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sujet; Fable de l'écureuil et du requin [Paco]

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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


C’était pas facile d’être traqué, Rabastan était le premier à l’admettre mais ce n’était pas non plus si facile que ça de traquer quelqu’un. Surtout quand on n’avait que très peu d’information sur cette personne. Il savait bien qu’il n’était pas à plaindre, mais les gens devaient très certainement se faire des idées sur son confort de vie ; certes il ne faisait pas le taff lui-même, c’étaient ses employés qui recherchaient, traquaient, capturaient (ou se plantaient) la plupart du temps, et c’était lui qui leur remontaient les bretelles quand ils se foiraient trop. Mais si la ligne en moyenne de réussite avait tendance à baisser, ce n’étaient pas les modestes petits sous-fiffres qui risquaient de prendre, c’était lui. Rabastan n’était pas lâche par principe mais s’il pouvait éviter de se prendre une bonne correction, il préférait. Alors histoire de remonter la barre, quand ça commençait à devenir trop chaud pour ses fesses, il allait sur le terrain. Aujourd’hui, il n’avait absolument pas cherché à faire du chiffre ; ça lui tombait juste dessus. Comme un bonus, le parachute doré du Directeur de la Justice, un insurgé hautement recherché. Merci Merlin. Ça, ça pouvait clairement lui sauver son petit cul et même lui servir de bon argument lors d’une prochaine réunion. « Ah quoi ? Vous cherchez quelqu’un pour passer vos nerfs ? Pas moi Maître, moi j’ai fait ça dernièrement et si je puis me permettre c’est bien plus que –nomdevictime- n’en a jamais fait. » Lorsqu’il s’agissait de lancer quelqu’un sous la camionette Rabastan n’avait pas besoin de cours (tout du moins c’est ce qu’il pensait).

Bref, pas facile de faire son métier, beaucoup de pression et tout. Là il avait une occasion en or de faire rebaisser cette pression, mais encore fallait-il qu’il la chope. Encore une fois, les gens avaient cette idée en tête du type à moitié tout puissant ou bien complètement malade qui tire sur tout ce qui bouge. Soyons honnête, c’était certainement ce qu’aurait fait Bellatrix, mais la différence entre lui et sa belle sœur c’était que Rabastan avait encore des restes de santé mentale en lui. Il ne pouvait pas juste tout faire exploser pour choper Blackfish — Camille, son secrétaire qui s’occupait aussi de gérer son image en aurait bouffer ses cheveux. « Reste dans le rang Rabastan. » qu’on lui disait « Ne te fais pas remarquer plus que nécessaire. » On avait déjà assez mauvaise presse sans qu’il ne se sente obligé de commettre un véritable massacre dans le cœur du Londres moldu : qu’iraient dire les sympathisants de l’Élite ? Donc ça se posait là, il fallait qu’il la chope, mais sans se faire remarquer. Et visiblement l’attirer dehors en lui offrant des bonbons ne marcheraient pas des masses.

« Va te faire foutre… » Oh que c’est original, il ne l’avait encore jamais entendu celle là. Alors c’était comme ça du coup ? Il s’en serait douté que Blackfish n’était pas du genre à se la boucler mais faisait plutôt parti de ce que Rabastan appelle les hargneux, c'est-à-dire ceux qui ont tellement tellement de rage et d’amertume sur le cœur qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de le cracher, sinon ça leur brûle la gorge. Rabastan pouvait avoir certains aspects comme ça. « Va te faire foutre Lestrange. » Cordialement. Son rictus s’agrandit franchement, sa rage il la sentait, et ça le faisait rire. Parce qu’elle avait peur aussi. Il connaissait très bien ce sentiment, où on est terrorisé mais où on préfère le cacher derrière une barrière soit disant digne de haine. Mais comme on dit, ça marche bien mieux quand on regarde son interlocuteur dans les yeux. Blackfish gardait ses yeux baissés. Elle devait l’observer, dans sa globalité, mais prenait soin maintenant de ne plus planter ses yeux dans les siens. Il ricane. « Très impressionnant. » laisse-t-il échapper. Il aimait particulièrement ça : que les gens baissent les yeux. Ça lui donnait clairement une position de force qui n’était pas inconfortable. « Si tu crois que je vais te donner ma baguette et te suivre bien gentiment, c’est que t’es encore plus con que ce qu’on dit. » Ah tiens, on dit ça sur lui ? Trop d’honneur d’alimenter les conversations Insurgés au coin de leur petit feu de bois, lorsqu’il se faisaient griller des rats pour leur dîner. Et puis non, il n’avait évidemment pas espéré que ça se passerait comme ça, mais c’était comme pour tout, il donnait une chance, si les gens ne venaient pas prendre la main qu’il leur tendait et allaient même jusqu’à cracher dessus… Bande d’ingrats. « Alors, ouais, j’pense qu’on est dans une impasse, en effet… Qu’est-ce que tu vas faire Lestrange ? Tu vas sortir ta jolie Marque pour appeler des copains en renfort ? » Mécaniquement il plie légèrement son bras gauche. « Tu ne veux pas me donner de raison de l’appeler. » Ce n’était pas des petits camarades en renfort qui risquaient de venir s’il appuyait là-dessus, ce serait le Magister en personne. Et là ce n’était pas juste le café qui prendrait mais tout le quartier. Mais Rabastan ne le dérangerait jamais pour moins que Potter ; déranger le Maître pour rien équivalait à ratifier soit-même sa notification de disgrâce. Rabastan préférait encore se planter plutôt que de faire ça. « Ou tu vas tuer tous ces gens toi-même histoire de pouvoir t’occuper de moi tranquillement ? » Pourquoi est-ce que tout le monde pensait que c’était la première solution qui lui viendrait à l’esprit ? Certes il avait menacé ces personnes, mais elle serait tout aussi coupable que lui si quelqu’un venait à mourir dans cette salle. Il avait clairement prévenu : un geste de travers et quelqu’un prendrait. Ah les capturer vivants, c’était tout de même bien chiants parfois… Parce que sinon elle serait déjà morte. « Dépêche toi de décider. Parce que j’suis attendue. Et que si je vais pas voir mes potes, c’est eux qui viendront me chercher. Y en a un paquet qui serait ravis de tomber sur toi. Y en a un qui s’appelle Neville. Longbottom. Ça doit te dire un truc, non ? » Était-elle paniquée au point où elle tapait absolument dans tous les discours possible pour tenter de s’en sortir ? C’était sans doute le cas. Rabastan continuait de la scruter. Calmement. Comment lui expliquer que même si elle n’était pas en train de mentir éhontément il serait heureux de voir toute une brochette d’Insurgés débarquer ? Parce que là, clairement, il ne ferait plus attention aux dommages collatéraux. C’était trop facile de se dédouaner dans cette situation là. Il était bien obligé de se défendre contre une demi-douzaine de rebelle non ? Il n’allait pas les laisser le tuer ? Navré pour les moldus, il avait bien tenté de ne pas trop leur tomber dessus mais c’était les Insurgés qui avaient fait ça, pas lui. Rabastan commençait à bien saisir les subtilités de la communication, Camille serait fier de lui. « À moins que tu préfères me tuer tout de suite... Parce que je te jure qu'à moins d'entrer encore dans ma tête, t'obtiendra absolument rien de moi. Vas. Te. Faire. Foutre. » Il rit, le serveur passe une nouvelle fois derrière eux, dans un constant aller-retour. « Te tuer… Pitié, tu te doutes bien que si je le voulais je serais en train de parler à un cadavre. » Il la fixe, droit sur sa chaise, concentré. « Quoiqu’un cadavre serait certainement d’une meilleure compagnie que toi. Je te préferais en Jessica, plus sympathique. »

Un bref silence, le serveur était venu et avait récupéré le verre vide de la blonde. Il les regarda un bref moment, comme s’il était surpris de les voir tous les deux aussi tendus et silencieux mais il préféra ne rien dire et repartit. Dès qu’il fut certain d’être hors de portée de sa voix, Rabastan reprit : « Et ne t’inquiète pas pour les informations. Tu n’as même pas idée de ce que je suis capable de faire à ta tête. Rajoute à ça les détraqueurs, quelques petits sorts et quelques jours passés dans le noir, tu viendras ramper pour me supplier d’écouter ce que tu as à me dire. Si tu as encore quelque chose d’intéressant à cracher. » Il a envie de boire pour le coup, mais ce serait lui donner trop de temps pour agir. Elle devait avoir sa baguette pointée vers lui, sous la table, sans doute déjà dégainée et lui l’avait encore à demi dissimulé. S’il bougeait il perdait toute chance d’avoir éventuelle un avantage, s’il restait immobile, il pourrait profiter de son premier moment d’innatention pour y aller. Et elle gardait les yeux toujours irrémédiablement baissés. « Tiens tu parlais des Longbottom. Tu leur ressembleras un peu. » Il déglutit légèrement, revoyait le visage d’Alice mais ce n’était clairement pas le moment. « On te renverra peut être à ton copain Neville comme ça. Il a l’habitude maintenant. » Il ne savait même pas lui-même pourquoi il disait ça. Il n’aimait pas ça, il se souvenait trop du visage d’Alice et du petit garçon de un an qui pleurait, pleurait. L’âge de Cedrella. Il devait vouloir la pousser, lui aussi, tout comme elle avait tenté de le pousser hors de ses gonds. Elle devait y avoir un petit peu réussi mine de rien. « En tout cas ne t’en fais vraiment pas, tu as déjà pigé l’attitude à avoir : on crache des insultes mais on baisse les yeux. T’as bien raison, accroche-toi à ta fierté tant que tu en as encore. » Lui aussi il pouvait enfoncer un clou, il pouvait te le foutre dans la paume le clou et le faire tourner avec une pincette jusqu’à ce qu’il te détruise tous tes nerfs. Il savait faire. Il avait l’habitude.

« Monsieur, vous avez terminé ? »
Rabastan avait un gros problème, qui pouvait parfois être un énorme avantage mais qui était très handicapant dans ce genre de situation. Il marchait aux mécanismes, et il était paranoïaque. Quelqu’un lui parle, il allait se retourner pour voir cette personne. Même s’il ne devait pas, c’était presque plus fort que lui. Là, alors qu’il savait très bien qu’il ne devait pas le faire, il tourna légèrement la tête pour apercevoir toujours le même serveur, un plateau recouvert de tasses de café chaud dans une main, l’autre tendu en direction du verre de Rabastan avec un air d’interrogation. Ben oui prends le ton putain de verre ! Mais Rabastan ne dit rien, c’était quelques secondes seulement mais son cerveau marchait bien plus rapidement que ses muscles et en tant que duelliste il savait que ces quelques secondes d’inatention, il allait les payer, d’une manière ou d’une autre.

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Albane Oswell
Albane Oswell
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4266
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Et il parlait, et il parlait. Albane, elle ne disait rien. Elle serrait les dents et encaissant les moqueries, les humiliations ; se contentant d'employer tous ses efforts à garder son calme. Elle était en train de littéralement bouillir de rage. Et il continuait avec son petit air mesquin et son sourire charognard de type qui te bouffe avant même que tu sois mort. Elle se concentra. Pour ne pas le regarder, pour ne pas lui cracher à la figure, pour ne pas hurler toute sa haine, pour ne pas lui jeter un sort là maintenant tout de suite. Ça ne servirait à rien. Ce n'était pas le bon moment. Alors, Albane continua de se taire, quand il la menaça à coup de détraqueurs et quand il évoqua encore les Longbottom. C'était étrange, la colère qui montait en elle était littéralement en train de bouffer la peur. Et si elle devait mourir là, tant pis. Elle préférait ça que de ramper à ses pieds, justement. Plutôt crever. Mais surement pas sans se battre un minimum. Oui elle avait sa fierté, mais elle n'avait pas besoin de s'y "accrocher", comme il disait.  Elle était loin de s'envoler, sa fierté. Elle la garderait jusqu'à la fin, forte et opiniâtre. Plutôt crever que de ramper à tes pieds, Lestrange.

Et il parlait, et il parlait. Et Albane elle attendait. Elle attendait le moment où il allait la fermer, parce qu'elle était sûr que ça allait arriver. Certes tout ce qu'il disait la mettait hors d'elle, mais il était tombé dans le panneaux quand même. Il parlait, il se moquait, il jouait la vanité et elle sentait sa patience qui s'étiolait, et sa vigilance qui faiblissait. Elle vit Thomas le serveur les regarder d'un œil méfiant, elle le vit passer plusieurs fois à côté de leur table. Elle le vit s'approcher et s'adresser poliment au Mangemort. « Monsieur, vous avez terminé ? » Rabastan Lestrange tourna la tête et arrêta de regarder sa proie. Et tendis qu'il se rendait commettait cette grossière erreur, Albane laissa un petit sourire étirer ses lèvres; parce qu'elle avait vu ce moment arriver et pas lui. C'était presque trop facile.



Thomas était un jeune homme plein de ressource de bonne volonté. C'était ce que son père, Alfred disait à qui voulait l'entendre. « Thomas à de la ressource, il ira loin. » Il venait d'obtenir son diplôme et s'apprêtait à intégrer une prestigieuse école de communication. Son père s'était saigné aux quatre veines pour la-lui payer, mais ça valait le coup: son Thomas irai loin, après tout. Mais pour le moment Thomas ne pensait pas à l'école de communication, ni même à son cher papa. Non Thomas pensait à la canicule qui s'abattait sur Londres et à cet enflure de Nathan qui ne s'était pas pointé au boulot et dont il avait hérité de tout le travail en plus du sien. Voilà donc qu'il se retrouvait à gérer la terrasse en plus de la salle et du bar. Une belle journée de travail en perspective ! Et c'était pas comme si on allait lui montrer une quelconque reconnaissance sur sa paye à la fin du mois, hein ! Non, certainement pas un extra pour Thomas, qui se tue à la tâche même quand il fait 40° à l'ombre ! Déjà qu'on lui paye pas ses heures supplémentaires, on allait surement pas lui montrer une quelconque reconnaissance pour avoir effectué le double du travail pour le-quel il était déjà si mal payé.

Mais cavalait la peine de bosser autant ! D'ailleurs, dans un peu plus d'une semaine il aurait fini son contrat et grâce à l'argent qu'il avait durement gagné au cours de deux derniers mois, il prévoyait de faire la tournée des plus gros festivals de musique du pays, avec sa bande de copains. Il y était presque, plus que quelques jours à tenir et il pourrait prendre la route ! À lui la liberté, l'alcool, les joins, les filles et la bonne musique. C'est pas tous les ans l'été de nos dix-huit ans, fallait marquer le coup. Papa Alfred allait déjà payer l'école, alors il avait dit à son fils qu'il lui prêterait la voiture s'il trouvait de quoi financer ces vacances. Alors Thomas s'était attelé dès le mois de mars à chercher un job. C'était comme ça qu'il avait atterri dans ce maudit café, puisqu'il avait "de la ressource". C'est vrai qu'au début il avait trouvé ça chouette, mais il avait vite déchanté devant la masse de travail, la difficulté du rythme et surtout la fiabilité de ses collègues.

Tout ça pour dire que Thomas était en train de ruminer son amertume tout en préparent la commande des cinq touriste italiens qui avaient pris des cafés, serrés alors qu'il faisait une chaleur abominable. En plus, ils étaient assis en plein soleil, les malades ! Thomas songeât alors que ces gens là n'étaient probablement pas constitués de la même façon que les anglais : jamais il n'aurait eu l'idée de boire une boisson chaude par un temps pareil (ou un thé, à la limite), rien que les préparer était une véritable torture.

Il jeta un œil derrière lui vers la table de la fille blonde. Elle était mignonne. Elle avait l'air un peu fatigué et un peu maigrichonne mais il aimait bien son style. Elle avait l'air de voyager, ça lui plaisait. Mais bon, elle avait aussi l'air plus vieille que lui alors bon. Et puis, il y avait ce vieux qui lui parlait depuis quelques minutes. Il lui avait sauvé la mise avec trois mec qui étaient entrés un peu plus tôt. Thomas aurait préféré intervenir lui-même, probablement histoire de se faire un peu remarquer, mais papy était arrivé avant qu'il n'ait eu le temps de s'en charger. Thomas les observa de loin. Le visage de la fille avait l'air étrange. Elle avait le regard fixe et un air un peu crispé. En fait elle avait l'air carrément en colère... Et si le vieux était en train de l'emmerder en fait ? Le regard de Thomas s'éclaira un instant. C'était peut-être sa chance ? Il disposa les tasses sur un plateau et fit le tour du bar, bien décidé à commencer à faire comprendre à ce monsieur qu'il n'était plus le bienvenue. Normalement, il aurait dû attendre d'avoir servit les italiens mais il préféra commencer à faire passer le message tout de suite. Il sentait que l'homme n'allait pas se montrer très coopératif. « Monsieur, vous avez terminé ? » Fit-il sur un ton qu'il voulait poli, mais assez sec. L'homme se tourna vers lui avec un air passablement excédé. Il lui jeta probablement le regard le plus froid que Thomas n'eut jamais vue. D'ailleurs, il sentit justement une étrange vague de froid s'emparer de lui. Comme si ce regard l'avait gelé sur-place.

Et puis tout d'un coup il se passa beaucoup de choses. Un peu trop pour que le pauvre Thomas comprenne très bien ce qui était en train de se passer, en fait. Soudain, il sentit quelque chose heurter ses chevilles et ses jambes se dérobèrent son lui. Le plateau lui échappa de mains et les cinq tasses de café se renversèrent sur l'a chemise blanche de l'homme, avant de venir se fracasser sur le sol. Et alors qu'il n'avait même pas fini de tomber, il vit la blonde sauter de sa chaise à deux-cent à l'heure, et prendre appuis sur la table pour frapper l'homme en plaine poitrine. Sa chaise se renversa sous la violence du choc et toujours aussi rapidement, Thomas vit la fille se précipiter vers la sortie, glissant sur une table avec agilité pour aller plus vite, et en en renversant une autre au milieu du passage sans même la toucher. Il la vit juste serrer dans sa main une tige en bois, faire des gestes amples, et les objets suivirent la trajectoire de ses mouvements... comme par magie.

Thomas était complètement abasourdit par tout ce qu'il venait de ses passer. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ils s'était retrouvé par terre, au milieu d'une marre de café et de restes de tasse brisées, la jolie blonde au secours de la-quelle il était sensé voler, s'était volatilisée, loin d'avoir besoin de son aide finalement. Et l'homme... Il leva la tête et croisa le regard bleu. Il n'était plus ni froid ni exaspéré, il était carrément effrayant. C'était étrange, lui aussi il tenait une tige en bois dans sa main. Elle avait l'air plus petit que celle de la fille et pourtant, quelque chose lui disait que la taille n'avait pas la moindre importance. Cette baguette de bois, l'homme la tenait comme une arme.


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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Tu vois Rabastan, quand je te disais que tu étais un raté.
Comment avait-il pu juste… se laisser avoir comme ça ? Pourquoi n’avait-il pas pu simplement ignorer ce misérable serveur dans son dos ? Pourquoi s’était-il senti obligé de se retourner ? Et maintenant elle allait filer. Tu le sais n’est-ce pas ? Incapable. Elle n’allait pas laisser passer l’occasion, elle n’attendait que ça, l’instant où il se détournerait ne serait-ce qu’un instant. Et là il était à demi-tourné. Pourquoi ? Juste parce qu’il avait senti dans la voix de ce jeunôt une pointe de sécheresse, voire d’agressivité. Espèce d’imbécile ! Pas comme si t’étais pas habitué non plus.
Pourquoi ce putain de cerveau marchait-il toujours plus rapidement que ses muscles ? Pourquoi parvenait-il à imaginer plusieurs scénarii, en étant de trois quart sur sa chaise sans être capable de se reprendre ? Est-ce qu’elle le maîtrise ce sort ? LE sort ? C’était fort probable qu’elle connaisse la théorie, relativement imaginable qu’elle puisse avoir la puissance magique nécessaire, presqu’impossible qu’elle parvienne à le lancer sans un état de concentration accrue. Et la peur, si elle était une bonne motivation, n’était pas un assez bon facteur de concentration. Conclusion : on s’en sort. On s’en sort. Sauf si elle était une tueuse de sang froid. Comme lui. Il avait toujours compté sur la pitié et la moralité des rebelles. À savoir que ça ne marchait pas toujours quand c’était lui le concerné, on se demandait pourquoi.
Respire. Inspire. Retourne toi. RETOURNE TOI !
Il la voit du coin de l’œil, sa baguette. Et la sienne était déjà dans sa main, mais il n’était plus en position d’attaque. Sale petit connard de serveur abruti qui ne savait pas de quoi il se mêlait. Si les regards avaient pu tuer, il serait déjà raide mort. Mais ne nous précipitons pas.

Que ce soit la Grande Balance du Destin (on se remettait aux puissances divines qu’on trouvait sur son chemin) ou bien juste le résultat d’une opération magique mais ce sale petit connard de serveur abruti perdit son équilibre. En beauté. Trop magnifiquement pour que ce soit naturel en fait. Il avait du avoir un coup de main, ou un coup dans le pied. Plutôt que la karma il soupçonne l’Insurgée. Le problème quand un serveur se vautre à coté de vous alors qu’il porte un plateau avec cinq cafés — qui donc buvait des café sous cette chaleur ? Mais Rabastan ferait passer un décret contre cette insanité nom de Merlin ! c’est que fatalement… ça vous tombe dessus. En réalité si vous êtes quelqu’un ayant une once de chance vous pouvez espérer que les tasses s’écraseront par terre et ne feront peut être qu’humecter le bout de vos chaussures mais si vous êtes comme Rabastan Lestrange, c'est-à-dire quelqu’un de fondamentalement malchanceux (que ce soit ou non mérité) (incompétent plutôt que malchanceux diraient certains) les tasses ne s’écrasent pas par terre. Elle tombent sur vous. Et pas une, pas deux : les cinq je vous prie. Mais tout va bien Madame la Marquise, tout va très bien.
Après Rabastan avait eu l’habitude de se prendre le café (ou le thé, Elena avait toujours été plus thé) chaud en pleine gueule. C’est qu’elle avait eu un bon coup de poignet la gueuse, pour lui renverser les trois quarts de son breuvage encore brûlant au visage, même à l’autre bout de la table. Si l’on ajoutait à ça les aller-retour qu’il s’était souvent pris dans la gueule et les Doloris, ce n’était pas cinq doses à près de cent degrés qui allait lui faire grand mal — même si clairement ça ne lui faisait pas de bien. En revanche sa chemise était ruinée. Ce qui l’aurait très certainement frustré s’il avait eu le temps de s’y attarder. Mais nulle occasion de se lamenter sur le sort de son épiderme à moitié brûlé (passé le choc il commençait à prendre conscience que ça faisait beaucoup, cinq cafés, surtout quand le liquide brûlant était retenu par le tissu de son vêtement) ou bien sur le triste destin de sa chemise à cinquante gallions (laver à froid s’il voulait la sauver). En vrai il n’avait pas eu le temps de faire grand-chose hormis de laisser ses nerfs faire leur taff et prévenir le centre d’opération qu’il y avait quelque chose qui tournait pas rond avant de la voir bondir de sa chaise. Un peu comme un écureuil, il pensa un instant, sans vraiment saisir pourquoi. Ce qu’il ne comprit pas non plus très bien fut la semelle qui fonça vers lui, trop rapidement pour qu’il tente de l’esquiver. Il crut que ça allait être pour sa tête mais visiblement il n’y avait que les Elena et les Honey pour frapper au visage puisque le pied de Blackfish le heurta en plein dans le plexus solaire. Ce qui n’était jamais agréable. Surtout pas lorsque ce choc faisait renverser la chaise sur laquelle vous étiez confortablement assis.
Quoique certainement très fière de son combo d’attaque, l’Insurgée ne resta pas pour les applaudissements et mit les voiles presto, montrant en plus de ses capacités de ninjas ses compétences de haut vol en fuite.

Voilà donc le tableau.
Un peu un de ces tableaux où l’on ne voit pas la même chose en fonction de l’endroit où on le regardait. C’est certain que ça devait être plutôt comique de l’extérieur, plutôt soulageant du point de vue de Blackfish, pour le moins agaçant et douloureux pour Rabastan et ne parlons pas du serveur… pour lui ce serait la dernière exposition.
Rabastan se releva, et d’un geste bref et sec fit se refermer d’un coup sec la porte du café mais elle avait déjà filé dans l’encadrement, plutôt preste la simili-Jessica.
Respire, respire.
Il sentait sa mâchoire se contracter, les muscles de ses bras se durcir, ses poings se serrer et vit ses jointures gonflées blanchir autour de son arme.
RESPIRE RABASTAN !
Oh Merlin il devait se calmer, il savait que ce n’était jamais bon lorsqu’il perdait les pédales et se laissait complètement dominer par la rage. Ce n’était jamais, jamais, une bonne chose.
Mais ses nerfs ne l’aidaient pas, ça faisait franchement mal, en fait. Par réflexe il avait déboutonné sa chemise pour éviter de crâmer complètement.
Expire douce-
Et puis merde ! Merde ! MERDE ! Il en avait tellement MARRE !

La porte s’était refermée, sans emprisonner avec elle l’Insurgée, et même si c’était de son fait, le claquement avait peut être été la goutte d’eau qui mit le feu aux poudres (comme le disait un collègue du niveau 9). Nouveau geste sec et les fenêtres volent en éclat. Il détourne un instant son regard et croise de nouveau ce lui du serveur.
Sale petit connard de serveur abruti.
Pas de chance pour toi.
Peut être qu’il sut avant que Rabastan ne pointe rapidement son arme dans sa direction (pourquoi parvenait-il à être aussi rapide alors que quelques instants auparavant il avait été aussi lent ? Saloperie d’adrénaline qui ne venait jamais au bon moment. Mais après il savait qu’il était toujours plus brutal et rapide lorsqu’il pétait un plomb) Peut être qu’il sut qu’il allait mourir. Ses yeux s’était écarquillés et plus que de la surprise, c’était de la peur. Autour, les autres clients étaient encore pétrifiés, pris de court par ce qui venait de se passer et encore incapable de réagir. Il regarde l’étiquette sur le devant de l’uniforme du jeune homme. Enregistre les traits de son visage. Pardon Tom. « Avada Kedavra » et comme toujours c’était murmuré. Sa nouvelle baguette chauffe doucement sa main. Comme si elle s’imprégnait de son énergie avant de recracher le maléfice. Et l’éclair vert jaillit de sa baguette, vient le frapper en plein visage. Déjà à demi par terre il se contente de retomber en arrière comme une poupée de chiffon qu’un enfant aurait capricieusement lâchée. Sa tête heurte le sol semé de débris de porcelaine. Son visage affiche une expression de crainte que la mort vient figer encore plus horriblement. Fauché en plein vol. Avec ses espoirs et ses envies encore vifs dans sa tête. Mais la dernière chose qu’il aurait ressenti, ce serait donc ça, la terreur la plus viscérale. Et la dernière chose qu’il aurait vu serait cet éclair froid, et son visage. Adios Tom.
On se souviendra peut être de toi.

Tout ça en quelques secondes. Il lance un regard sur le cadavre de Tom, balaie la salle de ses yeux bleus et les clients commencent à comprendre qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas très rond. Une fuite à grand fracas, des fenêtres qui explosent, un mort… même des touristes étaient capable de se rendre compte que c’était pas net. Certains s’étaient levés et avaient commencé à se précipiter vers la sortie mais la plupart restaient pétrifiés sur leurs chaises, comme surpris par la rapidité de l’action et surtout, incapable de comprendre d’où vient exactement la menace. Pourtant quand Rabastan s’avance vers la porte, ils reculent tous leur chaise, pour le laisser passer. Conscients seulement d’une chose, que lui il ne fallait pas l’emmerder.
Il est dehors, il la voit, de l’autre coté de la route. En train de mettre les voiles.
Attends une seconde ma mignonne.
Il avait fini par s’habituer aux dix centimètres de moins sur sa nouvelle baguette. Il avait fini par s’habituer à son bois, à son essence même. Il avait l’impression qu’elle était un peu moins sèche que l’ancienne, plus prompte à plonger dans la nuance là où l’autre était plus directe et académique. Il fait un geste souple, la faisant aller de son épaule droite à son épaule gauche puis visant la fuyarde. Un long filament rougeâtre en jaillit pour aller se serrer autour du bras gauche de Blackfish. Un nouveau mouvement du poignet et le filament s’enfonce dans sa chair, la tire bruquement en arrière. Il allait la ramener à lui par la peau du cul si c’était ce qu’il devait faire.
Il se contrôlait tout juste pour ne pas la tuer de suite.

Il aurait pu la traîner comme ça jusqu’à lui mais visiblement sa sortie du café avait sonné la fuite générale et les gens se précipitaient hors de la salle à demi saccagée. Dans l’embrouillamini quelqu’un le heurta, il fit un pas de coté et le sort se rompit. Le filament brûlant se brisa et la pression que le Mangemort exerçait dessus s’évanouit.
Elle était de l’autre coté de la route.
Une femme accompagnée d’un jeune homme — visiblement un adolescent, lui obstruait une partie de son champ de vision. Un simple informulée la souffla de coté. Il la vit vaguement tomber sur le bas coté et se faire heurter par une voiture qui ne freina pas à temps.
« MAMAN ! » hurla le garçon en se précipitant vers elle.
« BLACKFISH ! » gueula Rabastan un poil plus fort.
« Monsieur, arrêtez-vous immédiatement et couchez-vous sur le sol. » intervinrent des gens sur sa gauche.
Il lança un regard de coté. C’était la BPM moldue. Ils avaient ces trucs, là, qui tuent en un coup si on se les prenait dans le cœur ou la tête. Mais Rabastan savait qu’ils n’avaient pas le droit de tirer. Enfin normalement. Il les ignora donc. « Blackfish. » fit-il toujours menaçant mais un ton en dessous. « Ne me force pas la main. Tu sais ce que je peux faire. » « Couchez-vous sur le sol ! » qu’ils répétaient les autres. Rabastan les ignora une fois de plus. Il ne savait pas combien de temps ils lui laisseront encore, mais visiblement ils étaient bien plus sympathiques que des Aurors.
Il crevait de chaud, tant à cause de la brûlure qui commençait à se faire bien sentir qu’à cause de la canicule qui lui tapait sur la tête. Il cligne des yeux et sa baguette vise Jessica. Il ne devait pas la tuer, juste l’immobiliser. Un stupefix passe ses lèvres mais soit sa malchance s’acharnait soit il s’était mis à viser comme un pied, le sort atteignit un quidam qui se situait à moins d’un mètre de sa cible originelle. PUTAIN ! L’homme s’écroule par terre.
On s’en moque. « Dernière sommation ! » Merde.
Ça voulait dire quoi ça ? Qu’ils allaient tirer ?

Putain... Est-ce qu’il allait justifier tout ça en faisant croire qu’il avait ce qu’ils appelaient un flingue dans ses mains ? Il eut une brève pensée pour ses collègues (subordonnés) oubliators qui auraient du taff en plus grâce à lui. Mais il s’en moquait pas mal, c’était lui le patron après tout non ?
« Jessica ! » il crit de nouveau. (Il tente de la viser de nouveau, mais le sang bat à ses oreilles, il serre machinalement les dents, sans même s’en rendre compte, signe que la brûlure doit lui faire plus mal que prévu, il voit sa main de baguette trembler : il n’est pas suffisamment assuré. Calme toi Rabastan, respire. L’adrénaline amenait la vitesse mais faisait clairement perdre la précision.) « Qu’est-ce que tu veux ? Que je te prouve que je suis capable de tous les tuer ? Je peux le faire si tu insistes, pas comme si ça me dérangeait. » « Je vous le répète ! Dernière sommation ! » Combien de dernière sommation il aurait, telle était la question. « Le Thomas, c’était un début. Tu veux en faire tomber combien avant de devenir une gentille fille ? »
Respire Rabastan.
Expire. Expire. Expire. Reprend ton calme.
Il regarde autour de lui, cligne des yeux.
Elle était de l’autre coté de la route. (Pourquoi tu ne transplanes pas ?) Une femme venait d’être renversée par une voiture, mais sur l’autre voie ça continuait de rouler. Le fils de cette femme était agenouillé près d’elle. Il entendit quelqu’un parler d’une ambulance. Quelques hommes en uniforme (la police non magique) le tenait en joue avec leur baguette automatique. Ils n’avaient pas le droit de tirer.
N’est-ce pas ?
(Pourquoi tu ne transplanes pas ?)
Respire Rabastan.
Il avait tué quelqu’un, poussé une autre personne à se faire emboutir, stupéfixier un passant. Il était près à plus. De sang froid. Respire. Il fallait qu’il se calme.
Sa main redevient plus assurer. Le sang bat à ses oreilles.
Pourquoi tu ne transplanes pas ?



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Albane Oswell
Albane Oswell
‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4266
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


L'adrénaline. Cette réaction chimique incroyable. Elle fait faire des choses fantastiques, l'adrénaline. Elle fait courir plus vite qu'on n'en a jamais été capable. Elle permet de déployer une force dix fois supérieure à celle déployée habituellement. Elle empêche de réfléchir, elle pousse à agir. Une bonne dose d'adrénaline, ça peut vous sauver la vie. C'était ce qui venait d'arriver à Albane. Une bonne grosse dose d'adrénaline. C'était parti de rien, si ce n'est d'un instinct de survie surdéveloppé. Lestrange avait détourné les yeux. Et la machine s'était mise en route toute seule. L'adrénaline avait fait son effet et son cerveau avait arrêté de réfléchir, son corps c'était mis à agir comme s'il savait déjà ce qu'il fallait faire. Frapper Thomas au niveau des chevilles, se lever, s'appuyer d'une main sur la table et s'élancer pied en avant sur le mangemort; le frapper en plein thorax pour qu'il tombe, atterrir de l'autre côté éjecter les tables une à une d'un coup de baguette et se ruer vers la porte. Des gestes enchaînés avec une facilité déconcertante même pour elle.

Albane avait toujours été vive et assez agile. Mais jamais elle n'aurait crue s'en sortir de cette façon. Mais à vrai dire elle n'avait pas le loisir de se demander d'où lui venait tous ses réflexes, en fait elle n'avait pas le loisir de se demander quoi que ce soit. La seule chose à la quelle elle était capable de penser c'était fuir. Peu importait comment, tant qu'elle sortait de là, elle se contentait d'agir sans prendre le temps de réfléchir. Réfléchir c'est pour les gens qui ont du temps, pour ceux qui sont en sécurité; autrement dit, pas pour elle.


Alors elle se rua sur la porte qu'elle ouvrit d'un mouvement de baguette, et se retrouva dehors. La lumière du soleil l'éblouit, mais hors de question de s'arrêter. Elle entendit la porte claquer derrière elle et l'instant d'après, les vitres explosèrent et elle roula sur le sol, projeté en avant par l'explosion magique. Elle se releva, haletante, jeta un coup d'oeil derrière elle. Les gens commençaient à hurler et courir dans tous les sens, complètement paniqués. Elle allait se remettre à courir elle aussi. Et puis elle vit l'éclat de lumière verte. Le monde s'arrêta. Elle n'eut pas besoins de regarder le corps qui s'effondrait sur le sol à l'intérieur du café pour savoir de qui il s'agissait. Elle le savait déjà, puisque c'était de sa faute. Elle avait provoqué Rabasatan Lestrange. Elle s'était servit d'un innocent pour s'échapper. Il fallait bien que quelqu'un en paie le prix.

Et puis l'instinct de survit reprit le dessus. Cours. Fuis. Mainenant. Elle se releva et ses jambes s'activèrent de nouveau d'elles-même. Vite. Quand elle s'élança pour traverser la rue, elle manqua de peu de se faire renverser par une voiture qui l'évita seulement de quelques centimètres en klaxonnant bruyamment. Elle venait de poser un pied sur le trottoir quand le sort la toucha. Elle poussa un crie de douleur. D'abord elle eut l'impression qu'on venait de lui enfoncer une aiguille dans le bras, et puis ce fut comme si c'était des centaines d'aiguilles qui s'enfonçaient tout autour, s'agrippant à sa chaire, persant sa peau le plus profondément possible. Elle se sentit tirée en arrière comme si on avait attaché une corde à son bras. Elle tomba sur le goudron brulant, s'éraflant le coude et la paume de main. Sa baguette glissa de ses doigts et roula sur le sol. Et la corde continuait de la tirer en arrière, la trainant vers l'autre côté de la rue à même le sol qui brûla la peau nue de ses jambes et ses bras au passage.

Albane serra les dents, cherchant frénétiquement à atteindre sa baguette dont elle s'éloignait irrémédiablement. Bordel de merde. Et puis tout d'un coup, la pression disparue et la sensation d'être agrippé jusqu'à l'intérieur de son bras disparut, laissant place à une sensation de brulure abominable. Mais elle n'était plus tirée en arrière et elle ne prit pas le temps de ses demander pourquoi, elle se jeta vers l'avant pour ramasser sa baguette et dégager de la portée du mangemort.

Elle entendit le bruit d'un coup de frein donné trop tard puis celui d'un choc violent, quelqu'un cria derrière elle et elle se jeta derrière une voiture garé le long du trottoir. « BLACKFISH ! »  hurlat la voix de Lestrange depuis l'autre côté de la rue. Elle portât la main à son bras blessé. La douleur était intence, et elle pouvait en sentir les échos jusqu'au bout de ses doigts. Son bras était complètement engourdit.« Blackfish.  Ne me force pas la main. Tu sais ce que je peux faire. » Elle entendit la police moldu commencer à s'en mêler. Non. Non dégagez de là. Tous. « Qu’est-ce que tu veux ? Que je te prouve que je suis capable de tous les tuer ? Je peux le faire si tu insistes, pas comme si ça me dérangeait. » Comme si elle avait besoin qu'il le lui prouve. Mais quel enfoiré, putain ! Albane serra la dents, la main toujours crispée sur son bras, incapable de savoir quoi faire. Impossible de transplaner dans ses conditions, c'était un coup à laisser son bras sur le trottoir. « Je vous le répète ! Dernière sommation !»[/color] Mais bordel de merde tire-lui dessus ! Et de foire pas !


L'adrénaline avait disparu. Elle était complètement tétanisée, accroupie derrière le pneu de la voiture. Repprends toi.Trouve une solution.  Elle regarda autour d'elle mais cette fois aucune idée brillante ne lui veint à l'esprit. Elle jeta un coup d'oeil derrière la voiture pour tenter d'analyser sa situation qui était franchement loin d'être bonne.  Il y avait un poteau électrique à mois de deux mètres d'elle, les cables traversaient la rue dans toute sa largeur. Il y avait aussi les débris de verre qui jonchaient le sol devant le café. Il y avait une femme étendue sur le route devant une voiture et un jeune homme penché sur elle. Il y avait un autre corps étendu sur le trottoir et de là ou elle était elle pouvait voir l'angoisse se reffleter dans le regard du pauvre homme figé au sol. Et il y avait Lestrange de l'autre côté de la rue. Deux officiers de police qui pointaient leurs armes sur lui. Tirez putain.  « Le Thomas, c’était un début. Tu veux en faire tomber combien avant de devenir une gentille fille ? »Son estomac se contracta douloureusement. Thomas. Bravo Albane, t'as un autre mort sur la conscience. Elle serra les dents. Son coeur battait trop vite, et a respiration était trop forte. Elle n'arrivait pas à se calmer. Elle était en proie à la terreur et la colère en même temps. Thomas. Bordel il allait lui payer ça.

Laisse les moldus partir. Ca les concernent pas.» Fit-elle d'une voix forte sans vraiment y croire. Elle essayait de gagner du temps. Son cerveau tournait de deux-cent à l'heure mais rien n'en sortait. «Je sais que t'es qu'un ordure, pas besoins de m'en prouver plus.»Elle prit une profonde inspiration, chassant la douleur qui lui ravageait le bras gauche. Pour toute réponse elle entendit un rire froid venir de l'autre côté de la rue. Et ce rire acheva sa rage. Très bien. Elle n'avait pas le choix. Il voulait se battre ? D'accord. Elle n'était peut-être pas une fantastique duelliste mais elle était rusée, c'était un fait. Elle serra ses doigts autour du manche de sa baguette et se leva doucement. «Laisse les partir…» Tous ses sens étaient en éveille et elle sortit de derrière la voiture.


Elle était à découvert, complètement à découvert. Ils s'observèrent un instant et le premier sort fusa de la baguette du mangemort. Un Stupefixe qu'elle balaya d'un habile Protego informulé. Probablement l'un des rares sort qu'elle maîtrisait à la perfection. Mais il enchaînait déjà avec un second et elle ne dût son salut qu'à un réflexe d'agilité surprenant: elle se baissa et le sortilège ricocha contre le poteau en métal derrière elle, se retournant vers Lestrange qui dût l'éviter. « Confringo !» hurlat-elle en direction du sol au pied du mangemort. L'explosion retentit instantanément. « Expeliarmus !» enchainat-elle, profitant de l'instant de déconcentration de son adversaire. La baguette s'arracha à la prise de son propriétaire et s'envola vers le milieu de la route en direction d'Albane. Le souvenir de la première réunion de l'Armée de Dumbledore des années plus tôt s'imposa dans son esprit. Un adversaire désarmé n'en est plus vraiment un.


«Vient me chercher, enfoiré.» fit-elle d'une voix forte. Et maintenant, elle n'avait plus qu'a compter sur sa chance pour que les moldu passent à l'action s'il essayait de bouger. Voilà une situation bien inhabituelle... en être réduit à compter sur des moldus pour assurer sa propre survit. Et si non ? Si non, elle pouvait toujours essayer de faire exploser le pilier électrique et partir en courant. Ou prier pour qu'il se fasse renverser par une voiture en traversant la route.




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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


C’était étonnant de constater à quel point les hommes peuvent compter sur ce qu’ils ne possèdent pas pour débrouiller une situation qui leur paraît épineuse. Certains vont espérer, durant une nuit de camping, que leur cochambreur ne sera pas effrayé par les araignées alors qu’eux-même sont proprement terrifiés à la vue d’une arachnide et d’autres vont jusqu’à compter sur la parfaite maîtrise de l’art culinaire de leur voisin de palier lorsqu’ils apprennent qu’une belle mère affamée ne va pas tarder à débarquer chez eux alors qu’ils savent tout au plus faire cuire des farfalle (et encore même pas aldente) (et pour cette situation il faut encore débrouiller la question de comment débaucher le voisin pour lui faire préparer un déjeuner de restaurant en moins de deux heures) (enfin) ; ça leur donne une impression de maîtrise, une sensation de savoir où ils vont alors qu’en réalité c’est exactement comme s’ils remettaient leur sort entre les mains du destin. Rabastan avait procédé à ce genre de solution tellement de fois qu’il serait indécent de tenter de compter : pour lui c’était toujours le même schéma, il avait toujours misé sur la compassion des autres pour parvenir à ses fins. La compassion, la pitié pour autrui… bref des sentiments qui chez lui, s’ils existent bel et bien (même si une bonne partie de la population devait en douter), ne le pousseraient jamais à s’écarter de sa ligne de conduite. Alors que chez les autres… il escomptait fortement le contraire. Parfois ça fonctionnait : combien de fois avait-il pu voir des cibles se rendre sans plus d’histoire pour sauver la vie d’un tel ou d’une telle ? Parfois, ça capotait, soit que l’instinct de survie de la cible était supérieur à son empathie soit qu’elle ne soit pas, de base, une personne bien juste et honorable. Ainsi, on pouvait le dire, une bonne partie des solutions de Rabastan Lestrange consistait à attendre des autres une réaction qu’il n’avait eu lui-même qu’une seule fois dans toute sa vie (et il ne savait toujours pas s’il regrettait ce moment ou non). Autant dire que c’était assez ironique, lorsque ça ne marchait pas, de le voir pester intérieurement contre ces soit-disant grandes âmes qui n’étaient pas capable de sacrifier leur vie pour en sauver d’autres. Héros de pacotille, héros de mon cul.
Et cette Blackfish alors ? Qu’est-ce qu’il en pensait ? La legilimancie pouvait aider dans ces cas là à déterminer plus ou moins de l’état mental d’une personne face à un tel choix mais s’il avait eu la chance de pouvoir partager un nouveau contact visuel avec la demoiselle il serait déjà rentrer au bureau avec elle sous le bras. Alors, fallait y aller à l’instinct. Et lorsqu’il lui demandait de se rendre bien gentiment pour ne pas le pousser à provoquer une petite averse d’Impardonnables dans un rayon de cinquante mètres, il doutait de ce que pourrait être sa réponse. Visiblement l’adverbe gentiment n’avait pas été inventé avec elle comme modèle. Machinalement il fait passer le plat de sa main fraîche sur sa poitrine brûlante. À ce qui paraît les tissus continuent de brûler même lorsque l’eau était partie… il fallait passer de l’eau froide. Il se souvenait de sa mère qui lui baignait son bras dans l’eau pendant plusieurs minutes lorsqu’il avait huit ans… Rabastan ! Il avait les yeux à demi fermés, les dents serrés alors que la paume de sa main se réchauffait nettement au contact de son torse. Ce n’était pas le moment. Concentre-toi sur autre chose. Ça il savait le faire. Il inspire, expire. Alors ? Son fil de pensée ? Allait-elle se rendre oui ou non ? Trop farouche pour vraiment rendre les armes, après tout elle n’avait pas hésité à jeter un petit moldu innocent sous le bus pour s’échapper (c’était lui le bus dans cette histoire) mais les Insurgés étaient trop sympathique et défenseur de la veuve et de l’orphelin pour qu’elle ne le laisse dégommer tout le monde tout de même. Non ? Peut être pas…
Les gens qui bazardent un hôpital et font plusieurs centaines de victimes ne sont peut être pas si gentils que ça en fait… Faudrait peut être arrêter de compter là-dessus. Faudrait peut être arrêter de vouloir les choper en vie surtout Rabastan. C’est certain que ça lui faciliterait la vie : un Avada et c’était réglé. C’était ça d’avoir une conscience professionnelle…

De derrière la voiture où elle s’était réfugiée, il finit par entendre sa réponse : « Laisse les moldus partir. Ça ne les concerne pas. » Ça lui donnait envie de rire, ouais ouais bien sûr. Si encore elle lui avait demandé gentiment… Mais visiblement elle pensait que mettre une once de conviction dans sa voix suffirait à le faire plier. Mais en réalité elle devait bien savoir qu’il n’accepterait pas. Il ne se donne pas la peine de répondre, plisse les yeux et détaille la voiture qui sert de bouclier à la fugitive du regard : il pouvait facilement l’envoyer de coté, mais il lui faudrait alors un moment avant de pouvoir identifier sa position exacte. Il savait mieux que quiconque l’importance même d’une fraction de seconde lors d’un duel et il ne voulait pas se risquer à avoir de nouveau un moment d’hésitation. Surtout qu’un rat apeuré, comme elle devait l’être en ce moment, était mille fois plus dangereux qu’un rat gentillet et avachi comme un pacha. Évidemment. Du coin de l’œil il surveillait les autorités dont le regard allait maintenant de lui à l’endroit où se trouvait Blackfish comme s’ils commençaient tout juste à comprendre que quelque chose vraiment les dépassait. « Je sais que t’es une ordure, pas besoin de m’en prouver plus. » Là pour le coup, il ne put s’empêcher de rire. Quelle actrice ! Dans de bonnes conditions il aurait peut être versé une larme face à tant de beauté : un véritable tournoi du bien contre le mal hein ? Vraiment comme les contes de quand il était enfant. Allez, vas-y fait donc ton chevalier et vient me chercher. « Viens me chercher… » il murmure entre ses dents. Il voulait juste qu’elle se pointe hors de sa cachette, pour qu’il puisse l’avoir pleinement dans sa ligne de tir. Mais elle n’était pas si bête tout de même ? N’est-ce pas ?
« Laisse-les partir » Il fallait lui admettre quelque chose, c’est qu’elle avait du cran. Rabastan avait une sorte de respect mêlé d’une vague admiration pour ce genre de personne ; lui ne l’avait pas ce cran là. Il ne l’avait jamais eu. Alors il les enviait un peu, les respectait presque malgré lui mais les détestait aussi. Parce que ces personnes qui ne lâchaient jamais prise, qui insistaient et qui jouaient leur rôle de gros durs jusqu’au bout étaient proprement énervants. Laisse-les partir, qu’elle lui demande. Il ne savait pas qui elle tentait de convaincre : il ne retenait personne. Il était juste là, avec plein de victimes potentielles autour de lui. Il ne les empêchait pas de fuir en courant, ce que beaucoup de personnes avaient déjà fait d’ailleurs. Ceux qui restaient ma foi… Darwin parlait de sélection naturelle. Mais ceux que Rabastan laisserait partir bien volontiers c’était ceux qui étaient en train de le tenir en joue avec leur bidule meurtriers. Autant se prendre un Impardonnable dans la gueule ça lui allait mais se faire tirer dessus par des moldus… c’était moyen. Son père rigolerait bien tiens. Mais apparemment ils étaient un peu trop perturbés pour trop savoir comment agir et il y en avait un qui parlait dans une petite boîte. Ne te déconcentre pas ! Merde… Il reporte son attention sur la bagnole et là, il la voit apparaître. Elle sort, presque lentement.

Et elle lui fait face. Il n’y avait que la route entre eux deux. Ça ne dura que quelques très brèves secondes. Ils s’observèrent, Rabastan était légèrement trop loin et entouré de trop d’éléments perturbateurs pour pouvoir lui retourner la tête mais tant pis. Il avait sa baguette et il même s’il n’était fondamentalement pas du genre à avoir confiance en lui, il savait que quoiqu’il se passe il ne pouvait pas perdre.
Que ce soit par cynisme ou bien parce que certains préceptes de son éducation étaient restés un peu trop imprimés dans ses nerfs il s’inclina légèrement en avant. Il n’avait pas commencé à redresser la nuque que sa main avait déjà fait mouvoir sa baguette et un éclair rouge s’en échappa pour fuser jusqu’à sa cible. La stupefixier c’était ce qu’il y avait de plus safe non ? Elle le para avec ce sort du bouclier qui devrait être interdit tant il était chiant. Voilà pourquoi on utilise des Impardonnables. Bon, un Doloris ça ne se contrait pas. Et sans vouloir se vanter il les lançait plutôt bien. La formule était tellement naturelle qu’il l’avait déjà lancé avant même d’avoir fini d’y penser. Mais comme si elle se doutait qu’un simple charme du bouclier n’arrêterait pas sur celui là elle préféra se reposer sur ses capacités de ninja. Et plutôt que de se le prendre en plein ventre elle fit une petite pirouette et ce fut le poteau qui reçu le sort. Il vit l’éclair ricocher contre le métal pour revenir vers lui, il n’eut pas grand mal à l’éviter mais il sut au moment où il fit un pas de coté que c’était nécessairement la fenêtre de tir dont elle allait profiter. Il avait déjà un sortilège de protection sur le bout des lèvres avant même d’avoir fini d’esquiver son propre Doloris qui s’écrasa dans son dos (contre quelqu’un ? peut être, peut être pas, de toute manière la douleur n’aura été que passagère comme de son coté il ne maintenait plus le sort). Mais elle ne lui envoya pas un sort directement à lui, plutôt elle fit exploser le sol, non loin de ses pieds, ce qui le poussa à faire plusieurs pas en arrière pour éviter soit de perdre une jambe soit de perdre un œil.

Et dès qu’il serait assuré sur ses deux pieds il pourrait de nouveau la… Attends… C’était quoi ça ? Il avait entendu quelque chose qui n’était pas du à l’explosion, quelque chose de plus fort encore. Comme un grand craquement. Et une odeur étrange. Il voit le trou causé par Blackfish sur le trottoir et un plus petit, beaucoup plus petit non loin de ses pieds. Il redresse les yeux et voit un des policiers appuyer de nouveau sur la gachette, une nouvelle détonation et un nouvel impact vient se planter juste à ses pieds. Qu’est-ce que quoi pardon ? « C’était le dernier avertissement ! » qu’il entend un des policiers dire d’une voix franchement mal assurée et encore assourdi par l’explosion qui venait de se produire. Mais retourne toi ! T’occupes pas d’eux ! Faire face à deux fronts en même temps n’était pas une partie de plaisir. Rabastan était un bon duelliste, mais dans le mot duel il y avait la racine du mot « deux » ; un contre un il n’avait pas de problème, un contre quarante c’était déjà une autre histoire. Surtout si les menaces l’encerclaient à demi. Deux stupefix et on entendrait plus parler d’eux ; aller il avait déjà assez détourné son attention de…
Et alors qu’il tend sa baguette vers ses deux nouvelles cibles, pressé de vite régler ce front là pour passer au deuxième, il la sent lui échapper des mains.
Oh… ça lui rappelait de vieux souvenirs. Et il n’aimait pas vraiment ça.
Il tente de resserer ses doigts autour du manche de son arme mais comme il avait déjà eu l’occasion de le remarquer il pouvait toujours courir. La baguette fila dans les airs pour aller rouler sur la route. En plein milieu.
À mi-chemin entre lui et Blackfish.
Sa baguette putain ! Il allait se la greffer à sa main si ça continuait. Il allait la renforcer d’une chape de béton puis se la greffer à la main, et il faudra utiliser un sort de découpe pour la lui retirer.
Merde quoi !
« Viens me chercher enfoiré ! » elle lui crie.
Ah ben c’était certain que c’était plus facile pour elle de jouer la bravache dans ces conditions. Lui aussi savait le faire ce genre de truc. Il ne détachait pas son regard du sien mais du coin de l’œil évaluait la distance qui le séparait de son arme. Au moins deux pas, deux grands pas, voire trois, ça lui donnerait trop de temps pour réagir. Est-ce qu’elle serait capable de le tuer ? Elle avait déjà prouvé plus tôt qu’elle préférait la fuite au combat, sinon elle aurait eu l’occasion de le tuer dans le café. Et toi combien de fois as-tu eu l’occasion de la tuer ? Putain, saloperie de connerie de mère nature qui voulait qu’un mort ne pouvait plus délivrer d’informations ! Mais si elle préférait la fuite, là c’était le moment pour elle de transplaner non ? À moins que son maléfice ne lui ait fait trop de dégât pour qu’elle puisse espérer faire un déplacement sécurisé. À moins qu’elle ne soit entrée en mode combat et qu’elle ne cesse vraiment que lorsqu’il sera à terre. Viens me chercher enfoiré.
De toute manière, désarmé comme il l’était maintenant, il n’avait plus grand-chose à faire. Il sentait une vague chaleur percer son bras droit, cette chaleur habituelle qu’il ressentait lorsqu’il lançait un sort. Il n’y prit pas garde. Viens me chercher enfoiré. « Mais à vos ordres. » il répond, les dents trop serrées pour qu’il puisse donner une vraie impression de nonchalance. Mais avec plaisir petite conne. Est-ce qu’elle aurait les nerfs de le mettre à terre avant qu’il n’atteigne son arme ? Avant qu’il ne l’atteigne elle ? Il n’avait pas la réputation de quelqu’un qui se salissait physiquement les mains mais quand il frappait ça pouvait vite devenir dégueulasse.
Il avança un pied. « Restez où vous êtes ! » Il tique, se mord la lèvre, il les avait oublié ceux-là. Ces crétins qui lui avaient déjà tirés dessus (enfin à ses pieds mais passons) deux fois. Ils avaient prouvés qu’ils savaient se servir de leur saloperie, Rabastan doutait que c’était une bonne idée de les pousser encore un peu plus loin. Il s’immobilise dans son geste. Lève doucement les mains à hauteur d’épaule, sans les regarder, toujours les yeux fixés sur Blackfish. Il surveillait sa baguette. Elle n’oserait pas lui lancer un sort maintenant. Encore une fois il comptait sur la compassion, la niaiserie, la faiblesse d’autrui pour s’en sortir. Il faudra régler ça. « Je ne suis pas armé. » il lâche, doucement, en tournant légèrement le regard vers les policiers. Ils étaient visiblement très nerveux. Il frôle l’esprit de l’un, discrètement. Le doigt tremblant sur la gachette et prêt à tirer au premier faux pas. Il voit un corps mort dans son esprit. Visiblement une mauvaise expérience. Il ne veut pas que ça recommence. Il ne veut pas voir son coéquipier mourir. Il tirera au moindre geste de travers maintenant. Rabastan cille, baisse légèrement les yeux, regarde Blackfish du coin de l’œil. Un autre homme armé la vise, elle. Ah ben merci, c’est pas trop tôt. « Je ne suis pas armé. » répète-t-il toujours doucement. « À genoux ! À genoux maintenant et les mains sur la tête, tout de suite ! » son collègue qui tient Blackfish en joue rajoute, d’une voix angoissée : « Vous aussi Madame, ne bougez pas ! Ne bougez surtout pas ! » Rabastan porte lentement ses mains jusqu’à l’arrière de sa tête : « Calmez-vous. Calmez-vous, tout va bien… » il se baisse toujours lentement, jusqu’à mettre un genou à terre.

1 – Éviter de se prendre un de ces trucs qui font des trous dans le sol en pleine gueule. Parce que ça ne doit pas être bon pour la santé.
2 – Éviter de se prendre un sort endommageant de la part de Blackfish.
3 – Récupérer sa baguette.
4 – Éviter de se faire connement embarquer par des policiers moldus sans avoir sa baguette avec lui.
5 – Récupérer sa baguette.
6 – Passer quelque chose sur sa brûlure.
7 – Récupérer sa baguette.
8 – Pourquoi est-ce que son bras le brûlait aussi ? En voilà une histoire !
9 – Récupérer sa baguette.
10 – RÉCUPÉRER SA BAGUETTE !

Ce n’était pas la peau de son bras droit qui le brûlait, mais plutôt l’intérieur de son bras. Il remarqua tout juste qu’il tremblait, ses dents claquaient comme s’il avait froid (ou peur ? plutôt froid). Il sentait un poid lui comprimer sa gorge. Oh merde, respire, respire, ce n’est pas le moment pour que tout parte en vrille. Respire. Ne panique pas, il n’y a pas de raison de paniquer. Inspire, expire. Inspiration, expiration. Une sirène lui perce les tympans alors que tout commençait à devenir sourd autour de lui, une ambulance s’arrête non loin d’eux. Il voit deux personnes sortir un brancard. On met la femme percutée dessus, on l’entraîne à l’intérieur, l’adolescent les suit. Il les voit nettement, il voit tout si nettement, il a même l’impression d’entendre leurs paroles. Un des policiers s’approche de lui. Il a l’impression qu’il va vomir, comme si quelque chose en lui voulait juste absolument sortir. Il se tord presqu’en deux alors que l’homme n’est qu’à quelques pas de lui. Il n’a même pas le temps de réfléchir à un quelconque plan, à rien de tout, il sent juste la pression à la fois rare et familière lui tordre le ventre et il a l’impression que sa tête va se fendre en deux.
C’est une impression fugace, qui se dissipe presqu’aussitôt. Mais c’est comme une explosion invisible et silencieuse, comme un champ de force brusque et leste. L’homme qui se dirigeait vers lui a son arme qui lui tombe des mains, son collègue également. Il n’y a plus que celui qui visait Blackfish qui était encore armé. Et Rabastan voit devant lui la crosse de l’arme à feu. Il décroise ses mains de derrière sa tête. Ce n’était pas comme ça qu’il avait pu imaginer les choses mais ça suffirait certainement. Sa main droite, tremblante d’une accumulation de magie qui ne pouvait pas trouver de canalisateur, s’empara du revolver et comme ces engins sont terriblement bien conçus il sut immédiatement où poser son index et ce qui se produirait s’il exerçait la moindre pression.
Il n’avait peut être pas sa baguette mais c’était mieux que rien. Il était déjà redressé, alors que les flics regardaient leurs mains étonnés et perdus de se voir soudain désarmés. Rabastan pointe le canon sur la jeune femme blonde, toujours de l’autre coté de la route. Il ne lui donne pas le temps de mettre les voiles. Il appuie.
La détonation le fait reculer. L’odeur le ferait presque tousser. Il n’arrive même pas à voir ce qu’il a réussi à faire ou non. Elle n’est pas tombée, mais il semblerait qu’il l’a touchée, ou frôlée. Il baisse l’arme le long de son flanc et fait un pas vers elle, puis deux. Il pose un pied sur la route. Il entend de nouveau la voix des autres hommes crier des choses qui devaient ressembler à « arrêtez » mais sans arme ils étaient tout de suite beaucoup moins problématiques.
Il allait la choper par la peau du cou, il allait l’immobiliser d’une manière ou d’une autre et il allait l’embarquer et ensuite il lui ferait gentiment payer ces dernières minutes désagréables. Au milieu de la route, il se penche très rapidement pour récupérer sa baguette. Là, ce serait plus rapide et plus pratique qu’un flingue avec lequel c’était impossible de viser correctement.

Il se redresse, sa baguette dans la main gauche. La revolver dans la main droite. La sirène de l’ambulance était arrêtée. Pourtant il entendait comme un long sifflement, un long klaxon. Il regarde sur sa droite.
C’était une camionette. Avec un dessin de baleine ridiculement marketing sur le flanc. Rabastan la reconnaissait, c’était celle qui avait manqué de le renverser il y a avait peut être un peu plus d’une heure. Quand il avait voulu traverser cette même route. Avant qu’il ne rentre dans ce café. Mais elle faisait quoi là ? Il y avait une horde de camionettes dissimulée quelque part ? Ou bien était-ce la même qui ne cessait de faire des aller et retour comme perdue dans une infernale boucle temporelle ? Une boucle dont elle ne s’échapperait que si elle parvenait à renverser un brave rejeton d’une famille de sang pur britannique ? Parce que si c’était le cas, elle n’allait pas tarder à être délivrée. Rabastan avait de bons réflexes en duel, des réflexes honnêtes en esquive mais lorsqu’il s’agissait d’éviter un engin de cette taille et lancée à cette vitesse… il faudrait repasser.
Alors il se la prit de plein fouet.
Une histoire de karma diraient les livres d’histoires.
Il comprenait ce qu’avait pu ressentir la mère qu’il avait soufflé sur le coté tout à l’heure. Mais alors qu’il était projeté en arrière et se sentait retomber sur le bitume il eut le temps de se dire que elle, au moins, ça n’avait été qu’une voiture et non pas une camionette.
Elle était moins à plaindre.
Fallait pas pousser non plus.

Et le plus beau quand on s’appelait Rabastan Lestrange, c’était qu’il fallait bien plus qu’une rencontre violente avec le capot avant d’une camionette publicitaire pour tomber dans les pommes. Ça l’avait projeté de coté, il avait toujours sa baguette dans sa main gauche, intacte — il put s’en rendre compte rapidement d’un frôlement du doigt le long du bois. Il la fit glisser dans le creux de sa manche le plus rapidement possible. Sa main droite tenait toujours le flingue. Il voulut se relever mais si s’évanouir était hors programme, se tenir debout était apparemment plutôt hors de question également. Il entendit un bruit de portière. « Je ne l’ai pas vu, il a presque foncé sous les roues ! » « Ne vous inquiétez pas. Allez ranger votre véhicule. » « Madame restez là ! » « Maman… réveille toi. » « Vous croyez qu’il est mort ? » « Va voir Ryan. » « Madame, ne bougez pas. » « Dans un sens y a l’ambulance déjà sur place, y en a un qui l’escorte jusqu’à l’hosto et puis… » Il sent une chaussure lui écraser sa main et extraire le pistolet de sa poigne, il se laisse faire. Il cligne des yeux, il voit un uniforme au dessus de ses yeux, puis quelqu’un en blanc se pencher vers lui : « Il est viv- Il est conscient ?! » « Apparemment. » « Hey, Stan, apporte le deuxième brancard ! Prépare le masque. » Le policier s’accroupit à coté de lui. Rabastan respirait assez difficilement, ses côtes devaient avoir pris cher dans le processus. Sa jambe aussi, elle qui était tout juste en train de se remettre de l’épisode St Mangouste. Mais là il avait sa baguette, et était entouré de personnes qui ne se sentaient pas menacés par un bout de bois. Même s’ils l’avaient vu un peu plus tôt faire jaillir des éclairs avec ce même morceau de bois, c’étaient des moldus, ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Il la fit glisser doucement dans ses doigts de la main gauche et doucement, précautionneusement la tourna pour viser le policier, toujours occuper à le surveiller, sans qu’il ne le remarque. Il respirait entre ses dents, mais finit par les déserrer. « Monsieur… » il tenta pour attirer son attention. Le cliquetis d’une sécurité qu’on retirait la sensation d’un canon froid posé contre son cou l’assura qu’il avait en effet toute l’attention de son interlocuteur. « Tu te tais, vu ton état tu ferais mieux de ne pas parler de toute façon. » Ça faisait bien longtemps qu’on ne lui avait pas parlé comme ça, et ça lui ne lui rappelait pas forcément des supers souvenirs. Mais s’ils n’avaient rien pu faire face aux Aurors, là c’était pas le cas. Il inspira profondément malgré la douleur au niveau des côtes que cela lui procura et ferma un instant les yeux pour se concentrer. Puis il rouvrit la bouche et cette fois ce fut pour prononcer un autre mot.

« Impero. » Il sentit le fil magique du marionnettiste courir dans ses doigts, dans sa baguette et vit les yeux du policier se vider de leur éclat pour devenir vide. Cette fille, la blonde, c’est une criminelle. Arrête-la ! Il cligne des yeux, comme s’il résistait. Comment ça ? Un moldu ne résistait pas, ça devait venir de lui. Il devait se concentrer un peu plus. La nouvelle inspiration lui arrache une grimace. La fille est une criminelle, arrête-la ! Il tourne le regard vers Blackfish, un des autres policiers s’était approché d’elle, de façon plutôt bienveillante. Peut être pour prendre sa déposition, peut être pour lui obtenir des explicitations, pourquoi est-ce qu’on ne la menaçait plus elle ? Elle avait fait exploser le trottoir putain ! Le policier la dévisageait. Oui elle. Arrête-la ! C’était pas assez clair. Ça devait être ça le problème, ça devait être pour ça que le sort patinait. Tire lui dans le genou. Tire lui dans le genou. Tire lui dans le genou. Tire lui dans le genou. Son père lui avait toujours répété que cette méthode de répétition était une stratégie de sorcier médiocre, mais en ce moment Rabastan préférait mettre toutes les chances de son coté. Le policier se leva et s’avança vers Blackfish. « Ça va pas Ryan » lui demanda son collègue « T’as l’air un peu à coté de la plaque. T’as été blessé ? Eh, tu veux… Woah woah, tu fais quoi, baisse ton arme ! » Mais le dénommé Ryan avait déjà levé son flingue et tira là où la voix de Rabastan lui hurlait de tirer : dans le genou de la jeune femme. Mais son collègue le poussa de coté et Rabastan pu constater que son pantin rata sa cible. Frappe la, ne la laisse pas partir ! À ce stade, le Mangemort ne savait même plus ce qu’il voulait, mais alors qu’il tentait de se relever (au moins de se mettre en position assise), qu’on faisait rouler jusqu’à lui un brancard, il put voir le brave et honnête Ryan se jetter sur la jeune femme blonde comme si sa vie en dépendait.

Rabastan ne savait plus ce qu’il voulait.
Il sentait sans doute qu’il ne parviendrait pas à la choper.
Et il voulait lui faire payer ça.
Adieu éthique professionnelle.
Tue-la ! TUE LA RYAN !
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HERO • we saved the world
Albane Oswell
Albane Oswell
‹ inscription : 08/12/2015
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4266
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


Il y avait de la rage dans le regard de Rabastan Lestrange. Une rage sourde et aveugle. Et cette rage dans ses yeux, Albane se la prit en pleine gueule. Elle était en train de comprendre qu'elle avait fait une énorme erreur en le désarmant. Elle venait de déclencher une bombe à retardement. Et elle restait planté là, incapable de bouger ou de dire quoi que ce soit, parce qu'elle avait l'impression d'être en mesure de savoir ce qui allait se produire avant même que ça n'arrive, mais de ne rien pouvoir y faire. Elle ne savait pas ni quand ni comment, mais quelque chose allait exploser chez cet homme. De là où elle était elle pouvait voir sa main de baguette qui commençait à trembler. Ce type avait une magie instable, ça se voyait et c'était très mauvais signes.

Pourquoi tu ne l'as pas tué ? Fait-alors une petite voix dans sa tête. Je pouvais pas. A bon ?Non. Et les autres qu'est ce qu'ils vont dire quand ils apprendront que tu aurais pu tuer Rabastan Lestrange et que tu ne l'as pas fais ? Je pouvais pas. Et Neville, il dira quoi, quand il saura que tu l'as laissé filer ? Je pouvais pas. Pourquoi ? On s'en fout. Pourquoi Albane ?

Elle sentit la peur lui tordre les entrailles et son coeur battre à un rythme effréné dans sa poitrine, au point de lui faire mal.« Restez où vous êtes ! »« Je ne suis pas armé. » « À genoux ! À genoux maintenant et les mains sur la tête, tout de suite ! »  Une ambulance venait d'arriver et les quatre ambulanciers avaient mis la femme sur un brancard. Deux agents de police tenaient leurs armes pointées sur Lestrange. « Vous aussi Madame, ne bougez pas ! Ne bougez surtout pas ! »  Albane tourna la tête pour se rendre compte qu'elle aussi était prise pour cible par la police moldue. Putain de merde, manquait plu que ça. Elle avait envie de leur hurler d'aller se faire foutre, que c'est sur lui qu'il fallait tirer. Maintenant. Tout de suite. Avant que la bombe n'explose. Ou qu'il ne remette la main sur sa baguette. Pourquoi tu ne l'as pas tué Albane ? Bordel. Elle était complètement dépassée par la situation, elle restait là sans avoir la moindre idée de ce qu'elle devait faire. Elle le regarda lever calmement les mains sur sa tête et poser un genoux au sol. Elle voudrait bouger, faire quelque chose, profiter du fait qu'il soit désarmer pour le neutraliser. Ou le tuer ? Non, elle ne pouvait pas. Et elle n'osait pas faire le moindre geste parce qu'elle avait une arme pointée dans le dos. Bordel.

Et puis soudain, la bombe explosa, silencieusement, sans que personne ne s'en rende compte à part Albane. Les armes s'échappèrent des mains de leur propriétaire, poussées par une force invisible, et l'une d'elle se retrouve au pied du mangemort. Tout ça, ça va très vite. Trop vite pour qu'Albane réagisse. Ca dure quoi... trois secondes? Mais c'est quoi trois secondes ? Ca fait trois battements de coeur. C'est très long et c'est très court en même temps. Trois battements de coeur c'est largement assez pour se saisir d'une arme à feu et tirer. Trois battements de coeur, c'est bien plus qu'il n'en faut à Lestrange pour lui porter un coup vraiment meurtrier. Mais trois battements de coeur, ce n'est pas assez pour l'esquiver. Le coup de feu partit et la balle fila vers une Albane figée d'horreur, les yeux écarquillés, qui ne comprenait pas ce qui était en train de lui arriver.

Enfin, elle avait de la chance. Il ne visait pas très bien…

Ce n'est qu'après le passage de la balle, -qui passa tellement près de son visage qu'elle lui érafla l'oreille et qu'elle entendit le sifflement provoqué par la vitesse du projectile, avant d'aller se perdre dans le mur derrière elle (par chance personne ne se trouvait là)- qu'Albane fit un mouvement de recul. Elle trébucha en arrière et tomba assise sur le trottoir. Il lui avait tiré dessus. Avec une arme à feu. Moldue. Ce putain d'enfoiré de fils de pute venait de lui tirer dessus avec une arme à feu moldue ?! Il était tombé bien bas Lestrange. « Madame, vous allez bien ?! » Elle se retourna, le policier qui la tenait en joue avait baissé son arme et la regardait d'un air hébété. « Je… » Il avait toujours son arme à la main, lui. Pourquoi il ne faisait rien ? Et toi, pourquoi tu ne fais rien ? Tu as une baguette aussi, non ? « Occuppez-vous de… » Elle tourna regarde de nouveau vers Lestrange. Elle l'avait quitté des yeux une seconde. Rien qu'une seconde; et il était déjà au milieu de la route, sa main se refermait sur le manche de sa baguette.

C’est fini.

Et tout d'un coup, ce fut comme si quelqu'un avait entendu ses prières. La camionnette déboula de nulle part et le heurta de plein fouet. Albane vit le corps du mangemort rouler sur le capot et le par-brise avant de se retrouver violemment projeté sur le côté, finissant sa course sur le trottoir, comme une vulgaire poupée de chiffons. Pendant un moment, personne ne bougea, personne ne parla. Et puis ce fut l'agitation total.  « Je ne l’ai pas vu, il a presque foncé sous les roues ! » « Ne vous inquiétez pas. Allez ranger votre véhicule. » Et Albane elle n'écoutait pas vraiment ce qui se disait elle cherchait la baguette. Elle se redressa. « Madame restez là ! » Ou était cette putain de baguette ? Elle ne la voyait nulle part. Elle n'était pas par terre, ni sur la route ni sur le territoire. « Madame, ne bougez pas. » La ferme. Où est cette putain de baguette ? Il ne fallait pas qu'il la récupère. Elle savait que les bêtes les plus blessées étaient aussi les plus dangereuses. Elle fit un pas en avant vers le corps inerte de Lestrange.

« Levez les mains madame, levez les mains ! » Elle sentit l'arme de nouveau pointé sur elle et s'arrêta. « Vous vous trompez. C'est pas moi le danger. » « Il est viv- Il est conscient ?! » « Eloignez-vous de lui ! » fit Albane, mais personne ne l'écouta. Il n'y pas plus con qu'un moldu confronté à la magie, putain. Elle les vit qui s'affairent autour de lui, on appelait même un brancard. Il y en avait un qui était penché près de son visage.  « Eloignez-vous de lui ! »  Lança-t-elle d'une voix plus forte. « Madame levez les mains je ne le répèterai pas ! » Cette fois s'en est trop pour Albane. Elle se retourna vivement vers l'officier qui pointait son arme sur elle. « Confundo ! » fit elle avec un mouvement rapide de la baguette. Le regard se vida, l'homme sembla soudain perdu, il n'avait plus l'air de savoir ce qu'il foutait là. Ce qui est bien avec le sortilège de confusion, c'est qu'il confère un certain pouvoir de persuasion. « Je vais bien, vous n'avez pas besoin de vous occuper de moi.. » Il la regarda un peu bêtement. « Ha… vous êtes sûre ? » « Oui, merci. Mais l'homme qui a été renversé, il est dangereux, vos collèges devraient s'éloigner. » Il la regarda, cligna des yeux, puis tourna son regard vers l'autre côté de la rue. « Et les gars.. » Commença-t-il. « Ça va pas Ryan » Albane se retourna. Ryan c'était celui qui était trop près de Lestrange un instant plus tôt. Il avait le regard vide, les pupilles étrangement dilatées. Il la fixait. Pour y avoir elle-même recours un peu trop souvent, Albane était largement capable de reconnaitre un Impeium quand elle en voyait un. Et celui là d'imprium, quand on savait qui était l'homme qui tirait les ficelles, il faisait vraiment très peur.

Le second coup de feu partit sans même qu'elle n'ait eu le temps de le voir venir. Mais par chance, l'un des collègue de Ryan le fit dévier de sa trajectoire et la balle fit route vers le ciel, tandis que l'arme lui échappait des mains. « Putain Ryan mais ça va pas ?! » Le dénommé Ryan envoya un coup de poing magistral dans la figure de son collège qui tomba en arrière, le nez ensanglanté. Il ne lui prêta pas un regard et fonça vers Albane. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le policier était sur elle. D’abord il la frappa, violement et elle tituba. Puis il la saisit par la gorge et la projeta en arrière de tout son poid. Sa tête heurta douloureusement le sol et tout se mit à tourner. Elle sentit la pression se resserrer autour de son coup. Et elle comprit alors que cette fois, Lestrange voulait vraiment la tuer.

Pourquoi tu ne l'as pas tué, Albane ? Il a tué tellement de gens. Et cette femme aussi, qui avait rien à voir dans tout ça. Pourquoi tu ne l'as pas tué ? Maintenant c'est lui qui va te tuer.  Et il a tué le gamin aussi, Thomas. C'était de ta faute. Pourquoi tu ne l'as pas tué tout de suite, Albane ? Après tout tu l'as déjà fait, c'est pas si compliqué.

Elle sentit l'air commençait à lui manquer et regarda frénétiquement autour d'elle en quête d'une solution. Au-dessus de sa tête il y avait un balcon avec des pots de fleurs posés dessus. Elle ne se posa pas plus de questions que ça et d'un mouvement de baguette elle écrasa l'un d'eux sur le crâne de l'agent Ryan. Le pot si brisa et un éclat d'argile entailla profondément le dos de la main d'Albane, tandis qu'elle se protégeait le visage. Ryan poussa un cri de douleur et s'écarta d'elle sous la violence du choc. Elle en profita pour se relever et s'éloigner sans le quitter des yeux. Et elle faisait bien parce qu'il était toujours sous imperium et il ne lui fallut pas longtemps pour se jeter de nouveau sur elle comme un chien enragé. Ses deux collègues l'attrapèrent pour l'arrêter, mais il se débattait comme un diable. « Bordel mais arrêtez-le ! »  « On a besoin de renforts ici ! » « Ryan calme toi ! RYAN ! » Plus personne ne bougeait dans l'assemblée, trop occupé à observer le spectacle du policier qui continuait de se déchaîner pour tenter de se libérer. Et puis l'un des agents eut enfin une grande idée, il mit un coup de taser à son collège incontrôlable qui s'écroula sur le sol agité de convulsions. L'imperium était levé.

Albane jeta un regard horrifié autour d'elle. En seulement quelques minutes Lestrange avait semé le chaos, détruit la moitié de la rue et tué peut-être plus d'un innocent. Elle se tourna vers Lestrange, toujours étendu sur le sol, elle ne pouvait pas voir son visage parce qu'il était tourné du mauvais côté. D'ailleurs il n'avait pas bougé, probablement était-il très mal en point. Tant mieux. Tues-le, fit de nouveaux la petite voix dans sa tête. C'est maintenant ou jamais. Elle fit un pas en avant. Tu l'as déjà fait. C'est un mangemort, il le mérite. C'est ce qui est juste. Elle avança encore. Ces gens là sèment la mort partout où ils vont. Et la mort, c'est tout ce qu'il mérite. Elle sentit une vague de rage s'emparer d'elle. Oui. Oui c'était surement ce qu'il fallait faire. Ce qu'elle aurait dû faire, depuis le début. Elle aurait évité tout ça, si elle avait été moins lâche. Alors elle leva lentement sa baguette, le regard toujours fixé sur le dos du mangemort.


« Madame, tout va bien ? » L'un des ambulancier venait de surgir devant elle et lui barrait la vue sur Lestrange. « Votre main saigne et votre tête aussi. Vous devriez vous asseoir. »  S'asseoir ? Albane fut brusquement ramené à la réalité. Non. Non il faut arrêter Lestrange. Derrière l'ambulancier elle vit passer un brancard qui portait le corps du mangemort. Elle le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il soit placé dans l'ambulance. « Comment va la personne qui a étée renversée ? La femme ? » fit-t-elle alors d'une voix étrangement calme. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour elle. » « Il… Il y a un garçon dans le café. Il s'appel Thomas... » continuât-elle, toujours sans quitter l'ambulance des yeux. « Madame vous êtes en état de choc, il faut vous asseoir. » « Madame on va devoir prendre votre déposition, veuillez ne pas bouger s'il vous plait. » fit-a voix de l'un des policiers. Elle cligna des yeux. Prendre sa déposition ? Non. Non surement pas. A quelques rues de là, elle entendit les sirènes d'une autre voiture de police. Encore une fois elle regarda la rue complètement ravagée autour d'elle: les vitres brisées du café, les chaises et les tables renversés, l'énorme trou qu'elle avait fait en explosant le trottoir d'en face. La sirène se rapprocha, déclenchant une alarme dans sa tête. Elle cligna encore des yeux. Il était temps de mettre les voiles.

Elle savait ce qu'elle devait faire. Elle devait effacer toute trace de sa présence. Les fait que Lestrange ai encré son visage dans sa mémoire était largement suffisant, pas besoins d'en rajouter avec un avis de recherche moldu.  Leur mémoire était aisément falsifiable, elle en avait fait l'expérience à plusieurs reprise, notamment sur son propre père... Alors ceux là, ne devraient pas lui poser trop de problèmes. Elle rassembla le peu d'énergie qu'il lui restait. « Oubliette. » fit-elle en pointant sa baguette sur l'ambulancier. Tout va bien, je n'ai que quelques blessures superficielles, je peux m'en aller. « Vos blessures sont superficielles. Vous pouvez y aller. » Elle se tourna vers l'agent de police qui venait de l'interpeller et pointa sa baguette sur lui. Tu n'as jamais vu mon visage. La fille qui était poursuivie pas l'homme qui s'est fait renversé s'est enfui pendant que tu neutralisais Ryan. C'était une grande brune aux yeux verts. Elle répéta la manoeuvre sur le second agent. Tout deux la regardèrent sans vraiment la voir. Ces quatre là suffiraient. Tant pis pour les souvenirs de Ryan, de toute façon, vue ce qu'il avait fait, personne ne le croirait... « Veuillez circuler Madame, laisser la police faire son travail. » fit l'un des policier d'un ton autoritaire.

Albane fit un pas en arrière. Puis un autre et encore un autre. Elle attrapa son sac qui était resté derrière la voiture et s'éloigna encore un peu de la scène. Elle en sortie rapidement sa veste qu'elle enfila et rabattit la capuche pour dissimuler son visage. C'est bon, tu peux t'en aller ,se dit-elle à elle-même, un peu pour se donner la force de le faire parce qu'elle avait l'impression que ses jambes refusaient de quitter les lieux alors que son cerveau ne demandait que ça, à moins que ce ne soit l'inverse ? Elle ne savait plus trop, elle était un peu perdue.  Elle parvint enfin à tourner les talons et commença à marcher le long de la rue. Les passants l'observèrent d'un air étrange, elle croisa les renforts moldus qui arrivaient à toute allure et accéléra le pas. Il fallait qu'elle se barre d'ici le plus vite possible. Elle se rendit alors compte que sa main ruisselait toujours de sang et que sa tempe et son oreille saignaient aussi. Elle prit conscience de la douleur brûlante qui lui ravageait le bras. Elle avait l'estomac au bord des lèvres et la tête qui tournait.

Et puis, elle réalisa que cette fois elle avait vraiment faillit mourir. Et qu'elle ne devait sa survit qu'à la chance. D'autres, ne pouvaient pas en dire autant... Pourquoi tu ne l'as pas tué, Albane ? Fit encore une fois la voix de Thomas dans sa tête.
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20 juillet 2003 – Albane O. & Rabastan L.


« J’aurais bien relancé un Imperium — tu me connais, mais je n’avais plus trop l’occasion de bouger, même de viser. Ils m’ont direct foutu dans leur ambulance à la con. Si t’avais été là, je t’assure que tu te serais bien marré. J’aurais ptet bien rigolé un peu aussi mais vu mon état… C’était pas recommandé. T’as déjà rit en ayant des côtes de pétées ? Vu ton style ouais ça a du t’arriver au moins une fois. Ça fait mal hein ? Enfin bref… je me retenais de rire, je me retenais de lancer des sorts, je me retenais de faire beaucoup de chose. Ce qui t’aurais encore plus amusé je pense c’était le fait que le flic qui m’avait accompagné à l’intérieur m’avait enchaîné au lit roulant. Ce n’était pas très utile mais bon… il pouvait pas deviner. Enfin donc voilà comment ça c’est plus ou moins terminé. Et Blackfish, évidemment, elle avait mis les voiles. Cette petite garce. Réjouis-toi, elle devait pas être dans une forme physique terrible. En parlant de forme physique… ça te dérange si je te pique un peu d’anti-douleur ? » Rabastan tend la main vers la perfusion magique qui injectait de manière plus ou moins régulière des doses d’anesthésiant à Owen. Pas gêné il retire l’aiguille de la perfusion du bras de son collègue et se la plante dans le sien, en fermant les yeux pour savourer l’effet que ce philtre produisait presqu’instantanément sur son organisme. Au bout de trois petites minutes il se la retire pour la refoutre aussi sec dans le creux du coude d’Avery. « Merci pour le prêt. Je te revaudrais ça. De toute manière ça a pas du trop te manquer hein ? Attends, t’aurais pas un truc pour les os toi ici ? » Il se lève difficilement du siège sur lequel il était assis depuis qu’il avait posé un pied dans la chambre pour se traîner jusqu’à l’armoire fermée à clé. Il l’ouvre d’un sort et examine les fioles qu’il trouve à l’intérieur. « Putain Owen, j’aurais bien besoin d’un coup de main là… Tu sais que je suis nul en potions. Et toi qu’est-ce que tu fous là au lieu de m’aider ? Tu dors. Ou tu comates. Pas comme si ça te changeait trop de d’habitude remarque. » Il referme l’armoire avec un soupir : « Que des trucs de régénération sanguine. Pas ce que je cherche. Fait chier. » Il retourne s’asseoir en grimaçant, la douleur a été grandement atténuée par le philtre mais elle n’en reste pas moins présente. « Enfin… où j’en étais ? Ah oui… la garce de Blackfish. »




Il devait y avoir dans la salle de repos de l’hôpital Saint Mangouste une affiche avec son portrait et un énorme bordereau rouge pétant qui indiquait : « Attention, patient dangeureux » ; il ne comptait plus le nombre de fois où il avait emmerdé le personnel de l’hosto. Et il comprit bien que l’inimitié était réciproque ; à l’instant où il foutu un pied dans le hall un des receptionnistes qui pourtant était le plus près de lui fit plusieurs pas de coté, comme pour éviter de devoir être celui qui l’accueillerait. Finalement, ce fut une jeune femme qui se résigna à avancer vers lui. Rabastan la reconnaissait (il commençait à être habitué) mais il ne se fendit pas d’un sourire poli : « Monsieur Lestrange… Vous avez eu un accident ? Vous souhaitez que je vous emmène à l’étage des… »  Rabastan la coupa dans son élan : « Un acci- ah oui, vous parlez de ça ? » Il baissa les yeux comme pour s’examiner lui-même et constata qu’en effet il aurait bien besoin de passer entre les mains des guérisseurs. Sauf qu’il ne laisserait jamais ce genre de guignol le toucher s’il pouvait les en empêcher. « Non… je viens pour une petite visite. » Elle tenta bien d’insister : « Vous en êtes certain ? Vous avez l’air brûlé, ce serait vite fait de simplement… » « J’en suis sûr, juste une visite. Owen Avery. Vous n’êtes pas obligé de m’accompagner, je sais où se trouve sa chambre. »
C’était pas la première fois qu’il venait le voir, ce crétin.




« Je te jure Owen, je lui ai parlé, tranquillement, sans me douter que c’était elle. Je me doutais même pas que c’était une sorcière. Jusqu’à ce que finalement, je finisse par m’en rendre compte. Une blondinette, pas bien épaisse. Passe partout je dirais. On s’en douterait pas en la voyant qu’elle puisse être un tel pieu dans le pied. Après t’as déjà eu affaire à ce genre de personnes hargneuses, je te fais pas un dessin. Mais voilà, si jamais un jour tu croises sa route — quand t’aurais décidé de te remettre au travail, fais gaffe. Elle a pas l’air comme ça mais elle est douée pour fuir, presqu’autant que toi. Oh allez, je te charrie, sans rancune hein. » Il donne un coup de poing sur l’épaule d’Avery qui évidemment ne réagit pas, toujours plongé dans son putain de coma. Il ne savait même pas pourquoi il avait pris cette habitude, de venir le voir, de venir lui raconter des conneries. Il ne se posait pas trop de question, il venait un point c’est tout. « Mais la meilleure c’est comment je me suis barré pour arriver là. T’aurais fait quoi toi à ma place ? Enfin, petite nature comme tu es t’aurais peut être pas tenu le choc… C’était une grosse camionnette. » Il fouille dans le tiroir, trouve plusieurs sortes d’onguent. Il en examine un qui apparammen serait efficace contre les brûlures. « Ah, c’était pas ma priorité mais je suppose que ça aide. Tu vois quand tu veux Owen, tu peux me donner un coup de main. » Pourquoi tu restes couché là comme un imbécile sale lâcheur ? Tu pourrais pas juste te bouger hein ? Est-ce que je suis dans le coma moi ? Il retire le couvercle et avec son index et son majeur droit étale une partie de l’onguent sur ses brûlures « Jte le dis Owen, je crois que je ne veux plus voir si sentir l’odeur du putain de café pendant au moins six mois. Enfin, je te parlais de comment je m’en étais tiré. Tu vas me dire c’est pas très compliqué de fausser compagnie à des moldus. Ils m’ont fichu une sorte de masque et je pense que le gaz était sensé m’endormir mais… tu sais sorcier, moldu, pas la même constitution. Ça m’a juste anesthésié, ce qui était plutôt pas mal, mais pas mis HS. » Il referme le pot de l’onguent et le range avant de se repositionner aussi confortablement que ses côtes le toléraient sur sa chaise. « C’est cette anesthésie là qui m’a permit de me traîner jusque ici je crois… Je dois les remercier je suppose. Enfin, tu seras impressionné, je crois, de savoir que j’ai tué personne. A ce moment là du moins. Trois sorts de confusions et deux Imperium, c’était réglé. Et je filais à la française. Mais j’admets que les collègues vont avoir du boulot sur les lieux pour régler tout ce bordel. » Owen reste désespérément immobile. « Mais non ! J’ai tout fait pour tenter discret. C’est franchement elle qui n’était pas coopérative, je te le répète, une vraie garce. Mais y a pas de raison, quand je finirai par la choper, je lui ferais regretter ça. » Il tend sa main pour repousser une mèche de cheveux de son compère. Il marmonne, plus bas « Ça te va pas les cheveux comme ça. Dépêche toi de te réveiller sinon tu vas finir par ressembler à Malfoy. » Il a envie de lui ouvrir les yeux manu militari. « Putain Owen… » Rabastan commence à hésiter à appeler un guérisseur, juste pour ses côtes, pour qu’elles se ressoudent histoire qu’il ne risque pas de se démolir un poumon en faisant le con. « T’es quand même le roi des lâcheurs. » D’un coup de sa baguette il fait s’ouvrir en plus grand la porte de la chambre : « HEP, GUERISSEUR ! » Y en aurait bien un qui entrerait, qui ferait son petit tour de magie et ensuite Rabastan pourrait repartir. Putain de journée quand même.




• BILAN DU PACO •


« Maman ? Maman s’il te plaît, réveille toi… Réveille toi… » Luke pleure, serre la main inerte de sa mère dans la sienne. Il passe son autre main sur sa joue, il la trouve froide, beaucoup trop froide. Il n’arrive pas à arrêter ses pleurs. Il n’entend qu’à peine les ambulanciers parler autour de lui. « Mon grand, tu voudrais appeler quelqu’un ? Ton père peut être ou… » « Laisse-le Stan. » l’interrompt la seule femme, Nancy, en lui posant une main de soutien sur son épaule. « Ça va aller mon garçon, respire. Ça va aller… » Mais Luke sait qu’elle ment, rien ne va. Il la sent partir. S’il te plaît maman, reviens à nous. Ne me laisse pas s’il te plaît.

• • •

« Laisse chérie, j’y vais ! » Alfred se dirige vers la porte de l’entrée en sifflotant l’ouverture de Guillaume Tell — l’unique air qu’il ait jamais su siffler. Il regarde par le judas avant de finalement ouvrir la porte, un peu intrigué, à deux hommes en uniforme. « Messieurs ? » leur fait-il en se fendant d’un sourire qui signifiait bien qu’il n’avait rien à se reprocher « Vous désirez quelque chose ? » « Monsieur Leighton ? » celui qui venait de parler avait un air grave qui inquiéta Alfred. « Oui… Il y a eu un problème ? Il s’est passé quelque chose ? » Il pense étrangement à sa vieille tante, Suzanne, qui vivait dans les Devon avec ses six chiens. Il lui était peut être arrivé un malheur. Il s’efface sur le coté du palier pour laisser passer les deux officiers : « Je vous en prie, messieurs, entrez donc. Ma femme prépare du thé… Morgana ! Sort deux nouvelles tasses, nous avons de la visite ! » Les deux hommes passent devant lui, ils ont l’air gênés. Alfred n’aime pas ça. Mais il garde le sourire, pour faire bonne figure. « Monsieur Leighton, nous venons pour vous parler de votre fils. » Il en tombe des nues « Tommy… euh je veux dire Thomas ? » L’homme acquiesce, son collègue se gratte nerveusement le nez. « Il… » Alfred a la gorge sèche « Il a fait une bêtise ? » Ce n’était pas le style de Tommy de faire des conneries… Il avait du se faire entraîner dans une sale arnaque. Presque machinalement il regarde la porte : « Il n’est pas avec vous ? » Les deux officiers grimacent, ce fut l’autre qui prit la parole cette fois : « Monsieur Leighton… » Morgana arrive dans le salon à cet instant précis, l’air étonnée elle aussi de voir deux agents dans son vestibule. L’homme reprend sa respiration et recommence, plus doucement encore. « Monsieur et Madame Leighton… Nous avons de mauvaises nouvelles à vous apprendre. »

• • •

Cela faisait peut être trois heures que Ryan attendait dans cette salle. Son supérieur était venu lui poser des questions, il n’y avait pas si longtemps. Il lui avait parlé comme s’il ne le connaissait pas. « Chef, c’est moi, Ryan Gold. » qu’il lui avait dit, mais on lui avait intimé de se taire. Il ne comprenait pas. Il ne comprend toujours pas. Il avait agressé une civil, qu’on lui disait. Mais lui, tout ce dont il se souvenait, c’était d’un blanc… Il se rappelait de ce mec, couché par terre, quasiment mis KO par une camionnette. Puis ensuite c’était comme si on l’avait débranché. Et ensuite il revoit le visage de la jeune femme, des traces noires sur le cou. C’était lui qui avait fait ça, qu’on lui disait. Il s’en serait souvenu non ? Mais personne ne le croyait. Son chef avait été le pire, ses collègues disaient que c’était sans doute le stress de la situation qui lui avait fait perdre les pédales. Ils avaient appelé un psy. Il serre ses mains sur ses tempes. Il allait être en retard pour le dîner. Marnie allait le tuer.

• • •

« J’en ai marre de ce satané gamin ! Soit il sort faire le con avec ses potes soit il reste dans sa chambre enfermé comme un moine tibétain… PUTAIN JOACHIM TU DESCENDS ! » Louisa pose sa main sur le bras de son époux : « Calme toi, tu sais bien qu’il est un peu bouleversé après ce qui s’est passé hier… » « Encore l’histoire du café ? Quoi, j’ai lu entre les lignes de ce qu’il nous a sorti et si j’ai bien compris il a du faire chier un mec comme d’habitude sauf que la le type a répliqué. Ça lui fera les pieds à ce garnement ! » « Edward… Enfin tu vois bien que ça l’a quand même retourné. Il n’est vraiment pas bien. » « Enfin quoi Louisa ? Ce mec ne l’a même pas touché ! Tous ses potes nous ont dit la même chose. C’est juste son égo qui en a pris un coup, il va très bien s’en remettre. » Il tape du poing sur la table. « Par contre il ne se remettra peut être pas de la raclée que je lui collerai s’il ne descend pas immédiatement… JOACHIM ! » La porte de la cuisine s’ouvre enfin et Louisa étouffe un soupir de soulagement, derrière il y a son grand dadais de fils. En temps normal il arbore un visage savamment étudié pour être insolent mais depuis qu’il était rentré hier, il était étrangement silencieux. Il fixait le vide et parfois sursautait. Il n’avait rien dit à son père mais à elle, sa mère, il s’était plaint de maux de tête. Elle lui avait donné un cachet mais vu son visage ça n’était pas passé. « Mon chéri… Tu vas un peu mieux ? Viens t’asseoir. Je t’ai préparé du gigot, celui que tu aimes. » Il marmonne quelque chose, Edward prend de suite la mouche : « Parle un peu correctement je te prie mon garçon, tu n’es pas avec tes copains ici. » « Laisse Edward, il est fatigué. » Son époux hausse les épaules en râlant mais renonce. Joachim s’installe près de sa mère. Elle le sert en viande et en légumes, le scrute d’un regard inquiet. Il ne cille pas, regarde le mur devant lui. Puis soudain, il se met à trembler. « Mon cœur ? Mon bébé, qu’est-ce qui ne va pas tu as froid ? » Elle se redresse et le prend par les épaules alors que ses tremblements de cessent de s’aggraver. Même son mari en reste muet, sa fourchette remplie de petit pois à demi levée. « Mon bébé ? Mon bébé réponds moi ! » Elle lui presse les épaules puis finalement il s’écroule en avant sur la table, la tête dans ses bras. « Maman, fais les tous taire s’il te plait. » elle l’entend dire, elle sent qu’il pleure. « Qui mon chéri ? Faire taire qui ? » Il lui répond en un cri, qui résonne dans la cuisine. « TOUS MAMAN ! TOUTES CES VOIX DANS MA TÊTE FAIS LES TAIRE ! » Elle entend un tintement de métal, redresse la tête ; Edward a fait tomber sa fourchette sur la table. Les petits pois roulent sur le bois et finissent par tomber par terre.

• • •

Les médecins disent que c’était certainement une crise de tétanie généralisée. Mais Gordon sait que ce n’était pas ça. Ce n’était pas de la tétanie, il avait été tout bonnement pétrifié, c’était presque de la sorcellerie. « Allons allons, Monsieur Finn, vous ne vous êtes pas simplement écroulé par terre sans pouvoir bouger comme par magie. Cela devait être de la tétanie. Il venait d’y avoir un mort, une femme renversée, vous avez du prendre peur et vos muscles ont… » « Je n’ai jamais fait de tétanie auparavant ! » « Vous avez eu peur Monsieur Finn, ça arrive à tout le monde… » « Je… je n’avais même pas vu qu’il se passait quelque chose ! Quand soudain il y avait cet homme et il a fait un geste dans notre direction — la jeune femme était à coté de moi. Et l’instant d’après je tombais. Je ne pouvais plus bouger. Mais mon cœur battait, mes poumons fonctionnaient… » « C’était une réaction traumat- » « Mais vous ne comprenez rien ! Je vous dit que ce n’était pas ça ! » Il quitte l’hôpital comme une furie. Ces imbéciles ne comprenaient rien, il irait voir son médecin. Lui saurait très certainement.

• • •

Matthew sert son fils contre lui. Sa fille s’accroche à son autre bras. Il a laissé le petit dernier — Julian, chez sa sœur. Il aurait bien aimé laisser Lucy également, mais la petite avait hurlé jusqu’à ce qu’il se résigne à l’emmener avec lui à hôpital. Et maintenant ils étaient là, tous les trois, et ils attendaient. Le médecin était venu lui dire qu’Isobel, sa femme, allait passer au bloc opératoire. On parlait d’hémorragie interne. Il avait acquiescé et signé des papiers. « Elle va s’en sortir hein ? » On ne lui avait répondu que par un sourire encourageant. Il avait serré un peu plus fort son fils contre lui. Luke ne s’arrêtait pas de pleurer. « Papa je te promets, je te promets elle a été soufflée. Elle était à coté de moi et elle a été poussée de coté, comme par magie. » Il répétait toujours la même chose. Matthew n’avait pas le cœur de lui dire de se taire. Il lui semblait que Lucy buvait les paroles de son grand frère, comme si elle tentait d’y voir un indice qui la persuaderait que sa mère allait vivre. « L’homme qui était dans l’ambulance, je suis certain que c’est lui papa, j’en suis sûr ! Il a fait un geste avant que maman ne tombe. Je suis certain que c’est lui ! Il était dans l’ambulance à coté de nous papa. Puis il a disparu. » Matthew lui caressait les cheveux et répondait pas des monosyllables, le mieux qu’il puisse faire. « Lui aussi s’est pris une voiture, et il était encore conscient. Maman va s’en sortir puisque lui s’en est sorti hein ? » Il hoche la tête en embrassant son aîné sur le front, puis il passe sa main sur le haut du crâne de Lucy. Son regard est vide, est-ce qu’Isobel allait mourir ? Est-ce qu’elle allait l’abandonner maintenant ? Alors qu’ils se remettaient tous peu à peu de la disparition de leur troisième enfant, Bastien, mort il y avait tout juste un an ? Est-ce qu’elle avait le droit de faire ça ? Le courage de faire ça ? Il sentait les larmes lui monter aux yeux, il renifle, cligne des paupières pour les chasser. « Papa… la dernière chose que je lui ai dit, c’était de me lâcher. Que j’en avais marre qu’elle soit sur mon dos. Oh papa, elle va pas mourir hein ? Ils vont la sauver hein ? » Oui mon fils, ils allaient la sauver. Elle n’avait pas le droit de mourir.

• • •

Morgana n’avait pas bougé de la cuisine, les yeux dans le vide, les mains croisées devant elle. Alfred frôle son épaule : « Ma chérie ?... » Elle ne répond pas. Elle a les yeux rouges d’avoir trop pleuré « Morgana… s’il te plait, tu devrais aller t’allonger. » Il était minuit passé, ça faisait combien de temps qu’elle était figée là et que lui faisait les cent pas ? « Chér- » « Je vais pas me coucher Alfred. » L’entendre parler le soulage, il se penche vers elle, ses mains complètement posées surses épaules maintenant : « Si, il faut ma chérie. Il faut que tu dormes. » « Non Alfred. Je veux pas dormir alors que Tommy n’est pas encore rentré. » Il la lâche brusquement, comme si le contact l’avait brûlé. « Morgana… » Il ne sait pas comment lui répéter ce qu’on leur a déjà dit, il n’apas envie de le dire lui-même à haute voix. Il n’en a vraiment pas envie. Lui aussi, tout comme elle, il aurait envie de s’accrocher à cette illusion. Thomas allait rentrer. Ils avaient tous menti, Thomas allait rentrer.

• • •

« Arrête de pleurnicher Ryan ! J’en ai marre de te voir te traîner dans l’appartement à gémir toute la journée ! » « Je ne… » « Ah ! Tais toi, tu m’agaces ! Bouge toi et va te chercher un travail au lieu de chouiner ! » « Marnie… personne ne va jamais vouloir m’employer, combien de fois je vais devoir te le dire ? » « Si tu ne fais aucune recherche c’est clair que personne ne viendra te supplier de travailler. Bouge toi un peu ! Tu crois qu’on pourra tenir combien de temps avec un seul salaire ? » « On s’en sort assez bien pour le moment… » « Et quand Gabriel va devoir aller à l’école hein ? On va faire comment ? RYAN BOUGE TOI ! » « Toi tais toi… j’en ai marre de t’avoir sur mon dos toute la putain de journée ! » « Je te jure que si tu ne fais rien, je te plante là. Je ne veux pas vivre avec un… » « Un quoi ? » « Un mec instable ! » « Instable ? Moi instable ? » « Cette femme tu as bien failli la tuer non ? » « Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi hein ! Je te l’ai dit, à toi et à tout le monde, je ne me souviens de rien ! » « Oui, et quand moi tu vas me foutre une gifle tu ne t’en souviendras pas non plus ? » « Je ne… je ne t’ai jamais touché ! » « Tu as failli tuer une femme ! » « Mais arrêtez tous avec ça ! Putain, j’en ai marre ! »

• • •

« Monsieur… » Matthew relève la tête quand le médecin s’approche de lui. Il sait en le voyant que la nouvelle qu’il apporte n’est pas celle qu’ils veulent entendre. Il est assis sur un des sièges dans les couloirs de l’hôpital. Luke est endormi sur celui d’à coté et Matthew serre dans ses bras Lucy, elle aussi endormie. Il écarte machinalement une mèche blonde de ses petits yeux fermés. « Monsieur… je suis désolé. Nous avons fait tout ce que nous pouvions mais… »

• • •

« Maladie mentale a dit le médecin ? » Louisa se ronge les ongles et hoche la tête en signe s’assentiment. « C’est ce qu’il a dit… c’est l’âge où elle se déclenche. Il pense à peut être de la schizophrénie mais… il a dit qu’il faudrait l’emmener à l’hôpital pour faire un diagnostic. » Elle était au bord des larmes. Edward paraissait tout aussi perdu qu’elle. Joachim dormait, le médecin avait donné quelque chose de fort pour qu’il puisse se reposer. « Mais… c’est grave ça Louisa ! » « Je sais que c’est grave Edward… qu’est-ce qu’on va faire ? Qu’est-ce qu’il va faire ? » « Mais Louisa, c’est impossible, personne dans la famille n’a ce genre de maladie ! » « Que veux-tu que je te dise Edward ! Le médecin a dit maladie mentale. Il est pas con tout de même. Tu as bien vu Joachim ces derniers jours. Il ne dort plus, crie tout le temps… Il y a bien quelque chose qui cloche ! » Edward mordille le stylo qu’il utilise pour les mots croisés : « A moins qu’il ne fasse semblant… pour éviter d’aller en cours. » Louisa ne prend même pas la peine de répondre, grimace lorsqu’elle arrache un morceau d’ongle trop fort. Son doigt saigne. Elle tremble. Qu’est-ce qui va arriver à son fils ?

• • •

Tout le monde lui certifiait que c’était de la tétanie. Être pétrifié comme ça sans raison ce n’était pas possible qu’on lui disait. Impossible Monsieur Finn, tout bonnement impossible. Alors Gordon avait commencé à y croire. Il y avait même si bien cru qu’il avait commencé à en faire vraiment, de la tétanie. Réaction psycho-somatique. Et tous les médecins de lui dire : là vous voyez bien que vous faites de la tétanie monsieur Finn ! Ah oui en effet… il avait toujours ignoré qu’il était sujet à ce genre de chose. Ses employeurs n’ont guère apprécié le changement d’état de santé de Gordon — pas très pratique d’avoir un pilote de ligne prompt à faire de la tétanie. On l’a très gentiment et civilement transféré dans les bureaux. C’était sans doute mieux ainsi, se répétait Gordon tous les matins. Il commençait à se faire vieux de toute façon, les bureaux c’était pas si mal…

• FIN •
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