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sujet; (23 mars 2003) TIALCO x And the last known survivor stalks his prey in the night

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Dormir avec le chien et puis quoi encore?! c'était son chien par Merlin! mais alors que la jeune femme disait ces mots toujours dans son babillant petit français, Olliver se mit sur le dos, battant de la queue comme s'il eut s'agit d'un balais espagnol.

Bon dieu mais quelle traînée ce chien! il bouffait à tous les râteliers.

Tiago resta une seconde ou deux à estimer le pour et le contre puis lâcha avec un geste de la main:

-Oui tu pouvoir avoir le chien. Il veiller sur toi, si toi vraiment danger comme ils disent. Juste toi pas tirer poils quand tu dors ou il te mordre et moi aussi.


l'humour involontaire, une des sept plaies d'Egypte et indéniablement, un des septs péchés capitaux de Tiago Blacksmith. Se maudissant intérieurement, il redirigea son attention sur les livres qu'il était en train de ramasser.

« Et puis il y a de la place dans le lit, on peut tenir non ? »

Quoi? quid? quo vadis? plaît-il?
Qui était "on"? il n'y avait pas de "on". Il n'y avait jamais de "on", le "on" c'était pour les cons. Pourtant elle avait l'air tout a fait sérieuse et l'air incrédule du mercenaire du briller à peu près aussi fort que le feu du phare d'Alexandrie car la jeune fille leva les mains comme pour se rendre, ou montrer qu'elle n'était pas armée.

« Ne t'inquiète pas, je ne te ferai rien, je serai sage ! »

Ne rien lui faire! ne rien lui faire! il aurait bien aimé qu'elle essaie tiens, avec ses 40 kilos toute mouillée! un avada était vite arrivé mais pas au point qu'il ne puisse pas l'anticiper! ne rien lui faire! eh bien non, non, elle ne lui ferait rien! qu'on se le dise! parce qu'elle ne dormirait pas dans son lit, ou lui même n'y dormirait pas, dans tous les cas, il y allait avoir quelqu'un hors de ce foutu plumard!

-Je pas compris bien ce que tu pouvoir me faire, mais peu importe je pas vouloir savoir, je pas intéressé. Tu prendre lit avec Olliver je prends fauteuil et comme ça tout le monde bien gardé comme les chèvres.

Il roula des yeux, excédé d'avoir utilisé autant de mots, dans une langue autre que l'anglais, tout ça pour débattre de qui allait oui ou non étendre son royal derrière dans le lit deux places. Le roulement d'yeux se répéta quand Tiago se rendit compte qu'il allait devoir changer les draps, puis une troisième et dernière fois quand il amena les dits draps et les envoya remplacer les anciens d'un coup sec de baguette. La boule de linge sale traversa la salle comme une balle de soft-ball et vint s'écraser contre le mur, tombant dans une bassine déjà pleine.

-Comme ça tu pas problèmes.

Et voilà. Basta. Au revoir amis, bonnes gens, voisins. Tiago alla raviver le feu, puis placa une couverture plus mince sur le fauteuil défoncé qui jouxtait le lit, désormais frais et dispo, avant de s'installer dedans, un livre à la main.

20 mille lieues sous les mers. Lu et relu, mais il ne s'en lassait jamais. Voyant que la jeune demoiselle -qui devait être tout sauf le petit ange de perfection satinée qu'elle laissait entrapercevoir- ne bougeait pas du tapis, il l'apostropha:

-Tu stresser moi, tapis est sale, alright? Si tu vouloir jouer, tu reposer dans le lit, juste pas traîner dans appartement, et si toi faim tu me dit maintenant, mais pas poussière et acariens du tapis ou tu tousser toute la nuit et je ne va pas dormir!


Tiago avait atteint le stade suprême du malaise : ce n'était pas un rendez vous en terre inconnue, mais la terre inconnue qui avait rendez vous chez lui, sous la forme de cette donzelle. Il était d'aileurs plus pensif à son sujet de minute en minute. Qu'est ce que boucle d'or avait bien pu faire pour être protégée par une personne comme Blackfish?
Deux options : elle était aussi innocente et naïve qu'elle en avait l'air -le côté travailleuse du sexe en plus- et s'était mise dans la panade en tripotant une nouille qu'elle aurait du laisser dans sa casserole. Second choix : Bellatrix Lestrange Made in Montmartre se trouvait dans cette enveloppe charnelle et sa promesse de ne rien lui faire faisait en réalité référence à une potentielle tentative d'assassinat par baguette, et pas de la bonne sorte.

Perturbé, il la fixa un peu. Le premier choix Tiago, le premier choix. Maîtrise ta paranoia, ne la secoue pas comme un poirier pour avoir tes réponses. Olliver l'aime bien. Olliver sait. Pourtant le doute persistait comme une litanie entêtante et Tiago tourna la page de son livre avec plus de brusquerie que nécessaire. Bien évidemment, Albane ne pouvait pas lui dire quoi il s'agissait avant de lui refiler le paquet! non! bien entendu! voici un couteau et une fourchette Tiago, à toi de te foutre quelque chose sous la dent et bonjour chez toi!

Il avait horreur d'être pris pour une dinde. Et d'héberger des dindes. Une dinde surveillant une autre dinde... C'était typiquement le genre de mise en abyme dont il se serait passé mais elle était là désormais. Voyant qu'Olliver s'était mis sur ses pattes arrières pour lui grimper dessus, le mercenaire émit un rapide claquement de langue.

-Olliver tu érafles cette robe et je te la fais recoudre.

Le chien le regarda comme s'il avait compris, et, ne se sentant visiblement pas des âmes d'Yves Saint Laurent, se contenta de s'écrouler sur Coco en jappant de plaisir. Une vile manoeuvre de corruption qui porta aussitôt ses fruits puisque la jeune femme redoubla de caresses.

Ugh.

....Olliver you slut, pensa Tiago en roulant une nouvelle fois des yeux.


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Tiaco#1 - 23.03.2003

Rising up, back on the street Did my time, took my chances, Went the distance, now I'm back on my feet. Just a man and his will to survive.
Le Tigre est bizarre. Coco le regarde parler, ou plutôt baragouiner avec son accent anglais des choses qui ne font aucun sens. Il dit des choses gentilles avec violence, puis lâche brutalement des choses moins gentilles, et on dirait qu'elles sortent du même coin de sa tête. Elle le regarde en silence bouger partout, et vociférer comme un forcené, pendant qu'elle caresse Olliver (elle sait son nom maintenant, elle est contente, bien plus contente que quand elle a appris le nom du Tigre), ne sachant pas trop quoi faire. Il a l'air d'avoir peur d'elle, mais il ne peut pas avoir peur d'elle, puisqu'elle fait la moitié de son poids et n'a pas le millième de ses compétences. Il lui parle encore comme à une débile, et ça la fait sourire, et elle le regarde calmement, parce qu'il a vraiment l'air d'avoir peur. Elle a appris qu'il ne faut pas faire de geste brusque avec les animaux effrayés. Et même si elle se dit que le Tigre n'est certainement pas effrayé par elle, il est effrayé par quelque chose, et que ce n'est pas la peine d'empirer les choses. Elle met d'ailleurs un moment à comprendre qu'il veut qu'elle ne soit pas par terre, comme la débile qu'il la pense être, tant il confond les paroles gentilles et méchantes. On dirait une maman qui ne veut pas avouer qu'elle aime bien ses enfants. Comme si dire gentiment les choses gentilles était un péché. Elle le trouve compliqué, et cela la fatigue un peu, parce qu'elle a déjà fait beaucoup de choses aujourd'hui et qu'elle n'a pas envie de se battre avec la complexité de son hôte.
Alors, après une dernière caresse pour Olliver, elle demande avec un sourire poli « Où se trouve la salle de bain s'il te plait ? » Et le monsieur hausse un sourcil avant de lui montrer un coin de la pièce dans laquelle elle se réfugie, pieds nus, sac dans les bras, avec derrière elle le chien qui trottine à sa suite, elle lui sourit doucement, cet allié étrange.

La salle de bain est plus grande qu'elle ne le pense, mais elle ne s'aventure pas bien loin, restant au niveau du lavabo. Elle est gênée, sans savoir pourquoi, de faire comme elle dans cet endroit. Sûrement parce que le Tigre est très antipathique, sans être méchant, sans être gentil, ce qui la rend confuse et l'empêche d'être parfaitement libre de ses mouvements. Sous le regard bienveillant du chien, elle se débarrasse de la robe, qu'elle plie soigneusement, et range dans le sac, elle lave un peu la crasse sur son corps, puis met un t-shirt et un short qu'elle a eu la présence d'esprit d'emporter.
Puis elle affronte enfin son visage dans le miroir. Ce qu'elle voit, c'est encore la petite Coco de la fête, avec ses beaux cheveux et son joli maquillage, mais avec un rouge à lèvres qui a bavé et des boucles qui n'en font qu'à leur tête. Alors doucement, munie de sa baguette et d'un des rares sorts qu'elle connaisse vraiment, elle se démaquille, elle retire tout cela, toute cette armure de guerre qu'elle met pour affronter les clients, toutes les paillettes et les éclats qui la font briller et qui les font rêver d'un ange parfait. Elle se regarde de nouveau dans le miroir, et cela lui rappelle les jours où elle courrait dans les rues avec Patrick, et cela la fait sourire.

A petit pas discrets, elle sort de nouveau de la salle de bain, avec le chien qui s'est frotté à elle durant tout le démquillage, ce qui l'a fait rire. Le Tigre est toujours là, sur son fauteuil, avec son livre, et elle lui souffle juste un « Merci. » avant de se réfugier sur le lit, où elle s'installe avec son sac et Olliver, pour en sortir son carnet et son crayon. Elle se met à dessiner, sans rien penser, comme d'habitude, comme simple instinct. Elle dessine le bar où elles se sont arrêtées avec le Blackfish, elle dessine les lumières de l'hôtel, elle dessine des mangemorts, elle dessine Olliver, aussi. Elle dessine sans réfléchir, pour expier ses souvenirs. Coco dessine sans art, sans finesse, elle dessine ce qu'elle voit et ce dont elle se souvient, sans aspiration, et cela donne des dessins qui cherchent bien plus à dépeindre un sentiment et un souvenir qu'une véritable correspondance graphique. D'habitude ils sont colorés comme jamais, mais elle ne veut pas commencer à envahir le lit de ses crayons.

Elle s'endort dans un dessin inachevé de Tiago dans son livre, et on peut voir sans comprendre qu'elle a détaillé à outrance sa chevelure sans avoir pu commencer à s'intéresser au visage.
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