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sujet; the blood of the covenant is thicker than the water of the womb. (artheodele)

HUNTED • running man
Theodore Nott
Theodore Nott
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 08/05/2016
‹ messages : 978
‹ crédits : killer from a gang pour l'avatar, tumblr, crooked fingers.
‹ dialogues : sienna.
the blood of the covenant is thicker than the water of the womb. (artheodele) Tumblr_olfqkn90wn1vszc6ro5_250

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4365
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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adele bones & artur bonessome things are not forgiveable. deliberate cruelty is not forgiveable. it is the most unforgiveable thing in my opinion, and the one thing in which i have never, ever been guilty.

La fièvre et la douleur l'accompagnaient partout. Elles faisaient part de lui, maintenant. Ne se passait pas une respiration, ou une heure, sans que Theodore soupire de douleur, réprime un gémissement en crissant des dents. Il n'avait pas eu d'autres choix que de se retirer quelques temps, après l'attentat de Saint-Mangouste, en Cornouailles où la famille de sa cousine Maggie possédait une maison près de l'eau. Il était resté allongé au lit pendant deux jours, bourré de médicaments, essayant vainement de travailler quelques dossiers du Ministère qu'il avait ramené exceptionnellement, cryptés. Les visites de courtoisie attendraient une semaine ou deux, le temps qu'il soit capable de se tenir debout sans aide. Il n'avait pas les moyens de se payer des soins prolongés — ou même cette médecine révolutionnaire à coups d'énergie vitale de Vélanes — et devait s'occuper de potions de sa propre création et de longues heures de repos silencieuses. Sa jambe était plâtrée, sa côte réparée, ses estafilades un peu refermées. Mais il n'avait jamais eu aussi mal. C'était une douleur de tous les instants, jamais en berne, jamais discrète, qui se faufilait dans ses pensées, infestait son crâne, paralysait des pans entiers de son cerveau. Sa jambe le lançait, sa jambe était gonflée, Margaret voulait absolument l'avancer pour des soins mais il refusait (il ne vivrait pas avec l'argent de sa cousine, pour l'amour de Merlin), son front brûlant. Rien n'allait.
Quand on avait frappé à la porte, Theodore avait cru qu'il était en train de rêver. Quand les coups avaient redoublé d'intensité, il s'était traîné jusqu'au battant, perché sur ses béquilles en bois, le teint cireux, prêt à rembarrer quiconque se trouvait là. C'était des sorciers de la Brigade Magique.
Il avait passé les trois jours suivants dans les geôles du Ministère. Comme un vulgaire prisonnier. Comme un traître. On l'avait interrogé, on avait enfoncé des doigts avides et pernicieux dans ses souvenirs, dans ses pensées, le forçant à revivre, encore et encore, la torture de Rufford, sa dispute avec Draco après la mort de Vincent, la Bataille de Poudlard, l'attentat de Saint-Mangouste, les funérailles de son père, encore et encore, encore et encore. La douleur et la fièvre avaient été ses fidèles compagnons, la nuit, après les interrogatoires. Il avait cru mourir mille fois.
Puis il était sorti. Maggie l'avait ramené chez elle. L'avait allongé. Et il avait perdu connaissance pendant ce qui lui semblait être des heures et des heures. Jusqu'à ce que les voix le tirent de l'inconscience. “ Ah! Speaking of the devil. Theo, what's up? ” Il a du mal à ouvrir les yeux, papillonne, se rend compte que son visage est baigné de sueur, ses cheveux gras collés à ses tempes, ses muscles creux, ses os froids. “ Ma-Margaret? Speaking. Open your eyes, maybe? We have a guest. A guest? We? What? Have? ” Il se passe une main sur le visage, appuie ses doigt sur ses yeux, grogne légèrement. “ Hey, Theodore.
Qu'est-ce qu'Astoria Greengrass fait dans le salon de l'appartemment de sa cousine? “ Astoria Greengrass. To what do we owe the honor? ” Leur relation n'a jamais été au beau fixe. Elle est stupide, il est trop sérieux, elle est irresponsable, il est coincé. Mais alors que normalement, leurs échanges sont rythmés de piques peu subtiles et d'arquements méprisants de sourcil, cette fois, il voit Greengrass pincer des lèvres et prendre sur elle. “ You look terrible.You don't look so good either. You were at the Ministry, as well. Il n'a pas besoin de poser la question. — Yes. Margaret told me you had a nasty fever. Are you alright? I'm fine. Do you know- -They're looking for Draco, aren't they? I don't understand. What did he do? Do you know? ” Elle grimace, son regard se tourne vers Margaret, anxieux; Theodore tourne le sien et sa cousine hausse les épaules. “ Can't help you with this, cousin. I'm as lost as you are. Oh, Theodore. I wish I wasn't the one to tell you that. Tell me what? What are you on about, Greengrass? ” grogne Theodore, sentant d'ores et déjà une migraine se faufiler jusqu'à son front. “ Draco. He- he betrayed us. He ran away.
Le reste de la visite de Greengrass s'était déroulée comme dans un rêve. Ils s'était redressé du canapé sur lequel Margaret l'avait abandonné et avait eu du mal à suivre toute la conversation. Draco s'était enfui. Enfui. Enfui avec Scorpius et Pansy et Briar-Rose et Violet. Il s'était enfui, il avait trahi et Theodore n'avait rien vu venir. Greengrass avait tellement de questions et lui, maintenant, il avait tellement de doutes. Est-ce que Draco était un traître depuis la défection de Blaise? Est-ce que Draco avait-il jamais été son ami? C'était des pensées ridicules, bien évidemment — il le connaissait depuis la nuit des temps, lui semblait-il, le début de toujours —, mais son esprit enfiévré s'en était facilement emparé et jouait cruellement avec, retournant ses idées, modifiant ses souvenirs, teintant d'incertitude toutes ces dernières années.
Quand Astoria lui dit les derniers mots qu'elle avait échangé avec Draco, il fut convaincu que c'était une trahison sur la longue durée. Que ça faisait des semaines, des mois qu'il lui mentait. Qu'il lui cachait des choses.
Qu'il prévoyait de l'abandonner.

Astoria avait dû comprendre que Theodore n'était pas en l'état de soutenir une longue conversation à propos du Malfoy, et surtout qu'il n'en avait pas le désir. Il préférait garder ses pensées pour lui, comme toujours, et les retourner incessamment dans sa tête, jusqu'à en devenir malade. Toutefois, avant de partir, elle lui avait proposé de s'occuper de sa jambe et de sa fièvre du bout de ses doigts de soigneuse. Juste un peu, juste de quoi faire reculer cette dernière pendant quelques heures, et elle avait laissé une potion de vigueur sur la table basse. Theodore savait pertinemment qu'elle faisait ça comme un troc, un échange maladroit — Merlin, la cadette des Greengrass n'avait jamais été douée pour la subtilitée des relations complexes de l'Élite — et bien malgré lui, Theodore se sentait redevable. Peut-être rentrerait-il en contact avec elle quand il se sentirait mieux, pour la remercier et s'assurer qu'elle ne fasse pas d'idioties comme elle en avait l'habitude. Elle avait eu l'air... non pas perturbée, quand il l'avait vue. Mais complètement paumée.
Le lendemain, sa jambe allait nettement mieux. Elle ne lui faisait pas mal. Il ne la sentait pas. Comme si elle n'était pas là. Il avait pris une malle de Nott Manor, qu'il avait emporté en Cornouailles et que Margaret avait ramené à Londres suite à son enfermement. Il avait tellement, tellement de retard dans son travail pour le Département des Mystères et maintenant que Draco- maintenant que Draco était parti, il en avait deux fois plus. Il fallait qu'il s'y mette. Et c'est dans cette optique qu'il était en train de défaire sa malle après avoir concocté quelques potions de vigueur dans le bureau de Margaret et après avoir avalé une généreuse dose d'Excess. Il fallait qu'il travaille.
Il fallait qu'il arrête de réfléchir.

Il était tombé sur la relique comme ça, en fouillant. Elle avait appartenu à sa mère.
Et ça lui faisait bizarre, Theodore. Cette solitude soudaine. La mort de son père en janvier, la tombée dans le coma d'Angus en mars, l'exorcisme de sa mère au début du mois, les multiples pertes engendrées par l'attentat de Saint-Mangouste (Theodore refusait de se pencher sur la question, de surveiller la nécrologie de la Gazette; il avait envoyé quelques hiboux inquiets mais avait appris de la bouche de Margaret ou d'Astoria l'état de la plupart de son cercle de connaissances et d'amis) et maintenant, Pansy disparue, Briar-Rose et Violet disparues, Scorpius disparu et Draco. Draco.
Il avait écrit la missive avant même de réfléchir et la réponse était venue quelques heures plus tard — après tout, d'une rue à l'autre du Chemin de Traverse, il n'y avait pas beaucoup de mètres à voler.
Il avait passé le reste de la journée à chercher le cadeau parfait.
Il avait passé la journée suivante à consommer de l'Excess, des Glamours et un dérivé de la solution de Force concoté par ses soins. Pour rester éveillé, pour repousser la fièvre, pour ignorer la douleur, pour rester en vie.
Il se trouvait maintenant devant la porte d'Adele Bones. Theodore ne pensait rien de l'hybride. Il la connaissait mal, pour ne pas dire qu'il ne la connaissait pas du tout; il avait seulement entendu sa mère en parler, dans des délires semi-conscients de spectre; et son père, Angus, qui avait été son mentor en toute chose lorsqu'il n'était qu'un apprenti Mangemort. Mais envers Bones, il n'avait jamais ressenti qu'une indifférence teintée de mépris, à cause de son sang terriblement vicié. Mais il ne pouvait pas non plus rechigner le fait qu'elle avait été proche de sa mère, que la relique qu'il avait récupéré dans ses affaires provenant de Nott Manor lui avait appartenu (et que sa mère lui avait explicitement demandé de la lui donner, ce que Theodore avait refusé de faire pendant des années, jaloux) et qu'elle avait compté, d'une manière ou d'une autre, aux yeux de Myrcella.
Et elle travaillait à Saint-Mangouste. Peut-être pourrait-elle l'aider.
Il frappa trois fois à la porte. Un elfe de maison lui ouvrit la porte, l'air suspicieux et franchement désagréable. “ Mister Nott? Lui-même, ” répondit-il simplement, vivement agacé par les yeux pernicieux de l'elfe vrillé sur lui. Il n'était en avance que de deux minutes, seulement, ayant passé les vingt précédentes à hésiter sur le pas de la porte, à faire les cent pas jusqu'à ce que sa jambe le brûle, à faire les cent pas jusqu'à ce que ses béquilles le lassent et lui fassent mal au bras. Il avait pourtant l'air particulièrement charmant, aujourd'hui, le dernier des Nott, avec son teint clair, ses cheveux bien coiffés et sa chemise impeccable. Il semblait juste contrarié de ce foutu plâtre et de ces béquilles en bois vieillotes et ridicules — mais discrètes. L'Orviétan avait glissé dans son oeil une étincelle d'intérêt et agitait au-dessus de sa lippe un tic nerveux. L'elfe disparut; puis revint et l'autorisa à entrer. Theodore se traîna dans l'encadrement de la porte, faisant mine de ne pas être du tout affligé de sa condition d'handicapé. En temps normal, il aurait préféré attendre d'aller mieux pour aller voir quiconque, d'autant plus quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Mais, une fois n'était pas coutume, il n'avait pas su s'armer de patience. Pas cette fois.
L'elfe le conduisit jusqu'à un petit salon où l'attendait Adele Bones. “ Mademoiselle Bones, souffla-t-il, un peu impressionné par le specimen, l'observant d'un oeil tant critique que curieux. Excusez, je vous en prie, ma demande de vous voir dans un délai aussi court. Je me suis permis de vous rapporter... ça. Un gage de mes excuses les plus sincères, et mes amitiés. ” Il a l'air un peu incertain, pourtant, en lui montrant l'imposant bouquet de fleurs superficielles qui ne facilite en rien sa maîtrise hasardeuse des béquilles. “ Et pour votre neveu, fait-il en désignant le sac en toile qu'il tient fermement des autres doigts. Je crois me souvenir qu'il avait une certaine tendresse pour ce jeu. ” Vingt-huit Bavboules flambant neuves, chacune personnalisée à la main. Un cadeau onéreux, mais Theodore a toujours eu une faiblesse pour le petit Artur Bones. “ J'espère que vous vous portez bien...? ” demande-t-il doucement, d'un ton morne, en reportant son regard vers la maîtresse des lieux, bouquet dans une main, sac en toile dans l'autre, béquilles entre les coudes, attendant qu'elle accepte les cadeaux ou rechigne sa présence et le fasse sortir d'ici à coups de pied dans le fondement.
Theodore n'a réellement jamais su se tenir en société.


Dernière édition par Theodore Nott le Jeu 15 Déc 2016 - 20:01, édité 2 fois
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HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
‹ inscription : 03/08/2015
‹ messages : 2056
‹ crédits : LUX AETERNA, astra, sia, tumblr, simon/mathydabest.
‹ dialogues : #336699
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5982
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
http://www.smoking-ruins.com/t2469-adele-you-re-gonna-wish-you-n
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the blood of the covenant is thicker than the water of the womb.
HEY, I AM THE WISDOM OF THE FALLEN - I'M THE YOUTH. HEY, I'M THE GREATEST. HEY, THIS THE PROOF : I WORK HARD, PRAY HARD, PAY DUES. I TRANSFORM WITH PRESSURE - I'M HANDS-ON WITH EFFORT. I FELL TWICE BEFORE MY BOUNCE BACK WAS SPECIAL. LETDOWNS WILL GET YOU AND THE CRITICS WILL TEST YOU BUT THE STRONG WILL SURVIVE : ANOTHER SCAR MAY BLESS YOU.

« Miss Adele ? Monsieur Nott est arrivé, Miss Adele. Fizzy doit-elle faire entrer Monsieur Nott, Miss Adele ? » Bones jette un regard distrait en direction de l'elfe de maison avant d'acquiescer d'un simple mouvement de tête. « Amène-le au salon, Fizzy. Vérifie aussi qu'Artur soit présentable : je veux qu'il porte son ensemble bleu.Bien, Miss Adele. », une courbette et l'elfe s'éloigne du bureau de sa petite démarche bancale et claudicante.
Reposant sa plume d'aigle dans son étui argenté, Adele vérifie une dernière fois la calligraphie de son parchemin frappé par le sceau de l'hôpital magique avant de se lever, défroissant un quelconque pli imaginaire de sa robe tout en se levant, se dirigeant vers la porte de son bureau d'un pas agile et déterminé. Pensive, elle en oublie même de vérifier son reflet dans la psyché flottante non loin de là, comme elle le faisait toujours, avant de sortir de  la pièce. La porte se retrouve verrouillée en moins de temps qu'il n'en faut pour prononcer le mot aconit et c'est d'un pas vif et précis que la sorcière prend la direction opposée de l'elfe dans le couloir. Elle ne semble pas plus étonnée d'entendre un cliquetis sur le parquet boisé loin de là que d'apercevoir Artur s'enfuir du salon à toute vitesse, par la porte secondaire, d'un air sombre.
C'est avec un pincement au cœur étrange qu'elle se poste tout contre la causeuse principale du salon, son être tout entier fondant dans le rôle d'hôtesse de maison d'un naturel déconcertant. Certaines habitudes sont difficiles à acquérir, disait souvent Angus Bones lorsqu'elle était enfant ; mais celle-ci, celle de coller un sourire distingué sur ses traits d'hybride pour recevoir une variété hétéroclite de parvenus, elle n'avait pas dû la répéter bien longtemps. Adele Bones était une mondaine née. Ce simple fait avait toujours ennuyé au haut point son père. N'en déplaise à Bones senior mais Adele l'avait toujours trouvé trop... hypocrite lorsqu'était venu le temps des frivolités sociales. Hypocrite, il fallait l'être, c'était certain (après tout, personne ne peut apprécier tout le monde), mais mieux valait adoucir le plus possible les traits du faux-semblant plutôt que de les laisser bruts. Plus le masque avait l'air réel, plus il touchait le monde... Adele savait s'adapter aux autres plutôt qu'à elle depuis longtemps
La porte s'ouvre à cet instant.
Et elle n'est pas certaine de vouloir plaire à Theodore Nott en ce moment.

« Mademoiselle Bones.Theodore, c'est un plaisir de pouvoir enfin faire votre connaissance. Père m'a dit beaucoup de bien à votre sujet. » Mensonge, il ne lui avait rien dit du tout, si ce n'est qu'il avait été son mentor chez les Mangemorts quelques années auparavant, juste pour honorer une ancienne dette contractée auprès de son vieil ami, Theophilius. À cause d'elle. Myrcella avait, après tout, été assez altruiste pour oublier le sang souillé de la jeune Bones et ainsi lui transmettre sa passion pour les potions. « Excusez, je vous en prie, ma demande de vous voir dans un délai aussi court. Je me suis permis de vous rapporter... ça. Un gage de mes excuses les plus sincères, et mes amitiés. » Ses lèvres s'élargissent en un sourire magnifique : assez étonné, assez ému, pour renvoyer l'image d'une femme qui n'avait jamais reçu de présent plus plaisant que celui que lui présentait Nott à cet instant. Expression adroite, corrigerait-elle toujours dans un coin de son esprit : il était toujours mieux de faire croire que les présents qui lui étaient présentés étaient touchants et uniques plutôt que le contraire. Si le bouquet artificiel n'avait rien d'original, Adele ne pouvait nier que l'ensemble des couleurs présentes de ce bouquet possédait un certain charme ; arborait l'étendard d'une harmonie remarquable. Elle était alors certaine que ce n'était pas lui qui en était le créateur.
En quelques enjambées, le cliquetis de ses talons hauts rythmant sa démarche altière contre les tapis, Adele eut vite fait de rejoindre Nott, prête à le libérer de son fardeau quand : « Et pour votre neveu. Je crois me souvenir qu'il avait une certaine tendresse pour ce jeu. ». Son sourire se fige et elle n'ouvre les bras qu'au bout de quelques instants de retard pour paraître naturel véritablement. Apprendre que ce gosse connaissait l'existence d'Artur bien avant elle ravive une flamme vengeresse dans le cœur de l'hybride qui, tout en combattant l'apparition d'un rictus mauvais, attrape la composition florale avant de la porter tout contre son visage pour la sentir. Les effluves florales, quoique tout aussi artificielles que leur support, offre à Adele l'excuse parfaite pour ne pas rendre tangible les ressentiments qui commencent à gronder férocement en elle, à l'égard de Nott et, surtout, à l'égard de son père. C'était décidé donc : dés le lendemain, elle ordonnerait à ce qu'on administre à Angus le traitement révolutionnaire des Vélanes pour le sortir de sa léthargie comateuse. Elle accepterait bien volontiers le Baiser du Détraqueur seulement pour voir la réaction d'Angus en apprenant que c'est à une Vélane, à fortiori la mère d'Adele, qu'il devait la vie.
À cette distance, Bones remarque les iris scintillantes du jeune homme et ses lèvres fébriles. Elle reconnaît ce genre de réactions significatives mais préfère les taire. La trafiquante aussi possède ses masques et ses codes pour ne pas foutre en l'air ses manières. « J'espère que vous vous portez bien ? » Elle est déjà bien éloignée, Bones; pourtant elle se détourne, continue de parcourir de son index la texture étrange des pétales du bouquet tout en l'observant. « Certains sont morts. Je peux donc affirmer aller très bien, Theodore. » Soudainement, elle s'arrête, se retourne complètement vers lui. Si plusieurs mètres les séparent alors, elle a l'impression de se tenir juste en face de lui. « Du moins, mieux que vous, mon jeune ami. Étiez-vous à Ste-Mangouste ? », et d'un mouvement élégant, Bones prend place dans le sofa principal et invite le jeune homme à la rejoindre en indiquant d'un revers de la main l'ensemble des assises à sa disposition dans le salon. « Je vous en prie, prenez place. Vous êtes ici chez vous. », le ton doucereux qu'elle ajoute ne souffre pas de l’a-priori qu'elle ressent face à lui, lui qui ressemble à un spectre avec son teint cireux. Pas plus qu'elle n'a l'air de souffrir de ses mimiques douloureuses. Bones ne remarque pas de vive voix ce genre de constatations parce que c'est une pratique tout bonnement inacceptable, vulgaire et insultante. Elle n'aimerait pas qu'on lui fasse remarquer ses faiblesses à elle alors elle se tait. C'est l'un des rares domaines que Bones n'exploite pas directement en public, d'ailleurs. Elle préfère largement observer, enregistrer, classer les informations trouvées pour pouvoir s'en servir ultérieurement plutôt que de laisser sa logique parfaitement rodée être visible au monde. Elle n'aime pas être un livre ouvert, Bones, alors elle ne lui offre pas les bons chapitres. Elle aime assurer ses arrières, Adele, et c'est pour cette raison qu'elle ignore ostensiblement les défauts de Nott a cet instant. La moindre faiblesse est une arme potentielle. Pour Theodore Nott, elle en possède alors déjà deux : ses béquilles et son regard.

« Je vous laisse le bon soin d'offrir à Artur son présent : il sera ravi, j'en suis certaine. Il ne devrait plus tarder à arriver maintenant. » Et comme une chorégraphie parfaitement orchestrée, Fizzy apparaît subitement dans l'encadrement de porte du salon. « Le petit maître a bientôt terminé de se préparer, Miss Bones. Désirez-vous quelques rafraîchissements? » D'un regard, elle intime à l'elfe d'approcher et lui tend le bouquet pour s'en défaire. « Mets-les dans un vase. N'oublie pas le sortilège approprié, Fizzy. Theodore, que désirez-vous boire? Nous avons un assortiment de thé, de boissons plates mais aussi du Whisky Pur-Feu. Ne soyez pas gêné, demandez ce que vous voudrez et Fizzy vous l'apportera sur le champ. » Cela faisait plusieurs minutes qu'Adele observait le jeune Nott, alors, et un fait lui sautait irrémédiablement aux yeux. Il ne ressemblait absolument pas à Myrcella. Yeux, cheveux, prestance : rien en ce gamin ne lui rappelait la sorcière qu'Adele avait un jour considéré comme sa mère. Et ce simple fait la décevait plus qu'elle ne l'aurait voulu. Dans son regard s'inscrivait bien malgré elle quelques notes déçues. Si elle n'était pas étrangère au concept de la maternité, Bones ne pouvait ignorer les sentiments que cette dernière réussissait à distiller dans le corps d'une femme. Toute mère a des attentes pour sa progéniture. En voyant Nott, là, debout face elle sans savoir quoi faire, Adele ne ressent rien d'autre que de la déception.
C'était pour cette aberration que sa mentor était morte ? C'était pour ça, cet être en béquilles, que son père avait mis sa réputation en jeu auprès du Lord des années durant? Elle jugeait toujours, Adele. Mais aujourd'hui, elle redoutait l'énergie que toutes les personnes chères à son cœur (et elles étaient rares) avaient bien pu mettre en jeu pour cet être transpirant la fragilité du moindre de ses pores. « Je prendrais un Firewhiskey pour ma part, Fizzy. » Et dans son regard s'illuminait déjà la lueur du défi. S'il ne buvait que de l'eau, elle était certaine de ressortir de cet entretien qu'avec un incroyable sentiment de déception qui durerait des semaines entières.


Dernière édition par Adele Bones le Dim 5 Fév 2017 - 22:46, édité 3 fois
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HUNTED • running man
Theodore Nott
Theodore Nott
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‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
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« Theodore, c'est un plaisir de pouvoir enfin faire votre connaissance. Père m'a dit beaucoup de bien à votre sujet. » Il note l'emphase sur le prénom (qui fait tiquer un sourcil, un peu malgré lui, avant qu'il ne décide que ce n'est pas si grave; après tout, elle connaissait sa mère, elle peut bien l'appeler comme elle le désire) et, pendant un instant, on dirait presque qu'il va se mettre à sourire, le Theodore; puis la pensée lui parvient que non, Angus n'est définitivement pas du genre à dire du bien de quiconque, et encore moins de lui, même à sa fille. Il ne note qu'à moitié la désapprobation de ses supérieurs, Lestrange et Angus pour ne nommer qu'eux; et même si il a une admiration manifeste pour le premier, et une tendresse pour le second, Theodore ne peut pas oublier qu'ils ne sont pas faits du même bois et ne le seront jamais. Ils le savent, eux aussi. Il n'est qu'un étudiant, un fonctionnaire, un érudit et un lecteur; il semble ridicule de l'armer d'une baguette et de le jeter sur un champ de bataille.
Mais qui aurait pu dire le contraire à Nott Sr?
Il s'apprête presque à dire à mademoiselle Bones que sa mère lui a elle aussi dit beaucoup de bien d'elle, mais ça entraînerait quelques complications dans les explications, notamment comment il est resté en contact avec sa mère après qu'elle soit morte à sa naissance. Et il n'est pas sûr de vouloir répéter à mademoiselle Bones les charmantes éloges de sa mère (“ YOU SPINELESS, WEAK, HORRIBLE BOY, WHAT I WOULD HAVE GIVEN FOR A DAUGHTER LIKE ADELE INSTEAD OF A WEAKLING LIKE YOU...! ”). Elle s'empare des fleurs, hume leur parfum, semble ravie du cadeau; Theodore se dit qu'il a fait un bon choix, après tout. Il est un bon hypocrite, et se prétend être impossible à manipuler, trop malin pour se faire avoir; mais comme à chaque fois, il rentre plein dans le piège de la personne en face de lui, invariablement trop manipulable émotionnellement. Il est content d'avoir satisfait la vanité de mademoiselle Bones avec un stupide bouquet de fleurs.

Elle l'observe d'un air étrange, un moment, et il reste impassible. Il n'ignore pas qu'elle est Vélane. Serait-il un peu moins timide qu'il lui aurait demandé son avis sur la médecine révolutionnaire révélée au grand public quelques instants avant l'attentat. « Certains sont morts. Je peux donc affirmer aller très bien, Theodore. » Il dodeline de la tête, semblant accepter son affirmation. Il est bien content de ne pas être mort, mais il aurait bien été content de ne pas avoir la jambe fracturée aussi, à prendre ou à laisser. « Du moins, mieux que vous, mon jeune ami. Étiez-vous à Ste-Mangouste ? J'y étais. Quelque partie du plafond a cru bon de s'effondrer sur ma jambe. ” Il n'a pas la force d'articuler un sourire; à la place, quand elle l'invite à s'asseoir, il hoche la tête dans une mimique de remerciement, soulagé parce que sa jambe le brûle et le lance et lui fait mal; il s'assied lentement, pour ne pas simplement se laisser tomber dans le premier fauteuil venu, rassemblant les béquilles contre un accoudoir et prenant le sac contenant les Bavboules sur ses genoux.
Comme chez lui. Inutile de préciser qu'Adele Bones lui fait bonne impression, pour une hybride. Inutile de préciser qu'il ne se doute pas une seule seconde qu'elle le mène par le bout du nez avec le savoir-faire que l'expérience seule confère. « Je vous laisse le bon soin d'offrir à Artur son présent : il sera ravi, j'en suis certaine. Il ne devrait plus tarder à arriver maintenant. » Theodore s'éclaire enfin, d'un semblant de sourire et d'une véritable étincelle dans les yeux, balayant la salle des yeux comme si allait en apparaître ledit Artur. « Le petit maître a bientôt terminé de se préparer, Miss Bones. Désirez-vous quelques rafraîchissements? Theodore, que désirez-vous boire? Nous avons un assortiment de thé, de boissons plates mais aussi du Whisky Pur-Feu. Ne soyez pas gêné, demandez ce que vous voudrez et Fizzy vous l'apportera sur le champ. » Un thé serait trop bien, à vrai dire- « Je prendrais un Firewhiskey pour ma part, Fizzy. » Bon, pas de thé. Theodore sait par quel bout prendre une remarque, et une invitation, quand on le confronte à une.

Je prendrai la même chose, si vous avez du Blishen's. Sans glace, ” précise-t-il d'un ton laconique, parce qu'autant qu'il n'apprécie pas l'alcool, autant il n'a clairement pas envie qu'Adele Bones pense trop peu de lui. Theodore, en toute honnêteté, n'aime pas boire, ni même l'odeur de l'alcool; sans doute suite à de trop longues nuits passées à ramasser Draco à la petite cuillère, à le voir s'enfiler flasque sur flasque puis Orviétan aux quelques soirées où il parvenait à le traîner.
La mention de Draco le fait se raidir; celle de l'Orviétan fait jouer ses doigts sur son genou, alors qu'il est presque prête à s'emparer de sa dose de cinq heures, qui se trouve dans la poche intérieure de sa veste. Pour ne pas penser à l'Excess, il garde son regard vrillé dans celui de Bones, reprend: “ vous êtes différente de ce à quoi je m'attendais, mademoiselle Bones, dit-il en toute honnêteté, avec un peu de maladresse aussi. Vous êtes-- ” Ce qu'elle est restera un mystère; un mouvement attire son oeil à droite et Theodore se tourne pour voir Artur, dans un joli ensemble bleu, sembler hésiter à pénétrer dans la pièce, suivi de l'horrible elfe à l'air affolé.
Aussitôt le visage de Theodore s'éclaire. Il est mal à l'aise avec les gens plus âgés, awkward avec les gens de son âge, mais c'est à croire qu'il est comme un poisson dans l'eau avec les plus jeunes; Scorpius ou le jeune Bones, rien ne semble trop compliqué pour Theodore face à eux. C'est un sourire sincère, chaleureux et honnête qui étire ses lèvres pour une fois; c'est une vision étrange, un tel sourire sur le visage d'un Nott, et ça change entièrement son visage. La risette révèle ce que les cernes et la moue morne cachent à grand mal: la jeunesse fragile et étrangement innocente du Marqué. “ Eh bien, Artur, tu es bien grand maintenant, laisse-t-il tomber avec une sincère surprise, et tu ressembles de plus en plus à ton père. Tu ne devineras pas ce que je t'ai apporté aujourd'hui.
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HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
‹ inscription : 03/08/2015
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‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5982
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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« J'y étais. Quelque partie du plafond a cru bon de s'effondrer sur ma jambe. » Bones n'a pas totalement laissé sa robe de guérisseur au placard: elle observe, attentive, les mouvements de Nott et répertorie les expressions diverses et variées qui défilent sur son visage, les réactions physiologiques qu'il laisse échapper bien malgré lui. Selon ses propres standards, la douleur physique est la seule émotion que l'on ne puisse pas contrôler totalement et qu'on parviendra jamais à feindre entièrement. Les personnes prétendant le contraire ne sont guère plus douées d'intelligence que des Mandragores ou des filets du Diable. Pour ça, au moins, elle reconnait que Theodore est plus doué que la moyenne: là où d'autres ne feraient que gémir et se plaindre, il gardait la tête haute et composait perpétuellement avec son mal, seulement trahi par quelques montées fiévreuses et nerveuses respectables. Là, devant Nott, Adele se fait à nouveau la réflexion que le corps humain est une bien curieuse machine mais il est indéniable qu'elle est fascinée par celle-ci depuis bien longtemps: elle le resterait sans le moindre doute jusqu'à la fin de sa vie. Dans le cas contraire, aurait-elle vraiment réalisé toutes ces recherches sur la condition de Nannie? Brusquement, cette pensée réveille en elle une rage qu'elle pensait inexistante autrefois, admettant bien volontiers qu'elle était seulement endormie désormais. Ce n'est rien d'autre une colère assourdie par le poids d'une éducation stricte et rigoureuse, entravée durant des décennies: comment ont-ils fait pour ignorer ses recherches, comment ont-ils pu développer une méthode thérapeutique barbare pour ses...
Bones enraye le flux de pensées dérangeantes en se concentrant sur les traits de Nott. Si elle a fait l'inventaire de sa condition physique, elle s'occupe désormais de superposer au visage de Theodore celui de sa très regrettée mentor et mère de substitution, Myrcella Nott. À cet instant, l'expression d'Adele est bien plus douce que le masque de fer qu'elle revêt toujours à Ste-Mangouste: elle ne s'enquiert pas ainsi de la santé de ses patients, jamais. Le fait que Theodore soit le fils de la plus grande potionniste qu'il lui ait été donné de rencontrer, celle qui avait réussi à canaliser sa passion ambivalente pour les flores des deux mondes, n'y était absolument pas étranger. L'hybride ne s'est jamais cachée d'être le genre de personnes privilégiant le versant relationnel de la vie aux compétences: après tout, le savoir-faire s'acquiert bien plus aisément qu'une réputation irréprochable et imposante. « How unfortunate, lance-t-elle d'un air désolé, de circonstance, Je vous souhaite sincèrement une guérison rapide. » Cependant, elle n'ajoute pas que c'est aberrant qu'il soit encore dans cet état, et qu'il fasse aussi peur à voir, tant de temps après l'attentat ; elle se questionne même sur l'état de ses finances: après tout, pas un soignant à Londres n'ignore les frais onéreux que représentent les soins médicomagiques depuis quelques années. Ce n'est pas pour autant que la Bones lui propose son aide: sa charité est rare et Adele prône depuis bien longtemps l'économie de son énergie.

L'hybride en est encore à analyser l'éclat lumineux ayant traversé le jeune Mangemort de part en part à l'évocation d'Artur tandis qu'il attrape à pleine poignée la perche qu'elle venait de lui rendre. « Je prendrai la même chose, si vous avez du Blishen's. Sans glace, » S'il la déçoit en manquant cruellement de volonté - son opinion est souvent altérée lorsque les choix de ses nouvelles connaissances ne divergent pas des siens, elle ne le laisse pas paraître ; à la place, Adele reconnait bien volontiers la politesse et la dynamique stratège dont il fait preuve: au moins, le paternel Nott (qui a tant effrayé Adele durant son adolescence) n'avait pas oublié de lui inculquer la bienséance sociale en l'élevant sans Myrcella. « Un Blishen pour notre invité, Fizzy, l'habituel Odgen pour moi. Et pour Artur... impressionne-moi: je pense qu'il mérite autre chose que du thé aujourd'hui. » Fizzy fait une courbette avant de se volatiliser du salon et Bones doit à son impassibilité légendaire de ne pas sursauter lorsqu'elle reporte son attention sur Theodore. Dire qu'elle est surprise de le voir la fixer ainsi droit dans les yeux est sans nul doute l'un des événements les plus curieux de ces deux dernières décennies: avec un pincement au cœur, elle s'aperçoit avoir oublié la manière désinvolte et brutale, tantôt minutieuse et tantôt désintéressée, dérangeante mais ô combien rassurante, avec laquelle Myrcella observait le monde. « Vous êtes différente de ce à quoi je m'attendais, mademoiselle Bones, le sourcil brun s'arque légèrement, d'abord, puis de plus en plus vite à mesure que les mots s'écoulent des lèvres de Nott, Vous êtes-- » mais l'apparition d'Artur le coupe dans son élan et laisse en suspend le reste de sa tirade, le masque désabusé et jusqu'alors uniquement courtois de son vis-à-vis fondant comme neige au soleil lorsqu'Artur pénètre dans la pièce. Ça la frappe de le voir rajeunir aussi rapidement au contact de son neveu, plus encore de ne pas avoir accordé plus d'importance à cette donnée avant: il a au compteur le même nombre d'années que Myre (comme elle se plaisait à l'appeler parfois) n'en avait été dépossédée. Y penser recouvre le regard d'Adele d'un voile nostalgique désagréable.
Pour se distraire, Bones observe avec plus d'attention l'interaction entre son neveu et Theodore d'un air volontairement détaché, acceptant bon gré mal gré la curiosité qui n'a de cesse d'évoluer, de prendre de l'ampleur, profondément en elle. Il ne faut qu'un signe de tête de sa part pour qu'Artur ne se précipite comme une fusée sur Nott Jr, aussi rapidement que ses jambes puissent le porter tout en faisant son possible pour ne pas exulter littéralement sur place, conscient du regard scrutateur de sa tante sur lui.
« Eh bien, Artur, tu es bien grand maintenant, » Simultanément, Adele pense: 'vous avez oublié quelque chose, mon jeune ami: je suis quoi?', 'depuis combien de temps Artur et lui se connaissent?', 'je n'arrive pas à croire que Père considère bien plus ce gosse que moi concernant Artur' et finalement 'comment peut-il avoir un quelconque avis sur moi?'. Après tout, Angus n'avait fait que mentionner Theodore à Adele dans ses lettres et elle doutait fortement qu'il en fusse autrement pour elle ; ce n'était certainement pas Nott snr qui se serait amusé à converser avec sa progéniture de la gamine qu'il n'avait fait que croiser au détour de couleurs bien des années auparavant. C'est intriguant, surtout irritant, de ne pas savoir ce que le Mangemort avait voulu dire: tout plutôt que d'esquisser une seule seconde l'idée que l'avis de Theodore puisse avoir une quelconque valeur pout elle. Dire qu'elle sommait toujours Artur de finir ses phrases: il manquait de savoir-vivre, finalement.
Le rire d'Artur la tire de ces pensées asphyxiantes. « Tu ne devineras pas ce que je t'ai apporté aujourd'hui.Un balai miniature?! S'il-te-plait, dis-moi que c'est un balai-jouet! Tu m'avais promis que tu m'en apporterais un quand je serais un peu plus grand! Et je suis plus grand, maintenant, tu l'as dit toi-m...Artur. » La mise en garde d'Adele n'a pas tardé à fuser, calme, posée, aucunement dénuée du ton de réprimande dont elle use toujours lorsque l'excitation du gosse s'emballe: la supplication, en voilà une drôle de pratique qu'Angus n'avait pas encore corrigé chez le garçonnet, à son grand étonnement. Bones a presque pitié pour Nott lorsque son neveu se détache de lui, délaissant brusquement l'appui qu'il avait prit sur les genoux de Theodore afin de pouvoir bondir sur place. Ça la surprend à chaque fois de voir le petit brun s'extasier pour un rien, de l'observer s'exprimer aussi aisément en mêlant mots et langage corporel. C'est toujours amère qu'elle compare son enfance à celle d'Artur: elle n'a pas le souvenir d'avoir eu autant de libertés, d'avoir été aussi pétillante, lorsque c'était qu'Angus éduquait. « Pardon tante Adele... le regard perçant du petit garçon se teinte d'un voile désolé avant de regarder Theodore Nott des pieds à la tête, de fixer le sac sur ses jambes et de capter la canne reposant mollement contre l'accoudoir de son assise. Tu as mal à la jambe Theo? » À peine entamée par le craquement d'apparition de Fizzy, la voix d'Artur reste hésitante, douloureuse: son timbre indique clairement à l'hybride le degré d'attachement que possède Artur pour le jeune Mangemort et à quel point son inquiétude pour lui est grande. De quoi sérieusement remettre en question les opinions qu'Adele possède sur les disciples du Magister... Et les pratiques de son père.
Du coin de l'oeil, Bones surveille l'installation des boissons sur la table basse avant de renvoyer Fizzy d'un mouvement de tête, satisfaite du chocolat chaud que l'elfe a préparé pour Artur. « Tu boîtes fort? » ajoute finalement le gamin à la série interminable de questions qu'il vient de poser à Theodore avant que sa tante ne l'interpelle de nouveau. « Artur, c'est impoli d'harasser ainsi un invité avec ce genre de questions embarrassantes. Veux-tu bien lui apporter son verre au moins? » Non vraiment, jamais Adele n'avait paru aussi vivante lorsque c'était elle qui était élevée par Angus Bones.
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Theodore Nott
Theodore Nott
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‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4365
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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Dire qu'il connait particulièrement Artur serait mentir; et dire qu'il l'apprécie un peu serait sous-estimer la quasi-totale fascination de Theodore pour le petit garçon, qui lui a pris le coeur à l'instant où il a posé les yeux sur lui, aussi ridicule que cela puisse paraître. Il en va de même pour Scorpius par exemple, même si il voue à sa mère une haine méprisante et inconfortable; mais les little ones ont toujours su trouver grâce à ses yeux, trop vite attendris, trop vite adoucis par la douce et incroyable innocence de l'enfance, un luxe, lui semble-t-il parfois, dont on ne se souvient pas de l'importance et de la préciosité.
Artur, en petit-fils de son mentor et ami — en tout cas lui semblait-il, peut-être qu'à propos du père d'Adele aussi s'était-il trompé sur toute la ligne —, il l'a vu plusieurs fois. De nombreuses fois, même, à chahuter entre deux leçons de vie de leur figure paternelle commune, à discuter ou à jouer aux Bavboules. C'est au contact des enfants que Theodore se dit le plus qu'il a hâte d'être père, même si il est encore si jeune. « Un balai miniature?! S'il-te-plait, dis-moi que c'est un balai-jouet! Tu m'avais promis que tu m'en apporterais un quand je serais un peu plus grand! Et je suis plus grand, maintenant, tu l'as dit toi-m... Artur. » Le sourire tendre, amusé, étiré sur les lèvres du Nott se fige brusquement, se défait un peu aussi, alors qu'il se souvient que la maîtresse de maison est toujours là et toujours aussi dure, lui semble-t-il, comme son père pouvait l'être parfois.

Theodore n'ose pas parler, dodelinant de la tête, à moitié pour s'excuser de ne pas avoir apporté de balai miniature (pourquoi n'y a-t-il pas pensé!!!! il avait promis, c'est vrai!!!), contemplant toujours le gamin avec fascination; il a effectivement beaucoup (trop) grandi, à croire que cette Guerre sans fin ait vieilli tout le monde trop vite... « Pardon tante Adele... Tu as mal à la jambe Theo? » La sincère sollicitude dans sa voix  sonne fausse. Non pas parce qu'elle n'est pas honnête, bien au contraire, mais parce que... parce qu'il y a quelque chose de pesant, provenant du coin de la pièce où l'hybride est perchée sur le bord de son fauteuil comme un vautour en quête d'une proie, une tension que Theodore lit en comparant le visage honnête d'Artur, sweet Artur, et l'expression figée de sa tante. “ Ça va, c'est juste une égratignure, ” répond-t-il toutefois d'une voix douce, pour le rassurer et nullement l'inquiéter, mettant sous silence la douleur insupportable, la multiplication de ses prises de drogue et la fièvre délirante qui s'empare parfois de lui. « Tu boîtes fort? Artur, c'est impoli d'harasser ainsi un invité avec ce genre de questions embarrassantes. Veux-tu bien lui apporter son verre au moins? » Il parle sans réfléchir, comme ça lui arrive peu souvent, aveuglé peut-être par un Excess rugissant encore trop fort dans ses veines: “ il n'existe pas de questions embarrassantes qu'Artur pourrait avoir pour moi, mademoiselle Bones. (C'est là qu'il se dit qu'il aurait peut-être du l'appeler Adele, si elle l'appelait Theodore? Mais non, elle lui ferait presque peur, avec son profil d'aigle et ses yeux aguerris; il ne voudrait pas la froisser) Et Artur, pour être tout à fait honnête, la canne fait plus partie du style que du besoin, ” indique-t-il au garçon avec un clin d'oeil, qui sourit en réprimant une esclaffe, allant s'emparer d'un verre de whisky (prenant celui que Fizzy lui montre d'un doigt las) qu'il amène à Theodore en fronçant du nez.

Celui-ci doit lui aussi s'empêcher de le faire en s'emparant du verre, faisant machinalement tourner le liquide ambré dans sa cage avant de l'apporter sous sa frimousse pour en respirer le parfum, par pur réflexe, alors même que l'alcool n'a jamais eu pour lui que des mystères. Il est à deux doigts de finir son verre d'une traite et on n'en reparle plus, mais attend plutôt la maîtresse de maison avec un sourire satisfait qu'il construit sur ses lèvres, comme si il était impressionné par l'alcool. “ Here, Artur, tu voudrais bien donner ça à ta tante? ” Il semble plutôt décidé soit à récupérer son cadeau, qu'il lorgne de plus en plus sur les genoux de Theodore, et est las de faire des allers-retours; mais quand Theodore lui met l'objet dans la main, il obtempère, avec un rien de curiosité.
C'est une montre à gousset argentée, délavée, avec M. Mulciber gravée au dos, et un cadran étrange après l'ouverture; plutôt que des chiffres et des aiguilles, c'est un cadran de compas qui se trouve à l'intérieur, indiquant le sud-est à chaque instant, une destination que Theodore devine être en l'Afrique du Sud originaire de sa mère. Il ignore pourquoi elle voulait qu'il donne la chose à Adele, tout comme il ignore à où elle mène; tout ce qu'il sait, c'est que la jalousie et le ressentiment qu'il a nourri à l'égard de l'hybride s'effacent un peu quand il voit l'expression un rien surprise de son visage, une fois qu'Artur a fait son travail de messager. “ Elle voulait que vous l'ayez. Ça remonte à longtemps, et je sais qu'il n'y a pas d'excuse pour le retard que j'ai pris à vous la donner mais... ” Il hausse une épaule, celle qui ne tient pas le verre, d'un air un peu déconfit. “ Je crois qu'elle vous appréciait beaucoup: c'est l'un des seuls restes de sa famille, vous savez. ” Il y a une amertume dans son ton, alors qu'il presse ses lèvres contre le rebord de son verre pour les mouiller de whisky, pour le goûter, avant de se focaliser une nouvelle fois sur Artur, agacé par son propre comportement. “ Quand tu me ramèneras ton premier Optimal, tu auras ton balai d'entraînement, lui dit-il d'un ton de conspirateur. En attendant... Des Bavboules! ” Explosives, colorées et malodorantes; sans nul doute que sa tante va être ravie.
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