❝ We're running in circles again ❞Wizard ; SC
   

☇ pseudo complet & surnom(s) ; Marverick. Il a un peu de mal avec son prénom et préfère qu’on l’appelle Rick, c’est bien plus court. En revanche, n’essayez pas de l’appeler Marv, il pourrait devenir violent. Cromwell. Le nom d’une famille de sang-mêlé, de classe moyenne. Ses frères de meute ont également tendance à l’appeler Lucky du fait de la chance qui semble le suivre depuis son arrivée parmi eux.    ☇ naissance ; Liverpool, Angleterre, le 28 novembre 1975.    ☇ ascendance; Sang-mêlé, même s’il a toujours été considéré comme étant né-moldu.    ☇ métier ; Geri de la meute de Thurisaz, envoyé par le Lord pour rallier la meute à sa cause.    ☇ camp ; celui du Seigneur des Ténèbres.    ☇ réputation ; violent, imprévisible, orgueilleux et extrêmement chanceux (d’où son surnom Lucky).    ☇ état civil ; Célibataire.    ☇ rang social ; Prolétaire de la société humaine, bras droit et dernier lieutenant de la société lycanthrope.    ☇ baguette ; Elle mesure 29cm est en bois de noyer noir et contient une plume d'Augurey.    ☇ épouvantard ; Décevoir le Lord.    ☇ risèd ; Rick n’a aucun désir propre, il n’y est plus autorisé depuis son conditionnement. Tout ce qu’il souhaite à présent c’est de voir le Lord fier de lui.    ☇ patronus ; Avant sa transformation, il prenait la forme d'un ours. Il n’est plus capable d’en invoquer depuis.    ☇ particularités ; Loup-garou.    ☇ animaux ; Il n'en a pas, ou à la rigueur James quand il n'est pas occupé à lui cogner dessus.    ☇ miroir ; voir l'onglet "miroirs".

☇ Avis sur la situation actuelle :    Honnêtement, Rick se fout bien de tout ce qu’il se passe. Si vous lui aviez posé cette question avant, il vous aurait très certainement dit que la situation actuelle le faisait vomir et qu'il aurait fait tout son possible pour faire tomber le régime du Lord et réinstaurer une démocratie, que ce règne de terreur se termine. Mais du fait de son conditionnement, il n’y a plus qu’une seule chose qui importe à Rick, c’est la victoire du Lord et ce peu importe les moyens qu’il mettra en place. Il n’a pas plus suivi les dernières informations du monde sorcier, tout simplement parce qu’il ne se sent pas concerné. Il a une mission à accomplir et ne s’en laissera pas détourner tant qu’il ne l’aura pas accomplie.

☇ Infos complémentaires ; Rick a tendance à fumer énormément. En grande partie parce qu’il y est accroc mais également parce que l’odeur de la fumée lui permet de ne pas se laisser distraire par d’autres odeurs qu’il pourrait sentir et qui pourraient le déconcentrer du fait de son odorat bien plus développé. • Il a été parfaitement conditionné et n’a de ce fait plus aucun souvenir de son ancienne vie, si ce n’est certains flashback qu’il peut avoir (sans comprendre d’où ils viennent) lorsqu’il laisse complètement éclater sa rage. • Il a l’ensemble du corps (en dehors de son visage) recouvert de cicatrices. Si certaines ont été acquises lors de ses combats au sein de la meute, la plupart d’entre elles vient de son créateur qui a préféré jouer avec lui en le tailladant plutôt que de simplement le mordre. • Du fait de son année passée incarcéré et des expérimentations qu’il a subi, il a une apparence chétive, voire maladive quand il est en loup mais compense ces "défauts" par une rage et une violence sans équivalents dans la meute. • etc.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
   Appelez-moi Antoine/Captain Indécis. J'ai 26 ans, je viens de France et j'ai connu le forum via Une bande de tarées qui ont profité de ma faiblesse (elles se reconnaitront). Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7. Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [] oui / [] non. Un dernier mot ? facultatif.

❝ We said until we died we'd always be blood brothers ❞1993 - Hogwarts
Rick se redressa légèrement pour mieux s’appuyer contre l’arbre, tirant un grognement à Faust qui dû se relever pour mieux allonger sa tête sur ses jambes, lui tirant un sourire amusé qui se transforma rapidement en un éclat de rire face au regard noir de la jeune femme.
Il mima un désolé avec ses lèvres et appuya l’arrière de sa tête contre le tronc, laissant son regard se perdre sur le lac, savourant les premiers rayons du soleil qui venaient les réchauffer.

Des bruits de pas se rapprochant de leur position le tirèrent de ses pensées et il tourna la tête dans leur direction pour tomber sur Édouard qui leur lançait un de ses regards accusateur dont il avait le secret. Le blond lui fit un bref signe de tête suivi d’un « Monsieur le préfet. » Sur un ton des plus solennel, arrachant un petit rire à Faust qui n’avait pas bougée. « Vous n’étiez pas supposé réviser pour les examens ? » Rick prit un air faussement offusqué et désigna d’un vague geste de la main les quelques livres ouverts à côté d’eux. « Mais c’est ce qu’on faisait ! On a juste décidé de faire une petite pause. Il faut en faire tu sais, c’est pas bon de rester tout le temps le nez dans les bouquins. » Eddie leva les yeux au ciel. « Je vous ai observé depuis les fenêtres du château. Ça fait plus d’une demi heure que vous foutez rien. » Les deux accusés lâchèrent un nouveau rire. « C’est bien ce que je dis, on fait une petite pause. » Il désigna le tronc contre lequel il était appuyé d’un mouvement de tête. « Tu veux te joindre à nous ? Je sais que ton boulot de préfet te prend énormément de temps mais ça te ferait pas de mal de te poser un peu. C’est pas bon pour toi de bosser autant. » Il lâcha une exclamation de douleur quand le poing d’Eddie vint le frapper à l’épaule mais afficha bien vite un sourire triomphant en voyant son ami s’asseoir à côté de lui.




Ils se tenaient tous les trois côte à côte dans le hall du ministère, le regard levé vers le plafond et Rick pouvait sentir son estomac se nouer légèrement à cause du cocktail d’excitation et d’appréhension qu’il ressentait.
Ils y étaient. Ils allaient enfin se lancer. Après en avoir parlé sans arrêt en se faisant tous les scénarios possibles dans leurs têtes, ils allaient enfin démarrer leur formation chez les aurors. Ils en avaient rêvés pendant des mois, attendant de voir s’ils seraient pris et avaient tous les trois hurlés de joie en réalisant qu’ils étaient tous les trois acceptés.
Leur scénario de rêve avait commencé à se dessiner et ils ne voyaient pas ce qui pourrait les empêcher de réaliser leur rêve.

Rick passa ses bras autour des épaules de ses deux meilleurs amis et hocha faiblement la tête. « Bon, ben... Allons y ! » Avant de se mettre en marche d’un pas assuré en même temps que Faust et Eddie.

❝ Cos they're the Big Bad Wolf ❞1998 - Daeva Forest
« Tu préfères allumer le feu ? » Rick roula des yeux et se retourna pour s’éloigner d’Édouard tout en enfonçant ses mains ses poches. Il lâcha un « J’y vais. Don’t boss me around, Douglas. » Suivi d’un petit rire et s’éloigna tranquillement du campement qu’ils avaient monté dans l’après midi.
Il marcha pendant un petit moment, ramassant les bouts de bois qui semblaient utilisables pour le feu, jetant de temps à autre de brefs coups d’œil par dessus son épaule pour vérifier qu’il avait toujours le camp dans son champ de vision.

Arrivé au sommet d’une petite colline il posa son chargement au sol et s’autorisa une pause, s’asseyant sur un rocher après avoir s’être allumé une cigarette. Il avait une vue un peu plus dégagée de là où il était et en profita pour laisser son regard balayer les environs, s’arrêtant de temps à autre sur un arbre avec une forme particulière ou un rocher brillant étrangement sous les rayons de la lune.

La lune...

Le blond releva la tête pour observer l’astre et se sentit raidir en réalisant qu’elle était pleine. Son regard se posa sur la cigarette qu’il tenait toujours en main et il se surprit à lâcher un « Et merde. » Avant de la laisser tomber au sol pour l’écraser avec son talon. Il se releva précipitamment, dégaina sa baguette dans la foulée mais n’eut pas le temps de réagir, une masse informe, immense se jetant sur lui pour le plaquer au sol.
Il voulu appeler les autres pour les prévenir, se sachant assez proche du campement mais seul un hurlement de douleur lui échappa quand la créature enfonça ses crocs dans son bras, déchirant ses chairs et lui faisant lâcher sa baguette.

Il fallait qu’il tienne. Il s’était assuré de ne pas trop s’éloigner du camp et même s’il n’avait pas pu les prévenir, Édouard et les autres avaient dû entendre son cri. Il fallait qu’il tienne jusqu’à ce que son ami arrive et le tire de là. Eddie arriverait à temps. Il était toujours arrivé à temps, depuis qu’ils se connaissaient il était toujours arrivé au bon moment pour l’aider.
Il avait toujours été là.

Comme Faust. Elle était là depuis le début et c’était elle qui était intervenue pour les séparer Édouard et lui quand ils s’étaient battus lors de leur rencontre. Elle avait fait en sorte qu’ils n’aillent pas trop loin et ils s’en étaient tirés avec seulement quelques heures de retenue.
Elle viendrait pour le tirer de là, avec Édouard et Alexis.
Il n’était pas seul, il se savait.

Tout ce qu’il avait à faire c’était de tenir. Rester conscient malgré la douleur qui irradiait déjà de tout son corps et à laquelle s’ajoutaient celle des nouvelles blessures que le loup ajoutait en continuant de le déchiqueter.

Il fallait qu’il tienne...




Il était parvenu à la repousser d’un sort et s’était attendu à ce que la créature se jette à nouveau sur lui pour en finir mais rien. Elle avait arrêté de s’acharner sur lui aussi rapidement qu’elle était apparue.

Rick tenta de se redresser mais poussa un cri de douleur qui se transforma rapidement en un gémissement entrecoupé de gargouillis infâmes. Il avait l’impression que son corps était en lambeaux, que chaque centimètres carré de sa peau était à vif et que ses os étaient en miette.

Ignorant la douleur du mieux qu’il pouvait il parvint à se redresser légèrement pour s’appuyer sur ses coudes et retint un haut le cœur en voyant l’état dans lequel il se trouvait.
Il baignait dans une mare de sang, ses vêtements étaient en lambeaux et le peu qui recouvrait encore son corps était imbibé de sang et de morceaux de chairs. Sa jambe gauche formait un angle loin d’être naturel et il était pratiquement sûr qu’il pouvait voir un bout de son os pointer à travers son pantalon.

Une nouvelle vague de douleur le traversa, le faisant retomber sur le sol et lui fit lâcher un nouveau gémissement de douleur accompagné d’une quinte de toux qui lui fit cracher encore un peu plus de sang.

Il allait mourir ici.

Faust et Édouard n’avaient pas pu le sauver et il allait mourir dans cette forêt. Il se viderait probablement de son sang et mourrait d’hypothermie. Ou alors une bête sauvage se déciderait à le dévorer. Il n’en savait rien mais il savait qu’il allait mourir dans cette forêt, dès sa première mission de terrain et seul.
Désespéramment seul.

Il referma les yeux, essayant de se concentrer pour calmer sa douleur et sentit rapidement qu’il commençait à partir, ses pensées dérivant vers Faust et Édouard.

❝ How much longer until you break ❞1999 - Ministry of Magic
Il ne comprenait pas.

Assit sur une chaise dans le bureau du chef de la police magique, son visage dans ses mains, il attendait qu’on lui donne les informations qu’il avait demandé et qu’on lui donne sa nouvelle affectation.

Il ne comprenait pas pourquoi Faust n’était pas chez elle. C’était la première chose qu’il avait faite en arrivant à Londres, retourner à l’appartement qu’elle avait pour la retrouver mais les voisins lui avaient expliqué qu’elle n’était pas là.
C’était incompréhensible. Pourquoi est ce qu’elle ne vivrait plus chez elle ? Est ce qu’elle avait déménagé ? Il avait disparu pendant près d’un an et pouvait comprendre qu’elle ait voulu vivre ailleurs et changer d’endroit, le pensant mort mais ça lui semblait peu probable.

Il était ensuite venu au ministère, espérant retrouver sa fiancée et Édouard mais les personnes auxquelles il avait posé cette question lui avait répondu qu’elles ne savaient pas, quand elle ne se contentaient pas de tout simplement l’ignorer.

Où est ce qu’ils étaient ? Ça n’avait aucun sens.

La porte du bureau s’ouvrit finalement et Rick releva la tête vers le responsable du département qui affichait une mine grave. Il attendit que l’homme ne s’installe pour prendre la parole sur un ton implorant. « Alors ? » Le type le dévisagea un long moment, interminable pour Rick avant de répondre finalement à sa question. « Je suis au regret de vous informer que votre... Ami Édouard Douglas a démissionné de son poste il y a quelques mois. » Les yeux du blond s’écarquillèrent et il ouvrit la bouche pour répliquer mais aucun son n’en sortit. « Et qu’il est depuis recherché pour trahison. » Non, c’était impossible. Ça ne pouvait pas être vrai. Édouard Douglas, la définition même de la fidélité avait trahis le gouvernement ? Ça n’était pas possible. Il devait faire erreur.

« V-vous... Vous êtes sûr qu’il s’agit b... » L’homme le coupa, sur un ton ne laissant aucun doute. « Je connais mon travail monsieur Cromwell. Croyez moi, votre ami est un traître. » Rick rabaissa la tête, se reprenant son visage dans ses mains.
« Et pour ce qui est de votre compagne. Faustina Warwick. » Rick releva instantanément la tête, fixant l’homme avec de grands yeux. « Je suis désolé monsieur Cromwell. »

Non.
Non, non, non.
Non.

« Miss Warwick a été gravement blessée la nuit de l’attaque, lors de votre mission dans la forêt de Daeva. Elle n’a pas survécu à ses blessures. » Rick sentit immédiatement des larmes lui monter aux yeux. Il enfouit son visage dans ses mains pour essayer de se contenir, le corps agité de tremblements.

C’était pour ça qu’elle ne vivait plus dans son ancien appartement. Elle n’avait pas déménagé parce qu’il avait disparu. Elle était morte. En même temps que lui s’était fait déchiqueter par cette bête.
Elle n’avait pas pu venir le sauver, tout comme Édouard qui lui avait survécu.
Pourquoi est ce qu’Edouard avait survécu et pas Faustina ? Pourquoi est ce qu’il n’avait pas pu la sauver ? Est ce qu’il avait été lâche comme lors de sa démission ? Est ce qu’il avait préféré sauver sa peau plutôt que de protéger Faust ?
Non, il connaissait Eddie. Il n’avait pas pu faire ça. Ce devait forcément être autre chose. Mais dans ce cas pourquoi est ce qu’il avait survécu et pas Faust ? Il ne l’aurait pas abandonnée mais alors pourquoi est ce qu’il était accusé de trahison ?
Rien de tout ça n’avait de sens...

Le visage toujours enfouit dans ses mains, il murmura un « Qu’est ce que je vais devenir... » Qui parvint jusqu’au responsable. « Justement... » Le jeune homme releva la tête vers l’homme. « Compte tenu de votre... Condition... » Il fronça les sourcils. Il sentait qu’il n’allait pas aimer ce que le chef allait lui dire. « Je ne pense pas que vous pourrez continuer à exercer votre profession au sein du ministère. Nous avons une politique très strict concernant les personnes comme vous et... » Rick poussa un soupir dédaigneux et se releva de sa chaise pour toiser son vis à vis d’un air mauvais. « Je crois que j’ai compris ouais. » Il secoua la tête et sortit précipitamment du bureau, claquant la porte derrière lui avant de s’éloigner rapidement vers l’ascenseur le plus proche. Il attendit que les portes ne se referment avant de s’autoriser à laisser ses larmes reprendre le dessus et se laissa glisser jusqu’au sol.

Sa vie était détruite.

❝ Your mind is just a program ❞1999 - Ministry of Magic
Rick était recroquevillé dans un coin de sa cellule, les jambes ramenées contre son torse et le visage enfouis dans ses bras quand la porte s’ouvrit sur son tortionnaire. Rick resserra un peu plus ses jambes contre son torse en poussant ce qui ressemblait à un gémissement de peur.

Il ne voulait plus ressentir tout ça. Il voulait arrêter de souffrir. Tout ce qu’il voulait c’était sortir de cette cellule et rendre le Lord heureux, lui montrer qu’il serait un serviteur fidèle et duquel il serait fier mais ses tortionnaires ne semblaient pas prêter attention à ce qu’il disait. Ils continuaient de lui faire ingurgiter leurs potions infâmes à lui faire subir des sorts qui lui retournaient littéralement le cerveau.
Il voulait juste servir le Lord, pourquoi est ce qu’ils ne le comprenaient pas ? Pourquoi est ce qu’ils s’évertuaient à continuer à lui faire subir cet enfer ? N’avait-il pas prouvé qu’il lui était digne de confiance ?

« Debout. » La voix du tortionnaire claqua dans le silence et Rick se redressa sans prononcer un mot, regardant son supérieur droit dans les yeux. « Suis moi. » Le blond s’exécuta en gardant le silence et suivi l’homme hors de la cellule, emboîtant son pas. Ils marchèrent pendant de longues minutes jusqu’à arriver à une nouvelle salle. Rick ne connaissait pas cette salle. Ils ne l’avaient jamais amené dans cette pièce là et il pouvait sentir son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Est ce qu’ils allaient lui faire subir une nouvelle torture ? Ou bien est ce que cette salle signifiait qu’ils allaient enfin lui donner l’occasion de prouver à qui allait son allégeance ?
Il avait tellement hâte de voir ce qu’ils comptaient faire. Même si c’était pour le torturer, Rick serait heureux de le subir, parce que ça lui permettrait de montrer encore plus à quel point il était fidèle au Lord.
Peut importe ce qu’ils feraient, il rendrait son maître fier de lui.

Son supérieur l’invita à entrer d’un signe de tête et Rick s’exécuta sans rechigner, un léger sourire aux lèvres et s’installa sur la chaise la plus proche, attendant de voir qui s’installerait de l’autre côté de la table.

Est ce que le Lord viendrait lui-même pour lui parler ? Il adorerait ça, il rêvait de pouvoir le rencontrer et lui prouver sa fidélité mais il savait que le Lord avait mieux à faire que de s’occuper d’un simple pion comme lui.  
Mais il adorerait ça.

La porte par laquelle il était entré fini par se rouvrir mais Rick garda son regard braqué sur le mur face à lui, attendant de voir qui viendrait s’asseoir face à lui.

Le type était bedonnant, devait avoir la quarantaine mais Rick ne fit pas de commentaire quand il vint s’asseoir face à lui pour l’observer silencieusement. Il ne savait pas qui il était mais il se doutait bien qu’il allait devoir répondre correctement à ses questions s’il voulait sortir de sa cellule et prouver à quel point il était un bon élément. Il laisserait le type parler et répondrait de la manière la plus naturelle possible. Il ne fallait pas qu’il donne l’impression de faire de l’excès de zèle. Il fallait qu’il soit franc et honnête sinon le Lord le verrait tout de suite.

Le type ne daigna même pas lui accorder un regard et ouvrit le dossier qu’il avait amené avec lui avant de finalement prendre la parole. « Nom et prénom. » Rick ouvrit la bouche, prêt à répondre immédiatement mais se ravisa. Il prit une grande inspiration et répondit à la question d’une voix assurée. « Marverick Cromwell. » « Et tu es ? » « Au service du Lord. » Le bedonnant releva les yeux de son dossier en soupirant. « Ce n’est pas ce que je t’ai demandé. » Le blond voulu répliquer mais secoua vivement la tête avant de répondre. « Je suis au service du Lord. Peu importe ce qu’il me demandera, je le ferai sans poser de question. » Le type ne semblait toujours pas satisfait et repris sur un ton lasse. « Ce n’est pas ça que je veux savoir. » Rick reprit d’une voix forte, gardant le regard pointé vers le bas pour ne pas croiser celui de son vis à vis. Il jouait avec lui et Rick savait qu’il n’hésiterait pas à lui sauter dessus si jamais il croisait son regard. « Ce que je suis n’a pas d’importance, je ferai ce que le Lord me demandera ! Je ne suis qu’un pion et j’exécuterai ses ordres peut importe ce qu’il m’ordonnera ! » Il avait ses poings tout en parlant, ses ongles commençant à entamer ses paumes mais gardait la tête baissée, le regard toujours braqué sur le sol.

« Il n’est pas prêt. » Rick releva brusquement les yeux vers le bedonnant, lui lançant un regard mauvais.
Non. Il n’avait pas le droit de dire ça. Il avait parfaitement répondu à sa question. Qui il était n’avait pas d’importance, tout ce qui importait c’était d’accomplir la mission qu’on lui confierait.
Il ne comprenait pas.
Pourquoi est ce qu’il ne comprenait pas ?

Sans pouvoir se contrôler, Rick se jeta au dessus de la table, agrippant le type et l’entraînant dans sa chute et commença à le ruer de coups. Il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre. Ils avaient envoyé un homme qui ne comprenait pas son état d’esprit. Est ce qu’il était seulement fidèle au Lord ? Rick en doutait. S’il ne comprenait pas ce qu’il voulait dire, c’était qu’il n’était pas assez fidèle.

❝ They think you're weak ❞2000 Daeva Forest
Il était assit dans un coin, à l’écart de la meute et observait silencieusement les autres membres.
Ça ne faisait qu’une semaine qu’il était parmi eux mais il pouvait déjà sentir qu’ils n’étaient pas prêts à suivre le Lord. Ils semblaient plus se soucier de leur petite communauté que des desseins de leur maître à tous.

Rick avait entendu ses responsables parler entre eux et le qualifier de trop faible, dire qu’il n’était pas prêt mais ils l’avaient quand même envoyé rejoindre la meute Thurisaz dans l’espoir qu’il parvienne à les rallier à la cause du Lord. Il avait bien sentit qu’ils ne le croyaient pas capable de le faire mais il allait leur montrer. Il leur prouverait qu’il était digne de la confiance du Lord et qu’il accomplirait la mission qu’on lui avait confié.

Un « Faible. » Parvint jusqu’à Rick qui le tira de ses pensées et le fit relever la tête dans la direction de la voix. Son regard se posa sur le Geri, Caldwell, et ses fidèles, occupés à l’observer, accentuant d’un coup la colère du jeune homme qui lui lança un regard mauvais.
Non, il ne fallait pas qu’il fasse de vagues. Il avait une mission, devait l’accomplir et cela impliquait de ne pas faire de vagues. Du moins pas dès la première semaine de son arrivée.

Un rire gras en provenance de Caldwell attira à nouveau son attention et cette fois le blond ne parvint pas à se retenir. Il se releva d’un bond et s’avança d’un pas vif vers l’attroupement, s’arrêtant juste devant le bras droit de l’alpha.
Caldwell se releva lui aussi pour venir se planter devant Rick, le toisant d’un regard mauvais. « Un problème Cromwell ? » Malgré la tête et les trente kilos que lui rendait le Geri, Rick soutint son regard sans sourciller, gardant le silence.
Non, il fallait qu’il fasse profil bas. Il ne pouvait pas se permettre de laisser ses instincts prendre le dessus. Pas après seulement une semaine. Il fallait qu’il attende, qu’il se fasse des alliés au sein de la meute avant de tenter quoi que ce soit.

Rick poussa finalement un soupir désabusé et secoua faiblement la tête avant de faire demi-tour pour s’éloigner de Caldwell, préférant ne pas créer de problèmes.
La main du Geri se posa violemment sur son épaule, accentuant un peu plus sa rage, et le força à se retourner, le blond se retrouvant avec le visage de son vis à vis à quelques centimètres du sien. Il soutint à nouveau son regard, la mâchoire et les poings serrés alors que Caldwell reprenait. « J’me demande bien c’que tu fous avec nous. T’es venu de nulle part, comme une fleur et t’espère qu’on va t’accepter parmi nous ? » Rick ferma un insant les yeux et secoua une nouvelle fois la tête en soupirant avant de baisser les yeux. « J’espère rien du tout. Tout ce que je veux c’est trouver ma place. » Il inclina un peu plus la tête, montrant sa soumission et tourna le dos au Geri pour commencer à s’éloigner.

« C’est bien c’qui me semblait. T’es bien trop faible pour nous. » Rick s’immobilisa face à cette réplique et ferma les yeux, essayant de calmer la rage qu’il commençait à sentir bouillir en lui.
C’était comme ses responsables. Il ne comprenait pas. Comment pouvait-il le traiter de faible alors qu’il ne comprenait rien ? Ils étaient tous trop stupides pour comprendre. Ils ne voyaient pas ce qu’il voulait accomplir. Et ils ne le verraient jamais.

Un nouveau rire échappa à Caldwell et Rick en profita pour se retourner vivement vers lui, se jetant sur le bras droit pour le plaquer au sol et commença à le rouer de coups en hurlant de rage.
Caldwell et la meute ne comprenaient pas. Mais il allait leur montrer.

Caldwell parvint à le repousser en arrière, le propulsant de quelques mètres et se releva d’un bond avant de se rapprocher rapidement de lui pour le saisir par le col et le relever sans mal d’une main. Rick tenta de se débattre mais se retrouva rapidement plaqué contre le tronc d’un arbre, le souffle coupé.
Le Geri rapprocha son visage du sien, plongeant son regard dans le sien avant de lui offrir un sourire carnassier. « T’as du cran je le reconnais. Mais t’as rien à foutre avec nous. » Malgré sa respiration saccadée par sa rage qui ne cessait de monter crescendo, Rick parvint à lâcher un petit rire amusé.
Non, il ne comprenait vraiment pas.

Il asséna un coup de tête à son adversaire, savourant de sentir son nez craquer contre son front et profita que Caldwell l’avait lâché pour le mordre à la gorge. Il enfonça ses dents dans la peau de l’autre homme, se retenant d’éclater de rire en l’entendant hurler de douleur et arracha la gorge de son adversaire d’un mouvement sec.
Il regarda le Geri s’effondrer au sol dans un gargouillis et le regarda se tordre de douleur pendant de longues secondes, ses mains agrippant sa plaie béante dans l’espoir d’arrêter l’hémorragie avec un sourire satisfait.  

Caldwell fini par s’immobiliser et Rick recracha finalement le morceau de chair qu’il avait toujours en bouche au sol avant de balayer les autres membres de la meute du regard, les mettant au défi de tenter leur chance.
Voyant qu’aucun ne semblait disposer à réagir il lâcha un bref éclat de rire et retourna jusqu’au tronc contre lequel il était appuyé un peu plus tôt, s’essuyant sa bouche et son menton en sang d’un revers de main.

Il observa longuement le liquide carmin étalé sur sa main avec un regard presque intrigué avant de lâcher un nouveau petit rire.

Il leur ferait comprendre à tous.

❝ I could use someone like you ❞2003 - Daeva Forest
Rick s’alluma une cigarette et en tira une bouffée avant d’en recracher la fumée, essayant vainement de calmer sa colère qu’il sentait prête à exploser.

Le Geri leva les yeux en ciel en soupirant, sentant sa colère atteindre son paroxysme et aboya un. « JIMBO ! » Sonore qui résonna longuement dans la forêt.
Il attendit patiemment que le plus jeune arrive, essayant de calmer les tremblements de ses mains, signe qu’il fallait qu’il trouve quelque chose pour se défouler.

Il avait vraiment du mal avec James. Certes, c’était le gouvernement et donc le Lord qui lui avait confié le jeune homme, mais Rick ne l’aimait pas. Il mettait du cœur à l’ouvrage et obéissait à ses ordres sans rechigner mais il le trouvait trop... Trop Jimbo.
Il ne parvenait pas à l’expliquer mais le jeune homme avait tendance à en faire trop à chaque fois et surtout à constamment chercher son approbation. Bien sûr c’était pour ça qu’il était là mais Rick n’avait pas besoin d’un larbin pareil ou qui soit continuellement collé à lui.

En dehors de tout ça, Rick l’aimait bien. C’était le seul de la meute à n’avoir jamais contesté sa position.
Bon, personne n’avait tenté quoi que ce soit, mais il pouvait sentir leurs regards braqués sur lui et leurs pulsions meurtrières. James, lui, ne montrait rien sinon une forme de fierté à l’idée de le suivre partout.
L’autre raison pour laquelle le blond aimait le petit nouveau, c’était parce qu’il était comme lui. Il ne voulait servir que le Lord et le rendre heureux, contrairement au reste de la meute qui semblait ne se soucier que de leur bien être personnel. Il ne pouvait pas faire grand-chose pour ça pour l’instant mais ce n’était qu’un question de temps avant qu’il ne devienne l’alpha.
C’était la mission qu’on lui avait confié et il l’accomplirait ou mourrait en essayant.

James fini par arriver à ses côtés, l’air incrédule -comme souvent d’ailleurs- et vint se planter aux côtés du Geri, lâchant un « Qu’est ce qu’il y a Rick ? » Sur un ton enjoué qui acheva d’énerver le blond.
Mais c’était pour ça qu’il aimait bien James aussi.

Sans prononcer un mot, Rick envoya son poing dans le visage du brun, l’étalant au sol en poussant un soupir satisfait. James poussa un gémissement de douleur et lâcha un « Qu’est ce que j’ai fait Rick ? » Qui fit instantanément remonter la colère du Geri qui se jeta sur son frère de meute, s’asseyant sur son torse pour commencer à le frapper, sans prêter attention aux autres membres de la meute qui s’étaient rapprochés à cause de ses cris.
« Tu. Ne. Peux. Pas. Juste. Fermer. TA. GUEULE ! » Il ponctua chacun de ses mots par un nouveau coup, de plus en plus fort, en même temps que son ton se faisait de plus en plus agressif mais fini par s’immobiliser, le souffle court quand il réalisa dans quel état il avait mis son acolyte.

Il poussa un grognement sourd, presque animal et frappa une dernière fois James au visage, sentant un craquement sous ses doigts au moment de l’impact et se releva sans un mot avant de s’éloigner de quelques pas, toisant d’un regard mauvais ceux qui s’étaient rapprochés.

C’était pour ça qu’il aimait bien James aussi. Il était toujours là pour qu’il puisse se passer les nerfs et ne répliquait jamais, ni ne lui faisait de remarques à ce sujet.

Rick s’appuya le dos contre un arbre non loin et tira une nouvelle clope de son paquet avant de l’allumer. Il tira une latte dessus et sans adresser un regard à James lui lança un « Va me chercher un truc à bouffer. » Sans même vérifier qu’il le faisait. Il n’avait pas à vérifier, il savait que James le ferait sans rechigner et sans poser de question.

Ouais. C’était pour ça qu’il aimait bien James.