sur le cadre de la fenêtre ouverte sur le siège conducteur et scanna l'intérieur: les vieux sièges en cuir étaient usés et tachés, la vitre du tableau de bord était cassée et le levier de vitesse avait mauvaise mine. « T'as ton permis au moins ? Au fait, Turner m'a dit de te rappeler que tu dois bosser en fin d'après-midi » Elle sorti la tête de la voiture et termina son tour en tapotant un peureux de bout du pied au passage, pour voir s'il était gonflé ce qui n'était à priori par le cas. « Ben t'as du boulot ça va t'occuper...» Puis elle s'appuya contre le montant du coffre et croisa les bras.
Angelina avait mis les lunettes et s'était de nouveau penché dans le coffre. Albane l'observa un instant. Elle savait pourquoi elle était là. Parce que malgré tout ce qui les séparées, elles étaient pareilles et il n'y avait plus qu'elles. Alicia et Cormac avaient rejoint le ministère, Shin n'était plus Nazir et Nazir étaient morts. Il n'y avait plus qu'elles. Elles étaient cassées toutes les deux. Complètement brisées. Même cette voiturée avait l'air en formes à côté d'elles. C'était elles les vraies épaves qu'il fallait réparer. Et Albane avait beau essayer, travailler 22h par jour, scroller à longueur de temps et s'efforcer de vivre normalement, elle n'avait pas la moindre idée de comment se réparer. « Comment ça va ton bras ? » Finit-elle par demander. Parce qu'elle n'allait pas lui demander comment elle allait tout court, hein. La question était idiote et la réponse tristement évidente. |
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