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WIZARD • always the first casuality
Astoria Greengrass
Astoria Greengrass
‹ inscription : 29/10/2015
‹ messages : 966
‹ crédits : whorecrux, tumblr, skam.
‹ dialogues : indianred.
(alaria) you took my heart on my sleeve for decoration. Tumblr_o52i0hs2SM1ur3cdqo7_r1_250

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
http://www.smoking-ruins.com/t3232-ag-in-my-head-everything-is-a
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alastar doherty
finally, she said: “i’m lonely” — it’s weird but you tell the wolves things, sometimes. you can’t help it, all these old wounds come open and suddenly you’re confessing to a wolf who never says anything back. she said: “i’m lonely,” and they ate her in the street.
L'idée est un peu... Astoria n'irait pas jusqu'à dire qu'elle est tirée par les cheveux parce qu'elle respecte trop Bephelda pour ça. Mais quand même. “ Comment se faire larguer en deux semaines. Qui mieux qu'Astoria Greengrass pour nous apprendre ses petits secrets d'ex désavouée? Personne n'ignore l'histoire qui l'a liée, il était une fois, au fameux Draco Malfoy. Histoire passionnelle datant de Poudlard, ayant pour magnifique résultat le petit angelot Malfoy, Scorpius Hyperion. Et pourtant, vous boudez le bras d'autrui, Tori, n'est-ce pas? Il n'y a qu'en compagnie de mon cousin Boris, votre sauveur et ami, que je vous ai jamais vue. Je me concentre sur mon travail, réplique une Greengrass aux lèvres pincées. — Chez Twilfitt and Tattings, oui, vous êtes assez... expressive à ce sujet sur MSN. Toujours là pour nous rappeler votre petit succès personnel! Pourquoi avoir quitté Madam Malkin's?Désaccord artistique.Eh bien! Et récemment, j'ai appris que vous vous étiez enrôlée à la Brigade Magique? Comme avant, oui. Ça se passe mieux que la dernière fois. ” Astoria sourit. Un peu aigrement. “ Je suis là, après tout, ” lâche-t-elle simplement, parce que la dernière fois, elle s'est faite kidnappée par les Insurgés et ça c'est plutôt mal fini.
Bephelda ne l'ignore pas. Bephelda sourit. Elle a ce genre de sourire un peu trop radieux, un peu trop grand pour être tout à fait innocent. Astoria ne souffre cet interrogatoire musclé seulement parce que Boris lui a donné d'être gentille avec elle et parce qu'au bout du dixième hibou, elle avait un peu de mal à éviter et faire mine d'oublier les relances incessantes de la cousine Bagshot. “ Comment se faire larguer en deux semaines, la relance-t-elle donc, peu désireuse de s'épancher plus qu'il ne le faut sur sa situation actuelle, sur Draco. Go.Ah oui! Petite rubrique sympathique pour occuper nos esprits dans ces périodes troublés. Nos lecteurs veulent aussi avoir un petit aperçu de la vie de notre chère Élite sorcière, que vous représentez si bien: pure, belle, riche, entreprenante... vous avez tout pour plaire, Tori. Merci, Bagshot. Et vous êtes une célibataire en vue aux charmes indéniables. C'est pour ça que peut-être, ce sera un challenge pour vous de vous faire larguer en deux semaines. ” Astoria soupire. Sois sympathique. “ Deux semaines? ” lâche-t-elle sans y croire. Elle n'est jamais réellement sortie avec quelqu'un, encore moins pendant deux semaines. Elle trouve l'idée franchement, franchement... stupide? idiote? complètement conne? irréalisable? “ C'est adorablement cruel, vous ne trouvez pas? Et chronophage. Nos lecteurs- - J'ai bien compris. Pourquoi moi?
Bephelda sourit. “ Mais enfin, Greengrass. Parce que vous n'êtes bonne qu'à ça.


(01.06.03) Bonne qu'à ça. Les mots ne devraient pas la déranger et pourtant, ils la hantent. Elle n'arrête pas de les retourner dans sa tête. Bonne qu'à ça. Bonne à rien.
Elle va devoir toucher deux mots à Boris du comportement de sa cousine. Elle commence sérieusement à l'agacer. En fait, ces temps-ci, peu de choses ne l'agacent pas, justement. Quelle idée d'avoir accepté le stage obligatoire si tôt...! Elle passe la moitié de la semaine dans les couloirs austères du Ministère, à courir de la BM aux autres départements, partout où on jugera bon de l'envoyer; parfois Tracey l'emmène avec elle en mission; parfois elle passe des journées entières à deviser avec des employés stupides; parfois elle ne fait rien, s'ennuie, sert un peu le café. Mais généralement, ils sont déployés sur le terrain en compagnie ou non de Rafleurs. Astoria déteste ces jours-là. Elle rentre épuisée à Herpo Creek et doit encore travailler sur ces foutues robes, doit répondre aux relances interminables de Mrs. Twilfitt, s'occuper de son père toujours envahissant, des hiboux sans réponse qu'elle envoie invariablement à Draco pour lui demander si elle peut voir Scorpius... et rien ne s'arrange.
Tout va bien. Tout va bien.
Depuis l'attentat, elle est incapable de formuler deux pensées cohérentes. Elle est tout le temps fatiguée, le moindre acte magique l'épuise et pourtant, elle a insisté pour retourner travailler. La BM a besoin d'elle plus encore qu'avant, idem pour T&T... Astoria a l'impression de ne pas en voir le bout.
Mrs. Twilfitt? Ah! Astoria. Je ne vous attendais plus. Où étiez-vous ce matin? Je commence à midi le dimanche, madame. Ah. Bon. Nous changerons ça. Avec le départ de mademoiselle Hopkins- - Twilfitt grince des dents, soupire. J'ai signé le contrat avec notre nouveau partenaire, Alastar Doherty. Serez-vous assez obligeante de lui faire visiter les lieux? ” Alastar Doherty? Visiter les lieux? Bonne qu'à ça, bonne à rien. “ Bien entendu, madame. ” Et juste comme ça, en maugréant à mi-voix, Twilfitt se détourne et va s'occuper de quelques affaires en arrière-boutique (autour d'un verre de Whiskey) alors qu'après avoir déposé ses affaires dans son casier, Astoria se change rapidement et retourne dans le coeur vide et terriblement froid de la boutique autrefois tant appréciée de la haute société sorcière.

Alastar Doherty, donc. Oui, c'est effectivement lui, penché d'un air faussement intéressé devant un rail de vêtements. Toujours bel homme. Toujours... dangereux, d'une manière absolument improbable. Astoria s'avance un peu. “ Mr Doherty ? ” Il se retourne. L'observe. Elle se sent petite, sous son regard, mal à l'aise dans sa tenue de travail — noire et élégante, bien coupée et pourtant ne la mettant pas tout à fait en avant. « Miss Greengrass. » Ils échangent quelques mots. Elle revoit, difficilement, le jeune homme qu'il a été, le jeune premier séduisant et terriblement charismatique. Sa mère Hortense, toujours à lui prendre le bras, à lui sourire, apparemment ravie d'une présence un peu plus masculine dans le très féminin manoir Greengrass. Son père, voyant apparemment l'autre comme un rival dès le début, toujours un peu... distant, comme avec toute présence masculine dans le manoir Greengrass. Et sa soeur, avec ses grands sourires et ses grands yeux, apparemment ravie qu'un homme si séduisant s'occupe de son anniversaire.
Et Astoria qui le montait comme son fidèle destrier parmi les invités, et lui qui se prêtait au jeu avec un grand rire.
Elle glisse sa main autour de son bras quand il s'approche et d'un même pas, elle va lui montrer les petites pièces attenantes à la boutique principale, les salles d'essayages. Une pour les hommes, l'autre pour les femmes. Décorations riches et lourdes, miroirs plein pieds, tapis persans, paravent boisé ornementé, petites chaises, théière, tables.
Endroit vide, froid, mort. “ Je me demande bien ce qui peut t'attirer ici, soupire-t-elle, un peu défaitiste, tirant sur l'une des tentures onéreuses ornant un mur et la relâchant, secouant un rien de poussière dans l'air. Je ne crois pas t'avoir déjà entendu parler de ton amour pour la mode. ” Elle se serre un peu contre lui, avec un petit sourire ravi et amusé, plutôt contente finalement d'avoir de la compagnie en cette journée bien morne. “ À moins que tu t'intéresses à autre chose dans la boutique? ” plaisante-t-elle, faussement séductrice, avec ce grand sourire d'enfant.


Dernière édition par Astoria Greengrass le Sam 10 Sep 2016 - 3:22, édité 3 fois
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You took my heart on my sleeve
for decoration,
I don't know what's in store, but all I want is another chance to use life for what it's for
Juste comme ça, la jolie poupée qu’est sa Hopkins est occultée de ses pensées et son attention bifurque tout entière sur la jeune femme qui lui fait face. Alastar a ceci de particulier – cette façon de se laisser pleinement accaparer par ses interlocuteurs, de les observer comme si le monde se résumait à leur seule présence, assortie d’une volonté de mettre chacun à son aise, de se faufiler dans le quotidien et les cercles jusqu’à en devenir indispensable. Manie qui déstabilise et charme à la fois, conquiert ceux à qui il s’adresse ainsi armé d’un intérêt débordant presque exclusif. Manie qui, néanmoins, s’avère plus volatile que la durée de vie d’un éphémère. Dès l’instant où son regard se pose sur un visage se lance un compte à rebours inéluctable : quelques instants de flottement, une déception et l’intensité est perdue pour de bon, laisse place à un ennui flagrant tout juste encombré de politesse. Et manie qui, enfin, ravit nettement moins ceux dont il se détourne comme d’un rien pour cueillir une nouvelle source de distraction dans sa ligne de mire.

Pour l’heure, Astoria Greengrass est son univers, de ses iris soudain plus pétillants à la courbe de ses pommettes, en passant par la sobre tenue de travail qui masque avec une pudeur irréprochable les courbes qu’elle a acquises depuis la dernière fois qu’il l'a croisée. What a shame – Twilfitt est une créatrice hors pair mais laisse visiblement à désirer lorsqu’il s’agit de rendre justice au potentiel. Les initiés savent, bien sûr, à quoi s’attendre, et c’est ce qui a contribué à faire tourner l’affaire ces dernières années, mais la boutique ne perdrait rien à être dépoussiérée et la politique de la maison, révisée. Lorsque la jeune femme accepte le coude qu’il lui tend, Alastar se désole un instant de s’apercevoir que même cette nouvelle proximité ne laisse rien… eh bien, entrapercevoir, justement. Pas même un léger bâillement du tissu lorsqu’il la surplombe, elle est presque colletée jusqu’au cou. C’est d’un ennui presque contrariant. Mais lorsqu’elle entame le tour du propriétaire, l’ordre des priorités se retisse ; il redevient l’homme d’affaires qui, fort d’une nouvelle acquisition, s’attelle à évaluer les travaux et modifications à envisager en vue du succès. C’est qu’il ne plaisante pas lorsque ses gallions sont en jeu.

Le bilan lui plait terriblement : l’intérieur est à la fois chaleureux et vieillot, agrémenté de pièces poussiéreuses qu’on devine conservées depuis l’ouverture. « Je me demande bien ce qui peut t'attirer ici. » De sa main libre, elle fait onduler une toile décorative, mettant en avant, d’un geste, l’aspect désuet qui nuit à l’ensemble du commerce. « Je ne crois pas t'avoir déjà entendu parler de ton amour pour la mode. À moins que tu t'intéresses à autre chose dans la boutique ? » Oh, voilà qui risque d’épicer les journées à venir. La petite Greengrass a toujours semblé particulièrement à l’aise en sa compagnie et il ne s’attendait pas à ce qu’une pointe de séduction vienne un jour agrémenter son discours, mais il est loin de s’en plaindre. Elle se plaisait particulièrement à le chevaucher quelques années plus tôt ; il ne serait pas contre de nouveaux tours de pistes – moins sages cette fois. L’idée lui titille agréablement l’esprit tandis qu’elle se presse contre lui, et il se laisse aller à jouer le jeu lorsqu’il répond « Twilfitt a acquis une perle », en la fixant comme s’il ne s’agissait de rien d’autre qu’elle-même. Mais ses pensées sont fixées sur la raison de sa présence et il se détourne, pensif. La question est intéressante, mais – « Qu’est-ce qui t’a poussée à travailler ici ? » Il y a de la curiosité, mais pas mue par l’envie d’en savoir plus sur son choix d’orientation ; plutôt celle du propriétaire en quête de l’étincelle de passion qui pourrait faire des employés une pièce maîtresse de ses projets – même si aux yeux du commun des sorciers, il se prétend simple investisseur, voire consultant. « Cette boutique est figée dans sa gloire passée », reprend-il ensuite, « Sa renommée est gravée dans la mémoire d’une génération, mais les suivantes ne voient que quelques murs attaqués par l’humidité et un décor dépassé. » On devine la nostalgie de l’héritière, son cœur gonflé de fierté à l’idée de garder intact les possessions léguées par sa famille. C’est navrant de naïveté : rien ne perdure bien longtemps en l’état sans échouer tôt ou tard sur les rouages du temps. « Mrs Twilfitt se raccroche à ce qui a fait le succès de ce commerce à ses débuts, mais les sorciers attendent plus. » Lorsqu’il se tourne pour faire face à Astoria, ses traits sont détendus – ni rieurs ni mécontents, seulement sérieux et concentrés. « A leur arrivée les clients sont confrontées à un décor familier, à la fois confortable et décevant – toujours le même. A des employés engoncés dans des uniformes trop sobres, trop sages, là où la mode sorcière se veut excentrique et inattendue. On sait tous que Mrs Twilfitt crée des tenues de qualité, des intemporels ; alors on parcourt le Chemin de Traverse en quête d’autre chose, en sachant avoir un point de chute si rien ne satisfait nos exigences. C’est ce qui m’attire : la perspective de faire cet endroit un incontournable plutôt qu’une solution de dernier recours. » De l’index, il la pousse à relever le menton, à tourner légèrement la tête d’un côté, puis de l’autre, comme pour l’étudier, avant de plonger son regard dans le sien, avenant mais exigent. « Ce qui m’attire, c’est la possibilité de faire de cette boutique passablement décrépie la nouvelle adresse de l’innovation, que sorciers et sorcières s’arrache les nouveautés et que les passionnés rêvent de pouvoir y faire leur apprentissage. Qu’on sache que ceux qui sont formés ici sont les créateurs en vogue de demain, plutôt que de simples ombres croisées au détour d’un rayon. » Il lui fait miroiter progrès et reconnaissance là où Twilfitt est jalouse de son talent et l’impose comme l’unique style envisageable, refusant cependant farouchement de transmettre plus de la moitié de ses connaissances. C’est l’un des problèmes de fond, cette rage de tout gérer du début à la fin, de tout superviser ; puisque lorsqu’elle n’est pas en mesure de le faire, la boutique stagne, simplement maintenue à flot par des employés conscients de ne pas pouvoir prendre d’initiatives. Le pouce d’Alastar glisse de la joue au rebord de la lippe d’Astoria au moment où il la relâche, juste assez légèrement pour laisser un doute quant au fait que le geste soit volontaire ou non. « La clientèle actuelle n’est pas acquise, j’ai cru comprendre d’ailleurs que vous avez subi quelques pertes ces derniers mois ? » On lui donnerait Merlin sans confession – ce n’est pas comme s’il avait été en partie à l’origine des fameuses pertes évoquées d’un air consterné mais… si, un peu. « Il faudra non seulement l'élargir, mais aussi fidéliser les acheteurs. » Son esprit est déjà plongé dans un avenir proche, il mijote des projets futurs, hoche la tête comme pour acquiescer une idée exprimée en son for intérieur. « Ce sont toujours des moments délicats. Qu’il s’agisse de brader les collections qui n’ont pas fait fureur, de se défaire des employés et apprentis n’étant malheureusement pas à la hauteur des nouveaux critères de sélection, afin de reformer et de souder l’équipe… certains sacrifices sont inévitables. » Il se détache d’elle, rattrapé par ce vieux réflexes d’écumer la pièce en long et en large quand il réfléchit, plongé dans son énumération ; mais tout au long, il ne cesse de se retourner vers elle, de chercher son regard, son enthousiasme. Tentant de déterminer si les efforts en vue avivent des braises ou s’ils remuent simplement les cendres d’un manque d’investissement. « Il y aura bien sûr tous les aspects administratifs à régler – les comptes à rectifier, les créanciers à rembourser, la publicité et j’en passe. Mais tu as raison sur un point : en termes d’habits je suis les tendances, je ne les inspire pas. Je choisis en fonction de l’existant, mais il me faudrait- » La suite est évidente, mais il s’interrompt, se frottant le menton d’un air pensif. « un esprit novateur, en guise de partenaire. Quelqu’un qui s’y connaisse en termes de qualité, pour rafraichir la liste des fournisseurs, le contenu des commandes de tissu, de matériaux. Qui puisse amener des idées grâce auxquelles renouveler l’inspiration de Mrs Twilfitt – et qui soit apte, pourquoi pas, à lui prêter main forte, à apporter une touche de fraîcheur, d’abord en modernisant ses œuvres, puis en créant quelque chose de différent. » D’un vague mouvement de main il englobe les lieux au moment d’ajouter : « Ceci sans compter les transformations dont cet endroit a désespérément besoin. » Et puis, pour la piquer, il secoue légèrement la tête de droite à gauche, de l’air du rêveur qui se raisonne. « Enfin, tu es peut-être un peu jeune pour t’intéresser à tout ça. Mais toi qui connais le personnel mieux que moi – tu saurais me suggérer quelqu’un de fiable et de qualifié ? » Une part de lui espère l’entendre se proposer ; il est… intrigué de trouver ici la petite princesse Greengrass et une vague intuition se manifeste, encore trop ténue pour être une assurance. Est-elle simplement une it-girl, née dans le luxe et riche de son bon goût, ou est-elle à même de révolutionner le monde sorcier à l’aide de ses idées ? C’est la question.


Dernière édition par Alastar Doherty le Jeu 8 Sep 2016 - 19:26, édité 4 fois
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‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
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(01.06.03) On l'appelle monstre et loup, chimère et le pire ennemi de l'homme: il faut se méfier de Gatsby, non, d'Alastar Doherty. Ce n'est pas seulement le reflet et l'alias qu'il faut craindre, mais l'homme en entier; voilà ce qu'on dit du nouveau partenaire de Mrs. Twilfitt.
Astoria n'en pense rien. Elle le trouve juste séduisant, Alastar, avec ses grands yeux bruns et ses joues artistiquement bouffées de barbe. Il ressemble à l'idée qu'on se fait d'un prince ténébreux et rustre: il la contemple avec une attention et un respect incroyables, ses grands yeux fichés sur elle, et Astoria en rosit de plaisir, séduite déjà. Alastar Doherty possède ce charme dangereux de l'homme qui doit forcément cacher un coeur d'or sous la couche de cruauté et d'indifférence. C'est le genre d'hommes qu'on a envie de prendre dans ses bras pour câliner et découvrir, pour expérimenter ce qu'aucune femme n'a expérimenté avant: pour trouver, sous la glace et la laideur, l'amour et la générosité. Astoria est encore bien loin de ces réflexions-là. Elle regarde Alastar Doherty et elle y voit une réussite rare et une ambition démesurée, ainsi qu'un pouvoir attrayant; alors elle minaude et elle sourit, ses yeux brillent et ses doigts s'accrochent à son bras, son énergie répondant à la sienne de la seule manière qu'elle connait: celle de séduire. « Twilfitt a acquis une perle, » dit-il et dans les oreilles de Greengrass, la phrase prend des allures de murmure suave. Astoria sent ses joues rougir, elle se mord machinalement la lèvre inférieure, flattée. “ Oh, Alastar, ” dit-elle avec un ton presque pompeux, comme sa mère dirait: oh, vil flatteur que vous faites. Mais peut-être ne parle-t-il pas d'elle? Qu'importe: Astoria fait ce qu'elle veut de ses phrases, maintenant qu'elles traversent la frontière de ses lèvres et tissent en eux un lien manifeste.
Qu'il rompt en se détournant, à la surprise et contrariété de la jeune femme. « Qu’est-ce qui t’a poussée à travailler ici ? » Il s'intéresse à elle; ce constat est à donner des vertiges, parce que quelle femme n'aimerait pas qu'Alastar Doherty s'intéresse à elle? Astoria ne peut pas s'empêcher d'être enthousiaste à l'idée qu'il voit quelque chose en elle, tout comme il a pu voir des quelques choses dans les choses dans lesquelles il a investi (l'investissement est une science lointaine et inexacte pour une Astoria que ça n'intéresse pas); peut-être a-t-elle le potentiel que Gatsby a apparemment du nez pour dénicher. Et cette simple perspective enflamme encore une fois les joues pâles de la benjamine Greengrass. “ Twilfitt and Tattings a toujours été une des plus grande maison et boutique de vêtements de luxe pour sorciers, ” répond-t-elle, factuelle mais sincère. Elle a commencé parmi les petites mains de Madam Malkin's mais c'est vers T&T qu'elle s'est tournée, dévorée par l'envie de satisfaire une clientèle plus luxueuse, plus onéreuse, meilleure. La déception a été vive, de se rendre compte que même les paillettes ne pouvaient dissimuler une maison et une boutique de vêtements sur le déclin, lentement abandonnée pour des raisons mystérieuses.

Quand Alastar en parle, pourtant, ces raisons sont percées à jour, mises en lumière et Astoria pend à ses lèvres, fascinée, attirée, subjuguée par son talent des mots et des phrases et du grandiose. « Cette boutique est figée dans sa gloire passée. Sa renommée est gravée dans la mémoire d’une génération, mais les suivantes ne voient que quelques murs attaqués par l’humidité et un décor dépassé. » C'était ça le pire: elle se souvenait parfaitement de la première fois qu'elle était rentrée dans la boutique, non plus en tant que cliente mais en tant qu'employée: la déception mordante, l'impression qu'on lui avait menti, que l'envers du décor était bien trop graveleux, poussiéreux, gangréné jusqu'à la moelle. Astoria aurait voulu dire à Twilfitt le fond de sa pensée, l'inciter à changer, évoluer, voir les tendances et les suivre et s'en inspirer plutôt que de penser les créer; mais elle n'avait pas osé, n'avait pas pu; comment aurait-elle pu? Greengrass était un nom qui avait de la valeur, Astoria était stupide mais pas au moins de rechigner à l'utiliser en temps et en heure; toutefois, chez Twilfitt, le talent jouait plus que le patronyme, et elle l'avait découvert à ses dépens. Et sa fierté. Le Choixpeau ne l'avait pas envoyée à Serpentard pour rien: c'était avec une nouvelle ambition qu'elle avait évolué chez T&T, avec l'envie de tout construire à partir de rien, juste en étant Astoria, elle-même, bonne à rien de service.
Et elle le montrerait. Oh oui, à tous, elle leur montrerait son talent, son oeil, ses créations et ses rêves. Et quand il la verrait enfin comme elle l'était, talentueuse, respectable, utile et méritante d'admiration et d'amour, alors ils se mordraient les doigts de l'avoir considérée avec mépris et dédain pendant toutes ces années.

Alastar la regarde comme ça. Il la décortique presque du regard et Astoria a l'impression qu'il retient, de son visage, ce qu'il y a de plus beau et de plus prometteur; elle soutient son regard, observe les yeux bruns et la profonde arcade sourcilière et le mince filet de barbe taillé parfaitement avec détermination et attention, laissant chacun des mots qu'il prononce la pénétrer et faire miroiter, quelque part dans son esprit, des rêves étouffés par un rêve envahissant. Elle étouffe ses autres déceptions, ses autres échecs, le dossier Draco, l'angoisse Scorpius, l'incompréhension Pansy; elle ne pense qu'à Alastar, tout comme il ne semble penser qu'à elle en cet instant. Il l'observe, manipule son visage et elle se laisse faire, savoure chaque instant où il appuie sur sa peau. « Qu’on sache que ceux qui sont formés ici sont les créateurs en vogue de demain, plutôt que de simples ombres croisées au détour d’un rayon. » Et voilà: elle est harponnée, scellée, prête à partir et à courir jusqu'au bout du monde pour lui. Son coeur s'accélère, elle déglutit difficilement; créateurs en vogue de demin; son rêve. Il ne remarque pas son émoi ou fait mine de rester aveugle, alors même qu'elle se recule, décontenancée, tandis que son pouce finit de laisser sur sa peau une impression impérissable; les yeux qu'Astoria a posé sur lui se sont voilés, étrécis, de désir ou de crainte. « La clientèle actuelle n’est pas acquise, j’ai cru comprendre d’ailleurs que vous avez subi quelques pertes ces derniers mois ? Oui, ” fait-elle lentement, se maudissant pour sa légère hésitation; peut-être ne devrait-elle pas en parler? Twilfitt veut garder les malheurs de la maison secrets; Astoria trouve ça idiot. Il y a une histoire pas nette, là-dessous, de toutes manières, on ne peut faire confiance à personne ici et maintenant, peut-être qu'Alastar pourra les aider...
Il se détache à son tour, se détourne et arpente la pièce alors qu'Astoria reste immobile, soudainement timide: comme si leur soudain écartement creusait des trous dans sa belle assurance, dans son ambition stupide et ses rêves insipides. Elle l'observe faire, cet empereur de la finance et de l'investissement, note des détails sur sa tenue et ses cheveux et ses mains et ses angles et  ses muscles.

« Il y aura bien sûr tous les aspects administratifs à régler – les comptes à rectifier, les créanciers à rembourser, la publicité et j’en passe. Mais tu as raison sur un point : en termes d’habits je suis les tendances, je ne les inspire pas. Je choisis en fonction de l’existant, mais il me faudrait- » Astoria essaie de suivre, mais elle a l'impression de ne pas être à sa place, qu'il ne devrait pas parler de ça, pas ici, pas maintenant, pas avec elle, elle n'est qu'une simple employée, juste Astoria, bonne à rien et inutile de service, peut-être que je peux vous rediriger vers- - « -un esprit novateur, en guise de partenaire. Quelqu’un qui s’y connaisse en termes de qualité, pour rafraichir la liste des fournisseurs, le contenu des commandes de tissu, de matériaux. Qui puisse amener des idées grâce auxquelles renouveler l’inspiration de Mrs Twilfitt – et qui soit apte, pourquoi pas, à lui prêter main forte, à apporter une touche de fraîcheur, d’abord en modernisant ses œuvres, puis en créant quelque chose de différent. » Il montre l'endroit renfermé, sombre, austère et froid alors qu'il est coincé dans son élégance d'antan. « Ceci sans compter les transformations dont cet endroit a désespérément besoin. »

Et il retombe les pieds sur terre: « enfin, tu es peut-être un peu jeune pour t’intéresser à tout ça. Mais toi qui connais le personnel mieux que moi – tu saurais me suggérer quelqu’un de fiable et de qualifié ? » en kidnappant le coeur d'Astoria dans le même mouvement.

Son père lui a toujours dit de calculer les risques. C'est comme ça qu'il procède; lui et Alastar sont le même genre d'animal. Ils observent, ils décortiquent et ils construisent un monde autour de leurs objectifs et à la fin, ils se retrouvent à la tête d'un empire: Wyatt est quasiment enterré, les secrets sur lesquels il a bâti son trône de mensonges s'étiolent et Astoria se rend compte qu'il l'empêchera toujours d'être ce qu'elle est destinée à être. Alastar est le futur. Alastar est toute les possibilités du monde qui s'ouvrent à elle brusquement et soudainement, Alastar représente tout ce qu'elle peut être, avoir, posséder et créer quelques jours après que son monde se soit effondré. Elle pleure la nuit, Astoria. Elle pense à Scorpius et Draco et Pansy et les gens morts et blessés dans l'attentat et elle pense à la guerre et elle pense au sang et elle pleure, un peu, parce qu'elle ne sait pas quoi faire avec tout ça, ces vies détruites et ces vies blessées à jamais.
Alastar peut la sortir de ça. “ Je suis peut-être trop jeune pour m'y intéresser par moi-même, mais t'écouter parler est toujours aussi fascinant. ” Elle lui sourit doucement, presque humblement: elle semble timide, Astoria, dans le clair-obscur de la petite pièce. Calcule les risques. Évalue tes alliés et surtout tes ennemis. Attends ton moment. Et fais ce que tu as à faire. Wyatt a toujours essayé de lui enseigner à jouer aux échecs; mais Astoria n'a jamais été fascinée par les figures de bois. Elle préfère celles qui sont en chair. C'est sur cette pensée qu'elle se rapproche d'Alastar, très naïvement, essayant d'en retirer ce qu'elle en désire. “ Twilfitt sait s'entourer de bonnes mains, admet-elle, lâchant le Mrs sans l'ombre d'une hésitation. Les tissus sont beaux, les maquettes sont belles, les résultats finaux sont beaux. Il y a une certaine... compétition, avec les filles. Tout le monde veut impressionner et faire mieux que sa voisine. ” Et qu'on enchante les aiguilles des autres pour qu'elles piquent les doigts, et qu'on déchire une centimètre de tissu pour l'obliger à recommencer, et qu'on casse du sucre sur le dos d'autrui, et qu'on en choisisse une à faire virer d'ici la fin du trimestre... le monde de Twilfitt and Tattings n'a ni limite, ni pudeur, ni respect: c'est la loi du plus cruel et du plus fort. “ Elles sont insipides. ” Le mot est final, froid et cruel: dans sa bouche, c'est la pire des insultes. “ Elles ne sont pas stupides: juste insipides. Elles ne pensent pas à la marque, juste à elles-même, à leurs gloires éphémères, à leurs noms qui fera la tête d'affiche une fois seulement. Ce sont des arrivistes, le mot claque en français, cruel lui aussi dans la bouche en coeur de Greengrass, elles ne sont qu'éphémères et inintéressantes, fades. Elles n'y connaissent rien.

Elle s'est rapprochée et lui fait face, soutient son regard. Elle n'a pas le temps de calculer, de réfléchir, de faire quoique ce soit: elle sait que c'est une décision qu'il lui faut prendre et un pacte qu'il leur faut passer s'il le faut: “ tu comprends, Alastar. Tu comprends ce dont cette boutique a besoin — ce dont nous avons tous besoin. ” À son tour de désigner l'endroit défraîchi d'un ample mouvement du bras, et de même de tourbillonner sur elle-même dans son élan, regardant avec lui tentures et mobiliers vieillots, désuets. “ Les gens pensent que la mode est une chose futile et inutile, un plaisir immédiat qui ne sert, au bout du compte, a rien. Mais c'est une part de notre histoire, et je pense qu'elle doit être traitée avec cet égard. Elle a été négligée ici. Je pensais y trouver un temple à la beauté et à la nouveauté mais j'ai été déçue; toi aussi. Je pensais aider à faire de cet endroit un endroit grandiose; toi aussi. ” Elle insiste sur leurs similitudes en se retournant vers lui, yeux dans les yeux, levant le visage vers lui alors qu'un sourire se hisse lentement sur ses lèvres. “ Je suis ambitieuse et j'ai des rêves, Alastar, dit-elle franchement. Toi aussi. Je pense que tu es exactement ce dont cette boutique a besoin. Et je pense que je suis exactement ce dont tu as besoin.


Dernière édition par Astoria Greengrass le Sam 10 Sep 2016 - 3:22, édité 1 fois
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Il y a dans la vivacité de ses réactions un quelque chose de fascinant. Il tisse sa toile et file et enfile ses phrases tout autour de ce corps gracile qui tend vers lui en une posture ouverte aux suggestions – torse légèrement en avant, bras le long du corps, détendus, regard éclairé d’une lueur d’avidité. Elle semble en confiance, elle semble réceptive, et c’est toute l’attitude dont il a besoin pour l’heure : elle est, surtout, attentive, et l’espace d’un instant décroche des promesses dont il la berce pour se projeter.

Ça tiraille. Juste là – l’intuition qu’il suit comme avancerait un funambule, s’efforçant d’aller dans la bonne direction pour la renforcer. Et tandis qu’il prolonge son discours pour la pousser à rêver éveillée les possibilités qu’il envisage, la clairvoyance se manifeste comme un ronronnement sourd au creux de sa poitrine, acquiesçant, encourageant, nourrissant le monstre de convoitise qui le dévore. Oh. La cadette Greengrass est donc bien une clé, confirmation de l’élan qui l’a mené le matin même à déplacer abruptement son rendez-vous et qui, manifestement, lui a permis de la croiser. Timing idéal, et intérieurement Alastar se frotte les mains, se rengorge de ces petits tours du destin qui tournent et retournent les éléments jusqu’à les placer en sa faveur. Et les souvenirs titillent son esprit à l’affut de nouveaux indices : il se remémore la gamine qui, dans son innocence, critiquait de but en blanc les efforts des décorateurs. Daphne n’aimerait pas ça, disait-elle ; Daphne préférera cet ajustement ; cet élément n’est pas adapté au reste de la table. Des mots empruntés au vocabulaire de son esthète de mère, un œil étrangement affuté pour une enfant que l’on jugeait aisément inapte à gérer des décisions de cet acabit. Astoria prenait Alastar pour son cheval de bois et tout en lui enfonçant les talons dans les côtes, elle distillait par ici des critiques, par là des éclats de ravissement, au plus grand agacement de cette chère Hortense. Et lui, curieux, amusé, bénéficiait aujourd’hui de l’occasion de tester le potentiel esquissé à l’époque. Il est stoïque – car un beau-parleur ne saurait afficher son intense satisfaction à la vue d’une cible qui se laisse bercer par son timbre. Il veut lui instiller des espoirs, lui faire miroiter des possibilités – puis s’écarter pour laisser place au vide, à l’hésitation. Créer un attrait puis un manque, pour intensifier le besoin, prétendre être sa chance, la seule. La noyer sous la réalité des tâches à accomplir afin qu’elle n’envisage jamais de le doubler, mais s’appuie sur lui, se laisse guider, mener, peaufiner, comme une pierre travaillée avec soin pour passer de brut à délicate et précieuse… mais toujours dépendante des envies de celui qui la taille.

Twilfitt est manipulable, tout le monde l’est ; mais pas malléable. Pas assez. Il a besoin d’un esprit jeune à former à sa guise. L’ancienne génération a ses atouts, la jeune a un attrait fou ; et Alastar est visionnaire. Or l’avenir se crée sur des bases sans cesse renouvelées. « Je suis peut-être trop jeune pour m'y intéresser par moi-même, mais t'écouter parler est toujours aussi fascinant. » Et sur les lèvres de l’animal s’étire un sourire chaleureux. Elle s’ouvre à lui, imagine, mais pas seule. Attache amorcée. Et c’est à son tour de parler. De révéler, de dénoncer. Poupée brimée cherchant l’âme à laquelle confier ses doléances. Alastar a l’écoute appliquée et l’étirement de ses commissures s’efface, troqué pour une concentration concernée. Il est surpris de la rapidité avec laquelle elle se fie à lui, ne déniche pas de calcul, d'agenda caché ; se dit que ce sont, après tout, des semaines d’acharnement qui portent leur fruit, à cet instant où il déniche l’épine à planter dans la chair de Twilfitt, l’employée prête à trahir pour sa quête du grandiose. Il y a de la beauté dans cette cruauté inconsciente, dans cet être manipulateur aux airs angéliques qui face à lui tourbillonne, conférant enfin à la robe qui l’enrubanne un semblant de charme. Elle virevolte, transportée, prend son élan, s’expose. « Je suis ambitieuse et j'ai des rêves, Alastar. Toi aussi. Je pense que tu es exactement ce dont cette boutique a besoin. Et je pense que je suis exactement ce dont tu as besoin. » Il ne laisse pas le temps à l’adrénaline diffusée dans ses veines de s’étioler, aux doutes de poindre. Une main capture la sienne, la porte à ses lèvres,  « Je suis on ne peut plus ravi de découvrir que nous avons les mêmes aspirations. » La formulation les rapproche, parle de partage ; simultanément le timbre est solennel, formel comme une signature apposée dans l’atmosphère. Et un ton plus bas, puisqu’ils sont de nouveau proches et qu’il ne souhaite absolument pas être entendu par quelque oreille curieuse : « Twilfitt est trop impliquée émotionnellement pour être objective. Je ne tiens pas à la braquer, bien sûr – un acte déplacé suffirait à faire péricliter notre empire. » Notre ; destins liés, scellés. Sentiment d’appartenance, pour pousser la motivation à son paroxysme. « l nous faudra donc faire preuve de discrétion au départ. Les propriétaires (il prend soin de rester général à présent et d’éviter le terme patronne pour n’éveiller aucune vague loyauté ou culpabilité) n’apprécient généralement pas les investisseurs trop encombrants. Il me faut donc des yeux et des oreilles ici, afin de rassembler les informations nécessaires à l’élaboration d’un plan d’action précis, adapté, efficace. Une fois le dossier monté, je me chargerai de batailler pour qu’il soit accepté dans son entièreté. » Son rictus, cette fois, a quelque chose de féroce, bête humaine. Oh, il a si longtemps attendu d’engloutir Twilfitt et sa vaine obstination. « Je peux te fournir une liste de ce dont j’ai besoin, des caractéristiques des employés aux secrets des comptes », suggère-t-il, espérant que l’idée lui déplaise : elle vient d’avoir un aperçu du nombre de changements à apporter et doit se douter qu’une telle liste serait terriblement décourageante à attaquer de front. « Ou tout décortiquer et te fournir les informations par étapes, si la perspective de me revoir régulièrement ne te rebute pas. » Main secourable, rassurante, proposition de structure – et de rencontres fréquentes. Saupoudré d’une touche d’humour empreint d’humilité. Il lui donne le choix de déclarer vouloir le revoir, lâche du leste pour lui donner sa part d’initiatives.


Dernière édition par Alastar Doherty le Jeu 8 Sep 2016 - 19:26, édité 1 fois
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Astoria Greengrass
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‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
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Il a pris sa main, l'a amenée à ses lèvres. On dirait une promesse et un serment; le sourire ravi qui s'étire aussitôt sur les lèvres d'Astoria en dit long sur ce qu'elle en pense. Elle devrait se méfier d'Alastar, elle sait qu'elle doit se méfier d'Alastar; mais quand il est si conciliant, si bienveillant, si gentil et si utile, c'est tellement, tellement dur. Astoria n'est pas stupide. Elle a besoin d'alliés, elle va avoir besoin d'alliés pour les mois à venir; et qui mieux que le fameux Gatsby, celui qui a construit un empire à partir de rien, qui rénove et transforme n'importe quelle affaire en quelques mois? « Je suis on ne peut plus ravi de découvrir que nous avons les mêmes aspirations. » Nous et puis après: notre empire. Empire, empire, empire. Une femme ne peut pas bâtir un empire, une femme doit rester dans l'ombre de son mari et une femme doit se taire; voilà ce qu'on lui a appris. On lui a offert le monde sur un plateau d'argent, en lui disant d'obéir à des règles très simples: faire ce qu'on lui dit, accepter ce qu'on lui donne, prendre ce qui lui est abandonné, rien de plus. Wyatt l'a construite, modelée, réparée là où il a échoué avec Daphne et ça a fonctionné pendant des années.
Mais maintenant? Maintenant que Daphne s'embrigade dans des choses qui ne concernent que elle et qui font peur à Astoria? Maintenant que celle-ci a l'impression qu'on lui déchire les entrailles à chaque fois qu'on lui renvoie sa faiblesse à la figure, qu'on lui rappelle qu'elle n'est qu'une sorcière de salon, qu'elle ne sera jamais Mangemort? Maintenant qu'elle est inutile?
Astoria en a assez. C'est juste ça: elle en a assez et elle ne se laissera plus faire. Alastar est le seul qui voit sa valeur et grand bien lui en fasse. Elle ne le décevra pas.  
Même si son visage s'affaisse un peu au moment où il lui dit « Je peux te fournir une liste de ce dont j’ai besoin, des caractéristiques des employés aux secrets des comptes » et que son sourire se crispe sur les lèvres, ses sourcils s'arquent, l'inquiétude s'installe dans ses prunelles. Peut-être... oui, peut-être qu'elle n'a pas les épaules pour ça. Peut-être qu'elle n'y arrivera jamais parce qu'elle n'est rien, qu'une vulgaire sorcière sans avenir, et qui pense-t-elle tromper en s'alliant au pire des démons...? Quand Père l'apprendra, il la tuera sûrement. Il l'étripera d'avoir jamais pu penser qu'elle était capable de faire ce genres de chose seule. « Ou tout décortiquer et te fournir les informations par étapes, si la perspective de me revoir régulièrement ne te rebute pas. »
Sauf qu'elle n'est pas seule. Notre empire.
Le sourire revient sur les lèvres d'Astoria, qui récupère posément sa main de l'emprise de celle d'Alastar. “ Comment me lasser de toi, Alastar? ” susurre-t-elle presque, la main qu'il a embrassée prenant place dans son cou à elle, soudainement timide en apparence. “ J'accepte. ” Elle assène ça simplement, sans fioriture. À quoi bon, maintenant? La froide détermination qui s'installe dans ses yeux parle pour elle, et le sourire ravi qui devient presque cruel tandis qu'elle imagine les petits yeux humides de Twillfitt quand ils comprendront qu'elle appartient au passé poussiéreux et qu'elle ne reviendra jamais dans le présent. Puis elle se radoucit et se rapprocher de Doherty, glisse à nouveau son bras sous le sien pour l'entourer courtoisement; et sourire d'apparat hissé sur les lèvres, et murmure quasi-lubrique soufflé à l'oreille: “ nous devrions continuer cette petite visite avant que l'on vienne voir ce que l'on fait depuis tout ce temps dans cette petite salle obscure.
Et ils rient tous les deux en sortant de la pièce, comme deux seigneurs arpentant leur fief, ou alors deux orgueilleux conquérants qui ne doutent pas une seule seconde de leur victoire prochaine.

Eh bien, Bephelda, je ne savais pas que tu étais aussi... Incroyablement déterminée? Tête de mule. Merci, Tori. ” Le sourire que lui adresse Bagshot est renversant et Astoria soupire en détournant le regard, l'air accablé. “ C'est donc toujours d'actualité. ” La question tombe à plat, alors qu'elle parcoure du regard le parchemin, hésitante. “ Il y a eu quelques complications cet été, avec tout ce qui s'est passé... mais cette fois, c'est la bonne, Tori, reprend-t-elle d'un ton joyeux. Vraiment! Ce sera le gros article de la rentrée. Je serai sur la Une? ” ne peut s'empêcher de demander Astoria, avant de pincer des lèvres. Son visage à côté du titre Comment se faire larguer en dix étapes n'est certainement pas la publicité la plus flatteuse... “ Je ne peux rien promettre. Peut-être un encart, concède Bephelda. Peut-être pas. Alors, t'es partante? ” Elle est enthousiaste, Astoria un peu rien. Mais ça pourrait faire une bonne publicité... éventuellement. Et le fait que Bephelda lui doive quelque chose (elle n'a pas caché qu'elle a demandé à quelques autres membres de l'Élite sans trouver escarpin à son pieds; après tout les jeunes socialites célibataires de sang-pur se font de plus en plus rares, en mariages et trahisons).
Il faut trouver une cible. “ J'y réfléchirai, ” fait Astoria d'un ton maussade, pas convaincue, se demandant déjà comment elle va pouvoir se dédouaner de cet engagement... embêtant.


(14.08.03) Quelques jours plus tard, on est à est un gala de charité d'une opulence et d'une richesse telles qu'on en a pas vu dans le Tout-Londres depuis des semaines: rien n'a été trop beau pour les hôtes de la soirée. Montagne de petits fours délicieux aux saveurs qui explosent dans la bouche, fontaines de boissons doucement alcoolisées (qu'Astoria soupçonne mélangées à un rien d'Excess) qui coulent à gros flots, musique entêtante qui fait tourner la tête, décorations scintillantes et fées volant partout, entre les convives, éclairant les visages et demandant de leurs voix fluettes quelques donations pour la noble cause mise en avant aujourd'hui: la réparation de l'hôpital Saint-Mangouste. Car si ici tout le monde paie ses taxes et obéit consciencieusement aux ordres du Magister, ici tout le monde n'aime rien plus que de se montrer généreux et grand seigneur: alors ils signent, ils promettent, ils glissent des Gallions dans les mains tendues des fées qui s'éloignent avec une expression satisfaite. L'hôpital sera reconstruit, plus brillant et clinquant que jamais, et on n'oubliera bien assez vite la cendre, la poudre, les flammes et le sang.
Il y a des Mangemorts un peu partout, masqués, qui collent les murs et observent cette fête ravissante. Astoria veut la Marque. Elle n'arrête pas d'y penser; et pourtant, elle s'imagine mal veiller ainsi sur une foule, assister à une fête sans pouvoir y prendre part. C'est peut-être l'un des seuls désavantages du métier, à ses yeux... “ Tori?Basil! Tu as pu te libérer! C'est fantastique! ” Astoria quitte le bras de son père, en grande conversation avec quelque autre tête de l'Élite sorcière, pour prendre celui de son meilleur ami qui l'emmène à l'écart avec un sourire de conspirateur. Basil lui a manqué. C'est étrange, de penser ça alors qu'ils se voient toujours aussi fréquemment: elle a l'impression de s'être laissée emporter par ses soucis et ses souvenirs et elle a l'impression de ne plus dévouer l'attention qu'il mérite à son sauveur. Ils s'emparent de deux flûtes de vin pétillant en marmonnant à mi-voix par rapport à la robe d'untel, le couvre-chef d'un autre; rien n'est assez ridicule pour eux, et tout est drôle, alors qu'ils se laissent entourer par tous les excès dont seule l'Élite est capable.

Quand son nom résonne dans la petite pièce étouffante, elle ne tourne pas la tête: elle relègue ça au bruit de fond ambiant, aux concerto qui ne se fatigue pas et aux conversations sérieuses et sévères qui les entoure. C'est seulement quand Basil lui pince le coude et fait un signe de tête en direction d'un groupe d'hommes qu'elle tourne la tête, fronçant les sourcils, ne comprenant pas jusqu'à voir Alastar Doherty qui lui fait un petit signe de main. C'est comme un réflexe: soudainement, elle se redresse, porte la tête bien droite, ressort un peu la poitrine et s'accroche au bras de Basil. Doherty lui fait signe d'approcher, elle tourne le regard vers Basil qui lui adresse un large sourire complice. “ Ne t'en fais pas pour moi. Va, ” lui dit-il en la poussant doucement en direction d'Alastar. Astoria hoche la tête, hésitante tout d'un coup, reposant sa coupe vide sur un plateau flottant qui s'aventure près d'elle et rejoignant son complice et ami après avoir lissé sa robe sur ses cuisses machinalement.
Ses yeux posent des questions mais son sourire et son expression enchantée ne montrent qu'une assurance naturelle et désarmante, alors qu'elle reporte son attention sur les trois hommes qui font face à Alastar. Riches, puissants, ambitieux: comme tous les gens réunis ici ce soir. Astoria sent la main d'Alastar se poser dans le bas de son dos et elle tourne le regard vers lui, s'attendant à être introduite; pourtant, elle le prend de court en s'en chargeant elle-même, sur un coup de tête. Après tout, elle n'est pas à sa botte: ils sont collaborateurs, n'est-ce pas? “ Messieurs bonsoir, somptueuse soirée, n'est-ce pas? C'est drôle, quand on sait que les Cullum — les hôtes — ont essayé de payer leurs dernières taxes avec de l'or de farfadet, même si ils sont parvenus à étouffer l'affaire avec des véritables Gallions, cette fois. Si vous voulez mon avis, tout l'argent généreusement récolté ce soir ne reviendra pas seulement à Saint-Mangouste... mais ça, évidemment, vous ne l'avez pas entendu de ma bouche, ” fait-elle, angélique, clin d'oeil à l'appui. Il n'y a rien de tel qu'un Greengrass pour apprendre les secrets de son entourage et les partager comme de l'or, avec parcimonie et parfois avec générosité: ça leur picote la lippe jusqu'à ce que ça sorte. Les trois hommes éclatent de rire, stupéfaits mais séduits, alors qu'Astoria tourne le regard vers Alastar, avec un sourire en coin un peu fier d'elle. “ Alastar? ” demande-t-elle à mi-voix, pour lui demander la raison de sa venue. Après tout, si ils sont collaborateurs, c'est seulement dans le silence et le secret de pièces vides et bureaux solitaires: qui pourrait seulement penser qu'ils se connaissent réellement au-delà des sourires courtois qu'ils se jettent dans de telles réceptions?
Cette fois, le sourire courtois n'a pas lieu d'être: c'est un sourire de loup, sur les lèvres d'Astoria, alors qu'elle ose observer Alastar pour la première fois presque... en égale.


Dernière édition par Astoria Greengrass le Sam 10 Sep 2016 - 3:21, édité 1 fois
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(14.08.03) Il a sur la langue, Gatsby, un goût doux-amer. Doux, le faste de la première réception d'une saison estivale marquée par l'avalanche de restrictions s'étant abattues sur l'Elite sorcière, brimant son droit au plaisir et celui des opportunistes gravitant autour d'elle. Douce, l'émergence des souvenirs de fêtes lumineuses, éblouissantes. Ce soir les plus beaux apparats sont de rigueur, on renoue avec les parures délicates. S'élèvent les éclats de rire incessants, les friselis des robes coûteuses, s'animent les flammes émeraudes de l'âtre double de la cheminée du hall, pour laisser affluer le beau monde élégant et désireux de se faire bien voir. On se veut philanthrope, bien sûr, acclamé pour l'étendue de sa générosité, mais c'est aussi là le moment de faire s'entrechoquer les gallions pour montrer combien on en possède encore en quantité, à une ère où le Minstère — sous prétexte de protection et de nécessité — s'échine à dépouiller les bien lotis. Amer, toutefois, le fait de s'être vu privé de l'organisation de l'évènement. Et si Alastar a pris le temps de gratifier de compliments le couple à l'origine de la soirée, ce n'est que par pur devoir de courtoisie. Il tait l'once de mauvaise foi qui pousse son œil critique à tout juger, du programme au décor en passant par le menu et la musique, se plait à imaginer silencieusement des corrections pour tout ce qu'il classe dans la catégorie faute de goût, se targue intérieurement de pouvoir faire bien mieux.

C'est que les temps ne sont pas rudes que pour autrui et que cette fois, il n'a eu d'autre option que de passer son tour. Gatsby enfile un costume d'invité plutôt que d'hôte, se concentre sur son image d'homme d'affaires comblé de travail. Il fait profil bas ; et pour cause : les mois écoulés lui ont imposé plus que son compte de visites d'agents du Ministère et de convocations. Sorcier en pleine capacité de facultés mentales, physiques et magiques, il entre précisément dans la catégorie visée par la Loi Martiale. Mais le fait est que, si grippe-sous puisse-t-il être, il a toujours préféré donner de ses possessions plutôt que de sa personne. Ainsi, le plaidoyer opposé au harcèlement du département de la Justice Magique est qu'il est trop occupé à garder à flot l'économie du monde magique anglais pour se rendre sur le front, baguette au poing. Et pour compenser le mécontentement qu'engendrent ses refus répétés, il glisse pots-de-vin sur pots-de-vin, bridant sa frustration pour le bien de son intégrité physique.

Sa consolation de la soirée : les traits pincés d'une Esther Ollivander dont la moue hautaine montrent mieux que des mots combien elle estime qu'un tel projet aurait dû se voir confié à l'UBLMTWL. Il n'a pas manqué l'occasion de s'approprier quelques minutes de son temps pour la titiller à ce sujet et, fidèle à elle-même, elle s'est contentée d'arguer, stoïque, que le Comité des Femmes n'est que occupé à collaborer avec les gouverneurs pour affronter les nouveaux défis auxquels est concentré le CEPAS, du fait de l'affluence de cinq centaines d'étudiants chassés de Poudlard par les terroristes. L'intérêt qu'il a manifesté n'avait rien de feint : que ses principales rivales en termes d'évènementiel se concentrent sur des questions d'éducation et de politicomagie, c'est pour lui une excellente nouvelle. La promesse de rafler de nouveaux contrats gratifiants, tandis qu'elles se complaisent dans les tâches nobles.

Une main lui tapote l'épaule en un geste virilement affectueux, l'arrachant aux instants de répit qu'il s'est accordé entre deux discussions. « Alastar, mon ami », l'aborde un Babilius Jones éméché juste assez pour avoir le regard pétillant, mais pas suffisamment pour vaciller sur ses jambes ou trébucher sur ses mots. « Je m'avoue déçu : j'étais certain que tu te chargerais personnellement de relancer les festivités ! » La parade de l'interpelé est sensiblement la même que celle d'Esther : « Les affaires n'attendent pas », qu'il plaide en se fendant d'un sourire navré. « Quelques ajustements étaient nécessaires pour répondre au mieux aux demandes de contributions du Ministère. » Brave citoyen sorcier qu'il est. L'échange se prolonge sur un ton léger qui noie avec brio l'instant où ses traits s'assombrissent, après que Babilius — fort de sa position à l'Organisation internationale du commerce magique — lui ait confirmé en toute discrétion qu'il se trouve bel et bien dans le radar d'un Ministère décidé à faire main basse sur ses investissements. Ce qui l'inquiète toutefois, c'est surtout de découvrir le marché noir (entre autres marchés illégaux) également visé et que son nom risque d'y être officiellement associé sous peu. Mentalement, il note l'importance de contacter Dolohov au plus tôt à ce sujet.

C'est au moment où il achève d'une traite son whisky Swott Malt pour noyer un nœud de mécontentement que les nouvelles contrariantes sont contrebalancées par une autre, prometteuse, incarnée par l'approche de Phyllida Ackerley, somptueusement drapée d'une robe carmine. Dans son sillage, son prétendant du moment et, occupé à la talonner de peur de se faire doubler, son ex partenaire de longue date : Oakden Hornby (Alastar et lui, forts d'une mésentente presque légendaire, se broient la main en affichant des rictus crispés au moment de se saluer). Comme toujours les banalités et flatteries ostentatoires ouvrent la discussion, Alastar s'y prête avec délectation en attendant que soit abordé le sujet qui l'intéresse — et enfin elle l'effleure. « Peut-être est-ce vous que je devrais contacter pour le lancement de mon prochain parfum après tout ? » L'offre est précisément ce sur quoi il espérait aboutir ; formulée sur le ton de la plaisanterie, certes, mais la rumeur veut que Phyllida ne dise rien au hasard. Il la travaille au corps depuis qu'il a ouïe dire que la nouvelle création de la sorcière, Brume d'Avalon selon ses sources, serait menée à terme sous peu... alors même qu'elle a rompu peu avant son contrat avec ce cher Hornby. Occasion inespérée de la mettre en contact avec un publicitaire et ami — non par bonté de cœur, mais pour remettre Nephtys sur le devant de la scène en la suggérant fortement comme nouvelle égérie de la marque Ackerley. « Ce serait un excellent moyen de vous assurer que l'accroche rende enfin justice à la qualité du produit, en effet », susurre-t-il avec satisfaction — vite interrompu cependant par un Oakden fulminant. « Doherty, vraiment !? » ricane un premier. « Qu'est-ce qu'il connait à la gent féminine ? On ne l'a jamais vu plus de deux jours avec la même compagne, et encore. » Et de tss-tss-ter en le toisant d'un air mauvais pour appuyer son exagération. « La séduction est mon fort, c'est un fait. » As a matter of fact c'est la base même de 99.9% de ses relations avec le sexe opposé et sa réponse est donc à la fois moqueuse et ennuyée, pour balayer la remarque. « L'espace de quelques heures peut-être. Puis elles comprennent qu'il n'y a rien sous la surface et s'enfuient aussi sec. » « Je pourrais faire n'importe quelle femme tomber folle amoureuse de moi, si la perspective s'accordait à mes plans », crâne-t-il avant d'être coupé par Phyllida elle-même, qui se penche à son oreille, un sourire malicieux aux lèvres. « Vous tiendriez le même discours, si je vous défiais de le mettre en application dans un délai de dix jours ? » Il arque un sourcil surpris, prend le temps d'y penser.

C'est tentant. Beaucoup trop.

« Dans ce cas, j'aurais l'audace de vous recommander de commencer à préparer les contrats au plus tôt », crâne-t-il en optant pour la positive au moment où entre dans son champ de vision nulle autre qu'Astoria Greengrass. Déjà, son esprit retors s'active, envisage, programme... « J'exige bien sûr un droit de véto sur l'heureuse élue. » « Et si je vous la présentais immédiatement ? » C'est à elle d'être surprise cette fois, et Alastar ne lui laisse pas le temps d'émettre de nouvelle clauses que déjà, il appelle Astoria, réitérant lorsqu'elle ne le remarque pas.

Elle finit par les rejoindre, avec une assurance qui surprenante mais non moins présente et, plutôt que de rester à les contempler avec gêne en attendant de découvrir ce qu'ils lui veulent, s'approprie avec aisance le sujet de conversation. « Toujours aussi pleine de charme », souffle-t-il en s'appropriant ses phalanges, comme au terme de leur premier échange chez T&T, pour les caresser légèrement de ses lèvres. Mais cette fois le show n'est pas prévu pour elle ; plutôt pour convaincre les regards curieux qui les mirent. « Alastar ? » « Oh, tu te demandes sans doute pourquoi je t'ai appelée », fait-il mine de se souvenir en libérant la main de la jeune femme pour glisser sa paume au creux de ses reins. « Mes compagnons ont été surpris de me trouver sans cavalière. En entendant dire que celle que je convoitais avait malheureusement pris des dispositions pour venir par ses propres moyens avant que je ne puisse l'inviter à s'y rendre à mes côtés, ils ont insisté pour la rencontrer. » Et la façon pleine de chaleur et de charme dont il l'observe laisse parfaitement comprendre qu'il parle d'elle. Phyllida, jusqu'alors stratégiquement masquée par le groupe, choisit ce moment pour se révéler, puis salue la jeune femme avec intérêt, lui fait brièvement la conversation, affirme après réflexion qu'Alastar et elle forment en effet une paire intéressante.. et c'est là la confirmation qu'elle lui devait pour le curieux pari dans lequel il vient de se laisser entrainer. Au moment de s'éclipser, elle ne manque d'ailleurs pas de lui donner ouvertement rendez-vous d'ici dix jours, ce à quoi Alastar répond par un sourire complice avant d'entraîner Astoria loin du groupe — pour une danse, ouverture d'un bal aux enjeux passionnants.


Dernière édition par Alastar Doherty le Jeu 8 Sep 2016 - 19:28, édité 2 fois
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WIZARD • always the first casuality
Astoria Greengrass
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‹ inscription : 29/10/2015
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‹ crédits : whorecrux, tumblr, skam.
‹ dialogues : indianred.
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‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
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(15.08.03)Alastar Doherty? Le Alastar Doherty? ” Astoria doit faire appel à seize ans d'éducation irréprochables pour ne pas se mettre à rouler des yeux en soupirant devant la question idiot de Bephelda, et l'expression de pure merveille qui s'est inscrite sur son visage. Elle a envie de lui demander si elle connait beaucoup d'Alastar Doherty mais se mord la langue juste à temps; à la place, c'est un sifflement désintéressé qui s'échappe de sa bouche: “ lui-même, ” souffle-t-elle d'un ton faussement indifférent. Elle connait Alastar depuis des années, depuis l'anniversaire de Daphne en fait, quand il la prenait sur son dos pour céder à ses caprices, et ça fait des mois qu'ils en sont presque intimes dans le sens le plus patonique du terme: ils se rencontrent souvent, pour échanger informations et missions de l'affaire Twillfitt&Tattings, toujours dans le plus grand secret. Astoria se demande si ces rencontres discrètes l'ont présentée sous un autre jour: elle se souvient, comme si ils avaient été tatoués sur sa peau, des mots qu'Alastar a prononcé en parlant d'elle au gala hier soir... celle que je convoitais. Peut-être a-t-il laissé entendre son attachement pour elle dans l'une de leurs rencontres? Il parle toujours en énigmes, Doherty; parfois, Astoria a l'impression de mal le comprendre ou de ne comprendre que la moitié de ce qu'il dit.
Bephelda est bien loin de toutes ces considérations. Ses yeux avides fouillent toujours le visage d'Astoria à la recherche de... quelque chose, n'importe quoi. Astoria ne lui offre qu'une indifférence distante, une impassibilité sage. C'est l'heure du déjeuner, Astoria a une heure pour avaler tout ce qu'elle peut avant de revenir à l'atelier; elle a envoyé un hibou ce matin-même à la cousine de Basil pour l'inviter à partager son repas dans ce petit restaurant discret du Chemin de Traverse, sous prétexte qu'elle acceptait sa folle idée et que, surtout, elle avait trouvé une cible. Ça semble bizarre, de penser au mot cible en pensant à Gatsby: il fait plus l'effet d'un prédateur que d'une proie, avec ses grands yeux calculateurs... “ Je crois qu'il m'aime bien, lâche-t-elle ensuite. — C'est toujours un plus. Oh c'est parfait, parfait de chez parfait! ” Bephelda en couinerait presque de contentement: elle imagine déjà les photos scandaleuses, les reportages incroyables, les images complètement délurées... ils sont tous les deux habitués des grandes fêtes, mais jamais des mêmes excès. Et oh, Bephelda essaie seulement d'imaginer le tollé quand on apprendra qu'une sang-pure, qu'une Greengrass s'est acoquiné avec de la new money, un parvenu, un sang-mêlé...!
Ça va être parfait. Elle rassemble ses mains dans un claquement après avoir griffonné quelques mots sur son bloc-notes, l'air extatique. Astoria continue de bouder sa salade d'un air désabusé comme si elle n'avait pas le coeur qui battait comme un colibri dans sa poitrine. “ Bon et bien, tout d'abord, il ne faut plus qu'il t'aime bien mais qu'il t'adore, te vénère, te laisse tout passer. Quel conseil pourrions-nous donner à nos chères lectrices pour séduire le bachelor le plus convoité de l'Élite Sorcière? Quand Astoria ouvre la bouche, elle rajoute: il faut que ce soit quelque chose que j'ai le droit d'écrire dans un journal, Tori, sur un ton complice et encore une fois, Astoria retient son agacement et s'acharne plutôt à embrocher deux morceaux de tomates avec sa fourchette. Je sais! Fais lui des cadeaux?Des... cadeaux? ” L'idée semble particulièrement saugrenue. Astoria n'a jamais entendu parler d'un homme qui aime recevoir des cadeaux d'une femme et dans le domaine, Alastar n'a pas l'air particulièrement progressiste. “ Des choses qui montrent que tu tiens à lui. Je ne crois pas qu'Alastar aime les cadeaux.Alastar, uh? You're on first name basis already? Astoria lève les yeux au ciel. — On est... amis.
Ils ne sont pas vraiment amis.

Enfin, Astoria n'est pas experte dans la matière — ses amis se comptent sur les doigts d'une seule main — mais elle n'a pas l'impression qu'ils sont amis. On n'a pas l'impression d'avoir le coeur au bord des lèvres quand on trouve un ami penché au-dessus de son plan de travail, les mains dans le dos, observant le travail en cours quand on rentre après une pause déjeuner éreintante.
L'arrière-salle qui sert d'atelier à T&T est une salle spacieuse et lumineuse, incroyablement chaude aussi: le soleil tape de toute ses forces à travers les vitres qui servent de plafond, sans jamais s'arrêter, jusqu'à se coucher. Le sol est recouvert d'épingles, morceaux de tissus aux motifs mouvants, fils enchantés qui essaient de se faire la malle; sur les murs, des photos animées de sorciers-mannequins tournant sur eux-mêmes, montrant esquisses et maquettes. Il y a même quelques mannequins en bois dans la pièce, qui se baladent entre les plans de travail, s'arrêtent parfois quand une couturière veut prendre des mesures ou arranger leur accoutrement. Il y a un antique lecteur de disques, dans un coin, qui grésille un air vieillot qui a du mal à couvrir les conversations et les chuchotements furieux des jeunes femmes qui travaillent ici; à son grand embarras, Astoria réalise que la plupart des regards sont tournés vers Alastar, qui n'appartient pas du tout à l'endroit typiquement féminin et généralement studieux qu'est l'atelier. C'est comme une tâche d'encre sur un parchemin: Alastar, partout où il va, se fait remarquer de la manière la plus délicieuse.
Elle s'approche de lui, espérant se faire discrète, mais il a déjà le nez relevé et ce sourire sur les lèvres. “ Alastar, l'accueille-t-elle avec un petit sourire, faisant tourner le nom entre ses lèvres comme un bonbon sucré. À croire que tu ne peux plus te séparer de moi. Viens-tu pour ces cours de danse dont nous parlions hier soir? ” Le sourire sur les lèvres d'Astoria est amusé et même moqueur, faisant référence aux multiples danses qu'ils ont partagé la soirée précédente. Durant l'une d'elle, il a eu la maladresse de faire un faux-pas, un seul, discret et habilement rattrapé et franchement insignifiant. Pas assez pour qu'elle ne se sente pas obligée de le lui rappeler. Et puis c'est un sujet de conversation suffisamment neutre pour que les couturières cessent d'écouter avec une telle ferveur. Elle est toute proche, maintenant, observe avec lui la robe de sorcier pour homme sur laquelle elle était en train de travailler avant d'aller déjeuner avec Bephelda. Elle dépose au pied de sa chaise le petit sac du magasin par lequel elle a fait un crochet avant de retourner à l'atelier. Le cadeau. Astoria n'aime pas offrir des cadeaux. “ Ou alors tu veux quelques retouches sur ce que tu appelles un costume? fait-elle d'un ton sceptique, attrapant la manche d'Alastar pour en éprouver le tissu d'un air complètement dégoûté. Dans ce cas-là, autant aller dans un endroit privé où tu pourras le retirer sans yeux indiscrets. ” Et de lui offrir un grand sourire innocent, les yeux pétillants d'un air engageant alors que le bout de ses doigts vient effleurer la peau du dos de sa main, dans une caresse autant éthérée que discrète.


Dernière édition par Astoria Greengrass le Sam 10 Sep 2016 - 3:21, édité 1 fois
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(15.08.03) Les visites à la boutique sont aussi peu fréquentes que possible — nettement plus espacées qu'elles le devraient. Twilfitt oscille visiblement entre en tirer satisfaction ou prendre moins au sérieux le nouveau propriétaire des lieux, et Alastar s'amuse à la voir passer de sourire victorieux en airs critiques. Il peut presque voir s'activer les rouages de son esprit tandis qu'elle le dévisage d'un œil méfiant au départ, puis de plus en plus assuré. Parfois, elle semble se dire que sa réputation est surfaite : qu'il rachète lorsque l'occasion s'y prête mais n'est pas si calé en gestion ou est inconscient des réalités de son rôle. Et parfois, c'est l'agacement qui prend le dessus. L'orgueil qu'elle se démène pour contenir, vraisemblablement à deux doigts de lui dire que quitte à la déposséder, il devrait au moins prendre au sérieux sa nouvelle acquisition.

Alastar laisse couler. Il la laisse se torturer, se réjouir de garder un contrôle quasi total, s'impatienter, ruminer. Les documents qu'il réclame lui sont fournis avec plus ou moins de bonne volonté ; lorsque le contenu est correct ou qu'elle peut en tirer sorcier, la sorcière s'empresse de complaire à sa requête. Mais évidemment, lui arracher quoi que ce soit de plus compromettant est plus compliqué et les excuses s'enchaînent pour expliquer qu'elle tarde — tantôt un prétendu dégât d'eau est mis en cause et les papiers requis sont déclarés perdus à jamais, tantôt ce sont les employées qu'elle blâme, affirmant que les recettes sont meilleures qu'il n'y parait mais que les comptes n'ont pas été correctement tenus, et ainsi de suite.

Quant à ses croquis — eh bien, elle s'avère incroyablement jalouse de ses créations, peu désireuses de les révéler. Craint-elle de les voir récupérées par une potentielle concurrence ? Ou simplement de faire face à un jugement indésirable ? Car Alastar juge. A chaque passage entre les rayons il s'agace un peu plus, derrière son beau sourire, de ces modèles supposément uniques qui se déclinent à l'infini, de ce style qui s'encroûte, peinant à se renouveler. Et lorsque l'insatisfaction se fait ressentir, il ne la cache ni ne la mâche. Son avis a été exprimé — la découverte des tenues à disposition est d'un ennui insoutenable. Ce n'est plus une signature propre à la couturière à ce stade, mais bel et bien une créativité qui commence sévèrement à tarir. De fait, il a patiemment attendu cette fois qu'elle soit absente, et est arrivé sans s'être annoncé. Récupérer discrètement des copies des informations et parchemins manquants par le biais d'Astoria est une chose, mais il en est d'autre qu'il veut constater de lui-même. C'est dans l'atelier qu'il se faufile, donc ; une antre techniquement interdite. Mais en pratique, qui pour l'en chasser ? S'il laisse Twilfitt prendre ses airs et continuer de penser mener la barque, il n'oublie pas pour autant qu'il a, en réalité, tous les droits désormais. Et ce n'est pas par bonté d'âme qu'il préserve les illusions de la styliste déchue : simplement pour la laisser chuter de plus haut, goût de l'amusement cruel oblige.

Autour de lui les petites mains de Twilfitt s'activent tout en rivalisant de commentaires murmurés, et il prétend ne pas remarquer les regards qui glissent sur lui au cours de son inspection. Ce n'est que lorsqu'une nouvelle présence titille son instinct qu'il se redresse, émergeant de son observation pour saluer d'un sourire en coin la nouvelle arrivée. « Alastar... À croire que tu ne peux plus te séparer de moi. » « Am i that obvious ? » réplique-t-il avec amusement en mimant la surprise, et la rumeurs des ragots des collègues d'Astoria s'amplifie. « Viens-tu pour ces cours de danse dont nous parlions hier soir ? » Il lève les yeux au ciel, l'air dépité ou un poil penaud. « J'ai comme l'impression que cette maladresse sera retenue contre moi... indéfiniment. » Son froncement de sourcils est légèrement désapprobateur, mais il se réjouit intérieurement de la voir prendre ses aises... le pari d'hier prendra un meilleur départ s'il laisse la complicité se tisser d'elle-même, bien qu'il n'ait pas pour autant l'intention de laisser la connivence se faire familiarité amicale. Le but n'est pas de devenir un bon camarade, mais bien de la charmer. Et lorsqu'elle change de cap — « Ou alors tu veux quelques retouches sur ce que tu appelles un costume? Dans ce cas-là, autant aller dans un endroit privé où tu pourras le retirer sans yeux indiscrets. » — il se fait prédateur. « A croire », mime-t-il, « que tu ne refuserais pas une occasion de te retrouver seule avec moi. » Les mots sont soufflés près de son oreille, pour que en soit la seule réceptrice, mais ne manquent pas d'attiser plus encore la curiosité des sorcières présentes. « Je ne cracherai pas sur une retouche par une professionnelle », reprend-il à voix haute, et derrière lui s'élève un reniflement dédaigneux. « Professionnelle ? C'est beaucoup dire. » Il repense aux rivalités mentionnées plus tôt, imagine sans peine que certaines des aiguilles maculant le sol puissent être glissées dans un tissu sans prévenir ou dans une chaussure par erreur. Divertissant. Il s'affiche consterné, quelque peu interrogateur, lorsqu'il s'adresse aux ouvrières sur un ton d'évidence : « Mais n'êtes-vous pas toutes des professionnelles ? » La flatterie n'a pour but que de les apaiser, puisque la relation qui se tisse avec Astoria a probablement quelque chose de menaçant. Elles n'ont pas tort de s'en faire : il a bien dans l'idée de se défaire de certaines d'entre elles pour automatiser certains aspects du processus de création. Si les instruments supplémentaires de Rotten Apple retenaient les mouvements qui leur étaient imposés et les effectuaient à la perfection, ceux des couturières peuvent probablement être ensorcelés de la même façon. Il lui faudrait consulter l'expérimage-consultant auquel il se remet généralement pour ce genre de questions ; peut-être quelques ajustement sur l'incantation seront-ils de mise.

En attendant le moment propice aux renvois visant à économiser quelques salaires, il se retire en adressant un clin d’œil à celles qu'ils laissent derrière eux, pour les mettre en confiance. Il attend qu'ils se soient suffisamment éloignés avant de l'attirer sans prévenir dans l'une des cabines désertes (quelle honte — un jour d'ouverture), posant un doigt sur son index pour la retenir d'émettre une objection le temps qu'il ferme le rideau derrière lui et les emprisonne dans une bulle de silence (l'instant aurait été incroyablement approprié pour la ravager s'ils en étaient déjà là, mais il se détache à regret, ne laisse même pas trainer sa main sur sa hanche un peu trop longtemps). « Je ne serais pas contre quelques danses supplémentaires et si mon costume te choque à ce point je peux aussi consentir à l'ôter le temps que tu... examines tout ce qui t'intéresse », plaisante-t-il avec un rictus carnassier, avant de se faire plus sérieux. « Mais j'étais surtout venu te laisser quelques exercices, à vrai dire ». Il tire de sa poche un rouleau de parchemin auquel il rend sa taille d'origine. « Pas de documentation à me fournir cette fois, mais un test tout aussi important. » Doherty arque un sourcil en attendant sa réaction, puis ajoute : « Tu as une semaine pour t'approprier cette surface. Utilise-la pour créer un design, avec les matières, les motifs et les animations de ton choix. Tous les choix t'appartiennent, mais je m'attends bien sûr à ce que tu tiennes compte des tendances actuelles. L'ouvrage que te confie Twilfitt ne me permet pas d'estimer ton talent, je n'ai d'autre choix que de ruser pour découvrir ce dont ma partenaire est capable. » On pourrait croire qu'une robe représenterait une tâche de trop d'ampleur pour le peu de temps qu'il lui laisse et qu'il se contente donc d'un échantillon ; le doute demeure sans qu'il ne prenne la peine de préciser ce qu'il prévoit réellement.


Dernière édition par Alastar Doherty le Jeu 8 Sep 2016 - 19:28, édité 2 fois
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‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
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« A croire que tu ne refuserais pas une occasion de te retrouver seule avec moi, » souffle Alastar à son oreille et quand elle s'éloigne, Astoria rit. Franchement. Entièrement. Un rire de gorge, un rien forcé, très enchanteur, qui fait se tourner les têtes. Parce qu'ils sont sur la même longueur d'ondes, ont — pense-t-elle — le même système de fonctionnement basé sur la séduction d'autrui, amis, ennemis et collègues. Astoria n'aime rien de plus qu'on la regarde avec  affection et désir; il n'y a rien de plus vertigineux, de plus agréable que d'avoir l'impression d'avoir l'ascendant sur quelqu'un à coup de petits sourires et petites minauderies. “ Am I that obvious? ” reprend-t-elle avec un sourcil arqué et un sourire en coin un peu canaille, reprenant ses mots et son expression dans une parade de moquerie amusée.
Elle lève la main, fait mine d'enlever une poussière de son épaule, caresse machinalement son col, laisse retomber sa main alors que son sourire en devient presque carnassier, l'air de le défier. « Je ne cracherai pas sur une retouche par une professionnelle. » Elle ouvre la bouche pour répondre mais on lui coupe l'herbe sous les pieds: Astoria tourne brusquement la tête, comme un limier venant de sentir une proie, des éclairs enfoncés dans les yeux et le nez froncé d'une grimace méprisante et hautaine. « Professionnelle ? C'est beaucoup dire. Mais n'êtes-vous pas toutes des professionnelles ? » Et Astoria de faire appel à Merlin pour ne pas sauter à la gorge d'Annabeth Jackley parce qu'elle se dit à la dernière seconde que ça ferait mauvais genre devant Doherty. “ Toutes, je ne sais pas, ” laisse-t-elle néanmoins échapper dans un sifflement, avec un regard noir à l'adresse de Jackley alors qu'ils sortent côte à côte de l'atelier, Astoria entourant le bras d'Alastar du sien au dernier moment en jetant un regard assassin aux autres couturières par-dessus son épaule juste parce qu'elle le peut, partant bras-dessus bras-dessous avec le (officiellement co-)propriétaire de l'endroit.
Ils quittent la pièce et Astoria s'apprête presque à lui proposer, perfidement, d'aller occuper le bureau de Twilfitt just to spite her and who is she to kick you out, anyway? mais Alastar la prend de court en la faisant passer dans une cabine déserte, la poussant à travers le rideau qui les laisse passer comme une fine cascade d'eau. Il pose son index sur sa bouche, Astoria hausse les sourcils et l'observe leur assurer un minimum d'intimité d'un air tant joueur que perplexe, presque déçu aussi quand il s'éloigne chastement. Peut-être que toute cette séduction ne se déroule que dans sa tête.

« Je ne serais pas contre quelques danses supplémentaires et si mon costume te choque à ce point je peux aussi consentir à l'ôter le temps que tu... examines tout ce qui t'intéresse. » Ou peut-être pas. Elle lève les yeux, l'air de dire oh, Alastar — son exclamation favorite —, son sourire hésitant et plein de questions devenant séduit et, comme toujours, un peu canaille lui aussi. Il reprend avant qu'elle ait eu le loisir de répondre, mais le regard appréciateur qu'elle glisse sur son vêtement parle pour elle de toutes manières: elle le mettrait presque au défi de le retirer pour qu'elle puisse juger de ce qui se passe là-dessous de ses propres yeux. « Mais j'étais surtout venu te laisser quelques exercices, à vrai dire. Cette fois, toutefois, la surprise domine. — Des... exercices? ” Elle s'attend presque à ce qu'il lui sorte quelque chose d'absurde — lui proposera-t-il des exercices gymnastiques? d'assouplissement? — mais il sort simplement un parchemin de sa poche d'un air soudainement très sérieux et professionnel. Astoria n'essaie même pas de masquer sa stupeur, l'observe lui, puis le parchemin, puis lui de nouveau. « Pas de documentation à me fournir cette fois, mais un test tout aussi important. Eh bien? Dis-moi! ” Nervosité ou impatience, c'est impossible à dire; Astoria fait un peu la moue face à la pause dramatique d'Alastar avant de froncer les sourcils, concentrée, quand il se remet à parler. « Tu as une semaine pour t'approprier cette surface. Utilise-la pour créer un design, avec les matières, les motifs et les animations de ton choix. Tous les choix t'appartiennent, mais je m'attends bien sûr à ce que tu tiennes compte des tendances actuelles. L'ouvrage que te confie Twilfitt ne me permet pas d'estimer ton talent, je n'ai d'autre choix que de ruser pour découvrir ce dont ma partenaire est capable. »
Sa partenaire. Les termes font fleurir quelque chose dans la poitrine d'Astoria. Elle change de pied d'appui, croise les bras, les décroise ensuite pour prendre le parchemin qu'elle observe; son index et son pouce testent la matière, elle le fait tourner entre ses mains pour en observer les deux faces et finalement, consent à relever le regard vers Alastar. Elle roule le parchemin machinalement, très serré, et en tapote le bout sur le bout du nez d'Alastar avec un air un peu mutin. “ Moi aussi j'ai quelque chose pour toi, ” dit-elle, sans approuver l'exercice qu'il vient de lui donner: après tout, Astoria recule rarement devant un défi et elle n'a pas besoin de renouveler ses voeux de détermination devant lui. Elle produit elle-même sa baguette de sa manche et, d'un Accio marmonné, convoque devant eux le petit sac qu'elle a déposé au pied de son plan de travail quelques instants plus tard (elle essaie d'imaginer l'expression de ses collègues, avant de décider qu'elle s'en fiche).

Astoria observe le visage d'Alastar le temps que le sac transperce leur bulle de silence et d'intimité, essaie d'y déceler de la surprise et en vain, finit par attraper le sac en papier blanc au vol. Sur le flanc du sac, le logo de la boutique dans lequel elle a acheté le cadeau: un sablier qui tourne et se retourne, avec une banderole animée où s'écrit progressivement le nom de l'enseigne une fois exposée à la bonne lumière. Elle laisse tomber le sac entre les mains d'Alastar, range sa baguette du même mouvement avec le parchemin qu'elle vient de réduire dans sa manche. “ Allons, ne sois pas timide, ironise-t-elle avec un sourire en coin. Ce n'est qu'une babiole qui m'a fait penser à toi.
Alastar finit, après deux boites et une quantité plutôt impressionnante de papier de soie beige et bleu, à la montre. Bracelet sombre de cuir de dragon, cadran orné de pierres précieuses brillants comme des étoiles sur un ciel nocturne, manifestement virile mais discrète, elle la lui prend des mains pour la lui mettre autour du poignet, lui faisant tourner la main pour l'accrocher dans l'intérieur de son bras. L'objet est précieux mais pas clinquant, d'excellente facture bien évidemment, et indéniablement élégant. C'est un choix qui n'a rien à voir avec du lèche-vitrine et ils le savent tous les deux; mais ne doit-elle pas lui faire comprendre qu'elle est intéressée par lui, même si c'est faux, et quel meilleur moyen que de lui faire des onéreux cadeaux en prétendant que ce sont des petits riens? “ Peut-être qu'ainsi, tu ne perdras pas le rythme de la musique, ” plaisante-t-elle, laissant la pulpe de ses doigts effleurer la peau sensible du creux de son poignet d'une caresse lascive.
Elle relève les yeux vers lui, relâche sa main avec un sourire en coin. “ Ne la mets pas avec un costume trop sombre, conseille-t-elle d'un air sérieux. Et n'en pense rien: je l'ai juste vue et toute cette virilité et cette élégance m'ont fait penser à toi. ” Le ton est un peu sarcastique, mais les mots tendres sur sa lippe qui s'ourle d'un très léger sourire amusé. Il ne l'a sans doute pas vu mais pourtant, elle a tout de même trouvé le temps et l'argent de faire graver son nom derrière, et Gatsby en dessous, comme un pied-de-nez; il le verra sans doute plus tard. Astoria se demande à quoi il ressemble, quand il se laisse aller à la surprise — en fait, elle se demande à quoi il ressemble quand quelque chose de sincère et d'honnête s'invite sur ses traits maîtrisés à la perfection. “ Ce sera tout pour le moment, monsieur Doherty?


Dernière édition par Astoria Greengrass le Sam 10 Sep 2016 - 3:21, édité 1 fois
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« Moi aussi j'ai quelque chose pour toi. » Pas de surprise feinte ; le paquet qu'elle fait flotter jusqu'à eux a bel et bien titillé son attention lorsqu'elle l'a rejoint un peu plus tôt, mais s'il a eu l'impression qu'il était lié à lui, Alastar ne s'y est pas arrêté, profitant de la discrétion d'Astoria à ce sujet pour envisager la question sous tous ses angles. C'est tôt pour de telles... démonstrations ? S'il n'est pas rare pour l'homme de glisser quelque gâterie dans le but évident de courtiser, la pareille n'est habituellement rendue que bien plus tard. L'intuition diffuse, par ailleurs, n'a duré qu'un instant et est restée vague ; concrètement il ne sait pas à quoi s'attendre. La réaction qu'il s'apprête à avoir est toutefois calculée : acceptation et réserve. Il est fier, Alastar, et apprécie peu d'être devancé alors qu'il ne lui a encore rien offert ; mais il y a également cette part vaine et cupide en Gatsby, le goût des belles choses et le délice des nouvelles acquisitions. C'est un avare et s'il ne s'offre que le beau, il ne dilapide pas pour autant, compte chaque dépense et n'y consent qu'avec un trou amer dans son palpitant aride. L'objet qui lui est glissé au poignet ne manque donc pas de lui plaire, tant pour sa qualité que pour la satisfaction d'en être gratifié pour la simple et bonne raison qu'il est lui. Un sourire en coin se glisse sur ses lèvres tandis qu'il évalue la qualité de l'offrande, range en arrière fond de son esprit la réticence due au fait que ce genre de choix correspond un peu trop bien à ce qu'une charmante épouse sélectionnerait pour sa moitié. A bien y penser il est satisfait de la tournure des évènements : il n'est pas de ceux qui se sentent enchaînés par un cadeau comme par une corde (suffisamment détaché pour tout conserver au terme d'une rupture et n'en garder aucune gêne), et surtout, Astoria se pose définitivement comme la candidate idéale pour le défi qui lui a été proposé la veille.

Ce sera un jeu d'enfant, vraiment.

« Ne la mets pas avec un costume trop sombre », et d'ajouter, sarcastique, « Et n'en pense rien: je l'ai juste vue et toute cette virilité et cette élégance m'ont fait penser à toi. » Le sourire se crispe légèrement à la première recommandation, alors qu'il fait glisser son doigt sous la montre pour en tester le leste et se décider satisfait. Doit-il y lire un simple conseil de styliste ou s'arroge-t-elle peu à peu des droits sur ses... choix ? Dans d'autres circonstances il aurait calmé ce genre d'ardeurs ; mais en l'occurrence il serait stupide de ne pas utiliser l'opportunité. « M'accuserais-tu de fautes de goût ? Et pour la deuxième fois, d'ailleurs, si je compte la remarque au sujet de mon costume. » Sourcils légèrement arqués, il fait mine de friser l'outrage, pose une main sur son cœur, théâtral. « Mais j'imagine pouvoir passer sur l'affront... » Temps d'arrêt accordé à une brève réflexion concernant les conditions, puis : « Si tu comptes remettre mes choix en question, j'espère que tu es prête à l'assumer jusqu'au bout et à répondre présente si je souhaite bénéficier de tes conseils. » Il glisse ses mains dans ses poches, l'air dégagé. « Il se pourrait que je les réclame d'ici peu à vrai dire, si ma cavalière d'hier accepte une invitation à dîner. Je tiens évidemment à lui sembler irrésistible. » Et à la question par laquelle elle conclut leur tête à tête, il s'humecte brièvement les lèvres en la dévorant du regard l'espace d'une seconde, avant de hocher la tête pour répondre par l'affirmative. « Pour le moment... oui. »

27.08.03. « N'en pense rien », souffle-t-il en se penchant au dessus de leur table, d'où les plats se retirent d'eux-mêmes pour la quatrième fois déjà. « Il me fallait une compagne distinguée et pleine de charmes pour fêter une bonne nouvelle en privé et je me suis simplement dit que tu pourrais correspondre à mes critères. » La réplique mime celle qu'elle a formulée à la boutique la semaine précédente.

Aucune date n'a été précisée, le lundi où ils se sont vus, pour fixer leur rencontre suivante. Seulement l'ébauche d'une invitation, avant qu'il ne disparaisse. Ce n'est qu'une semaine plus tard qu'il lui a fait parvenir une carte pour demander à ce qu'elle remplisse sa part de leur marché — il lui proposait de se rendre chez lui, à Wasteland house, pour sélectionner une tenue parmi une série de nouveaux complets sorciers, en vue de leur dîner. Contre tout attente il n'est pas venu à sa rencontre ; c'est un employé qui s'est chargé de la rejoindre, de la mener à destination par voie de cheminée, puis de la guider jusqu'à la pièce circulaire, attenante à la chambre d'Alastar et faisant office de dressing. Les différents choix étaient placés en évidence, un nécessaire de couture et des chutes de tissus laissés à disposition dans le cas où elle souhaita'it y apporter sa touche personnelle, livrée à elle-même ; et il l'a observée de derrière un jeu de miroir occupant tout un pan de faux mur, sans jamais se montrer.

Ce n'est que ce matin même, à l'aube, que la seconde missive a été dépêchée chez elle, demandant cette fois l'autorisation de la réquisitionner pour la journée entière. Là encore, nulle trace de Doherty ; mais à la place, un parcours entre des mains d'experts pour cajoler ce dont la nature et l'argent la dotent gracieusement. Elle est passée entre les mains de masseuses, de coiffeuses, de maquilleuses d'habilleuses et de nouveau, il s'est arrogé sans vergogne le droit de l'épier depuis son bureau — physiquement absent, certes, mais usant de sortilèges et de dispositifs en tous genres, sans le moindre cas de conscience et en dépit de l'agacement d'une Yasmeen qui lui répétait sans cesse les urgences à traiter pour la journée. Le périple, seulement interrompu par un casse-croûte frugal, sur le pouce, à midi, s'est achevé lorsque la calèche a laissé Astoria devant l'OPI, pour qu'elle soit guidée jusqu'au troisième étage ; c'est derrière la quatrième porte, ouvrant sur un bout de Florence by night, qu'elle a finalement rejoint Alastar.

Booker si tardivement une table au Palazzo a été un tour de force, l'endroit étant aussi réputé que demandé. D'autant que Gatsby, bien sûr, a toujours ses réclamations. Une préférence pour l'un des balcons privés surplombant l'intérieur du restaurant et offrant donc une vue imprenable d'un côté sur les autres convives, de l'autre sur la ville sorcière illuminée. Le tout en leur assurant une paix royale du haut de leur perchoir, dans un décor atypique pensé selon les caprices actuels la haute italienne : palace flamboyant aux murs tendus de papier peint baroque aux reflets dorés, coupé de moulures noires aux gravures mouvantes ; table ronde et basse de part et d'autre de laquelle deux méridiennes tout en courbes se font face ; et au centre, un lustre en cristal flottant, aux bougies enchantées pour baigner l'espace d'une lueur ténue ou plus vive, selon les exigences des clients. En fond sonore, la musique qu'il a sélectionnée pour eux deux alterne entre cascades de notes au piano, nuances et riches silence, sonorités velours conférant une atmosphère chaleureuse, intimiste et permettant même, si l'occasion se prête, d'esquisser quelques pas de danse entre deux services. Par ailleurs, si les rideaux ornant la balustrade sont actuellement ouverts, façon scène de théâtre, pour laisser apercevoir la grande salle en contre-bas, Alastar a dans l'idée de les refermer tôt ou tard.

A moitié allongé sur son fauteuil capitonné, bras sur l'accoudoir et dos contre le dossier oblique, le sorcier s'accorde le temps d'admirer la façon dont la posture et la robe sirène mettent en valeur les courbes de sa partenaire de ce soir. Le tissu n'est plein que sur le bas, à l'avant, remontant en demi-cercle de la moitié des hanches jusqu'au haut de la taille, tandis qu'une dentelle délicate au fond couleur chair dessine le buste, le dos et les bras sans emprisonner les épaules. Le port de tête d'Astoria est celui d'une reine et l'arrondi de ses épaules dénudées par sa coupe, un carré rétro aux boucles parfaitement travaillées rendant gloire aux années folles dont Alastar est friand, met à mal les efforts qu'il fournit pour limiter les contacts. « Je dois avouer que les sorciers ritals ont eu une brillante idée en reprenant les manies des romains », reprend-il finalement. « Dîner allongé n'est qu'à moitié confortable lorsqu'on n'y est pas habitué, mais la vue à laquelle j'ai droit rend l'exercice extrêmement plaisant. » Antiopasto, primo et secondo achevés, il se redresse, cédant à la tentation qui le titille depuis qu'ils ont pris place. Les fromaggi expédiés des cuisines sous leur cloche métallique s'installent au centre de la table, qu'Alastar contourne sans un regard, pour rejoindre le fille Greengrass qui, ce soir plus que jamais, floute l'image enfantine de ses souvenirs et s'impose comme la femme qu'elle est devenue depuis. C'est derrière elle qu'il s'arrête, penché au-dessus de la méridienne sur laquelle il s'appuie d'une main pour atteindre sa silhouette élégamment alanguie. Ses lèvres suivent lentement la courbe de la nuque de cygne d'Astoria, ses doigts partent à la conquête des bras partiellement découverts de la jeune femme. « Je ne crois pas t'avoir informée de ce que nous célébrons ce soir », souffle-t-il contre son lobe, derrière lequel il laisse le fantôme d'un baiser. « J'ai reçu hier le prototype de ce qui, je crois, pourrait devenir une collection tout à fait prometteuse. » Un serveur les interrompt pour la première fois de la soirée, lorsqu'il agite la cloche posée à leur intention sur la table ; dans ses mains, un paquet qu'il remet à Alastar, qui lui-même le passe à Astoria. Il la regarde l'ouvrir, mains croisées dans le dos, silencieux jusqu'à ce qu'elle en tire le sac à main qu'il contient. « Le design t'es sûrement familier. Pour la version actuelle, cuir de dragonneau rouge et noir. Les motifs astraux sont fait de bronze, ensorcelés pour se déplacer : la lune passe de pleine à croissant, les étoiles sont éphémères, s'éteignent en mourant et renaissent à des emplacements différents, et des étoiles filantes traversent régulièrement la surface en ondulant, conformément à ta création. Les ajouts : des recoins eux aussi en bronze pour décorer les angles, une anse agrémentée d'une clé et enfin, une attache dotée d'une fausse serrure, et sur laquelle sera apposée ta marque lorsque tu en auras déterminé le nom. » C'est le résultat du fameux test d'il y a quelques jours. « Un sac à main à l'allure de cahier, décliné sous différentes matières, formes et taille. Cuir, peau de Runsepoor, écailles de Kappa japonais, à porter tantôt de jour, anse sur l'épaule pour les plus grandes versions, tantôt au creux de la main le soir. Si tu acceptes mon offre, je compte sur toi pour dessiner de nouveaux modèles, choisir des symboles pleins de sens et des couleurs significatives — celles des quatre maisons par exemple, pour le sentiment d'appartenance qu'elles évoquent aux sorciers du Royaume-unis. » Il pousse l'audace en prenant place à ses côtés, bien plus près que la bienséance ne devrait le permettre. « J'ai étudié de près ton contrat actuel et à défaut de clamer tes créations comme étant la propriété de T&T, il t'oblige à attendre le lancement de la collection en préparation avant d'essayer quoi que ce soit. Il est préférable de s'y tenir, afin que Twilfitt ne puisse en aucun cas t'accuser de t'être inspirée de son travail d'une manière ou d'une autre, ou de lui faire une concurrence déloyale. » Sa main rejoint celle d'Astoria sur le cuir du sac, coule jusqu'à son poignet, dont il caresse l'intérieur, du bout du pouce. « Mais rien ne t'empêche de commencer à te faire un nom autrement que grâce à des robes de ton cru. Les boutiques dédiées à la mode se cantonnent ici à des tenues, mais ailleurs les enseignes exploitent également maroquinerie, bijoux, chaussures ou même parfums. Il te suffirait de te servir de ta renommée sur MSN : un cliché animé mettant innocemment en scène cette œuvre faite par toi-même et pour toi-même devrait être un bon point de départ pour attirer l'attention. Après quoi, il n'y aura plus qu'à payer une poignée d'anonymes pour leur faire demander si tu accepterais des commandes, et je suis certain que beaucoup d'autres suivront d'eux-mêmes. Tes premières clientes. »
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