|
sujet; White lies and dark truth [Albane] |
| Comme chaque jour passé 15h, le St. George Park de Bristol commençait peu à peu à se remplir. Les mères de famille marchaient côte à côte en bavardant, leurs enfants courant devant elles s'adonnant à quelques jeux innocents. Là, entre deux baisers passionnés, un couple d'amoureux étendus à même le gazon regardait avec flegme passer les joggeurs à la respiration sifflante mais au regard déterminé, tandis qu'une petite bande de lycéens s'installait à l'ombre d'un grand chêne. Il restait encore deux longs mois avant la fin de l'année scolaire, mais l'on sentait que l'arrivée des beaux jours avait déjà commencé à instiller un air de vacances dans leurs jeunes esprits insouciants. Ils riaient en desserrant le nœud de cravate de leur uniforme et en allumant leurs cigarettes. Keziah se sentit doucement sourire en les regardant faire. Il aimait cela ; se tenir en retrait au milieu de cette agitation perpétuelle qui ne semblait se préoccuper que d'elle-même et observer les gens qui la faisait vivre. Il aimait ces instants volés, ces regards complices et ces bribes de conversations anodines qu'ils lui offraient sans s'en rendre compte. Le silence, c'est cela qui l'effrayait parfois, lorsqu'il se retrouvait soudain face à lui-même et aux démons qu'il avait façonné de ses propres mains.
Cela faisait bientôt une semaine que Keziah traînait dans les parages. Il avait déjà ses habitudes. Quand il arrivait, il faisait d'abord une fois le tour du parc d'un pas tranquille avant de passer au snack. L'étudiant qui y travaillait ne lui demandait même plus ce qu'il désirait. Il lui préparait sa tasse de thé et sa demi baguette et ils discutaient alors plaisamment de tout et de rien le temps que Keziah termine sa boisson. Sa baguette glissée sous le bras, le blondin allait ensuite s'installer sur un banc en bordure du lac, toujours le même, et passait une bonne demi-heure à faire le bonheur des cygnes et des canards en leur distribuant des bouchées de pain. Une des cannes avait fait des petits il y a trois jours de ça, et il s'amusait beaucoup de leur maladresse quand les petites boules jaunes s'extirpaient de l'eau pour venir becter leur pitance. Personne ne prêtait attention à lui. Et lui ne semblait prêter attention à personne. Lorsque le soleil commençait à décliner dans le ciel, il se relevait enfin et partait. En réalité, Keziah n'était pas là sans raison. Le St. George Park avait beau être charmant, ce n'était pas par plaisir qu'il y revenait jour après jour. Il avait développé une certaine affection pour cet endroit, certes, mais il attendait surtout quelqu'un. Qui exactement il n'en avait pas la moindre idée. Tout ce qu'il avait était un surnom. Le Blackfish tenait visiblement à son anonymat et il pouvait comprendre pourquoi. De ce qu'il avait compris, il s'agissait d'une figure réputée de la Résistance, une sorte de reporter se faisant un devoir – une mission divine quasiment – de tenir le peuple informé des injustices commises par le gouvernement. Il y avait également pas mal d'histoires moins reluisantes qui se racontaient à son sujet, mais Keziah s'en fichait pas mal. Après tout, il n'était pas la personne la plus fréquentable qui soit lui non plus...
Il soupira doucement et ferma les yeux tandis qu'il basculait sa tête vers l'arrière. Les rayons du soleil réchauffèrent alors sa peau presque instantanément et il laissa échapper un grognement appréciateur. Il ne savait pas si le Blackfish finirait par pointer le bout de son nez. Il avait dit à Mephisto de faire courir le bruit parmi ses informateurs que Keziah Campbell cherchait à le rencontrer, ainsi que le lieu du rendez-vous. Il espérait que la rumeur finirait par atteindre ses oreilles et que le poisson mordrait alors à l'hameçon. Il était relativement confiant, mais pas sûr de lui à cent pour cent. Bien sûr, cela aurait été plus simple de demander à Victoria ou Davius de les mettre en contact mais... non. Il devait faire ça seul. Il avait besoin de faire ça seul.
Ses pensées avaient commencé à la mener vers sa femme et son meilleur ami lorsque Keziah sentit quelque-chose vibrer dans l'air, comme un sixième sens ou un signal d'alarme lui indiquant qu'il n'était plus seul. Quelqu'un venait de rentrer dans son périmètre. Un sourire vint alors ourler ses lèvres mais il ne rouvrit pas les yeux pour autant.
_ Je ne vais pas vous mordre, vous savez ? Vous pouvez venir vous asseoir. |
| | | |
HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4436
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
| « Y a un type qui te cherche. » Avait dit Pete en lui servant sa bière. « Mais encore ? Parce qu'y en a un bon paquet si tu veux mon avis... » Avait répondu Albane sur un ton légèrement blasé avant de boire une première gorgée. « Keziah Campbell. » Elle en aurait presque recraché sa bière mais s'efforça de se contrôler, se contentant d'un haussement les sourcils. « Ouaip' ! Il a fait courir le bruit qu'il voulait parler à Blackfish. » Elle but une nouvelle gorgée, le temps d'emmagasiner la nouvelle et ce que cela impliquait. « Eh bien, il fera la queue, comme tout le monde. » Avait-elle fait d'un ton plutôt détaché, mais en vérité, l'annonce avait bien retenue toute son attention. Parce qu'un Langue-de-plomb qui se mettait à vouloir parler... il y avait de quoi être intrigué. Surtout quand le Langue-de-plomb en question était en fuite depuis quelques mois pour des raisons particulièrement obscure. On disait de lui qu'il était devenu fou, mais Albane n'en croyait pas un mot. L'homme qu'elle avait connu brièvement quand elle travaillait à la gazette du sorcier était trop brillant pour sombrer dans la folie. Et cette nouvelle-là était exactement ce dont elle avait besoin en ce moment. Une grosse affaire qui allait l'occuper pendant un certain temps et la remettre pour de bon sur les rails après les deux longs mois d'enfermement à Poudlard ; mais surtout lui donner autre chose à penser que cette saloperie de Murdock.
Elle avait facilement récupéré les informations dont elle avait besoin pour le retrouver. Il était évident qu'il avait bien prévu son coup. Il avait parlé aux bonnes personnes, si bien que la rumeur était remontée jusqu'à elle en moins de deux jours. Il avait même donné un point de rendez-vous. Il lui mâchait le travail, c'était trop aimable de sa part, mais franchement pas étonnant quand on connaissait un peu le personnage. Elle ne s'était pas précipitée pour autant. D'abord, elle avait envoyé quelqu'un pour vérifier qu'il se trouvait bien à l'endroit indiqué. Puis elle s'était rendue elle-même au St. George Park de Bristol, restant en retrait, observant de loins le comportement du fuyard, réfléchissant à la meilleur stratégie à adopter pour tirer se qu'elle voulait de la situation. Son comportement relativement routinier: il l'attendait, c'était évident.
Le troisième jour, elle décida qu'il était temps qu'elle se montre. Le mois de juin de venait de commencer, il faisait bon et les jours rallongeaient. Elle portait toujours son éternel blouson en cuir et la capuche était rabattue sur ses cheveux blonds. Mais l'avantage du cuir de dragon était qu'il préservait aussi bien du froid que de la chaleur, elle pouvait donc le porter en toute saison. Elle attendit qu'il ait fini son petit rituel. Thé, baguette, banc. Le soleil commençait à décliner et elle s'approcha, avec une légère appréhension. Elle se demande s'il allait reconnaître, mais elle en doutait fortement. Après tout, à l'époque elle ne l'avait croisé que quelques fois et elle était assez insignifiante, pas comme maintenant... Mais il était hors de question de lui révéler ouvertement son identité. Du moins, pas dans l'immédiat. Il fallait qu'elle soit sûre que ça vaille la peine. Elle ne prendrait pas le risque de dire la vérité à quelqu'un comme lui, sans la garantie qu'elle avait quelque-chose à y gagner.
Alors qu'elle arrivait à sa hauteur elle s'arrêta un instant derrière le banc, réfléchissant à la façon dont elle allait procéder. Mais il la devança « Je ne vais pas vous mordre, vous savez ? Vous pouvez venir vous asseoir. » fit-il sens se retourner pour la regarder ni même ouvrir les yeux. Elle sourit intérieurement, il avait ce petit air serin et sûr de lui qu'elle avait trouvé si insupportable des années plus-tôt. Pourtant, elle se rappelait parfaitement l'admiration qu'elle lui portait à l'époque. Campbell se comportait comme une diva. Mais une diva particulièrement talentueuse et cela avait forcé le respect de la jeune fille ambitieuse et fraîchement diplômée qu'elle était alors. Mais c'était il y a longtemps et elle n'était plus si naïve. Aujourd'hui c'était lui qui venait réclamer sa coopération et pas l'inverse. «Je ne m'inquiète pas, les petites bêtes ne mangent pas les grosses, comme on dit. » Répondit-elle sur le ton de la conversation en s 'asseyant de l'autre côté du banc sur le-quel il était installé, s'appuyant nonchalamment sur le dossier. « Et il paraît que c'est un gros poisson que vous cherchez, Campbell... » enchaina-t-elle sur un ton ironique. « Blackfish vous envoit ses salutations, mais se demande ce qu'un tueur d'enfant peut bien lui vouloir...» Bien sûr que c'était de la provocation. Mais elle voulait tester ses réactions, voir s'il était fiable ou non. Le Langue-de-plomb avait justement intérêt à avoir la langue bien pendu, s'il voulait qu'elle daigne écouter ce qu'il avait à dire.
|
| | | |
| Keziah huma profondément l'air autour de lui, prenant le temps d'assimiler et d'identifier chacune des nuances composant le parfum de la nouvelle venue. Car il s'agissait bien d'une femme. Il avait hésité au début, les premières fragrances à être venues lui chatouiller les narines laissant plutôt supposer une nature masculine. C'était une odeur complexe. Une odeur de sous-bois, de mousse de chêne et d'humus. Une odeur fauve et musquée, impatiente, de celles qui habillaient les tempéraments volcaniques. Mais elle sentait aussi la mer, la paille fraîche chauffée par le soleil et, dans le fond, à peine perceptible, se distinguait aussi quelque-chose de frais et de printanier, comme une note de muguet. Une femme, oui. Définitivement. Il le devina avant même qu'elle n'ouvre la bouche et qu'il sente le banc s’affaisser très légèrement à ses côtés. Son sens de la répartie lui arracha alors un petit gloussement amusé et il rouvrit alors les yeux avant de tourner enfin son attention sur elle.
Si c'était ça le Blackfish, alors ça ne payait pas de mine. C'est ce que bon nombre de gens auraient ou avaient du se dire en tombant sur la silhouette élancée de la jeune femme, sur sa taille fine et ses traits plus fins encore. Keziah, lui, se contenta de lui décocher un sourire renversant de clarté. Il avait la vague impression de l'avoir déjà croisé quelque part – elle lui rappela spontanément le brouhaha effervescent des bureaux de la Gazette, à l'époque où il daignait parfois y faire apparition – mais il ne s'attarda guère sur ce sentiment. Blackfish lui envoyait donc ses salutations. Keziah arqua un sourcil, l'air de demander malicieusement : Oh, vraiment ? Elle pouvait dire la vérité. C'était tout à fait possible que l'une des voix les plus emblématiques de la Résistance n'ait pas souhaité prendre le risque de le rencontrer en personne et ait préféré lui envoyer une de ses collaboratrices. Soit ça, soit Blackfish était prudente et se laissait le temps de juger de son caractère avant de dévoiler ses cartes. Et c'était compréhensible. Keziah était patient, dans les deux cas cela ne le dérangeait pas. Il savait que les réponses à ces questions viendraient bien assez vite.
Si son sourire avait semblé glisser de son visage l'espace d'une seconde, cela n'avait donc rien à voir avec la déception de ne pas savoir clairement à qui il avait affaire. Il commençait à avoir l'habitude pourtant qu'on l'appelle ainsi, comme on lui aurait balancé un torchon sale à travers le visage, mais il fallait croire qu'il avait du mal à s'y faire. Le tueur d'enfants. Keziah souffla brusquement par le nez en entendant ces mots résonner une fois encore entre ses deux oreilles. Il eu même l'air brièvement agacé, mais il n'eut pas beaucoup de mal à rattraper le masque avant qu'il n'ait eu le temps de lui filer entre les doigts.
_ Techniquement, ce n'est pas moi qui les ai tué. Ma responsabilité s'arrête dans le fait d'avoir créé l'arme qui a servi à les assassiner, rétorqua-t-il d'un ton égal presque surréaliste. Comment pouvait-il être si détaché ? Si insensible ? En vérité, il ne l'était pas, loin de là, et l'ombre qui passa soudain dans son regard trahit aisément ses véritables sentiments. Ce n'est pas l'effet que ça me fait cela dit...
Il ne se souvenait que trop bien de l'horreur qui s'était emparé de lui face à l'agonie de cet enfant au département des Mystères. Il ne s'était pas passé une nuit depuis sans que ses grands yeux bleus rendus fous par la fièvre ne viennent hanter ses rêves. Il ne se passait pas un jour sans que la culpabilité d'avoir causer tant de souffrances ne lui retourne l'estomac. Ça le rendait si triste, si fou de rage que ça faisait mal, tellement mal, là, à l'intérieur, contre son cœur. Keziah prit alors un grande inspiration tandis qu'il levaient les yeux vers le ciel.
_ Il y a plus à cette histoire que ce que le gouvernement a voulu faire croire par le biais de la Gazette du Sorcier. Si c'est une chose qui intéresse le Balckfish alors je lui raconterai tout. Peu importe ce que cela signifie pour moi et que les gens me condamnent à nouveau. Je ne cherche pas l'absolution. Mais j'ai une condition. Je veux que tout le monde sache et je veux être celui qui racontera directement cette histoire. Chacun pourra alors juger de ce qu'il en est. Pour ma part je n'ai rien à cacher et plus rien qui ne m'en empêche. |
| | | |
HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4436
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
| Le sourire le plus charmeur de l'année 1995 sembla s'évaporer. Albane ne pût retenir une légère exclamation amusée en voyant l'ombre jetée sur le visage si paisible et serin quelques instants plus tôt.. Elle n'aurait pas cru que Keziah Campbell se laisserait déstabiliser si facilement. Cela dit, il se reprit rapidement. « Techniquement, ce n'est pas moi qui les ai tué. Ma responsabilité s'arrête dans le fait d'avoir créé l'arme qui a servi à les assassiner. » "Ma responsabilité s'arrête." Elle eut un haussement de sourcils et continua à sourir avec ironie. Alors c'est ce que tu te dis le soir pour réussir à t'endormir ? "J'ai simplement crée une arme, ma résponsabilité est limitée." Pas mal. Cependant, elle garda cette remarque pour elle. Elle sentait qu'il avait encore quelque chose à dire. « Ce n'est pas l'effet que ça me fait cela dit... » Ha ? Alors dis-moi.. quel effet ça fait ? Quoi que... elle n'était pas sûre de vouloir savoir. En fait elle n'était pas franchement intéressée par les états d'âmes d'un ancien larbin du département des mystère... D'ailleurs elle commençait un peu à se demander ce qu'elle foutait là. Avait-il réellement quelque-chose à dire qui vaille la peine qu'elle se soit déplacée elle-même jusque ici ? Parce que très sincèrement, elle avait déjà à faire avec ces propres soucis sans avoir à jour les psys pour un Langue-de-plomb en fuite.
« Il y a plus à cette histoire que ce que le gouvernement a voulu faire croire par le biais de la Gazette du Sorcier. » Non sérieux ? Le gouvernement ment dans les médias ? Là tu m'apprends un sacré truc Campbell. « Si c'est une chose qui intéresse le Balckfish alors je lui raconterai tout. Peu importe ce que cela signifie pour moi et que les gens me condamnent à nouveau. Je ne cherche pas l'absolution. » A bon ? C'est pas l'impression que tu donnes... elle commençait légèrement à perdre patience. Vient-en faut faits, Campbelle. « Mais j'ai une condition. » Ha. Une condition. Il y a toujours des conditions. C'est fatiguant les conditions. « Je veux que tout le monde sache et je veux être celui qui racontera directement cette histoire. Chacun pourra alors juger de ce qu'il en est. » Et il ose dire qu'il ne cherche pas l'absolution ? Le type tien absolument à faire un méa-coulpa publique, mais il essaie de faire croire que ce n'est pas personnel. Bah voyons. « Pour ma part je n'ai rien à cacher et plus rien qui ne m'en empêche. » Acheva-t-il et cette dernière phrase capta enfin réellement l'attention d'Albane.
Un petit sourire en coin étira ses lèvres. Voilà qui devenait vraiment intéréssant. C'était donc ça, le Langue-de-plomb avait effectivement trouvé un moyen de se délier la langue. Peut-être qu'il y avait quelque chose à en tirer finalement... Cependant, il fallait veiller à ne pas s'emballer. Il y avait encore un paquet de truc à vérifier sur la fiabilité de cet homme. À commencer par la véracité de ses propos et l'ampleur du risque à courir. « En admettant que ça interesse Blackfish -et c'est pas gagné-, vous vous rendez bien compte que vous n'allez pas être le seul à fixer des règles ? Ce serait un peu facile, non ? » Elle se tourne enfin vers lui pour lui faire face. « Alors on va reprendre les choses une par une, Campbell. A commencer par comment vous vous êtes libéré du sortilège qui pèse sur les employés du niveau 9. » Parce qu'il fallait qu'elle soit sûre que c'était vrai. Si elle acceptait de le faire parler, elle devait être certaine qu'il pourrait aller jusqu'au bout. « Ensuite, j'vais avoir besoin de connaitre un peu plus cette histoire... pour d'évaluer les risques. Il me faudra des noms, des lieux et des dates. » Elle soutint son regard dans la moindre gène. Elle était habituée à se trouver face à des gens qui la prenaient pour une petite chose insignifiante, c'était déjà le cas à l'époque à la Gazette. Peu de choses avaient changées si ce n'est qu'elle avait compris l'intérêt qu'il y avait à laisser les gens la voir plus faible qu'elle ne l'était en réalité. Laisses-les te sous-estimer. Soit il finiront par te respecter soit il s'en mordront les doigts. En plus, elle avait l'avantage qu'il ne l'avait toujours pas reconnue, même si ce n'était pas franchement surprenant. Au moins elle continuait à évoluer anonymement et c'était loin de lui déplaire.
« N'allez pas croire que Blackfish est du genre à se jeter sur la première information venue et à la balancer à la face du monde à la moindre occasion. Il y a des règles et des conditions... qui ne sont pas seulement les votre. » Personne ne lui imposait jamais de règles, ce n'était par parce qu'il avait un sourire qui avait fait chavirer la majorité des quadras d'Angleterre qu'il allait y changer quelque chose. Et s'il nétait pas d'accord et bien il pourrait partir avec son petit secret, elle n'en mourrait pas. S'il s'attendait à se servir de son réseau pour faire sa petite pub personnelle, le pauvre allait être déçus. Mais quoi qu'il en soit elle sentait que le sujet était assez important pour lui pour accepter de ne pas tirer toutes les ficelles. Et si ce n'était pas le cas, les négociations s'annonçaient déjà compliquées.
|
| | | |
| S'il avait pu lire dans les pensées de la jeune femme assise à côté de lui, Keziah en aurait très vite interrompu le fil pour la démentir sur un point. Il disait vrai en disant qu'il ne recherchait pas l'absolution. Sa démarche n'avait jamais eu pour but de l'excuser de quoi que ce soit, certainement pas de l'atrocité qu'il avait commis. Il n'avait jamais pensé une seule seconde à demander le pardon de ses pairs. Il n'avait pas voulu de celui de Davius et encore moins de celui de Victoria, ni même envisagé avoir un jour l'audace d'espérer celui de sa propre fille. Ce qui était fait était fait et appartenait irrémédiablement au passé. Rien de ce qu'il ferait à partir de maintenant n'y changerait quoi que ce soit, peu importe ce que les gens finiraient par en penser d'ici quelques années ou même d'ici quelques semaines de ça. Peu importaient les raisons, justifiées ou non, qui l'avaient poussé à agir comme il l'avait fait. Le funeste rôle qu'il avait joué resterait à jamais le sien, tout comme les sentiments qu'il éprouvait vis-à-vis de lui. Et ses sentiments ne regardaient que lui. Il n'avait aucune intention d'en parler au monde entier dans l'espoir de susciter la pitié. Keziah avait déjà eu du mal à accepter sa part de responsabilité dans toute cette histoire – Gwydion avait bien failli le rendre fou en jouant sur sa vulnérabilité à ce moment – il ne l'aurait pas supporté.
_ En admettant que ça interesse Blackfish -et c'est pas gagné-, vous vous rendez bien compte que vous n'allez pas être le seul à fixer des règles ? Ce serait un peu facile, non ? _ Oh, bien sûr ! Tout est une question de négociations dans la vie, j'en suis conscient depuis plus longtemps que ce que vous imaginez sûrement, lâcha-t-il avec un petit rire entendu, comme si c'était la chose la plus évidente au monde.
Il ne s'était pas imaginé pouvoir débarquer ici la bouche en cœur et être le seul à dicter les termes du contrat. Il savait qu'il devrait faire des compromis, qu'il devrait mettre de l'eau dans son vin avant que le Blackfish n'accepte de boire à sa table. Il n'avait rien contre tant qu'ils parvenaient à trouver un équilibre entre ses exigences et les siennes. Mais comme Cesare le lui avait toujours dit quand il était môme : dans la vie il fallait savoir miser haut et accepter de prendre des risques si l'on voulait gagner gros et ne pas se contenter éternellement de clopinettes. Bien sûr, les deux contextes n'avaient rien à voir ! Keziah ne cherchait pas à arnaquer qui que ce soit aujourd'hui, mais l'idée était là. La jeune femme à ses côtés l'avait bien compris elle aussi, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle ne perdait pas de temps pour rentrer dans le vif du sujet. Ce qui n'était pas plus mal. Ils ne risquaient pas grand-chose ici, en plein territoire moldu, dans une ville aussi peu fréquentée par les sorciers, mais il ne faisait jamais bon s'attarder trop longtemps dans un lieu public quand on était deux hors-la-loi comme eux. Keziah poussa alors un soupire faussement mortifié quand il l'entendit lui demander comment il s'y était pris pour se libérer du sortilège pesant sur les langues-de-plomb.
_ Et moi qui croyais que ma réputation me précédait. Je suis un génie, on ne vous l'a jamais dit ? demanda-t-il, l'air contrit, son expression exprimant pourtant très clairement l'humour qu'il mettait dans ces mots. Tous les sortilèges peuvent être brisés, même les plus puissants, il suffit d'avoir les capacités d'y réfléchir assez longtemps. Et parfois aussi d'accepter de payer le prix qui va avec, ajouta-t-il plus sérieusement.
Il frotta inconsciemment les paumes de ses mains l'une contre l'autre, le regard perdu dans le vague, comme hanté par le souvenir de cette abominable sensation de déchirement qu'il avait ressentit au plus profond de son être au moment où le sortilège avait été brisé. Et la sensation vertigineuse de vide qui avait suivi. Il n'était pas encore tout à fait prêt à avouer à l'inconnue ce qu'il avait perdu dans la bataille sans savoir s'il le retrouverait jamais. Il devait être sûr et certain de pouvoir lui faire confiance avant ça. Mais il avait conscience de devoir lui donner quelque-chose à se mettre sous la dent en attendant. Ou elle repartirai comme elle était venue.
_ Je pourrais vous expliquer le procédé dans les détails mais, sans vouloir vous offenser, c'est extrêmement compliqué et je doute que vous saisissiez ce que je raconte. Je le ferais cela dit, si nous parvenons à un accord et que c'est ce que vous souhaitez toujours, mais vous devez comprendre une chose. Le simple fait que je sois capable de vous dire moi-même que j'ai été un langue-de-plomb prouve que je dis la vérité. Cela devrait vous suffire, ou devra en tout cas suffire aux autres, car je ne suis pas prêt à divulguer cette information au grand jour et à permettre ainsi au département des Mystères de trouver un moyen de rendre le sortilège encore plus imperméable qu'il ne l'est déjà.
Il essaya de ne pas penser à Augustus en disant cela. À son regard impénétrable tandis qu'il tenterait de contenir tant bien que mal la fureur et le sentiment de trahison qui lui brûlerait les entrailles au moment où il apprendrait ce qu'il avait fait. Mais, en vérité, cela faisait depuis le meurtre de Marcus Powell que Keziah se forçait à ne pas penser à Augustus ni aux sentiments contradictoires qu'il éprouvait toujours vis-à-vis de lui. Un nouveau soupire lui échappa alors, sincère celui-ci, et il baissa son regard sur sa bague de fiançailles qu'il ne pouvait s'empêcher de faire tourner autour de son doigt.
_ J'étais très jeune quand je suis rentré pour la première fois au niveau 9 du Ministère de la Magie en tant que langue-de-plomb. Je n'avais même pas vingt ans. Mais ça n'a pas duré longtemps, ça ne me plaisait pas vraiment. Je n'y suis retourné qu'en juin 1997, quand le gouvernement a décidé de rassembler les "cerveaux". J'ai été approché par Augustus Rookwood à l'époque. Il n'était pas encore directeur du département mais il était intéressé par certains de mes travaux et il ne posait pas vraiment la question quand il m'a demandé de le rejoindre. C'est également lui qui m'a mis sur le coup quand la CIMS a commencé à suspecter le gouvernement d'assassiner des enfants nés de parents moldus avant chaque rentrée de Poudlard. Il fallait trouver un moyen de noyer ces morts suspectes dans la masse, c'est là que Le Cercle a eu l'idée de créer un poison qui imiterait les effets d'une maladie moldue infantile pouvant entraîner la mort.
Il se racla la gorge. Il avait parlé d'une traite, sans s'arrêter quasiment, comme s'il avait peur de ne pas réussir à aller jusqu'au bout s'il prenait ne serait-ce que le temps d'avaler sa salive. Ce n'était qu'un avant-goût pourtant. Qu'une simple mise-en-bouche pour convaincre son auditoire qu'il méritait bel et bien toute son attention. Le Blackfish avait déjà de quoi vérifier un certain nombre d'informations avec ça. Keziah voulait qu'il comprenne qu'il était de bonne foi, mais qu'il ne lui livrerait pas tous les détails sans avoir la moindre assurance en échange.
_ Est-ce que le préambule vous semble suffisamment convainquant ? |
| | | |
HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4436
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
| Et le génie débuta donc son exposé. Albane ne s'offusqua pas quand il commença par sous-entendre que de toute évidence, elle n'était pas assez maligne pour comprendre toute la complexité de la procédure d'annulation d'un sortilège de langue de plomb, ça la fit même un peu sourir. Elle avait l'habitude qu'on la prenne pour plus bête qu'elle ne l'était et ça l'arrangeait bien. Elle se demanda quel était le prix en question qu'il avait payé pour avoir le droit de lui dire tout ça, mais ne releva pas. Ce n'était pas encore le moment de poser des questions. Elle savait depuis le temps, qu'il lui serait bien plus simple de tirer de lui de véritables informations, quand il penserait avoir pleinement le contrôle de la situation.
Il ne révéla pas grand chose, mais plus par prudence que par manipulation, ça se voyait parce qu'il n'arrêtait pas de tripoter cette bague autour de son doigt et que sa voix était un peu plus base, un peu moins assurée que lorsqu'il ventait son propre génie. «... je ne suis pas prêt à divulguer cette information au grand jour et à permettre ainsi au département des Mystères de trouver un moyen de rendre le sortilège encore plus imperméable qu'il ne l'est déjà. » Ho, bien sûr que s'il lui révélait le moyen de se libérer du silence du niveau 9, elle ne le répéterait pas au grand jour ! La pensait-il stupide à ce point ? Mais il était prudent Campbell. Et il avait raison, c'était plutôt bon signe, parce que ça voulait dire que ça comptait pour lui, que cette histoire là était importante. Décidément, ce fameux prix avait dû être bien élevé...
La petite biographie elle s'en serait volontiers passé, elle savait quand il était entré au département des mystères, pour le coup ce n'était pas un secret. Elle savait aussi, qu'il l'avait quitté avant d'y retourner quelques années plus tard, alors qu'elle-même travaillait encore à la gazette sous couverture pour l'ordre, elle avait eu vent des campagnes de recrutement quand elle était encore libre de se balader au ministère, avant que la liberté de la presse ne devienne qu'un lointain souvenir. Mais bon, comme elle le lui avait demandé, il donnait des dates et des noms. Et pas n'importe quels noms. Augustus Rookwood. Ça alors, il y avait longtemps... pensa-t-elle avec ironie, encore lui. Elle songeât vaguement à la future conversation qu'elle devrait avoir avec Tiago à ce sujet, une jolie histoire de plus concernant M. Rookwood à ajouter à la liste. Mais elle chassa rapidement cette pensée, ce n'était pas franchement le moment. Quoi qu'il en soit, la présence de Rookwood dans l'équation ne la surpris pas particulièrement.
« C'est également lui qui m'a mis sur le coup quand la CIMS a commencé à suspecter le gouvernement d'assassiner des enfants nés de parents moldus avant chaque rentrée de Poudlard. Il fallait trouver un moyen de noyer ces morts suspectes dans la masse, c'est là que Le Cercle a eu l'idée de créer un poison qui imiterait les effets d'une maladie moldue infantile pouvant entraîner la mort.» Voilà, là ça devenait intéressent. La version officielle c'était que Keziah Campbell, chercheur au département des mystères, avait mis au point un poison afin d'éliminer les enfants de moldus qui manifestaient des aptitudes magiques, et qu'il avait agi seul; on disait même qu'il s'en serait servit sur sa propre fille... Évidement, il fallait être idiot pour croire la version officielle. Et de toute évidence, Campbell n'avait pas l'air beaucoup plus fou qu'elle, et probablement beaucoup moins qu'un bon paquet de ses anciens collègues du niveau 9.
« Est-ce que le préambule vous semble suffisamment convainquant ? » Fit-il d'une voix soudainement plus tranquille. « Convainquant ? Pour le moment, oui. Quant à savoir si c'est suffisant; c'est encore un peu tôt pour en juger... » Elle voulait plus. Elle ne se contenterait pas d'un simple "le gouvernement à tout organisé, c'est eux qui m'ont forcé.". Ça, elle n'avait pas besoin de lui pour le dire, et cette histoire là n'était pas intéressante. Elle jetât un œil autour d'eux, la nuit était quasiment tombée, les éclairages publics s'étaient mis en route. Oui, sa curiosité était piquée à vif, elle voulait la suite de l'histoire. Mais certainement pas ici, complètement à découvert. Elle se leva. « Suivez-moi. » fit-elle sur un ton qui n'appelait pas de discutions. « On va voir Blackfish. » ajoutat-elle avant de se mettre en route, dissimulant un petit sourire sous sa capuche.
Elle entraîna Keziah jusqu'à l'extérieur du parc d'un pas tranquille, tourna dans une première rue, puis une autre et ils atterrirent sur une petite place avec un square et de l'autre côté, un vieux motel un peu défraîchit. En trois jours, elle avait eu le temps de se préparer, d'observer les environs, d'imaginer la plus-part des scénarios possibles. Le plan consistait à trouver un endroit tranquille qui puisse être magiquement protégé pendant quelques temps sans alerter qui que ce soit. Cet endroit-ci faisait parfaitement l'affaire. Ils traversèrent le square et elle poussa la porte de la réception. « Bonsoi.. » commença la réceptionniste mais Albane la coupa d'un coup de baguette. « Amnésie » marmonat-elle alors qu'elle passait devant la femme dont le regard s'était perdu quelque part entre le mur du fond et le téléviseur allumé ou se jouaient la finale endiablée d'un concours de danse. Elle se dirigeât vers l'escalier qui menait aux chambres et monta deux étages, puis longeât le couloir jusqu'à l'avant dernière porte. Elle tapota la poignée de sa baguette et la porte s'ouvrit d'elle-même. Oui, Albane avait tout prévu, parce que dernièrement, les imprévus avaient eu tendance à s'accumuler et lui pourrir un peu trop la vie. La chambre, elle s'en était occupé la veille, elle avait récupéré la clef, ensorcelé la porte, posé l'ensemble de sortilèges de protections nécéssaires, et s'était assuré que les autres chambres de l'étage ne trouveraient pas de pensionnaire pour la semaine.
La pièce était plutôt spacieuse pour ce type d'établissement. Elle disposait d'un lit double, deux tables de chevet, une vieille armoire en bois, une commode sur la quelle reposait une télé bon-marché, ainsi qu'une table et deux chaises. Il y avait aussi une porte qui donnait sur une petite salle de bain privative et une fenêtre qui donnait sur le square. À peine entrée elle tira les rideaux d'un coup de baguette et referma la porte derrière Keziah. Elle tapota de nouveau la poignée avec sa baguette et la serrure émit un petit cliquetit suivit d'un tintement qui indiquèrent que les protections magiques s'étaient refermées en même temps que le verrou. Elle abaissa sa capuche et retira son blouson qu'elle envoya sur son sac à dos qui reposait déjà dans un coin de la pièce, près de la table. « Très bien Campbell. On va pouvoir passer aux choses sérieuses. » Elle tira l'une des chaises et sortir un carnet de son sac. « Ou en étions nous déjà ? Ha oui, le moment où vous avez accepté de camoufler des meurtre d'enfants pour le gouvernement... J'espère que ça payait bien. » fit-elle sur un ton détaché en ouvrant le calepin, toujours à l'aide de sa baguette, avant de lever les yeux vers lui. Elle soutint son regard légèrement déconcerté. « Non, nous n'attendons plus personne. » Sous-entendu "bonjour, on m'appel Blackfish." |
| | | |
| | | | | White lies and dark truth [Albane] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|