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sujet; And they're looking for trouble - Nannibel (MARS 2003) |
| Cause when it's business time it's life or death You better have soul, nothin' less. 'Cause when it's business time it's life or death. The king is dead but life goes on. Don't lose your head when a deal goes down.
Abel n'aime pas ce boulot. Ce n'est pas son boulot d'ailleurs. Il n'est pas trafiquant. Ce n'est pas à lui de récupérer les stock. Il n'est pas passeur non plus, ce n'est pas à lui de prendre ce genre de risque. Il n'aime pas ce boulot et il s'en serait bien passé, putain. Mais on ne dit pas si facilement non aux trafiquant d'Orivetan. Et puis il fallait bien l'avouer, le salaire était plutôt convaincant... Bones avait sue se montrer persuasive.
« Je croyais que tu aspirais à plus, Burke. » qu'elle avait dit. Et là dessus elle avait fait glisser une bourse jusqu'à lui sur la table. Il y avait jeté un œil un peu distrait. « C'est la moitié. » avait ajouté Adele. Là ça devenait intéressant. Abel avait haussé les sourcils et un petit sourire s'était dessiné aux coins de ses lèvres. Bones parlait bien son langage. « Je veux 10 % de marchandise en plus pour mes ventes. » On a rien sans rien, Bones. « 5 %. » « Et tu m'éjectes Connor. Je veux plus voir ce bouffon trainer chez moi. » Adele n'avait rien dit, se contentant de le jauger d'un œil calculateur, mais il sentait qu'elle avait déjà pris sa décision. Après tout elle n'avait pas le choix. Si elle voulait que ce stock soit récupéré elle devait accepter. « Bien. » « Parfait ! » Abel avait affiché son plus beau sourire et s'était emparé de la bourse qu'il fit sauter dans sa main. « Qui vient avec moi ? » Il se doutait qu'Adele lui donnerait un bon chien de garde, mais il savait déjà le quel il voulait. « Spencer. » « Ce mec est trop instable. Je veux Lukombo. » Nannie elle est fiable. Elle ne craint rien. Et son empathie la supporte plus que la majorité des gens. Bones n'avait pas cherché à camoufler son irritation, mais avait quand même finie par accepter. Évidement.
Assit à la terrasse d'un café, au bout des quais, Abel attend. Il jette un œil à sa montre et fait claquer sa langue d'impatience. I n'aime pas ce boulot. Mais ce boulot est franchement bien payé. Un peu trop, à bien y réfléchir... c'est presque louche. Près de lui Nannie s'amuse de son impatience. Il est presque dix heure du matin, Saint-Pancras grouille de monde à cette heure-ci. Ça pullule de moldus pressés qui courent dans tous les sens. Ça énerve Abel, ça lui rappel le métro parisien, c'est fatiguant tous ses gens qui s'épuisent à aller d'un point A à un point B. Mais ce sont des moldus et au fond, Abel les pleint: leur vie n'a pas l'air facile. Rien que devoir marcher et prendre les transports en commun pour voyager... bonjour la corvée. D'un geste il sort la petite boite en bois de la poche intérieure de sa veste et fait discrètement glisser une petite capsule dorée entre ses lèvres. Quelques secondes plus tard il sent tous ses muscles se contracter, quelques battements de cœur accélérés, il prend une profonde inspiration, voilà, ça va mieux.
« Ils vont plus tarder. » fit-il en attrapant la tasse de café qui reposait sur la table. Il est dégueulasse ce café. Comme tous les cafés d'Angleterre d'ailleurs. Pendant une seconde, son esprit s'attarde à rêver d'un bon café turc dans les rues colorées d'Istanbul. Un instant seulement, parce qu'il ne devait pas se détourner de son objectif premier : récupérer ce stock d'Orvietan et rentrer chez lui. Le plus rapidement serait le mieux. Il jette encore un coup d'oeil à sa montre qui indique dix heures une. « Ils sont en retard. » Il se met à faire claquer ces doigts sur la table avec impatience, ce qui amuse Nannie encore davantage. « Te fous pas de mois, Lokombo. » Il fait un mouvement de tête vers l'arrière pour désigner la table juste derrière lui où est assis un homme, la quarantaine, qui en est à son quatrième expresso en moins de trente minutes. « Ce type est un nerveux chronique, on dirait Lestrange... » fait-il sombrement tout en continuant de fixer le point par où étaient cencés arriver leurs deux passeurs. Le plan était simple, faire semblant de se connaître, s'asseoir ensemble à une terrasse de café, repartir avec les valises pleines d'orvietan au lieu des valises plaines d'argent avec les-quelles ils étaient arrivés... Basique et efficaces.
Abel allait regarder une nouvelle fois sa montrer quand les passeurs se montrèrent enfin, reconnaissable grace au signalement de leurs vêtements. Un homme assez carré avec une veste bomber grise et jaune du plus mauvais goût ; et une femme blonde de petite taille qui portait une robe verte sous un blouson fourré. Tout deux trainant chacun une valise derrière eux. « Mieux vaut tard que jamais... » marmonne Abel en finissant sa tasse de café. « Garde un œil sur les alentours, Nannie. » Il se lève et dégaine son sourire le plus accueillant pour se diriger vers les deux étrangers, bras ouvert. « Hey ! On a faillit vous attendre ! Vous avez fait bon voyage ? J'vous paie un café ? » Il échange un regard entendu avec la femme tendit qu'il les entraînait vers la table ou était restée Nannie, arborant un sourire des plus aimables « Le voyage fut exécrable ! » fait la femme avec un accent allemand assez prononcé. Abel fronce les sourcils. Elle est excédée en effet. Mais ce n'était pas son problème à Abel si quelques moldus leur ont posés problèmes sur le chemin. Ce n'est pas non plus son problème si elle n'a rien avalé depuis veingt-quatre heures. Pas plus que la migraine du gorille qui l'accompagne, dailleurs. Bon sang il détestait les migraineux. |
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| Cause when it's business time it's life or death You better have soul, nothin' less. 'Cause when it's business time it's life or death. The king is dead but life goes on. Don't lose your head when a deal goes down.
Adele, elle l’aimait beaucoup Nannie. Mais du style aimer, aimer avec le petit clin d’œil approprié. Abel, elle l’aimait bien aussi Nannie. Il était pas pareil qu’Adele, parce que déjà c’était un homme alors qu’Adele c’était une déesse, mais aussi parce qu’il était plus… Nannie n’arrivait pas à dire le mot. Mais comme le contraire d’elle. Avec des sentiments de partout. C’est comme ça qu’il avait réussi à comprendre que Randa (son identité de Marchand de Rêves) et Nannie était la même personne. Il la sentait pas pareil que les autres. Au début ça l’avait énervée, parce qu’elle le voulait pas qu’on sache que Nannie touchait à l’orvietan. Pas si conne, elle savait qu’au gouvernement même si 50% des effectifs étaient shootés y avait des gros bonnets qui n’aimaient pas ça et elle avait pas envie de prendre pour les autres. Elle avait du résister à l’envie de planter la pointe acérée de sa baguette dans la gorge de Burke. Mais de son ton calme et nonchalant il lui avait assuré qu’il n’avait vraiment que de faire d’aller raconter ce genre de petits ragots à autrui. Depuis, Nannie l’aime bien Abel. Il avait tout à fait tenu parole.
« Ils vont plus tarder. » il dit, en reprenant sa tasse de café dans les mains. Il hausse les épaules, comme pour lui dire qu’elle a tout son temps, la ponctualité elle s’en moque. Elle est détendue Nannie, de toute manière ses réflexes sont toujours aussi bon à midi qu’à dix heures, pas d’angoisse. Lui, par contre il est stressé. Il ne devrait pas boire de café, ça le rend plus nerveux encore. Elle ne savait pas ce que les gens nerveux avaient avec le café, ils ne comprenaient donc pas que ça empirait encore plus leur état ? Et après on disait que c’était elle l’imbécile… Il regarde sa montre, Nannie soupire avec un sourire indulgent : pourquoi tant d’angoisse ? « Ils sont en retard. » « Pour une minute, ça va, pas comme si on d’vait choper un train. » Un train… parce qu’ils étaient dans une gare ! Elle essayait de faire de l’humour pour détendre l’atmosphère mais apparemment Burke était totalement insensible à l’hilarité de la punch line nanniesque. Alors que Nannie était, quant à elle, en train de rire doucement, toute fière d’elle. « Te fous pas de mois, Lukombo. » « Oh, loi de moi cette idée. » Elle avait entendu Grapes dire ça, une fois, elle avait trouvé la formule sympa, même si elle ne comprenait absolument pas ce que la loi avait affaire là dedans. Mais ça donnait un air sérieux elle trouvait. Il lui désigne quelqu’un du menton et elle regarde dans la direction indiquée, pensant qu’il avait repéré les fournisseurs mais il ne s’agit que d’un moldu qui enchaînait les cafés avec la vitesse d’un.. « Ce type est un nerveux chronique, on dirait Lestrange... » Oh. « Pa’ce qu’il est stressé t’es stressé ! » elle comprend « C’est ta sympathie c’est ça ? » Elle rit « Faut vraiment pas qu’tu viennes un jour au Ministère. Y a une brochette d’angoissés et d’énervés. J’te promets que Lestrange c’est pas l’pire. » Quoique… le boss Rookwood lui il était plus calme. L’avait moins de truc à faire aussi. C’était popotionnel comme on disait.
Elle soupire un peu, toujours souriante et sirote un peu de son chocolat liegeois. C’était ce qu’elle avait pris parce que c’était Abel qui payait et que normalement elle évitait de trop dépenser pour ce genre de truc. Alors qu’elle adorait la crème qu’ils mettaient au dessus. Elle en avait partout sur la lèvre supérieure et sur le bout du nez quand Abel parut non pas se détendre vraiment mais au moins franchir un palier. « Mieux vaut tard que jamais... » il bougonne en finissant sa tasse d’une lampée sèche. Nannie essuie son visage en regardant avec une pointe de tristesse tout ce qui restait dans sa grosse tasse… elle aurait bien aimé avoir le temps de savourer. Mais bon, Adele lui avait dit que cette mission serait bien rémunérée alors peut être qu’elle pourrait bien s’en payer d’autres les liegeois. Et puis rien ne l’empêchait de continuer de boire pendant qu’on procédait à l’échange non ? « Garde un œil sur les alentours, Nannie. » lui ordonne Abel avant de se lever pour aller à la rencontre des passeurs. « Reçu. » elle lâche, sérieusement. Ça elle sait faire, c’était pour ça qu’elle était là d’ailleurs, pas pour d’éventuels talents de diplomates, de négociatrices ou pour son humour mordant mais bien parce que quand on lui demandait de surveiller le cul de quelqu’un, elle le surveillerait et personne ne toucherait jamais à ce cul, ou bien à tout autre partie du corps. Si jamais les escogriffes de l’est pétaient d’un seul coup les plombs et décidaient de faire du mal à Abel, ou bien si les choses tournaient mal pour telles ou telles raisons, Nannie elle serait là pour mettre Petit Burke à l’abri. C’est qu’il n’était pas vraiment fait pour se battre, le sang pur.
Elle le surveille donc alors qu’il s’avance vers les deux types : une femme et un homme qui étaient habillés… de façon à bien se repérer dans la masse humaine que vomissait la gare, des couleurs tapantes et des valises à la main. Ouais, Abel se trompait pas c’était bien eux. Alors qu’il entamait les civilités elle jette un coup d’œil englobant à tout ce qui les entourait mais il y avait beaucoup de monde, elle ne voit rien de particulier qui aurait pu dénoter un piège ou quelque chose du même acabit. Toujours détendue, parce qu’être trop nerveux n’affutait en rien les réflexes, elle se ravance sur sa chaise, pour que son dos ne soit pas bloqué par le dossier et pour qu’elle puisse bondir pour se remettre debout au moindre incident. Lorsqu’Abel emmène le duo jusqu’à elle, Nannie sourit avec son air de bienheureuse. « Le voyage fut exécrable ! » fait la dame. Et Nannie note l’accent, différent du sien : une drôle de manière d’aspirer les h et prononcer les th elle ne savait pas vraiment d’où ça venait, mais c’était de l’Est. À chaque fois ça venait de l’Est, c’était là d’où venait l’orvietan. « Vous buvrez bien que’que chose alors ? Pour vous r’mettre de tout ça. » Elle la regarde comme si elle la remarquait tout juste et ses sourcils se haussent « On va essayer de régler ça le plus vite possible non ? » C’était pas vraiment une question, l’homme qui était avec elle avait des allures de géant. Mais même s’il paraissait plus grand que Bacchus, il semblait moins fort.
Ils s’asseoient, Abel est à coté d’elle, Nannie regarde leurs valises, à eux, pleines d’argent. Les surveiller aussi, histoire que personne n’aille se barrer avec tant qu’ils n’avaient pas la marchandise. « Vous voulez contrôler la marchandise ? On contrôle votre argent. » Ce n’était pas tant l’accent qui dérangeait Nannie, plutôt la froideur extrême. Bon, on était pas obligé d’être un modèle d’antipathie pour ce genre de truc tout de même, Abel et elle faisait des efforts pour sembler sympathiques. « Rapidement. » elle ajoute en regardant autour d’elle. « Que les sans-magie n’aient pas le temps de nous… » et là elle dit un mot dans sa langue maternelle que Nannie ne comprend pas. Puis elle rajoute toute une phrase dans cette langue à son collègue qui hoche la tête. Nannie recule très légèrement sa chaise et son regard se fait un peu plus vague. Elle regarde un point au dessus de la tête des passeurs, fait de nouveau un scan rapide des environs. C’est comme ça qu’elle le voit, il est beaucoup moins remarquable que les autres, habillé en sombre. Il aurait pu très bien passé au Ministère. Ce qui avait attiré l’œil de Nannie c’est qu’il s’était à demi caché derrière un petit kiosque et qu’il gardait un œil fixé sur leur table. Pas le genre de comportement tout à fait normal. Elle détourne très vite le regard, pour éviter qu’il se sente découvert. Puis elle cligne des yeux et revient se concentrer sur Abel et sur les deux étrangers. « Pas si pressés. » elle dit avec un nouveau sourire « L’affluence va se réduire. Y aura moins de monde bientôt. » Elle en savait rien, elle ne prenait jamais le train et ne connaissait foutrement rien aux heures de pointe, mais elle avait juste dit pour gagner un minimum de temps. Juste le temps de faire une série de signe à Abel. Elle tape doucement la table du bout des doigts puis l’index et le majeur passe sous son œil droit, un unique doigt levé qu’elle dirige une très brève seconde dans la direction du troisième type. C’était pas la clarté incarné mais on pouvait très bien comprendre : un homme nous surveille là bas. Et puis Abel le comprendra peut être, s’il sent sa très légère et soudaine pointe de nervosité. |
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| Cause when it's business time it's life or death You better have soul, nothin' less. 'Cause when it's business time it's life or death. The king is dead but life goes on. Don't lose your head when a deal goes down.
Abel n'aime pas la façon qu'elle a de regarder Nannie. Ni de le regarder lui d'ailleurs, comme si leur présence l'incommodait. C'est le marché ma grande, tu apportes, quelqu'un récupère. Elle s'impatiente. L'homme ne dit rien, ne laisse rien paraître sur son visage fermé, mais il pense trop fort. Il s'impatiente aussi. Abel n'aime pas ça. Lui aussi il va finir par perdre patience si ces deux là continue à se montrer si peu coopératif. « On va essayer de régler ça le plus vite possible non ? Vous voulez contrôler la marchandise ? On contrôle votre argent. Rapidement. Que les sans-magie n'aient pas le temps de nous… » Il fronce les sourcils. Il va falloir les calmer les deux lurons, mais Nannie est déjà sur le qui-vive. « Pas si pressés. L'affluence va se réduire. Y aura moins de monde bientôt. » « Nannie à raison, facilitons-nous la tâche vous voulez bien ? » D'un geste de la main, Abel intercepte le serveur qui passait près de leur table. « Quatre cafés ? » fait-il avec un regard interrogateur aux deux Allemand. Il le jauge un moment, d'un air mécontent, mais refuser serait suspect alors la femme hoche la tête. Sage décision, pense Abel. « Quatre café, donc... S'il vous plait. » Fait-il sur un ton poli au garçon qui repart aussi-tôt. « Si vous voulez que les "sans-magie" ne nous emmerde pas, autant se comporter normalement n'est-ce pas ? Bienvenur en Angletterre.» Une façon polie de dire qu'ici, les choses de passeraient à leur façon et pas autrement. Ça prendra le temps que ça prendra. « Bien. » Lache-t-elle à contre cœur. Elle est toujours aussi pressée d'en finir. Abel n'aime pas ça. Ça pu l'embrouille cette histoire. Et en plus cette chieuse est en train de lui refiler ça mauvaise humeur. Pourquoi les gens ne peuvent pas simplement être content, bon sang ? Heureusement que Nannies est là.
C'est à ce moment là que quelque chose change. Que Nannie change, justement. Le flux de Nannie est presque toujours que du positif ; de la joie, du rire de l'excitation, de l'amusement. Jamais de douleur, évidemment. Jamais de peur, rarement de l'anxiété. Très rarement. Alors quand il en sent une pointe apparaître dans son esprit, Abel est certain que quelque chose ne va pas. Quand le barman revient avec les quatres cafés qu'ils avaient commandés il profite de la diversion pour suivre discrètement du regard les gestes de Nannie : l'oeil, le doigt, la direction. Le code est simple : ll y a quelqu'un qui les regarde, là-bas. Il jette un oeil dans la direction qu'elle lui a indiqué : effectivement il y a quelqu'un. Qui est-ce troisième homme, Abel n'en sait rien, mais il ne va pas tarder à le découvrir. Malheureusement, pour le moment il est trop loin pour qu'il puise distinguer son flux émotionnel... Fait chier. Il tapote à son tour la table pour indiquer à Nannie qu'il a bien reçue le message. « Merci. » fait-il au barman sur un ton toujours aussi aimable alors que son regard se pose sur la blonde. Il analyse rapidement la situation. Les deux Allemands sont dos au type qui les espionne : il ne peut donc pas vraiment distinguer ce que font Abel et Nannie. Les quatre valises sont posées autour de la table, près de leur propriétaire respectif. Si ce type est avec eux, ils sont en supériorité numérique, mais Nannie et Abel peuvent profiter de l'effet de surprise... Bon, il fallait juste gagner un peu de temps...
« Alors... Comment vont les affaires, de l'autre côté de la frontière ? » fait-il sur le ton de la conversation. La femme jette un regard septique à son partenaire qui ne dit toujours rien, se contentant d'oser les épaules, bras croisés sur sa poitrine. « Les affaires vont toujours bien dans notre milieu. » lance-t-elle en touillant son café. Abel laisse échapper un ricanement. « On peut dire ça comme ça ! » Elle hausse les épaules d'un air blasé. Ho, elle est irritée, il lui tape sur les nerf, elle veut en finir. C'est si drôle de la voir se battre avec elle-même pour garder son calme. Et pendant ce temps le type du kiosque commence à les contourner de loin pour mieux voir ce qui se passe sur leur table. « Je vous sent un peut tendu... tout va bien ? » « Est-ce qu'on peur en finir ? » « Bien sur... » Abel sort discrètement sa baguette en lance un léger sortilège repousse moldus.. Le caféinomane assis à la table derrière se lève pour s'éloigner et le serveur fait soudain demis tour, comme s'il avait oublié quelque chose. « On serra plus tranquille comme ça.» Parce qu'ils sont relativement à l'abri des moldus pour quelques minutes et qu'il faut régler l'affaire rapidement. Ils ne peuvent pas se permettre d'être vue. Personne ne doit être au courant de cet échange, pas même par les moldus, si non cela remonterai forcément aux oreilles du gouvernement. Il fallait éviter un maximum de se faire remarquer. Il attrape la première valise posée à sa droite et la pose sur la table. Il l'ouvre, révélant l'argent disposé à l'intérieur. L'Allemande hoche la tête. Du coin de l'oeil Abel voit le type du kiosque faire un pas dans leur direction, s'approchant discrètement, se croyant toujours incognito. « L'autre ? » Abel referme la première valise. Et la repose par terre.
Au même moment, le type fait un pas de plus et entre dans le périmètre du repousse moldus. Débutant. Le petit poisson à mordu à l'hameçon, attiré par l'appât du gain. Nannie l'a vu, Abel le sait parce qu'il sent qu'elle est sur le qui-vive, qu'elle attend son signal pour agir. « Nannie ? » fait Abel sur un ton toujours aussi calme en tendant la main vers elle paume ouverte , alors que les deux Allemands ont le regard rivés sur leur argent et que l'homme n'est plus qu'à quelques mètres d'eux. Il est sur le qui-vive lui aussi. « Ta valise, s'il te plait. » Arrête ce type, discrètement. |
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| Cause when it's business time it's life or death You better have soul, nothin' less. 'Cause when it's business time it's life or death. The king is dead but life goes on. Don't lose your head when a deal goes down.
Abel, il comprend vite : c’est certainement à cause de sa sympathie ou du truc comme ça. Alors il le remarque, son geste, lorsque le serveur vient leur servir leur café. Et ses doigts qui tape doucement sur la table l’assure qu’il a bien saisi le message. Nannie fait glisser son nouveau café jusqu’à elle, mais boit une nouvelle gorgée de l’ancien, encore plein de crème. Abel reprend le flambeau dans l’art de je gagne du temps en posant des questions qui visiblement agaçait au plus haut point leurs homologues allemands. « Les affaires vont toujours bien dans notre milieu. » « Pourquoi z’avez l’air pas contente alors ? » Mais fort heureusement la phrase de Nannie est noyée par celle d’Abel, bien plus intelligente diplomatiquement parlant : « On peut dire ça comme ça ! » Nannie roule des yeux et se replonge dans son liégeois tout en gardant un œil sur le troisième homme, toujours prête à jaillir si besoin était. Quitte à renverser la crème. « Est-ce qu’on peut en finir ? » Abel, gracieusement, accepte et grâce à un sort que Nannie n’a jamais compris parvient à virer les moldus du périmètre. Le monsieur stressé qui buvait du café s’en va, le serveur rebrousse chemin et tout le reste de la gare parait naturellement éviter l’endroit où ils se tiennent. « On sera plus tranquille comme ça. » Nannie lance encore un regard vers le troisième larrons, qui lui n’avait pas ressenti le besoin de subitement partir, ce qui n’aidait pas à calmer la suspicion. Pour Nannie, c’était presqu’évident qu’il faisait parti de la délégation mais ils avaient suffisamment de marche de manœuvre pour lui laisser le temps de se trahir.
Il est rapide, Abel, lorsqu’il attrape la valise à ses cotés pour l’ouvrir juste sous les yeux des deux fournisseurs. Ils ont l’air satisfait. Nannie sait qu’il y en a de l’argent là dedans, beaucoup d’argent. Plus qu’elle n’en aura pour ce travail mais c’était normal. Y avait certainement de quoi se payer un an de loyer à la Bran Tower. « L’autre ? » Elle entend le cliquetis de la valise qui se referme, son collègue la repose par terre et c’est là qu’elle perçoit le mouvement, un peu plus loin. Le troisième homme s’est bougé le cul jusque dans la zone anti-moldu. Le doute n’était plus permis. Elle plisse les yeux, ses muscles sont tendus. S’il s’approche… « Nannie ? » La voix d’Abel la fait sortir de sa concentration elle le regarde, un peu déconnectée « Ta valise s’il te plait. » il tend sa main vers elle et a l’air parfaitement décontracté mais ses yeux la fixe avant de se décaler brièvement vers l’endroit où se trouve l’homme. Il ne lui en faut pas plus. « Bien sûr. » elle fait en lui tendant sa valise. Et au même moment, elle coupe son geste pour que le coin de la charge vienne bousculer sa tasse de café — pas le liégeois, l’autre, celui qui était encore brûlant. La tasse se renverse et tout le contenu coule sur ses genoux. Avec quelques secondes de retard, mais tout de même une assez bonne synchronisation elle sursaute. « Ouch, ça brûle ! » puis elle grimace, comme elle a vu les gens le faire de nombreuses fois. Elle laisse sa valise entre les mains d’Abel et se lève en passant sa main sur son pantalon imbibé de café. Evidemment elle ne sentait rien mais vu la vapeur qui s’échappait des trois autres tassés elle était quasi-certaine qu’une autre personne aurait eu au moin un peu mal. « Mais quelle maladroite ! » soupire, agacée, l’allemande alors que Nannie prend une serviette. Elle relève les yeux vers les deux étrangers et sourit : « Je suis désolée. Je vais juste rincer ça. Je reviens le plus vite possible. »
Elle s’éloigne de la table. S’avance vers le café et fait mine de serrer quelque chose dans son poing. Puis elle plonge sa main dans sa poche et lance un regard suspect dans son dos tout en s’engouffrant dans le café où elle espère trouver des toilettes. Celles les femmes sont, miraculeusement vide. Elle ouvre une cabine, rabaisse la lunette et s’y asseoit, lissant les plis maintenant trempés de son pantalon en attendant que le troisième homme morde à l’hameçon. Normalement il allait la suivre. Abel était resté seul avec l’argent avec ses deux collègues, il ne devait pas représenter une potentielle menace à ses yeux, alors qu’elle, en s’éloignant devenait une cible à surveiller. Quelques instants plus tard, la porte s’ouvre. Elle entend les pas s’approcher de sa cabine. Elle n’a pas sorti sa baguette, c’était pas utile elle était plus rapide physiquement que magiquement. Elle l’entend ouvrir toutes les portes et quand il arrive à la sienne, elle se lève silencieusement sur la cuvette pour grimper par-dessus la cloison, et passer dans la cabine qu’il avait déjà checkée. Puis, toujours silencieuse, elle arrive dans son dos. Elle évalue sa taille : plus grand qu’elle mais ce n’était pas bien difficile, pas très baraqué mais peut être habitué à se battre. Il a sa baguette dans la main gauche. Gaucher donc… Très bien. Comme s’il avait senti la présence de Nannie dans son dos il se retourne au moment où elle tend la main pour lui assener un cou de la tranche de la main sur sa gorge. Histoire qu’il ne lui lance pas de sort. Son adversaire se penche en avant, un instant avant de tenter de se redresser mais elle lui donne un coup de pied dans le thorax qui le renvoie au sol. Alors qu’elle se place au dessus de lui, sa main contre sa bouche et l’autre contre son nez pour l’étouffer jusqu’à ce qu’il perde conscience il tente de la repousser en frappant, en la griffant, ce qui ne lui fait ni chaud ni froid : « Sh, ssh, plus tu résistes plus tu auras mal à la tête. T’comprends c’que je dis ? Ou t’parles qu’allemand ? » Il se débat et elle roule des yeux « Nein ! » elle dit en répétant un des uniques mots d’allemand de son répertoire « nicht gut. » Et c’était tout, après elle savait aussi commander une bière mais ce n’était pas utile en ce moment. Puis finalement il cesse de se débattre et ses yeux se ferment. Elle lâche sa prise immédiatement et pose son doigt contre son cou. Toujours vivant, il avait simplement l’air endormi. Il se réveillerait d’ici quelques minutes. Nannie le soulève et fait passer un de ses bras autour de son épaule pour le sortir des toilettes. Discrètement elle le dépose à une des tables la plus proche des toilettes, vautré en avant comme s’il terminait sa nuit dans ce café. Ell lui récupère sa baguette, par mesure de précaution et ressort pour se retourner voir Abel et les deux autres.
« Chuis désolée, y avait la queue. » elle dit en se réinstallant à sa place. Puis elle regarde Abel avec un sourire : « Tout s’est bien passé ? J’ai loupé quoi ? » Puis elle sort la baguette de leur collègue et doucement la fait passer à Abel, comme pour lui assurer: c’est fait.
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Quand la tasse de café se renverse sur Nannie, Abel doit presque se retenir de rire, pire quand elle pousse une exclamation de douleur due à la brulure du café bouillant. « Ouch, ça brûle ! » Mais bien sûre. Elle n'avait pas même ressentit le moindre picotement. Sacrée Nannie, une grande actrice. « Ça va aller ? » fait-il à Nannie pour donner le change, s'amusant intérieurement de cette vaste mascarade. « Mais quelle maladroite ! » Abel lance un regard froid à la blonde. Elle pourrait faire preuve d'un peu plus de compassion, d'un peu plus d'empathie. Pas comme si les deux Allemands étaient en position de se plaindre davantage, ils feraient mieux d'essayer de se faire apprécier vue la tournure qu'étaient en train de prendre les choses. Parce qu'Albel était quasiment certain que l'autre gars était avec eux. « Je suis désolée. Je vais juste rincer ça. Je reviens le plus vite possible. » fais Nannie en se levant. « On t'attend. » répond Abel en s'adossant à sa chaise dans une attitude décontractée, une main posée sur la valise. « N'est-ce pas ? » Ajout-t-il à l'adresse des deux passeurs. La question est rhétorique, évidemment. La blonde capitule d'un signe de tête, sans protester cette fois. Bien tu commences à comprendre comment ça marche.
Ils attendent silencieusement plusieurs minutes. Abel fait pianoter ses doigts sur le dessus de la valise de Nannie, toujours posée sur la table en buvant quelques gorgées de café. Le type jette un coup d'oeil à la grosse pendule de la gare et marmonne quelque chose en allemand, qu'Abel comprend vaguement. Il s'inquiète du temps que prend la transaction. La blonde renchérit sur un ton irrité. Abel se prend à regretter d'avoir perdu ses quelques connaissances de la langue Germanique. « Ce n'est pas très poli de parler une langue que votre interlocuteur ne comprend pas en sa présence. » lance-t-il. « C'est long. » Répond l'homme, ouvrant la bouche pour la première fois. Abel hausse les épaules en regardant sa montre. « Vous êtes pressé ? Il me semblait que votre train de retour ne partait que cette après-midi. » « Nous préférons les transactions rapides. » Abel s'apprête à répondre qu'et bien, les choses ne se déroulent pas toujours comme on le souhaite dans la vie, ma petite dame,;mais il capte Nannie qui s'approche de nouveau derrière lui. « Ha.. ! Elle arrive. » dit-il avait un petit sourire.
« Chuis désolée, y avait la queue. Tout s'est bien passé ? J'ai loupé quoi ? » fait-elle vivement en reprenant sa place. « Absolument rien ! » Répond Abel en tendant la main pour prendre la baguette au moment où elle la sort. « Nos amis sont un peu pressés, par contre. » Il fixe la blonde dont ils sent la méfiance monter d'un cran à la vue de la baguette qu'il commence doucement à faire tourner entre ses doigts et à examiner avec intérêt, sans ajouter d'autre commentaire. « Qu'est-ce que c'est que ça ? » Demande-t-elle d'une voix tendue. C'est surement la tensions qui monte en elle qui renforce la présence de son accent. Abel a un petit rire ironique. « Ça ? Et bien, c'est une baguette magique. » Madame. Il continue d'observer l'objet. C'est une belle baguette en bois assez sombre, de l'ébène ou de l'acacia, se dit-il ; assez courte, mais plutôt souple. « La vrai question est plutôt de savoir à qui est-ce qu'elle appartient. Je me disais justement, que vous deviez connaitre la réponse.» Elle fronce les sourcils avec incompréhension. L'homme lui, à le regard qui saute d'Abel à la baguette, à sa collègue. « Je ne comprends pas. » Non elle ne comprend pas. Elle ne comprend réellement pas, et ça inquiète Abel tout d'un coup. Soit ils sont trop bête pour réaliser que c'est leur homme qui s'est fait prendre... soit ce n'était pas leur homme finalement. Si cette option était la bonne, ils avaient des ennuis.
Abel se redresse l'air soudain sérieux. Il attrape la valise et la repose au sol, à ses pieds, avant de plaquer sèchement la baguette sur la table avec un claquement. « Nannie, surveilles les alentours, s'il te plait. » Il plonge son regard dans celui de l'Allemande, usant de toute la concentration dont il était capable pour desceller la moindre de ses émotions sans pour autant y céder. Il n'aime pas faire ça. Se concentrer sur un seul flux et faire tout à faits disparaître tous les autres, c'est le plus difficile ; ça brise l'équilibre que toutes les émotions s'apportent les une aux autres et qui lui permettent de garder conscience des siennes. Mais les enjeux sont trop importants pour ne pas recourir à son empathie, alors il se concentre. S'il se débrouille bien, s'il dit ce qu'il faut, ça ne prendra pas plus de deux minutes. Il devrait pouvoir tenir deux minutes. N'est-ce pas ?
« Je pense que vous savez très bien à qui appartient cette baguette. » attaque-t-il. Il avait toujours était partisan de la méthode du bluff, Abel. Parce que généralement ça poussait les gens à abattre leur véritable cartes et parce que s'ils décidaient de bluffer à leur tour, il le savait de toutes façons. « Ne vous en faites pas, il n'est pas mort. » Bon, il n'est pas complètement sûr de ça, mais Nannie connaissait bien son travail, elle ne l'aurait pas tué sauf en cas de nécessite. « Par contre, il va falloir songer à nous dire la vérité, si vous ne voulez pas que ça arrive... Si vous voulez que tout ça se termine bien. » achève-t-il d'un ton autoritaire, toute trace de sympathie ayant disparu de son visage. « Je ne comprends pas. » répète la blonde, complètement prise au dépourvue et Abel doit user de toute sa concentration pour garder les idées claires, lui. « Nous vous avions annoncé deux personnes, nous ne sommes que deux ! » La stupeur, commence à laisser place à l'indignation, la colère. Il n'est pas avec nous. « Pour qui vous- » « Il n'est pas avec vous. » lâche Abel d'une voix blanche, et ce nouveau revirement de situation abasourdit la blonde. « De toute évidence, il n'est pas non plus avec vous. » Fait-elle d'une voix tendue avec une pointe de argne. « Dans ce cas là, avec qui est-il ? » Demande l'homme. Abel se redresse, rompant le contacte visuel qu'il avait avec la blonde et se déconcentrer un peu d'elle, remettre toutes les émotions à la bonne place. Il prend une profonde inspiration et croise les regard de Nannie. « Loki. »
Bon sang, il hait ce boulot. |
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