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sujet; (mai 2001) gates of hell
MessageSujet: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptyMer 24 Aoû 2016 - 20:04

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Les beaux jours revenaient et avec eux, les problèmes de climatisation dans les bureaux de la BPM. Enfant de l'Irlande et de ses marais froids et humides, tu ne supportais pas particulièrement bien la chaleur, pour ne pas dire qu'elle t'écrasait les épaules comme une couverture trop lourde, empêtrant et engourdissant le bout de tes doigts courts.
T'essuyant le nez dans le col de ton tee-shirt dégageant un parfum âcre et fauve, tu prenais connaissance des ordres du jour dans la Ruche, avant de grimper au niveau 9 pour aller faire les yeux doux à Rookwood. La jeune Imogene, bien que rétablie depuis un moment, n'était pas encore là, et de toute manière, elle se montrait encore moins encline à courir dans tous les sens derrière toi depuis que le soleil avait pointé le bout de son nez, l'étouffant purement et simplement dans ses robes noires.
Tu lui avais promis dans un grognement que ça ne durerait pas - ça ne durait jamais en ville - et que bientôt, le ciel vous gratifierait d'orages et de pluies tièdes.
Bref, tu pensais pas que la douche froide serait pour aujourd'hui.

Tu n'es pas du genre à avoir une mémoire à toute épreuve. Tu as la capacité de remembrance des gens simples et des sous-fifres assidus. De fait, tu n'étais pas fichu de retenir les noms des éminents collègues de Rookwood, ni même du patronyme du Magister de son vivant - enfin, de son vivant d'avant qu'il soit mort puis de nouveau vivant. Pour autant, tu pouvais emmagasiner pendant un temps l'identité de tous les sorciers figurant sur les avis de recherche, histoire de ne pas te trimballer les affiches pendant les missions.
T'avais la mémoire consciemment capricieuse des enfants qui ne se rappellent que ce qui les intéresse.
C'est donc en marmonnant dans ta barbe la liste des noms des fugitifs du jour que soudain, tout ton sang semble foutre le camp dans le bout de tes orteils. T'as pas bité tout de suite, parce que la rengaine était mécanique, il le fallait, si tu voulais déshumaniser les pauvres types que t'allais traquer dans les jours à venir. Pourtant, y'avait une couille dans le jus de citrouille, un nom qui n'avait rien à faire là. T'as pas tilté de suite puisque ce nom, au final, tu le prononçais pas tout le temps, sinon jamais, les premiers jours peut-être, les premiers pas chez les Rafleurs, un nom aboyé entre deux combats dans la boue pour vous rappeler à l'ordre. Ce nom, il avait bien vite laissé la place à un surnom, moins compliqué à prononcer, et peut-être même, à la longue, plus affectueux. Deux syllabes à retenir pour les deux têtes d’épingle de service. Sauf qu’à présent, on en avait perdu une. Et que la retrouver s’avérerait aussi difficile que de chercher une aiguille dans un milliard de bottes de foin. Et aussi douloureux que de chercher un brin de paille dans une botte d’aiguilles.

Pourquoi y’a ton nom, ma grande ? Ils ont dû se tromper, ou alors, c’est pas le tien, mais ça y ressemble drôlement ? non, c’est même PAS DRÔLE DU TOUT ; c’est pas ton genre de blague. Alors pourquoi y’aurait ton nom là et toi t’es où ? J’ai comme le pressentiment que si j’le prononce, on va mal me regarder. Comme si j’étais dev’nu fou. Comme si t’avais jamais existé. Mais t’AS EXISTE et jamais je t’oubli-

« Par les aisselles de Merlin, Nannie, c’est du chiqué, moi j’dis ! » Tu agrippes ton mollet pour essayer de le faire passer derrière ton oreille, dans un grognement de jeune chien, de jeune con. Tu défais ta chaussure dans une salve de jurons, pensant naïvement que ça t’aiderait à t’assouplir. « C-c’est pas possible… d’être au-aussi souple, p*tain ! »
C’était il y a deux ans et demi. T’avais pas encore la cicatrice à l’épaule gauche ni le tatouage sur le genou droit. Et pas non plus la décence d’entreprendre tes petits exercices d’assouplissement autre part qu’au beau milieu des couloirs du second étage.
C’était parti de rien, ça partait toujours de rien. Après tout, c’était de là d’où naissait le chaos. Un enchainement, pas si chaotique que ça. Nannie s’était contorsionnée sous ton regard ébahi, juste pour te prouver qu’elle était capable d’attraper le cendrier sur ton bureau de cinq manières différentes sans les mains. Défi relevé avec succès, même si toi, t’avais pas pu en dire autant. Tout ce que t’avais gagné, c’était un bureau fissuré et trois cendriers en moins. Sauf que t’avais pas dit ton dernier mot.
Plutôt une dernière insulte alors qu’on osait encore circuler dans le couloir que vous aviez monopolisé.
On s’y faisait pas encore à l’époque au duo infernal que vous formiez. Parce qu’à vous deux, on disait que vous constituiez enfin un neurone complet et une bonne grosse dose d’ennuis. La Nannie, quand elle avait une idée derrière la tête, elle était comme un chien hargneux, et pour rien au monde elle ne l’aurait laissé s’échapper. Pour ça, tu la comprenais, c’était d’ailleurs pour cette raison que tu mettais tes muscles à rude épreuve à les plier de la sorte. « J’te préviens, si j’me coince un truc, ce s’ra à toi d’me porter jusqu’à l’hos- bordel j’ai les doigts qui glissent, z’ont toujours pas réparé la clim’ ! »
Les beaux jours étaient là et avec eux, les problèmes de climatisation dans les bureaux de la BPM.
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MessageSujet: Re: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptyMer 24 Aoû 2016 - 20:20

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C’était la première journée où elle allait pas pointer. Et ça lui faisait bizarre.
Pas qu’en temps normal Nannie soit vraiment une vraie acharnée du travail mais elle faisait partie de ces braves employés toujours à l’heure. Pile à l’heure. Plus par instinct que parce qu’elle avait ses yeux collés à sa montre. D’ailleurs elle n’avait jamais eu de montre. Pas assez de thune. Et elle savait pas lire les aiguilles. Malgré ça, pile à l’heure. Pendant presque cinq ans. Jamais en avance, et jamais en retard. Elle aurait pu être élue employée du mois si y avait pas eu tout le reste.
Les autres, ils disaient qu’elle était chiante. Un peu. Mais c’était affectueux. Les gens ils étaient affectueux avec elle. Mais voilà pourquoi elle aurait pas pu avoir une petite médaille et son portrait encadré dans le couloir d’honneur du niveau deux. Ou du niveau neuf. Pas certain que de tels couloirs existent de toute manière. On faisait pas trop dans la reconnaissance individuelle au Ministère. Ou bien plutôt que d’encadrer votre portrait avec du bois à moitié prix, on vous tatouait le bras.
C’était ça qu’on lui avait promis à Nannie. Cette mission menée à bien et elle recevrait la Marque. Tout le monde en avait toujours fait toute une histoire de cette Marque ; Nannie comprenait bien ce que c’était. Honneur et tout ça. Une histoire de fierté parce que ça voulait dire que le Magister vous considérait comme l’un des siens. Pour Nannie ça voulait surtout dire augmentation. Et elle pourrait peut être changer de studio, enfin. Le sien était proche de tomber en ruine.
Maintenant qu’elle était sensée être en fuite de toute manière, son vieux studio, elle s’en moquait. Il pouvait bien s’écrouler à cause de toutes les infiltrations de flotte (« Vous n’avez qu’à lancer un Impervius » qu’elle lui disait la logueuse. Plutôt crever que de lui dire qu’elle ne saurait même pas répéter le sort en question) elle n’y reviendrait pas. Oui, quand elle réintégrerait les rangs du Ministère elle aurait la Marque, son augmentation et son salaire des mois passés en infiltration par mesure rétroactive. Et elle pourrait avoir un appartement.
Et elle inviterait Adele. Et Bacchus. Elle aurait un aquarium.
Ça coûtait pas trop cher un aquarium non ?

À coté d’elle Birahima glapit légèrement avant de s’asseoir juste à ses jambes en secouant la queue. « Oui mon gros » qu’elle fait en s’accroupissant pour le caresser derrière les oreilles « Oui je sais qu’il fait chaud. » Le soleil commençait à taper, et ce n’était que la matinée. Il ferait sans doute encore plus chaud dans le début de l’après-midi. Mais d’ici là elle sera à l’ombre. Elle prévoyait de passer quelques jours en camping sauvage dans la fameuse forêt. À l’ombre des gros arbres feuillus. Pour le moment elle était en ville, quelques achats en perspective — achat de survie, avant de mettre les voiles vers la nature. Cette forêt, c’était presqu’un mythe au Ministère. Quand on lui en parlait, Nannie avait toujours imaginé un immense labyrinthe dans lequel 50% de la population Insurgés avait pris ses quartiers. Ça lui semblait être un bon endroit pour commencer sa fuite.
Et puis les forêts elle aimait bien ça.
C’était pas bien terrible comme mission. Ça pourrait même être agréable. Mieux que d’être bloqué dans les bureaux pendant la vague de chaleur qui se prépare.
Elle pense à ses collègues qui eux doivent être en train d’investir la Ruche, prêt pour une nouvelle journée de taff. Ils lui manqueront certainement au bout d’un moment. Birahima lui lèche le visage, heureux des gratouilles qu’il recevait.
Y en avait un qui lui manquait déjà par contre.
Elle avait toujours eu l’habitude de passer par le niveau deux le matin, avant de rejoindre les couloirs plus vide des Mystères. Juste pour lui dire coucou. Juste pour lui tirer la langue et vérifier que ouais c’était bien ce soir qu’ils iraient au match. Juste pour le voir, parce qu’il était drôle. Et parce qu’elle aimait bien quand il lui racontait des trucs. Quand il essayait des trucs. C’était drôle. Ouais, il était drôle.
Il lui manquait déjà.
Birahima lui lèche de nouveau le visage.
Il était drôle.




Ce qu’il est drôle !
Nannie éclate franchement de rire en le regardant lutter avec ses articulations pour tenter de faire passer son mollet derrière son oreille. Ses jurons rajoutent au comique, elle trouve. « C-c’est pas possible… d’être au-aussi souple, p-tain ! » Elle le regarde faire, assise par terre, les jambes croisées en tailleur, sagement. Y a un gratte papier qui en passant tente de l’éviter et manque de trébucher sur Bacchus. Il ne dit rien, mais il a l’air un peu agacé. Nannie lui sourit. Bacchus est moins poli. Faut dire qu’il a l’air de galérer.
C’est lui qui a insisté aussi, quand il l’a vu faire ses petites contorsions. Ça serait cool qu’il puisse faire la même chose ! Nannie elle l’encourage, elle n’a jamais vu un gars avec sa carrure faire ce genre de tortillis — c’est marrant et aussi impressionnant. C’est comme elle, quand elle l’a vu nager. Il nage bien, Bacchus. Il se débrouille mieux en natation qu’en gymnastique en tout cas. Nannie elle sait pas nager, il lui a dit qu’il lui montrerait. Échange de bons procédés qu’ils diraient les pontes du Ministère (ceux qui parlaient bien). « J’te préviens, si j’me coince un truc, ce s’ra à toi d’me porter jusqu’à l’hos- bordel j’ai les doigts qui glissent, z’ont toujours pas réparé la clim’ ! » Elle se glisse jusqu’à lui pour l’aider à tenir sa jambe, elle ne rit plus mais sa voix reste enjouée, amusant constraste avec la tonalité râleuse de celle de son camarade. « T’vas rien te coincer t’en fais pas grosse bête. Je fais ça tous les jours. » Elle le lâche un bref moment pour porter sa jambe droite derrière sa tête en laissant son pied reposer sur sa nuque. Puis elle fait de même avec sa jambe gauche avant d’écarter les bras : « Tadaa ! Et chez moi f’sait encore plus chaud qu’ici. C’est bien de transpirer, ça fait mieux glisser ton pied ! » Puis elle remet ses jambes correctement avant de revenir tenir celle de Bacchus. « T’es sur qu’tu peux pas aller plus loin ? Hein ? Hein ? Tu veux que je pousse pour voir ? Dis tu veux ? » Elle fait mine de pousser sa jambe un peu plus loin vers sa tête, pour illustrer son propos, comme si elle craignait de mal se faire comprendre. Elle fait souvent ça, Nannie, d’illustrer ce qu’elle dit, parce que parfois elle dit mal et les gens comprennent pas. Histoire d’accent et de syntaxe.
Ils occupent tout à fait le maigre espace que le niveau deux alloue aux déplacements des employés et pour le moment ni Bacchus ni Nannie ne se soucient du travail à faire.
C’était bien pour ça qu’aucun d’eux n’avaient leur portrait sur le mur d’honneur du Département.
Nannie allait avoir le sien, mais sur une autre sorte de mur, mais ça pour le moment elle l’ignorait. Bacchus l’ignorait.
Tous les deux étaient bien trop occupés à tester la résistance de leurs tendons et de leurs muscles pour se soucier de l’avenir.
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MessageSujet: Re: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptyMer 24 Aoû 2016 - 21:11

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Il fallait juste espérer qu’un de ces quatre, vous ne soyez pas amenés à tester la résistance de vos tendons et de vos muscles d’une autre manière.
Parce qu’une autre aptitude vous réunissait ; celle de ne faire usage de la baguette qu’en de rares occasions, préférant ainsi résoudre vos problèmes par la force brute. Jusqu’à présent, cette force était concentrée contre les autres. Mais on était jamais à l’abri d’un coup à revers.

[color:197d=#darkslategrey]« Heu, Murdock, t’es sympa mais tu te rhabilles, s’teu-plaît »
Tu réponds pas à la provocante remarque de ton camarade, le tee-shirt roulé sous le menton, à farfouiller dans les dossiers des fugitifs. Bouffée de chaleur sur sueur froide dégoulinant entre tes omoplates. C’est pas vrai. C’est sûrement une erreur de logistique. T’allais devoir faire le tour de quarante-cinq milles secrétaires pour régler ça. Pas ton genre, mais tu serais prêt à le faire. Prouver que Nann- Nehanda travaillait ici ; qu’elle était certes aussi exemplaire que toi, mais très agile et docile. Qu’elle aurait été la dernière à avoir l’absurde idée de vous trahir. Ta fébrilité doit être palpable puisqu’un collègue te fait une tape sur l’épaule –geste qu’il regrette aussitôt quand il constate que ta sueur était palpable elle aussi - pour demander ce qui va pas. C’est Nannie qui va pas. Son nom va pas là. Ch’uis désolé que tu l’apprennes comme ça, Murdock.
C’est là que tu remarques la petite grenouille en papier posée au milieu de ton fourbi. Un autre aurait pris ça pour une énième boulette de papier quand on savait que tu recommençais tes rapports un nombre incalculable de fois. Pas de doute, elle était passée par ici ; y’avait qu’elle pour avoir ce genre d’attention à ton égard, et accessoirement la seule à être au courant que les grenouilles –surtout les toxiques avec de jolies couleurs- étaient tes animaux préférés –en plus des chiens, cela va de soi.

Ses longues pattes de grenouille à elle se plient avec une certaine grâce, et voilà qu’elle t’exécute de nouveau la figure avec une facilité déconcertante, comme si son corps était démuni d’os. « Ouais bon, c’bon, j’ai compris qu’t’y arrivais très bien » Ton regard embrase les types qui passent à la dérobée et dont les regards se dérobent en trébuchant de la courbe souple du dos de Nannie et de ses épaules nues. Que tu les reprennes pas à la reluquer, au risque que ce soit la dernière chose qu’ils verraient de leur vivant.

Pourtant, au moment où elle te pousse la jambe, y’en a un qui craque, ce bon vieux Richard, hors de lui après avoir failli trébucher dans les jambes de sauterelle de Nannie qui gigotaient comme des serpents en ébène « Hé, les deux têtes d’épingle, débarrassez-moi le plancher, ou je vais demander à papa Rookwood de le faire » Si Nannie ne semble pas s’en ébrouer –à moins que ça ne soit simplement l’information qui mette quelques secondes à monter, le temps qu’elle comprenne que c’était une image et que Rookwood n’était effectivement pas son père-, toi, déjà à cette époque, ça te fait comme l’effet d’une bombe ; la scène de vos deux tronches de six pieds de long aurait été à immortaliser, avant que d’un poing, tu foutes une bourrade dans l’épaule de la demoiselle pour l’interrompre. Sauf que dans ton élan, le haut de ta cuisse craque, tu pousses un cri de pucelle, plus de peur que de mal d’ailleurs, puisque tu parviens enfin à te coincer la jambe derrière l’oreille par accident, même si c’était précisément pas le moment, puisque tu voulais rattraper ce rapporteur pour lui faire sa fête. Et ça n’était pas ce qu’il y avait de plus évident, quand on avait une jambe en moins. Tu rampes sur quelques mètres, terrifiant dans cette posture pas humaine, avant de gratifier Nannie d’une nouvelle bourrade –que voulez-vous, ça marchait comme ça la communication, entre vous- pour qu’elle l’attrape à ta place, le temps que tu te déplies comme un mouchoir de table savamment agencé pour une grande cérémonie.
« Le laisse pas s’échapper, b*rdel, ‘faut pas qu’il cafte ! »

Sauf que, vu ton état, tu sais pas si tu fais bien de l’envoyer le courser, sachant que tu n’avais pas la moindre idée de comment faire pour te remettre dans le bon sens, sans perdre un membre au passage, bien entendu. De fait, avant que la gazelle ne s’élance, tu l’attrapes brusquement par la cheville –pas très malin tout ça. « Attends ! Aide-moi d’abord ! j’crois qu’ch’uis coincé ! »
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MessageSujet: Re: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptyMer 24 Aoû 2016 - 21:20

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Les superettes de la petite ville moldue qu’elle squattait en attendant de partir en forêt commençait à ouvrir. Neuf heures qu’ils indiquaient sur les portes automatiques ; elle avait attendu là, assise sur le trottoir, Birahima à coté d’elle, que les gros volets de ferraille s’ouvrent. Le toutou aboie un coup en entendant le crissement du métal se relever dans son dos : qu’il est con. Elle le rassure en enfouissant son visage dans les poils de son cou — il est simple à rassurer lui, il suffit de le câliner. « Miss, restez pas là s’il vous pl- » alors qu’il ouvrait son petit bazar, le proprio avait avisé la silhouette de Nannie vautrée par terre. Elle se redresse avant qu’il n’ait eu le temps de finir sa phrase et fait mine d’entrer dans le magasin. Il l’arrête, visiblement gêné : « Les chiens ne doivent pas entrer à l’intérieur, miss. » « Assis Birahima » qu’elle ordonne Nannie à son toutou qui obéit sagement, les yeux brillants et la queue remuante « Je reviens vite. » Et elle sourit au propriétaire avant de se glisser à l’intérieur de la petite boutique. Elle n’a pas besoin de grand-chose, juste de quelques petites affaires. Dans la poche droite de son pantalon trop large il y a des pièces de monnaies qui tintent.
Elle les a chourré dans la nuit, à des gens qui rentraient chez eux, complètement beurrés. C’était des trucs qu’elle avait souvent fait ça ; avec Bacchus. Ils s’installaient à la sortie d’un bar et rackettaient ceux qui sortaient. Ou bien à l’entrée des stades de Quidditch, avant les matches : comme ça ils avaient des billets gratuits. Bacchus il faisait sa grosse voix et roulait ses muscles, ça marchait bien. Alors qu’elle passe devant le rayons des boîtes de conserve et qu’elle s’en saisit de quelques une — maïs, maïs, maïs (c’est bon le maïs) elle se demande combien de matches elle allait rater. Bon, Bacchus lui rapportera les moments forts. Elle espère qu’il pourra trouver quelqu’un pour l’accompagner le temps de son absence. C’était pas drôle d’aller voir du Quidditch tout seul.
Elle empile cinq grosses boîtes de maïs dans son sac, puis récupère une grosse bouteille d’eau et un sachet de six citrons entiers — pour le moral. Avant de passer en caisse. Elle regarde la porte automatique : elle pourrait aussi tout aussi bien filer sans payer, pas comme si l’homme avait l’air assez agile ou rapide pour la rattraper. Mais ça servait à rien d’économiser son argent, parce que c’était pas dans la forêt que ça lui serait utile. Et puis voler c’est comme le Quidditch, c’est drôle quand on est plusieurs mais tout seul c’est moins marrant. Elle rit en songeant que si Bacchus et elle auraient du filer rapidement d’ici, le dadais aurait certainement renversé tous les présentoirs de bubblegum et autres jusqu’à la sortie. C’était un peu son style.
C’est un peu son style. Distraitement elle sort l’argent que lui demande le monsieur de sa poche et au fond retrouve un petit morceau de papier. La chute qui restait de la grenouille qu’elle avait laissé à son camarade, faute de pouvoir lui dire au revoir en personne. Elle espérait qu’il l’avait bien vu, et qu’il ne l’avait pas écrasé sans même s’en rendre compte en posant une pile de dossiers par-dessus.
Ça aussi c’est un peu son style.




Nannie, elle y croit dur comme fer. Elle voit pas pourquoi ça marcherait pas. Après elle a des doutes sur l’elasticité de son pantalon : mais au pire si les coutures craquent, c’est pas un gros drame. Y a bien quelqu’un dans le coin qui sait lancer un de ces sorts bêtes et imprononçables pour recoudre les habits non ? Elle se fait pas vraiment de soucis donc ni pour les coutures ni pour les tendons de Bacchus. Y a pas de raisons. Elle pousse la jambe au moment où une silhouette à laquelle elle n’avait pas pris garde manque de trébucher sur elle. « Hé, les deux têtes d’épingle, débarrassez-moi le plancher, ou je vais demander à papa Rookwood de le faire » Nannie cligne des yeux, elle avait pris garde au mec mais elle reconnait le timbre faussement mielleux et vraiment agacé de Richard Mates. Ben quoi ben quoi ? Peut pas faire un petit détour comme tout le monde ? Si ça ne lui fait très franchement ni chaud ni froid ce genre d’intervention, Bacchus ça le frappe. Elle le voit bien. Il lui donne un coup, pour qu’elle le lâche. Alors elle le lâche.
Et c’est pile au même moment qu’il parvient à coincer sa jambe sur son épaule. « Bravo ! Tu vois c’est facile ! » qu’elle s’exclame, toute joyeuse. Mais ses félicitations sont eclipsées par le cri que pousse son binome. Cri court par ailleurs : ça veut dire que tout va bien. Juste la surprise. Il tente maintenant d’avancer vers Fates, mais ce n’est pas bien fameux. À cause de la jambe. Celle qui est coincée maintenant. C’est dur d’avancer avec une seule jambe lorsqu’on a pas l’habitude. Nannie le regarde faire, un peu déphasée, sans trop comprendre pourquoi il se mettait à crapahuter (ou plutôt rampouiller) comme ça. Ça faisait pas parti de l’exercice. Puis il lui donne un nouveau coup. Et là elle comprend. Ah mais oui ! Richard Lates ! Of course. « Le laisse pas s’échapper, b-rdel, ‘faut pas qu’il cafte ! » Elle pose une main par terre, en appui, et se prépare à bondir en avant pour choper l’ennemi commun qui commençait à reculer dans le couloir, comme s’il se rendait compte qu’il aurait ptet mieux fait de ne pas l’ouvrir sur ce coup. Ou bien de ne pas mentionner M’sieur Rookwood. Allez savoir pourquoi, ça a toujours l’effet d’une bombe sur Bacchus. Elle va pour lui sauter dessus mais elle sent un poids qui la retient, juste au dernier moment et du coup elle retombe au sol. C’est Bacchus qui la tient par la cheville : ben quoi ben quoi ? « Attends ! Aide moi d’abord ! J’crois qu’ch’suis coincé ! »
Ah ben v’là autre chose. Elle voit du coin de l’œil Sir Richard reculer toujours de son petit pas empressé (petitpaspetitpasilsneremarquerontrien) mais s’accroupit en face de Bacchus. Avec une sourire tout blanc : « Tu vois quand même qu’t’as réussi ! Ça fait pas mal hein. » Elle en sait foutrement rien si ça fait mal ou non mais c’était une habitude de parole qu’elle avait prise avec le temps. Avec son index et son majeur elle vient toucher la plante du pied de Bacchus et d’une pression décoince toute sa jambe. « J’vais l’choper maintenant ? » Elle n’attend qu’une réponse du regard avant de bondir dans le couloir en direction du cafard. Quand il voit Nannie se faufiler jusqu’à lui, il semble envisager de tourner vraiment les talons et de filer. Mais il n’en a pas vraiment l’occasion, elle se baisse et d’un coup de jambe  dans ses tibia elle le fait trébucher et tomber par terre. « Ben alors alors Rates ? » elle dit en lui donnant un petit coup de pied dans les côtes « T’es pressé ? » Il a fait tomber par terre les feuillets qu’il tenait dans ses mains, y en a partout. Maintenant les gens évident le couloir. Il ouvre la bouche, il a l’air presqu’autant blasé qu’agacé : « Je… Gates. C’est… je m’appelle Gates, j’arrête pas de vous le répéter ! » « Ben c’est c’que j’ai dit… Hein Bacchus que c’est c’que j’ai dit ! » Elle pose son pied sur le torse du gratte papier et se tourne vers son camarade : « Hein ? Y m’embête avec son nom, est-ce qu’moi j’embête mon monde avec mon nom hein ? »

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MessageSujet: Re: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptyMer 24 Aoû 2016 - 23:13

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Tu vas pour t’emparer de la petite grenouille quand tu réalises le monceau de travail qui t’attends si tu veux avoir une chance qu’un jour elle te fasse d’autres petites grenouilles. Son pour l’instant maigre dossier sous le bras, tu t’extirpes de la Ruche, à la recherche de plus d’informations. Malheureusement, ce jour-là, dans la chaleur écrasante du Ministère, tout ce que tu dénicheras sur elle serait les premiers exemplaires de son avis de recherche. T’as pas osé déchirer le papier, mais tu jurerais que quelque chose d’autre s’était déchiré dedans toi.
Quand tu es revenu quelques heures plus tard dans la journée, t’as pas fait gaffe et as manqué d’écraser la petite grenouille sous une pile de rapports remplis maladroitement par la jeune femme.
Elle est sauvée in extremis alors que tu poussais une pyramide de gobelets de plastique où macéraient des flaques de café froid. Tu tends la main pour la récupérer, fais tomber au passage ses dossiers des quatre derniers mois et, avant que le reste de l’année ne suive, tu la glisses dans la poche arrière de ton futal. T’as corné une patte arrière dans la précipitation, comme si tu cachais fébrilement une précieuse pièce à conviction, jetant un regard et les gobelets vides au reste de la pièce, espérant naïvement que personne ne t’avait vu.

Richard pouvait pas en dire autant, alors que tu le guettes se défiler en trottinant comme s’il avait un nimbus 2000 dans le fondement.
« Ça fait pas mal mais un peu quand même si, j’vais avoir la patte folle si tu m’sors pas d’là » tu te méfies du tour de magie à sa sauce pour te décoincer, pour pas dire que tu le redoutes. Pas que tu doutais de ces compétences en sortilèges (comment peut-on douter de ce qu’on ne possède pas ?), juste de ses idées saugrenues qui faisaient sa réputat… outch, ah non en fait, ça aura servi à rien de faire ta demoiselle effarouchée puisqu’elle ne fait que te chatouiller le pied. Trop content d’être réparé, tu bondis sur tes pattes à ton tour, alors qu’elle prend une certaine avance –c’est beaucoup plus facile quand on avait son gabarit, parce qu’on pouvait en mettre trois comme elle dans les couloirs, contre 0,5 comme toi.
Dans la foulée, tu remarques pas que ton pantalon craque effectivement, la poche arrière baillant aux corneilles, dévoilant une fesse tatouée –rien de bien impressionnant, un piaf dessiné de la main gauche. Il faut préciser à ce moment-là du périple que ton calbut s’était fait la malle quelques heures plus tôt, alors que vous déjeuniez sur les toits du Ministère et que pour marquer votre territoire, vous n’aviez pas trouvé plus brillante idée que de planter ton boxer en drapeau conquérant.
Et ouais, et toujours pas virés avec ça.

C’est donc la fesse à l’air que tu te lances toi aussi à la poursuite de ce perfide Fates. Le bougre ne fait pas le poids face à toi, et pas la vitesse face à la Nannie. Quand tu les rattrapes, une beuglante accrochée à ton oreille après t’en être pris une flopée au passage, le bougre est déjà à terre, au milieu de ses papiers, apeuré à l’idée de tomber –une fois de plus- entre vos pattes. Comme s’il se lassait pas d’imaginer les horreurs que les deux sauvages que vous étiez allaient pouvoir lui faire subir.
Et, sachant qu’en dehors des heures d’interrogatoires, vous étiez doux comme des agneaux, c’était absolument grisant de jouer les petits monstres et de le faire mariner dans sa propre peur et son propre agacement.
« Ouais, moi j’pense surtout qu’il nous fait tourner en barrique » « en bourrique » « quoi ? » « …on dit ‘faire tourner en bourrique’ » et ce jour-là, Richard regretta une fois de plus d’avoir ouvert sa grande bouche coassante, alors que tu te penches dangereusement vers lui, l’œil menaçant. « Estime-toi heureux que d’jà on ait r’tenu ton nom, Grates » le R roule avec un certain charme dans ta gorge, alors que tu l’observes retenir une périlleuse remarque, gobant les mouches comme le petit crapaud qu’il était. Tu lui refermes le clapet d’une pichenette « fais gaffe, tu vas avaler un gnome, cannibale »

Une tape sur l’épaule « Et bah, mon vieux, t’es tendu comme une crampe » « mais non ! » « si j’te dis qu’t’es tendu t’es tendu ! » « vous êtes sidérant »
Ne sachant pas si c’était une insulte ou non, tu te redresses avant qu’il ne tourne de l’œil, fais mine de t’étirer et de craquer tes poings de brute. « T’sais Nannie, moi j’pense qu’notre ami Grapes aurait bien b’soin d’un peu d’gym pour s’détendre, t’penses pouvoir faire que’qu’chose pour lui ? »
Elle brillait pas souvent dans ton œil bovin la lueur de celui qui pense avoir une idée de génie, mais par Merlin, Richard s’en souviendrait.
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MessageSujet: Re: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 22:52

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Elle s’avance sur une de ces routes semi-urbaines, semi-rurales qui quittait la petite ville où elle avait fait ses emplettes et qui se déroulait jusqu’à la lisière de la forêt. Ça lui faisait une bonne trotte, mais marcher ce n’était pas un problème. Ce n’était jamais un problème pour Nannie, la fatigue physique c’était quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Elle pouvait marcher des heures et des heures sans même troubler son rythme d’un iota, ce qui ne l’avait jamais empêché de se jucher sur le dos de Bacchus, de temps en temps. Il était pas bien grand, mais elle était bien petite et surtout il était baraqué. Alors ça tenait. Elle enroulait ses jambes autour de ses épaules, posait ses mains sur sa crinière et jouait au héros. Ils avaient parcouru quelques kilomètres comme ça, donc certains dans les couloirs du Ministère, au grand dam des autres employés. Et combien de fois elle s’était prise le haut d’une porte parce qu’elle n’avait pas songé à se baisser ? On ne les comptait plus.
Nannie songe qu’ils n’avaient pas encore entrepris d’escalader la cage d’ascenseur du Ministère, pourtant ça devait être marrant ça, non ? Il faudrait qu’elle s’en souvienne pour le proposer à son copain, dès qu’elle rentrerait, pour qu’ils se fassent ça. À moins qu’il ne profite de son absence pour se lancer dans ce genre de plan. Elle fait vaguement la moue un instant, s’interrompt dans sa marche avant de secouer la tête et de repartir, Birahima trottinant tout autour d’elle, gaiement. Non ; il savait qu’elle aimait bien ce genre de coup, il l’attendrait. Elle ne sera pas trop longue de toute manière… Elle le reverrait bientôt.
S’il se faisait pas virer entre temps.
Elle rit.




Elle rit.
Parce que Bacchus, il est drôle, mais Pates… il est encore plus drôle ! Pas dans la même catégorie faut dire. Bacchus, l’est amusant parce qu’il est comme Nannie. Ils échangent des regards perdus lorsque les patrons disent des phrases avec trop de mots dedans, ils ont des idées ensemble et souvent sur la même longueur d’ondes (une longueur d’onde qui ne plait pas aux autres) (mais ils apprennent à vivre avec)… Jates, lui, c’est une autre histoire. Il est pas rigolo parce qu’il est comme eux, non il est plutôt marrant parce qu’il est très différent, et qu’il ne semble pas les comprendre tout comme eux ne le comprenait pas. Elle rit quand il reprend Bacchus sur ce qu’il dit : « Barrique, bourrique c’est un peu la même chose non ? Et puis c’est bête, une barrique ça tourne plus qu’une bourrique. Parce qu’une barrique c’est rond et une bourrique… C’est quoi une bourrique ? » Elle garde un instant le regard dans le vide, tentant de se rappeler de ce que , par tous les esprits, ça pouvait bien être une bourrique… Bourre-hic ? Une histoire de hoquet ? Buric ? Bacchus la tire hors de ses pensées et quand elle le regarde de nouveau il est courbé en deux vers Kates, qui se fait tout petit petit, comme s’il avait peur de se faire dévorer. « Estime-toi heureux que d’jà on air r’tenu ton nom, Grates. » « C’était pas Cates ? » qu’elle propose Nannie, toujours prête à rendre service. Il veut dire quelque chose, mais il dit rien. Soit il perd ses mots, soit il a décidé d’être un peu intelligent. Bacchus le taquine et Nannie a un moment de réflexion avant de rire : « Haha ! Cannibale, je vois ! » C’est marrant. Il est marrant Bacchus, on vous l’a déjà dit ? Il continue à le taquiner. Et c’est amusant de voir les expressions du visage de Richard : un peu de… truc comme de la peur mais pas vraiment de la peur… elle ne sait plus le mot qu’on utilise ici pour ça. Appréhension qu’on disait chez elle. Voilà, un peu de ça et surtout beaucoup beaucoup d’agacement. Ça elle sait le reconnaître. Les gens ici sont souvent agacés. Y en a qui crient contre eux, et puis y a les boss qui soupirent et passent leur doigt sur leur tempe en fermant les yeux (ça aussi ça faisait rire Nannie, mais intérieurement). Mais v’là qu’il lâche un de ces mots, le Sates… Pire qu’appréhension. Et Nannie saurait pas le répéter. « Y cause bien quand même hein ? » elle fait remarquer alors que Bacchus se redresse. Puis il fait craquer ses poings. « T’sais Nannie, moi j’pense qu’notre ami Grapes aurait bien b’soin d’un peu d’gym pour s’détendre, t’penses pouvoir faire que’qu’chose pour lui ? » Son regard passe de Bacchus à Richard, un peu perplexe. « Tu crois ? Moi chais pas si j’pourais en faire que’que cho- » Et ses yeux s’éclairent quand elle remarque la lueur qui brille dans ceux de son camarade. « Aaaah ! Mais si mais si… Beaucoup de gym. Très zimportant. Bon pour les muscles Yates. » Elle s’accroupit en moins de temps qu’il n’en faut pour dire fuck et lui soulève son bras gauche : « Mou ça, tout mou. Pas bon. C’mment veux-tu porter tes papiers ? Pas étonnant qu’tu tombes quand on t’frôle ! » Richard retire son bras de la poigne de Nannie avec une petite grimace effarouchée. Elle rit. Lui tapote le nez. On a l’impression qu’il va faire une crise cardiaque. « Moi j’dirais qu’pour commencer faudrait faire le grand écart. Ça détend et ça muscle, ouaip ! » « Mais… mais. Laissez moi retourner à mon… » « Sssh. Bouger pas parler Hates. Bouger, pas parler. » Elle se redresse et commence à glisser sur ses jambes jusqu’à arriver à la position finale de l’écart. « Et faut faire ttention aux habits sinon t’vas t’r’trouver comme Bacchus, avec tes jolies fesses à l’air. » Et d’une main elle donne une tape sur le postérieur de Bacchus avec un rire. Puis elle se penche en avant pour attraper le pied de Pates : « Allez, faut tirer un peu ! » « Mais. Mais. Je. Je. Enfin. » Il est drôle, mais il parle beaucoup. « Bacchus, l’écoute pas c’qu’j’dis. » Elle lui lance un regard un peu peiné à Bacchus. Histoire qu’il comprenne. S’il écoute pas Tates, il va jamais réussir son écart.

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MessageSujet: Re: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptyDim 4 Sep 2016 - 0:22

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T’aimes pas les ascenseurs. C’est étroit, ça bouge tout seul, y’a toujours plein de gens dedans et ils vont jamais au même endroit que toi. Sachant que les étages s’activaient d’une petite formule, t’étais contraint d’attendre que quelqu’un se rende au même palier que toi pour pouvoir y grimper, parce que t’étais pas fichu de retenir quelle formule allait avec quel niveau.
Mais il fallait bien passer par là si tu voulais aller soutirer des infos aux secrétaires du neuvième étage, là où la Nannie servait de cobaye. Tu portais pas de jugement vis-à-vis de ce genre de travaux ; t’avais bien vite appris à tes dépens que la Nannie elle ressentait pas la douleur. En plus de ça, ça lui laissait pas mal de temps libre, donc t’aurais été le dernier à cracher sur ce à quoi elle leur servait.
Tu te coinces au fond de la cabine, le dos tiède contre la glace qui tapissait l’un des quatre murs. Par un coup du sort et un jeu de coudes, une petite bonne femme potelée se retrouve coincée entre toi et son autre voisin. Elle aimerait bien te dire de te pousser un peu, mais ton poitrail est définitivement trop musclé pour elle, si bien qu’elle reste béate un court instant. Circonspect, tu en profites pour lui demander où elle comptait se rendre. Ce à quoi elle te retourne la question. Même pour une bourrique comme toi, l’occasion était à saisir. Et tiens, pour la remercier, t’allais même un peu contracter les abdos, rien que pour ses beaux yeux. C’est que tu pouvais être grand seigneur quand tu voulais.
Avec Nannie, ce genre de futilités n’avaient pas lieu d’être. Parce que tout ce que Nannie voyait dans ta plastique de rêve, c’était un perchoir ainsi qu’un potentiel et résistant camarade de jeu. Nannie, elle avait la peau trop sombre pour rougir. Quand bien même au fond de toi au fond de l’ascenseur, t’aurais bien voulu qu’elle ait un peu honte de ce qu’elle venait de te faire. Cependant, au vu du temps de réaction légendaire dont vous pouviez vous targuer tous deux, t’allais avoir le temps de rouler des mécaniques pour la petite dame jusqu’à plus soif.

En effet, quelques fois, les temps de réaction que vous pouviez cumuler tous les deux étaient passablement fascinants pour les cerveaux illuminés. On se demandait comment de si simples idées pouvaient mettre tant de temps à faire leur bonhomme de chemin dans vos deux caboches ; comme si effectivement, vous partagiez un cerveau pour deux et que, de fait, le temps de chargement était deux fois plus long.  
Cette fois-ci, c’est Nannie qui est un peu lente au démarrage que Rates aurait eu le temps de se faire mille fois la malle. A moins que la fascination ne fût effectivement palpable sur son visage contrit, que ce soit pour la lenteur de sa cervelle ou pour la souplesse de son corps.
Tu l’observes toi aussi faire le grand écart, un peu amer, un peu jaloux de pas pouvoir en faire autant, quand bien même tu avais progressé depuis le début de vos petits entraînements.
Il ne manquerait plus que Bates y arrive mieux que toi. Aucune chance, il ne respirait pas une once d’agilité ou de souplesse. Des comme lui, t’en bouffais tous les matins et même que des fois, ils restaient collés aux dents.

Mais tu ne te démonteras face à votre invité. Tu ricanes parce que tu la crois pas quand tu lui sers de contre-exemple, jusqu’à ce que ton visage se décompose quand la paume qu’elle abat sur ta fesse entre en contact avec ta peau. Tu portes aussitôt les mains à la déchirure, te contorsionnes –tu vois quand tu veux- pour voir l’étendue des dégâts. La situation n’est pas dramatique –au contraire, y’en a qui se retiennent d’éclater de rire. Enfin, elle ne l’était pas dans la mesure où tout le Ministère connaissait le sortilège pour recoudre une poche trouée. Tout le Ministère exceptés toi et Nannie.
Le calcul est alors vite fait. Tandis que Wates se débat tout en essayant de pas trop bouger pour pas se retrouver les quatre fers en l’air contre une Nannie qui continue de tirer un peu plus sur sa jambe, tu te retournes et tends le séant juste sous son nez. Toi tu vois pas, mais Nannie peut alors assister au délicieux temps de réaction, l’instant où il se rend compte de ce qu’il a à portée de narines. Ses traits se détendent d’effroi, tandis que tu grognes. « Répare-moi ça, Pates » « plaît-il ? » « t’m’as très bien entendu ; dépêche ou j’te fais faire l’grand écart avec tout le corps qu’on t’retrouv’ra d’un bout à l’aut’ du couloir » « par Merlin, pourquoi moi ? » « Tates ? j’attends »
Le pauvre bougre est pris entre deux esprits frappeurs dont l’un était près à le frapper.
Et alors qu’il se résignait à faire rouler jusqu’à lui sa baguette qui était tombée un peu plus loin, tu estimes avoir trop attendu et mets une autre sorte de menace à exécution, puisque tu t’assois sur lui qui disparait dans un cri de souris écrasée. Heureusement pour lui, sa mollesse le protège de la fracture. On pourra dire que ce fut même pour son bien puisque dans la chute, tu l’as obligé à le finir, son grand écart. Si bien qu’à quelques pièces de vêtement près, on se serait cru dans un mauvais film porno.

Tu te redresses accroupi, jetant élégamment un œil par-dessous toi. « Et bah voilà, il t’écoute maint’nant ! » Gates, horrifié, refuse quant à lui de poser ne serait-ce qu’un œil à sa prouesse technique, de peur que la douleur ne se déclenche s’il s’y risquait.
T’as un sifflement admiratif. « Nannie, ma grande, t’as d’la concurrence ; j’pense que tu peux passer à la vitesse supérieure avec lui » C’est moi ou tu es jaloux ? « Aidez-moi, j’crois qu’je suis coincé ! » « Mais non, mon gros, c’est le contrecoup » « Contre-rien du tout ! je vous dis que je ne peux plus bouger ! »
Tu l’enjambes et te cales à côté de ta comparse pour mieux constater les dégâts. « D’la comédie tout ça, t’en penses quoi, Nannie ? »


Dernière édition par Bacchus Murdock le Dim 9 Oct 2016 - 12:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptySam 24 Sep 2016 - 17:50

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Bacchus ça avait l’air de le déranger que son cul soit à l’air, Nannie ça lui allait bien comme ça, mais les anglais avaient une sorte de sens de la pruderie qui était amusant. C’était pour ça que Nannie elle les embrassait pas quand elle les voyait : pour eux c’était considéré comme étrange. Il va vers son apprenti gymnaste pour lui mettre ses fesses sous le nez, Rates, il est pas loin de la syncope et c’est drôle à regarder. Dommage que Bacchus lui tourne le dos pour le coup. « Répare-moi ça, Pates » Lates n’était peut être pas la première personne que Nannie aurait choisi pour cette mission, parce qu’il leur en voulait sans doute un peu et qu’il pouvait tout aussi bien lui recoudre son pantalon que d’opérer une ablation de la fesse gauche. Mais Bacchus devait compter sur l’instinct de survie du bougre, ce qui n’était pas un mauvais calcul. Pourquoi est ce qu’on leur disait qu’ils étaient bêtes ? « plaît-il ? » « Waw, qu’est ce qu’il cause bien quand même ! » Dingue comment il pouvait leur sortir de ces trucs même dans les pires moments. Il y avait des gens quand même assez exceptionnel. « t’m’as très bien entendu ; dépêche ou j’te fais faire l’grand écart avec tout le corps qu’on t’retrouv’ra d’un bout à l’aut’ du couloir » « Ça serait pas très bon pour la colonne vertébrale ça, Bacchus. » qu’elle tient à préciser Nannie. Fallait tout de même faire attention avec ce genre d’exercices, ça pouvait paralyser. À ce qui parait. « par Merlin, pourquoi moi ? » « Tates ? j’attends » Nannie éclate de rire quand elle entend Bacchus dire ça, elle ne réfléchit pas avant de dire, d’une voix très amusée : « Tu parles comme les patrons quand tu fais ça Bacchus ! » Elle avait l’impression d’entendre Rookwood. Bacchus n’était pas si souvent autoritaire et sûr de lui. Elle était un peu triste quand elle voyait les autres imbéciles se moquer de lui. Alors qu’il était super, Bacchus. Mais ils s’en moquaient, des imbéciles, ils allaient ensemble passer des soirées au stade, il volaient leur tickets à des adolescents, ils allaient boire des bières et embêter les gens en foutant le bordel la nuit dans les rues des quartiers résidentiels.

Mais visiblement, il en avait marre d’attendre que Hates-doigt-de-fée se décide à jouer les Karl Lagerferl et se laissa tomber sur lui. Nannie eut un mouvement de recul en voyant son élève sombrer sous son deuxième élève. Mais pas de casse, au contraire ! Yates avait réussi son grand écart ! Son camarade a l’air assez fier lui aussi de leur exploit, c’était un peu comme si lui venait de réussir le grand écart aussi. « Et bah voilà, il t’écoute maint’nant ! » « Ah ben il fait bien, sinon il ne pourra jamais se remettre droit. » Bacchus regarde Mates, tout impressionné. « Nannie, ma grande, t’as d’la concurrence ; j’pense que tu peux passer à la vitesse supérieure avec lui » « Faut voir, on pourrait lui faire mettre ses pieds derrière sa tête maintenant non ? » « Aidez-moi, j’crois qu’je suis coincé ! » « Chut, pas parler. Plus tu parles, plus ça coince. » Bacchus la soutient. « Mais non, mon gros, c’est le contrecoup » « Contre-rien du tout ! je vous dis que je ne peux plus bouger ! » Bacchus vient se poser à coté de toi, vous faites bien la paire là, dans le couloir, à admirer votre chef d’œuvre. « D’la comédie tout ça, t’en penses quoi, Nannie ? » « Moi je dis, tant qu’il parle c’est que ça va. Oh oh ! On pourrait prendre une photo, avant de le décoincer ! Pour mettre sur le mur du couloir. Comme un mémorale, mémo…nable… Enfin pour se souvenir. » Elle claque des doigts pour interpeller un des membres du service qui comme certains autres regardaient la scène avec une pointe d’amusement bienveillant. « Vite vite un appareil ! » Y en avait partout dans le niveau deux, parce qu’on prenait tout le temps des photos des preuves, des prisonniers pour les dossiers et tout. On leur en ramena un assez vite, comme quoi les gens avaient beau les trouver bête il y en avait toujours certains pour trouver leurs fraques distrayantes. Tant que ce n’étaient pas eux les dindons de la farce. Enfin, Bates avait eu le temps de râler tout son saoûl et de pleurnicher. « Je vais être paralysé à viiiiie ! » « Mais non, mais non Jates. Je vais te décoincer. Ne fais pas genre, ça fait pas mal, je faisa ça six fois par jours. Je le saurais. » Nannie faisait de l’humour parfois. Elle prend l’appareil et traîne Bacchus par le bras pour qu’il se mette à droite de Nates, elle à sa gauche. « Allez souriez vous deux hein ! Pas de mauvaise tête pour le mémoirale ! » Puis elle vise plus ou moins correctement et appuie sur le déclencheur qui produit un flash aveuglant avant de finalement reposer l’appareil par terre. « Donc on le décoince ? Et ensuite… Oh mais il n’a pas réparer ton pantalon ! » Elle donne une nouvelle claque sur les fesses de Bacchus. « Tu vas choper un rhume mon gros. » Puis elle dit un peu plus bas « Mais je pense vraiment que si on le décoince pas, il va finir bloqué. Il restera là toute sa vie. » Wates, ça l’énervait qu’on parle comme ça : « Arrêtez de rire deux secondes ! J’ai pas que ça à faire j’ai du travail aussi. » Il avait un peu les larmes aux yeux, mais c’était sans doute la position physique délicate qui causait ça. Nannie lui tapota la tête gentiment et lui embrassa même le front. « Ne t’inquiète pas, attends deux secondes petit élève. Faut d’abord que tu te penches en avant » Elle le force à se plier vers le sol, puis ensuite le tire pour que ses jambes se remettent en position droite. Fates se retrouve là, couché en travers du sol. Manquerait plus qu’un des gradés passe par là et le confonde avec le paillasson et la journée serait complète.

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MessageSujet: Re: (mai 2001) gates of hell   (mai 2001) gates of hell EmptyDim 20 Nov 2016 - 22:27

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2003 Tu déboules de l’ascenseur sur le palier du neuvième étage. Les flux magiques y sont nombreux et puissants, si bien que parfois ça te donnait des nausées. Pas que t’étais particulièrement sensible à ça ; simplement que trop de savoir sorcier, ça faisait pas toujours bon ménage avec des esprits assez étriqués comme le tien. Nannie n’avait pas eu à souffrir de ça, à l’époque, malgré sa fréquente présence au dernier étage du Ministère. Nannie n’avait jamais à souffrir de rien.
Tu te surprends à te demander si les maux du cœur, elle ne les ressentait pas non plus.
Au fond de tes petits souliers, tu déambules dans le département. Seulement, tu n’y es pas le bienvenu –pour changer. Que ce soit ici ou à Herpo Creek, tu étais toujours considéré comme insuffisamment digne de fouler le sol de plus haut gradé que toi. Heureusement que tu étais dans les papiers de Rookwood, sans quoi, on ne se serait pas gêné pour te virer à coups de pieds dans le derrière. S’ils savaient ; Rookwood n’en aurait rien à faire que tu te sois fait une fois de plus chasser ; cela dit, ses employés ne se risqueraient pas à te mettre dehors alors que c’était lui-même qui t’avait convié à monter.

Cependant, ce n’est pas parce que personne ne se risquait plus à te virer de là qu’on te venait non plus en aide. De fait, tu déambules un moment en vain, interpelant çà et là des employés un peu au hasard pour savoir s’ils n’avaient rien de plus à t’apprendre sur l’affaire Nannie. Bien entendu, on ne faisait que te répéter ce qu’on avait déjà dit à la Brigade Magique. Nannie parlait à beaucoup de gens, mais au final, peu de gens s’intéressaient réellement à Nannie, pour autre chose que son étrange pouvoir.

Tu finis par baisser les bras et, avant que Rookwood ne te surprenne à vadrouiller, tu redescends à ton étage, où tu es accueilli par le flash d’un appareil photo.

2001 Aussitôt que tu te sois remis du flash de l’appareil, tu t’empresses de contourner Nannie pour contempler l’affreuse photo. La jeune femme souriait à pleines dents, Bates avait l’air au bout de sa vie et sur le point de s’évanouir, tandis que tu contemplais d’un air circonspect un point un peu à côté de l’objectif, comme si Rookwood était apparu au détour d’un couloir. Mais bon, tout compte fait, le résultat est assez drôle, et ça te changeait de voir ta gueule photobombée par un chapeau ou un parapluie dans les journaux, quand ça n’était pas la légende sous la photographie qui te dénaturait. Le mangemort Augustus Rookwood raccompagnant un fugitif dans les bureaux de la Police Magique.

Une nouvelle claque sur les fesses te fait décoller les yeux du papier glacé où vos trois minois bougent lentement, comme si vous étiez sous l’eau. Elle laisse la photo à tes bons soins, tandis qu’elle décoince Jates. De plus en plus de vautours viennent rôder autour de vous, que ce soit pour prendre d’autres photos ou simplement voir votre photo à vous. Souhaitant ménager le suspens –voire à tirer des intérêts pécuniaires en vendant la photo aux enchères- même si, au final, c’est votre photo qui vaudra toujours le plus cher, théorie des gros bras oblige. C’est alors qu’une voix lasse interrompt vos plans de fortune. « Lukombo, Murdock ; je vous jure que si avant la fin de la journée, Gates n’est plus en un seul morceau, vous aurez à faire à moi. » Vous faites volte-face, dans un réflexe un peu stupide, tu caches la photo derrière ton dos. Isaiah Davis te grille aussitôt, les sourcils haussés et l’air fatigué comme s’il n’avait jamais dormi de sa vie mais qu’il aimerait bien essayer. « Murdock, qu’est-ce que vous essayez vainement de cacher là ? » Tu échanges une grimace avec ta comparse. En vérité, vous en fichiez un peu qu’elle finisse entre les mains du directeur. Vous feignez simplement être gênés de dévoiler cette position ô combien embarrassante de votre pauvre collègue. Davis avise de la qualité du cliché et tu crois surprendre un semblant de sourire en coin sur son visage buriné. Ou alors n’était-ce qu’un rictus agacé. « Vous pensez réellement que les appareils photos du travail sont faits pour ça ? » demande-t-il simplement, conscient qu’un énième sermon rentrera dans une oreille et ressortira aussitôt par l’autre.
Aussitôt, tu donnes un coup de coude dans les côtes de Nannie pour qu’elle se retienne de répondre ; on sait jamais, avec elle. Elle avait toujours le mot pour rire, sauf que parfois, ça les faisait pas rire.

Davis jette un regard dubitatif à Nates qui se tortille encore au sol, espérant s’attirer la pitié du patron. « Ramassez-le-moi ; et je ne veux plus entendre votre vacarme jusqu’à la fin de la journée, compris ? » Sans demander ton reste, tu ramasses brusquement Kates qui couine. « Me lâchez pas, Murdock, je crois que je ne sens plus mes jambes ! » Tandis que Davis tourne les talons en soupirant, emportant avec lui votre précieuse photo. Tu rabats le caquet de Mates d’un regard noir. « Parce que c’est de ma faute, à présent ? » Il se défait de ton emprise, soudainement guéri, s’époussète et réajuste son col. « Ça vous apprendra à vous en prendre à plus faible que vous ! » C’est qu’il a repris du poil de la bête, le bougre, profitant de l’influence du boss pour finir de vous étaler. Heureusement que Nannie est là, parce que sinon, tu lui aurais fait manger ton poing dans la figure. Pas que tu refusais de faire preuve de violence en sa présence –au contraire-, mais parce qu’elle s’est pendouillée à ton bras, l’œil vif d’une nouvelle bêtise à faire.

« Allez, pchhht- on se disperse, là ; y’a plus rien à voir ! » siffle Rates en chassant les autres employés comme des mouches. Ramassant discrètement l’appareil photo laissé à terre, vous vous éclipsez pour de nouvelles mésaventures.
Hates n’aurait pas fini d’entendre parler de vous.

2003 Le flash finit de crépiter et Vates apparaît de derrière l’objectif. « Tiens, Murdock, encore à flâner ? » Ta mine sombre ne lui dit rien qui vaille, et pourtant, il sait que pour une fois, c’est pas après lui que tu en as. « On a fini de prendre toutes ses affaires en photo… pour les pièces à conviction… » Il ne prononce pas son nom, mais tu sais pas si c’est parce qu’il est difficile à prononcer, parce qu’il n’assumait pas de l’appeler Nannie ou simplement par pudeur, comme si tu faisais douloureusement ton deuil.
Lates n’en reste pourtant pas là, il s’extirpe de derrière l’ancien bureau de la jeune femme, l’air de rien. « On est en train de trier ses affaires avant d’aller les confier à la brigade qui s’occupe d’elle… sombre histoire, n’est-ce pas ? » Tu sens bien qu’il essaye de faire un effort, comme si ses banalités pouvaient combler une seule seconde l’absence de ton amie.
Il farfouille dans la poche intérieure de sa veste –il ne l’enlevait jamais, malgré la chaleur- et, le regard à l’affut, glisse un morceau de papier dans tes grosses pattes. « Je me suis dit que vous aimeriez peut-être la récupérer… après tout, elle ne servirait à rien dans l’enquête. » Tu retournes le carré de papier glacé pour découvrir la photo prise lorsqu’elle s’était mise en tête d’initier Gates à la gymnastique. Ce dernier te salue d’un signe de tête avant qu’on ne l’appelle, te laissant seul dans le couloir, le pouce lissant pensivement le sourire trop grand de la Nannie.
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