‹ baguette : mesure trente centimètres virgule cinq, est composée de bois de chêne et contient un crin de licorne. Elle est inflexible et rigide comme son propriétaire.
‹ gallions (ʛ) : 3680
‹ réputation : j'ai été injustement envoyé à Azkaban. Mon crime? Avoir été mordu et être devenu loup-garou.
‹ particularité : un loup-garou depuis avril 1998. Je suis en triumvirat avec Amelia Cartwright, un lien émotionnel qui nous unit et nous permet parfois de partager nos pensées.
‹ faits : je suis un loup-garou, un ancien Auror bouffé par la culpabilité d'avoir vu ma famille et mes anciens amis décimés autour de moi. J'ai été défiguré à vie par mon Créateur et je me soumettais tous les jours à un sortilège d'Illusion pour cacher les dégâts. J'ai perdu un oeil dans l'affaire. J'ai fatT partie du groupe qui a attaqué Saint-Mangouste et me suis rendu compte de l'horreur de la situation trop tard. Je suis le loup-garou qui a mordu Ginny Weasley. Je suis actuellement à Azkaban à cause de ça et de l'attentat de Saint-Mangouste, même si la rumeur est que le juge m'a plus puni pour ma nature que pour mes crimes.
‹ résidence : dans une cellule d'Azkaban, que je partage avec Aramis Lestrange.
‹ patronus : un ours
‹ épouvantard : les corps massacrés de mes proches, détruits par la Bête qui m'habite.
‹ risèd : moi tel que je l'étais avant, libre de l'influence du loup en moi.
amelia cartwright
my brother once showed me a piece of quartz that contained, he said, some trapped water older than all the seas in our world. he held it up to my ear. “listen,” he said, “life and no escape.”
Susan lui a dit qu'ils auraient pu lui couper le bras, si son métabolisme mi-lupin n'était pas un brin plus plus rapide et tourné vers la préservation. Sauvé par la Bête. Si il en avait la force, Édouard pourrait être en train d'en rire ou d'en pleurer, au choix, mais il n'en a pas du tout la force, il n'a la force de rien. Il a dormi, il a tellement dormi, avec des rêves enfiévrés et des cauchemars paniqués. Il a dormi pendant dix heures, dix heures entières, pour la première fois depuis... depuis le début de la Bataille, il y a une éternité. Les jours se déroulent, terribles et interminables. On se bat, on aide à soigner, on se repose, on meurt. Édouard ne sait même pas comment il reste debout, comment quiconque reste debout. L'idée de s'offrir aux Détraqueurs l'a déjà effleuré, plein de fois, mais à chaque fois il n'a pas pu s'y résoudre parce qu'après tout... on a besoin de toutes les baguettes possibles. Tous les jours il y a des nouveaux morts, tous les jours il y a des renforts... mais jamais assez. Jamais, jamais, jamais assez. Susan lui a dit qu'ils auraient pu lui couper le bras mais ils n'ont pas le droit, parce que c'est le bras avec lequel il tient sa baguette. Et jusqu'au dernier moment, jusqu'à son dernier souffle, il la brandira, haute et droite, et il invoquera l'Enfers pour ces enfoirés de Mangemorts. Head full of fantasies of dying like a martyr? lui avait demandé O'Malley, un jour, avec un sourire torve sur les lèvres, quand il était encore un apprenti Auror, tellement impatient d'aller sur le terrain, de tirer sur tout ce qui bougeait. Yes, parce qu'Édouard aimait ça à l'époque, l'action, l'adrénaline, les sortilèges, la magie crépitant partout. Dying is easy, young man. Living is harder.
Il a le bras en écharpe, tout le côté droit du corps engourdi par la potion anesthésiante et pourtant il clopine parmi les rangées de lit, cette nuit-là, vérifiant que l'un respire, que l'autre n'a besoin de rien. Et puis il y a cette fille, il sait pas pourquoi il s'arrête à son lit. C'est sans doute juste une intuition, une impression qui lui laisse un mot au creux de l'oreille, qui le force à s'arrêter, ou alors c'est ses sens de loup-garou qui se réveillent, il ne sait pas. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il s'arrête au pied du lit où une fille brune est allongée, immobile. Au début, il pense qu'elle ne respire pas mais si... difficilement. Il entend — et c'est très étrange, parce qu'il se tient tout de même à quelques mètres d'elle, et qu'autour de lui il y a tellement, tellement de bruits, des gens qui s'affairent, des explosions lointaines, des gémissements de douleur, des chuchotements inquiets — comment l'air entre et sort de ses poumons, difficilement... elle a été exposée, sans doute, à des substances chimiques nocives ou juste à une zone à la magie instable qui a ravagé ses poumons. Et on ne peut pas vaincre la magie par la magie, Édouard le sait, pas dans ces cas-là. Elle est en train de brûler de l'intérieur, à chaque respiration — Édouard le sait, Édouard le sent à chaque fois qu'elle inspire. Il s'approche et s'assied à côté d'elle.
Il sait pourquoi il s'est arrêté. Il connait cette fille. Elle était à Poudlard avec lui. Il ne l'a jamais vue à Poudlard, ou chez les Belliqueux, ou nulle part. Alexis Hoaxley a simplement cessé d'exister après qu'ils aient tous les deux décrochés leurs diplômes avec mention, mettant fin à toute une scolarité à se voler dans les plumes, vieille rivalité Serdaigle-Poufsouffle obligeant, à se lancer des morceaux des morceaux de papier au visage lors des réunions de préfets et à réviser ensemble les ASPICs. Mais elle a cessé d'exister, aussi simplement que ça, quand il a laissé Poudlard derrière lui. Et maintenant elle est là, sur le point de crever, et il prend sa main avec sa main valide et elle ouvre difficilement les yeux et il voit qu'elle ne le reconnait pas. “ Alexis... Alexis, tu m'entends. — Q-Qu-Qui... — C'est moi... Édouard, Édouard Douglas, on était à Pou-- ” Il s'interrompt parce que ses yeux se révulsent, elle se met à tousser et elle crache un peu de sang sur son oreiller. “ J'arrive pas... j'arrive pas à respirer. — T'inquiète pas, Alexis, ça va aller, tout va bien- je- Susan- SUSAN! ” Mais il n'y a personne, et elle n'arrête pas de tousser, marmonnant des paroles qu'il ne comprend pas. “ Il faut- il faut que tu-- — J'essaye d'appeler quelqu'un, ils vont s'occuper de toi, je te promets-- — Il faut que tu dises à- à Sy-- ” Mais elle n'arrête pas de tousser, et elle crache de plus en plus de sang et “ Susan! SUSAN, QUELQU'UN, N'IMPORTE QUI! ” et elle est morte.
Le soigneur qui a annoncé le décès a écrit son nom dans le registre, celui des gens morts, pour que les autres le sachent. Alexis Hoaxley. Il ne sait pas si il veut que Sy- sache ou si il préfère penser qu'il est loin de ce château de malheur ou si il veut juste qu'il soit en paix avec Alexis Hoaxley. Il ne sait pas ce qu'il veut, ce qu'il fait là et pourquoi il reste. Il contemple juste ce putain de registre, le regardant s'arranger magiquement par ordre alphabétique, parcourant les D- à la recherche de DOUGLAS, FREDERICK, les H- à la recherche de HELVAR, ROHAN, les W- à la recherche de WINCHESTER, JUNE, toutes les lettres de l'alphabet, tous les prénoms, tous les noms, tout le monde, et il y a tellement, tellement de gens qu'il connait que ça le rend nauséeux. Ce n'est pas forcément des gens avec qui ils étaient amis, ou qu'il a particulièrement connu comme Alexis Hoaxley; mais quand il voit écrit H- HAYNES, GRAHAM le mec deux années en dessous de lui à Poufsouffle qu'il a aidé à passer ses BUSE ou M- MCCABE, DAISY une Auror de sa promotion, il a un peu envie de baisser les bras, Édouard. Il sent la présence d'Amelia avant même de la voir. Elle est à côté de lui, son épaule près de la sienne, et Édouard se penche sur le côté pour les entrechoquer, leurs épaules. “ Hey. — Hey. ” Il ne sait pas quoi dire alors il se tait, jusqu'au moment où il tend le bras pour glisser sa main valide dans la sienne et l'amener ailleurs que devant ce sombre et lugubre registre aux noms terribles évocateurs de souvenirs plus terribles encore.
Ils doivent encore rester debout, manger, boire, marcher, respirer, lancer des sortilèges. Le château ne dort jamais, pus vraiment, et partout sauf dans la Grande Salle, les torches sont allumées, les sorciers courent à travers les couloirs, pour aller au front avec courage ou en revenir avec honte et douleur. Il ne sait pas pourquoi elle n'est pas à Pré-au-Lard, ne sait pas pourquoi elle est venue le voir. Il sait juste qu'il la veut près d'elle, la main dans la sienne, et jamais trop loin. Parce qu'il a vu les mots C- CARTWRIGHT, ANDREA et qu'il a cru que son coeur était arraché de sa poitrine et explosé parterre.
Ils finissent dans l'ancienne salle commune des Poufsouffle, désormais toujours ouverte, reconvertie en salle de repos et salle à manger pour ceux ne voulant pas se déplacer autre part après être allé aux cuisines. C'est le milieu de la nuit et même si le château ne dort plus vraiment, il n'y a personne autour des tableaux ou traînent les restes d'un déjeuner. Édouard n'adresse pas un regard à la nourriture, entraîne Amelia à sa suite dans le dédale de la salle commune Poufsouffle, construite comme un terrier de blaireau, jusqu'à ouvrir brusquement la porte du dortoir des garçons de septième année. Il n'y a personne dedans, fort heureusement. Le feu est pourtant allumé au centre de la pièce, comme si ils étaient attendus. Édouard lâche la main d'Amelia. “ C'était là que je dormais, en dernière année, dit-il finalement, s'approchant du lit en face de la porte, sa main éprouvant avec émerveillant un des portants du lit à baldaquins. Et là c'était Hal, Duncan... Andrew et Neil. Je ne sais pas si tu t'en souviens, ou si tu t'y intéressais, mais Andrew volait pour Poufsouffle et en septième année, il a fait une chute. Une mauvaise chute, lors d'un entraînement de Quidditch. Et je me souviens... avant l'entraînement, je lui ai dit: ‘ Drew, n'y va pas, j'ai un mauvais pressentiment, tu vas te blesser et tu peux pas te le permettre avec le match demain ’ mais il ne m'a pas écouté, bien évidemment, et il y est allé. ” Il caresse toujours le bois, puis la couverture, sur laquelle il s'assoit toujours avec cette expression émerveillée et rêveuse sur le visage. “ Je sais que si j'avais insisté un peu plus... un tout petit peu plus, il n'aurait pas volé, ne serait pas tombé, ne se serait pas cassé la jambe et aurait pu jouer le match. C'est étrange. On peut faire des si petites choses et elles peuvent avoir un impact si grand. J'aurais pu empêcher Andrew de tomber, Penny de mourir, Alexis de crever avec le nom de son... son je n'sais quoi sur les lèvres. ”
Il tourne finalement la tête vers elle. “ On va pas gagner, Ames. On peut pas gagner. On va juste crever dans le château, ou dans les cendres de Pré-au-Lard. J'étais persuadé qu'on allait y arriver, on devait y arriver mais... Ames. On peut pas y arriver. Il nous faut pas des petites choses maintenant, il nous faut un putain de miracle et moi- et moi-- ” Et moi j'en ai marre de chasser les miracles, parce que je sais qu'ils existent pas. Il se met à trembler, se passe sa main valide dans les cheveux, sur le visage, avant de brusquement se laisser tomber en arrière en travers du lit. Il y a ses initiales écrites sur le plafond du lit. E.D. J'étais là. J'ai existé. Il tend la main gauche mais son bras n'a pas bien grandi depuis un peu plus de dix ans: il ne peut toujours pas toucher le fond du lit. “ Je suis tellement fatigué, Amelia. J'ai l'impression que je pourrais fermer les yeux et dormir pour une centaine d'années. ” Il ferme les yeux mais il n'arrive pas à dormir. “ Dis-moi que ça va aller. ”
Dernière édition par Édouard Douglas le Dim 22 Jan 2017 - 0:33, édité 1 fois
‹ baguette : 30 centimètres, bois de noisetier, crin de sombral.
‹ gallions (ʛ) : 3870
‹ réputation : on dit d'elle qu'elle est loyale et intransigeante + on la trouve parfois désagréable, mais c'est juste parce qu'on la connaît mal et qu'elle n'est pas très avenante au premier abord + elle est une auror brillante et fonceuse + on la sait proche de la cause des loups-garous. on a du mal à comprendre pourquoi elle a fait le choix de se lier par triumvirat à un loup-garou.
‹ particularité : animagus en formation + son animal est un ours brun massif.
‹ faits : amelia a fait sa formation d'auror avec un an d'avance + quand le lord est arrivé au pouvoir, elle est restée, en pensant que ça n'allait pas durer + coincée et surveillée, elle prétendu être à ses côtés + c'est lors de la vente aux enchères des rebuts (2001) qu'elle arrive à fuir sans se faire remarquer et à échapper à la surveillance des mangemorts + elle passe deux ans à fuir, en solitaire, une situation qui l'a rendue plus sauvage et froide + elle a rejoint les insurgés en 2003 et a mené de nombreuses missions pour eux, forte de sa formation et de son expérience d'auror + elle a participé à la grande bataille de décembre 2003 + pendant les combats, elle a choisi d'être liée par triumvirat à édouard douglas afin de lui sauver la vie in extremis. ils ont failli ne pas s'en sortir + elle s'est battue contre le gouvernement intérimaire mis en place après la guerre, qui a injustement envoyé édouard en prison pour en faire un exemple, et a participé à faire échapper plusieurs criminels injustement jugés de la prison d'azkaban + elle a repris son poste d'auror après la guerre.
‹ résidence : entre son appartement du londres sorcier et storm's end.
‹ patronus : UN RENARD
‹ épouvantard : perdre les membres du pack. surtout perdre eddie.
‹ risèd : UNE SOIRÉE HEUREUSE ENTRE AMIS.
the war is always going badly.
Tout lui semble si irréel. Amelia a l’impression que d’une minute à l’autre, elle va se réveiller et que tout ça n’est qu’un cauchemar, quelque chose que son esprit tordu a inventé pour la torturer un peu plus. Mais les minutes passent, les heures passent, et pourtant, elle ne se réveille pas. Il faut continuer, ne pas avoir une seconde d’inattention. Il faut courir, il faut brandir sa baguette même si on ne sent plus son bras, même si les sorts se mélangent. Amelia a vu beaucoup de missions difficiles, malgré le fait que sa carrière ait été relativement courte chez les aurors. Elle a vu beaucoup d’horreurs quand elle était auror, beaucoup aussi quand elle était rafleuse. Elle pensait être rodée, elle pensait qu’elle ne pouvait pas voir pire, vivre pire. Et pourtant elle est là, maintenant, et elle est en train de participer à ce qui sera sans doute la plus grande bataille de l’histoire. Le plus grand massacre de l’histoire, aussi, peut-être. Elle ne veut pas savoir. Il vaut mieux ne pas savoir. Son corps tout entier est endolori. Elle a une dizaine de grosses égratignures, des éraflures ici et là. Rien de profondément grave, techniquement. Mais elle serre les dents sous le jet de la douche de la salle des préfètes, laisse échapper des larmes quand l’eau et le savon coulent sur sa peau à vif. Elle a l’impression, plus que jamais, que ses jambes vont la lâcher. L’adrénaline, sur le champ de bataille, la tient debout, la tient concentrée même quand elle n’a pas dormi depuis un ou deux jours. C’est quand elle rentre pour dormir un peu que c’est difficile. A tel point qu’elle repousse le moment de rentrer, à chaque fois, aussi absurde que cela puisse paraître. Amelia n’aime pas prendre du recul. Elle n’aime pas se retrouver allongée dans un lit de Poudlard à contempler ce qui est en train de se passer. Elle n’aime pas réfléchir aux visages, aux membres éparpillés, aux ruines, à la poussière. Pourtant ils la hantent dès qu’elle ferme les yeux. Elle n’aime pas passer à travers la grande salle en entendant les hurlements des blessés, les médicomages qui n’en peuvent plus mais continuent à bosser, à gagner la prochaine seconde de vie, le prochain souffle de leur patient. Elle en a marre d’entendre les gens pleurer au détour des couloirs, elle en a marre d’apprendre que l’un de ses anciens camarades de classe, l’un de ses collègues insurgés est tombé. Ça lui a fait penser à plein de choses. Elle a beaucoup réfléchi à ses anciens amis, ceux qu’elle voyait à l’époque de Poudlard, ceux avec qui elle a passé de bonnes soirées quand elle était auror. Où est-ce qu’ils sont aujourd’hui ? Est-ce qu’ils sont vivants ? Est-ce qu’ils se battent dans le camp adverse ? Parfois, ça lui fait peur, de recroiser une paire d’yeux familiers dans la foule des assaillants. Ou de tomber sur le corps de quelqu’un qu’elle aurait aimé revoir, une dernière fois. Beaucoup de choses ont prouvé à Amelia depuis sa naissance que la vie ne tient pas à grand-chose, mais elle réalise pleinement l’ampleur de ce fait depuis que la bataille a commencé. Elle a constamment envie de vomir, mais elle essaie de faire comme si tout allait bien. Parce qu’elle est une ancienne auror, et que tout le monde est fatigué, que tout le monde est au bout du rouleau, et qu’elle se sent responsable de montrer l’exemple. Parfois elle pense aux choses positives. Au fait que plus personne n’ait de doute sur sa véritable allégeance, par exemple. Elle s’est battue aux côtés de gens qui criaient qu’elle était une traître, il y a quelques semaines encore. On compte sur elle, maintenant, on sait vraiment pourquoi elle est là, parce qu’elle l’a prouvé. Amelia devrait s’en réjouir, mais non. Parce qu’elle se rend compte qu’elle n’a jamais été assez ouverte avec les autres, assez sympathique, pour qu’on réalise tout ça sur elle avant la bataille. Et finalement, elle aurait aimé qu’on l’apprécie et qu’on essaie de la connaître. Elle aurait aimé discuter avec cette fille qui est tombée juste à côté d’elle et qui est morte dans ses bras. Elle aurait aimé savoir d’où l’homme aux cheveux bruns sur lequel elle a trébuché venait. Tout la submerge quand elle est à Poudlard, et même maintenant, qu’elle sort de sa douche, s’emmitoufle dans une serviette propre et douce, elle ne pense qu’à une chose : y retourner et arrêter de penser. Elle n’a pas été programmée pour penser. Elle a toujours agi, Amelia, et ce n’est certainement pas maintenant que les choses doivent changer. Elle enfile un pantalon propre et un t-shirt avec une nouvelle grimace. L’elfe qui l’a accompagnée dans la salle de bain a bien désinfecté les blessures, a mis quelques bandages ici et là, mais la douleur, elle, ne peut être effacée. Elle se relève après avoir lacé ses chaussures, et fait tourner son poignet fatigué. Elle prend quelques minutes pour coller son front brûlant contre la fenêtre, où la buée s’est accumulée. Finalement, elle se décide à descendre et à affronter la Grande Salle, parce qu’elle sait que c’est là où tout le monde finit par aller. Édouard est debout devant le registre des morts. Ça ne la surprend pas qu’il ait fini là, debout avec son bras en écharpe, ça lui ressemble bien. Elle n’a en ce qui la concerne pas cherché à mettre le nez dans ce tas de parchemins. Ça vaut mieux. Elle traverse la salle et finit à côté de son binôme, de son partenaire de toujours, les bras un peu inutiles le long de son corps. « Hey. »— « Hey. » Ils restent un petit moment là, tous les deux, comme deux idiots. Amelia ne jette presque même pas un coup d’œil au registre, se contente d’être debout, parce que c’est toujours mieux que rien. Après ce qui lui semble une éternité, Édouard lui prend la main et la sort enfin de cet endroit de malheur. Et elle se sent tout de suite un peu mieux – même si cette notion est relative en des temps comme celui qu’ils sont en train de vivre. Il l’entraîne et elle le suit sans broncher, sans opposer la moindre résistance comme elle peut le faire parfois. Ils ne disent rien, parce qu’ils n’ont jamais vraiment eu besoin de parler, de toute manière. Elle comprend au dernier moment qu’il l’emmène dans la salle commune des Poufsouffle. A vrai dire, Amelia n’a pas vraiment fait attention à cet endroit. Les rares fois où elle y est passé, elle était dans un demi-sommeil, un mode presque zombie qui ne lui a pas permis de bien regarder autour d’elle. Bien sûr, elle est fatiguée aussi, là tout de suite, mais c’est différent. Ils passent un semblant de porte, puis un autre, dépassent des groupes qui discutent, des amis qui pleurent, des couples qui s’étreignent. La guerre fait ressortir de drôles de choses, pense-t-elle en se laissant porter. « C'était là que je dormais, en dernière année, » explique Eddie après lui avoir lâché la main. Il s’approche du lit, en face d’eux, et il se concentre sur les portants, tandis qu’elle ne voit que lui. « Et là c'était Hal, Duncan... Andrew et Neil. Je ne sais pas si tu t'en souviens, ou si tu t'y intéressais, mais Andrew volait pour Poufsouffle et en septième année, il a fait une chute. Une mauvaise chute, lors d'un entraînement de Quidditch. Et je me souviens... avant l'entraînement, je lui ai dit: ‘ Drew, n'y va pas, j'ai un mauvais pressentiment, tu vas te blesser et tu peux pas te le permettre avec le match demain ’ mais il ne m'a pas écouté, bien évidemment, et il y est allé. » Elle pince les lèvres. Elle se souvient vaguement de tout ça, oui. « Je sais que si j'avais insisté un peu plus... un tout petit peu plus, il n'aurait pas volé, ne serait pas tombé, ne se serait pas cassé la jambe et aurait pu jouer le match. C'est étrange. On peut faire des si petites choses et elles peuvent avoir un impact si grand. J'aurais pu empêcher Andrew de tomber, Penny de mourir, Alexis de crever avec le nom de son... son je n'sais quoi sur les lèvres. » Amelia penche légèrement la tête sur le côté. Le Édouard de toujours est là, quand même, à se dire qu’il aurait pu faire mieux, qu’il n’était pas assez quelque chose. Ça la tue. « On va pas gagner, Ames. On peut pas gagner. On va juste crever dans le château, ou dans les cendres de Pré-au-Lard. J'étais persuadé qu'on allait y arriver, on devait y arriver mais... Ames. On peut pas y arriver. Il nous faut pas des petites choses maintenant, il nous faut un putain de miracle et moi- et moi-- » Elle n’a même pas envie de répondre. Elle sait bien tout ça, elle ne le sait que trop bien. Les mangemorts sont forts, et contrairement à eux, les insurgés ne s’abaissent pas à des pratiques terriblement barbares. Le moral des troupes est au plus bas, certains ont même arrêté de se battre, ont essayé de fuir. Elle sait qu’ils y ont tous pensé, à se laisser mourir. Elle, non. Du moins pas encore. Parce qu’elle se bat toujours jusqu’au bout, et que parfois, parfois, ça lui a été bénéfique. C’est con, mais elle a envie d’essayer quand même. Édouard se laisse tomber sur le lit, et elle ne bouge pas. Elle sait que ces moments ne seront plus très nombreux, il se peut même que ce soit le dernier, lui dit une voix dans son esprit. Et ça lui fait un truc bizarre dans la poitrine et ça lui donne envie de pleurer. Parce qu’elle a vraiment envie qu’Édouard vieillisse, grandisse, apprenne à vivre en harmonie avec son loup comme Rohan. Elle a vraiment envie qu’il fasse de Storm’s End ce que cet endroit est censé être : une maison, un foyer. Elle ne veut pas que tout ça s’envole en fumée, elle ne veut pas, elle ne peut pas l’imaginer. « Je suis tellement fatigué, Amelia. J'ai l'impression que je pourrais fermer les yeux et dormir pour une centaine d'années. » dit-il, tandis qu’elle arrive enfin à décoller ses pieds de l’entrée. Elle se dirige vers la fenêtre, reste droite devant les carreaux embués. Le feu de cheminée réchauffe l’atmosphère mais Amelia sent au plus profond d’elle que ça ne suffit pas. Il y a quelque chose de glacial en eux qui ne peut être réparé. Édouard a les yeux fermés, comme s’il essayait de dormir, et elle ne sait pas trop bien pourquoi, ça la fait sourire. « Dis-moi que ça va aller. » demande-t-il sans rouvrir les yeux, et Amelia baisse les siens vers ses chaussures. Elle a une énorme boule dans la gorge. Elle aimerait bien lui répondre sans hésitations. Oh, elle adorerait. Mais… Elle ne peut pas. Elle n’a pas envie de mentir, elle n’a jamais su mentir. Après quelques longues secondes, elle finit par se laisser tomber à son tour sur le lit, à côté d’Eddie. Ses yeux fouillent le plafond et trouvent les deux lettres, ses initiales. Ça la fait sourire. « Sérieusement ? Tes initiales sur le plafond ? » Elle hausse les sourcils, moqueuse, et tourne la tête vers lui. Il ouvre les yeux et la regarde. « Édouard Douglas, je crois que mes ressources de moquerie ne pourront jamais s’étancher. Tu m’offres beaucoup trop de perches. » Elle repose les yeux sur le plafond, un sourire toujours sur les lèvres. « Tu te rappelles…. » Elle sourit un peu plus, puis reprend, plus sérieuse : « …. Quand on se détestait, au début ? » Elle hausse les sourcils, ferme les yeux. « Je pouvais vraiment pas te voir en peinture. » dit-elle clairement. Elle sait qu’il le sait, il doit sûrement se demander pourquoi elle dit ça. Peut-être qu’il pense qu’elle fait une petite rétrospective, ce genre de truc. « J’ai failli t’assassiner discrètement et faire passer ça pour un accident une bonne dizaine de fois. Je disais du mal de toi à qui voulait l’entendre. » Elle s’amuse de ces souvenirs. Vraiment. « Tout me rendait malade. Ton accent écossais surtout. Tes cheveux qui te tombaient tout le temps dans les yeux, tes blagues nulles. Cette façon que t’avais de te moquer de moi comme personne osait le faire. Tu m’horripilais. » Elle soupire. « Et regarde nous. » Elle se tourne enfin de nouveau vers lui, rencontre ses yeux chocolat. « Ose dire que tu ne crois pas aux miracles. » Elle attrape l’une de ses mains, qui était jusqu’alors posée sur son abdomen et entrelace leurs doigts. « On va perdre, très probablement, oui. » finit-elle par avouer. Elle laisse passer un silence. « Est-ce que tu as peur ? » demande-t-elle, malgré le fait que ce soit extrêmement cliché. Et qu’elle connaisse déjà la réponse. Une nouvelle boule lui monte dans la gorge et elle doit souffler consciencieusement pour ne pas laisser les larmes monter. Elle cherche une ancre dans ses yeux, dans ses tâches de rousseur qu’elle connaît par cœur. « Parce que moi je suis terrifiée. » Elle hausse légèrement les épaules, lance un sourire triste et nerveux à la fois. « Je suis vraiment terrifiée et- » Elle serre sa main un peu plus fort. « J’ai pas envie que tu meures. » Silence. « Qu’est-ce que je vais faire, si tu meurs ? » Au fond, la vraie question c’est : Qui je suis, si tu meurs ? Elle sait très bien autour de qui elle a construit son monde. Et il le sait très bien aussi.
‹ baguette : mesure trente centimètres virgule cinq, est composée de bois de chêne et contient un crin de licorne. Elle est inflexible et rigide comme son propriétaire.
‹ gallions (ʛ) : 3680
‹ réputation : j'ai été injustement envoyé à Azkaban. Mon crime? Avoir été mordu et être devenu loup-garou.
‹ particularité : un loup-garou depuis avril 1998. Je suis en triumvirat avec Amelia Cartwright, un lien émotionnel qui nous unit et nous permet parfois de partager nos pensées.
‹ faits : je suis un loup-garou, un ancien Auror bouffé par la culpabilité d'avoir vu ma famille et mes anciens amis décimés autour de moi. J'ai été défiguré à vie par mon Créateur et je me soumettais tous les jours à un sortilège d'Illusion pour cacher les dégâts. J'ai perdu un oeil dans l'affaire. J'ai fatT partie du groupe qui a attaqué Saint-Mangouste et me suis rendu compte de l'horreur de la situation trop tard. Je suis le loup-garou qui a mordu Ginny Weasley. Je suis actuellement à Azkaban à cause de ça et de l'attentat de Saint-Mangouste, même si la rumeur est que le juge m'a plus puni pour ma nature que pour mes crimes.
‹ résidence : dans une cellule d'Azkaban, que je partage avec Aramis Lestrange.
‹ patronus : un ours
‹ épouvantard : les corps massacrés de mes proches, détruits par la Bête qui m'habite.
‹ risèd : moi tel que je l'étais avant, libre de l'influence du loup en moi.
Des fois, ça lui arrive: il a l'impression d'être un spectateur extérieur. Ça lui arrive souvent avant et après la pleine lune, quand le loup, la Bête commence lentement à prendre plus de place dans sa tête, dans son coeur. Oui, parfois, Édouard a l'impression qu'on lui arrache les yeux des orbites et qu'on les place plus loin pour lui permettre d'observer son corps: il n'appartient à aucun corps, n'a même pas conscience du sien ou de sa présence, juste qu'il est là sans être là, parce que ce corps ne lui appartient pas n'est-ce pas? Pas ce corps ravagé, inutile et faible, où vit un monstre et une Bête; non, ce ne peut pas être lui. Ça s'est un peu calmé avec Amelia. Beaucoup. Sans elle, avec la morsure de Ginny, il serait devenu dingue: mais elle a supporté ses sautes d'humeur, a dormi à côté de lui, a toujours su quoi dire, et quand. Il serait complètement paumé, sans elle. Il ne reviendrait jamais dans son corps, sans elle; mais quand elle s'allonge brusquement à côté de lui sur le lit, c'est comme si on faisait courir des millions de volts électriques à travers tout son corps. Il est là, il existe, il a mal, il saigne, il vit. Il vit pour elle Il vit grâce à elle. Il vit grâce à elle, parce qu'elle est revenue, parce qu'ils sont là. Ça lui semble bizarre, désormais, d'imaginer sa vie sans Amelia. Il ne sait pas exactement comment il a survécu à ces dernières années, ou si il a survécu tout court. Il est mort de milliers de fois, se rappelle-t-il, il y a eu des milliers d'Eddie entre la dernière fois qu'ils se sont vus et maintenant. Mais aucun n'a jamais trop su comment faire sans elle.
Elle reste silencieuse. Elle ne le rassure pas, mais elle ne lui ment pas non plus. À quoi s'attendait-il? À ce qu'elle soit débordant d'enthousiasme et d'énergie? Qui a encore de ces denrées rares, dans leurs rangs? « Sérieusement ? Tes initiales sur le plafond ? » Il papillonne des yeux, surpris, lui jette un regard en coin avant de regarder le plafond, un pli oblique s'étirant sur sa lippe. “ Nan, c'est celles d'Eugene Davenport, ” dit-il avec le plus grand naturel du monde, en roulant des yeux alors que sa bouche se plisse d'un petit sourire amusé. Édouard, c'est tout à fait le genre à faire des trucs ridicules comme ça, Amelia le sait bien. Ya fucking nerd, lui di(sai)t-elle souvent, excédée. Mais jamais sans tendresse. Jamais. « Édouard Douglas, je crois que mes ressources de moquerie ne pourront jamais s’étancher. Tu m’offres beaucoup trop de perches. — Tu dois agréer que c'est simplement de la générosité de ma part, argue-t-il d'un ton très sérieux. Tu n'aurais rien à me reprocher, sinon. ” À part mes colères, mon esprit de compétition, la manière cruelle et méchante avec laquelle je t'ai traitée, et le reste. Ouais, à part tout ça, on a toujours été plutôt décent l'un envers l'autre, non? Le sourire devient un peu amer, non, acide sur ses lèvres: il ressemble à quelqu'un qui vient d'avaler un citron.
« Tu te rappelles... quand on se détestait, au début ? » Il tourne discrètement le visage vers elle. Elle a fermé les yeux et il ne se gêne pas pour l'observer, vraiment l'observer. Il pourrait la dessiner les yeux fermés, bien entendu, si il avait le moindre talent artistique de la sorte; il la connait par coeur, le grain de beauté au coin de sa bouche, au-dessus de son sourcil, les très légères fossettes autour de ses lèvres, le bleu quasi-irréel de ses yeux fermés, et les longs cils de ses paupières. Mais il essaie de se rappeler comment il la voyait, à l'époque, la princesse descendue de son château pour le hanter. « Je pouvais vraiment pas te voir en peinture. — Rude. Moi, au moins, j'avais des bonnes raisons, ” mais il y a un énorme sourire dans sa voix, parce que bien évidemment qu'il n'en avait pas réellement. Ils ont toujours eu ce côté gamins stupide. « J’ai failli t’assassiner discrètement et faire passer ça pour un accident une bonne dizaine de fois. Je disais du mal de toi à qui voulait l’entendre. » Elle dit ça avec une étrange tendresse, et il devrait lui dire que c'est vraiment pas drôle et se moquer d'elle, un peu, mais il ne le fait pas. Quelque chose dans la voix d'Amelia lui dit qu'elle est sérieuse. « Tout me rendait malade. Ton accent écossais surtout. Tes cheveux qui te tombaient tout le temps dans les yeux, tes blagues nulles. Cette façon que t’avais de te moquer de moi comme personne osait le faire. Tu m’horripilais. » Il grimace. Super. « Et regarde nous. » Elle se tourne vers lui et il ne prend même pas la peine de détourner les yeux: il l'observait et l'observe encore, sans peur ni retenue, attendant de connaitre la fin de sa pensée. « Ose dire que tu ne crois pas aux miracles. »
Il reste muet, cloué sur place par ses yeux bleus et par la vérité dans ses paroles. Il l'a tellement détestée, tellement aimée, tellement haïe, tellement adorée. Et il ne croit pas aux miracles? Alors qu'ils sont en vie, tous les deux, ensemble, enfin (il ne sait pas d'où vient ce mot, qui s'impose à lui comme une évidence), ici et maintenant? Elle prend sa main valide et il la laisse faire, leurs doigts entrelacés avec une étrange forme de familiarité même si Édouard n'arrive pas à penser à la dernière fois qu'ils ont fait ça. « On va perdre, très probablement, oui. » Sa gorge se noue. Il serre un peu plus sa main. « Est-ce que tu as peur ? » Il ne sait pas quoi répondre. Oui, il a peur. Mais a-t-il seulement le droit de lui dire? Doit-il seulement partager ses craintes avec quiconque? Sauf que ce n'est pas quiconque. C'est Amelia alors, en toute sincérité, même si ça lui en coûte de le dire, il lâche un petit “ oui, ” qui n'appartient qu'à elle, qu'il ne donne qu'à elle.
« Parce que moi je suis terrifiée. » Les doigts d'Édouard serrent encore plus la main d'Amelia. Parce que c'est pas son genre de se livrer comme ça, tant et si bien que même lui ça le surprend. Il la regarde sans rien dire, stupéfait et compréhensif, un moment, hochant simplement la tête l'air de dire, moi aussi. « Je suis vraiment terrifiée et- j’ai pas envie que tu meures. » Elle dit ça si doucement, si gentiment. Édouard se souvient de la prédiction de Sam, il sait aussi qu'Amelia l'a entendu. Il va mourir. Quoiqu'il arrive, il va mourir avant la fin de la prochaine lune. Enfin, c'est ce que ce con de Sam a dit. Édouard n'a pas encore décidé si il y croyait. Ce en quoi il croit, c'est la détermination d'Amelia dans ses yeux. Pour elle, il tuera la mort. Il ne mourra pas, parce qu'elle ne peut pas être terrifiée, ou triste, à cause de lui. Elle peut pas, il ne le permettra pas. « Qu’est-ce que je vais faire, si tu meurs ? » Il lâche sa main pour que ses doigts viennent doucement caresser sa joue, avec douceur, comme si il avait peur de la briser. Sa main coure sur sa pommette, dans ses cheveux, sa nuque dont il dégage les mèches blondes. “ Je vais pas mourir, ” dit-il. Il l'attire à lui et pose son front sur le sien. “ Je vais pas mourir, ” répète-t-il, avec encore plus de ferveur et de détermination. “ Je peux pas mourir. ” Parce qu'il a encore Derek, même si il refuse toujours de lui adresser la parole. Parce qu'il doit encore tout régler avec Rohan et Ginny. Parce qu'il doit revoir sa mère. Parce qu'il veut pas qu'Amelia soit triste.
Il relâche lentement son étreinte sur la nuque d'Amelia, baissant les yeux malgré lui. “ Moi non plus j'ai pas envie que tu meures, Amelia. Je sais pas ce que je deviendrai sans toi. ” Il n'a pas peur de le dire. “ T'imagines? Ça me rend triste rien que d'y penser. Et je me le pardonnerai jamais. D'être là sans toi... ” Il devrait s'excuser pour le traitement qu'il lui a donné il y a des années de cela, mais il garde les lèvres fermées, pincées plutôt. “ Des fois... commence-t-il avec une hésitation, je me dis que c'est le destin qui nous a mis sur le chemin l'un de l'autre. ” Il a l'air paniqué, soudainement, rajoute précipitamment avant qu'elle le fasse taire d'un rire: “ j'ai jamais vu avec quiconque ce que j'ai avec toi, Amelia. J'ai failli mourir des dizaines de fois, ces dernières années, mais j'ai jamais vraiment cru que j'allais crever... pas sans t'avoir revue. C'est stupide, mais même si je pensais que t'étais morte, une partie de moi... une partie de moi savait qu'on se reverrait. Parce que ça aurait été injuste, tu crois pas? Qu'on passe tellement de temps à se chasser l'un l'autre sans jamais réellement se retrouver... ” Il grimace, il a l'impression de ses perdre dans l'explication de ses ressentis. “ J'ai l'impression que je te connais d'avant. Et donc ça veut dire que y'a forcément un après, non? Pour nous deux. ” Mais ça veut aussi dire que maintenant qu'il l'a connue, il est tout disposé à mourir. “ Parle moi du futur. ”
Dernière édition par Édouard Douglas le Dim 22 Jan 2017 - 0:33, édité 1 fois
‹ baguette : 30 centimètres, bois de noisetier, crin de sombral.
‹ gallions (ʛ) : 3870
‹ réputation : on dit d'elle qu'elle est loyale et intransigeante + on la trouve parfois désagréable, mais c'est juste parce qu'on la connaît mal et qu'elle n'est pas très avenante au premier abord + elle est une auror brillante et fonceuse + on la sait proche de la cause des loups-garous. on a du mal à comprendre pourquoi elle a fait le choix de se lier par triumvirat à un loup-garou.
‹ particularité : animagus en formation + son animal est un ours brun massif.
‹ faits : amelia a fait sa formation d'auror avec un an d'avance + quand le lord est arrivé au pouvoir, elle est restée, en pensant que ça n'allait pas durer + coincée et surveillée, elle prétendu être à ses côtés + c'est lors de la vente aux enchères des rebuts (2001) qu'elle arrive à fuir sans se faire remarquer et à échapper à la surveillance des mangemorts + elle passe deux ans à fuir, en solitaire, une situation qui l'a rendue plus sauvage et froide + elle a rejoint les insurgés en 2003 et a mené de nombreuses missions pour eux, forte de sa formation et de son expérience d'auror + elle a participé à la grande bataille de décembre 2003 + pendant les combats, elle a choisi d'être liée par triumvirat à édouard douglas afin de lui sauver la vie in extremis. ils ont failli ne pas s'en sortir + elle s'est battue contre le gouvernement intérimaire mis en place après la guerre, qui a injustement envoyé édouard en prison pour en faire un exemple, et a participé à faire échapper plusieurs criminels injustement jugés de la prison d'azkaban + elle a repris son poste d'auror après la guerre.
‹ résidence : entre son appartement du londres sorcier et storm's end.
‹ patronus : UN RENARD
‹ épouvantard : perdre les membres du pack. surtout perdre eddie.
‹ risèd : UNE SOIRÉE HEUREUSE ENTRE AMIS.
Amelia perd un peu le contrôle de ses émotions quand Édouard pose sa main sur sa joue, et dégage les cheveux blonds de sa nuque. Elle sent les larmes qui perlent au bord de ses yeux, et fait de son mieux pour ne pas lâcher le sanglot qui souffre de ne pas pouvoir sortir. « Je vais pas mourir, » Ils se rapprochent et Eddie pose son front contre le sien. Amelia ferme les yeux, c’est plus facile. Mais il y a des larmes qui coulent un peu sur son visage fatigué, « Je vais pas mourir, » répète-t-il, et Amelia aimerait vraiment que ces mots suffisent à défier et vaincre la mort. Ils sont passés à côté d’elle tant de fois, tous les deux, tant de fois. Elle aimerait croire que tant qu’ils sont ensemble, tant qu’ils ne se lâchent pas, ça suffira. Elle veut croire que Sam est un voyant de pacotille, doué seulement pour inquiéter le monde. « Je peux pas mourir. » Elle acquiesce contre son front, encore et encore. Il desserre lentement sa main et elle rouvre les yeux, ses cils brillants se reflétant dans ses prunelles claires. « Moi non plus j'ai pas envie que tu meures, Amelia. Je sais pas ce que je deviendrai sans toi. » Elle serre un peu les dents et baisse légèrement les yeux, parce qu’elle arrive pas à affronter son regard confiant et tendre, quand ils parlent de ces choses-là. Elle se concentre sur ses tâches de rousseur, parce que c’est plus simple. « T'imagines? Ça me rend triste rien que d'y penser. Et je me le pardonnerai jamais. D'être là sans toi... » Elle non plus, elle ne se le pardonnerait pas. D’avoir survécu et pas lui. Elle porte déjà trop de culpabilité, par rapport au fameux soir où leurs vies ont changé à jamais. Elle est presque certaine qu’elle n’arriverait pas à en porter davantage. Que ça la détruirait au point qu’elle deviendrait l’une de ces vieilles folles qu’on essaie d’éviter dans les petits villages, ou que-- « Des fois... » Elle prend son courage à deux mains et relève les yeux vers les siens. « Je me dis que c'est le destin qui nous a mis sur le chemin l'un de l'autre. » Bien sûr, ça la fait légèrement sourire, et ça débloque un tout petit peu cette boule dans sa gorge. « j'ai jamais vu avec quiconque ce que j'ai avec toi, Amelia. J'ai failli mourir des dizaines de fois, ces dernières années, mais j'ai jamais vraiment cru que j'allais crever... pas sans t'avoir revue. » Elle aimerait vraiment pouvoir se moquer de lui. Mais la vérité, c’est qu’elle a ressenti exactement la même chose pendant toutes ces années où ils ont été séparés par la vie. Par leur bêtise, aussi. La vie tient à peu de choses, et elle a pourtant réussi à passer deux ans et demi en fuite, à défier le froid, la faim, à tromper la mort. C’est un miracle ça, non ? Elle s’est relevée après chaque chute, et même quand elle était au fond du trou, quand elle a été grièvement blessée, elle savait, au fond, qu’elle n’allait pas mourir. « C'est stupide, mais même si je pensais que t'étais morte, une partie de moi... une partie de moi savait qu'on se reverrait. Parce que ça aurait été injuste, tu crois pas? Qu'on passe tellement de temps à se chasser l'un l'autre sans jamais réellement se retrouver... » Cette fois elle sourit. Pour de vrai. Et elle acquiesce, parce que oui, ça aurait été vraiment injuste. Vraiment injuste. Peut-être qu’il a raison, que le destin a quelque chose à voir avec toutes ces conneries. Mais est-ce que ça veut dire que maintenant qu’ils se sont retrouvés, il se donne le droit de les séparer ? Son sourire s’affaisse soudain et la peur reprend ses droits. Tout ne semble mener qu’à une issue. Une issue qu’elle ne peut décemment pas envisager sérieusement pour la réalité. Édouard grimace. Elle grimace aussi. « J'ai l'impression que je te connais d'avant. Et donc ça veut dire que y'a forcément un après, non? Pour nous deux. » Elle fronce légèrement les sourcils, triture le t-shirt d’Eddie du bout des doigts. Ce n’est pas que ces paroles la mettent mal à l’aise. Plutôt qu’ils mettent des mots sur des choses qu’elle a toujours étrangement ressenties sans vraiment pouvoir les expliquer. Toutes ces histoires un peu absurdes d’autres vies, elle n’y croit pas vraiment, Amelia. Et pourtant, il doit bien une avoir une explication sensée à ce truc si particulier entre eux, qu’ils voient bien, que les autres voient bien aussi. Jusqu’à maintenant, la jeune femme n’a pas trouvé de meilleure hypothèse que celle qu’Édouard présente, alors elle décide d’y croire, parce qu’elle n’a plus rien à perdre. Ça la rassure, l’idée qu’il y ait eu un avant et un après, et que quoi qu’il arrive, ils finissent toujours par se retrouver, même si le concept a une connotation qui fait écho à une impression qu’elle a eu parfois et qu’elle préfère mettre de côté. Même maintenant. « Parle-moi du futur. » fait finalement Édouard, et Amelia hausse les sourcils. Elle finit par se dérider un peu et par sourire, retombant sur son dos sans pour autant lâcher le t-shirt de l’ancien Poufsouffle. Elle observe le bois, au-dessus d’eux, les yeux plissés, comme si elle cherchait des réponses dans les rares aspérités du matériau. « Dans un an, on sera à Storm’s End. » commence-t-elle, sans la moindre hésitation. « On aura invité plein de gens qu’on aime bien, et on aura préparé une putain de fête pour célébrer les un an de la fin de la guerre. » Elle pense au grand salon du cottage, chaleureux. Elle pense à la salle à manger, et la visualise couverte de nourriture. « On mangera tellement qu’on saura plus comment on s’appelle. Je compte bien boire un peu trop aussi. » Elle sourit. « Bien sûr, t’auras trouvé le moyen de ramener une nouvelle petite copine avec un prénom merdique qui me détestera et qui, à la moitié de la soirée, claquera la porte telle une drama queen. Ce qui – entre nous – m’arrangera beaucoup parce que je n’aurai pas à dormir dans le canapé. » Elle tourne les yeux vers Eddie. « Ton matelas a toujours été plus confortable que les autres, pourquoi tu crois que je dors avec toi ? » fait-elle, taquine. « Toutes les nanas présentes – célibataires ou non – seront complètement sous le charme de Seth qui parlera des bébés qu’il sauve. Kenna sera encore complètement bourrée et nous fera d’énièmes déclarations d’amour. » Elle lâche un petit rire. Elle se remet sur le côté, faisant de nouveau face à Édouard. Elle lui sourit un peu. « Je sais pas où on sera sur le long terme. » avoue-t-elle simplement. « Tout ce que je sais, c’est que les arbres vont grandir dans le jardin, que la pierre va vieillir. Que la bibliothèque va se remplir. Que tu vas foutre des maquettes d’avions partout dans le cottage à tel point que tout le monde aura peur de faire un pas et d’en détruire une. T’accumuleras les bouteilles de whisky dans la cuisine parce que Kenna sait offrir que ça. On verra sûrement nos amis avoir des enfants – peut-être qu’on sera même assez cools un jour pour être des parrain et marraine, qui sait ? Tu vivras avec quelqu’un qui te rendra heureux, ça j’en suis sûre. On passera des soirées géniales avec des gens qui nous aiment au moins un peu. On vieillira tous ensemble. Tu me feras des remarques parce que j’aurai plein rides, mais je m’en ficherai, je serai toujours meilleure sorcière que toi. » Elle lui donne un très léger petit coup de poing dans l’estomac qui ne le fait même pas tressaillir. Elle se rend compte qu’elle s’est beaucoup concentrée sur son futur à lui. Peut-être parce que c’est plus facile de l’imaginer lui, après la guerre. A part retrouver le chemin du bureau des aurors, Amelia n’a pas tellement de perspectives. Elle sait juste que son chemin suivra celui d’Édouard. Parce que c’est évident. Elle se rapproche un peu et colle de nouveaux leurs fronts l’un contre l’autre. « Qu’est-ce que t’en penses ? »
‹ baguette : mesure trente centimètres virgule cinq, est composée de bois de chêne et contient un crin de licorne. Elle est inflexible et rigide comme son propriétaire.
‹ gallions (ʛ) : 3680
‹ réputation : j'ai été injustement envoyé à Azkaban. Mon crime? Avoir été mordu et être devenu loup-garou.
‹ particularité : un loup-garou depuis avril 1998. Je suis en triumvirat avec Amelia Cartwright, un lien émotionnel qui nous unit et nous permet parfois de partager nos pensées.
‹ faits : je suis un loup-garou, un ancien Auror bouffé par la culpabilité d'avoir vu ma famille et mes anciens amis décimés autour de moi. J'ai été défiguré à vie par mon Créateur et je me soumettais tous les jours à un sortilège d'Illusion pour cacher les dégâts. J'ai perdu un oeil dans l'affaire. J'ai fatT partie du groupe qui a attaqué Saint-Mangouste et me suis rendu compte de l'horreur de la situation trop tard. Je suis le loup-garou qui a mordu Ginny Weasley. Je suis actuellement à Azkaban à cause de ça et de l'attentat de Saint-Mangouste, même si la rumeur est que le juge m'a plus puni pour ma nature que pour mes crimes.
‹ résidence : dans une cellule d'Azkaban, que je partage avec Aramis Lestrange.
‹ patronus : un ours
‹ épouvantard : les corps massacrés de mes proches, détruits par la Bête qui m'habite.
‹ risèd : moi tel que je l'étais avant, libre de l'influence du loup en moi.
Il le voit très bien. Édouard ferme les yeux. Un sourire traîne sur ses lèvres, un sourire qui sait. Dans un an ils seront à Storm's End, dans vingt ans aussi. Dans vingt ans ils seront adultes, vainqueurs et heureux. Dans vingt ans... ils auront quarante-sept ans, presque quarante-huit. Ils auront vécu de choses. Beaucoup d'horreurs, mais beaucoup de rires aussi. La pierre aura vieilli, les arbres auront grandi, Kenna sera toujours aussi nulle dès qu'elle est bourrée et le sourire d'Amelia sera toujours comme une lumière dans l'obscurité. Demain ou dans un an ou dans vingt ans ils auront l'un l'autre, ils pourront compter sur l'autre, aimer l'autre, supporter l'autre, sans peur ni honte ni retenue, et c'est exactement la promesse qu'elle lui fait en cet instant précis. On dirait une promesse qui ne peut être tenue, le genre de choses qu'on dit et qu'on pense même si au fond, on sait que ça a peu de chance d'arriver. Mais c'est plus fort que ça, c'est un serment. La pierre va vieillir et les arbres vont grandir et ils seront toujours ensemble. Toujours. Édouard bouge lentement, soulevant un bras qu'il enroule autour de la taille d'Amelia, l'amenant plus proche de lui encore. Leurs fronts se touchent toujours, leurs nez aussi, leurs souffles se mélangent et leurs torses se soulèvent de la même, longue, calme et apaisante respiration. Il a mal, il a peur, il a faim, il a froid. Il va peut-être mourir, il va sans doute mourir mais honnêtement, en cet instant précis? Ça n'a pas l'air impossible qu'ils survivent, et qu'ils vivent ça, et qu'ils vivent heureux, pendant une semaine, un an, vingt ans. Dans vingt ans, ils auront quarante-sept ans, presque quarante-huit. Et ils riront d'avoir été un jour aussi naïfs et d'avoir cru qu'ils n'y arriveraient jamais.
Il ne peut retenir le sourire sur ses lèvres, encore. Il le voit très bien. Il voit leurs bonheurs et leurs rires et leurs pleurs, il voit le cottage qu'ils ont construit et les pierres vieillies, les arbres grandis. C'est clair comme de l'eau de roche, en cet instant précis, que tout va se dérouler comme elle le dit, et même mieux encore: qu'ils vont survivre, ensemble, qu'ils vont grandir, ensemble, qu'ils vont vieillir, ensemble. If it takes fighting a war for us to meet again, it would have been worth it, pense-t-il sans lui dire. Ils se sont tellement déchirés, ils se sont tellement énervés, ils ont failli mourir à de nombreuses reprises. Ils ont été exposés à tellement de dangers, tellement de sortilèges, tellement de malédictions: Édouard a envie de dormir pendant cent mille ans, mais à la condition qu'elle soit toujours là quand il se réveillera. À la condition qu'elle soit toujours là, quoiqu'il arrive.
Oui, il le voit très bien. Le bonheur d'Amelia est écrit dans les étoiles: elle le mérite plus que quiconque qu'il connaisse. Elle mérite quelqu'un qui l'aimera sans hésitation, qu'il l'aimera quand elle fait un bruit du nez quand elle rigole, qui l'aimera même quand elle se plaint du café tous les matins sous prétexte qu'il n'est pas assez fort, quelqu'un qui l'aimera malgré le fait qu'elle est nulle pour deviner la fin des films, quelqu'un qui l'aimera même si elle n'a jamais lu le Seigneur des Anneaux, quelqu'un qui acceptera ses silences et sa froideur et ses froncements de sourcil, quelqu'un qui saura que ça ne veut rien dire, qu'Amelia aime avec les yeux et dans le secret des visages tournés, des sourires esquissés et discrets, oui, elle mérite quelqu'un comme ça, qui l'aimerait inconditionnellement, sans pitié, sans crainte, sans retenue, sans limites.
Il ne sait pas si il mérite une rédemption, ou du bonheur, ou quoique ce soit; ce qu'elle lui dit lui semble onirique, impossible. Mais c'est ce qu'il veut et c'est ce qu'il voit: les énormes sourires lumineux de Seth, les rires stridents de Kenna, les sourires en coin de June et les risettes inconfortables de Buckley, les yeux brillants de Rohan qui regarde sa meute et Amelia.
Ils vont pleurer et ils vont faire des erreurs et ils auront des remords et des regrets et peut-être qu'ils se disputeront, peut-être qu'ils se lanceront à la face qu'ils ne veulent plus jamais se revoir, ils feront le deuil de leurs amis et ils regretteront la mort d'étrangers, ils vont devoir se reconstruire, brique par brique, jour après jour, pour retrouver le semblant de vie facile et simple et heureuse qu'ils avaient avant. Et ça va être difficile, et ça va être douloureux, mais ils vont y arriver, n'est-ce pas? Ils doivent y arriver et Édouard sait qu'il est capable de tout, de tout du moment qu'Amelia est là.
« Qu’est-ce que t’en penses ? — Ça m'a l'air pas mal, ” dit-il d'une petite voix.
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