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MessageSujet: [Frarper] I'll make you glad I came   [Frarper] I'll make you glad I came EmptyDim 24 Jan 2016 - 14:12

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Il fallait bien le dire, souvent, Harper trouvait le temps long. Ses moyens d’action étaient malheureusement limités depuis qu’elle était venue en Angleterre et cela la rendait folle. Elle avait besoin de bouger, de faire des choses, de voir des gens et surtout, de faire avancer son enquête. Pour l’instant c’était un chou blanc complet : personne ne connaissait Jeremiah, personne ne l’avait vu, personne n’en avait entendu parler. Et ce n’était pas comme si elle pouvait faire du porte-à-porte ou émettre un avis de recherche étant donné que, eh bien, elle n’était même pas censée être là. L’Américaine commençait réellement à comprendre ce que Fred lui expliquait quand il était à Boston, ce que c’était, ce quotidien … qui n’avait vraiment rien d’une vie. Pas étonnant qu’il broie du noir, elle-même allait finir par tuer des gens juste pour le plaisir de faire quelque chose. Elle avait parlé à des gens, qui lui avaient dit qu’ils demanderaient, mais tous attendaient des retours de leurs contacts. Il lui restait la possibilité d’accompagner des personnes en mission, mais comment dire … La moitié des gens ne l’appréciaient pas et l’autre ne lui faisait pas entièrement confiance. Elle ne les en blâmait pas, elle s’en foutait d’ailleurs prodigieusement, mais elle n’aurait vraiment pas craché sur un peu d’action.

A la place, elle griffonnait une esquisse, assise dans son coin, faisant la moue. Isolée, évidemment, comme à chaque fois qu’elle laissait son crayon courir sur une feuille vierge, elle essayait de ne pas ressasser et de penser à autre chose qu’à sa quête effrénée et vaine. Posée dans la maison où Fred avait son atelier, elle rongeait son frein. Elle pouvait toujours bouger et aller ailleurs, tenter encore une fois de demander … mais elle n’avait pas envie d’essuyer encore des réponses négatives. Elle n’aimait pas commencer à broyer du noir, pas question de ressembler à ces gens complètement enragés, genre cette dinde de Hazel. D’un geste décidé, elle referma son carnet et le rangea précieusement. Passant devant le miroir, elle s’ébouriffa les cheveux, défit deux boutons de sa chemise et descendit les escaliers, dévalant les marches deux par deux d’un pas volontairement très lourd. Il s’agissait d’avertir un certain Weasley de son arrivée et peut-être lui laisser l’opportunité d’avoir une petite idée de ce qui allait s’abattre sur lui …

… et pour commencer, le poing de Harper sur le battant de la porte, fermée, cadenassée, verrouillée magiquement. Les mecs et leur parano. Weasley ! Ce n’était que le coup de semonce. Il n’était pas question qu’elle passe sa journée enfermée. Elle était à la campagne, elle était avec Fred, et elle n’allait pas rester dans son coin pendant qu’il faisait joujou dans son atelier, sans elle. Elle connaissait un milliard de manières de s’amuser, incluant plus ou moins de vêtements et des battes selon l’envie (bande de coquinous, retirez toute suite cette pensée) et comptait bien en expérimenter quelques unes avec lui. Il était plus sérieux depuis qu’ils étaient rentrés, et même si elle le comprenait, elle avait envie, de temps en temps, de retrouver le Fred qui l’avait éjectée de son lit, qui s’était mis de la moutarde partout en mangeant son premier hot dog, bref, le jeune homme charmant et irrésistible qu’il savait être quand il laissait ce pli soucieux qui lui barrait le front au placard. Fred, j’ai faim. C’était un bon début. Les placards de cette baraque étaient complètement vides (elle ne savait pas comment il faisait pour tenir quand il venait bosser là) et il devenait urgent de contenter son estomac. Ainsi que celui du rouquin, elle était persuadée que si elle ne lui secouait pas les puces, il était capable de jeûner pendant plusieurs jours. Tambourinant de nouveau à la porte, elle continua : Allez, sors de là. On a un jour off, j’ai l’intention d’en profiter, et pas toute seule ! Au moins, c’était clair. Et il la connaissait maintenant suffisamment pour savoir qu’elle ne lâcherait pas l’affaire le temps qu’il ne lui répondrait pas.
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HARPER ANDERSON & FRED WEASLEY
JANUARY 24th, 2003 && MUGGLE ENGLAND

U
n.
C'est un tourbillon turquoise qui s'étend dans le chaudron, bouffant le laiteux perlé de la potion en ébullition. Doucement, la bile de salamandre est incorporée en gouttes rondes et mesurées, et l'invasion bleutée cesse, vacille. Un instant, le doute s'invite, glisse au creux de l'oreille un et si ? qui vient lui gratter les méninges ; puis la réaction reprend, lente d'abord, puis accélérée, précipitée même. Et si rien.

(C'est pas rien ces bruits dans l'escalier, Fred)
Bien sûr, il sait que les pas lourds dans l'escalier ne sont que l'avant-garde annonçant une Harpie déterminée, il n'est pas con.

Deux.
Au-dessus du chaudron, la baguette s'agite en cercles lents pour aider la bile à se diffuser correctement parmi les autres ingrédients. La rythmique est tranquille et paisible, bien loin du froncement de sourcils qui lui vient comme un réflexe, de la crispation qui tire sur ses nerfs comme une habitude qui a du mal à partir.

(Ou peut-être que tu l'es, con, quand même)
Un peu, faut bien l'admettre, puisqu'il choisit de l'ignorer même quand le poing sur la porte se fait l'écho de la volonté de colonisation américaine.)

Trois.
Doucement, la texture s'épaissit, se trouble de nouveau et au bout du flux magique qui remue la potion, Fred arrive à sentir le précipité prendre en masse, en volume. Ses gestes doivent être plus forcés, plus forts - la magie qui s'échappe de la baguette reste tranquille pourtant alors qu'il se demande s'il devrait ajouter la racine de belladone. Tenter l'expérience.

(Peut-être que tu devrais répondre. Elle hurle notre nom.)
Ouais, mais Fred ne sait pas vraiment si c'est bien de répondre alors que Harper n'appelle pas George aussi. Ils ont toujours été partout ensemble, et si George est parti comme un lâcheur, Fred tient à rester. C'est une question de principe, un peu. Le temps aux Etats-Unis, sans George et sans la guerre, c'était juste une parenthèse, le temps de souffler, non ?

Quat-
Mais, finalement, c'est George qui dévie sa main vers le bol vide plutôt que vers la coupelle pleine de racines entières. C'est George qui trouve ça trop risqué de parier les efforts des deux derniers jours. (On verra ça si ça ne fonctionne pas, okay ?) Bon, d'accord. Et du bout de la baguette, Fred accepte de sortir la bille d'un bleu tourbillonnant avant lui lancer un sort de maturation accélérée. (T'as vraiment aucune patience, Fred.) Ca, et y a pas vraiment le temps, George. Lucrezia est toujours dans ce lit, droguée de potions calmantes et agitée de cauchemars. Il doit finir de la réparer avant ça. Il doit finir de tout réparer avant de pouvoir faire autre chose. Car il faut bien qu'il arrange ce qu'il casse, non ? Ou, au moins, qu'il essaie parce qu'il n'a pas encore trouvé la façon de réparer Fred & George.

« Fred, j’ai faim. » Insiste-t-elle. (Tu devrais lui répondre, Fred.) Alors, tout ce que Fred trouve de mieux à faire, c'est de crier par-dessus son épaule : « Et bien, mange ? » (Tu sais qu'il n'y a plus rien à bouffer - c'était ton tour de remplir les placards et t'as pas voulu qu'on quitte l'atelier) Oui, il sait, il ne voulait pas quitter George. La corvée évitée, cependant, ne lui cause pas plus de remords que ça et le rouquin commence à laver le chaudron d'un coup de baguette, à rincer le matériel pour la prochaine expérience.

« Allez, sors de là. » (Elle va finir par casser la porte.) Ouais, mais Fred sait bien que George ne va pas en foutre une rame pendant son absence et qu'il va trouver le matériel pas lavé, pas rangé, pas préparé. C'est son jumeau, non ? Il le connait par cœur. « On a un jour off » Les paupières s'abattent et les gestes se suspendent, l'espace d'une seconde, d'une hésitation. « J’ai l’intention d’en profiter, et pas toute seule ! » (On n'a pas envie qu'elle entre de force et voie tout ça.) Et George l'oblige à ranger sa baguette et le pousse à aller voir ce que veut Harper avant que leur atelier soit envahi par une Américaine franchement énervée. Alors quand il vient déverrouiller la porte et l’entrebâiller, Fred soupire et râle. Il ne défroisse pas ses traits. Non, il fronce même les sourcils plus fort et avec beaucoup de mauvaise foi. Au fond, il est quand même content de la voir.

« Salut Andy. Comment tu vas ? » Singe-t-il, comme s'il ne l'avait pas fait poireauter devant la porte, tout en se glissant dans l'étroite ouverture. Il sait qu'elle sait. Ou, au moins qu'elle s'en doute. Harper sait ce que font les insurgés, elle sait comment il y contribue. Il ne tait pas tellement les choses, mais il n'en parle qu'en filigrane quand l'Américaine est dans le coin. C'est débile mais il ne tient pas tellement à ce qu'elle sache réellement tout ça. Ni George qui traîne partout, jusque dans sa façon de ranger les instruments de magie ; ni les bombes qui disent que Fred a les mains pleines de sang et le cœur plein de crimes ; ni les expériences douteuses qui avouent son échec à protéger ceux qu'il devrait sauvegarder. Avec elle, il essaie, il veut rester le rebelle qu'elle a rencontré, le mec sans passé dont les crimes ne sont que l'apologie de la liberté. Pas Fred sans George qui se crève de vengeance. Alors, derrière lui, il ferme aussitôt la porte sans la laisser voir. « T'as encore faim ? Une vraie Yankee, hein ? » Se glisse-t-il, taquin, vieille réminiscence des repas américains trop copieux et trop nombreux qu'il a imposé à son estomac à la diète depuis des années. Harper avait tendance à se moquer et à le traiter de chochotte à chaque fois qu'il disait avoir trop mangé. « Moi ? Ca va, mais j'ai pas faim. » Pas vraiment. « Et j'ai du boulot. » Il ne devrait vraiment pas la provoquer - pas quand il a encore les échos des prises de bec entre les deux brunes. Mais il adore l'agacer, c'est plus fort que lui. Il aime le froncement de sourcils qu'elle a quand elle est énervée ou agacée. « Mais Percy va arriver dans pas longtemps. » En vérité, il n'en sait strictement rien du retour de Percy.
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Et bien, mange ? Un soupir exaspéré et exagéré s’échappa des lèvres de l’Américaine, envoyant une mèche de cheveux rebelle hors de son champ de vision. Il avait de la chance qu’elle aime autant son petit cul sexy d’Angliche, autrement elle l’aurait déjà tellement botté qu’il n’aurait plus été en mesure de s’asseoir où que ce soit. Parfois elle le détestait quand il était dans son foutu atelier. Elle savait qu’il avait besoin de faire ses trucs, quels qu’ils soient (elle n’était pas admise à l’intérieur elle le savait très bien) mais elle se demandait s’il n’était pas plus heureux quand il était avec elle, aux Etats-Unis. Peut-être aurait-elle du le séquestrer et continuer à le gaver de burgers jusqu’à ce qu’il sourie toute la journée. Il était insupportable quand il était comme ça et il le savait très bien. Tout comme Harper ressentait cette inquiétude familière poindre en elle, qu’elle camouflait sous sa faim, sous son envie de jouer avec les nerfs de son Weasley. Elle ne la jouerait pas mère poule, ce n’était pas le genre, et elle ne suspendrait pas à son cou avec des larmes plein les yeux quand il émergerait enfin en lui disant qu’il fallait qu’il arrête, qu’il ne pouvait pas continuer à faire du mal comme ça.

A la place, quand il ouvrit la porte, il la trouva un peu en retrait (elle l’avait ENFIN entendu bouger et avait donc eu le temps de préparer son entrée métaphorique en scène). Bras croisés, moue agacée, elle tapait du pied droit et arborait l’air revêche que ce gueux méritait de sa part. Salut Andy. Comment tu vas ? Mieux que ton front qui a besoin d’un bon lifting, lui répondit-elle dans une grimace insolente. Qu’est-ce qu’il pouvait lui taper sur les nerfs. Et qu’est-ce qu’elle aimait passer du temps avec lui. (Passer du temps avec lui. Point. Je vous vois venir.) Elle ne chercha même pas à jeter un coup d’œil dans l’embrasure de la porte. C’était le deal : il ne volait pas ses dessins de croquis et elle laissait son antre tranquille. Même s’il n’était pas dit qu’elle ne craque pas totalement un jour et s’introduise de force là-dedans, juste pour le tirer de cette espèce de transe dans laquelle cette pièce semblait le plonger. T'as encore faim ? Une vraie Yankee, hein ? J’ai un estomac à cette place, dit-elle en le désignant, pas un deuxième cerveau comme d’autres. Et c’est lui qui commande. C’était un ventre sur pattes, et alors ? Décroisant les bras pour poser les mains sur ses hanches, elle le scruta de la tête aux pieds. Il fallait qu’elle le sorte de là. Ça suffisait. Moi ? Ca va, mais j'ai pas faim.Tu es au courant que normalement ton corps est foutu de la même manière que le mien – même si évidemment moins parfait et sexy, mais bon, tu peux pas lutter contre la perfection – et que logiquement tu devrais avoir aussi faim que moi ? Juste pour bien lui faire comprendre qu’il n’allait pas s’en tirer comme ça. Elle l’aurait au défi, à la menace, mais il allait manger. Parfois elle se disait qu’elle devrait lui acheter un collier et une laisse et le forcer à apprendre l’Animagie. Il ferait un Setter Irlandais magnifique et au moins elle n’aurait qu’à l’alimenter et le sortir. Le gros problème était le reste, bien évidemment. Mais même elle connaissait ses priorités.

Et j'ai du boulot. Oh. Tu veux dire du boulot plus important qu’empêcher ta précieuse planque de prendre feu ? Parce que moldus en vacances ou pas, si je n’ai pas à manger bientôt, il va falloir que je m’occupe. Et je me sens un peu pyromane ces derniers temps. L’éclair jovial de ses yeux avait disparu pour se transformer en tempête, le tout bien évidemment sur-joué à l’extrême. Sourcils froncés, elle le défiait d’en rajouter : Mais Percy va arriver dans pas longtemps. Deux options s’offraient à elle. Et elle hésita juste une fraction de seconde : Percy ? Mais voilà qui change tout, railla-t-elle. Elle se passa la main dans les cheveux : Je suis sûre qu’il a totalement un faible pour moi et qu’un véritable fauve se cache sous ses lunettes. Ce qui était bien sûr entièrement faux, mais il ne fallait pas pousser Harper dans ses retranchements et surtout pas quand elle avait faim. D’un geste de main, elle chasse l’air : Vu que ton travail est plus important que moi, il aura même droit au dessert un peu spécial que j’avais en tête. Ce n’était même pas sûr que ça fonctionne. Il savait très bien qu’elle n’avait pas touché un ou une autre que lui depuis qu’elle était là. Mais en même temps il la connaissait suffisamment pour savoir que s’il la vexait vraiment … Et puis elle avait FAIM. Point.
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HARPER ANDERSON & FRED WEASLEY
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red n’a pas besoin de compter plus loin que trois pour que Harper repasse à l’offensive, pas plus prête que lui à lâcher le morceau, à abandonner le dernier mot. « Tu es au courant que normalement ton corps est foutu de la même manière que le mien, et un instant, très court instant, il veut lui demander si elle avait bien les yeux ouverts la dernière fois qu’ils ont couché ensemble. Voire même si elle était réveillée (mais vu les gémissements, il peut affirmer que oui) – parce que, même sans en appeler à son ego d’homme, c’est anatomiquement évident qu’ils ne sont pas foutus pareil : même si évidemment moins parfait et sexy, mais bon, tu peux pas lutter contre la perfection » Et c’est difficile de la contredire sur ce point tant, physiquement, elle correspond à son type de filles : fine, athlétique, dynamique … et emmerdante (comme Maman) Ah putain, il a une image œdipienne parfaitement crade en tête maintenant, merci George, faux frère. « que moi ? » Et avec ça, il a loupé ce que Harper a dit et ne trouve en guise de réponse qu’un « hm, pardon … tu peux répéter ? » qu’il agrémente d’un sourire goguenard bon à suggérer tout et rien.

Pas comme s’il n’a pas une réponse toute prête pour elle, de toute façon.
Et pas comme si elle n’a pas non plus une menace à lui sortir à la demande.
C’est un peu pour ça qu’il l’adore parce qu’elle lui donne bien la réplique, elle lui oppose une résistance qui lui plaît. Oui, il les aime un peu emmerdeuses, un peu chiantes à ne jamais céder le dernier mot.

(Ta gueule, George.)

« Oh. Tu veux dire du boulot plus important qu’empêcher ta précieuse planque de prendre feu ? Parce que moldus en vacances ou pas, si je n’ai pas à manger bientôt, il va falloir que je m’occupe. Et je me sens un peu pyromane ces derniers temps. » Un instant, il se demande si elle en est vraiment capable. Un autre, il se demande s’il est prêt à prendre le risque alors que la pierre artificielle est en train de maturer et ne doit pas être déplacée. Alors il botte en touche, il parle de Percy qui ne devrait pas tarder puisqu’elle veut de la compagnie pour manger. Pas un instant, il ne se dit qu’elle le fait aussi pour lui – il a perdu l’habitude qu’on vienne l’emmerder avec des trivialités comme la bouffe (ou le sommeil, Harper fait ça parfois aussi). « Percy ? Mais voilà qui change tout, et le ton qu’elle prend annonce déjà qu’il ne va pas aimer ce qui va suivre : Je suis sûre qu’il a totalement un faible pour moi et qu’un véritable fauve se cache sous ses lunettes. » Rectification : il déteste ce qu’elle suggère. Pas qu’il puisse y redire quelque chose, au final. Ils sont amis, avec bénéfices mais sans droit de garantie, et il en est bien conscient. Mais, au fond, sous trois montagnes de mauvaise foi, bien évidemment que ça l’emmerde un peu quand elle suggère : « Vu que ton travail est plus important que moi, il aura même droit au dessert un peu spécial que j’avais en tête. » Parce que, merde, Fred n’a jamais été partageur. Et ça se lit plutôt bien dans le froncement de sourcils, malgré son expression tranquille. « Tu risques d’être déçue : tu n’es pas son type de filles, rétorque-t-il d’un ton faussement détendu en enfonçant les mains dans les poches de son jean : T’es trop brune, et pas assez douce pour lui. » Dans un haussement d’épaule, il suggère toutes les menaces qu’elle a faites (et parfois concrétisées quand il abusait, ou pas). « T’es coincée avec moi, Anderson. » Puis, finalement, enfin un sourire. Pas très grand, mais les sourcils se défroissent quand il ouvre les négociations, reprend ses habitudes de commerçant : « OK. On va se ravitailler et on mange. Après, je dois y retourner. » Il ne ment pas quand il dit qu’il a du taff à abattre. « Sauf si tu tiens à venir à la pêche à la branchiflore avec moi. Je t'amène avec moi avec plaisir, je serais ravi de te voir tremblante. » Un clin d'oeil, et sans lui laisser le temps d’argumenter, il traverse le salon, attrape leurs manteaux abandonnés sur le canapé abîmé et lui lance le sien au visage. « Et c’est toi qui cuisines of course. J’ai envie de pizza. » ajoute-t-il avec le vague écho d’un rire dans sa dernière condition.
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hm, pardon … tu peux répéter ? Elle détestait quand il était comme ça. Ce fantôme complètement à l’ouest, perdu dans les méandres de ses inventions. Auquel il fallait qu’elle rappelle systématiquement de manger, dormir, rire, s’amuser. Un jour il faudrait sans doute qu’elle ajoute « respirer » à la liste, elle en avait bien peur. Et il n’était pas question qu’elle baisse les bras. Harper savait très bien que dans quelques secondes, il serait comme neuf et ils n’auraient plus qu’à reprendre leurs chamailleries incessantes. Mais c’était comme si c’était plus compliqué de le ramener à chaque tentative. Elle lui lança donc un regard courroucé comme seule réponse. Il abusait. Peut-être que si elle se mettait toute nue là, dans le hall, il comprendrait et il reviendrait et il serait attentif. Mais il avait été trop dissipé et pas assez méritant pour qu’elle se donne aussi facilement. Il allait devoir ramer, le coco. Tu risques d’être déçue : tu n’es pas son type de filles. Ah, et voilà. Il suffisait d’appuyer sur le point sensible (son corps de déesse allant à un autre, ce qui n’avait pas été le cas depuis la première fois où ils avaient finis sous la couette tous les deux) et il remontait à la surface, ce Fred, le Fred qu’elle appréciait un peu plus chaque jour. Le Fred qui était vivant. Croisant les bras, elle le toisa, ne pouvant dissimuler le sourire de triomphe qui lui barrait le visage. T’es trop brune, et pas assez douce pour lui. Oui, c’est sans doute pour ça qu’il rougit chaque fois que je l’embête et qu’il ne peut s’empêcher de mater mon cul à chaque fois que je passe. Quant à la douceur, chéri, elle leva un sourcil, je sais m’adapter. Qu’on soit clairs, elle n’avait aucune intention de toucher Percy. Elle appréciait énormément ce mec, qu’on lui avait décrit comme ayant un énorme manche … à balai dans le derrière mais ça ne serait jamais allé plus loin, Fred ou pas Fred. Alors encore moins avec le facteur Fred. Mais comme ça avait l’air de fonctionner pour le réveiller, autant continuer. T’es coincée avec moi, Anderson. Soupirant, elle rejeta une mèche de cheveux en arrière. Et vit enfin un sourire s’afficher sur ses lèvres. C’est pas trop tôt ! Mission accomplie. Il était à elle. Ce qui ne l’empêcha pas de faire sa diva : Eh merde. Bon, je suppose qu’on n’a que ce qu’on mérite, mais quand même ! Boutade, évidemment. Elle n’aurait pas voulu être autre part.

OK. On va se ravitailler et on mange. Après, je dois y retourner. ça me va ! Elle avait gagné. Elle n’en demandait pas plus. Sauf si tu tiens à venir à la pêche à la branchiflore avec moi. Je t'amène avec moi avec plaisir, je serais ravi de te voir tremblante. Alors ça, j’aimerais bien voir ça moi-même. T’as qu’à m’emmener, je m’emmerde comme un rat mort … littéralement. Elle bossait ses transitions en action en attendant et ce qui lui restait à faire était de monter sur le toit, de s’en jeter de sa forme humaine, de se transformer sous sa forme rat et d’essayer de réaterrir en humain … sans évidemment se casser quoi que ce soit. Alors, pourquoi pas. Surtout si elle avait le droit à l’un de ses clins d’oeil coquins. Et c’est toi qui cuisines of course. J’ai envie de pizza. Attrapant son manteau au vol, elle joignit son rire au sien, légèrement moqueur : En même temps il est hors de question que je te laisse tenter de cuisiner, je tiens trop à la vie. Mais ses yeux pétillaient. Une pizza. Elle lui en avait déjà fait une, aux Etats-Unis et il avait adoré. En même temps, elle avait bossé avec un pizzaiolo moldu qui lui avait appris quelques trucs. Par contre je te préviens, précisa-t-elle en enfilant son manteau, tu vas me servir de commis. Et je ne tolérerai aucun manquement à mes indications. C’est clair ? Elle avait pris un ton de chef, index levé, avant de l’attraper par la main pour l’entraîner dehors. Il y avait de quoi faire quelques courses dans une épicerie, dans un village à côté et marcher leur ferait le plus grand bien. Surtout à lui. Entrelaçant ses doigts aux siens (histoire qu’il ne se mette pas à regretter et parte en courant de l’autre côté), elle précisa : Tu es au courant qu’entre la cuisine et la cuisson ça va prendre du temps … on sera peut-être obligés de manger le dessert en guise d’entrée pendant que la pizza cuira… Parce qu’il était hors de question qu’elle le laisse repartir s’enfermer là-dedans en attendant, avant qu’il ait mangé quoi que ce soit (et qu’il l’ait un peu consommée elle aussi). Et elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour ça. Tout, ainsi que l’en informa son regard plein de promesses silencieuses de délices à venir.
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