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sujet; we always tear our gods to bits, and eat the bits we like. (theogustus)

HUNTED • running man
Theodore Nott
Theodore Nott
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 08/05/2016
‹ messages : 978
‹ crédits : killer from a gang pour l'avatar, tumblr, crooked fingers.
‹ dialogues : sienna.
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‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4348
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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augustus rookwoodHe'll burn you down like wax if you let him. You'll think it's love, while he dines on your heart. And maybe it will be. But he's so hungry, he'll eat you all in one sitting, and you'll be in his belly, and what will you do then?
Theodore déteste la poussière. Ça le fait éternuer et parfois, ça le fait même pleurer. Une chose qu'il déteste plus que la poussière: c'est pleurer. Pleurer, ça fait mal aux yeux et aux nez, ça laisse des traces et en plus, on dit que ça met en danger la masculinité d'un homme. Alors quand Theodore doit vraiment, vraiment, se laisser aller à des sanglots de douleur, des pleurs épuisés ou des larmes traîtresses rageuses, il les étouffe dans un coussin. C'est stupide mais ça marche: la dernière fois qu'il a pleuré, c'était de douleur, quand un médicomage engagé par sa cousine lui a inspecté la jambe pour vérifier que tout allait bien. Ça n'allait pas bien.
Alors Theodore ne s'attend vraiment pas à avoir les larmes aux yeux quand il pénètre dans son bureau et qu'il envoie valser de la poussière en laissant tomber sa pile de dossiers sur son bureau. Il a essayé, un peu vainement, de travailler dessus depuis le refuge de la maison de Margaret sa cousine: mais celle-ci le laissait rarement faire et Cho prenait un malin plaisir à l'interrompre avec un hibou dès qu'elle le suspectait de travailler (elle finissait toujours ses lettres en le menaçant de lui fracturer l'autre jambe si il s'empêchait de guérir en se noyant dans le travail. Theodore ne l'écoutait jamais). Theodore aimait son travail parce qu'il était entier, prenant, chronophage et obsédant. Il était logique, intéressant, stimulant et surtout, quand il se plongeait dans une expérience ou qu'il vérifiait une centaine de calculs complexes et équations d'un autre monde, le reste du monde se taisait.

Pas de Pansy, pas de douleur, pas de jambe fracturée et ouverte, pas de vide au creux de son estomac, pas de Nephtys et surtout, surtout, pas de Draco.
Il se demande à quoi ressemble le bureau de Draco. Si il y a de le poussière dans son bureau aussi. Il a presque envie de s'y rendre (c'est la porte d'à côté) mais d'abord, il doit ranger, nettoyer, vérifier que l'Apprentie Langue-de-Plomb a bien commencé les procédures qu'il lui a ordonné par hibou, s'assurer que tout est en place, reporter les notes qu'il a prise chez Margaret sur son carnet de bureau, aérer un peu la pièce et faire de l'ordre dans ses pensées. Alors il repousse, encore et encore, le vide laissé par Draco et il se met au travail avec des gestes secs et impatients, la poussière disparait, l'air fait ce qu'il fait de mieux, les dossiers qu'il a rapporté dans sa mallette en cuir s'ordonnent, son carnet s'ouvre sur son bureau où il s'assied avec un grognement de satisfaction, laissant reposer sa canne contre le bureau. Il ferme les oreilles, ferme les yeux, calme ses pensées et puis il se met au travail, à la lumière de la lampe à huile du coin de son bureau, ses doigts ne tardant pas à se tâcher d'encre et ses pensées à bouillonner dans son crâne, s'éloignant sensiblement du monde extérieur pour se focaliser sur le dossier en cours qui a pris un terrible, terrible retard.

Il ne lève pas le nez quand on frappe à la porte — certainement l'Apprentie — et se contente de grogner un peu plus pour lui-même qu'autre chose. Il finit sa phrase avant de se pincer le nez avec deux doigts plein d'encre, relevant le visage quand il voit dans la périphérie de sa vision la porte s'ouvrir et se refermer; il se pétrifie quand ce n'est pas l'Apprentie qui se dresse devant lui, mais monsieur Rookwood.
Monsieur Rookwood dans son bureau. Theodore saute presque sur ses pieds, se cogne le genou dans sa hâte, grimace de douleur quand sa jambe encore souffrance envoie un feu ardent le long de ses membres et il pense, machinalement, à l'Excess qu'il garde dans une fiole de la poche intérieure de sa veste de costume, attachée au porte-manteau près de la porte. Il repousse ses pensées de l'Orviétan — impossible de s'y attarder, pas au boulot pas au boulot pas au boulot oui mais il a si mal non il ne peut pas penser à ça il ne peut pas faire ça à monsieur Rookwood il va le décevoir il ne peut pas le décevoir pas au boulot pas au boulot — et esquisse un sourire maladroit. “ Monsieur Rookwood.
Presque deux mois depuis l'attentat, presque deux mois de souffrance, presque deux mois sans voir les murs austères du Ministère et presque deux mois de retard, d'affreux retard. Deux mois sans voir monsieur Rookwood aussi: il a bonne mine, le Directeur du Département, et Theodore est un peu rassuré. Il lui a envoyé une carte de bon rétablissement avec quelques jours de retard, comme à la plupart de ses connaissances. Theodore s'empare de la canne, contourne le bureau, s'approche de son supérieur. “ C'est un soulagement d'être de retour au niveau neuf, dit-il en boitillant vers lui, son sourire timide collé aux lèvres. J'ai fait ce que j'ai pu mais, ah! Il fait claquer la canne sur le sol quand il arrive face à son supérieur. On m'a forcé à rester alité un long moment. Pardonnez le retard que j'ai pris dans les dossiers en cours. Et permettez-moi de vous dire je suis content de vous voir rétabli. Monsieur Rookwood, ” répète-t-il en lui tendant machinalement la main, les yeux plantés dans ceux de Rookwood.


Dernière édition par Theodore Nott le Lun 24 Oct 2016 - 19:58, édité 1 fois
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theodore nott
Oh now you know my curse Darling you're my prey If you think that you are safe Then won't you let me say You will do whatever I will do You will go wherever I will go You will follow me into the fall And you will answer to my call
Cela faisait bientôt deux mois qu'Augustus devait s'habituer au chaos et à l'incompétence. Bien entendu, ces deux terribles choses n'avaient jamais véritablement quitté le Département des Mystères mais il avait au moins espéré que, un temps, il puisse endiguer ces forces terribles et les empêcher de lui pourrir la vie. Malheureusement, le sort n'en avait pas voulu ainsi et, deux mois plus tard, le N9 ressentait encore les conséquences et les secousses tardives de l'attentat. Il y avait à peine une semaine, une des secrétaires avait encore annoncé un arrêt maladie. Alors qu'elle n'avait plus de séquelles de l'événement. PTSD qu'elle disait. Augustus ne les comptait plus, ses PTSD, et est-ce qu'il en faisait tout un fromage ?
Et puis il y avait toute cette histoire avec Draco, le Lord qui était encore plus irritable qu'avant, Ladah aux abonnés absents, Adelaïde qui avait laissé une petite culotte trainer dans un couloir et le Murdock qui n'était pas capable d'être un tant soit peu utile. Non, la vérité était que l'incapacité de Murdock faisait partie des quelques choses positives qui le détendait. Il savourait, de plus en plus, voir le raffleur se tendre et se torturer devant lui, et il s'amusait presque trop à taquiner l'imbécile.

Et puis, finalement, parmi cet océan de noirceur où Augustus devait parfois aller jusqu'à se déplacer dans certains bureaux pour récupérer les dossiers en retard depuis plus d'une heure, une bonne nouvelle arriva. Alors qu'il était occupé à scrupuleusement effrayer les stagiaires tout en fumant sa cigarette – Augustus savait toujours optimiser ses pauses – il finit par apprendre que Theodores Nott était dans le bâtiment.
Son petit Theodore, le charmant M. Nott, enfin un homme capable, ponctuel, efficace, qui été bien remonté de sa terrible pente et qui satisfaisait grandement Augustus en continuant à effectuer son travail, ou au moins une bonne partie, tout en étant allité. Bon, certes, cela faisait deux mois et cela commençait à faire beaucoup, mais il appréciait l'effort.
Écrasant sa cigarette dans le cendrier d'un bureau d'une stagiaire particulièrement impressionnable, qui eu un petit cri à la vue de son sourire attentionné, il se dirigea tranquillement vers le bureau jusque là abandonné de son petit chouchou, bien déterminé à lui rajouter au moins une petit dizaine de dossiers qui trainaient à cause de l'incompétence de ses subordonnés.




La porte du bureau s'ouvrit, laissant pénétrer Augustus Rookwood dans l'antre encore un peu poussiéreuse du jeune homme. Il le regarda un instant travailler assidument, l'air presque ému, un sourire tendre, soulagé, paternel sur les lèvres. Finalement il le remarqua, et il eu un sourire amusé à sa surprise et la façon dont il se précipita vers lui. Aussitôt il le rassura d'un geste : « Ne vous pressez pas M. Nott, je sais que vous n'êtes pas complètement remis ! » Et il franchit alors la majorité de la distance qui les séparait, cherchant visiblement à lui épargner trop de mouvements. Son regard glissa sur la cane, un nuage de tristesse passa, et il y avait de l'affection dans sa voix. « Je vois en effet que vous n'avez pas été épargné par les sort, je suis vraiment navré, j'aurais aimé pouvoir vous aider d'avantage lorsque... » Sa voix s'arrêta, il n'osait visiblement pas poursuivre, et, avec un sourire poli et un mouvement de la mort, il dédaigna le sujet.

Une fois véritablement l'un en face de l'autre, Augustus laissa son sourire véritablement s'installer, une tendresse mélancolique l'habiter, et il leva doucement les deux mains pour les poser sur les épaules de son employé, appliquant une tendre pression. C'était, pour lui, l'équivalent d'une grande embrassade. « Je suis par contre, véritablement, et honnêtement, enchanté de vous voir ici. » Un instant, sa main gauche se posa sur sa mâchoire, tendre, protectrice. Un petit filet d'émotion fit son chemin dans sa voix lorsqu'il continua : « Vous m'avez inquiété et je suis soulagé de vous voir. Vous avez manqué au Département, M. Nott. » Et il semblait vouloir sous-entendre quelque chose là-dedans, comme une affection personnelle, qu'il laissait paraître depuis plusieurs mois maintenant, laissant Theodore dans cette position particulièrement d'un des multiples chouchous du Directeur. Après un moment où, les yeux ainsi plongé dans les siens, il lui transmis la profondeur de cette inquiétude fictive, il finit par le lâcher, le guidant vite vers une chaise.
« Mais je ne saurais vous garder ainsi debout, rasseyez-vous donc, nous ne voudrions pas que vous ayez plus mal que nécessaire. » Et il s'accouda, comme à son habitude, au bureau non loin, toujours légèrement plus haut que Theodore. Cela faisait partie du spectacle qu'était la compagnie d'Augustus. « Je suis touché que vous vous soyez préoccupé de mon état. Mais doutez-vous bien que j'ai survécu à des choses bien plus violentes. Ma génération a vécu des périodes bien sombres, avant que le Magister n'arrive au pouvoir, et je suis bien plus préoccupé par la jeunesse de maintenant, si peu habitué à ce genre de tragédie. » Comme il était aimable, et miséricordieux, et profondément généreux ! Car il semblait si intéressé, si préoccupé, si soucieux lorsqu'il enchaîna pour lui demander : « Mais comment vous portez-vous ? J'espère que vous ne vous poussez pas trop, je ne saurais m'opposer à l'avis de vos médecins. Comment se déroule votre rétablissement ? »

On pourrait bien croire qu'il était uniquement là pour s'enquérir du bien-être de sa petite Langue-de-Plomb dévouée.
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‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4348
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
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Theodore se rend seulement compte à quel point l'environnement psychorigide du niveau neuf lui a manqué quand Rookwood s'approche de lui avec ces petits sourires dont il a le secret. Theodore n'ignore pas que monsieur Rookwood a passé de nombreuses années à Azkaban et il n'ignore pas non plus ce que tout le monde sait dans l'élite pourtant très secrète et guindée des Mangemorts: qu'il est tout aussi violent que le reste, tout aussi trompeur, tout aussi calculateur et manipulateur. Theodore le sait. Theodore le sait mais il n'y a aucune protection qui existe contre la lueur attendrie qui semble passer dans les yeux morts d'Augustus, aucun bouclier face à ce sourire attendri et attentionné que lui adresse le Directeur du Département. « Je vois en effet que vous n'avez pas été épargné par les sort, je suis vraiment navré, j'aurais aimé pouvoir vous aider d'avantage lorsque... » La lippe de Theodore se déchire d'un petit sourire incertain, crispé à son tour alors que sa jambe est agitée d'un spasme douloureux; il branle du chef en même temps que Rookwood fait une fioriture de la main, écartant le sujet désagréable de la table au grand soulagement de Theodore.
Le prenant de court, Rookwood ne s'empare pas de sa main tendue mais pose les deux paumes sur les épaules de Theodore.
Theodore se sent soudainement très petit — même si Rookwood n'a qu'une poignée de centimètres sur lui —, très jeune et très stupide, balourd et maladroit. Il se demande brièvement si Murdock ressent souvent ça, sous le regard perçant de monsieur Rookwood, mais repousse rapidement cette pensée, laissant retomber sa main contre sa cuisse, s'immobilisant, complètement pris de court par l'étreinte autant inattendue qu'inhabituelle.
« Je suis par contre, véritablement, et honnêtement, enchanté de vous voir ici. » La main se pose sur la mâchoire, dans une parade paternelle que Theodore n'a jamais connu, n'a fait qu'envier et imaginer et ses yeux s'ouvrent un peu plus et il se sent trembler, quelque part, lui qui se pensait si intelligent et indolent et inatteignable et incrédule et résilient. Trembler parce que dans la voix morne de monsieur Rookwood se glisse de l'émotion et des sentiments et ses yeux, vus de si près, ne semblent pas si morts que ça et même affectueux, plongés dans ceux de Theodore, raide comme un piquet, qui l'observe avec autant de soulagement que de crainte. « Vous m'avez inquiété et je suis soulagé de vous voir. Vous avez manqué au Département, M. Nott. » Theodore déglutit. “ C'est un plaisir sincère pour moi d'être de retour, monsieur Rookwood, ” répond-t-il d'une voix égale, pourtant.

Il le lâche et s'éloigne et en cet instant précis, Theodore se rend compte du poids qui pesait dans sa poitrine pendant toute la durée de l'échange. « Mais je ne saurais vous garder ainsi debout, rasseyez-vous donc, nous ne voudrions pas que vous ayez plus mal que nécessaire. » Je dois être le plus intelligent des dents se morigène-t-il. Et voir à travers le masque. Difficile, pourtant, quand il s'assied après lui avoir emboîté le pas, levant le regard vers lui en étendant sa jambe blessée, jouant avec la canne posée entre ses deux genoux du bout des doigts. « Je suis touché que vous vous soyez préoccupé de mon état. Mais doutez-vous bien que j'ai survécu à des choses bien plus violentes. Ma génération a vécu des périodes bien sombres, avant que le Magister n'arrive au pouvoir, et je suis bien plus préoccupé par la jeunesse de maintenant, si peu habitué à ce genre de tragédie. » Theodore hoche la tête vigoureusement, oui oui oui monsieur Rookwood, tout ce que vous voulez. Il voulait juste savoir ce qui avait amené le Directeur du Département dans son bureau, et avec tant de mots gentils. « Mais comment vous portez-vous ? J'espère que vous ne vous poussez pas trop, je ne saurais m'opposer à l'avis de vos médecins. Comment se déroule votre rétablissement ? Très bien, monsieur, merci de vous en enquérir. Ce n'est pas dès demain que j'irai courir à la suite des terroristes mais les médicomages sont confiants, ” répond-t-il très simplement, avec un léger sourire hésitant.
Les médicomages rien du tout. Theodore n'a pas les moyens de se payer la moindre aide médicale et refuse tout bonnement les offres d'aide de sa cousine ou de quiconque; ce n'est sûrement pas à Augustus Rookwood qu'il va confier ses poches vides et la douleur quasi-inflammatoire de sa fracture soignée trop lentement. Mais la douleur est supportable, et salvatrice.
Et puis, il ne veut pas inquiéter monsieur Rookwood.

Avec ce qu'il lui reste de bon sens, toutefois, Theodore n'a pas besoin qu'on le lui épelle pour comprendre que son état de santé n'est pas la seule raison de la venue du Directeur du Département dans son bureau. Rookwood est un monstre de travail et d'efficacité. À vrai dire, Theodore s'était presque attendu à se faire réprimander pour avoir osé s'être fait fracturer la jambe pendant l'attentat; mais apparemment, il compte plus aux yeux de Rookwood qu'il n'a jamais pu l'espérer...
Il désigne d'un mouvement de main les dossiers encore éparpillés sur son bureau, seulement désordonnés par sa pleine fièvre de travail. “ Je me suis permis de me faire livrer quelques dossiers pendant ma convalescence, pour avancer un peu mon affaire en cours. J'ai fait quelques progrès intéressants mais rien de spectaculaire pour le moment, n'ayant pas accès aux dispositifs appropriés. Ça ne saurait tarder, cela étant dit, ” ajoute-t-il avec naturel, désireux de montrer son professionnalisme à son supérieur.
Il cherche la réponse à une question muette dans les yeux de Rookwood. N'importe quoi pour le devancer. “ Je me doute, enchaîne-t-il rapidement, les lèvres sèches, qu'avec les nouvelles... circonstances, le Département a beaucoup de nouvelles tâches à répartir. Je serai ravi d'aider, bien entendu, de toutes les manières possibles, monsieur Rookwood. ” Draco n'est qu'une circonstance, une erreur dans la matrice de la vie réglée à la seconde près du niveau neuf, un défaut dans la machine ministérielle.
Il faut l'oublier, aller de l'avant et l'effacer complètement.
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Augustus eu un léger sourire amusé à la blague du Nott sur les terroristes. Il aurait bien ri à l'idée de voir Theodore courir, blessé ou non, vers qui que ce soit, mais il n'était pas le genre d'homme à ridiculiser ceux dont il avait besoin. Il avait, après tout, eu toute l'histoire de sa mésaventure avec le Murdock, et il souriait intérieurement à chaque fois qu'il y pensait, se moquant de l'un et de l'autre, fasciné de tout ce que la jalousie pouvait bien provoquer chez son chien.
Theodore Nott n'avait pas toujours été dans les petits papiers de son directeur. A vrai dire, à ce jour encore, il pouvait soudain tomber de son piédestal et subir son mépris et ses remontrances. Il se souvenait encore de cette mission, dans le Nord, afin de tuer le Lovegood, où le Nott avait été d'une incompétence terrible... Il avait fallu beaucoup d'efforts pour réparer ces erreurs-là, et pour que le Rookwood estime de nouveau la jeune Langue-de-Plomb. Jusque là, Theodore restait dans ses bonnes grâces car, contrairement aux autres, il avait continué à travailler depuis chez lui. Il ne savait pas exactement pourquoi il l'avait fait, pour lui plaire, pour s'occuper, par conscience professionnelle, par obsession, mais il s'en moquait prodigieusement. L'important était qu'il n'avait pas pu s'empêcher de continuer à travailler, aussi médiocre son travail ai pu être, et c'était cela dont il avait besoin actuellement : quelqu'un qui ne pouvait pas s'empêcher de travailler.

« Je me suis permis de me faire livrer quelques dossiers pendant ma convalescence, pour avancer un peu mon affaire en cours. J'ai fait quelques progrès intéressants mais rien de spectaculaire pour le moment, n'ayant pas accès aux dispositifs appropriés. Ça ne saurait tarder, cela étant dit, » Augustus eu un sourire qu'il n’eut pas à feindre, amical, presque tendre. « Et vos efforts sont grandement appréciés, dans les circonstances actuelles, toute participation est essentielle, vous vous en doutez. » Il s’apprêtait à ajouter quelque chose, lorsqu'il vit son interlocuteur chercher à reprendre la parole, et le laissa faire. « Je me doute qu'avec les nouvelles... circonstances, le Département a beaucoup de nouvelles tâches à répartir. Je serai ravi d'aider, bien entendu, de toutes les manières possibles, monsieur Rookwood. » Encore une fois, Theodore réussit à arracher un sourire sincère à Augustus. Il était toujours ravi lorsque, enfin, les gens comprenaient pourquoi il était là et ne cherchaient pas à s'y  opposer mais, au contraire, venaient au devant de ses demandes. Tant de personnes cherchaient à comprendre ses manipulations et étaient horrifiés de voir qu'il avait toujours une raison pour être là, sans jamais apprécier la douceur qui venait avec, sans jamais réaliser à quel point il faisait des efforts pour être juste et agréable avec ceux dont il avait besoin. Non, ils le traitaient de menteur, de manipulateur, de ne pas prendre en contre leurs sentiments et de jouer avec leurs sensibilités. Il était toujours sidéré de voir ces personnes prendre aussi personnellement sa façon de procéder, comme s'il avait agi ainsi contre ou pour eux, alors qu'il s'en moquait éperdument. Visiblement, Monsieur Nott, lui, au moins, n'avait pas ce genre de scrupules.
Il se pencha vers lui et posa une main reconnaissante sur sa jambe valide, le fixant dans les yeux avec une rare intensité : « Je suis sincèrement reconnaissant de votre proposition, M. Nott, je n'aurais osé vous accabler de travail vu votre condition. Je suis ravi de voir que vous vous sentez assez en forme pour prendre un peu de travail en plus. N'hésitez pas à me dire si je vous en envoie trop, je ne voudrais pas vous surcharger. Il faut que vous preniez soin de vous. » Bien entendu, Rookwood n'avait aucune intention de le ménager, et savait bien qu'il n'oserait jamais se tourner vers lui pour se plaindre d'avoir trop de travail. « Encore une fois, vous me rendez fier, je n'aurais pas attendu moins de vous. »

Et sur ces mots il se redressa, réajustant d'un mouvement discret son costume, lui offrant un sourire poli : « Et sur ce, je ne souhaite pas perturber davantage votre travail. Sachez que vous trouverez toujours dans mon bureau une oreille attentive, » il alla pour lui souhaiter une bonne journée et se volatiliser par la porte pour vaquer à des tâches plus importantes lorsqu'il nota le regard de son employé, et comprit qu'il y avait autre chose. « Sauf si vous avez besoin d'une oreille attentive dès maintenant, je suis bien entendu à votre service. »
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