PRISONERS • bloodstains on the carpet Édouard Douglas | dominique boudreaux & amelia cartwright And all the kids cried out, ‘Please stop, you're scaring me.’ I can't help this awful energy, Goddamn right, you should be scared of me, Who is in control? I'm well acquainted With villains that live in my bed They beg me to write them So they'll never die when I'm dead. La voiture dérape dans la boue et Édouard en sort comme un diable de sa boîte, en claquant la porte avec une force qui fait presque bouger l'imposante bécane. Il est d'une humeur massacrante. Quand on lui a demandé d'emmener une bande de sorciers américains pour une petite excursion dans les Highlands un lendemain de pleine lune, il a eu envie d'hurler à l'injustice mais il n'a rien dit, rien du tout, en demandant juste à Amelia de l'accompagner. C'était la première levée, avec lui, et elle était simplement venue voir si les loup-garous s'en sortaient bien après cette folle nuit; la réponse était non. Que la transformation soit complète ou non, Potion Tue-Loup ou non, c'était toujours douloureux et terrible. Au moins Édouard était-il resté conscient toute la nuit, tournant en rond dans le salon avant de céder et de faire un tour autour du cottage avec les autres. C'était étrange, d'être un loup sans être entièrement un loup. Étrange et étourdissant. Mais tout aussi fatiguant que d'être entièrement un loup. Édouard avait l'impression que tous ses muscles étaient en train de hurler de douleur et que ses os avaient été chauffés à blanc pendant la nuit. Amelia s'était assise à côté de lui dans la voiture en sortant la carte pour qu'ils s'en sortent jusqu'au point de rendez-vous sans mal et quand elle avait essayé de parler pour dire autre chose que des directions, Édouard avait allumé la radio et mis le volume à fond pour ne pas l'entendre. Autant dire que le trajet avait été long et gênant. Presque une heure passée à s'ignorer ou à échanger quelques mots pour qu'elle le guide à travers les Highlands: si Édouard connaissait parfaitement le terrain et savait se déplacer rapidement quand il était à pieds, c'était autre chose en utilisant les rues moldues. Mais il y avait quelque chose de relaxant à l'idée d'être de retour dans une voiture on ne peut plus moldue avec Amelia sur le siège du passager. Ça lui rappelait le bon temps.
Maintenant qu'il faisait face à cette bande de ricains dépêchés il ne savait comment et il ne savait où, il avait complètement oublié le temps et avait encore plus l'envie de détruire quelque chose. Ça venait avec la douleur et la frustration, ça. C'était le package deal d'Édouard le loup-garou. “ Who's in charge? ” grogne-t-il au premier américain qui passe qui arque un sourcil avant de tourner les yeux vers l'un des hommes qui les regarde. Édouard s'approche en trois grandes enjambées énergiques et furieuses, sourcils froncés et bouche tordue, jusqu'à se planter devant l'homme en question. “ Hey, I'm Eddie, this is Amelia, fait-il en pointant du pouce la blonde qui descend du véhicule à son tour, plus posément. Are ye boys ready? We have a lot of things tae take care of today. Hope ye brooght walkin' boots. ” Et puis de se détourner sans demander son reste, n'accordant qu'un bref hochement de tête à l'adresse du leader sans même prendre la peine de lui demander son nom; Amelia arrondira les angles, il le sait, et autant se la faire bad cop good cop quand il est d'humeur massacrante. Il serait même incapable de faire comme si rien ne l'agaçait, pas même le soleil qui tape trop fort aujourd'hui ou ses bottes de marche qui s'enfoncent déjà dans l'eau humide près de la rivière qu'ils vont devoir remonter jusqu'aux ruines de la ferme abandonnée que le Conseil a jugé apte à recevoir une avant-garde de soldats américains. Par mesure de sécurité, Édouard sort sa baguette puis tourne les talons et sans un autre regard pour les autres, commence déjà à s'engager sur le petit sentier battu qui monte un peu en direction de la ferme, laissant derrière lui le groupe qu'il vient de rencontrer au carrefour de deux chemins comme convenu. |
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