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this one's for the faithless
This one's for the lonely, The ones that seek and find Only to be let down Time after time. This one's for the torn down The experts at the fall, Come on friends get up now, You're not alone at all. And this part was for her, This part was for her, This part was for her. Does she remember ? It comes and goes in waves. This one's for the faithless, The ones that are surprised They are only where they are now Regardless of their fight. This one's for believing If only for it's sake. Come on friends get up now, Love is to be made. ~ comes and goes.


(fin août 1997)

Les doigts enroulés autour du bras de sa cadette, Daphné supportait tant bien que mal ces mondanités qui ne faisaient que s'étirer dans les grandes largeurs. Les verres cliquetaient les uns contre les uns, les rires étaient gutturaux ou faussement doucereux. Tant de faits qui la poussaient à exécrer ces moments où elle ne savait plus où était sa place – car sans l'avoir interrogée, on la reléguait au statut d'enfant. Cette attribution n'était guère surprenante et, de toute manière, elle n'aurait su que dire face à ces grands noms du nouveau Ministère. Astoria et elle se contentaient d'esquisser quelques brèves révérences, les bras enroulés et les lèvres tirées en de grands sourires enjoués. Force était de constater que Daphné commençait à avoir mal aux zygomatiques. Seule la présence de sa sœur l'empêchait de s'ennuyer ferme – même si elles n'ouvraient guère la bouche pour s'exprimer. Des sottises murmurées, des ricanements contenus. Cette soirée allait être longue, très longue. Bien que subjuguée par ce petit comité rassemblé autour d'un apéritif, qui n'avait rien de bon marché, la rousse ne perdait pas de vue que l'une de ses plus proches amies était désormais reléguée au rang d'indésirable. Évidemment, qui aurait pu deviner qu'elle se sentait incroyablement gênée parmi les loups, alors qu'elle n'était au fond qu'une brebis parmi tant d'autres. Hochant simplement la tête lorsque son père lui flanqua un verre de jus de citrouille entre les mains – visiblement peu enclin à faire boire sa fille même si celle-ci détenait désormais la majorité magique – Wyatt Greengrass se détourna rapidement de sa progéniture, se précipitant vers Charles Selwyn. Dans l'attention de lui lécher les bottes ? Cette pensée la fit frémir et la commissure de ses lèvres s'étira cette fois-ci avec plus de franchise, comme infiniment ravie de cette remarque personnelle. Jetant de fréquents coups d'oeil à son géniteur, elle ne croisa qu'une seule fois le regard – extrêmement glacial – de Selwyn. Replongeant aussitôt son nez dans son jus de citrouille, priant Merlin et tous les mages de ne jamais être confrontée à un type pareil, Daphné fit cette fois mine d'être intéressée par les propos expansifs de sa mère. Contrairement à Wyatt, qui l'effrayait plus que ne la rassurant, sa génitrice était sûrement l'être le plus délicieux jamais créé. Oh, elle parlait beaucoup – beaucoup trop parfois –, ses vêtements étaient improbables et elle se jetait volontiers sur les derniers accessoires en provenance de France. Elle avait ce charme désarmant, cet accent étranger, ces boucles rousses qui tombaient en cascade sur ses épaules et terminaient leur chute au milieu de son dos. Se mordant l'intérieur de la joue, se remémorant toutes les réprimandes que sa mère avait pu lui faire à ce sujet, son regard vert darda de nouveau Wyatt. Toujours en grande conversation avec l'épouvantail qui se sourcillait pas – mais Daphné était mauvaise langue, car Charles Selwyn – malgré ses cheveux blancs et ses nombreuses rides – était bel homme. Peut-être trop vieux pour moi, conclut-elle – sans parvenir à réprimer un rictus désœuvré, mettant alors fin à ce très court débat.

Tendant son verre à sa cadette, Daphné fit creuser ses fossettes « Besoin de m'éclipser quelques minutes, tu me gardes ça ? » avant de joindre les gestes à la parole. Avec une certaine habilité, elle parvint à s'esquiver au regard inquisiteur de son géniteur, s'échappant ainsi à la surveillance parentale. Aucune pressante ne la forçait à fuir cette réunion – rien, hormis cette chaleur étouffante qu'elle seule ressentait. Un vague effet que le stress produisait sur elle. Détachant les premiers boutons de sa chemise, elle eut enfin l'impression de respirer. Les joues gonflées, elle traversa le long corridor, ses doigts frôlant le mur, intéressée par ce qu'elle était susceptible de voir. Ce lieu était austère et inspirait un respect presque religieux. Sa curiosité, insatiable en de pareilles circonstances, la fit tourner plusieurs poignées. A chaque fois, elle glissa sa figure chafouine dans l'espace qu'elle avait formé, plissant les paupières afin de discerner quelque chose dans la pénombre environnante. Puis une porte, clairement plus enjolivée que les autres, attira son attention. D'une démarche rapide et silencieuse, elle s'y dirigea et donna un coup d'épaule à la plaque boisée. Celle-ci s'ouvrit. Le cœur battant sous l'adrénaline que toute cette (pauvre, très pauvre) situation lui apportait, Daphné laissa la porte ouverte derrière elle. Contournant le bureau, contre lequel elle fit taper ses phalanges, son index glissa jusqu'à un dossier qu'elle ouvrit d'un seul geste. Les lèvres pincées, son regard parcourait les lignes sans réellement les lire. Ce n'était pas intéressant – disons que cela ne parvenait pas à capturer son attention. S'asseyant sur la chaise, elle palpa les tiroirs, tira. Sans succès. Étouffant un râle frustré, Greengrass s'affala complètement dans le fauteuil, le crâne complètement renversé en arrière. Un peu plus et elle aurait été tentée de poser ses pieds sur le bureau. Elle se redressa alors, faisant claquer ses talons plats sur le sol immaculé. Elle saisit un dossier sur la pile et, d'une pichenette, l'ouvrit. La joue posée contre son poing serré, elle en lut les premières lignes. Tourna quelques pages. Parcourut les parchemins noircis d'encre. Relevant les yeux vers la porte, elle se raidit, puis eut l'impression de passer sous une douche froide. Un long frisson lui parcourut l'échine, la faisant se contracter davantage. Charles Selwyn qui, si elle se fiait à son air, l'observait avec passion depuis quelques minutes. Sa mâchoire inférieure s'affaissa et, brusquement, Daphné se releva, secouant les mains comme si elle venait de se brûler. Elle ne bougea pourtant pas de derrière le bureau, ne sachant pas s'il était préférable de rester à sa place ou de se rapprocher de cet homme. Restant à une distance raisonnable, Daphné n'esquissa pas le moindre geste. « Pardon, je – je ne devrais pas être ici » elle baissa les yeux, observa le dossier ouvert et goulûment avalé. Elle ferma les paupières. Compta jusqu'à cinq. Les rouvrit. « Ce n'est pas du tout ce que vous croyez. » Si elle ne regretta pas ses mots – parce qu'il s'agissait de la stricte vérité, Daphné resta sagement à sa place. D'un côté, elle espérait que Selwyn se contenterait de la réprimander ou de la secouer comme un prunier sous les yeux de son père. Elle s'en sortirait avec une gifle, une promesse solennelle de ne jamais plus recommencer.

Et tout irait assurément pour le mieux.
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La journée est terminée. Tous les dossiers traités en temps et en heure. Et pourtant, tu es toujours là. La soirée a été organisée par tes soins, et tout le personnel du département de la justice est convié. Convié serait en fait un bien grand mot, puisque leur présence est obligatoire. Mais les mots ont été choisis avec précaution, et tous se sentent honorés d’avoir été invités par le Directeur. Tous sont détendus. Boivent. Mangent. Et les sourires commencent à apparaître. Excepté sur ton visage. Tu n’es pas là pour le plaisir. Ta soirée n’a pas été organisée pour détendre tes employés. Ton seul objectif est d’analyser et repérer les éléments potentiellement perturbateurs. De voir qui est digne de son travail. Et qui mérite le déshonneur. « Bonsoir Mr.Selwyn. » Une femme, bien portante. Tu lui jettes un regard curieux, avant de te souvenir que les familles sont aussi invitées. Un conseil que tu as entendu quelque part. Sans te souvenir où exactement. Mais il fut de bonne fortune. Les sorciers se sentent d’avantage chez eux, et non plus au travail. Et ils se détendent encore un peu plus. Prêts à faire jaillir leurs réelles pensées quant au programme ministériel. Et leur loyauté.

Tu fais à plusieurs reprises le tour de la salle de réception. Il s’agit en fait de l’accueil du département, décoré pour l’occasion. L’ambiance reste toutefois sobre. Nul besoin de frivolités. Personne n’y fait attention, et toi encore moins. Mais tu as bien fais attention à l’absence de l’un de tes employés. Wyatt Greengrass. Tu t’attendais presque à le voir parmi les premiers arrivés. Toujours à se faire bien voir. A tenter de s’attirer tes faveurs. Vainement. Tu n’apprécies pas ces hommes, capables de tout pour être simplement vus. Et il ne remarque même pas ton ennui, dès l’instant où il s’adresse à toi. Tu regardes l’heure. Et tu recommences à tourner, retournant les saluts de tes invités. Tous ici sont de sang pur. Aucun sang-mêlé n’est accepté. Les seuls présents sont ceux ayant eu les fers. La marque de l’esclavage. Les rebuts travaillent. Pendant que les sorciers profitent de la soirée. Ces traîtres agissent avec précaution, évitant tout contact avec les invités. Ils ne les regardent pas, ne leur parlent pas, et ne font rien pour montrer leur présence. Car ils savent que, dans ces moments-là, toute erreur est fatale. Torturés, puis tués. Leur vie finira dans l’oubli, pour avoir eu le malheur de bousculer un sorcier. Pour avoir le malheur de poser leurs yeux d’animaux sur des êtres infiniment supérieurs à eux.

« Mr. Selwyn. Désolé du retard. » Une voix t’interpelle. Tu tournes sur tes talons pour apercevoir, enfin, le visage de Greengrass. Souriant, chaleureux. Et totalement faux. Tu peux sentir l’hypocrisie transpirer de chacun de ses pores. Ses feintes amadouent la plupart des gens. Mais tu y es insensible. Tu sais pertinemment que si quelqu’un d’autre venait à te remplacer, cet homme n’hésiterait pas une seule seconde à changer son fusil d’épaule. Et à faire exactement la même à ce remplaçant. Il a soif d’attention. Celle des hommes forts. Parce que, finalement, cet homme est d’une faiblesse extrême. Il tente de t’absorber dans sa discussion. Mais tu ne l’écoutes que d’une oreille. Trop occupé à maintenir un œil sur la jeune fille derrière lui. Il est entré avec elle. Sa fille ? Tu jettes un regard sur l’homme. Père indigne. Tu tiens en horreur ces gens qui oublient leurs propres enfants pour leur petite tête. Ils te donnent envie de les frapper. De les battre jusqu’à la mort.

Un simple détour des yeux, et tu remarques l’absence de la fille Greengrass. Volatilisée. Sans doute partie fouiner. Tu jettes un regard aux alentours, et coupe court à la discussion avec Wyatt. Si on peut appeler ça une discussion. Un monologue. Lassant. Et qui ne semble pas le déranger. Mais tu as d’autres préoccupations. Comme retrouver cette fille. Tu ne veux pas la voir traîner près des bureaux. Et tu sais qu’elle y est forcément. Tentée par l’interdit, sans doute. Aucune barrière magique ne bloque le chemin jusqu’aux bureaux. Tu ne veux pas qu’ils aient l’impression d’être prisonniers dans la salle principale. Et finalement, tu retrouves la fugitive. Dans l’un des bureaux. Le tien. Où tous les dossiers les plus sensibles sont stockés. Heureusement, ils sont enfermés sous verrou. Et tu es le seul à avoir la clé. Silencieusement, tu t’appuies dans l’entrebâillement de la porte. Tu ne la quittes pas du regard, tandis qu’elle fouille dans les rares papiers auxquels elle a pu avoir accès. « Pardon, je  - je ne devrais pas être ici. » Après plusieurs minutes, elle remarque enfin ta présence et se redresse. Immobile, sans doute pétrifiée. Tu esquisses un sourire. Un sourire qui pourrait en fait l’effrayer bien plus qu’elle ne l’est déjà. Sourcils froncés, tu ne la lâches pas du regard. Elle baisse les yeux. En guise de soumission ? « Ce n’est pas du tout ce que vous croyez. » Ton sourire s’élargit. Elle te donne l’impression d’être encore une enfant. Ce qu’elle n’est plus, à en croire ses traits. Peut-être est-elle tout juste majeure. Wyatt ne t’a jamais parlé d’elle. Ou tu n’y as jamais prêté attention. Trop habitué à ne pas écouter ses longs discours emplis de conneries plus grosses les unes que les autres.

« Et que suis-je censé croire, jeune fille ? » Tu entres finalement dans la pièce. Tu penses avoir une idée de ce à quoi elle s’attend. Une remontrance, puis retour vers son papa pour s’en prendre une. Mais tu n’es pas comme ça. Trop curieux. Trop désireux d’imaginer son père, inquiet de ne pas la voir. Après l’avoir laissée en plan. « Tu es la fille de Wyatt ? Assieds-toi. » Tu t’approches du bureau. Sans lui laisser d’autre choix que de s’assoir. « Que pensais-tu voir dans ces papiers ? »



Dernière édition par Charles Selwyn le Jeu 9 Oct 2014 - 23:30, édité 1 fois
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This one's for the lonely, The ones that seek and find Only to be let down Time after time. This one's for the torn down The experts at the fall, Come on friends get up now, You're not alone at all. And this part was for her, This part was for her, This part was for her. Does she remember ? It comes and goes in waves. This one's for the faithless, The ones that are surprised They are only where they are now Regardless of their fight. This one's for believing If only for it's sake. Come on friends get up now, Love is to be made. ~ comes and goes.


Dire qu'elle était en mauvaise posture n'était qu'un doux euphémisme. Les mâchoires serrées, le regard dardé d'interrogations fugaces, Daphné restait sagement postée derrière le bureau. Elle ne souhaitait pas se rapprocher de cet homme qui l'intimidait plus que ne la rassurait. Évidemment, il lui était facile de l'atteindre (elle n'était qu'à quelques mètres de lui) mais la distance raisonnable qui les séparait apaisait ses trop nombreuses craintes. Lorsque Selwyn entra finalement dans la pièce, posant une question – à laquelle Daphné était incapable de trouver la moindre réponse, cette dernière esquissa un pas en arrière. Visiblement sur la défensive, il ne lui en fallut pas moins pour la faire heurter la bibliothèque se situant derrière elle. Le dos positionné contre les livres, elle déglutit et obéit docilement à l'ordre donné par son aîné. Reprenant sa position initiale, les pieds sous la plaque boisée du bureau, les mains posées sur celle-ci, Daphné observait d'un œil vide les papiers qu'elle avait feuilletés quelques secondes plus tôt. Sans réellement les lire. Son cœur rata un battement sous l'effet de cette constatation – qu'allait-il s'imaginer maintenant ? Et, surtout, qu'allait-il pouvoir dire à Wyatt ? Pensant à Astoria, plongée dans cette atmosphère mondaine qu'elle appréciait tant, Daphné fut tentée de ressentir une pointe de jalousie à son égard. Un monde les séparait désormais, située dans deux parties totalement différentes du Ministère – et étonnement, Daphné était celle qui s'évertuait à s'attirer des ennuis, comme si les fois précédentes n'étaient pas suffisantes. S'enfonçant davantage dans le fauteuil, la jeune femme croisa ses bras sur sa poitrine, la gorge serrée et le souffle quasiment coupé. Elle espérait être réprimandée – seulement réprimandée – et renvoyée dans les jupes de sa mère. Chose peu probable puisque Selwyn lui avait donné l'ordre de s’asseoir, se préparant sûrement à un interrogation en règle, cherchant à savoir si sa curiosité n'était que le fruit de la soirée (un abus de jus de citrouille sûrement) ou bien un fardeau qu'elle se traînait depuis des lustres. Ses bras croisés était la seule barrière dont elle disposait – rien de plus, rien de moins. Sa baguette traînait sûrement sur le plancher de sa chambre, posée sur un tas de chaussettes. Son père l'aurait tuée s'il avait appris qu'elle avait consciemment oublié sa baguette – à ses yeux, dans n'importe quelle circonstance, la protection primait. Mais durant une soirée au Ministère, que pouvait-il arriver de si terrible ? Daphné avait la réponse et sa seule consolation était de savoir qu'elle ne faisait pas le poids face à cette antiquité qui ne tarderait pas à lui coller la tête sur le bureau afin de lui faire avouer ses fautes.

Cette situation était injuste. Dans les faits, Daphné n'avait pas cherché à se plonger corps et âme dans les dossiers (ou bien était-ce le fruit de son inconscient, toujours prompt à la pousser dans des endroits incongrus). Oh, elle avait peut-être recherché une information croustillante et, en ces heures sombres qui s'annonçaient, tout pouvait lui être utile. Tout, rien, n'importe quoi. A l'évidence, l'aînée des sœurs Greengrass était désespérée, confrontée à une atmosphère qui lui sciait la tête et la dépassait. Grain de sable parmi des milliers, Daphné ne se rendait pas encore compte de son intérêt minuscule – de cette cause elle épouserait bientôt, pour qui elle fuirait et détruirait sans le savoir la vie de sa cadette. Pour le bien de tous. Ou n'était-ce finalement que pour le sien ? Mais désormais réduite à l'état d'enfant, dont l'inutilité transperçait sa moue inquiète, Daphné ne tarda pas à considérer la gravité de la situation, poussée dans ses derniers retranchements. Mise à genoux face à ses actes, une baguette invisible dont la pointe était enfoncée dans la chair de son cou. Selwyn se rapprocha alors du bureau, l’interrogeant sur la raison de ses actes récents. Immédiatement, Daphné haussa les épaules, encore trop apeurée pour formuler une réponse claire et, surtout, compréhensible. Il lui fallait du temps – des secondes supplémentaires pour réfléchir à la réponse qu'elle pouvait formuler sans trop se mouiller. Daphné se racla la gorge. Ouvrit la bouche. La referma. Elle réitéra l'opération une seconde fois. Pour quelle sombre raison se sentait-elle ainsi prisonnière ? Poussée aux pieds du mur, la joue collée contre la surface froide, attendant son exécution. Bientôt allait sonner l'heure où elle allait être obligée d'aller retrouver son père et chanceuse elle serait si sa seule punition se résumait à une gifle. Se détournant rapidement de ces pensées, qui n'avaient pour seul effet que de l’inquiéter davantage, Daphné posa son regard sur le dossier dont elle avait feuilleté les pages.

« Je suis effectivement la fille de Wyatt. » comme si cela pouvait encore l'aider – comme si son nom de famille avait une quelconque importance face à cet homme. Et si elle se fiait à son regard bleuté, glacial, elle pouvait se forger sa propre opinion quant à son ressenti face à son père. Charles Selwyn n'appréciait guère son père. Cette constatation était amère. En désespoir de cause, Daphné fit glisser le dos de sa main le long de ses lèvres, cherchant à retrouver son assurance habituelle. Elle n'osait plus toucher le bureau, ou ces papiers qui s'étaient amoncelés dessus. « Je ne pensais rien voir de particulier – absolument rien. » se défendit-elle piteusement, essayant de refouler cette impression grandissante de malaise, comme si elle se mentait à elle-même. Comme si elle avait cherché quelque chose de précis, comme si elle avait voulu se rencarder encore plus sur l'un de ces visages dont la vie noircissait quelques parchemins. Hermione. Ce nom lui traversa l'esprit – et cet automatisme l'effraya. Elle baissa les yeux. Les releva. « Je suis désolée, je ne souhaitais pas vous offenser. J'étais juste, hm, curieuse de voir les affaires sur lesquelles vous travaillez d'habitude. » elle esquissa un sourire tremblait aux commissures « Est-ce qu'on peut retourner à la réception ? Mon père doit s’inquiéter de ne pas me voir revenir. » Comme s'il avait remarqué son absence. Seule sa sœur devait se demander où son aînée avait disparu.
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Les fouineurs n'ont jamais attiré tes faveurs. Ces petites fouines capables de fouiller dans le moindre dossier pour se rincer l’œil. Et te voilà aujourd'hui face à l'une d'elles. Tu pensais jusque-là que ces agissements puérils étaient l’œuvre d'impurs. Ces créatures qui polluent le sang des sorciers, qui s'accaparant leur magie. Mais force est de constater qu'ils ne sont pas les seuls. Et que même certains sang-pur s'adonnent à ce passe-temps misérable. Que même la fille d'un mangemort est capable de s'abaisser autant. Le choix le plus censé serait de la ramener à son père. De l'obliger à la corriger là, devant tout le monde. De montrer à tous ce qu'il en coûte de fureter dans le bureau de Charles Selwyn. Mais tu ne veux pas en terminer aussi rapidement avec elle. Elle sait qui tu es. Son père doit lui en avoir parlé au moins une fois. Et tu sais que ce n'est pas un hasard si la jeune femme est tombée sur ton bureau. Si elle y est entrée et a fouillé à l'intérieur. Pour chercher des dossiers sur ses amis traîtres ? Tu veux tirer tout ça au clair. Et pour ce faire, tu n'aura peut-être qu'une seule solution sous la main. Et tu sais que c'est à elle de voir si elle veut arriver jusque-là. Parce que son propre père ne viendra pas la défendre face à toi. Son ambition est beaucoup trop grande pour ça. Et son envie de monter bien plus forte que celle de voir sa fille en bonne santé.

Les bras croisés dans le dos, tu toises la jeune femme. Elle se ratatine, se cogne contre ta bibliothèque. Un court instant, tu imagines tous ces livres, tous ces dossiers, lui tomber dessus. Cela aurait été tellement facile. Un simple accident où la fillette a eu le malheur de fouiller dans un meuble beaucoup trop grand pour elle. Une lettre de condoléances à sa famille. Et l'histoire serait terminée. Mais le meuble ne bouge pas. Et elle respire toujours. Elle a au moins le mérite de t'obéir, et de ne pas attendre lorsque tu lui ordonnes de s'asseoir. Dommage qu'elle ait donné si mauvaise impression d'elle-même en mettant son nez dans des affaires qui ne la concernent pas. Des affaires traitant des criminels. Peut-être a-t-elle aperçue celui au nom de Potter, l'assassin de Poudlard  et fou dangereux. Ou de ses petits copains. Toujours est-il que tu dois savoir ce qu'elle a vu. Ce qu'elle a apprit. Et si elle doit disparaître. Pour le bien de tous.

Elle jette un nouveau coup d'oeil au dossier posé sur le bureau. Celui qu'elle fouillait au moment de ton arrivée. Et une envie de la faire souffrir te traverse l'esprit. Petite insolente. Elle ose fouiner devant toi, alors qu'elle n'a aucune idée de ce dont tu es capable. Ton propre fils pourrait en témoigner, ainsi que tous ceux qui ont eu le malheur de se mettre contre toi durant la première guerre aux côtés du Seigneur des Ténèbres. Mais elle te sort de tes idées en se présentant en partie. La fille de Wyatt Greengrass. De cet homme que tu sens capable des pires bassesses pour s'attirer tes faveurs ou celles du Ministre. Sait-il au moins que sa fille est ici ? Non, sans doute pas. Et tu es persuadé qu'il ne réagirait pas si tu venais à la torturer devant lui. Tout, sauf devenir la risée aux yeux du Directeur. Et sans doute l'a-t-il apprit à sa fille, qui se fond en excuses. Elle ne voulait rien voir de particulier, ne souhaitais pas t'offenser. Foutaises. Elle n'est pas venue ici par le pur hasard, tu le sais bien. Elle cherche quelque chose. Et tu veux absolument savoir de quoi il s'agit. Quitte à lui montrer comment ton propre père te punissait pour avoir laissé traîner des yeux là où il ne fallait pas. Tu restes silencieux, la laissant s'excuser. Elle tente d'esquisser un sourire. Forcé, tremblant. Effrayée. Et elle demande à retourner à la réception. Pour son père qui doit sans doute s'inquiéter de son absence. Tu laisses glisser un petit rire. Son père est sûrement plus préoccupé par ton absence que celle de sa propre fille. Mais jamais il n'osera monter ici, dans ton bureau. Trop peureux de voir ses efforts détruits par une bête erreur.

Lentement, tu appuies tes mains sur ton bureau, les bras tendus. Tu jettes aussitôt un coup d'oeil au dossier ouvert. Rien de bien important. Un homme ayant critiqué ouvertement le gouvernement et proclamé sa loyauté à Harry Potter. Une simple parole, une bête erreur, qui lui vaudra sûrement un baiser du Détraqueur. « Je ne pense que l'on puisse retourner à la réception. » Un large sourire s'affiche sur ton visage. Pendant que tu redécouvres ces joies qui faisaient ta vie. La terreur dans le regard de ta victime, l'impression de pouvoir absolu. Le pouvoir de vie et de mort est le plus beau de tous. Tu te sentais Dieu dans ces moments. Capable d'annihiler la vie en un battement de cils. « Vois-tu... Daphnée, c'est ça ? Il y a dans cette pièce tous les dossiers de tous les criminels du pays. » Tu te redresses alors, et te diriges vers la porte. Sortant ta baguette, tu pousses le panneau de bois avant de le verrouiller par un sortilège. Et tu te retournes vers la jeune femme. « Et j'ai vraiment besoin de savoir ce que tu voulais voir dans ces dossiers. Crois-moi, ton père aura toutes les raisons de s'inquiéter si tu ne réponds pas honnêtement. »

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This one's for the lonely, The ones that seek and find Only to be let down Time after time. This one's for the torn down The experts at the fall, Come on friends get up now, You're not alone at all. And this part was for her, This part was for her, This part was for her. Does she remember ? It comes and goes in waves. This one's for the faithless, The ones that are surprised They are only where they are now Regardless of their fight. This one's for believing If only for it's sake. Come on friends get up now, Love is to be made. ~ comes and goes.


La tension se faisait oppressante. Assise devant ce bureau, qui lui renvoyait son pseudo-crime, Daphné comptait les secondes qui s'égrenaient lentement. Combien de mètres la séparaient de ses parents ? Et combien la séparaient de ce vieil homme qui la toisait comme s'il venait de mettre la main sur Harry Potter en personne ? Intimidée, Daphné avait plaqué son dos contre le dossier du fauteuil, les mains posées sur la surface boisée et les bras tendus à l'extrême. Tout était bon pour fuir ce regard inquisiteur qui la menaçait. Peu à peu, la bêtise de son propre geste lui revenait en tête et elle maudissait sa curiosité. Elle n'avait rien lu, elle en était sûre. Ses yeux avaient seulement happé quelques maigres informations. Rien de bien intéressant. Rien qui pouvait la ramener à Hermione. Cette dernière était en fuite et Daphné était prisonnière du patron de son père. La belle affaire. Ses bras commençaient à la faire souffrir, retenant la grimace de douleur qui menaçait de tordre sa bouche. Mais elle ne pouvait s'enfoncer davantage dans le siège. Charles Selwyn, qui n'avait visiblement cure du malaise de sa jeune amie, posa ses mains sur le bureau. Son regard glissa jusqu'au dossier ouvert d'où s'échappaient quelques parchemins. A l'instar de l'homme, Daphné darda également son regard craintif vers l'objet de toute cette mascarade. Puis lorsque la voix de Selwyn retentit, elle voulut se ratatiner davantage dans le fauteuil – peine perdue. Alors, elle resta immobile, muette, presque victime de la situation qu'elle avait provoquée. Bien malgré elle. De justesse, Daphné retint un soupir. Qui pensait-elle berner, hormis elle ? Elle avait consciemment mis les pieds là où elle n'aurait jamais dû, poussée par une envie pressante de découvrir ce qui ne la concernait pas. Drapée dans ce qui lui restait de dignité, Daphné se redressa, lâcha le bureau pour croiser ses bras contre sa poitrine. A Poudlard, si elle avait ressenti cette position où l'hostilité était maîtresse de tout, elle aurait immédiatement sorti sa baguette – ou, de manière plus bancale, aurait brandi ses poings. Mais ses doigts, gelés, ne répondaient à aucun de ses ordres. Et les paroles de Charles sonnaient comme une menace sous laquelle elle était obligée de se courber – les yeux écarquillés, son regard se posa sur la silhouette qui lui faisait face, prête à s'esclaffer. Quelle bonne blague. Ce n'était pas une plaisanterie et, après avoir esquissé l'ombre d'un sourire, elle ne le comprit finalement que bien trop tard.

Daphné se sentait prise au piège, poussée contre le mur. Le large sourire de Selwyn apportait avec lui bon nombre de frissons – des frémissements qui n'étaient en rien agréables. Le souffle coupé, alors que la commissure de ses lèvres s'affaissait, Greengrass porta son regard sur la porte vers laquelle Charles se dirigeait. Un cliquetis significatif se fit entendre. Et Daphné avait l'impression de s'être présentée sous une douche froide ; une cascade glacée lui coupant la moindre envie de réagir. Elle n'était plus maîtresse de son destin. Non, elle était sous l'emprise d'un homme dont elle ne savait rien et dont elle ignorait jusqu'aux capacités. Où est mon père ? Pour la première fois au cours de sa jeune vie, Daphné comptait sur son géniteur pour se présenter devant le bureau de Selwyn, bombardant la prote de sortilèges, faisant la peau à cet affreux vieil hibou qui osait lui tenir des propos qu'elle jugeait menaçants. Encore relativement outrée par son comportement, elle se mordit la lèvre inférieure lorsque la menace fut clairement proférée. De là où Charles était, il ne pouvait l'atteindre que grâce à sa baguette et elle savait qu'elle ne pouvait pas minimiser sa puissance. Les mains tremblantes, elle les reposa sur le bureau, tâtant le pupitre comme s'il s'agissait de son seul espoir de salut. Rien ne lui venait – aucune idée pour se sortir de ce mauvais pas. Clairement, elle n'avait cure de ce dossier qu'elle avait feuilleté. Inconsciemment, elle avait cherché autre chose. Des informations à propos de Granger. C'était tout ce qu'elle voulait. Des informations. Où était son père lorsqu'elle avait besoin de lui ? Aussitôt, une bouffée de haine la submergea alors que, dans un sens, Wyatt n'était absolument pas responsable des désastreuses aventures de sa fille. Il avait essayé de l'éduquer à son image – elle avait refusé. Elle en payait dorénavant les conséquences. Essayer de se hisser sur ses jambes tremblantes aurait été une très mauvaise idée alors, en désespoir de cause, elle resta assise. La mâchoire inférieure légèrement affaissée. Les yeux rivés vers celui qui complotait contre elle. Dire qu'elle craignait cet homme était un doux euphémisme – il égalait assurément son père dans tout ce qu'il avait entrepris. Heureusement, une voix lui soufflait que cela aurait pu être pire. Il aurait pu être Augustus Rookwood.

Ses yeux se posèrent de nouveau sur le dossier. Elle essayait de comprendre ce qu'elle recherchait – et ce qu'elle aurait pu dire sans être par la suite menacée de mort. Daphné déglutit difficilement et se garda bien de pousser un hurlement strident. Personne ne l'entendrait, elle en était presque certaine et ce n'était pas le moment de montrer à quel point cette situation la mettait hors d'elle. Une solution. Ses yeux fouillèrent rapidement la pièce, à la recherche de ce qu'elle pourrait brandir en guise d'arme – puisqu'elle n'avait pas sa baguette en sa possession. Son regard tomba alors sur un presse-papier, seule babiole avec laquelle elle pouvait se défendre. Mais ils n'en étaient pas encore là. Elle devait ouvrir la bouche, sortir une connerie avec laquelle elle serait capable de jongler des années durant pour tenir tenir à cet énergumène. Elle ouvrit la bouche. La referma. Compta jusqu'à cinq. La rouvrit. « Je vous promets que je ne voulais rien voir en particulier. J'étais juste curieuse. » d'un geste de la main, elle désigna le dossier ouvert « Je ne vois pas en quoi cela serait susceptible de m'intéresser. » et elle était sincère. La vie de ce type, bien que malheureuse, ne la concernait en rien et, à ce stade de sa vie, elle n'était pas capable de démontrer un peu d'empathie à l'égard de cet homme qu'elle ne connaissait pas. Seuls ceux qu'elle aimait l'intéressaient réellement. Pas ce pauvre sorcier qui subirait sûrement les foudres du Magister après avoir clamé soutenir Harry Potter. Pas ces gens dont elle ignorait jusqu'aux noms. « Je vous dis la vérité » clama-t-elle alors avec passion « Je ne vous mens pas, pardonnez-moi, je vous promets que cela ne se reproduira plus jamais. » Tremblante, elle se hissa sur ses pieds, les mains posées sur le bureau afin de se donner plus de contenance. « Je vous promets. Peut-on sortir d'ici maintenant ? » Une dernière question qui représentait à elle seule tous ses espoirs vains. Sortir d'ici, elle le désirait plus que tout. Rejoindre sa mère, son père et sa sœur. Échapper à ce regard glacial qui semblait la sonder.
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Tes yeux ne quittent pas la frêle silhouette tandis que tu t'avances vers elle. Prisonnière de tes envies. Tu ne comptes pas la laisser sortir de là avant d'avoir ce que tu veux. Et ce même si tu n'es pas près de l'avoir. Elle ne semble pas avoir fouillé à la recherche de quelque chose de précis. Il ne s'agit que de la curiosité d'une gamine laissée par son père. Son père qui préfère son ambition démesurée à son propre enfant. Et pourtant, tu prends un malin plaisir à lui insuffler cette peur. En cachant à peine tes menaces. En lui demandant quelque chose qu'elle ne peut te donner. Afin de te sentir jeune à nouveau. Ce jeune fougueux capable du pire pour son petit plaisir. Capable de torturer des heures durant, jusqu'à la folie. Capable d'inventer les pires atrocités au nom de son bonheur. Tu n'es plus cet homme-là, mais quelque part, au fond de toi, ce garçon est toujours présent. Et n'hésite jamais à se rappeler à toi. Alors que tu ne t'intéresse pas vraiment aux excuses de la jeune femme, tu restes planté entre elle et la porte. Il ne lui suffira pas de faire sortir quelques larmes et avoir l'air d'une enfant perdue pour t'amadouer. Tu as connu plus efficace, et pourtant tout aussi vain. « Je vois très bien en quoi ceci est susceptible de t'intéresser. » Les traîtres. Ces fous qui soutiennent un fou. Peut-être est-elle l'une d'eux. Personne n'est digne de confiance en ces temps troublés, et pas même elle.

Ton regard reste braqué sur elle. Tu sais déjà qu'elle n'a rien trouvé de réellement utile. Que tes dossiers les plus importants ne sont pas stockés devant tous les regards. Tu as un minimum d'intelligence. Mais tu te doutes qu'elle pensait tomber sur le gros lot. Une personne puissante, accusée de trahison. Voire le dossier de Potter et sa petite bande d'assassins. Mais, alors que tu t'apprêtes à lui dire quelque chose, elle se lance la première et clame haut et fort te dire la vérité. Tu esquisses un nouveau sourire. Bien sûr qu'il nierait mentir. Et qu'elle n'avouerait pas aussi facilement ce pour quoi elle est venue ici. Dans ton bureau. « Nous sommes au moins d'accord sur ce point, cela ne se reproduira pas. » Ta baguette quitte ta poche, fermement tenue par ton poing. Tu ne comptes pas vraiment la torturer. Juste t'amuser un peu. Pour rendre cette soirée un peu mois ennuyante. Un peu moins soporifique. « Tu connais les trois sorts impardonnables, n'est-ce-pas ? Je pourrais t'arracher tous tes secrets les plus noirs. » Un nouveau sourire se dessine sur tes lèvres. Cette peur t'amuse. Ces traits si caractéristiques que les gens prennent lorsqu'ils sont envahis par l'effroi. « A toi de choisir petite. Dis-moi ce que tu cherche, sur qui. Ou je te ferai parler. »

Tu t'installes sur une chaise. Toujours entre la jeune femme et la porte de sortie. La seule porte de sortie. Celle qui pourrait la libérer de tout ça. Cette fameuse porte inaccessible. « N'aies crainte, tu ne mourra pas. Mais je ne suis pas certain que tu y prennes du plaisir. » Tes yeux ont repéré le presse papier. Celui que le regard de Daphné a intercepté. Mais qu'elle n'aura jamais l'occasion d'utiliser. Même dans ses rêves les plus fous. « Ma patience a des limites. » Ton sourire disparaît aussitôt, laissant place à un regard glacial. A même de paralyser n'importe quelle âme faible.

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Il était là, arborant un calme olympien que Daphné enviait. Il était là. Entre elle et la porte. Son regard dardait l'encadrement boisé, ressentant le besoin évident de retrouver ces sorciers que son père avait l'habitude de fréquenter, s'échappant à ce tête-à-tête qui ne présageait rien de bon. Essayant de faire fi à ces sombres desseins dont elle entrevoyait l'issue désagréable, Daphné laissait échapper de plates excuses, courbant volontiers l'échine face au supérieur de son paternel. Que pouvait-elle faire d'autre ? Face à quelqu'un d'autre, face à un sorcier dont elle aurait pu tirer tout ce qu'elle souhaitait, elle n'aurait pas hésité à le bousculer. Mais Charles Selwyn avait l'âge pour lui, cette expérience presque inébranlable qui l'effrayait. Une adolescente chétive qui avait fourré son nez dans des papiers qui n'auraient jamais dû attirer son attention. Incapable d'anticiper les événements, Daphné se contentait de toiser la porte, priant presque pour que Charles disparaisse en claquement de doigts. Ce n'était évidemment qu'un bien malheureux fantasme, consciente que sa vie ne tenait pas à cette porte mais à ce qu'il y avait derrière également. A tout ce qu'il y avait au sein de ce Ministère fraîchement conquis. Selwyn n'était qu'un sbire, comme tous les autres, mais force était de constater qu'il forçait le respect. Silencieuse, tardant à parler, Daphné était encore sous cette emprise quasiment dominatrice qu'il exerçait sur elle. Lèvres pincées, elle attendait. Sa patience lui octroyait l'occasion de réfléchir à la manière la plus subtile de s'esquiver – hurler au meurtre lui traversa l'esprit mais, accompagnant son désespoir d'un bref mouvement d'épaules, elle se rendit compte que ses hurlements resteraient sans réponse. Mâchoires serrées, elle essaya de se détendre afin que rien – surtout pas l'effroi – ne transcende son timbre de voix. Wyatt lui avait appris à se contenir. Pour une fois, elle essaierait de faire honneur aux idéaux de son géniteur.

Daphné se heurtait toutefois à une difficulté majeure. Charles n'était pas dupe – il en avait sûrement vu d'autres au cours de sa vie. Greengrass n'était qu'une énième croix à apposer sur le tableau des gamins un peu trop téméraires. Finalement, et ce n'était pas forcément pour lui plaire, la rouquine ne se différenciait en rien des autres élèves qu'elle fréquentait habituellement. Ses ongles s'enfoncèrent dans sa paume, créant ainsi des demi-lunes sanglantes qui apparurent à la surface de sa peau de porcelaine. Ses dents taquinaient férocement sa lèvre inférieure en un geste qui reflétait toutes ses inquiétudes qui, pour le moment, n'étaient que sous-jacentes. L'évocation des trois sortilèges impardonnables la firent frémir et, l'espace d'un bref instant, elle sut qu'il lui fallait envisager toutes les possibilités qui s'offraient à elle. Hermione avait toujours su entreprendre le moment présent en se projetant dans l'avenir, capable d'avoir une longueur d'avance sur tout ce qui l'entourait. Daphné se mordillait l'intérieur de la joue, le cœur palpitant plus rapidement qu'à l'accoutumée. Clairement désarmée face à la baguette – déjà empoignée – de Selwyn, la jeune voulut esquisser un pas en arrière mais n'y parvint pas. Ses jambes étaient faites de plomb. Ses pieds s'enracinaient dans le sol. Elle se rendait compte de sa faiblesse, de cette détermination qui s'envolait. Elle n'était que cendre et poussière. Charles aurait vite fait de la balayer, la réduisant à l'état qui lui convenait le mieux.

Elle ne mourrait pas ce soir. Il le lui avait signifié – toutefois, ce qu'il lui prévoyait ne faisait qu'alimenter cette peur naissante dans son ventre. Désormais assis, Selwyn prenait visiblement plaisir à la tourmenter. Les envies suicidaires ne lui allaient guère au teint – toutefois, son regard vert était toujours rivé vers la porte, ignorant royalement cet homme qui avait pour seul effet de crisper ses membres. Sa patience avait des limites – que devait-elle dire des siennes, alors ? Les lèvres pincées, elle courut, contournant le bureau et se précipitant vers la porte sur laquelle elle voulut se jeter. Mais, si le murmure – souffle quasiment inaudible – provocateur n'attira en rien son attention focalisée sur le déploiement de ses efforts, sa course ralentit considérablement. Les mâchoires serrées sous cette envie fracassante qu'elle était sur le point d'assouvir, ses doigts frôlèrent la poignée et elle tomba à genoux, incapable de la toucher. Tendant le bras à l'extrême, croupissant sous une rivière de mousseline et de tissus coûteux, Daphné rendit les armes quelques secondes plus tard. La lèvre supérieure agitée de tics, elle fut incapable de se lever. Cette fois-ci, elle se trouvait entre Charles et cette fichue porte – mais lui n'avait rien à lui envier. Au contraire, le dos tourné à cet être qui ne méritait assurément pas une miette de ses pleurs, Daphné imaginait qu'il devait rire de la petite idiote qu'elle était.

Le visage déformé par une envie prenante d'exploser en sanglots, ses boucles rousses encadrant sa figure aux traits tirés, Daphné baissa la tête. Position flagrante de faiblesse. De soumission. Plus jamais ça. Cette impression très nette de n'être rien d'autre qu'une bonne à rien, une enfant qui ne parviendrait jamais à capturer ce dont elle rêvait - attrape cette poignée -. La respiration courte, saccadée, bruyante. Avec une exclamation de rage, elle se dressa comme un félin et se jeta sur la porte. Mais elle fut automatiquement projetée en arrière, son dos heurtant le sol en un bruit mat. Cela lui arracha un cri, plus surprise que réellement engourdie par la douleur. Sa robe beige avait suivi le mouvement, à l'instar de sa chevelure, se répandant sur le plancher en une douce cascade de fioritures. Il l'empêcherait de s'approcher de cette porte – il ne se lasserait jamais de la retenir. Il voulait savoir ce qu'elle cherchait mais les réponses à cette question dépassaient l'entendement humain – Daphné avait été poussée par une curiosité vicieuse, s'attardant dans ce bureau plus qu'elle ne l'aurait dû. Elle ne regrettait toutefois rien, heureuse d'avoir au moins tenu tête à cet affreux énergumène qui aurait certainement sa peau. « Laissez-moi partir » elle tenta de se redresser sur ses avants-bras, toujours étendue sur le sol, roulant sur le flanc. Cet acte lui offrit une jolie vue des chaussures noires, cirées, impeccables de son bourreau. Sans le savoir, ses joues étaient barbouillées de larmes, versées alors qu'elle avait fait un vol plané. Elle se hissa enfin. A genoux, elle aurait pu s'écraser sous son joug maléfique. Pauvre larve face à son roi. Le tableau qui était offert n'en était pas moins particulier. « Je ne cherchais absolument rien de précis. Croyez-moi, je suis une Greengrass, pas une vulgaire sang-de-bourbe ! » ce mot écorcha sa bouche « Je suis digne de confiance. Je – je n'aurais jamais dû m'approcher de votre bureau, je n'aurais jamais dû faire ça, je suis désolée » ses paupières se fermèrent « désolée, désolée, désolée. » Une façon d'expier ses pêchés par le biais de la parole – une peine flagrante qui était tout sauf réelle. Mais on aurait pu s'y méprendre tant elle épousait cette comédie qui incombait à sa famille.
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Elle prend enfin une initiative. Mais elle a le malheur de prendre la mauvaise, de tenter de fuir. Elle contourne ton bureau et tente de rejoindre la porte. Tandis que tu restes immobile. Silencieux. Lui laissant un peu plus la surprise du sort que tu lance sur elle. Pour la ralentir, et finalement la stopper. Avant qu'elle n'atteigne la porte. Elle ne peut qu'effleurer la poignée, alors que tu esquisse un sourire. Elle s'est placée entre la porte et toi. Mais n'est pas plus libre de partir qu'avant. Ne pouvant toujours passer l'obstacle que tu représentes. Ton visage se tourne vers elle. Admirant silencieusement la scène qui se déroule sous tes yeux. Tu y ressens même un certain plaisir. La voir se tendre difficilement, dans l'espoir d'atteindre la poignée. Dans l'espoir d'être libérée de ton emprise. Un espoir vain, utopique. Mais tu la laisses faire. Pour mieux lui arracher ses derniers espoirs. Pour mieux voir la détresse dans ses yeux. Tu commences à relâcher le sort, pour la laisser se dresser. Pour sentir tout l'espoir qui parcourt son corps. Ce corps qui s'envole aussitôt en arrière, attiré par ta baguette. Tu fixes ce corps si frêle, si fragile. Qui n'est qu'une marionnette obéissant aveuglément à tes ordres. Le cri qu'elle dégage ne te perturbe pas, pas plus que les larmes coulant le long de ses joues. Sa détresse ne t'atteint pas. Et ne t'atteindra jamais. Tu ne ressens aucune empathie à son égard. Elle n'est rien de plus qu'une gamine. Une gamine insoumise, répondant à des personnes à qui elle ne doit en aucun cas répondre. Ayant le malheur de s'attirer tes foudres. « Pensais-tu partir aussi facilement ? » Tu restes immobile sur ta chaise, appréciant cette domination que tu as sur elle. Elle qui se tient à terre devant toi.

Ne va pas trop loin. Tu y penses. Fortement. Tu cherches obstinément des réponses qui ne semblent pas exister. Et tu es près de franchir les limites du raisonnable pour les obtenir. Pour le seul plaisir de la faire parler. Pour te souvenir de cette époque où tu étais sur le terrain, torturant constamment pour obtenir tes réponses. Tu n'en n'as plus besoin aujourd'hui. D'autres le font pour toi. Et tu as cette impression que cela te manque. Que tu as besoin de cette adrénaline. Celle qui te parcourait le corps tout entier lorsque tu partais sur le terrain, au nom de Lord Voldemort. Tendant de t'attirer ses faveurs exclusives. Tu sais pourtant que tu ne dois pas aller trop loin avec elle. Qu'elle reste, malgré son comportement, une sang-pur. Qu'elle fait partie de la haute société. Et qu'elle ne mérite pas de subir le traitement réservé aux sang-de-bourbe et aux traîtres. « Pourquoi devrais-je te laisser partir ? » Ton désir de jouer prend le dessus. Jouer avec elle, qu'elle soit d'accord ou non. Et au final, tu préfères qu'elle ne le soit pas. Le jeu n'en sera que plus drôle. Plus divertissant. « Heureusement que tu n'es pas une sang-de-bourbe. Tu serais déjà morte, à l'heure actuelle. »

Elle te supplie. Encore. Ne se lasse pas te gâcher sa salive. Et pourtant, elle ne répond toujours pas à ta question. Tout aurait pu être tellement plus simple, si elle avait eu le courage de t'avouer ce qu'elle recherche. De te dire pourquoi elle est venue dans ton bureau, en sachant pertinemment qu'il s'agit du tien. Pourquoi elle a voulu fouiller les dossiers relatifs aux traîtres. Tu sais qu'elle y cherchait quelque chose.  Qu'il n'y a rien d'innocent dans son action. Que toutes les excuses qu'elle peut trouver ne suffiront pas à calmer ton envie de savoir. Et un sourire carnassier apparaît sur ton visage lorsqu'elle te parle de son ascendance. Pensant te faire changer d'avis. Te rappelant qu'elle reste une sang-pur, qu'elle est digne de confiance. Un léger rire finit par sortir. « Une petite fouineuse est-elle digne de confiance ? » Assurément, non. Tu ne portes aucune confiance envers ces personnes. Ces fouines incapables de contrôler leurs yeux, leurs mains.  Et celle-là commence à t'énerver au plus haut point A s'excuser, encore et encore. Sans jamais s'arrêter. N'affichant rien d'autre que sa propre faiblesse. « Est-ce tout ce que tu as à dire ? Que tu es désolée ? » Tu ne tirera finalement rien d'elle. Et tu commences à comprendre qu'elle n'est pas assez futée pour réellement chercher quelque chose de précis. Quelle déception tu aurais, si elle était ta fille. « Cesse donc de chouiner, petite. » Tes yeux restent posés sur elle. Frêle petite chose incapable de se relever. Incapable d'assumer la portée de ses actes. Indigne de son sang. Lentement, tes yeux figés sur elle, tu commence à te pencher. Pour te rapprocher de cette petite chose pitoyable. « As-tu seulement réfléchi à ce que je peux faire ? A toi, et ta famille ? Je peux faire de vous des moins que riens. Des traîtres. » Un sourire se dessine sur tes lèvres. Oui, tu pourrais les faire disparaître des familles pures. Abuser de ta position pour les éliminer de l'échiquier. « Ce que tu viens de faire ressemble à de la trahison, petite. Crois-tu que ton cher père serait heureux d'apprendre que sa fille est une traître ? »

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Elle était tombée, emportant avec elle la mousseline et tout ce tissu qui la recouvrait, créant ainsi une cascade à chacun de ses mouvements. Les dents serrées, elle ne tentait même pas de se redresser, consciente que le moindre de ses faits et gestes pouvait de nouveau être perçu comme une tentative de fuite. Si seulement elle avait eu le courage d'appeler son père à l'aide, si seulement – mais Wyatt n'était pas homme à accepter la portée de la curiosité de sa fille aînée. Ce vieillard, ce Selwyn, commençait tout juste à s'amuser et jouait avec ses nerfs. Daphné se redressa légèrement sur ses avants-bras, le regard rivé vers cette porte qui n'avait jamais semblé aussi salvatrice qu'en cet instant. Ses jambes étaient lourdes toutefois, et elle se sentait vidée de son énergie. Elle espérait voir sa mère pousser la porte, ou bien voir le visage encore candide de sa sœur. Elle aurait même accueilli son père avec grand plaisir. Sans souffler mot, Daphné baissa la tête. Les mots de Selwyn l’estomaquèrent et une profonde envie de se défendre la prit alors aux tripes. Une vague de fureur la traversa. Par Merlin, était-il aussi stupide et borné qu'elle se l'imaginait ? De toute évidence, elle avait eu raison de se méfier de cet homme qui ne lui inspirait désormais plus que du mépris. Penchant légèrement sa tête sur le côté, ses boucles rousses suivirent son mouvement et tombèrent le long de son épaule. La commissure de ses lèvres frémit face à ces accusations qui la mettaient hors d'elle. D'un sort il l'avait bousculée, elle avait heurté le sol, elle avait mal. Le nez dans la poussière, elle bataillait contre sa conscience qui lui hurlait de le frapper. Le cœur battant, son silence était plus prudent qu'assuré. D'un éclat de voix, elle pouvait le briser et étreindre malgré elle les accusations calomnieuses de son aîné. Elle préservait la réputation de sa famille mais également, et surtout, la sienne qui n'avait jamais été aussi basse.

Ce qu'elle avait d'autre à lui dire ? Va te faire voir. Cette phrase lui traversa l'esprit et sa mâchoire inférieure s'affaissa lentement, prête à lâcher ce feudeymon qui ne demandait à tout dévaster. Elle déglutit, referma la bouche. Força même un petit sourire à apparaître. Qu'y avait-il de plus faux en cet instant ? Elle lui disait la vérité – ou ce qu'elle pensait être les faits tels qu'ils avaient été prodigués – et elle se faisait soumettre en retour. La situation était injuste et particulièrement désagréable. Ses doigts tâtèrent prudemment le sol, tandis que Charles se penchait vers elle pour lui insuffler de nouveau un éclair de haine. Esquissant un geste de recul, comme pour échapper à son souffle qu'elle avait eu le malheur de percevoir, son dos retrouva bien vite de lui-même le parquet. Il ne valait pas mieux que tous ces sorciers qui les entouraient et qui festoyaient non loin d'eux, acclamant un gouvernement qui avait su prendre des mesures drastiques pour mieux contrôler le pays. Daphné était à l'image de ces pauvres gens qui étaient obligés de courber l'échine sous une force qui leur semblait plus grande, plus inébranlable. Charles pouvait la tuer mais s'il faisait ça, il en répondrait devant Wyatt Greengrass. Mais elle ne mourrait pas ; pas maintenant, pas aujourd'hui. Elle le savait. Des signes ne trompaient pas. S'il avait voulu la tuer, il l'aurait déjà traînée au milieu des convives pour l'exécuter en public. La tuer alors qu'ils étaient seuls, et qu'il n'y avait donc personne pour assister au spectacle, ferait seulement l'effet d'un pétard mouillé.

Étrangement rassurée par l'idée d'échapper à un décès prématuré, Daphné resta toutefois allongée, préférant ne pas alimenter la violence du dragon. Il ne pouvait pas dénaturer les Greengrass, il n'en avait pas le pouvoir – pauvre idiot, voulut-elle cracher. Elle connaissait l'histoire des Selwyn, elle avait eu l'occasion de croiser souvent (bien que brièvement) l'homme avec qui elle bataillait depuis quelques minutes. Et ta femme, c'était une traîtresse aussi ? Ses yeux verts exprimaient une colère sourde qui la rongeait peu à peu. Peut-être était-ce finalement cela son moteur ; la colère qu'elle ne laissait jamais exploser, cette violence avec laquelle elle voulait se battre mais dont elle ne pouvait pas user. Pas pour le moment en tout cas. Elle voulait se donner des airs de martyre. En lui disant de la tuer, de mettre les Greengrass plus bas que terre – mais jamais ils ne seraient plus bas qu'il ne l'était lui. Par combien d'étapes était-il passé avant d'accéder à ce titre de Directeur ? Combien de fois avait-il gentiment courbé l'échine en voyant la tempête arriver ? Il n'avait aucun souci à se faire, Daphné n'était pas de ceux qui parviendraient à le neutraliser et ce, même si elle en rêvait à présent. S'il croyait posséder un pouvoir infini, alors pourquoi ne prenait-il pas la place du Magister ? L'idée lui arracha un frisson, puisqu'elle était en effet persuadée qu'il y avait songé.

Elle pouvait se répandre en excuses, se rabaisser comme un misérable vermisseau, rien n'y faisait. Rien ne changeait. Il voulait lui faire cracher le morceau – mais de quoi ? - alors que fallait-il faire pour lui enlever cette idée-là de la tête ? Une question. Pas de réponse. Ses dents s’agrippèrent à la lippe inférieure alors qu'elle tentait de se redresser. Sa respiration était calme, et son visage ne reflétait plus l'horreur insufflée par Selwyn. Sa réflexion devait être calme et posée, dénuée de la moindre trace d'animosité. Affronter Charles comme s'il s'agissait d'un simple élève de Poudlard aurait été une grossière erreur : autant jouer la carte du calme. Et s'il ne réagissait toujours pas, l'intimant à rester à terre, alors Daphné serait prise au piège. « Pour la énième fois, je ne cherchais rien en particulier. Et allez-y, essayez de nous faire passer pour des traîtres – essayez seulement de rabaisser la famille Greengrass. Mon père l'a également. » Son regard appuyé se dirigea vers l'avant-bras de Selwyn dont la manche, elle le devinait, dissimulait son appartenance aux mangemorts. Elle arqua un sourcil, sa lèvre supérieure étant agitée d'un tic fiévreux. « Allez-y, alors. Puisque vous pensez que je dissimule des choses – allez-y, faites ce que vous pensez être nécessaire. Mais ça ne donnera rien, et vous savez pourquoi ? Parce que je vous dis la vérité. » Elle arqua un sourcil, relevant un peu plus le menton. « J'attends. »
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