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sujet; NEVARRY. you were there, impossibly alone. |
HERO • we saved the world Neville Longbottom ‹ disponibilité : always
‹ inscription : 07/10/2016
‹ messages : 644
‹ crédits : freesia, tumblr et khalid.
‹ dialogues : firebrick
‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : vingt-quatre ans (30/07)
‹ occupation : chômage technique.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : septembre 91 et janvier 1999.
‹ baguette : bois d'if, crin de licorne, 28 centimètres 8, souple et rapide, inadaptée mais j'ai la flemme de la changer.
‹ gallions (ʛ) : 3807
‹ réputation : la guerre m'a endurci et changé, que je suis devenu assoiffé de sang et parfois incontrôlable, les longues années de conflit ayant brisé le garçon maladroit et parfois simplet que j'ai été.
‹ particularité : un semi-loup depuis septembre 2003.
‹ faits : je suis très différent du garçon que j'ai été à Poudlard, forgé par des années de guerre, de meurtres et de missions suicidaires. Je suis trop en colère, trop extrême, je n'ai plus rien du garçon timide que j'étais avant même si les blessure d'antan demeurent. La fin de la guerre m'a laissé détruit, et je me suis plongé dans les excès, surtout l'alcool, jusqu'à la naissance de mon neveu James, le fils de Ginny et d'Harry. J'essaie de joindre les deux bouts.
‹ résidence : dans la maison familiale à Blackpool, Angleterre, avec Ginny et son fils James.
‹ patronus : très difficile pour moi à invoquer, mais il a pris la forme d'un lama, une fois.
‹ épouvantard : alternativement le professeur Snape et les cadavres des gens à qui je tiens le plus: ma grand-mère, Luna, Ginny, Hannah, etc.
‹ risèd : une vie heureuse et ennuyante.
| harry potter I was perched outside in the pouring rain, Trying to make myself a sail; Then I'll float to you, my darling, With the evening on my tail. Although not the most honest means of travel, It gets me there nonetheless; I'm a heartless man at worst, babe, And a helpless one at best. Il n'y avait pas ville plus triste que Blackpool les deux dernières semaines de décembre. À croire que les festivités des jours passés avaient sapé l'énergie de tous les moldus y habitant: les rues étaient pour ainsi dire désertes, mornes, et le phénomène n'avait rien à avoir avec la pluie qui ne cessait de battre le trottoir et les fenêtres. Neville entendait la pluie à toute heure du jour ou de la nuit: la maison Longbottom grinçait, tremblait au rythme des gouttes d'eau, et il pouvait passer de longues minutes à les observer s'écraser et couler sur les carreaux de la serre sorcière à l'arrière de la maison. Quelque antique Longbottom avait eu la folie de la botanique il y a des dizaines d'années; à sa mort, personne n'avait eu la force de s'en débarrasser et la structure en métal était restée. Neville aimait bien jouer à l'intérieur, quand il était petit; les plantes avaient depuis longtemps disparu et les vitres aussi, mais il y avait quelque chose de plaisant à la structure métallique qui, comme une araignée aux longs doigts, emprisonnait quiconque se perdait à l'intérieur. En revenant à la maison de Blackpool et en la trouvant vide, les meubles retirés et les artefacts magiques confisqués, Neville s'était réfugié dans la cage du jardin, mécaniquement. C'était la première chose qu'il avait réparé. Et meublé. Et le seul endroit où, entouré des plantes qu'il s'était acheté pour lui-même la veille, il était au calme. Il avait toujours été intéressé par la Botanique, depuis que son oncle lui avait offert un livre illustré de la flore européenne pour ses sept ans mais seulement aujourd'hui se rendait-il compte à quel point être entouré de plantes l'apaisait.
Il fallait bien, après tout, quelque chose pour calmer l'angoisse qui le prenait, dans cette grande maison vide et grinçante et antique. June l'avait gentiment invité pour Yule une fête chez Douglas, parmi les autres loups, et c'était la dernière fois qu'il avait été en contact avec quiconque, et la dernière fois qu'il avait mangé un repas conséquent, réalisait-il maintenant. Il se nourrissait de biscuits, thé et quantités plutôt invraisemblables d'alcool, ce qui n'avait jamais été son poison jusqu'à aujourd'hui. Mais la maison semblait moins vide quand elle était floue, et il pouvait presque prétendre en plissant les yeux que le portrait de sa grand-mère qui trônait en roi dans son bureau à moitié vide était sa grand-mère elle-même. Ce n'était pas le cas. Elle était morte.
Il versa un doigt de plus de whisky dans son café et continua dans son carnet humide son dessin des plantes qui l'entouraient. La serre était son sanctuaire, son havre de paix. Rien ne pouvait l'atteindre ici, et il n'avait besoin de personne. Et il avait bien le droit à quelques jours de repos, non? Ses seuls véritables contacts se résumaient à ceux qu'il entretenait sur son POW qu'il avait reçu par hibou une semaine plus tôt, et c'était très bien ainsi. Il n'avait envie de voir rien, ni personne. On frappa à la porte. Il avait fait installer une alarme. À vrai dire, la maison était truffée d'alarmes et pièges en tout genre, le jardin et même les environs. Et si un mangemort revenait d'entre les morts pour le hanter? Et si un dissident venait l'achever? Et si- S'emparant de sa baguette, il sortit de la serre et traversa la maison à grandes enjambées, réduisant au silence l'alarme qui hurlait de toutes ses forces près de la porte d'un coup de baguette. Il jeta un coup d'oeil par le judas et presqu'aussitôt, baissa sa baguette et ouvrit en grand le battant de la porte. “ Harry! ” Sa voix exprimait tant l'étonnement que l'inquiétude: les cheveux plaqués sur le front, les vêtements humides et lui collant à la peau, le Survivant semblait sur le point d'attraper la mort. Sans attendre, Neville l'attrapa par l'épaule et l'attira à l'intérieur. “ Jesus, mec, ça va pas- il le relâcha pour le contempler d'un air abasourdi -tu vas tomber malade, mais t'es vraiment- il claque la porte -fou, t'as vu la température qu'il fait- il poussa Harry en direction du salon qui, si ce n'est un tapis et une table basse, était bien vide -t'es vraiment inconscient parfois! ” Il s'arrêta de parler, de trembler et de s'agiter autour de son ami pour le contempler, fronçant les sourcils en voyant l'expression perdue et douloureuse inscrite sur son visage. Sans réfléchir, il posa sa main sur son épaule, son pouce appuyant sans douceur sur sa clavicule comme pour inciter le balafré à plonger ses yeux dans les siens. “ Harry, tout va bien? ” |
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HERO • we saved the world Harry Potter | NEVARRY + you were there, impossibly alone we all dug the grave, can't shake away the shame, can't quiver in the sky but you're shaken all the same. all the weight of all the world is right between your shoulders. heavy is the heart when the world keeps growing colder.
29 décembre 2003. Ça devait juste être une discussion formelle et un échange de cartons remplis de leurs affaires. Ça devait être un au revoir sur tout ce qu’ils avaient maladroitement bâti, quelque chose qu’ils ont maintenant démoli. Ça devait être juste quelques mots brefs et une porte qui claque sur leur passé houleux et peut-être même la promesse de se revoir dans un futur proche mais –
Leur présent s’est transformé en tourbillon pérenne qui lui donne l’impression de se noyer chaque jour et c’est encore pire qu’avant – c’est pire pire pire parce que maintenant Ginny est enceinte. Et s’il a gardé la tête haute quand elle lui a finalement annoncé la nouvelle, c’est parce qu’il le doit à Ginny. Elle ne mérite pas un incapable pareil inutileinutileinutile. Elle ne mérite pas un fardeau de plus sur son dos mais c’est ce qu’il a toujours été, n’est-ce pas ? Un gamin inutile, à peine doué, à peine intelligent, maladroit un fardeau pour tout le monde mais qu’on a utilisé uniquement contre Voldemort. C’est qu’il ne devait originellement pas vivre, Harry. Il avait fait une croix sur son existence il y a longtemps, même Dumbledore et Snape le savaient : Harry n’était pas destiné à vivre. C’est qu’une erreur et maintenant son erreur a touché Ginny et leur enfant et puis c’est injuste, terriblement injuste parce que putain c’est ce qu’il a toujours désiré, une famille, quelque chose de lui, quelque chose avec quelqu’un ; une famille stable, putain, c’est ce qu’il a toujours voulu. Il déteste cette erreur. Il déteste être une erreur. Une complète anomalie.
Ça lui donne l’impression d’être encore en guerre mais cette fois-ci dans sa propre tête, dans son propre corps. C’est un entre-deux sans issue, sans répit, c’est une impression de faire un pas en avant et puis soudainement dix pas en arrière. C’est aussi la sensation que tout ce qu’il entreprend de faire pour préserver sa vie ne vaille rien. Et peut-être que ça vient de lui, le souci. Peut-être qu’il ne veut pas. Peut-être qu’il ne veut vraiment pas vivre. Qu’il n’attendait que ça depuis toutes ces années. Ça l’emmerde d’être encore en vie mais de savoir que la malédiction fait de lui un mort-vivant. Ça l’emmerde de savoir qu’il n’aura rien à laisser à son enfant et que Ginny va le maudire pour de bon. Ça lui fait terriblement mal d’obtenir une raison d’exister et de se rendre compte que ce n’est pas assez pour lui, qu’il sera probablement mort demain. L’impression de toucher le bonheur du bout des doigts et le voir disparaître dans le néant, un abattement impitoyable s’installant dans ses entrailles, broyant complètement ses émotions, les rendant vives et plus crève-cœur maintenant qu’il se trouve seul, sous la pluie, sans aucun but précis. La pluie frigorifie son corps mais il préfère affronter les lances diluviennes plutôt que de croiser un ciel clair qui lui crache à la gueule son incapacité d’être heureux, juste heureux. Il envie l’insouciance des badauds, ils se laissent aller à leur train-train habituel, coincés entre deux chaises derrière la vitre d'un pub. Il ignore la raison de leurs rires, celle de leurs blessures mais ils sont présents sur ce tableau superficiel… un clair-obscur que son regard plein de rage abîme. Il envie ceux qui passent près de lui, cherchant un abri. Leurs chuchotis imposent le rythme à son cœur mais rien ne s'interpose sur son chemin, alors même qu’il n’a aucune destination en tête, juste un profond désespoir et dégoût de soi-même qui le poussent dans le gouffre.
Quand il dégringole dans le jardin d’une maison, incapable de vraiment se situer, s’il y est arrivé en transplanant ou juste en courant, il s’avance comme un animal détraqué, se jetant presque sur la porte parce qu’une certitude sommeille en lui, celle d’être arrivé à la bonne porte. C’est comme si son instinct l’y avait guidé, dans cet état erratique, au bord de la panique. En temps normal, c’est seul qu’il gère ses angoisses, c’est seul qu’il encaisse sa détresse, ses peurs, ses douleurs. Il est tellement habitué à tout emmagasiner qu’il ne peut pas même se souvenir la dernière fois qu’il s’est seulement reposé sur quelqu’un, juste pour quelques secondes. Il est tellement habitué à montrer une façade, celle de Harry sur qui tout le monde compte, celui qui les mènera à la victoire que… putain, cette victoire lui pèse tellement sur les épaules, son statut de Survivant incombe d’un poids constitué de mal-être et du dégoût de soi-même. Il déteste le Survivant, Harry. Il déteste survivre, Harry. C’est une souffrance qu’il porte en lui depuis trop longtemps et qui ressort finalement maintenant : il n’a pas d’avenir, Harry, il n’a rien à laisser à son enfant, pas même un héritage. Juste un nom et même son nom est maudit maudit maudit. “ Harry! ” L’exclamation de Neville le fait brusquement lever la tête et il regarde son ami mais sans le voir, les mots mourant dans sa gorge, les yeux rouge, les vêtements trempés ; c’est comme s’il avait vu un fantôme mais le seul fantôme qu’il voit c’est le sien. Il se laisse traîner dans l’appartement, se rappelant une fois à l’intérieur de cligner des yeux. “ Jesus, mec, ça va pas- tu vas tomber malade, mais t'es vraiment- ” il se laisse pousser dans le salon, devenant lui-même un poids-mort pour Neville. Pardonpardonpardon. “ -t'es vraiment inconscient parfois! ” Il contemple le verre et la bouteille de whisky et se demande stupidement quand est-ce qu’ils sont devenus aussi vieux, pourquoi n’ont-ils pas réussi à profiter de leur enfance – et puis, il se rappelle que c’est juste la guerre, oui, la guerre qui est venue simplement leurs fracasser le crâne. “ Harry, tout va bien? ” Les doigts sur sa clavicule le font revenir sur terre mais il fuit le regard de Neville, il fuit fuit fuit parce qu’il a honte, terriblement honte et parce qu’il se déteste. Stupidement encore, il secoue juste de la tête, comme un enfant qui va fondre en larmes – sauf qu’il ne fond pas en larmes, Harry, il n’a pas le droit de pleurer. Non, il n’a le droit que de se haïr, se haïr tellement fort pour éradiquer toute souffrance ; c’est un peu ça qui le fait tenir debout, en ce moment : sa haine est plus forte que sa douleur. « I screwed up, Nev. I screwed up so bad. » Cette fois, ses yeux remontent et tombent sur les yeux bleus de Neville, si bleus qu’il serait prêt à s’y noyer juste pour ne plus ressentir cette haine. Pardonpardonpardon, qu’il a envie de lui dire, parce que Neville a toujours été une constance dans sa vie, comme Ron mais avec des différences ; alors ses mains froides et trempées remontent et encerclent les avant-bras de Neville pour s'ancrer dans la réalité. « Ginny est enceinte. Elle est enceinte et moi j’ai encore cette malédiction, Nev – je suis foutu, j’ai vendu ma vie pour en finir avec cette guerre et maintenant… il a beaucoup de mal à trouver ses mots, à les articuler correctement tant ses paroles sont embrouillées. Et maintenant Ginny est enceinte et moi – et m-moi je vais juste crever plus tôt que prévu et ce gosse, il saura même pas qui j’suis, il va juste grandir en apprenant que j’étais un outil, un putain d’animal qu’on a mené à l’abattoir et – » mais la suite ne vient pas, non, tout comme ses larmes qui restent toujours en lui mais qui mouillent ses yeux. Il ne se rend pas compte de ce qu’il dit, peut-être qu’il embrouille Neville encore plus, peut-être que lui n’est plus aussi certain d’être sain d’esprit. « Pardon – je voulais pas… » être un fardeau pour toi.
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HERO • we saved the world Neville Longbottom ‹ disponibilité : always
‹ inscription : 07/10/2016
‹ messages : 644
‹ crédits : freesia, tumblr et khalid.
‹ dialogues : firebrick
‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : vingt-quatre ans (30/07)
‹ occupation : chômage technique.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : septembre 91 et janvier 1999.
‹ baguette : bois d'if, crin de licorne, 28 centimètres 8, souple et rapide, inadaptée mais j'ai la flemme de la changer.
‹ gallions (ʛ) : 3807
‹ réputation : la guerre m'a endurci et changé, que je suis devenu assoiffé de sang et parfois incontrôlable, les longues années de conflit ayant brisé le garçon maladroit et parfois simplet que j'ai été.
‹ particularité : un semi-loup depuis septembre 2003.
‹ faits : je suis très différent du garçon que j'ai été à Poudlard, forgé par des années de guerre, de meurtres et de missions suicidaires. Je suis trop en colère, trop extrême, je n'ai plus rien du garçon timide que j'étais avant même si les blessure d'antan demeurent. La fin de la guerre m'a laissé détruit, et je me suis plongé dans les excès, surtout l'alcool, jusqu'à la naissance de mon neveu James, le fils de Ginny et d'Harry. J'essaie de joindre les deux bouts.
‹ résidence : dans la maison familiale à Blackpool, Angleterre, avec Ginny et son fils James.
‹ patronus : très difficile pour moi à invoquer, mais il a pris la forme d'un lama, une fois.
‹ épouvantard : alternativement le professeur Snape et les cadavres des gens à qui je tiens le plus: ma grand-mère, Luna, Ginny, Hannah, etc.
‹ risèd : une vie heureuse et ennuyante.
| Il a l'air si agité, si perdu. Si vulnérable, aussi. Si faible, surtout. Et c'est étrange, parce que ça rentre en collision avec tout ce que Neville a toujours cru d'Harry, tout ce qu'il a jamais vu d'Harry aussi. The Boy Who Lived, the Boy Who Won. Harry, c'est un de ses premiers amis, avec Luna et Ginny, mais c'est surtout le premier garçon qui a pris sa défense en première année. Il lui a appris à lancer un Patronus, il lui a fait confiance à la Seconde Tâche du Tournoi, il a toujours fait preuve de bienveillance et de gentillesse envers lui. Et il y avait toujours ce mythe, autour d'Harry, cette force et cette puissance qui irradiait lui. L'Élu, le Survivant, et son ami. Surtout son ami. Et en cet instant précis, il n'est que ça: son ami. Son ami vulnérable et qui tremble, trempé jusqu'aux os et avec ses grands yeux verts troubles fixés sur lui sans le voir. Il secoue la tête comme un petit garçon qui refuse de pleurer ou de dire ce qu'il ne va pas, et c'est toujours cette impression bizarre de voir Harry sans voir le vrai Harry que Neville connait bien. Il a ses cheveux aile de corbeau plaqués sur le front, son visage ruisselant de pluie, et cet air tellement... tellement fragile. Tellement fragile, un visage qu'il n'a jamais vu sur les traits d'Harry, malgré les années dans la précarité et dans cet état étrange entre vie et mort, alors que chaque jour pourrait être le dernier. « I screwed up, Nev. I screwed up so bad. »
Les doigts d'Harry s'accrochent à ses avant-bras et la prise de Neville se resserre un peu sur les épaules d'Harry. Il n'a pas peur de lui faire mal, ses pouces s'enfonçant dans la peau, sentant même les réverbérations des battements affolés de son coeur. Cette proximité est étrange, entêtante. Pas normale mais d'un autre côté, rien n'a jamais été normal entre eux, d'une certaine manière. Des garçons qui ont grandi trop vite, des garçons devenus soldats. Il a vrillé ses yeux dans les siens et Neville retient sa respiration, parce que si il a cru pendant un instant qu'il allait devoir gérer une crise alcoolique d'Harry, il se rend compte qu'il a tort en cet instant précis. C'est autre chose, un mal plus profond, quelque chose de profondément ancré en Harry, quelque chose qu'il n'a jamais vu avant. « Ginny est enceinte. » Neville se crispe, un peu malgré lui, parce que oui... il le sait depuis des mois maintenant. Ils pensaient qu'il était mort et ils n'ont pas vraiment eu l'occasion de parler depuis le retour d'Harry, Neville était tout à sa joie de le retrouver et les choses se sont enchaînées tellement vite... Oui, Neville sait que Ginny est enceinte et il sait aussi qu'elle a beaucoup débattu de la manière avec laquelle lui annoncer la nouvelle. Il ignore si elle lui a dit qu'il était le parrain de leur enfant à naître... et il ne sait pas pourquoi l'idée de ces cachotteries, qui sembleraient presque innocentes, le dérange ainsi. « Elle est enceinte et moi j’ai encore cette malédiction, Nev – je suis foutu, j’ai vendu ma vie pour en finir avec cette guerre et maintenant… » Il délire... il a dû attraper la fièvre et la mort dehors, avec toute cette pluie. Il n'y a pas d'autre explication à ce qu'il dit et ce qu'il tente de formuler. Neville ne comprend pas.
« Et maintenant Ginny est enceinte et moi – et m-moi je vais juste crever plus tôt que prévu et ce gosse, il saura même pas qui j’suis, il va juste grandir en apprenant que j’étais un outil, un putain d’animal qu’on a mené à l’abattoir et – » Il ne comprend toujours pas, Neville, mais ses mains se resserrent sur les épaules d'Harry. Pour une fois, il est content de ne pas être complètement alcoolisé; il n'a pas de mal à réfléchir ou à faire le plein sur le visage recouvert de tâches de rousseur du Survivant. « Pardon – je voulais pas… — Ne t'excuse pas. ” Le ton est brusque, la voix brutale. Il ne s'excuse pas. Il ne peut pas. Ses mains quittent les épaules d'Harry et il prend son visage entre ses mains, ses pouces s'enfonçant dans ses pommettes, le forçant à le regarder dans les yeux sans faillir. “ Ne t'excuse pas, répète-t-il plus lentement. Assieds-toi. Je vais te chercher de quoi te sécher. ” Il y a un fauteuil défoncé auquel il le mène, l'assied de force et sans mal; de sa main gauche, pas sa main dominante mais la seule qu'il peut utiliser depuis le Feudeymon lancé par Hermione qui a touché l'autre main, il Accio une serviette de douche. Il s'accroupit en face d'Harry après lui avoir lancé la serviette au village, prenant un instant appui sur ses genoux avant de se laisser aller contre la table basse derrière lui, ne disant rien pendant un long moment pendant qu'il se sèche, réfléchissant à quoi dire... et finalement, de décider de s'emparer de la bouteille de whisky et d'en verser généreusement dans le verre à fond plat qu'il lui tend. “ Recommence depuis le début, Harry, tu m'perds là... et quoi que t'en dises, tout se passera bien, Harry, Ginny est enceinte mais c'est pas la fin du monde, je te promets, ça te fait peur mais ça va aller, il sera toujours aimé et bien entouré. ” Un autre Accio et un autre verre vole jusqu'à lui d'un cabinet, et il se serre un fond de Firewhiskey. “ Tu vas pas mourir, Harry. On a gagné et on va vivre, on va vraiment vivre. Et c'est pas tout comme on l'avait imaginé... mais on est en vie. ” |
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