DRAMEDA + blood thicker than water

‹ inscription : 13/09/2013

Blood thicker than water,

Caught in a web of this tragic disaster

2 JUIN 2003 & DRAMEDA

« On va où ? » Il n'entend pas.
Bouger. Les six lettres s’entrechoquent dans ses pensées en permanence, depuis qu’il a les idées à peu près clair. Bouger pour survivre, il en est réduit à ça – à un quotidien de fugitif, de traqué, après tant d’années de sacrifices. Ça le rend amer – Merlin, ça l’enrage. Que n’a-t-il donné, que n’a-t-il sacrifié ? Jusqu’à son honneur, ses lambeaux de conscience, sa famille, sa sanité d’esprit. Le Lord lui a tout pris, s’est approprié jusqu’à des monceaux de sa chair, de son bras marqué à ses traits à moitié défigurés, il ne lui a laissé que sa vie en dépouilles ; mais quelle vie ? Paria, il n’espère plus ni réel repos ni tranquillité. Nephtys est un instrument du ministère, usée et abusée pour ses visions, et l’inquiétude de Draco est qu’on force sa cousine à tenter de le localiser. Dès lors, il ne peut se permettre de demeurer en présence de Pansy, de Cissy, des enfants – pas trop longtemps, pas sans risquer de les mettre en danger. Depuis qu’il s’est arraché aux limbes des délires induits par les potions curatives et antidouleur, il n’a plus que cette idée en tête, et la crainte dévorante de ne les avoir que trop compromises. Alors il se déplace sans cesse, nomade courant de refuges à lieux ouverts, s’exposant ailleurs pour détourner l’attention du cottage. Souvent seul et rarement, comme aujourd’hui, accompagné. « On va où Daddy ? » La main de Draco se resserre autour de celle du garçon, anxieuse, lui intimant le silence.

Dans ses errances rendues confuses par des sursauts de douleur, Draco pense aux alliances rompues, aux promesses non tenues. Il pense à tous ceux qu’il a déçus et étrangement, dans cet imbroglio de reproches oniriques a resurgi un pacte que d’autres urgences lui ont longtemps fait repousser : Beltane et Winchester se sont imposés à lui. Il n’a plus aucune excuse pour repousser l’échéance ; pas alors que, désormais loin de tante Trixie, il n’a plus moyen de découvrir où en est sa traque à elle et combien d’étapes il lui reste encore à franchir avant de pouvoir enfoncer sa baguette contre la jugulaire de son impur de neveu – une hérésie, un Lupin. Par ailleurs, c’est l’occasion rêvée pour exécuter cette tâche… quoi de mieux qu’une localisation temporaire, dont les barrières et protections devraient pouvoir rivaliser avec des intrusions magiques, contribuer à rendre confuses d’éventuelles visions ? Une destination inconnue où ne rester que le temps d’une discussion, et à déserter au terme de celle-ci ; le temps de dessiner la scène, de la reconnaitre, de la dénicher, les mangemorts n’auraient plus qu’un territoire déserté à explorer. C’est ce qui l’a décidé et, des affaires réunies pour son départ, Draco a donc tiré l’unique portoloin dont il n’est pas le créateur. C'était ce matin même et depuis, l’objet pend à son cou, sous un banal haut de coton dont la texture lui est inhabituelle et désagréable, et le métal reste étrangement froid contre son torse couturé de cicatrices. C’est une clé, symbolique – mais il ne s’y attarde pas. Il sait ce qu’il trouvera de l’autre côté ; pas où elle le mènera, mais aux côtés de qui. Ou peut-être qu’il ne sait pas, car après tout… après tout, il ne connait pas Andromeda. Ne saurait s’en faire une image, une idée, moins encore réunir de vieux souvenirs, car il n’en a pas : elle a été bannie de son existence sans jamais y avoir eu une place et dès ses premiers balbutiements, il a appris à considérer qu’elle n’avait jamais existé.

Le parcours qui l’a mené jusqu’ici a été long, de la mort de Tonks aux reproches de Winchester en passant par le sang de la jeune marraine récolté pour déverrouiller le coffre d’un certain ED TULINP (Ted Lupin) à Gringotts. Mais il n’était pas prévu que Malfoy achève cette route seul, pas sans June. Ce n’était pas le plan, car au bout du compte, est-il réellement à même de convaincre une Black reniée de sa bonne foi ? C’est la raison pour laquelle il traîne Scorpius dans son sillage. Une part de lui est léthargique, engourdie par les récents évènements et les potions ; mais l’autre enrage de devoir s’abaisser à une telle alternative. Se présenter sur un pied d’égalité pour réparer des erreurs qui ne sont même pas les siennes. Il n’est pas sûr d’apprécier Andromeda. A vrai dire, il est plutôt certain de ne rien éprouver à son égard. Mais la culpabilité qu’a fait naître Winchester l’a obligé à se sentir concerné par ce Teddy qu’il a contribué à rendre orphelin. Et puis… Il doit se l’avouer, la situation de sa mère est un argument inattendu qui le motive à avancer. Elle est si seule, si morte aux yeux de la société, si abandonnée que les vieux démons deviennent ses compagnons récurrents. Elle lui a parlé d’Andromeda pour la première fois après qu’il ait été forcé à fuir. Vraiment parlé, non pas simplement comme d’un tabou, mais d’une- d’une sœur perdue. Et alors qu’elle semble avoir baissé les bras, renoncé en croyant la cause perdue d’avance, Draco se surprend à vouloir lui offrir une chance de s’expliquer avec cette… cette femme, cette tante qu’il ne connait pas.

Scorpius tire brusquement sur sa main, tentant de s’arracher à sa prise. Et il a le visage humide, encore – cet enfant ne sait-il donc que pleurer ? Draco est drainé et impatient et agacé et il sait que lorsque, gamin, il trempait lui ses joues ou son lit, les stigmates des punitions assénées par Lucius lui lacéraient l’épiderme pendant des jours. Est-il trop souple, trop laxiste avec son fils ? (Et soudain le souvenir des Crucio crachés une semaine plus tôt par son père lui coupe le souffle et le laisse au bord de la crise de panique et il se jure de ne plus jamais le considérer comme un modèle décent pour les questions d’éducation). Il retient Scorpius, pose un genou au sol pour se tenir à sa hauteur, mais sa mine reste dure et insatisfaite et ses lèvres sont crispées, manifestations évidentes de son mécontentement. Ça ne suffit pas à arrêter Scorpius. « Je veux plus avancer. J’ai mal et j’ai faim et j’ai froid- » Les plaintes s’étranglent dans un glapissement effaré, parce que Draco vient de tourner vers lui sa moitié de visage mutilée, sans pitié. « Tu penses vraiment avoir le monopole de la souffrance ? » se moque-t-il, sarcastique et cinglant, et Scorpius se ratatine. « Tu es fatigué au bout de seulement quelques mètres ? Mais tu dois comprendre que c’est tout ce qu’il nous reste, que c’est ça notre vie, à présent. » « Je veux marraine et je veux dormir dans mon lit », qu’il geint, et Draco ne peut pas s’empêcher- il ne peut pas s’empêcher de lui secouer les épaules et de s’emporter et – « Mais tu n’as plus tout ça ! Il n’y a plus de lit, plus de Manoir, plus d’appartement- » « Je veux grand-mère alors, et tante Panpan, et Rosie, je veux pas être avec toi Draco, je veux pas ! » Il élève la voix, il ose, s’égosille à grand-cris et Draco se retient, Merlin lui soit témoin, il se retient de laisser ses nerfs parler et agir pour lui, mais ça ne passe pas loin de déborder. « Stop. » C’est tout ce qu’il peut faire, souffle bloqué et regard fou, tout ce qu’il peut faire pour faire entendre qu’il est au bord de la rupture et que ça doit s’arrêter avant qu’il ne perde le contrôle. Et Scorpius comprend, parce qu’il a vécu avec Lucius et qu’il sait que certaines limites ne peuvent jamais être franchies ; qu’on ne se remet jamais tout à fait de les avoir outrepassées. Il déglutit difficilement et Draco, soulagé, s’accorde un instant pour fermer les paupières et ravaler la rage destructrice, se reprendre. « Nous allons rencontrer une de tes tantes aujourd’hui », formule-t-il le plus calmement possible, mais les yeux de son enfant s’écarquillent de terreur. « J-je veux pas voir T-tata T-Trissie », bafouille-t-il, combattant une nouvelle vague de larmes. Trixie. Bellatrix. Cette fois son père lui prend le visage en coupe avec toute la douceur qu’il possède, toute l’empathie qu’il peut réunir. « Je ne la laisserai plus jamais t’approcher. Plus jamais. » Il lui laisse le temps d’assimiler cette promesse avant d’ajouter : « Andromeda lui ressemble physiquement, mais elle est très différente. » Et il espère de tout cœur que ces informations soient vraies, car il n’a aucune autre source que les souvenirs de sa mère, des souvenirs datant d’une éternité. « Et elle a un petit-fils, ton cousin. Il… il a ton âge, je crois. » Scorpius se mord la lèvre, soupèse l’idée de rencontrer un cousin de son âge, hoche la tête avec hésitation. « Je ne laisserai rien t’arriver, Scorpius. Tu dois me croire. » « Promis ? » « Promis. »

Ce n’est qu’une fois la mise au point achevée que Draco jette un coup d’œil aux environs, s’aide de son intuition et de sa baguette pour s’assurer qu’ils soient suffisamment loin du Cottage. Et alors seulement, il sort le portoloin de son vêtement et le place entre eux. « Accroche-toi fermement », indique-t-il, parce qu’il met un point d’honneur à lui apprendre, au cas où (Draco ne sait pas s’il sera toujours là pour le faire fuir, mais ils ont des portoloins de secours et tant que Scorpius peut en user, il a des chances d’atterrir aux côtés de personnes pouvant prendre soin de lui à la place de son père). Mais même s’il le dit, il s’assure d’enrouler sa main autour de celle de son fils, pour s’assurer qu’il ne lâche pas prise pendant le transport ; et enfin, il active l’objet.

C’est dans une clairière qu’ils se retrouvent propulsés. D’épuisement, Draco se laisse fouler le sol à genou, n’ayant plus les réserves d’énergie suffisantes pour prétendre. Le trajet lui laisse une désagréable nausée et il s’accroche à son estomac pour ne pas y céder, serre les dents pour oublier les élancements et tiraillements du côté droit de son visage. « C’est là ? Ça doit être là, y’a beaucoup de place pour jouer… » Le garçon regarde autour de lui, inquiet, accroché au pantalon de son père et plaqué contre sa jambe ; modèle de courage comme Draco à son âge, ahem. « Mais y’a pas de maison papa ? » « Je ne sais pas Scorpius. » Ils sont à découvert et Draco n’aime pas ça. Les questions s’enchaînent tandis qu’il sort sa baguette, effectuant quelques sortilèges de vérification – parmi lesquels un Hominum Revelio qui ne détecte aucune présence. Non, il n’aime pas ça. « Peut-être qu’il- » « S’il te plait Scorpius. S’il te plait, tais-toi. » Tendu, baguette au poing, prêt à ériger une barrière de protection ou à lancer un sort d’attaque, Malfoy presse une paume possessive contre la tempe de son fils, craignant plus que tout de l’avoir conduit droit dans un traquenard.

-Drameda- blood thicker than water

2 Juin 2003 ; DRACO & ANDROMEDA

▪▪▪ Mamie chérie que j’aime et que j’adore plus que l’univers et… ▪▪▪ Non Teddy. ▪▪▪ Mais Mamida ! ▪▪▪ Non tu ne peux pas avoir encore un chocolat. ▪▪▪ Le petit garçon, plein de chocolat déjà des pieds à la tête me regardait clairement outré par la réponse que je venais de lui donner. ▪▪▪ Et tu ferais mieux d’aller te débarbouiller d’ailleu… ▪▪▪ J’avais a peine fini ma phrase qu’il partait en courant en criant ▪▪▪ Nannnnnnnnnnnn ▪▪▪ Ouhh toiii… Si j’t’attrape !! ▪▪▪ Teddy se mit à rire avant de se cacher derrière une chaise alors que je lui courrais après. Les éclats de rire de mon petit fils... Voila quelque chose qui me faisait oublier toutes les raisons pour lesquelles nous étions tous seuls aujourd’hui. Ted était loin, Remus et Dora n’étaient plus… Il ne restait plus que lui et moi, seuls et contre tous mais ce n’était pas grave. On avait notre petite vie aujourd’hui et on avait nos habitudes. On s’aimait ! D’un amour fusionnel que rien ne pourrait briser et auquel je me raccrochais de toutes mes forces. S’il arrivait quelque chose à Teddy je ne pourrais y survivre aussi je le protégeais -certainement trop- de tout ce qui pourrait lui arriver mais il était ma force. Ma force de continuer, d’aimer, d’y croire. Quand je le voyais, je voyais Dora…. Je finis par l’attraper et il éclata de rire avant de me prendre la tête entre ses mains -pleines de chocolat- et de me déposer un baiser sur le bout du nez comme je lui faisais souvent. ▪▪▪ Hi hi hi, tu es pleine de chocolat aussi ! ▪▪▪ Crapule va ! ▪▪▪ Je l’entrainais dans la salle de bain pour lui laver les mains, le visage et le mien aussi du coup avant de nous sécher et de nous faire disparaitre sous l’immense sortie de bain pour frotter nos visages en même temps. ▪▪▪ Je t’aime Mamida ! ▪▪▪ Moi aussi mon chéri. ▪▪▪ Je l’embrassais sur le front avant de remarquer une lumière alors que nous étions sous la serviette. Cela ne pouvait venir que d’un seul endroit et mon regard se posa sur le médaillon que j’avais autour du cou. Je poussais rapidement la serviette en sortant le médaillon de ma chemise sans vraiment y croire…

« Un jour Meda… Un jour on viendra te chercher toi et Teddy et on vous emmènera dans un endroit sûr où vous pourrez être avec nous mais, en attendant, tu dois fuir, tu dois échapper Bellatrix car elle vient te tuer et on ne veut pas vous perdre. Je vais t’expliquer comment ça fonctionne… » June avait mis un médaillon avec une belle gemme bleue dans ma main et la serrait avec force alors qu’Harry faisait un câlin à son filleul qu’il ne verrait plus un long moment…

Je l’avais serré tellement fort ce jour là… Ce dernier jour où je voyais Harry et June… Ce jour où j’avais commencé ma fuite avec Ted et Teddy avant de mettre mon mari à l’abri pour qu’il soit en sécurité avant de continuer mon chemin. Je ne savais pas encore où j’irais mais j’avais commencé à vivre dans le monde moldu en changeant d’endroit très souvent car ma sœur était maligne. Mais heureusement je savais très bien comment fonctionnait son esprit tordu eti j’étais très douée au jeu du chat et de la souris. Et cela faisait maintenant cinq ans… Cinq longues années que je vivais seule avec mon petit fils aussi j’avais du mal à croire que ce médaillon était en train de s’éclairer pour me signaler que quelqu’un venait d’utiliser le portoloin pour arriver près de nous. ▪▪▪ C’est Marraine Mamida ? Dis c’est marraine tu crois ? Dis tu crois que c’est Marraine ? Je vais enfin la voir Mamida ? ▪▪▪ Je ne sais pas Teddy. Laisses moi réfléchir ! ▪▪▪ fis je un peu vivement avant de le serrer contre moi car je ne voulais pas réagir aussi vivement mais beaucoup de sentiments se bousculaient dans mon cœur. Ca pouvait être June mais ça pouvait aussi être des mangemorts, on ne savait jamais. Je ne pouvais apparaitre sans me méfier… Bon il fallait bouger et je ne pouvais y aller sans Teddy. Si c’était un piège c’était dangereux mais, d’un autre côté, le laisser seul à la maison n’était pas plus sécurisant donc autant qu’il fuit sous forme de renard. J’avais formé Teddy a fuir s’il y avait un soucis et il avait une maison à rejoindre donc on allait faire ça. Je lui mis son petit sac sur le dos en ajustant les lanières avec nervosité. ▪▪▪ On va aller voir qui a utilisé le portoloin. On fait ce que je t’ai appris d’accord : Si je te le dis tu pars en courant et tu te transformes en renard. Ensuite tu rejoins la maison abandonnée qu’on a remarqué sur la jetée et tu utilises ton téléphone. ▪▪▪ On se faisait toujours des amis moldus quand on se déplaçait donc il pouvait les appeler et se cacher chez eux le temps que je trouve une solution ou bien… Je ne voulais pas y penser.

Je lui pris ensuite la main et on parti vers l’endroit où le portoloin devait s’être activé, toujours une zone un peu boisée a quelques minutes de l’endroit où je me trouvais. Voulant arriver vite je pris un chemin peu passant de la petite ville moldue où je me trouvais pour transplaner. J’arrivais donc au milieu de la foret et lançais un sort pour me rendre vers l’endroit où se trouvait nos « invités ». Je ne mis pas longtemps à le trouver et restais surprise en voyant Draco. Draco ? Tout de suite je fus sur mes gardes et resserrais ma prise sur ma baguette. Par Viviane ce qu’il ressemblait à Cissa. Cela m’en coupa le souffle alors que j’apparaissais en face de lui, prête à me défendre et… Et mon regard se posa sur le petit bonhomme qui était à ses côtés. Il était venu avec Scorpius ? Mais pourquoi ? Et son visage… Je ne pus m’empêcher de le détailler du regard et de paraitre surprise. ▪▪▪ Draco ?! ▪▪▪ Je ne comprenais pas. Que faisait-il là ? Même si j’essayais de rester sur mes gardes mon regard se posa avec douceur sur le petit qui était entre peur et curiosité tout comme Teddy à mes côtés. ▪▪▪ C’est pas marraine Mamida… C’est qui ? C’est qui le petit garçon Mamida ?? ▪▪▪ Non c’est pas marraine ce sont tes cousins Draco et Scorpius. ▪▪▪ lui répondis je sans chercher à murmurer. Aussitôt Teddy fit un petit signe à son cousin Scorpius, clairement heureux de croiser un cousin voir tout simplement un enfant. C’était beau d’avoir 5 ans… Draco et moi étions des étrangers l’un pour l’autre et nous n’avions plus 5 ans hélas. ▪▪▪ Que fais tu ici ?! Comment as-tu eu ce portoloin ? June est… ▪▪▪ Non June ne pouvait pas être morte je l’aurais ressenti… Ca ne pouvait être la réponse à sa présence ici. Bellatrix ne l’aura pas envoyé elle voulait me tuer de ses propres mains et c’était SA quête alors quoi ? Cissa ? Il était arrivé quelque chose à Cissa ? Sur mon visage passaient toutes les inquiétudes de mon questionnement intérieur.

Dernière édition par Andromeda Tonks le Lun 26 Sep 2016 - 12:06, édité 1 fois

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Caught in a web of this tragic disaster

2 JUIN 2003 & DRAMEDA

La ressemblance avec Bellatrix est vraiment… frappante.

C’est le premier constat qu’il fait lorsqu’elle apparait, et il s’aperçoit qu’il n’était pas tout à fait prêt pour ce face à face.

Le second constat apaise son rythme cardiaque tandis que s’imposent les différences : ses cheveux sont plus clairs, ses traits plus doux, et il lui manque cette lueur de folie propre à l’aînée des filles Black. Son port de tête, par ailleurs, et son attitude, digne et protectrice, ont quelque chose de Narcissa, et à cet instant Draco manque de s’écrouler.

Merlin, il n’était réellement pas prêt.

Il s’aperçoit que comme il en a récemment pris le réflexe, il a détourné la tête à son arrivée pour ne la fixer que d’un œil – ne lui offrir que la face intacte de son visage. Scorpius, lui, semble vouloir disparaître. Renfrogné et mal à l’aise, comme à chaque fois qu’il se trouve en présence d’inconnus. Draco se racle discrètement la gorge en un avertissement qui fait déglutir son fils, puis d’une main ferme, il le pousse à se tenir droit à ses côtés. Comme un ~~Malfoy~~, bien qu’il ne soit pas certains qu’ils en soient encore. Elle les a reconnus sans peine, la faute sans doute à la pâleur de leurs cheveux, typiques de leur famille. Et tandis que le jeune Teddy, vraisemblablement plus dégourdi que Scorpius qui s’est pour sa part enfoncé dans un mutisme troublé, cherche à découvrir à qui il a à faire, le père Malfoy se retrouve confronté à un autre problème : comment est-il supposé présenter, à présent, la raison de sa présence ? Sa… tante résout la question pour lui. « Que fais tu ici ?! Comment as-tu eu ce portoloin ? June est… » « Vivante », qu’il complète sans faire durer le suspens plus longtemps que nécessaire. Moins par empathie que dans le but d’aplanir autant que possible la montagne d’obstacles qui se profilent. « C’est elle qui- » Mais à cet instant, ses sens aux aguets captent un mouvement. Un bruissement, une ombre – sa baguette est aussitôt dressée et l’éclair rouge d’un Stupéfix fuse. Manque sa cible. Draco jure dans sa barbe naissant tandis que l’homme esquive, qu’un comparse surgit ; il attaque de nouveau, enchaîne sur des maléfices, dealant avec ce duel de façon presque suicidaire tant il néglige les sorts de défense pour ne laisser aucune maille à l’adversaire. Il ne peut pas faire dans la dentelle, il y a son fils à un mètre de lui, et comment ces foutus Rafleurs ont-il trouvé sa trace en si peu de temps ? Il lui semble qu’où qu’il aille, ils sont tapis dans l’ombre à l’attendre. C’est rageant, affreusement inquiétant.

Un instant, il est tenté de transplaner pour mettre Scorpius à l’abri, mais ce serait une erreur. Les Rafleurs sont formés pour suivre les transplanages et qui sait – peut-être l’un de leurs adversaires a-t-il des talents de Traceur. Ce serait une course vaine.

Draco encaisse un sort qui heurte son bras droit dressé devant son visage, ne s’accorde pas un répit et réplique aussitôt – c’est là qu’il parvient à exploiter une faille. Le sorcier ne parvient pas à bouger assez vite et n’a pas le temps de dresser un Protego suite à son offensive ; il reçoit le sort en pleine poitrine. L’instant tragique ne dure en somme qu’une poignée de minutes, brèves et intenses, mais le temps que le double-duel s’achève le blond a le cœur au bord des lèvres. Il devrait rester droit, mais ne parvient à s’empêcher de se retourner frénétiquement à la recherche de Scorpius, puis de le serrer contre lui en assimilant le fait qu’il est intact. Pas de perte du côté d’Andromeda non plus, mais cette fois… il est conscient que cette brusque apparition ne peut jouer en sa faveur. « Ce n’est pas moi qui les ai alertés », s’empresse-t-il d’affirmer, bien que conscient du peu de poids de ses mots.

Et de combien ils sont faux : les Rafleurs étaient sans doute bel et bien là à cause de lui.

A présent, sa joue complètement arrachée est pleinement visible ; il a abandonné les précautions dès les échanges de sorts. En signe de bonne foi, il lève mains et baguettes, à portée de sorts et dans une position qui ne lui permettrait pas de se protéger immédiatement si elle venait à l’attaquer. « Du moins, ils me cherchent, mais nous ne sommes pas alliés », explicite-t-il, la voix lassée d’amertume. Pointe les deux corps inertes au sol : « J’expliquerai tout, mais d’abord… peut-être faudrait-il effacer leurs souvenirs immédiats et les pousser à retourner d’où ils viennent avec la certitude de n’avoir rien trouvé. S’ils disparaissent, ou rentrent trop confus, leurs collègues lanceront l’alerte et la forêt grouillera de Rafleurs d’ici une petite dizaine de minutes à tout casser. » Il lui laisse le choix de la décision finale, reste à sa merci même si l’instinct de survie lui hurle d’adopter une position plus défensive. Et de masquer son visage. Il se sent mis à nu, vulnérable, et c’est insupportable. « Et ensuite nous pourrions aller à un endroit moins à découvert, pour… parler. Vous… tu pourras m’aveugler temporairement et altérer mon ouïe et mon odorat, pour brouiller les pistes de ceux qui me cherchent. » Une voyante dans l’équation est vraiment la pire conjoncture qui puisse être. « Tant qu’aucun mal n’est fait à mon fils. C’est mon unique condition. » A cet instant, il hait Winchester d’avoir été inaccessible des jours durant. Et de ne pouvoir mener cet échange elle-même. Tout aurait été plus facile, sans la méfiance latente, en trame de fond.

-Drameda- blood thicker than water

2 Juin 2003 ; DRACO & ANDROMEDA

Je m’attendais à beaucoup de choses mais certainement pas à Draco et Scorpius en face de moi et j’étais inquiète. Inquiète de la raison de sa présence car il était clair pour moi que ce n’était pas de la part de Bella car elle avait juré de me tuer de ses propres mains. Son père pouvait-il lui avoir demandé de venir me tuer mais pourquoi venir avec son fils ? Pour lui montrer comment on tuait sa tante ? Non ça ne pouvait être ça… Et Cissa ? Etait-ce Cissa qui l’avait envoyé ? Mais pourquoi ? Je ne savais quoi penser et ne pouvais me résoudre à l’attaquer car il y avait bêtement un enfant. Oui j’étais une bien piètre combattante dans cette guerre pour m’arrêter juste à la vue d’un enfant mais on ne me changerait pas après tout. ▪▪▪ Vivante. ▪▪▪ L’étau qui s’était formé autour de mon cœur depuis quelques instants se desserra mais je pensais maintenant à Cissa… ▪▪▪ C’est elle qui… ▪▪▪ Je vis Draco se figer et sentis aussitôt la menace. Je profitais qu’il soit clairement la cible de cette attaque pour nous lancer un sortilège de protection à Teddy et moi avant de me retourner vers mon petit fils. ▪▪▪ Comme je t’ai appris ! ▪▪▪ Aussitôt Teddy se redressa et se concentra et cela me mit une claque. Par Viviane ce qu’il grandissait vite ! Tout ce que j’avais du lui apprendre pour survivre alors qu’il était si jeune.... Sûr de lui et me lâchant aussitôt la main pour fuir comme je lui avais appris je le trouvais trop conscient de tout ce qui se passait pour son âge mais c’était comme ça. On était en guerre et il devait être capable de se protéger si jamais il m’arrivait quelque chose. Le cœur au bord de l’agonie je me forçais à me retourner pour pouvoir faire diversion et je sentais Teddy se fondre dans la végétation un peu plus loin avant de se transformer et de partir vers notre solution de repli. Draco se battait comme il le pouvait, avec Scorpius dans ses pattes, et je m’avançais vers eux en lançant une protection sur ma famille car, pour l’instant, ce n’était pas eux mes ennemis. De sortilèges en sortilèges on fini par mettre à terre les rafleurs qui venaient d’apparaitre.

Le silence se fit dans la foret mais mon cœur battait bien trop vite. Tout allait bien. Teddy était à l’ abri. Il fallait qu’il ait réussi… Me retournant vers Draco je ne pus m’empêcher d’être surprise de l’état de son visage et… de son état tout court mais celui-ci coupa tout élan de questionnement. ▪▪▪ Ce n’est pas moi qui les ai alertés. Du moins, ils me cherchent, mais nous ne sommes pas alliés. ▪▪▪ Mais qu’est ce qui se passe Draco ?! ▪▪▪ J’expliquerai tout, mais d’abord… peut-être faudrait-il effacer leurs souvenirs immédiats et les pousser à retourner d’où ils viennent avec la certitude de n’avoir rien trouvé. S’ils disparaissent, ou rentrent trop confus, leurs collègues lanceront l’alerte et la forêt grouillera de Rafleurs d’ici une petite dizaine de minutes à tout casser. Et ensuite nous pourrions aller à un endroit moins à découvert, pour… parler. Vous… tu pourras m’aveugler temporairement et altérer mon ouïe et mon odorat, pour brouiller les pistes de ceux qui me cherchent. Tant qu’aucun mal n’est fait à mon fils. C’est mon unique condition. ▪▪▪ Je n’ai jamais fait de mal à qui que ce soit et encore moins à un enfant, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. ▪▪▪ Me contentais-je de répondre sur la défensive. Ce n’était pas moi qui tuais les enfants des autres aux dernières nouvelles et, même si ce n’était pas contre lui, je ne pouvais accepter qu’on puisse penser que je ferais du mal à Scorpius. ▪▪▪ Protèges le, je m’occupe des rafleurs. ▪▪▪ Je m’approchais des hommes pétrifiés et profitais de leur inconscience pour leur filer à boire un peu de potion que j’avais dans mon sac avant de leur murmurer une petite phrase à l’oreille. A l’hypnose… Un domaine que j’aimais beaucoup, qui n’attaquait pas la magie ou bien le corps et qui permettait de bien travailler la mémoire et le mental. Un petit sort par-dessus et nos chers rafleurs auraient la profonde conviction qu’ils n’avaient trouvé personne mais que les traces les menaient plutôt vers une ville de bord de mer située bien plus au nord d’ici. Cela ne me prit que quelques instants avant de retourner vers Draco. ▪▪▪ Attention ça risque de te rendre un peu malade. ▪▪▪ fis je plus par habitude qu’autre chose avant de lancer deux sorts à Draco pour le rendre assez confus pour qu’il ne capte pas où j’allais l’emmener. Je l’entrainais ensuite à travers la foret avant de transplaner loin de là où nous avions été attaqués.

On arriva dans le salon d’une vieille maison. A peine les pieds dedans je levais le sort sur Draco et lui filais un verre d’eau, mais toute mon attention était sur tout à fait autre chose et je cherchais autour de moi. ▪▪▪ Teddy ? Teddy ??? ▪▪▪ Mamida !!!! ▪▪▪ Mon petit fils sortit de derrière un fauteuil pour me sauter dans les bras alors que je me baissais pour le récupérer et le serrer fort contre moi. Par Viviane je n’aurais pas supporté qu’il lui arrive quelque chose… Jamais… ▪▪▪ J’ai fait tout comme tu m’as appris ! ▪▪▪ Tu es un grand garçon ! Je suis très très très fière de toi… ▪▪▪ Je le serrais contre moi de nouveau ▪▪▪ Je t’aime tu sais ▪▪▪ Moi aussi ! ▪▪▪ Je le serrais encore une fois avant de me redresser pour faire face de nouveau à Draco qui devait avoir repris ses esprits. Teddy se posa sur le canapé en sortant un petit truc à manger qu’il proposa à Scorpius. ▪▪▪ Vous ne craignez rien ici. La maison est protégée et nous saurons très rapidement si quelqu’un veut y pénétrer. ▪▪▪ Je restais cependant debout, trop sur les nerfs de cette première rencontre étrange avec mon neveu et son fils. Je m’approchais de lui, baguette rangée, étudiant ses traits. Il ressemblait tellement à ma Cissa… ▪▪▪ Que se passe t’il Draco ? Que t’est-il arrivé et pourquoi viens tu me chercher alors que tu sembles autant en fuite que moi ? ▪▪▪ J’étudiais sa joue meurtrie en y reconnaissant des marques de tortures pour avoir déjà soigné ce genre de blessure à Ste Mangouste. ▪▪▪ Tu permets ? Avant de devoir fuir j’étais médicomage donc je peux t’aider… ▪▪▪

Dernière édition par Andromeda Tonks le Lun 26 Sep 2016 - 12:06, édité 1 fois

‹ inscription : 13/09/2013

Elle ne semble même pas se méfier de lui, ne semble pas douter de la nature de ses intentions, et l'absence de virulence le désarçonne. Il est habitué, Draco, à naviguer en eaux troubles et à peser chaque mot, chaque geste pour lui donner le poids et la crédibilité nécessaire, mais cette tante qu'il n'a jamais ni vue ni connue place sur la table une nouvelle donne : sans tour ni détour elle attend seulement d'entendre ce qu'il a à dire. « Je n’ai jamais fait de mal à qui que ce soit et encore moins à un enfant, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer » Une part de lui comprend le gouffre qui oppose cette femme au reste de leur famille.

Il ravale à grand-peine le besoin de lui hurler que c'est pure folie que d'accorder audience si aisément à quelqu'un qui pourrait, pour le peu qu'elle en sait, être présent comme espion ou émissaire de Trixie. Il voudrait la décevoir pour éveiller en elle les émotions négatives qu'elle aurait dû éprouver à l'instant même où il lui est apparu. Une part de lui, taillée dans les automatismes et les vieilles habitudes, est terriblement tentée de se montrer odieuse et déloyal et à la hauteur des noms qu'il porte — mais la vérité vraie, c'est qu'à cette heure, Draco n'a ni nom, ni gloire, ni temps.

Il y a un nœud logé dans sa gorge tandis qu'il se redresse, acceptant la proposition de prendre soin de son fils tandis qu'Andromeda se charge de sécuriser le périmètres. Si son orgueil est piqué à vif, vaguement atterré d'être relégué à un rôle de protecteur alors qu'il est si habitué à être envoyé en première ligne, chair à baguette, combattant sacrifiable, il n'en montre rien. Ses jambes s'activent d'elles-mêmes à vrai dire, le précipitant au côté de son fils, comme mues par une volonté propre ; il y a longtemps que les circonstances ne lui ont pas permis de se soucier pleinement et uniquement de Scorpius, exigeant plutôt qu'il soit sur tous les fronts pour endosser des responsabilités trop lourdes pour lui. La vérité nue, c'est qu'il est fatigué de livrer bataille à chaque instant, à chaque seconde de cette existence sombrant dans le chaos, et qu'une autre parcelle de son être, celle qu'il a du mal à écouter, est soulagée de ne faire face qu'à une suspicion basique mais gérable.

Il en gagne un espoir, car soudain il lui semble que sa quête est possible ; et par Merlin, qu'il est bon de sentir un objectif à portée de mains après avoir essuyé des successions d'échecs.

Le marché conclus un instant plus tôt est appliqué ; bien que réticent, Draco s'oblige à ne pas se jeter sur sa baguette lorsque celle d'Andromeda Tonks se pointe vers elle, et ce malgré l'instinct de survie qui lui hurle qu'il déroge à toutes les règles de prudence.

Il perd le nord, perceptions atténuées, sens en berne. Il perd même la main de Scorpius sans avoir conscience de l'avoir lâchée, et autour de lui plus rien ne semble avoir de sens : le décor change, mais il est trop confus pour assimiler les tâches de couleurs qui l'enrobent telle une toile intangible comme les effets d'un transplanage.

Lorsqu'il reprend tout à fait conscience de lui, du monde, du autres, ils sont ailleurs et ses muscles se tendent, mécanisme de défense, tandis qu'il examine les lieux d'un œil méfiant. L'endroit est sobre et chaleureux, pratique et confortable. Une planque ; mais aussi un foyer. Le genre de décors qu'il souhaiterait être à même d'offrir à Scorpius, faute de mieux ; mais il manque à Draco la capacité de se projeter suffisamment dans la peau d'autrui pour anticiper des besoins autres que de potentielles faiblesses exploitables. Il ne saurait même pas par où commencer, pour atténuer les angoisses incessantes d'un fils qui ne trouve plus le calme que lorsque son père est à ses côtés — fait malheureusement rare.

Ne décelant aucune menace immédiate malgré son malaise tenace, Draco reporte son attention sur Scorpius, seulement pour le trouver occupé à examiner les interactions entre Teddy et Andromeda. Et dans son port droit, et dans son menton de petit garçon redressé dignement comme celui d'un adulte, il y a un léger tremblement, comme des carences, des manques, des besoins non comblés. Si Draco était moins pétri du besoin de maintenir les apparences, il l'attirerait contre lui sur le champ pour lui jurer qu'il n'a rien à craindre, qu'il n'est pas seul, jamais, qu'il compte plus que tout pour quelqu'un — mais son dos est raidi par le sens des convenances et son esprit rejette la perspective d'y déroger en présence de témoins. Andromeda l'arrache à son observation et c'est sur elle qu'échoue son regard grave. « Que se passe t’il Draco ? Que t’est-il arrivé et pourquoi viens tu me chercher alors que tu sembles autant en fuite que moi ? » Il s'apprête à répondre mais les mots meurent aussitôt sur sa langue et il se crispe, luttant de toutes ses forces pour ne pas s'éloigner lorsqu'il s'aperçoit qu'elle étudie ses traits déformés de près, de si près qu'il en a la nausée, révulsé et psychologiquement malade, comme à chaque fois que quiconque y accorde trop d'attention. « Tu permets ? Avant de devoir fuir j’étais médicomage donc je peux t’aider… » Comme un boomerang, l'incompréhension refait aussitôt surface et le regard dont il la darde est presque choqué. « En échange de quoi ? Je ne suis pas en mesure de vous payer, actuellement. » Elle le laisse perplexe et confus et un instant il se demande si les sorts sont encore en action ou si c'est elle qui est étrange. C'est l'effet que lui font les actes désintéressés, ceux qu'il n'accomplirait pour aucun inconnu, manque de cœur oblige. Et ne sont-ils pas des... inconnus ? Il ravale la bile des mots amers et des questions gorgées de désapprobation qui flottent à la coupe de ses lèvres, optant pour tirer parti de la situation au lieu que de se tirer lui-même un sort dans le pied en étant entièrement lui. « J-je ne suis pas contre », avoue-t-il, et dans son univers guindé et compliqué ces mots couvent un par pitié, oui, ça fait mal à en crever qu'il ne parviendrait jamais à avouer. « Ma mère est dans un état critique », lâche-t-il de but en blanc par la suite, presque gêné par tant de franchise. Puis, d'un ton trainant et détaché, le regard rivé sur un point inexistant quelque part au-dessus de l'épaule d'Andromeda car inconsciemment sur la défensive au moment d'aborder un sujet qui le heurte au plus haut point, il ajoute : « Elle a été déclarée morte. De maladie, dit-on, mais c'est le Lord qui a tenté de l'exécuter. » Machinalement, il frotte la Marque douloureuse et à vif qui lui irrite l'avant-bras et le torture sourdement à travers le sweat moldu offert par Lovegood. « Elle est tirée d'affaire. Sauve oui, saine non : elle porte les stigmates d'une pleine année de tortures et de mutilations. Mais surtout, elle est seule. » Il a un doute, soudain. Sa mère est une femme si digne, si fière, qu'il a l'impression de la trahir en peignant un si piètre tableau d'elle. « Je ne peux pas rester à ses côtés. » Il serre les lèvres, de dépit, referme la main sur les doigts de Scorpius qui se sont glissés entre les siens. Quelle triste ironie, que son fils cherche à le consoler alors qu'il est lui-même infoutu de lui rendre la pareille... Je suis venu parce que j'ai l'intime conviction qu'elle a toujours regretté de vous avoir perdue. « Alors peut-être — » un tel condensé de bons sentiments le fait presque suffoquer ; il y a encore quelques jours à peine il méprisait cette femme avec passion et aujourd'hui, est-il tombé bas au point de devoir supplier pour son aide ?

Vraisemblablement oui. Il n'est rien qu'il ne refuserait à sa mère, bien qu'elle n'ait fait aucune requête. Et après tout, ses idéaux ont été à ce points mis à mal ces derniers mois qu'il est un peu temps pour lui de reconnaitre les failles qu'il a décelé dans ces croyances extrémistes, destructrices. Et d'agir intelligemment plutôt qu'aveuglément, avec sa raison plutôt que selon les préjugés dont il s'est volontiers abreuvé. Alors fort de cette résolution, il achève, plus fermement. « Je crois qu'il est temps de réparer les erreurs du passé. On m'a inculqué toute ma vie l'importance de préserver le sang. » D'une façon radicale, élitiste, assassine, à laquelle il tourne enfin le dos. « Et je veux le faire, mais de la bonne façon désormais : en prenant soin de ma famille. Je suis venu au nom de Winchester, pour vous prévenir que la résistance bénéficie d'un nouveau refuge, et en mon propre nom, pour savoir si vous pourriez envisager de renouer avec Mère. » Et il trouve réconfort dans la certitude que l'essence même des Malfoy s'accorde à cette décision, après tout. Car préceptes fous mis à part, les principaux intérêts ont toujours été ceux de la lignée.

-Drameda- blood thicker than water

2 Juin 2003 ; DRACO & ANDROMEDA

J’avais du mal à imaginer que j’étais en face de Draco. Je ne l’avais vu naître, je ne l’avais vu grandir, je n’avais rien vu de sa vie car j’étais sortie de la vie de la famille Black bien avant que Cissa ne rencontre Lucius et qu’elle le mette au monde. J’aurais eu envie de pouvoir mieux le connaitre mais Bellatrix avait eut une influence bien mauvaise sur ma petite sœur et celle ci n’avait jamais accepté que je puisse choisir une autre personne que ma famille. Je ne voyais pas pourquoi j’aurais du choisir entre Ted et mes sœurs mais je n’avais pas eu le choix. Jamais Cissa n’avait compris que je puisse accepter d’être renié par les miens pour suivre mon cœur et non mon sang. Alors j’avais pris mon parti de tout ça et j’avais suivi leur vie à travers les journaux sans jamais tenter quoique ce soit puisque, de toute façon, mes premiers et rares pas vers elle n’avaient fait que me faire comprendre qu’elle me détestait. Aujourd’hui j’étais devant un grand jeune homme au visage ravagé par la magie noire et avec un enfant totalement perdu. Par Viviane, quand je voyais Scorpius et sa façon d’être je me rendais compte que j’avais vraiment fait le bon choix, le choix de partir pour faire ma propre vie et laisser mes enfants être eux-même. Certes je regrettais que ma fille ait eu l'envie aussi importante d’aller combattre mais, au moins, elle avait toujours été elle-même.

Mon métier de médicomage reprit le dessus et j’étudiais les blessures de Draco. ▪▪▪ En échange de quoi ? Je ne suis pas en mesure de vous payer, actuellement. ▪▪▪ Je n’ai pas besoin d’argent. ▪▪▪ répondis je simplement. J’avais assez d’argent pour vivre correctement avec mon petit fils et je ne ferais certainement pas payer quelqu’un de ma famille mais ça ne servait à rien de mettre ça sur le tapis, il était bien trop sur la défensive pour jouer a ce jeu là. ▪▪▪ J-je ne suis pas contre. ▪▪▪ J'observais son visage et lançais quelques sorts pour me permettre de voir si les nerfs, les muscles et la peau étaient encore présents, nécrosés ou totalement absent. Ne sachant pas ce qui avait été fait je ne voulais pas lancer un sort de reconstruction sur une blessure mal soignée et je préférais prendre mon temps. ▪▪▪ Ma mère est dans un état critique. ▪▪▪ Je m’arrêtais tout de suite dans mon auscultation en le regardant, le visage ravagé par l’inquiétude. ▪▪▪ Elle a été déclarée morte. De maladie, dit-on, mais c'est le Lord qui a tenté de l'exécuter. Elle est tirée d'affaire. Sauve oui, saine non : elle porte les stigmates d'une pleine année de tortures et de mutilations. Mais surtout, elle est seule. Je ne peux pas rester à ses côtés.... Alors peut être… ▪▪▪ Par Viviane… Ma pauvre Cissa... ▪▪▪ fis je clairement très déstabilisée et peinée de ce que je venais d’entendre. Et puis je serrais les dents de colère. ▪▪▪ Maudite Bellatrix. Ne pouvait-elle pas au moins prendre soin d’elle. ▪▪▪ La protéger de la colère du Magister ou bien la mettre à l’abri. Cissa avait toujours été à ses côtés, l’avait toujours aimé alors pourquoi ne l’avait elle pas protégé ? Ne pouvait elle tenir sa parole ?! Quand j’avais été reniée elle m’avait affronté pour me faire comprendre que Cissa serait toujours à ses côtés et qu’ELLE, elle saurait prendre soin d’elle et ne pas l’abandonner. Et voila ce que j’entendais.

▪▪▪ Je crois qu'il est temps de réparer les erreurs du passé. On m'a inculqué toute ma vie l'importance de préserver le sang. Et je veux le faire, mais de la bonne façon désormais : en prenant soin de ma famille. Je suis venu au nom de Winchester, pour vous prévenir que la résistance bénéficie d'un nouveau refuge, et en mon propre nom, pour savoir si vous pourriez envisager de renouer avec Mère ▪▪▪ Je restais interdite à ces deux déclarations et ce fut mon petit fils qui me tira de mes pensées. ▪▪▪ Mamida ? On…. On… On rentre ? ▪▪▪ Je portais mon regard sur mon petit fils qui ne savait pas s’il avait compris ou pas ce qui se disait et qui avait arrêté de croquer dans son gâteau et ne me quittait pas des yeux. Moi même j'avais du mal à y croire.... Ça me semblait totalement irréel car cela faisait des années qu'on devait rentrer un jour. J'avais du mal à intégrer l'information et me focalisais sur le reste de la phrase comme si... Si j'avais mal pris▪▪▪ Je… Je crois oui Teddy... mais goûtes tranquillement, on en discutera après. ▪▪▪ fis je avant de reporter mon attention sur Draco. ▪▪▪ Où se trouve ta mère aujourd’hui ? Si elle le désire aussi c’est avec plaisir que je renouerais avec elle. Cela fait de nombreuses années que j’aurais aimé le faire mais nous avons tous fait des choix qui nous ont éloignés les uns des autres. ▪▪▪ Et si je devais les faire de nouveau je referais exactement la même chose mais j’avais toujours regretté de devoir perdre Cissa quand j’avais choisi de construire ma propre vie. ▪▪▪ Et que dois je faire pour retrouver June ? Et que deviens tu toi ? ▪▪▪ demandais-je heureuse de pouvoir enfin renouer avec ma famille de cœur si c'était réellement le cas mais inquiète pour mon neveu même si je ne le connaissais que depuis quelques minutes. Je savais ce qu’était une vie de fuite et je n’aurais voulu ça pour personne et certainement pas avec un petit garçon de l’âge de Teddy. Mon regard se posa sur Scorpius qui serrait fort la main de son père et je posais ma main avec douceur sur sa joue comme je faisais avec Teddy assez souvent. Je sentis que je le mettais mal à l’aise aussi je ne m’attardais pas et repris l’observation de son père. Je relevais ma baguette et lançais un ou deux sorts qui firent ressortir un sang noirâtre assez épais. ▪▪▪ Donnes-moi ma mallette Teddy. ▪▪▪ Mon petit fils sauta sur ses pieds et couru me chercher une mallette dans laquelle je pris des compresses pour essuyer ce qui sortait car, parfois, même si les sorts étaient pratiques, il fallait que ça sue. J’attendis quelques instants avant de lancer un autre sort qui irradia une forte chaleur dans le visage de Draco ▪▪▪ Je ne pourrais pas faire mieux, il faut que tu ailles à l’hôpital mais j’ai fini le nettoyage et j’ai lancé une reconstruction qui, permettra, au moins aux muscles, nerfs et à la peau de se cicatriser et se reformer. Je ne peux pas te donner de potions tout de suite comme j’ai lancé des sorts mais je te donne deux potions pour la douleur que tu pourras prendre dans deux heures. D’accord ? ▪▪▪ Je pris deux potions dans mon sac et lui tendis alors que Teddy murmurait à Scorpiuss ▪▪▪ Ma mamie est un grand médecin, ton père va aller mieux t’inquiètes pas. ▪▪▪ Cela me fit sourire alors que mon cœur battait a 3oo a l'heure. J'allais enfin pouvoir arrêter de fuir, j'allais enfin pouvoir retrouver les miens et me poser. J'allais enfin revivre...

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