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sujet; DRAMIONE #3 + war of hearts
MessageSujet: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyDim 28 Aoû 2016 - 2:12

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
DRAMIONE #3 + war of hearts Tumblr_ob1ibueZ761rmsoypo3_250

‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
DRAMIONE #3 + war of hearts 489546spea
Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Dramione

I can’t help but be wrong in the dark, cause I’m overcome in this war of hearts. I can’t help but want oceans to part, cause I’m overcome in this war of hearts.
A COMPTER DU 15 JUILLET 03 & DRAMIONE




15 juillet 03. Different kind of Hell. Sous son visage en lambeaux le sang s’accumule sur de la pierre froide ; la terre battue, rêche, boueuse, appartient à un passé encore proche mais révolu. Et les coups qui ont plu — devraient-il sonner différemment sous prétexte qu’asséné par les bons, par les braves ? Draco se redresse sur un coude et ses lèvres tuméfiées esquissent un sourire mauvais. Il fixe son bourreau du jour par-dessous la frange de ses mèches blondes trop longues, encrassées. « Comment est-ce ? » qu’il susurre encore ses dents crispées, crachant du sang à chaque syllabe mais refusant de se départir de son air supérieur. Il est enchaîné à un mur et rabaissé et brisé mais donner la satisfaction de courber l’échine — ça non. Trop longtemps, gamin apeuré, il a supplié pour sa vie au moindre danger. « Enivrant, right ? De penser dominer, de s’arroger un droit de vie ou de mort sur un ennemi désarmé. Le courage et l’honneur de l’insurrection. » « Ferme-la Malfoy. FERME-LA ! Tu crois que tes petites manipulations seront efficaces ? Debout ou à genoux, tu ne mérites aucune compassion, aucun respect, aucune chance. T’en as laissé à tes victimes peut-être ? » « J’obéissais à des ordres — » « Comme le sale chien que tu es — » Le plat d’une chaussure dans les côtes et le souffle qui se coupe, une seconde. Crac. Mais il persiste. « — toi à des pulsions violentes. Je me contrôle, tu dérailles. Lequel de nous est l’animal ? » Et il s’accroche à ça. Parce qu’il n’est pas un saint, n’y aspire même pas, mais crache sur leurs bonnes mœurs, leurs belles-paroles gonflées de vains mensonges. C’est une guerre. C’est une guerre et on le condamne pour avoir blessé et tué, mais ceux qui le jugent blessent et tuent, et la ligne est mince entre le sacro-saint Bien et le Mal haïssable. Ils l’ont tous franchie. Ils sont tous sales, ruinés, détruits. « Tu ne vaux pas mieux que les mangemorts que tu dis haïr — » « Parce que tu ne mérites pas mieux — ! » « Tu t’épuises, tu donnes tout ce que tu as, mais c’est aussi toi qui gueules comme un porc qu’on égorge, toi qui t’essouffles, toi qui craches sur tes foutus principes. » Son ricanement mauvais meurt dans sa gorge sous un nouvel assaut voué à le faire taire, mais parce qu’il est un emmerdeur, parce qu’il l’exècre, parce qu’il ne se taira qu’une fois mort, il ajoute d’un ton presque chantant : « C’est tout ce que tu as ? Please, c’est à peine plus dérangeant qu’une piqûre de Billywig. Tu as perdu qui, ta mère, tes frères ? Parce que infoutu de les protéger, de les défendre, de te battre correctement pour les sauver ? Blâme-toi — » Crac. « C’est la faute de personne si tu es un incapable, un moins que rien. » Poings fermés sur son col, qui le redressent contre le mur glacé. Face à face avec un regard fou, des prunelles dilatées. Il venait chercher un réconfort, l'idiot; se prouver quelque chose, se venger d’un mangemort sans visage sur un autre démasqué, extérioriser le mal qui le ronge. Mais Draco n’est pas réconfortant, il n’est pas un bouc-émissaire qui gratifie ses tyrans de remords. S’il doit sombrer, cauchemarder, douter, il est bien déterminé à entraîner avec lui autant de ces wannabe insipides que possible. « Hey, Miles. Lâche-le maintenant, je vais avoir des problèmes si tu m’l’amoches plus encore. » Et Draco réussit à interpréter comme une petite victoire la frustration avec laquelle Miles range ses poings et sa haine, recule sans lui tourner le dos sur quelques pas, puis accepte de battre en retraite.

Rictus qui sitôt la solitude retrouvée se mue en douleur. Y’a pas de quoi fanfaronner, vraiment ; ils le laisseront probablement dans cet état, parce que son gardien ne signalera pas l’agression. Et il n’a fait que bluffer, bluffer, bluffer. Bien sûr que ça le touche, bien sûr que ça fait mal, même s’il s’oblige à se souvenir que les punitions du Lord étaient des tortures d’un tout autre niveau. Ses phalanges s’enroulent autour de la Marque et il pose sa tempe contre la dalle, cherchant un apaisement, fiévreux du fait des élancements rageurs de son avant-bras dus à la fureur persistante de Celui qu’il a fui. Toutes ces années passées à baiser le bas des robes d’un monstre, seulement pour s’apercevoir sur la fin qu’il était condamné dès le départ…

Il zone. Semi-conscience, brèves phases d’éveil ponctuant celles, plus longues, de fréquentes pertes de connaissance.

Puis le grincement strident des gonds, la porte qui s’ouvre et se referme. La douce lueur d’un Lumos. « Loufoca.. ? » qu’il arrache à sa gorge râpeuse, tendant d’ajuster sa vision floue et la douleur logée entre ses côtes en vrac. Chaque respiration est sifflante, torture ponctuelle et répétitive. Peut-être est-elle venue pour —
Mais ce n’est pas elle. « Granger. » Les traits de Draco se ferment, sa lippe s’ourle de dégoût. « Venue admirer le travail de tes comparses ? » Se gausser, hm ? Il s’appuie un peu plus franchement, écarte légèrement les bras, paumes ouvertes – autant que les chaînes permettent de bouger. « Fair game, j’aurais probablement fait pareil — » si les rôles étaient inversés. Les mots s’étranglent dans sa gorge, souffle difficile. Ses traits se crispent en une grimace qu’il dissipe aussi efficacement que possible, restant enfin prudemment silencieux pour préserver l’oxygène qu’il absorbe péniblement.


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MessageSujet: Re: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyDim 4 Sep 2016 - 0:02

WIZARD • always the first casuality
Amara Bataglia
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‹ disponibilité : 100% dispo
‹ inscription : 25/10/2015
‹ messages : 2024
‹ crédits : avatar : balaclava / signature : ucey
‹ dialogues : #DB7093 / palevioletred
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‹ liens utiles :
pansy parkinson ft. adelaide kane, nephtys shafiq ft. phoebe tonkin, kid o'faolain ft. richard harmon, maksim dolohov ft. tom hiddleston, amara bataglia ft. rowan blanchard

‹ âge : 17 ans
‹ occupation : membre des little jinx ♡
‹ maison : beauxbâtons alumn
‹ scolarité : 1993 / 2004
‹ baguette : bois de frêne, crin de licorne
‹ gallions (ʛ) : 5532
‹ réputation : surnommée Baby Spice, elle est la plus jeune membre des Little Jinx et elle on dit d'Amara qu'elle est aussi adorable que touchante.
‹ particularité : championne toute catégorie du gobage de dragées surprises
‹ faits : elle parle avec un accent français, tombe souvent, est scotchée à son pow, gère secrètement un MSN dédié aux memes.
‹ résidence : /
‹ patronus : non-corporel la plupart du temps, écureuil autrement.
‹ épouvantard : les cafards et la haine, accessoirement.
‹ risèd : une paix stable et durable, du bonheur pour tout le monde.
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― WAR OF HEARTS / DRAMIONE ―

Start by pulling him out of the fire and hoping that he will forget the smell. He was supposed to be an angel but they took him from that light and turned him into something hungry, something that forgets what his hands are for when they aren’t shaking. He will lose so much, and you will watch it all happen because you had him first, and you would let the world break its own neck if it means keeping him. Start by wiping the blood off of his chin and pretending to understand

(15 juillet 2003)

« Vous ne pouvez pas traiter un prisonnier n’importe comment, c’est contraire à la convention de Genève ! » Elle s’agace, elle fulmine. Elle a l’impression qu’un microcosme se forme à l’intérieur de Poudlard et que chaque jour, les occupants du château s’éloignent un peu plus des idéaux qui semblaient les animer il y a encore quelques temps. Combien de temps avant de complètement tirer un trait sur la notion de droit de l’homme ? A ce rythme-là, à peine quelques semaines, elle peut en mettre sa main à couper. « On est pas à Genève, Granger », rétorque Lowes, bras croisés. Il fait le pied de grue devant la porte des cachots, baguette à la main, la regardant de haut tandis qu’il s’accroche à la moindre once de pouvoir et d’autorité qu’il a pu récolter. C’est dans la nature humaine, il paraît et déjà, Hermione lève les yeux vers le plafond sombre, rongeant son frein tandis qu’un de ses camarades de garde – Hoover ? Elle n’est pas certaine, il est dans la pénombre, trop loin des torches pour que ses traits soient faciles à discerner – ajoute d’une voix gauche et presque grasse : « Et on est pas chez les moldus non plus. » A ça, elle voit Lowes qui affiche un demi-sourire et elle se retient d’ouvrir la bouche d’un air choqué. Il doit le sentir, il en rajoute une couche : « Tu penses qu’ils vont nous bichonner, s’ils nous mettent la main dessus ? »

Elle a envie de les secouer, de flanquer un coup derrière la tête de chacun des deux imbéciles. Elle a peur aussi, peur que ça devienne un sentiment général et pas juste l’expression de la frustration de deux matons jouant les gros patibulaires parce qu’ils ont la garde d’un prisonnier de choix. Elle a envie de crier, à vrai dire, elle bouillonne tellement qu’elle s’étonne de ne pas voir une gerbe d’étincelle fuser de l’extrémité de sa baguette. Ne réalisent-ils pas qu’ils sont sur une pente dangereuse, celle menant au même niveau que les Mangemorts qu’ils exècrent tant, assez pour en tabasser un non armé et déjà attaché, déjà amoché ? Il parait qu’il est dans un sale état, ce ne sont que des bruits de couloir mais elle fait confiance à Lowes et Hoover – c’est bien lui, elle reconnaît le rire désagréable – et puis aux autres, de toute façon, aussi, pour avoir raccordé réalité et rumeur. « Poussez-vous de mon chemin » menace-t-elle, ils ne bougent pas, elle lève sa baguette et ils restent immobiles… et puis ils se regardent et tandis que l’un soupire, l’autre hausse les épaules, comme si résister n’en valait pas la peine. Ou alors ils ont remarqué la lueur furieuse dans son regard et ne veulent pas y goûter. Elle s’en moque, ils se poussent et elle décoche un sortilège pour déverrouiller la porte, sur laquelle elle s’élance. Raté, le pan de bois ne bougent pas et les deux ricanent et elle baisse légèrement la tête, appuyant son front contre la paroi rugueuse, avant qu’ils ne se décident à lever le sortilège pour la laisser entrer. Elle se doute qu’à la seconde où elle aura passé le seuil, ils s’empresseront de refermer et la laisseront tambouriner pour sortir pendant une éternité. Enflures.

« Lumos » souffle-t-elle, avant d’avancer prudemment, balayant la pièce lugubre avec un faisceau lumineux. Il balance le surnom de Luna, puis son nom à elle. Clairement, il la reconnait plus vite qu’elle ne le fait, il faut dire qu’il est mal en point, elle ne retient un hoquet que parce qu’elle respirait déjà par la bouche, comme effrayée de se retrouvée nez-à-nez avec une odeur de mort. « Venue admirer le travail de tes comparses ? » lance-t-il, moqueur, signe qu’il reste encore un peu de Malfoy dans cette cellule, qu’ils n’ont pas brisé ça encore. « Fair game, j’aurais probablement fait pareil — » ajoute-t-il et elle a à peine le temps de répondre « I don’t doubt that » qu’elle a déjà envie de fuir à défaut de pouvoir faire quelque chose. Elle reste, pourtant, en dépit de son malaise. « Pansy est ici, avec les gamins. Pas dans une cellule, pas dans cet état » murmure-t-elle, parce qu’elle ne sait pas quoi lui dire d’autre, elle ne peut quand même pas s’excuser.



(17 juillet 2003)

Ils se poussent plus vite aujourd’hui, peut-être parce qu’elle tient une bassine pleine d’eau et qu’ils ne veulent pas se faire tremper. Elle sait que ça ne va pas durer. Que si elle se retrouve face à d’autres gardes de fortune, elle va devoir jouer des coudes à nouveau pour entrer. Tant pis. Ils ont besoin de Malfoy en vie, ils ont besoin de Malfoy qui parle et coopère, pas d’un cadavre ambulant. Elle entre dans la pénombre, les mains prises et puis elle pose la bassine et conjure quelques bougies à la lueur faiblarde pour avoir un peu plus que de l’obscurité ici. « You look like hell » murmure-t-elle. « Give me your hands, » qu’elle ajoute, sourcils froncés, trempant un bout de tissu dans l’eau. Elle pourrait le faire magiquement mais elle n’a pas assez confiance pour approcher sa baguette alors si elle est presque à genoux à ses côtés, sa baguette est fermement plantée dans la poche arrière de son jean abimé. Elle relève la tête, scrute son visage, les pommettes plus saillantes, la peau plus pale encore. Il crève à petit feu, elle en est convaincue. La nuit dernière, dans ses cauchemars, ce n’est pas le cadavre de Luna qui a attrapé sa cheville, c’est celui de Malfoy. Fragment de fiction en passe de devenir réalité, une réalité assez inquiétante sans doute pour qu’elle ne réfléchisse pas trop à ce que ça lui fait que d’avoir le foutu prince déchu dans ses rêves. Elle attrape ses mains comme nightmare!Draco a attrapé sa cheville, tentant d'ignorer les chaines qui finiront par lui dévorer la peau, la chair, les os.
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MessageSujet: Re: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyDim 4 Sep 2016 - 4:17

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‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
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A COMPTER DU 15 JUILLET & DRAMIONE


17 juillet 03. « Tu lui as retourné le cerveau à la Granger ? Elle a l'air de croire que tu mérites d'être traité comme un être humain, ou une connerie du genre. » La remarque l'a laissé perplexe. Granger, vraiment ? Il refuse d'en croire un mot. Elle se réjouit sans doute de le voir recevoir de plein fouet le contre-coup de ses actes passés, à présent qu'ils ne sont plus liés par contrat et que rien ne l'oblige à prétendre se soucier un tant soit peu de lui.

Pourtant elle revient, presque tous les jours. Il ne saurait dire pourquoi. Il ne comprend pas mais à vrai dire, il n'a pas grand-chose qu'il comprenne à l'heure actuelle. Privations et douleurs s'entremêlent et sa vue brouillée est distordue par un autre mal encore ; le décor sobre et sombre (inexistant, seulement constitué de pierre et de métal à perte de vue) se tâche de couleurs lumineuses qui lui brûlent la rétine. Les sensations le prennent à la gorge et une sueur froide lui macule le front, les temps, la nuque. Sa tête reste basse aujourd'hui et ses visiteurs intempestifs s'en réjouissent ; Malfoy courbe l'échine et sa grande gueule reste close, clouée, enfin. Il se repaissent de sa carcasse, rient d'abord, mais finissent par se lasser du manque de répartie. Contre toute attente, la satisfaction semble teintée d'amertume car sans répliques, sans retour, ils se laissent atteindre par une conscience qu'ils ne veulent pas appliquer à son cas.

Et c'est de cette façon qu'il finit par se retrouver seul. Ce serait un soulagement peut-être, s'il pouvait en être conscient, mais le malaise enfle et grandit sans discontinuer ; toujours plus intense, bouleversant. Il a le cœur au bord des lèvres et tous ses organes se contractent et se consument. Mâchoires crispées et poings clos, il tente de cloisonner la peine, mais c'est elle qui l'emprisonne et le met à genoux. Il connait bien cette sensation de froid, partout, et la nausée qui l'assaille et qui lui noue les entrailles, et les maux qui lui tordent le ventre et lui coupent le dos et le sommeil qui depuis des jours le fuit et cette menace qui croît et croît encore — les crises de larmes irrépressibles qui montent et qui montent et qu'il ne sait plus comment réguler. Car si le physique se tolère, si son échine hérissée de frissons reste secondaire, c'est parce que des angoisses d'une tout autre ampleur resserrent sur lui leur prise tel un étau cruel.

C'est son âme qui agonise.

« You look like hell » Le murmure ne se fraie pas un chemin jusqu'à ses tympans bourdonnants, ou s'il l'entend il n'a pas la force d'y réagir. Draco rêve d'Orviétan et le monde réel se mêle à des hallucinations névrosées. Il donnerait tout pour quelques grammes de poudre et lorsque Granger se trouve à portée de main, ses phalanges frénétiques plongent vers elle pour se refermer sur ses manches et tout son corps limité par les chaine se courbe vers elle et son regard fou et flou la cherche sans parvenir à se focaliser précisément sur sa silhouette. « Ex-cess... Excess, please, gimme some— » qu'il balbutie avant que ses prunelles ne se révulsent dans leurs orbites. Sa voix râpeuse, ses tremblements, sa nourriture des derniers jours intact à ses côtés ; il se réfugie dans une transe évoquée par sa psyché, songe à l'effet de la poudre à la brûlure dans l’arrière-gorge à l’hyperacousie et au calme absolu enfin et à la chaleur orgasmique oui et à la plénitude, oh, ce sentiment d'être de nouveau entier. L'espace d'un instant il a presque l'impression d'être réellement high et d'avoir les veines plus concentrées en FW qu'en hémoglobine mais non non non il n'a rien et la chute est rude et la chute le brise. Ses mâchoires claquent ; cette fois rien ne lui épargne l'hémorragie lacrymale et il est misérable, misérable, et le désarroi le plonge dans une colère insoutenable. Aussi brusquement qu'il l'a emprisonnée, il a le bon sens de relâcher Granger et ses ongles cherchent une nouvelle prise à déchirer — en vain. Ses doigts s'accrochent aux aspérités du sol et il frappe et griffe (s’érafle les bulbes sur la pierre) mais rien ne l'apaise.

Ce n'est pas la première fois. Ce n'est pas la première et il reconnait — connait trop bien depuis sa captivité — le goût âcre des symptômes décrit par Anastasiya, les mises en garde qu'il n'entendait pas lorsqu'il pensait tout maîtriser. Il divague, ânonne des inepties, secoue la tête en signe de négation. Non, il n'est pas accro, pas en manque, il contrôle contrôle contrôle il ne l'est pas

Il sombre. Sans percevoir la baguette qui se dresse et le sort qui le frappe et le plonge dans une inconscience bienfaisante tandis que son corps pris de soubresauts et de convulsions paye le prix de ses années d'excès.

24 juillet 03. Les souvenirs qu'il garde des derniers jours sont fiévreux et inconsistants. Il voit Granger, Granger partout, dans les réminiscences et les bribes de délires qui s'agglutinent encore à ses neurones, tandis qu'il émerge de jours et de jours de calvaire, à enchaîner craving et inconsciences et larmes et tentatives d'émerger, pour se plonger dans un mutisme buté lorsqu'il prenait conscience du spectacle qu'il lui offrait. Il lui a fallu deux, trois jours pour accepter que les discussions qu'elle tentait d'entamer avaient leur... petit effet. Qu'elles forçaient son esprit à se concentrer sur autre chose (ou du moins à tenter de) et constituaient une distraction insuffisante mais somme toute bienvenue.

Il lui a fallu revenir tout à fait à lui pour s'apercevoir de l'effort fourni pour préserver sa sanité d'esprit, et également du temps et des mesures prises pour limiter le nombre de témoins à sa déchéance. Raison pour laquelle ils s'observent à présent presque sans ciller, sans piper mot. Presque en dragons de faïence, mesurant probablement l'impact des jours écoulés.

Draco est mortifié.

La bile a tracé un chemin atroce jusqu'à ses lèvres, un sillon d'acidité qui s'assimile à sa honte, et il cherche la pitié dans son regard — prêt à mordre s'il en trouve trace. Mais — « Give me your hands », qu'elle réitère après une profonde inspiration. Il n'a pas conscience qu'elle a déjà formulé ces mots quelques jours auparavant et tout son être se crispe. « Fuck off. » Il ne voit décemment pas quoi lui offrir d'autre. Entre eux trône une bassine, comme une menace, et il y plongerait littéralement s'il le pouvait mais il n'y a aucune chance qu'il se fasse baigner par Granger. « Retourne-toi. » L'exigence est effrontée — il tente, bien que conscient qu'elle n'acceptera pas. « Ou au moins, détache-moi, que je le fasse seul. Tu peux bien te rince-toi l'oeil si tu y tiens tant. » Et de glisser un rictus moqueur, tandis que son sourcil s'arque brièvement pour souligner le sous-entendu.


Dernière édition par Draco Malfoy le Ven 30 Sep 2016 - 21:28, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyLun 19 Sep 2016 - 12:37

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Start by pulling him out of the fire and hoping that he will forget the smell. He was supposed to be an angel but they took him from that light and turned him into something hungry, something that forgets what his hands are for when they aren’t shaking. He will lose so much, and you will watch it all happen because you had him first, and you would let the world break its own neck if it means keeping him. Start by wiping the blood off of his chin and pretending to understand

(24 juillet 2003)

Il est odieux. C’est compréhensible, évidemment, compte tenu de la situation, mais ça ne change rien au fait qu’il est odieux et qu’il ne dirige pas sa hargne vers la bonne personne. Elle a beau être du côté de ses nouveaux géoliers – y-a-t-il seulement encore un côté ? Elle fait de son mieux, elle fait ce qu’elle peut. Elle vient aussi souvent qu’humainement possible sans que cela ne semble suspect, simplement parce qu’elle sait que lorsqu’elle est dans cette cellule, personne ne s’acharne sur lui. Ils ont du mal à comprendre, tous, qu’ils ont besoin de Malfoy, qu’ils ont besoin de ce qu’il sait, de ce qu’il a vu. Il faut qu’il soit vivant, il faut qu’il soit à même de coopérer. Elle regarde la décence humaine s’étioler pourtant, alors que ses efforts sont réduits à néant par chaque altercation des gardes de fortunes avec le jeune homme. Il est dans un piteux état, elle cherche à arranger les choses ne serait-ce que par pudeur, ne serait-ce que parce qu’en dépit de tout, elle s’accroche à l’idée qu’il a des droits et que ceux-ci incluent celui à la dignité. Il est dans un piteux état, elle peut le voir, c’est évident. Du manque peut-être, ou alors un état de choc qui arrive à retardement, prend le pas sur tout le reste. Tout ce dont elle est certaine, c’est qu’il ne peut pas rester dans sa bile, dans la souillure, dans la sueur froide et la poussière venant s’y coller alors, encore et encore, elle ramène de l’eau tiède, une étoffe, de quoi nettoyer ne serait-ce que ses mains, que son visage, à défaut de pouvoir faire mieux. C’est sans compter sur le caractère de Malfoy. « Fuck off. » Qu’il crache alors qu’elle le voit bouger un peu, s’agripper à un semblant d’orgueil avant d’ordonner : « Retourne-toi. » Et si elle fronce le nez, si elle secoue la tête pour refuser la demande, elle souligne néanmoins le relent de colère. Tant qu’il est immonde et odieux, il tient encore le coup, pas vrai ? Tant qu’il y a de la haine, il y a de l’espoir. Elle manque de ricaner mais il demande : « Ou au moins, détache-moi, que je le fasse seul. Tu peux bien te rince-toi l'oeil si tu y tiens tant. » et elle se contente de lever les yeux au plafond d’un air exaspéré avant de lui concéder un semblant de liberté. Baguette tendue, pourtant, elle le surveille du coin de l’œil, bénissant la pénombre et le voile qu’elle offre, là où elle ne voit qu’une silhouette pâle, là où il est impossible de voir ses joues s’empourprer. Peut-elle vraiment être si cruche, alors qu’autant d’horreur font rage ? Peut-elle vraiment se laisser surprendre par une pudeur si enfantine, si prude, lorsqu’il est plus amas de cicatrices, bleus, stigmates qu’un jeune homme à peine libre de ses mouvements en train de se débarbouiller tant bien que mal ?



(25 juillet 2003)

« I have something for you » murmure-t-elle une fois la porte refermée derrière elle. De son sac, elle sort une pomme et une tablette de chocolat, qu’elle lui tend en s’impatientant « Take that, I need both my hands to grab it without tearing it » et elle fait comprendre que ce n’était pas la nourriture, dont elle parlait. A la place, elle ouvre une autre poche et en extirpe un bout de parchemin soigneusement plié sur lequel on peut voir quelques lignes colorées. « Ton fils » souffle-t-elle en lui donnant le dessin pour qu’il puisse le regarder, se rassurer peut-être. Le gosse va. Pas forcément bien, mais il va. Il mange, il dort, il joue, il apprend, il dessine. « Je ne peux pas rester longtemps » ajoute-t-elle en reculant déjà. « Try to look half-alive, tomorrow, okay ? » la remarque est sarcastique, il déteint un peu sur elle on dirait, mais elle manigance quelque chose et il y a une supplique derrière le ton caustique. Qu’il ne lui fasse pas regretter, qu’il ne regrette pas lui-même.



(26 juillet 2003)

Elle sait qu’elle ne devrait pas. Elle sait que c’est mal, mais tant pis. Elle s’est débrouillée pour faire diversion dans le couloir du cachot, il suffisait de balancer un leurre explosif dans un corridor adjacent. Question de rapidité. Question d’organisation. Elle sait que c’est une mauvaise idée, elle le sent, mais au fond, c’est nécessaire, elle ne peut pas faire taire sa conscience, pas que le môme qu’elle tient dans les bras réclame son père, pas quand on lui dit qu’il pleure et se réveille de cauchemars en appelant après Draco. Parkinson est impuissante face à ça, à court de solution pour le soulager, alors c’est une mauvaise idée mais c’est une idée quand même. « We have to be quiet, remember ? » souffle-t-elle à l’oreille du petit garçon, le remontant dans ses bras pour mieux le tenir, pour avancer plus vite. Elle se demande si les souvenirs des cachots vont le hanter, augmenter les cauchemars, elle se demande si elle n’est pas en train de le traumatiser. Il a vu pire, sans doute, mais quand même. Elle ne peut pas prévoir l’état dans lequel Draco va être, ces derniers jours il semblait empirer, se relever, chuter à nouveau. « We’re almost there, remember quiet as a shadow » répète-t-elle, sa voix aussi douce que possible, aussi calme et tendre qu’humainement faisable dans une telle situation. La diversion a marché, elle ouvre les verrous d’un coup de baguette, elle pousse la porte avec son dos, referme d’un coup de pied sans lâcher Scorpius et d’une voix se voulant encourageante, elle murmure « We did it, yay, you did so well ! » en le faisant un peu sautiller, sans relâcher l'étau, avant de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule pour jauger de la scène qu’elle s’apprête à présenter à un enfant beaucoup trop jeune pour tout ça.
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MessageSujet: Re: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyLun 19 Sep 2016 - 16:41

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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I can’t help but be wrong in the dark, cause I’m overcome in this war of hearts. I can’t help but want oceans to part, cause I’m overcome in this war of hearts.
A COMPTER DU 15 JUILLET & DRAMIONE



24 juillet 03. « Ton fils. » L'agacement fond au profit d'une inquiétude brute. Il tend vers elle ses deux mains jointes — les attaches ont été modifiées de façon à lui lier les poignets, à laisser moins de libertés, parce qu'il avait un peu trop emmerdé un geôlier. Dans tous les cas le métal frictionne la chair avec la même hargne et laisse des traces rouges et des déchirures et il ne voit pas la différence, les chaînes lui pèsent toujours aussi lourdement qu'une enclume. Mais ses mains sont avides de savoir pourquoi elle mentionne Scorpius et quand elle place le parchemin entre ses phalanges, qu'il le tourne et le détourne et le déploie un peu précipitamment, fébrile, la vague d'émotions le terrasse sans crier gare. Ses épaules s'affaissent et visage ploie vers l'avant, la frange trop longue masquant ses traits et sa joue abimée, mais surtout son regard bouleversé. Il y a un arc en ciel sur le papier et les couleurs qui l'ont toujours laissé de marbre lui insufflent de l'espoir. Il y a toute une tripotée de patates informes dotées de bras et de jambes comme Scorpius s'acharne à représenter les êtres humains, au grand damne de son jeune père. Et devrait-il être soulagé ou horrifié qu'à travers le cauchemar qu'ils traversent, Scropius se sente moins seul ? Il n'y a plus Draco et Lucius et Cissy et Scorpius. Il y a eux (un gribouillis plus sombre orne la joue de l'un d'eux — sans doute supposé le représenter lui) et il y en a d'autres. Un couple dont la femme porte une belle robe et dont l'homme, ridiculement grand, a un serpent disproportionné tatoué sur l'avant-bras. Nyss, Aramis. Un petit garçon à la tignasse bleue qu'il devine être Teddy, une femme brune lui tenant la main qui ne peut être qu'Andromeda. Une autre méconnaissable mais qui tient dans ses bras deux miniatures — Pansy, Rose, Violet, assurément. Il y en a une autre, toute brune, avec une tignasse improbable faite de boucles et de nœuds. Une part de lui voudrait se rebeller et cracher à Granger qu'elle n'a pas à s'imposer dans la vie de son fils, mais une autre craint que sans elle il n'y ait tout simplement plus de sourire sur les traits du garçon, plus de dessin non plus pour dissiper les ténèbres. Alors, pour la première fois, il fait preuve de décence et s'abstient.

L’œuvre est ridicule, qu'on se le dise. Mais il la tatouerait sur son cœur pour la garder au creux de lui, comme une part de l'être aimé, s'il le pouvait. D'un kitsh nauséabond, tous ces ennemis incompatibles qui se tiennent par la main sous un ciel lourd de nuages menaçants, percé d'éclairs. « Try to look half-alive, tomorrow, okay ? » Il ne commente pas immédiatement, à moitié sourd à ce qui se passe en dehors de la page, mais quand la porte tourne sur ses gonds en grinçant Draco sort péniblement de sa quasi-transe. « Attends », réclame-t-il pour la retenir, avant de lui tendre le parchemin. « Je sais que ce sera tout sauf simple, mais — » ton morne, regard terne et détourné pour ne pas montrer sa détresses, « pour des raisons évidentes, je ne peux pas le garder. » Il inspire profondément, ferme brièvement les yeux le temps de retrouver contenance puis affronte le regard trop honnête de celle qu'il ne sait que haïr, mais qui lui vient de lui apporter la plus extraordinaire des offrandes. « Dans l'idéal, j'aimerais qu'il parvienne à Nyssandra Lestrange. » Il ajoute un peu précipitamment, sur la défensive, en la voyant se crisper : « C'est une demoiselle Ollivander. Et son époux n'a rien à voir avec les trois ordures dont tu as fais la connaissance. » Non, Aramis vaut cent fois mieux que ce trio de dérangés. « Elle est la marraine de Scorpius et ils sont (nous sommes) très proches », explique-t-il avec pudeur, mal à l'aise de se mettre encore plus à nu, de mettre des mots sur les évidences qu'une rebelle n'a aucun droit de connaître.

Mais quand elle se penche pour récupérer la feuille qu'il peine un peu à lâcher malgré lui, Draco lui attrape le talon de la main au passage, ses iris anthracite brûlant ses yeux d'ambre surpris. « ça représente beaucoup pour moi », souffle-t-il à propos du geste qu'elle a fait. Le remerciement autant que le contact brûlent la surface de son épiderme et il la relâche tout aussi brusquement.

26 juillet 03. C'est la tendance des adultes au mimétisme, ou peut-être cet instinct étrange qui les pousse à se diminuer pour se placer au niveau attardé et se prétendre à la hauteur des enfants auxquels ils s'adressent. C'est ce qui alerte Draco tandis que Granger lui donne le dos ; bien avant que la pénombre ne lui permette de distinguer ce qu'elle tient contre elle.

Il ne savait pas ce qu'elle préparait et il ne veut pas croire avoir placé une once de confiance en elle après tous ces mois, années, épreuves couplées ; il ne veut pas et pourtant, il a été à l'agonie toute la journée durant à enserrer son poignet pour appuyer de son pouce contre les veines, tentant de bloquer la douleur tout en gardant une contenance. Il ne savait pas quand elle prévoyait de venir, non plus, mais il a attendu, aussi apprêté que possible quand on ne possède qu'un vieux sweat moldu et une bassine d'eau propre pour une toilette incroyablement sommaire.

Il a attendu sans savoir quoi, sans vouloir trop y croire, et elle lui amène son fils. Malfoy observe la scène fixement, sans oser cligner des yeux de peur que l'image de Scorpius ne soit qu'un mirage. Et tout son corps tend vers ce duo inadmissible, impossible, Granger qui tient son enfant dans ses bras comme s'il s'agissait de ce que la terre porte de plus précieux.

C'est le cas pour Draco.

C'est le cas dans son univers qui se résume à ces cheveux très blonds et à cette bouille d'enfant et à ces yeux sombres qui en ont trop vu, trop tôt. Il est certain de n'avoir jamais autant débordé d'affection de toutes ses vies réunies, il est certain de n'avoir jamais senti son palpitant sur le point d'exploser, de désirer trop intensément serrer un autre être contre lui. « Emmène-le moi », presse-t-il dans un murmure tandis qu'elle rassure Scorpius. Il ne songe même pas à clamer que c'est un grand garçon du haut de ses cinq ans, aux jambes bien trop longues pour être portés par une jeune femme si frêle et si impure et si éloignée de leur monde et de leurs coutumes et de tout ce qui fait leur vie. Il ne songe même pas à exiger qu'il se montre digne et se redresse, et si quelque chose en lui réfute le bien fondé de retrouvailles le présentant sous un jour si piètre, Draco fait taire ses réticences insensées. Comment refuser une telle opportunité alors qu'il ne sait même pas quel jour sera le dernier ? « Granger, please », presse-t-il d'une voix rauque, tendue, impatiente. Seconde supplique, et il n'en a cure. Seul compte la chair de sa chair. Seule compte son fils et la façon dont il sanglote daddy et lui demande de ne plus l'abandonner, et toutes les promesses et tous les serments que Draco voudrait lui dédier sans même être certain de pouvoir les tenir un jour.

1er août 03. C'est infernal, infernal, l'ennui l'agonie le désœuvrement et le silence ce silence lourd et pesant que rien ne trouble et pas même les sons de l'extérieur puisque son unique ouverture sur le monde est une fenêtre magique une fenêtre fausse d'où il ne gagne aucun oxygène et cet air souillé qui le prend à la gorge mais auquel il s'habitue comme un animal se fait à sa propre puanteur et se tourne et se retourne pitoyablement dans sa crasse et le SILENCE le silence qui l'assomme le silence qui le rend dingue quand elle part en mission et que les autres font blocus pour le laisser livré à lui-même sans quoi que ce soit sur quoi se concentrer rien d'autre que le crissement de ses ongles ras sur la pierre et le bulbe de ses doigts qui s'écorche sur les arêtes et le manque lancinant de son fils de sa mère de Pansy de ses proches de Granger de Lovegood le manque qui le taraude et le froid qui le gèle et l'humidité qui le ronge et le sang sur les dalles le sang qui trace une ligne courte à chaque levé du jour pour compter le temps passé à ce nouveau niveau des enfers et les calculs qu'il s'efforce de maintenir mais qui s'effritent dans ses pensées et le cours du temps qui lui échappe et ses cordes vocales dont il ne reconnait plus le son quand il crie qu'il est vivant parce que la faim lui ronge les entrailles et qu'il ne peut pas accepter que ce calvaire se prolonge qu'il en a tellement assez des délires de ces enfoirés d'insurgés et qu'il le leur gueule en écumant de rage et qu'ils se retiennent de lui ordonner de la fermer juste pour la satisfaction malsaine de l'entendre se taper le front contre les murs à défaut de pouvoir miser sur un quelconque autre bruit ou signe de présence humaine.

Il veut tellement que Granger revienne.

3 août 03. Et quand les tourments de l'Excess se réfrènent, c'est au cœur d'autres assauts douloureux qu'il s'enlise. La Marque en fusion fait rougir la peau qui borde l'encre, punissant le déserteur à distance et induisant une fièvre mêlée de délires qui empire au rythme où s'égrènent les heures. Il devrait être accoutumé, il devrait être habitué, mais peut-être qu'on ne s'habitue jamais vraiment à la torture ? Ou peut-être qu'il n'est pas assez fort, pas assez solide, que les barrières de son corps épuisé s'effritent, que les privations viennent à bout de lui, l'achèvent à petit feu. Dans ses moments de solitudes il pose la tête contre le mur glacé, il cale sa tempe pour se rafraîchir les idées, récite les runes et les noms de tous les politiciens et des plantes magiques et des potions et tout ce qui lui vient à l'esprit ; il le formule à voix basse pour avoir l'impression d'entendre une voix, de ne pas être engourdi par la solitude et les affres cruels de la dépression, le manque de son fils, de sa raison de vivre, des proches qu'il a laissés là-bas sans savoir ce qu'on leur ferait vivre pour le seul crime de l'avoir connu.

Il y a la Marque, mais aussi ce Mal presque oublié, cette épine qui tiraille et fragilise et brise... ce sort expérimental auquel il n'a jamais trouvé de véritable cure et qu'il ne connait qu'un moyen de contrer. C'est risqué, beaucoup trop — il ne faudrait pas qu'il risque de s'assoupir, d'être surpris sous cette forme, mais ses os rompent, ils cassent comme du verre, éclatent lorsqu'il se cogne sans le vouloir contre le mur du fait des chaînes que l'on a raccourcies cette fois. C'est insupportable et son épaule déboîtée par une vague collision avec le mur l'élance, ses poignets sont en miette dans la prise des chaînes, son squelette s'étiole alors il n'a guère d'autre choix. Il se concentre, dessine en pensée pattes agiles, truffe allongée, robe de poils blancs gris et bruns ; il se représente l'odorat fin et la langue qui goutte l'air comme pour en tester les fragrances. Il pense à son chien-loup, il pense chien-loup, pense animagus et libération, pense à délaisser cette enveloppe que l'on brime pour se réfugier sous une autre, plus solide.

La magie s'active et l'ossature se dérobe, se déplace, se reconsolide. Les chaînes glissent, soudain trop larges, et il bondit loin des lourds cercles des menottes, oreilles aplaties et crocs visibles tandis qu'il se retient de grogner la haine qu'elles lui inspirent. Il se sent libre, libre, avec dans les pattes cette folle envie de courir, cette folle envie d'espace qu'il le pousse à tourner en rond dans sa cellule, sa cage. Il sent avec plus d'acuité les senteurs déplaisantes de sa torture d'homme, sang séché et vomissures et meurtrissures qui collent au sol et aux parois de pierre, désespoir que suintent les quatre murs privés de lumière. Alors quand il se lasse de piétiner et de bondir et de s'agiter à un rythme saccadé, il s'assoit sur ses pattes arrières, puis s'allonge sur le côté, léchant les plaies et réparant de son mieux les lésions, là où la transformation et la restructuration de son ossature a entamé de corriger les trop nombreuses failles accumulées.

Qu'il est stupide stupide stupide il aurait dû y penser plus tôt tellement plus tôt il aurait dû y songer aussitôt.

4 août 03. Et il y a Granger. Granger qu'il ne comprend pas, Granger qui persiste à s'opposer au monde pour lui, Granger qui déjoue la sécurité et les règles pour lui. Granger qui revient toujours vers lui. La notion discordante est difficile à assimiler pour son esprit fiévreux, elle est dépourvue de sens. Il s'attendait au départ à voir Lovegood jouer ce rôle à vrai dire, toute drapée de sa folle foi en l'être humain et en lui, il s'attendait à ce qu'elle se faufile jusqu'à lui et lui assure contre son gré qu'elle se devait de le faire parce qu'ils sont amis, mais elle n'est pas venue.

Il n'y a que des boucles brunes pour obstruer son champ de vision, pour instaurer des conversations un tant soit peu constructives, il n'y a que son visage partout où il regarde et il ne sait pas pourquoi. Mais peu à peu, bien malgré lui, il se surprend à anticiper ses passages, à compter les secondes en attendant ses pas. Il se surprend à reconnaître son odeur, à la connaître par cœur, à discerner dans la pénombre le bruissement du tissu de ses tenues moldues et sa silhouette forte et fragile, fatiguée et déterminée, maladroite et habile. « Je suis en train de devenir fou », se dit-il à voix haute et intelligible. Et contre toute attente, il reste stoïque, imperméable, accueille avec un calme surprenant la dépendance qu'elle tisse du bout de ses doigts usés et des gestes attentionnés qu'il n'a rien fait pour mériter.

5 août 03. Elle lui a encore apporté un plateau chargé pour quatre.

C'est très différent de ses rations habituelles et les autres geôliers râlent à voix basse ; ils n'ont pas manqué de remarquer que le prisonnier reprend des forces au lieu de s'étioler comme au départ et le constat est loin de plaire.

Draco attrape un couteau (rond, très peu pratique) et jette son dévolu sur une pomme verte, s'acharne à couper des morceaux que la lame taille grossièrement. Il regrette amèrement la dextérité que confère une baguette, abandonne et attaque le fruit de toutes ses dents. Le regard de Granger est rivé loin, sur un carré de faux ciel à peine visible à travers une ouverture bien trop étroite et cloisonnée de barreaux pour être appelée fenêtre. Et lui, il observe son profil fatigué, la sonde comme si elle cachait quelque mystère sous les ongles qu'elle agace de ses dents nerveuses, derrière la paillasse presque potable pour une fois qui la caractérise, au creux des paupières bordées de longs cils et de cernes trop marqués. « Tu es consciente que notre arrangement est caduc ? » Questionne-t-il de la voix basse qu'il emprunte à chacun de leurs échanges, conscient de la présence des intrus qui tendent l'oreille de l'autre côté de la lourde porte. Pourquoi tu continues de venir ? flotte entre eux sa question sous-jacente, mais il se réfrène, de peur qu'elle ne le prenne au mot et ne le livre aux affres de la solitude qu'il hait de toute son âme (plus que tout, même plus que les alliés infects de sa compagne d'infortune).

Il rogne le trognon en occultant le son agaçant des ongles qui se cassent, puis pousse le plateau du bout du pied vers elle, insolent. « Tu essayes de me mettre en confiance pour mieux m'empoisonner ? », lâche-t-il de sa voix trainante en la dévisageant, un sourcil arqué. « Tu as l'air tellement tracassée aujourd'hui que je suis obligé de me demander si c'est ce que tu appelles conscience qui te tourmente. Quelque chose à m'avouer ? » Elle a l'air préoccupée en effet, et il se doute bien que ça n'a rien à voir avec un quelconque poison, mais ce n'est pas comme s'il pouvait l'interroger sérieusement après tout. Il pousse le show jusqu'à croiser les bras sur son torse, l'air de la défier d'essayer de le pousser à avaler quoi que ce soit. « Serre-toi, on verra bien si c'est aussi sain que tu le dis. » Mais son rôle de prisonnier devenu gâté, presque capricieux, ne cache rien d'autre qu'une tentative de la pousser à avaler quelque chose, en effet. Granger perd des joues, perd de tout ; elle devient une ombre qui s'étiole et il ne sait pas s'il doit rire du fait qu'aucun de ses amis ne la poursuive jusqu'ici pour l'obliger à avaler des portions décentes ou se trouver pathétique de l'avoir remarqué.


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MessageSujet: Re: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyMar 27 Sep 2016 - 23:16

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‹ risèd : une paix stable et durable, du bonheur pour tout le monde.
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― WAR OF HEARTS / DRAMIONE ―

Start by pulling him out of the fire and hoping that he will forget the smell. He was supposed to be an angel but they took him from that light and turned him into something hungry, something that forgets what his hands are for when they aren’t shaking. He will lose so much, and you will watch it all happen because you had him first, and you would let the world break its own neck if it means keeping him. Start by wiping the blood off of his chin and pretending to understand

(27 Juillet 2003)

Elle n’a pas réussi à dormir. Pas après avoir littéralement arraché Scorpius des bras de Draco pour le ramener là où il est supposé être. En sécurité. Elle a du mal à imaginer que ce gosse puisse réellement être sain et sauf aux milieux de gens qui haïssent son père et son grand-père mais elle sait aussi qu’il ne peut pas rester en bas, il fait trop sombre, trop froid, Draco est trop abimé pour qu’il soit sage d’imposer cette vision au petit garçon trop longtemps. Il est assez vieux pour s’en souvenir. Il est intelligent, ce gosse, d’ailleurs. Borné, mais il n’y a rien d’étonnant. C’était pour le mieux, il devait remonter. C’est pour le mieux oui, qu’il soit avec les quelques autres gosses qui peuplent le château, des réfugiés. Les plus jeunes ne sont pas cruels, les plus jeunes n’ont pas été formatés par la rancœur des parents ou des gardiens. Et puis même, elle veille au grain. Elle reste avec lui quand on veut le sortir de la classe de fortune qui a été organisée pour les occupés. Assise au fond, elle surveille, elle lit, écrit, elle le regarde de temps en temps. Elle ne sait pas s’il y est bien, mais il ne s’en plaint pas outre mesure, c’est déjà ça. Toujours est-il que l’arracher à Draco a été un crève-cœur sans nom. Elle a dû lui jeter un sortilège pour couvrir ses pleurs, ses cris, mais trop près de lui parce qu’elle le portait, elle s’est retrouvée dans la bulle, à l’entendre se déchirer les cordes vocales pour retourner avec son père. Draco lui manque. Draco n’a pas tout foiré. L’idée lui a tourné dans la tête toute la nuit alors qu’allongée sur le dos, elle observait les plafonds, maudissant les hurlements qui lui restaient dans les oreilles, venant s’allier à d’autres souvenirs douloureux, d’autres traumatismes, d’autres peines. Et puis les doutes, la peur, l’appréhension, le stress… Elle a bien tenté de se convaincre que le gosse lui avait provoqué des acouphènes, à s’époumoner avant de se calmer, fatigué, vidé. Ce n’était pas ça. Non, elle était juste préoccupée, le cerveau trop pris pour lui offrir un peu de répit. Elle n’a pas réussi à dormir, trop contrariée par la scène, trop coincée sur l’idée que Draco n’a pas tout foiré et que dans les yeux de ce môme, le jeune Mangemort n’est pas un monstre.




(28 Juillet 2003)

Elle arrive, le souffle court, les cheveux attachés, se tenant les côtes. On pourrait croire qu’elle a un semblant d’endurance, à courir dans tous les sens depuis des années mais la fatigue s’accumule et son corps se plaint. Comme l’égratignure sur sa pommette qui la lance un peu, comme la plaie au creux de sa main qui ne veut pas cicatriser parce qu’elle a l’impression de ne jamais lâcher sa baguette. Elle a finalement réussi à envoyer le dessin de Scorpius, hésitant même à l’altérer pour se supprimer, trop risqué, trop reconnaissable, mais elle s’est débrouillée, enchainant un premier envoie de missive par hibou jusqu’à une adresse sans importance, transplannant là-bas en sautant plusieurs points afin de brouiller les pistes et interceptant l’oiseau pour lui confier les formes colorées dessinées par le jeune Malfoy. Nyssandra Lestrange, née Ollivander, a dû recevoir la lettre le temps qu’elle rentre et traverse le château au pas de course. « I’m not an owl, though, remember that » lâche-t-elle, respiration sifflante. Ca a comme un goût de déjà vu, sa remarque, sa plainte, souvenir d’une vie révolue assurément.




(5 Aout 2003)

Il peine à couper sa pomme et quelque part, c’est presque comique. L’idée la chagrine, est-elle en train de devenir comme les autres gardiens de fortune, à s’amuser du grotesque d’une situation, Draco poings liés peinant à s’alimenter… ou bien a-t-elle oublié qu’elle avait le droit de rire, de temps à autre. Elle n’a jamais été de celles qui ricanent aux dépends des autres, pourtant… Faux. C’est faux, elle le sait. Elle s’est moquée de Lavande et des autres bécasses croyant en l’astrologie, elle s’est moquée de Ron, à moins qu’il ne se soit agi de flirt maladroit. Elle se renfrogne juste, esquisse un vague sourire lorsqu’il croque dans sa pomme, abandonnant tout simulacre de sophistication. Il aura fallu tout ce temps pour prendre à Malfoy les restes de sa superbe. Elle le voit s’étioler depuis le nouvel an. Elle l’a vu s’amenuiser aussi, à regarder sans l’admettre, à essayer de ne pas fixer, tandis que le jeune homme essayait de garder un peu de dignité avec le maigre confort glissé dans la cellule ça-et-là. Prostrée dans un coin, les bras croisés, mordillant l’ongle de son pouce, elle fait mine de ne pas regarder dans sa direction mais ne sursaute pas lorsqu’il demande « Tu es consciente que notre arrangement est caduc ? » et la rhétorique de la question la fait tiquer. Il n’y a pas d’arrangement. Elle… well, elle ne traite pas exactement tous les prisonniers de la même façon, mais tous les prisonniers n’ont pas sauvé Luna, tous n’ont pas fait ses classes avec elle, tous n’ont pas un petit garçon en âge d’apprendre à lire pour amadouer Hermione. Elle tique à nouveau, serre les dents jusqu’à sentir la douleur dans son doigt alors qu’elle tort l’ongle à presque l’en briser.

Elle sursaute en revanche lorsqu’un bruit de vaisselle se fait entendre et elle tourne la tête pour jeter sur lui un regard quelque part entre le blasé et l’inquisiteur. Il vient de frapper dans le plateau qu’elle s’est débrouillée pour amener, presque trop lourd pour ne pas être déplacé magiquement tant il est chargé, le même genre de plateau qu’elle amène maintenant, parce que sinon personne ne le fait. Et puis c’est une bonne excuse pour ajouter aux rations de Malfoy ce qu’elle, elle ne mange pas, gorge trop nouée pour déglutir quoi que ce soit. Elle vient le nourrir, combine les deux, personne ne pause de question, personne ne voit, personne ne vient l’ennuyer ou la regarder de travers alors qu’elle fuit la grande salle. Personne sauf, évidemment, Malfoy. Elle soupire, s’apprête à lui demander ce qu’il fait mais il décrète : « Tu essayes de me mettre en confiance pour mieux m'empoisonner ? », et elle le dévisage pour voir s’il s’agit là d’une question sérieuse. Avec son ton, impossible de savoir. Il enchaine : « Tu as l'air tellement tracassée aujourd'hui que je suis obligé de me demander si c'est ce que tu appelles conscience qui te tourmente. Quelque chose à m'avouer ? » Un sursaut de rire mauvais la secoue mais bien vite, boudeur, il croise les bras et déclare : « Serre-toi, on verra bien si c'est aussi sain que tu le dis. » et l’espace d’une seconde, elle reste stoïque, avant de poser sur lui des yeux ronds. « A croiser les bras comme ça, tu me donnes juste envie de te confisquer ton dessert » souffle-t-elle avant de faire mine de se désintéresser de lui, mais il ne remue pas et elle soupire. « Sérieusement ? » pourquoi faut-il qu’elle s’acharne. On-t-il réellement besoin de ce qu’il a à dire. Mais il y a plus que ça, n’est-ce pas ? Il y a plus, quand elle se retourne le crâne en cherchant le sommeil, bataillant avec l’idée que Malfoy est peut-être une bonne personne. Il y a plus, quand elle arrive à passer outre son ton trainant, sa prétention. « J’ai mené des campagnes de libération des elfes de maison, tu penses réellement que je suis du genre à gâcher de la nourriture ? » lance-t-elle « Si je voulais te tuer, je te rappelle qu’un de nous deux est désarmé et que non, le couteau à beurre ne compte pas » elle fait un signe de menton en direction du couvert abandonné. « Mange, t’en as plus besoin que moi » insiste-t-elle, même si ça devient de moins en moins vrai à mesure qu’il reprend des forces. Elle ne devrait pas se rendre compte de ça, elle se gifle mentalement, elle passe trop de temps ici, elle manque d’air, d’oxygène, qui sait.

Il ne bouge pas, déterminé, borné. Foutu Malfoy. « T’es absolument impossible » marmonne-t-elle, essayant de ne pas être amusée, s’approchant, finissant à genoux face à lui et attrapant la cuillère pour se servir, prenant une bouchée de purée de pomme de terre. Même ça, ça peine à descendre. Elle n’a pas faim. Elle est trop préoccupée, trop ailleurs, trop sollicitée, trop isolée aussi. « Content ? » siffle-t-elle, repoussant le plateau vers lui.




(6 Aout 2003)

Il lui fallait une excuse pour ne pas parler. Pour ne pas le laisser parler, surtout. Sans trop savoir pourquoi, elle s’est agacée en repensant à l’échange de la veille. Peut-être était-ce de partager un repas avec lui, peut-être était-ce d’attendre qu’il refuse de toucher à sa nourriture sous prétexte qu’une sang-de-bourbe s’en était approchée. Elle a amené un livre et elle est assise en tailleurs, elle enchaine les pages, lisant à voix haute après une brève introduction. « I don’t know if you were ever taught a bit about muggle History but they have tensions of their own. It’s not…. Blood related, they care about skin color, it’s gotten a little better but it’s not perfect yet, anyway… this guy was a black American preacher, faith you know… » elle marque une pause, comme gênée par la masse d'information à fournir pour faire comprendre le monde moldu. « I don’t know if you know, whatever. He spent his life trying to reconcile whites and African-Americans, descendants of slaves brought to the US to be used by 'worthier' people » elle a envie de lui demande si ça sonne familier, elle se retient, son ton quant à l'idée de personnes plus méritantes en dit assez long. « He had quite an extraordinary life and even more impact on the world… » explique-t-elle avant de lire, enfin, lui épargnant la leçon d'Histoire.

– Courage is an inner resolution to go forward despite obstacles; cowardice is submissive surrender to circumstances. Courage breeds creativity; cowardice represses fear and is mastered by it. Cowardice asks the question, is it safe ? Expediency ask the question, is it politic ? Vanity asks the question, is it popular ? But conscience ask the question, is it right ? And there comes a time when we must take a position that is neither safe, nor politic, nor popular, but one must take it because it is right. –




(9 Aout 2003)

« Really ? Playing cards ? » Elle est exaspérée, agacée, prête a exploser. Les gardes sont vautrés, à s’amuser et elle est presque sûre de sentir de l’alcool, mais le fait est que ce n’est pas exactement pour ça qu’elle est d’une telle humeur. A quelques mètres de là, Pansy est entrée dans la cellule de Draco et Hermione se maudit pour la promesse qu’elle vient de tenir, simplement parce que cette garce de Parkinson est imbuvable. Elle a dit merci, c’est déjà ça. Hermione devrait sans doute s’estimer heureuse. « What do you think this is ? » demande-t-elle, s’imaginant jeter un sortilege idiot sur la peste, mais elle a juré alors elle a tenu sa promesse. Elle commence sincèrement à être beaucoup trop impliquée dans leurs histoires et ce sont les deux gardes qui payent, parce qu’après tout ils ne l’ont pas volé non plus.




(10 Aout 2003)

« Attrape » lance-t-elle en arrivant, ramenant ses boucles d’un côté de son visage alors qu’elle lui envoie un carnet et un crayon. Elle a réalisé qu’elle deviendrait folle, à sa place, enfermée sans rien faire, à laisser l’ennuie la bouffer. Son esprit est déjà engourdi alors qu’elle passe tout son temps libre – celui qu’elle ne passe pas ici – à chercher des solutions viables pour Harry, à écumer les volumes pour trouver quelque chose d’humainement acceptable, contrairement à la seule option présente actuellement. Il y a une chose que Malfoy n’est pas, c’est idiot. Intolérant, bigot, traditionaliste, ignorant même, peut-être, mais pas idiot. La classe de Slughorn est loin mais elle était au coude à coude avec lui, même vexée de ne pas le dépasser avec aisance, comme elle pouvait dépasser tout le monde. De toute sa scolarité, il est peut-être le seul à avoir rendu les choses difficiles lorsqu’il s’agissait de prouver qu’une née-moldue pouvait faire mieux qu’un sang-pur, avec suffisamment d’application. Le pire dans tout ça, c’était sans doute qu’il le faisait avec facilité là où elle se brisait la nuque à étudier. Toujours est-il que même si c’est pour jouer seul au morpion, il peut utiliser le carnet qu’elle lui lance. « Je dois le récupérer, après coup, s’ils le trouvent ça va être un scandale » ils les gardent, scandale pour elle mais pas que. « Je ne compte pas lire, si tu décides d’écrire dedans, mais comme je me doute que tu ne vas pas me prendre au mot, il y a un cadenas, j’ai trouvé ça dans un dortoir, tu excusera le motif » et en effet, le ridicule petit cadenas est orné d’une licorne. « Pique toi le doigt, marque le loquet avec ton sang, il ne s’ouvrira que pour toi, reconnaissance sacrificielle » explique-t-elle en espérant qu’il daigne accepter le geste, quand bien même elle exagère peut-être un peu les capacités de protection du dispositif réservé normalement aux sorcières adolescentes. « Et non, je n’irais pas ouvrir les veines de ton fils pour lire » ajoute-t-elle, levant les yeux au plafond et claquant sa langue, impatiente. « Il va bien, au fait. Il prépare des cadeaux pour les jumelles, anniversaire dans quelques jours je crois… » Depuis combien de temps n’a-t-il pas entendu la date ? Garde-t-il une notion du temps, ainsi enfermé ? Elle est de moins en moins à l’aise avec tout ça. Les visites deviennent une routine et elle s’y accroche, presque soulagée de trouver quelqu’un qui la traite comme d’habitude ou presque. Il la regarde avec dédain mais ce n’est pas neuf, ce n’est pas là à la place d’une affection chamboulée par ses décisions, pas comme les Weasley, pas comme ceux qui ne comprennent pas qu’elle se pose ainsi en bouclier pour les Malfoys, pour les Parkinsons. Ils ne comprennent pas. Ils ne voient pas. Ils haïssent, juste, ne savent faire que ça. Parfois elle les comprend, mais pas en ce moment.

Assise par terre dans la cellule, dos au mur, jambe tendue, elle ouvre le livre en l’observant de temps à autre. Si elle bouge les pieds, ses bottines abimées toucheront les souliers en cuir ruineux et ruinés de Draco. La notion, la simple idée, la fait tiquer, elle fixe la promiscuité et replonge son nez dans son bouquin, attendant un instant avant de reprendre sa lecture à voix haute, de quoi couvrir le bruit dans son crâne pendant un instant, ignorant le feu à ses joues et la rigidité de son corps pour ne pas remuer d’un millimètre.

– I refuse to accept the idea that the "isness" of man's present nature makes him morally incapable of reaching up for the eternal "oughtness" that forever confronts him. I refuse to accept the idea that man is mere flotsom and jetsom in the river of life, unable to influence the unfolding events which surround him. I refuse to accept the view that mankind is so tragically bound to the starless midnight of racism and war that the bright daybreak of peace and brotherhood can never become a reality. I refuse to accept the cynical notion that nation after nation must spiral down a militaristic stairway into the hell of thermonuclear destruction. I believe that unarmed truth and unconditional love will have the final word in reality. This is why right temporarily defeated is stronger than evil triumphant. I believe that even amid today's mortar bursts and whining bullets, there is still hope for a brighter tomorrow. I believe that wounded justice, lying prostrate on the blood-flowing streets of our nations, can be lifted from this dust of shame to reign supreme among the children of men. –

citations : martin luther king
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MessageSujet: Re: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyMar 27 Sep 2016 - 23:17

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Pansy Parkinson
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‹ dialogues : 'lightcoral'
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‹ liens utiles :
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‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 8816
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
http://www.smoking-ruins.com/t3200-pansy-fleur-du-mal
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― WAR OF HEARTS / PARKINSON EXPRESS ―

Is there so much hate for the ones we love ? Tell me, we both matter, don't we ? You, it's you and me, it's you and me and we won't be unhappy. And if I only could, I'd make a deal with god and I'd get him to swap our places. Be running up that road, be running up that hill, be running up that building. If I only could.

(9 Aout 2003)

« Do you know how long I’ve been standing there, waiting for you, Granger ? » les bras croisés, Pansy toise la jeune femme qui marche vers elle, sourcils froncés, baguette à la main. Déjà, Hermione lève les yeux au plafond, claque sa langue d’un air agacé, regrettant l’effort, regrettant la décision. Pansy le sent, elle tire sur la corde mais le fait est qu’elle est trop inquiète pour se soucier de ce que pense la sang-de-bourbe. Elle a juré qu’elle arriverait à lui laisser voir Draco, même cinq minutes, même un instant et il est tout simplement hors de question qu’elle laisse passer l’opportunité. Granger semble fatiguée pourtant, mais tout le monde l’est, fatigué, elle n’a pas à la prendre en pitié. « I can’t believe you’re able to let them treat him badly, with your high morals and all » siffle-t-elle, se faisant cruelle pour cacher le fait qu’elle est inquiète. Et inquiète, elle l’est. Les gardes font exprès de parler près d’elle, pour la faire tiquer. Ils ricanent, quand ils passent là où elle est assise, entre deux rondes. Ils échangent des détails sur l’état de Draco, c’est inévitable. Elle ne sait pas s’il exagère ou non, elle s’imagine cependant que ce n’est pas le cas et dans le doute, elle fait toujours en sorte de couvrir les oreilles de Scorpius, de le distraire, à défaut de pouvoir les ignorer. « But then again, look at you, breaking the rules, we might be a lot more alike than what you want to admit » elle ne sait pas pourquoi elle cherche à agacer Hermione. Peut-être pour avoir une réaction, plutôt que les mouvements mécaniques de la jeune femme dont chaque geste semble requérir un effort. « You do know being back in here doesn’t mean you have to get the mean girl act out, right ? anyway… » rétorque Hermione, pointant un bout du couloir. « Remember what we talked about ? » demande-t-elle et Pansy se retient de dire qu’elle n’est pas une enfant. « You mean that very innovative plan where you start shit with idiotic assholes so I get five minutes with my best friend who’s been treated like dirt because you don’t have the guts to demand proper treatment for a prisoner you need and are trying to use nonetheless ? » pause, à nouveau elle toise Granger. « Yeah, I remember it, I'm no know-it-all but I do have a brain » et Granger ronge tellement son frein que Pansy jure voir quelques boucles brunes s’échapper du chignon désordonné qu’elle porte, sous le coup de la colère. « I vowed for you to be in here, to be safe, with your kids. I swore I’d get you to Draco, you might want to cut down on the snark, Parkinson… » et croisant les bras, l’ancienne préfète de Serpentard affiche un léger sourire tandis qu’elle penche la tête sur le côté, inquisitive. « Or what, you’ll get him to help you by batting your tired eyes ? Admit it, you need me and yes, I owe you, but… » Elle n’a pas le temps de terminer sa phrase, Granger s’éloigne déjà, elles n’ont pas beaucoup de temps il faut dire. Pansy la suit, elles s’enfoncent un peu plus dans les entrailles familières du château. Hermione semble furieuse, de quoi motiver sa diatribe sans doute, Pansy se justifie comme elle peut tandis qu’elle la suit comme une ombre, n’aimant pas être guidée dans ce qui était à une époque ses quartiers, son territoire.

Finalement, d’un geste, Hermione montre l’endroit où est gardé Draco, porte sa main à sa bouche, point là où se trouvent ceux qui peuvent poser problème. Alors qu’elle la regarde avancer vers l’angle où sont stationnés les deux gardes, pourtant, Pansy l’interpelle. « Granger ? » siffle-t-elle, et l’autre regarde à peine par-dessus son épaule pour lâcher un « hm ? », les mains roulées en poings parce qu’elle se retient. Elle enchaine alors, murmurant « Thanks » et se demandant si ça va lui arracher les lèvres. Alors qu’elle pousse l’entrée de la cellule déverrouillée au passage par l’insupportable je-sais-tou et avant d’entendre la voix outrée d’Hermione venue houspiller les gardes, elle capte pourtant le « Don’t mention it » le plus sarcastique qu’elle ait jamais pu ouïr, presque de quoi lui arracher un sourire.




Le semblant de sourire retombe aussitôt. Elle n’est pas supposée être là et il y a peut-être une raison. Presque immédiatement, ses yeux s’emplissent de larmes douloureuses et il ne faut qu’une seconde pour que l’hésitation file et qu’elle s’approche dans la pénombre. Il est enchainé. Il est en piteux état. Elle a envie de hurler, de retourner chercher Granger, de la tirer par les cheveux pour lui faire regarder ce dont elle est responsable, pour lui demander comment elle ose se considérer redevable. A la place elle souffle aussi bas que possible un « Draco ? » heurté, de peur qu’on l’entende sans doute, ou alors parce qu’elle a peur de le briser… si ce n’est pas elle qui tombe en mille morceau d’abord. Elle se retrouve à genoux devant lui, elle tend une main, touche son front et puis sans grande cérémonie elle l’attire autant qu’elle peut pour l’enlacer et l’avoir contre elle.

Soudain sa propre fatigue n’est rien, absolument rien. Elle n’a plus qu’une inquiétude, plus qu’une chose pour la bouffer toute entière. Lui, son état, le mal intolérable qui s’impose tandis qu’elle le tient. Elle a passé tant de nuit à se demander s’il allait revenir de mission, avant la fuite et elle l’a vu revenir abimé si souvent mais ce n’est pas comparable. Il est plus maigre, plus pâle aussi, à moins que la luminosité douteuse de la pièce ne joue des tours à la jeune femme. « I’m so sorry » souffle-t-elle, s’en voulant tant de ne pas avoir su le retenir, le jour de son anniversaire et avec un hoquet, elle murmure : « I missed your birthday, » et sa voix craque « I’ve never missed any of your birthdays before, I’m… » avant qu’elle ne se ressaisisse. Ca fait trop longtemps qu’ils ne se sont pas vu, trop longtemps qu’elle ne l’a pas touché. A-t-il toujours été aussi gelé ou a-t-elle un fantôme devant lui ? Elle sent sa gorge se nouer, mais elle se fait violence pour repousser toute la douleur, toute la haine envers les rebelles, tout ce qu’elle a pu entendre. Elle n’a pas le temps de se perdre là-dedans. « I want to get you out and kill them all for what they’ve done » crache-t-elle pourtant, sa hargne surpassant tout le reste, « I swear I’ll end every last one of them, every low-life, half-blooded or worse, dirty scumbag… We’ll have our revenge, I swear it, I swear... » avant de se reprendre un peu, front pressé contre celui du jeune homme. Un instant passe, puis deux, elle bouge sans réellement le lâcher, retire le pull sombre, informe et trop large – mais propre – piqué à merlin-sait-qui et le lui passe tant bien que mal, sans magie parce que Granger et les autres ont réclamé sa baguette en échange du droit d’asile. Les minutes s’égrainent, elle refuse de le lâcher, elle se souvient des conditions de sa présence et soudain, ce n’est plus une corvée, plus un mensonge. C’est un mal nécessaire, il faut qu’il sorte de ce cachot humide, il le faut absolument. Alors elle fait ce qu’on lui a demandé, elle le presse, pour son bien. Pas pour eux. Elle s’en fout, d’eux, ils ont trop heurté Draco. Elle le fait pour sa survie, parce que c’est tout ce qui compte. Lui et les filles, juste ça. Scorpius aussi, parce que sa sécurité est liée au bonheur de Draco.

« You need to talk to them, to her, you need to get out of here, I’m begging you, please… » murmure-t-elle, des larmes plein la voix, des sanglots plein la gorge, écrasant des baisers misérables sur sa peau tuméfiée, salie, fatiguée. « Please… » répète-t-elle, dernière supplique avant d’enfoncer son visage dans le cou du jeune homme dans l’espoir d’y insuffler un peu de chaleur.


Dernière édition par Pansy Parkinson le Lun 3 Oct 2016 - 22:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyVen 30 Sep 2016 - 20:37

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Dramione

I can’t help but be wrong in the dark, cause I’m overcome in this war of hearts. I can’t help but want oceans to part, cause I’m overcome in this war of hearts.
A COMPTER DU 15 JUILLET & DRAMIONE


5 AOÛT 03. Il fronce les sourcils d'un air mauvais à la menace visant son dessert, seule part du plateau à laquelle il se refuse de renoncer ; la qualité des repas est étrangement moindre que ce que lui soufflent les souvenirs de sa scolarité, à croire que les derniers bouleversements ont dépouillé quelques elfes arriérés de leurs rares capacités de réflexion, mais ça reste convenable et le sucre reste du sucre. S'il est habituellement difficile, fin gourmet, caprices faits homme, Draco rechigne un peu moins désormais à accepter ce qu'on lui serre et il hésite moins encore devant un semblant de gâterie, dans le piètre contexte de son incarcération. « J’ai mené des campagnes de libération des elfes de maison, tu penses réellement que je suis du genre à gâcher de la nourriture ? » Et cette fois, il arque lentement un sourcil dubitatif, tout vague air de plaisanterie abandonné au profit d'une crispation offensée. « Au vu de l'impopularité dont souffraient assurément tes petites campagnes parmi leurs bénéficiaires même, permets-moi de n'avoir pas plus confiance en tes bonnes qu'en tes mauvaises intentions », râle-t-il en levant les yeux au ciel, son ton trainant faisant son grand retour telle une carapace repoussant abruptement la légèreté qui a brièvement régné entre eux. Il n'est clairement pas ravi d'être assimilé d'une quelconque manière à des elfes — ou à la pitié de Granger pour toutes sortes de créatures mal aimées.

Pour une raison ou pour une autre, qu'elle évoque une telle référence titille en lui un animal détestable qu'il préfère garder endormi. Un bloc de complexes et d'émotions à vis né du mépris dont Lucius faisait montre quand rien de ce que Draco faisait n'était jamais assez ; enflé par les innombrables luttes perdues contre Potter ; enterré avec hargne puis remis à la lumière et amplifié par des semaines et des semaines de captivité, d'injures, de reproches, de critiques, d'affronts haineux. C'est en partie cette flétrissure qu'il a passé les trois quarts de sa vie à recracher sur autrui, non pas en s'affichant vulnérable mais en jouant la brute. En frappant physiquement, psychologiquement, en tourmentant pour se sentir soulagé de contempler pire mal être que le sien et faire enfler un idéal de supériorité auquel il voulait se raccrocher de toutes ses forces. Et c'est cette meurtrissure qui lui fait ajouter, d'un ton cassant : « And I'm not one of your charity cases, mind you. » L'idée d'être ainsi déconsidéré le hérisse ; ça pique l'égo en lambeaux et les croyances, préjudices profondément ancrés dont il est encore pétri. Alors tant qu'elle résiste, il ne flanche pas, par esprit de contradiction, par besoin de se sentir en contrôle de quelque chose, par soif de soumettre quelqu'un à l'une de ses décisions après n'avoir été que trop forcé à se plier aux règles des autres. Et quand elle plaide « t’en as plus besoin que moi », il sent une veine battre sourdement à sa tempe. Et il lui faut tout son contrôle pour maîtriser sa bouche et se réduire au silence, parce qu'il n'a pas envie de braquer Granger, non, il a besoin qu'elle cède.

(Et par ailleurs, à quoi bon induire de fausses déductions en donnant l'impression d'avoir remarqué qu'elle s'amaigrit comme s'il l'avait détaillée, comme s'il en avait quelque chose à faire. Il est juste... juste observateur, par Merlin.)

Elle finit à genoux devant lui et quelque chose en lui jubile.

La part consciente, pernicieuse et mauvaise qui souffle : voilà sa place, à genoux, docile ; voix intérieure rapace qui ne se lasse de susurrer des avis viles.

Et pourtant Draco se redresse légèrement, inconfortable. Une autre facette de son esprit, ténue, étouffée, fredonne un hm... pensif, hésitant, incertain. Il est foncièrement habitué à voir le monde selon des castes et des rangs ; mais quelque chose, juste au creux de sa cage thoracique, juste , se tord et le fustige pour cette vision du monde qui le place désormais tout au bas de la chaîne alimentaire, et pas que. Il remue, tracassé par une impression insaisissable mais tenace tandis que Granger abdique, enfourne une bouchée de purée comme s'il s'agissait de l'acte le plus pénible qu'elle puisse effectuer. Une idée saugrenue selon laquelle la sang-de-bourbe (Merlin, qu'il est curieusement étrange de réemployer ce mot après qu'elle l'en ait formellement privé durant... une éternité) montre plus de décence et de loyauté et de valeurs ancrées que la grande majorité des sorciers authentiques qu'il a côtoyés toute sa vie...
« Content ? » Il a perdu l'appétit au fil de toute cette gymnastique mentale et ses yeux semblent vouloir percer des trous brûlants dans le crâne de Granger tant il la fixe intensément, la mine sombre. Lentement, les billes d'acier s'arrachent à ses traits et s'abaissent jusqu'au plateau. What about now ? Maintenant que l'impure a souillé son couvert de ses lèvres, sa nourriture en y goûtant.

Il ne sait pas ce qu'il veut se prouver. La véracité de l'une des causes, peut-être ? C'est embarrassant à avouer, même à soi-même, mais Draco s'est laissé convaincre que les moldus, comme la boue, la crasse, la saleté, corrompent tout ce qu'ils touchent ; mais à un point extrême et irrationnel : comme des vecteurs de maladie, des agents contaminants, en mouvement. Un simple contact a longtemps suffi à le faire frémir de dégoût et de terreur mêlée à l'idée d'avoir été infecté, avili... Mais aussi parce qu'assimilé à la pire correction qu'il ait pu recevoir enfant, lorsqu'une escapade (terrifiante, la première et la dernière avant longtemps) de l'autre côté du Chaudron Baveur lui a valu de se retrouver à genoux sur le parquet du bureau de Lucius, tenu de garder les bras levés et les mains serrées en poings, de retenir ses larmes de douleur et d'humiliation en dépit des stries carmines dont la canne venait de consteller ses jambes pâles. Les punitions corporelles étaient très rares, son père ayant un faible pour les jeux d'esprit et les punitions atteignant les zones sensibles moins visibles, plus subtiles et aptes à marquer à vie. Et Draco a toujours estimé que ces mesures étaient pour le mieux, qu'elles étaient justifiées, alors il ne sait pas, il-

Il n'a pas la moindre idée de ce qui le pousse à expérimenter. Et pourtant voilà sa main gauche, sa main forte, qui défie tout une éducation en saisissant la cuillère. Il fixe ses doigts qui se calent sur les empreintes que Granger a laissées sur le métal comme s'ils allaient entrer d'une minute à l'autre en combustion, mais il n'y a qu'une vague chaleur sous ses bulbes... la chaleur d'une présence, qui réchauffe l'atmosphère constamment glaciale des cachots. Et il semble imperturbable mais son cœur bat la chamade, désagréablement, comme au bord du malaise ou de la nausée, et que ses entrailles se chamaillent à l'idée du geste inacceptable qu'il s'apprête à commettre, mais il le fait malgré tout : l’ustensile se charge de nourriture (la purée qu'elle a goûtée) et approche de ses lèvres, et il n'ose pas croiser le regard de la foutue sang-de-bourbe quand le tout vient se heurter à ses lèvres qui refusent instinctivement de s'ouvrir. Quand il enfourne brusquement, avale d'une traite, il s'attend définitivement à exploser ou à ce que Salazar le passe par le feu pour le purifier du péché commis ou à ce que le sol s'ouvre sous ses pieds pour l'engloutir jusque dans les entrailles de la terre ou à une quelconque forme de fin du monde.

Il ne se passe rien, si ce n'est un vague haut-le-cœur, une poussée de tension, quelques sueurs froides.

Il en est presque... presque déçu, presque trahi par cette engeance qui apparait soudain plus banale que tout ce qu'il s'est toujours imaginé. Presque en colère pour toutes ces années d'appréhension, de fixation, d'obsession malsaine et destructrice qui se soldent sur une expérimentation sans goût. Sans goût. Il jette un rapide coup d’œil à sa vis-à-vis, si rapide qu'elle ne le voit peut-être même pas, avant de retourner à la cuillère qu'il a vidée du bout des lèvres. Et- et il ose l'emprisonner de nouveau de sa bouche pour chercher de quelconques relents du passage de Granger, une trace criant née-moldue (la part dédaigneuse en lui se hérisse à la seule idée), mais rien.

Une idée fugace et inconnue et inacceptable lui traverse l'esprit. Soudain, ses sens demandent à tester par eux-mêmes cet être étrange qui lui fait face, cette anomalie de la nature, pour se prouver ce que son esprit leur a toujours dicté. Et c'est complètement fou et inacceptable et c'est dégoûtant, il peut déjà à peine s'avouer qu'elle n'est pas si repoussante pour la vue et que sa voix ne lui fait pas tant saigner les oreilles et que son toucher ne lui a jamais provoqué d'éruptions cutanées (ou même de stries carmines, pour ce que ça vaut) et qu'il a vu et versé du sang d'impur pour le découvrir rouge et ferreux comme son propre sang bleu ; mais il y a un monde entre ces constats dérangeants et la pensée soudaine, immonde, de chercher sa fragrance personnelle au ceux de son cou, juste là où s'agite la jugulaire, ou de tester la souplesse et la saveur de son épiderme.

6 août 03. Aujourd'hui le silence est roi, fait loi, vestiges du malaise qui s'est tissé entre eux la veille. Draco ne sait pas s'il est agacé ou soulagé que Granger soit revenue — il s'attendait à ce qu'elle ne se montre pas. Ou alors non, il s'attendait à ce qu'elle vienne et fasse sa Know-It-All, le pointe du doigt en raillant je te l'avais bien dit par ce qu'il est encore perturbé par l'échange salivaire indirect qu'il a provoqué. Il a cauchemardé toute la nuit à propos de son père le clouant au sol, semelle sur sa joue gauche amochée, crachant Now you're filthy too ! Et Merlin sait que ces heures n'ont rien eu de reposant.

Il s'est convaincu entre temps du fait que la veille était au pire une monumentale erreur, au mieux une hallucination ne s'étant jouée qu'à l'intérieur de son crâne, manifestation d'un esprit que l'isolation et les maltraitances poussent au délire. Ce ne serait pas la première fois.

Il ne s'avoue pas qu'entre deux sévices oniriques il a redessiné la courbe de la gorge de Granger et satisfait sa curiosité en mordant la chair brune, non, il ne peut pas assumer ça.

Son index tape à trois reprise contre sa cuisse, puis le droit réitère le mouvement sur celle d'à côté, et il réitère les gestes à deux reprise. Pour se raccrocher un équilibre fragile, factice. Il lui semble que les murs se sont rapprochés dans la nuit. « I don’t know if you were ever taught a bit about muggle History but they have tensions of their own. » L'entrée en matière le prend de cours et, déjà tendu, il renifle de dédain et d'agacement mêlé, regardant obstinément le sol. « It’s not…. Blood related, they care about skin color. » « What ? » Raah. Il ne voulait pas commenter. Tant pis. « Skin color », reprend-elle pourtant à l'identique, et il cligne des paupières sans comprendre où elle veut en venir. « It’s gotten a little better but it’s not perfect yet, anyway… this guy was a black American preacher, faith you know… » elle continue sans le regarder, et sa lèvre supérieure s'ourle, dubitative. Non, il ne sait pas, et pourquoi saurait-il ? Il n'a que faire des moldus et de leurs... croyances. En quoi peut-on avoir foi si on ne connait ni Merlin ni Salzar ni- ? « I don’t know if you know, whatever. He spent his life trying to reconcile whites and African-Americans, descendants of slaves brought to the US to be used by 'worthier' people » Il reste stoïque, toujours incapable de déterminer ce qu'elle veut précisément accomplir avec cette petite anecdote. Prétend bâiller d'ennui. « He had quite an extraordinary life and even more impact on the world… », et elle embraye sur un passage de son livre.

Malfoy écoute sans ciller, mais le contenu le laisse perplexe. Il a du mal à écouter, cela dit, comprend juste qu'il s'agit d'une sorte de concentré de bons sentiments et des objectifs ronflants de quelque obscur militant — son esprit est resté bloqué sur le semblant d'explications du début. Quand Granger s'en va, laissant traîner l'ouvrage derrière elle, il fixe la couverture avec appréhension. Se couche résolument sur le côté, dos au livre. Compte les fentes dans les pierres, son occupation habituelle visant à dissiper l'ennui, mais...

Voilà des lustres qu'il n'a pas lu une ligne. Il a l'impression de devenir fou et de sentir son cerveau s'atrophier, littéralement, à force de ruminer ce qu'il a à l'intérieur sans pouvoir se nourrir de quoi que ce soit provenant de l'extérieur. Même s'il s'agit d'il ne sait quel ramassis de théories moldues. Alors avec un grondement agacé, il se redresse, assène un coup d’œil mauvais à la biographie.

Avant de finalement craquer et d'ouvrir la première page.

Granger est tout de même gonflée de se lancer dans une histoire, si insipide et muggle soit-elle, sans même dresser correctement le contexte.

7 août 03. Il a lu toute la nuit jusqu'aux premières heures du matin avant que la fatigue accumulée et la perplexité combinées ne lui infligent un mal de tête d'abord supportable, puis infernal. La fin de la matinée le trouve à somnoler péniblement au-dessus des pages, le menton retombant régulièrement sur son torse. C'est le cliquetis des serrures magiquement ouvertes qui le réveillent en sursaut et, dans un élan de panique, il referme brusquement l'ouvrage pour ne pas être surpris à le lire et le lâche plus loin. Qu'elle n'aille pas se faire d'idées en croyant qu'il puisse être intéressé.

C'est Granger, comme il s'y attendait, et il a encore le cœur battant ridiculement de cet élan de stress, alors un rictus mécontent vient s'ajouter à son teint grisâtre en guise d'accueil désagréable. Elle pause un plateau repas devant lui et il ne fait pas un geste pour se servir. Tant pis pour ses résolutions : c'est plus fort que lui. « Muggles are nothing but pieces of shit », lâche sans crier gare, le ton brusque, la voix rauque de la fatigue qui s'attarde encore tout autour de ses paupières cernées. Granger est choquée par son entrée en matière abrupte et par l'agressivité qu'il y met après leurs récents échanges... civiles. Draco désigne le bouquin d'un mouvement de menton, avec un agacement ni masqué ni feint. « Trying to brainwash me into liking them, I guess ? Sorry not sorry, so far your little scheme is backfiring. I only see more clearly how disgusting and insane they are. » Il tente de se convaincre qu'il ne ressent aucun inconfort en voir ses épaules retomber de déception. Ah. Elle avait donc bien un agenda. Le regard qu'il lui adresse est sombre d'agacement et quand elle lui demande le pourquoi de sa déduction, il redresse son dos contre la pierre, prêt à couvrir son engeance d'accusations. « If I get it right, those weirdos used to enslave black people and treat them like scum. » Il s'interrompt pour lui laisser le temps d'acquiescer, s'aperçoit seulement à cet instant que c'était... précisément ce qu'elle a résumé la veille et que son esprit ne parvenait pas à assimiler. Mais maintenant qu'il y pense, Blaise a été victime de ce genre de... raisonnements pour le moins étranges et décalés, des insultes et critiques occasionnelles formulés par des élèves ou de sorciers partiellement issus de l'autre monde. Il ne comprend que maintenant la provenance du phénomène, son ampleur même, et ça le révolte. « Well that's complete and utter bullshit. How can you defend a species that would judge and abuse people according to skin color ? Ethnicities don't need some mentally retarded folks' permission to exist, they just do. Diversity is beautiful and it's not something you can control anyway. » Elle déglutit nerveusement et il lui serre un regard lourd de triomphe, décidément convaincu de l'infériorité des moldus ne serait-ce qu'en termes de capacités de réflexion.

Et lentement, son rictus victorieux s'effrite alors qu'il réalise ce qu'elle a fait.

« You- you deceptive cow ! You tricked me », rugit-il, le haut de son corps bondissant vers l'avant et tirant sur ses liens dans un élan de colère. « Don't try to fuck with my mind Granger, you can't compare it to pure blood supremacy. The- the circumstances are completely different. » Et pourtant. Pourtant il a comme un goût de cendres sur la langue, quelque chose de détestable et de désagréable qui vient souffler une nouvelle bourrasque sur le château de sable que sont devenues ses certitudes ces derniers mois et il n'en revient pas qu'elle l'ait poussé à-
Quelle sale petite peste manipulatrice. Il avait presque oublié. Comment a-t-il pu oublier ? Elle l'a entraîné dans un contrat magique par chantage et voilà qu'à peine un, deux ou trois ans plus tard, il se retrouve à baisser sa garde comme il s'était juré de ne jamais le faire. Alors même qu'il se targue de voir clair dans son jeu, dans sa façon de s'imposer comme son unique repère, seul élément apte à briser son isolement, pour le pousser à avoir besoin d'elle. Pity, son égo bien que monumental n'est pas encore suffisamment hors de contrôle pour déclasser son instinct de survie et s'il est parfois tenté de l'envoyer se faire voir, il en est incapable. Bon sang. Granger, goody-goody Gryffin-bore de son état, l'a encore manipulé. Il n'en revient pas.

Lentement, il se réappuie contre le mur, lui adressant une œillade non plus assassine mais... circonspecte. Ponctuée d'un rien d'appréciation, peut-être, de la part du Slytherin qu'il est. « Sneaky bitch », lâche-t-il pour l'emphase, encore de mauvaise humeur mais calmé bien malgré lui. A vrai dire il ne peut s'empêcher de le laisser sonner comme... comme un compliment.

8 août 03. « Draco ? » La voix l'arrache à son occupation du moment : le compte des pierres constituant le mur derrière lui, tâche rendue mal aisée par les contorsions qu'elle nécessite lorsqu'il atteint l'espace situé derrière lui. C'est la raison pour laquelle il vérifie pour la septième fois, refait ses comptes, tente également d'établir un pattern pour vérifier son résultat par des calculs relativement précis, en supposant qu'il n'y ait pas d'anomalies et d'irrégularités (mais il y en a sur les autres murs et il est incroyablement frustré de ne pas pouvoir vérifier cette fois ; il a tenté de passer sous sa forme animagus pour s'assurer de la configuration du pan de mur mais voilà des jours que les gardiens ne lui laissent jamais assez de temps pour respirer en paix, ils ont d'ailleurs failli le surprendre à sa dernière tentative de métamorphose et il n'a pas osé réitérer depuis).

Un bref agacement l'étreint lorsque les chiffres s'emmêlent. Bref, parce qu'il s'agit juste du temps d'assimiler le fait que c'est son prénom qui vient d'être formulé (il ne l'a quasi pas entendu ces derniers mois, peine pratiquement à se sentir interpelé en l'entendant, mais Merlin que c'est bon d'être de nouveau quelqu'un). Puis il prend tout à fait conscience de la voix qui l'a prononcée et son palpitant bondit dans son poitrail alors que a silhouette familière de Pansy se presse contre lui. C'est awkward du fait de sa position, mais c'est aussi parfaitement adapté parce que c'est elle ; il a tout de même un élan de panique quand elle le regarde, qu'elle le voit dans cet état. La honte lui chauffe la peau, crépite en plaques de rouge le long de son cou, et il ouvre les lèvres sur des mots qui lui échappent — alors il les referme, surpris et muet et c'est c'est stupide parce que c'est elle et que par Morgan, elle a l'a vu dans tous ses états, qu'a-t-il encore à lui cacher ? Il tire sur ses liens, comprenant soudain pourquoi Granger a insisté la veille en partant pour qu'on lui donne un peu de leste aujourd'hui ; ses paumes ne parviennent pas tout à fait à rejoindre les joues de Pansy et flottent à quelques infimes millimètres de son épiderme, mais ses doigts prennent son visage en coupe et il perçoit sa chaleur et il se sent en vie. « I missed your birthday », sanglote-t-elle et sa lippe frémit à ce souvenir, il déglutit péniblement. « So did I », s'arrache-t-il d'une voix râpeuse. Il avait promis de rentrer ce soir-là ; il avait promis sans s’attendre à dire au revoir à Lovegood, à croiser Cho, à être rattrapé par les Rafleurs, à tomber dans un traquenard de… Comment dit Granger, déjà ? Oh, yeah : Belliqueux. La crème des dissidents. « I’ve never missed any of your birthdays before, I’m… » « I don’t wanna go there », reprend-il, ses cordes vocales peinant à collaborer. Elles sont tissées de nœuds d’angoisse, une boule de nerfs enfle à l’intérieur de sa gorge et la panique se pointe alors qu’évoquer ces jours néfastes fait affluer des réminiscences qu’il veut oublier. « J’pense pas vouloir le célébrer de nouveau, de toute façon- » jamais. Il l’attire un peu plus contre lui, un peu plus près, pour pouvoir enfouir son nez dans ses cheveux et se baigner dans son odeur. « I missed you so much », avoue-t-il dans un râle presque douloureux, et après la cavale et la captivité, même loin du luxe et d’un feu de cheminée, il se sent enfin presque chez lui. « Ils te traitent bien ? » qu’il reprend, vocalisant enfin l’un de ses principaux tracas. « A-and what about Mother ? » Son état physique, psychologique, sa potentielle rencontre avec sa sœur ? Mais Pansy est sous le choc, trop pour réellement percevoir ses questions, trop pour n’être obnubilée par les alentours minables qui constituent son environnement depuis son arrivée au château. Elle tente de se redresser pour lui faire face, mais il l’en empêche ; il a besoin de la sentir juste là, au creux de son cou, de sentir leurs cœurs battre en harmonie, il en a besoin comme d’eau dans un désert. « I want to get you out and kill them all for what they’ve done. » Le fantôme d’un rire roule dans sa gorge et il la serre plus fort, paupières pressées pour oublier le décor et s’imaginer ailleurs avec elle. « I’m sure you do. » Les lèvres de Pansy sont hargneuses contre sa peau et il y puise une force incommensurable, sent se dissiper quelque peu le brouillard qui floutait son esprit. « I swear I’ll end every last one of them, every low-life, half-blooded or worse, dirty scumbag… We’ll have our revenge, I swear it, I swear... » Elle parvient à s’extirper de sa prise de fer, juste assez pour aligner leurs visage, appuyer son front contre le sien. Draco rouvre les yeux, louche sur ses traits brouillés par la proximité mais a trop besoin de se noyer dans sa contemplation d’elle pour les refermer ; il avance juste assez le menton pour frôler son nez du bout du sien, et ils restent juste ainsi, muets et presque immobiles, le temps de se retrouver. Elle s’écarte un peu plus, cette fois pour lui passer un pull et s’il se plaint pour la forme, il accepte l’offrande. Les journées sont froides ici et les nuits, glaciales. Plus d’une fois il s’est endormi en grelottant du fait de la température, de l’humidité et des plaies en étant certain de ne pas passer la nuit… seulement pour se réveiller reposé et groggy au matin, quelques blessures soignées par il ne sait quelles mains. Granger lui a assuré que ce n’était pas de son fait. Tiré de ses pensées par la mine soucieuse de Pansy, il cale ses mains sur ses épaules à défaut de pouvoir atteindre ses hanches ou ses cuisses, ses pouces effectuant des rotations qui se veulent apaisantes. « What’s the matter ? » C’est comme un signal. Elle se crashe de nouveau contre lui, souffle entre deux baisers humides sur sa peau tuméfiée — « You need to talk to them, to her, you need to get out of here, I’m begging you, please… »
Et c’est si loin de tout ce qu’il s’attendait à entendre qu’il manque de s’étrangler. « I thought you hated their guts ? » « Please… », supplie-t-elle de nouveau pourtant avant de se réfugier de nouveau au creux de son cou, et sa pomme d’Adam s’agite pesamment de haut en bas. « I can’t do this Pan, you can ask me anything but- » Les mots s’étranglent dans sa gorge, l’incrédulité encore vive. Il pense à toutes les implications, il pense à ceux qu’ils ont laissés derrière eux. « What would I say to Nott, to Aramis, how would I live with this ? I just can’t ! » Mais elle ne lâche pas prise. Elle raisonne, elle argumente, elle insiste et lorsqu’il s’emporte, demande si c’est Granger qui l’envoie, ou quelqu’un d’autre peu importe, elle hausse la voix à son tour, pas de colère mais de quasi hystérie et de peur et de l’envie de le voir survivre. Comment pourrait-il lui en vouloir ? Comment alors qu’elle n’est que le miroir de ses propres émotions : de sa peur pour elle, pour Narcissa, pour Scorpius, pour Rosie et Violet ? Quelque chose rugit au fond de lui, quelque chose qui refuse et qui voudrait camper sur ses positions mais sa diatribe d’il y a quelques jours sur les caractéristiques qu’on ne maîtrise pas de toute façon lui reviennent de plein fouet et avec elle… toutes les anomalies. Toutes les incohérences.

Oui, mais non.

Oui, mais il ne peut pas.

L’angoisse resserre son étau au point presque de le priver d’oxygène, crise de panique. Il ne peut juste pas car il ne s’agit pas seulement d’une guerre d’idéaux. Il y a sur la balance des vies qui lui sont chères et qu’il a déjà tant trahies et-

Et Pansy susurre contre son oreille, caressante, qu’il n’a pas à trahir. Qu’il pourra toujours tenter, plus tard, de dire la vérité aux autres, de leur dévoiler les raisons de sa fuite, de tenter de les rallier car après tout, fuck la guerre et le Lord et la Marque et la torture. Les rebelles n’en valent pas la peine, ne le méritent pas, mais ils sont les seuls du côté desquels la vie peut se conjuguer au futur, là où le Mage Noir ne promet plus que mort et destruction pour tous sans distinction.

Et il acquiesce lentement. Acquiesce parce que la fin approche et qu’il n’y a pas de réelle solution à ce stade, really, pas d’autre choix que de tenter de toutes leurs forces de survivre. Il ne le fait pas pour lui-même, étonnamment : tout son être est révulsé et nauséeux et soudain il s’aperçoit qu’il préférerait mourir plutôt que se ranger avec ces simili-sorciers qu’il exècre. Mais s’il peut marchander la sécurité durant et après la guerre de sa famille… s’il peut, alors- « Granger- », s’oblige-t-il à entamer tandis que cette dernière lui arrache littéralement Pansy, un moment plus tard. Les yeux gris ne quittent pas la tempête brune qui se débat et refuse de coopérer et il grave son image dans ses pensées, pour tenir encore. « Granger », il reprend par-dessus le tumulte, « we need to talk. » Il y a de la résolution dans son timbre et Pan cesse soudain de batailler, comprenant qu’elle a obtenu gain de cause. Et elle renforce sa détermination, lorsqu’elle acquiesce à la confirmation tacite, quittant la pièce en ne cessant de le fixer par-dessus son épaule, comme pour le graver lui aussi dans son esprit.

Pas pour lui, pas contre eux – mais pour ceux qu’il aime.

13 août 03. Le Conseil l’a entendu quatre jours plus tôt. Statue depuis sur sa situation (pour la seconde fois, les premiers débats datés de son arrivée ayant visé à déterminer s'il était potentiellement acceptable de le garder au château, de marchander avec le gouvernement ou il ne sait quelle autre option), puisqu'il a cédé à la requête de Pansy et accepté de collaborer.

Il se sent sale.

Il se sent dépouillé de tout ce qui faisait de lui... eh bien, lui. Malgré les trahisons, malgré les déceptions et la souffrance infligées, malgré la colère, il ne s'était pas aperçu pleinement du sentiment d'appartenance qui continuait de le lier au camp qui l'a rejeté. Il n'en a pris conscience qu'au moment où la culpabilité s'est lacée autour de chaque parcelle de son esprit, brûlante, assassine. ça le débecte, de sentir encore les effets de cette loyauté au plus profond de son âme, et la vue de la Marque sur son bras l'insupporte de plus en plus au point de le rendre malade (au point de le pousser à gratter et égratigner inconsciemment la chair comme pour en faire disparaître le tatouage, et dans ses plus mauvais instants ou jour, la meurtrir littéralement, dans ses tentatives de l'arracher avec ses ongles).

Granger lui a appris, les traits tirés par la fatigue, qu’après moult débats la majorité semble pencher pour l’idée de lui laisser une chance, une opportunité de garantir une protection à ses proches et de chercher un semblant de rédemption en collaborant avec l’ennemi d’hier. Ce n’est pas encore officiel, pas encore acté et pourtant, il en voit déjà les effets. Par exemple, on lui a retiré les chaînes. Ensuite les abus ont été formellement interdit (about time). Et puis il a eu officiellement droit à des visites. Loony s’est présentée le soir même de la réunion, finalement autorisée à lui rendre visite. Elle vient souvent, plusieurs fois par jour parfois, en dépit de la réticence de Draco à la voir dans ce décor qui rappelle les conditions dans lesquelles elle s’est retrouvée cloîtrée elle-même, plus souvent que rarement. Et il ne le dit pas, ou trop peu, mais sa présence l’apaise d’une façon qu’il ne saurait décrire. Blaise aussi est venu. Malfoy note scrupuleusement les éléments et leur date, les jours qui s’écoulent, en maniaque, sur la dernière page du calepin offert par Granger (pour qu'elle ne remarque pas), perturbé en son for intérieur par ces semaines, ces mois de sa vie perdus, envolés, en captivité sans le moindre repère auquel se raccrocher, ni une once d’assurance de voir un lendemain.

Il se méfie toujours de l'objet. Elle dit que c'est un moyen de lui permettre de tenir en attendant la décision du Conseil — et impossible de nier la véracité du constat. Mais comme il le lui a dit ce jour-là, il ne croit pas une seconde en sa capacité à tenir parole en n'espionnant pas d'une manière ou d'une autre. Raison pour laquelle, lorsque son sang tâche le cadenas de gamine et que la licorne part au galop pour disparaître de la surface métallique, déverrouillant l'objet dans la foulée, la couverture s'ouvre sur des pages dont les textes s'adressent directement à elle.

« Granger, I know you’re there », trace la plume en guise d’introduction. Il n’y a pas de réponse, pas de mouvement, comme toujours. « Weasley est un imbécile », il continue sur sa lancée des jours précédents, « tous les Weasley le sont d’ailleurs, sans distinction ». C’est puéril, gratuit, ça n’a pour vocation que pour l’agacer et de la pousser à commenter, à avouer qu’elle espionne ce carnet soi-disant imperméable et intime. « Potter est un raté, il se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude s’il croit que je lui serai reconnaissant pour sa petite poussée d’héroïsme. De toute façon, ce n’est pas comme s’il était foncièrement responsable de ses actes : c’est juste un complexe trop grand pour lui sur lequel il n’a aucun contrôle. Toujours besoin de jouer le sauveur- » C’est ingrat, vis-à-vis du sacro-saint héros qui a accepté de plaider en sa faveur devant le Conseil (il est incroyablement soulagé mais aussi très amer, Potter avait bien sûr besoin de prétendre être le meilleur d’eux, hm ? Le blond est persuadé qu’il ne l’a fait que pour prouver qu’il est capable de grandir, contrairement à Draco qui ne lui aurait jamais rendu un tel service ; mais il l’a fait, Draco, il a sauvé sa sale face difforme et bouffie lorsque les Rafleurs l’ont ramené à Malfoy Manor, alors techniquement c’est lui le meilleur des deux, c’est lui qui a lancé le mouvement, lui qui gagne et non, ces protestations intérieures n’ont rien de gamin). « De toute façon, je ne pense pas que sa parole pèse suffisamment pour avoir un quelconque impact. » Il se mord la lippe. Juste comme ça, et pour la première fois, il ne s’est pas contenté d’écrire quelque chose de dénué de sens, de sérieux ou de poids (dates ou stupidités redondantes). Pour la première fois il exprime un doute réel. Le pessimisme mordant dans lequel il se cantonne pour ne pas se faire de faux espoir.

Le Conseil dira sûrement non.

Si Granger se manifeste il- il ne sait pas encore, mais il le fera.

Merlin, quand ses sombres projets la concernant sont-ils devenus si minables ?

Lorsqu’elle revient quelques heures plus tard et récupère le calepin scellé, il la dévisage mais elle ne semble pas savoir quoi que ce soit. Impossible de confirmer qu’il puisse exister un carnet lié à celui-ci ; reste à voir s’il en sera de même le lendemain ou si elle est réellement capable d’ouvrir celui-ci.

Draco s’autorise cependant à se relaxer, satisfait sans l’avouer de la voir se laisser glisser contre le mur à ses côtés pour reprendre sa lecture là où elle l’a laissée la veille. Elle s’acharne à faire ça depuis leur dispute, clamant qu’elle ne tente pas de changer son opinion mais de partager une part de son histoire avec lui. Hm. Il n’y croit pas une seconde mais prétend n’en avoir rien à faire, même si ce fichu bouquin lui retourne les entrailles. Il prétend ne rien éprouver, ne pas s’y intéresser, alors même qu’il le relit quand elle part, fronce les sourcils sur les passages les plus outrageusement véridiques, rage sur les parallèles. Elle lui a vaguement mentionné, aussi, un tyran dont il gagnerait sans doute à entendre l’histoire, et il appréhende.

Le contenu est perturbant et il n’est définitivement pas ravi, préfère se battre contre lui-même lorsqu’aucun témoin n’est présent pour le voir, et quand elle s’assoit juste là ce ne sont pas tant ses mots que sa voix qu’il écoute l’air de rien. Parfois passionnée, parfois murmure poignant, toujours si investie, toujours si fascinée par les lignes. Il se laisse juste bercer en priant intérieurement pour qu’elle ne s’aperçoive pas que c’est l’aspect apaisant de l’instant dont il se repait, que c’est elle qu’il entend plus que le moldu qu’elle cite. Dans les moments où ses pensées divaguent, ses sens reprennent le dessus, transformant ce partage en perceptions uniquement. Echo des rêves perturbants qui se mêlent à ses cauchemars et qui rendent les nuits plus supportables, mais les réveils bien plus pénibles.

Parfois elle somnole, finit par s’assoupir à moitié, et sa tête bascule sur l’une de ses épaules, presque sur celle de Draco. Et il ne bouge pas.
Parfois l’un d’eux bouge, se replace, et leurs genoux s’effleurent. Et ils ne bougent pas.
Parfois c’est lui qui s’endort et à son réveil elle n’est plus là, mais il a la tête sur les coussins qu’elle a ramenés et une couverture pour couper le froid. Et il ne s’horrifie pas à l’idée qu’elle l’ait touché.
Parfois, comme maintenant, elle pose une main entre eux, en guise d’appui, bouge un peu les épaules pour en extirper la raideur. Et il la regarde faire du coin de l’œil.
C’est une première, cela dit — le fait que sa main à lui se pose à son tour à son côté, en toute innocence. Le fait que leurs auriculaires se frôlent, par pur hasard, et qu’il ne bouge pas. Elle ne perd pas le rythme de sa lecture mais il a perçu l’instant où elle a pris conscience du contact et, du coin de l’œil toujours, il voit se surélever sa poitrine, juste un peu plus vite. Il a l’âme en lutte, mais il ne bouge pas. Lâche la. Il ne bouge pas. She’s dirt, she’s fucking dirt ! Il ne bouge pas. C’est elle qui se déplace. Il pense, lorsque son doigt s’agite, qu’elle va poliment s’éloigner, mais elle ne le fait pas. C’est subtil, presque inexistant, son doigt fin qui glisse contre le côté du sien. Avant, arrière. Il bouge. Avant, arrière. She’s dirt and you’re losing your mind. Avant, arrière, et elle lit encore, et le doigt de Draco passe par-dessus le sien, et cette fois elle se tait. Il fait mine de ne pas le savoir. Elle est immobile. Le bulbe de l'auriculaire de Draco caresse l’intérieur du sien et elle est immobile et son ongle râpe légèrement contre la chair tendre et elle est immobile. Il se fige à son tour, s’apprête à enlever sa main, mais la phalange de Granger le retient, sans pression, geste suffisant pourtant pour l’empêcher de fuir. Elle recommence à lire comme s’il n’avait pas son doigt au creux du sien.

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MessageSujet: Re: DRAMIONE #3 + war of hearts   DRAMIONE #3 + war of hearts EmptyMer 30 Nov 2016 - 19:10

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― WAR OF HEARTS / DRAMIONE ―

Start by pulling him out of the fire and hoping that he will forget the smell. He was supposed to be an angel but they took him from that light and turned him into something hungry, something that forgets what his hands are for when they aren’t shaking. He will lose so much, and you will watch it all happen because you had him first, and you would let the world break its own neck if it means keeping him. Start by wiping the blood off of his chin and pretending to understand

(9 aout 2003)

Silence gêné, elle veut parler mais elle sait qu’elle n’a rien à dire au sujet de la seule chose qui le préoccupe. Elle a épuisé ses nouvelles trop vite. Scropius va bien, Narcissa également, Pansy est imbuvable mais heureuse de l’avoir vu, les jumelles ont été calme et ainsi de suite. Elle aurait dû diluer son compte-rendu. Elle ne peut pas parler de l’audit, elle n’a rien à lui dire, rien le droit de dire. Elle ne peut pas admettre s’être retrouvée face à un mur lorsqu’elle a cherché à débattre pour le défendre. Elle ne veut pas répéter le « Tu n’es plus objective, Hermione » qu’elle s’est entendue dire, parce que ça l’agace, parce que c’est faux. Ils semblent penser qu’elle est manipulable, ça lui donne envie de rager et de s’en aller en claquant la porte. De toute façon, comptait-elle réellement dire à Draco qu’elle a plaidé en sa faveur devant les autres ? S’il ne s’en doute pas déjà, il n’a pas besoin de le savoir. Alors elle est posée là, épaules douloureuses contre le mur froid, prostrée dans une position inconfortable, à chercher quelque chose à dire pour ne pas immédiatement se saisir du livre et continuer sa lecture. Il a compris sa manœuvre, elle ne sait pas s’il est en conséquence plus ouvert à ce qu’elle dit ou s’il a juste trouvé comment l’ignorer quand elle attrape l’ouvrage. Et voilà qu’elle s’agace toute seule dans son coin. Elle a vraiment besoin de dormir, elle ne peut pas céder à l’envie de lui flanquer un coup de livre juste sur une arrogance et une insolence suspectées. Quoi qu’on parle de Malfoy, alors ce sont plus que des suspicions clairement…



(13 aout 2003)

Elle lit les mots tracé sur le papier, presque honteuse de l’avoir ainsi piégé mais trop curieuse pour réellement se sentir coupable. Elle oscille entre l’envie de lui laisser un semblant d’intimité – en guise de récompense, un privilège pour le prisonnier se comportant bien, mais l’idée la dérange, sa morale est déjà en berne – et une envie maladive de feuilleter les pages du carnet qu’elle lui a donné. Passé outre le cadenas ridicule, c’est juste un assemblage de papier, de quoi écrire, de quoi se vider la tête. Comme pour le livre, quelque chose de concret pour s’accrocher à son humanité, à cet intellect qu’elle sait rival au sien. Contrairement à ce qu’on peut entendre dans les rangs des opposants du régime, Draco n’est pas stupide. S’il l’était, il serait encore sans doute au botte-à-botte avec les Mangemorts. Elle sait qu’elle aurait perdu l’esprit sans ce carnet qu’elle remplit chaque jour un peu plus, elle se dit qu’elle peut bien lui concéder le même refuge – même si elle surveille. Elle se doit de surveiller, pas vrai ? C’est le seul moyen qu’elle a pour se vider le crâne sans alarmer personne, ces gribouillages sur les pages abimées du petit calepin devenu épais volume. Le seul moyen d’expier ses angoisses sans inquiéter qui que ce soit avec ses doutes et ses états d’âmes, cette colère vitriole qu’elle ne peut exprimer, cette impatience, cette peur constante. Combien de nuit a-t-elle passé à gratter le papier en espérant évacuer un peu de sa hargne, pestant contre l’absence de silence en ces lieux, même lorsque l’obscurité reprenait ses quartiers ne laissant alors survivre que des faibles murmures éloignés. Combien de soirée à s’isoler l’air de rien en relatant les détails les plus mondains pour retrouver un semblant de normalité, quoi que ce soit de familier, l’odeur du parchemin et de l’encre, la sensation du grain contre sa peau, la douleur dans son poignet d’être trop crispée et de ne plus écrire assez. D’une certaine façon, lui donner de quoi s’épancher c’est le traiter comme elle voudrait au moins être considérée, comme un être pensant, un être capable de réflexion. C’est peut-être aussi pour alléger sa conscience face aux traitements qu’il peut recevoir, quand bien même les choses se sont améliorées. Il est encore attaché au fin fond d’un cachot sordide, quelques repas et attentions ne changent rien. Si c’est pour mieux fermer l’œil, pourtant, elle se tire dans le pied en lisant ce qu’il écrit quand elle a pourtant juré qu’elle ne le ferait pas… Techniquement, du moins, elle a dit qu’elle ne toucherait pas à Scorpius pour ouvrir le calepin et que le loquet avait besoin de sang Malfoy pour se déverrouillé… elle n’a jamais rien dit au sujet d’un sortilège faisant sauter la reliure pour glisser les pages hors de couvertures et ensuite les replacer une fois la lecture terminée. Elle se mord la langue. Elle reste une menteuse, même si elle biaise pour se convaincre du contraire. Peut-être traine-t-elle trop avec l’esprit incarné des Serpentards, ou bien peut-être a-t-elle été toujours brutale pour arriver à ses fins. Elle n’est pas particulièrement fière mais ça semble plus probable. Au fond, ce qui est inquiétant, c’est surtout le fait qu’elle ait de moins en moins de scrupules.

Ca l’occupe, pour le moment, alors elle ignore la petite voix qui lui dit d’arrêter, qui lui dit qu’il commence à lui faire confiance et qu’elle ne devrait pas risquer ça, quand bien même elle ne sait pas ce que ‘ça’ peut être, quand bien même la simple notion de ‘ça’ la renvoie à ce qu’elle tente d’oublier pour le moment, pas à même de décortiquer l’instant volé. Le fait est qu’elle sent pourtant encore sa peau contre la sienne, la tiédeur de ses doigts effleurant sa main, la tension dans ses phalanges et ses nerfs picotant à l’envie de bouger pour se saisir de lui et faire en sorte qu’il ne recule pas. En sortant des cachots elle ne pouvait penser qu’à ça, qu’à son air interdit, qu’à son souffle brusquement arrêté, qu’à la façon dont il semblait repousser ses limites comme on tend une main hésitante sous un robinet pour éviter de s’ébouillanter. Elle, elle n’aurait pas dû être gênée par le contact mais c’est surtout le besoin maladif à peine contenu – tant bien que mal à vrai dire – de glisser sa main sous celle du jeune homme et de laisser ses doigts se plier au creux de sa paume pour en explorer les reliefs qui la dérange. Ca n’a aucun sens, n’est-ce pas ? Elle veut mettre ça sur le compte de la fatigue, de la solitude, se dire que c’était désespéré et un peu triste, qu’il manque de choix pour se rabattre, rabattre son attention, sur autre qu’elle, qu’elle s’isole trop pour ne pas être alors vulnérable… Mieux, elle voudrait ne pas y penser alors elle fronce le nez, plisse les yeux, tente de se concentrer sur ce qu’il a tracé sur les pages pour chasser tout ça. Ignorer le problème jusqu’à ce que le problème disparaisse. Oh, elle est convaincue qu’une fois retiré le paramètre confinement, l’équation n’aura plus lieux d’exister. Elle se le martèle et s’attèle à nouveau à éloigner tout ça de ses pensées. Les mots, les mots, rien d’autre, mais son esprit l’emporte une fois de plus vers les mains de Malfoy, la tranche de son poignet posée contre le carnet, sa propre envie de se laisser aller à poser sa tête sur l’épaule du jeune homme.

C’est neuf, c’est passager, ça n’a aucun sens. Encore et encore elle se martèle ça. Elle n’est qu’une distraction au fond du cachot, de quoi s’occuper pour ne pas devenir fou. Ou bien il est déjà trop tard et voilà le résultat. Elle inspire profondément, passe une main devant son visage puis sur sa nuque, presse sur les nœuds de stress qui s’y logent depuis trop longtemps. C’est de sa faute, elle le sait, elle n’avait qu’à lui amener Pansy plus souvent, qu’il puisse parler à la Parkinson, avec leur relation étrange et un peu malsaine, co-dépendante au possible. Elle n’est pas sûre de vouloir savoir ce qu’il se trame entre eux, mais les rumeurs volent depuis les premières classes alors c’est difficile à ignorer, surtout quand elle l’a fait parler, surtout quand on voit la distance jusqu’à laquelle ils sont prêt à aller pour se protéger mutuellement. Et soudain ses doigts se crispent autour du carnet, ses articulations blanchissent, ses mâchoires se serrent aussi. Dans quel monde vit-t-elle, à subitement et incompréhensiblement jalouser une peste quand il y a clairement plus important, plus pressant ? Elle recherche le carnet et l’envoie voler sans délicatesse. C’était une mauvaise idée.



(15 aout 2003)

Ils vont enfin le faire sortir de ce trou à rat dans lequel il a été confiné pendant des semaines. Dès qu’elle a appris la nouvelle, elle est descendue aux cachots non pas pour lui annoncer mais pour récupérer tout ce qu’elle avait pu laisser au fil de ses visites. Crayons, livres, vêtements propres, autant de preuves d’une présence poussée, cachées dans la pénombre, qu’il vaut mieux éviter qu’on retrouve. Il n’est pas trop tard pour qu’on hurle à la collaboration, à la trahison, pour que la façon dont elle a insisté pour qu’on le traite humainement fasse tout capoter. L’équilibre est précaire, fragile, un château de cartes prêt à s’effondrer au moindre courant d’air. Et merlin sait qu’il y en a, des courants d’air, traversant Poudlard sans prendre la peine de s’arrêter, s’engouffrant partout. Le verdict de l’audit est tombé et pour le moment, les protestations sont sommaires mais elle craint que ça s’organise, que ça s’empire. Ca ne doit plus être son problème, sauf que ça l’est, ça l’est quand même. Dans les cachots il était hors de portée de la plupart des rebelles, en dehors de quelques geôliers accrédités à la hâte. Combien dans les couloirs lui en veulent, combien ne sont pas satisfaits de la décision ? « I need my stuff back » demande-t-elle à la seconde où elle entre dans la cellule. « Quick, by Merlin, hurry » insiste-t-elle, dans l’urgence. Et déjà elle chasse l’impression étrange laissée par ses mots, de ces étapes qu’elle n’a jamais connu, trop coincée dans la guerre pour savoir ce que c’est que de mettre fin à une relation et quitter les lieux avec un carton plein d’affaires. Ce n’est pas une rupture pourtant et il n’y a pas de quoi être amère. Il va sortir de là. Elle appréhende autant qu’elle s’impatiente. Et si les progrès n’étaient que poudre aux yeux pour arriver à ses fins ? Elle ramasse un origami plié à partir d’une page arrachée au journal intime qu’elle n’a cessé de lui amener – trop gros, trop visible avec sa couverture pastel pour être laissé dans un recoin, contrairement au cuir sombre du livre – et le cache dans sa poche avec le reste. Sans trop savoir pourquoi, elle se dit qu’elle ira tout lui rendre plus tard sauf ça.



(16 aout 2003)

Hermione arpente le couloir pour la quatrième fois depuis qu’elle a grimpé les escaliers. Il est surement occupé, c’est ce qu’elle se répète, attendant et guettant un bruit, un rire, la voix de Scorpius filtrant à travers la porte de la chambre pour se conforter dans l’idée qu’elle est de trop et s’éclipser. Elle se tord les doigts, presque agacée que son refuge ait disparu. Elle n’est pas prête de le dire mais le cachot, bien qu’horrible et inhumain, était aussi assez isolé pour qu’on lui foute la paix. Les quelques heures grappillées là-bas, bien qu’en douteuse compagnie – et elle soupire, passant nerveusement ses doigts sur les quelques centimètres de peau qu’il a effleuré, se sachant ridicule – se sont avérées presque salvatrices pour elle. C’était des instants où on ne lui demandait rien ou presque. Evidemment, Draco avait des requêtes mais c’était réalisable, quelque part. Plus que ce qu’on peut attendre d’elle ailleurs. Elle soupire une fois de plus, marmonne qu’il est surement débordé par le temps à rattraper avec son fils, puisqu’il n’est pas dehors depuis plus de quarante-huit heures.

Elle n’entend rien, pourtant, lorsqu’elle s’arrête pour la énième fois devant la porte. Elle reste plantée là une minute, lève la main pour toquer, la baisse, la lève à nouveau et frappe finalement. Dans la précipitation, ses doigts se referment autour de la poignée et elle ouvre l’accès à la petite chambre dans laquelle on a décidé qu’il pouvait dormir sans même attendre une réponse. So fucking civil, good lord what is wrong with you? Elle peste et se maudit en silence et puis elle s’excuse à moitié, à la va-vite, gênée. « Erm. Sorry. Je » commence-t-elle avant de se redresser un peu, de rajuster sa mise, de reprendre. « J’ai perdu mes manières quelque part dans les conseils interminables » justifie-t-elle de son mieux, non pas que ça soit une excuse. « I wanted to check on you real quick » ajoute-t-elle en forçant un sourire un peu contrit, un peu faux. Ce n’est qu’à moitié faux, elle le sait, une part d’elle est inquiète parce que la réhabilitation ne peut pas se faire sans heurt, c’est humainement impossible. Pas après ce qu’il a traversé. Pas après que son monde se soit cassé la gueule. Elle repousse bien loin tout sentiment de pitié, de compréhension. Ugh, pas de ça avec lui, pas même quand elle voit ses efforts.

Elle ment quand même un peu. Elle n’est pas là que pour prendre des nouvelles et lui demander s’il a besoin d’un tube de dentifrice ou d’un oreiller supplémentaire. Elle referme la porte derrière elle et la notion de visite rapide s’envole en fumée, d’autant qu’elle s’installe d’un air coincé au bout du lit, assise de manière à prendre le moins de place possible dans cet espace qui n’est pas encore vraiment à Draco mais qui n’est pourtant pas neutre et elle hésite avant de se lancer. « I… had a question too » souffle-t-elle, doigts entrelacés et tordus, nez froncé, quelques mèches folles tombant devant son visage tourné vers le sol. Elle relève la tête pourtant et les ramène derrière son oreille avant de demander, très vite, comme on arrache un pansement. « Your father is fond of dark artefacts, right ? » demande-t-elle et sur sa langue la mention de Lucius a un goût de cendres. Elle hait cet homme, sa violence, sa haine, ce dédain évident qu’il a toujours affiché face à elle, son allégeance aussi – le fils pourtant porte la même marque, vient de la même éducation, la regardait de la même façon jusqu’à peu… elle refuse d’y penser, c’est déjà assez compliqué – « Did he ever mention anything about… I don’t know » et elle se déballonne un peu. « Sorry, it was idiotic, nevermind » marmonne-t-elle avant de se reprendre : « I mean… have you ever used a time-turner and do you happen to know anything about how many people they might be able to carry at once ? » et les mots sortent vite, très vite, parce que c’est bien trop spécifique pour ne pas engendrer des questions et elle se demande si elle ne vient pas de commettre une énorme erreur. Elle a écumé tous les ouvrages de Poudlard pourtant, en vain, alors autant jouer sa chance, autant vérifier si elle peut lui faire confiance maintenant qu’il est sorti du cachot. C’est surement tirer à l’aveugle que d’imaginer Lucius Malfoy instruisant en détail son fils sur les propriétés d’un artefact magique certes rares, mais ça vaut la peine de demander, pas vrai ? Ne serait-ce que pour s’accrocher à une excuse, aussi creuse soit-elle, lui offrant quelques minutes de répit loin du tumulte constant du château.



(17 aout 2003)

Ils ont passé une partie de la nuit à parler, jusqu’à ce qu’elle sombre, entre deux spéculations sur les retourneurs de temps, entre deux théories fumeuses et impossibles à vérifier. A la fin, somnolente, elle avait presque l’impression d’être ivre et ce même si au fond, elle manquait d’expérience pour savoir ce que ça faisait que d’être sous l’emprise de l’alcool. Comme dans le cachot ils se sont retrouvés côtes à côtes, avec un mauvais matelas et non pas la pierre froide comme support ceci dit et comme dans le cachot, ils se sont chamaillés sur des détails, de la sémantique, entre sarcasme et agacement. Ils ont passé une partie de la nuit à parler, jusqu’à ce qu’elle sombre et se retrouve appuyée contre lui, la joue pressée sur son épaule, sa main droite nichée au creux du poignet de Draco, assez près pour que contre la pulpe de ses doigts, elle sente ça et là quelques pulsations, pouls presque calme servant de métronome à son repos.

Trop fatiguée pour lutter, pour se lever et partir, elle est juste recroquevillée, mal installée mais capable de fermer l’œil et trop avide de sommeil pour faire la difficile. C’est peut-être la chaleur qui la berce, ou bien ses respirations, mais elle somnole, elle ère entre conscience et limbes et ça lui va même si un sursaut menace de l’extirper de là. Ses pensées sont tortueuses, entre sérieux et puérilités à la bêtise effarante. Elle se voit tantôt courir dans le parc autour du manoir Malfoy pour échapper à un danger imminent, tantôt en train de frénétiquement essuyer son visage car effrayée à l’idée de baver dans son sommeil. C’est ridicule, mélangé, ses ongles brossent la chair tendre du poignet du jeune homme et en dépit de ses gestes effrénés dans ses songes à moitié onirique, elle ne bouge pas en dehors de ça.

Quand elle se réveille, pourtant, quand elle prend conscience qu’elle ne dort plus, il y a un bras posé chastement sur sa taille. Elle se dit qu’elle doit être coincée entre lui et le mur sur le petit lit, dans la petite chambre, qui d’un coup semble vraiment lui appartenir. Elle inspire profondément, comme submergée par ce réveil étrange. Ils ont dû basculer et s’endormir pour de bon, après des discussions infructueuses sur le retourneur de temps. Elle se souvient lui avoir expliqué vaguement pourquoi elle demandait, à moins qu’il n’ait deviné et que son absence de déni ait été une réponse suffisante pour le jeune homme. Elle se fait violence pour ne pas remuer trop vite, pour ne pas filer à vive allure. Elle doit pouvoir soulever le bras et s’en aller sans le réveiller, disparaissant alors sans trace, elle n’a qu’à doucement tirer sur sa manche pour l’éloigner d’elle et… Elle ouvre les yeux pour jauger de la situation et trouver une issue et puis elle hoquète, soudain parfaitement éveillée, parfaitement alerte, parfaitement paniquée surtout.

Elle n’est pas tournée vers le mur, non. A moins que le mur n’ait été sculpté pour arborer les traits fins et princier de Malfoy, sa mâchoire forte, son nez fin, sa peau claire. Dans les bribes du matin elle se trouve bien trop généreuse de compliments à son sujet quand l'urgence est ailleurs. Ils sont nez-à-nez et à présent elle ne sent que ses souffles sur elle, soudain nerveuse, soudain capable de sentir son palpitant taper fort au fond de sa gorge à chaque déglutition, à chaque respiration. Avec le sommeil pourtant, c’est son envie de se sauver comme une voleuse qui s’est momentanément volatilisée. L’idée de le déranger la retourne, presque autant que ça l'horrifie d'être confronté à un sourire sardonique ou à un air dégouté, dégouté d'avoir dormi si près d'elle... Un bout d'elle râle aussi à la perspective du froid l’atteignant à la seconde où elle s’extirpera de là.

Elle doit perdre la tête et ne peut même plus le blâmer sur l’épuisement. Fichu Malfoy, pense-t-elle alors qu'elle doit se faire violence pour ne pas tendre une main et repousser une mèche blonde qui lui barre le front. Dans la seconde suivante, elle se fustige, se traitant d'idiote patentée parce qu'elle le mérite bien.

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