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sujet; LOVERIGHT ҩ in silence, she screams. |
HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| Amelia Cartwright “It is sometimes a mistake to climb; it is always a mistake never even to make the attempt. If you do not climb, you will not fall. This is true. But is it that bad to fail, that hard to fall?” 5 septembre L'index frôle accidentellement le pouce et une douleur, vive, se répand tout le long de son bras, enflamme les nerfs et les tendons de sa main aussi sûrement qu'aurait pu le faire une étincelle en rencontrant une traînée de poudre. Une grimace tord le visage de la sorcière lorsqu'elle aperçoit une goutte de sang s'échapper de l’égratignure, qui commençait seulement à cicatriser. Le brouillard du sommeil l'étreint encore mais elle ne peut s'empêcher de se demander comment une si petite coupure puise la gêner autant alors que le reste de son corps hurle, tous ses muscles endoloris et fourbus et alourdis par l'épuisement, sans qu'elle ne s'y attarde plus que ça. La pulpe du doigt va à la rencontre de ses lèvres et lorsque le métal vient lui envahir les sens, elle se demande si ce n'est pas la faute de quelque Joncheruine égaré qu'elle pense à ce genre de banalités (elle préfère penser aux pacotilles plutôt qu'au reste, Luna, refusant catégoriquement les doutes et les inquiétudes qui se sont insidieusement infiltrés en elle). Quelques secondes encore et le goût acre du sang se dissipe, elle tente d'ouvrir plus les yeux pour s'assurer que l'éraflure s'est arrêtée de saigner avant de rabattre sa main contre l'arrondi de son ventre.
Du regard, Luna balaie rapidement la pièce dans laquelle elle se trouve sans se rappeler comment ni quand elle avait atterri ici. C'est une chambre, à en juger le mobilier, mais les rayons lumineux qui traversent les rideaux de la petite fenêtre mettent surtout en exergue les dizaines de livres éparpillés ça et là dans son champ visuel. Luna ne sait pas non plus à qui appartient cette drôle de bibliothèque mais elle se fait la réflexion qu'elle aimerait beaucoup rencontrer son propriétaire, juste pour voir si son visage ressemblait au sien, si il avait l'air aussi rêveur qu'elle. Sans se douter un seul instant qu'elle l'avait déjà rencontré et qu'elle avait vu le masque effrayant que l'astre nocturne pouvait bien lui mettre. Le regard bleu capte la couverture en cuir d'un grimoire et elle se rappelle l'époque où sa chambre ressemblait à ce capharnaüm sans nom, envahi par des tomes et des tomes d'histoires fantastiques... Ça lui manque, la lecture, juste pouvoir s'installer confortablement dans une pièce avec la seule compagnie des livres: ils avaient toujours fait de précieux alliés et ne lui avaient jamais causé le moindre tort... Un pincement au cœur la prend et Luna se redresse vivement, parfaitement réveillée, pour rejeter le plus loin possible ces pensées parasites qui viennent lui embrumer l'esprit d'idées dérangeantes. C'est une pente glissant lorsque Luna ressasse ce concept, celui où les humains arrivent à faire souffrir leurs semblables en une fraction de seconde. C'est une pente glissante qu'elle ne veut plus jamais dévaler, Lovegood, ce n'était pas maintenant qu'elle se mettrait à regretter de s'être mêlée à eux (mieux valaient les remords que les regrets, pas vrai?). Lentement, elle soulève les draps et se place sur le rebord du lit, s'assure de la stabilité de ses pieds sur le sol avant d'essayer de se lever complètement de la matrice du lit. Elle ne sait pas combien de temps elle a dormi, un jour, peut-être plus, peut-être moins, toujours était-il qu'elle avait besoin de bouger, de marcher, de ne pas rester dans ce lit. Elle devait commencer à récupérer le fil de la réalité. Tout était tellement silencieux qu'elle se demandait s'il existait autre chose que les battements de son cœur dans le monde. Les siens se souvient-elle une fois qu'elle eut passé le seuil de la chambre avant de s'engager à gauche, possédée par son instinct plus que par la curiosité. Il n'y avait rien de bon à droite. Il n'y avait jamais rien de bon à découvrir ses deux meilleurs amis inconscients, à se demander si leur vie ne tenait qu'à un fil ou pas. Elle avance avec prudence, détaille à peine les motifs criards agrémentant les murs que déjà, Lovegood se retrouve devant un escalier aux marches boisées. Elle tend l'oreille, tente de percevoir un bruit quelconque pouvant trahir une autre présence qu'elle dans le cottage... en vain. Elle n'arrive pas à savoir si le sentiment qui l'envahit est de l'appréhension ou juste de la peur. Elle a peur d'être seule ici, avec personne d'autre que ses deux meilleurs amis toujours prisonniers des limbes pour seule compagnie. Ses lèvres se pincent lorsqu'elle sent une boule se former au creux de sa gorge, s'empêchant tant bien que mal d'hurler le prénom adoré pour qu'il vienne la rassurer. Reprends-toi, Loony. Alors Luna inspire, ferme les yeux, et expire, trois fois d'affilée, pour se calmer. C'est seulement après s'être remis les idées en place qu'elle pose le pied sur la première marche, puis l'autre sur la deuxième, et ainsi de suite, pour continuer son avancée dans le cottage paisible. Elle ignore les picotements lui parcourant le derme et s'accroche plus fermement à la main-courante lorsqu'elle ressent des élancements intensifier la sensibilité douloureuse de ses jambes. Elle ne se plaint pas, Luna, elle sait qu'elle a échappé au pire. Pourtant, à mesure qu'elle descendait les marches, son esprit continue de produire un flux de pensées futiles et décousues pour l'empêcher de s'étioler et d'être annihilé par l'odieuse vérité: vous avez tous failli mourir. Alors elle se dit mille choses à la fois: qu'elle a faim, et soif, et que les livres de Daddy lui manquent, que les patacitrouilles sont meilleures que les chocogrenouilles, qu'elle veut du pudding, qu'elle veut trouver des bouchons de Bierraubeurre, et combien de fleurs peuvent bien se trouver sur ce drôle de papier peint? Et, malheureusement, les idées futiles ne suffisent pas, Luna les a toutes épuisées une fois rendue au milieu de l'escalier. Elle pense aussi au fait qu'elle détestait déjà les traques, avant, parce qu'échapper au danger se conjuguait toujours avec les conséquences désagréables et douloureuses d'une violente poussée d'adrénaline mais qu'aujourd'hui, c'est bien pire, parce qu'elle ne parvenait pas à discerner les gênes naturelles liées à sa grossesse de celles d'une longue course à la survie. C'est terrible mais Luna préfère laisser même les choses désagréables lui passer par la tête parce que c'était rassurant, ainsi. C'est rassurant parce qu'elle était peut-être seule ici pour le moment et elle ne voulait pas être seule pour...
Elle s'immobilise soudain sur la dernière marche, les deux paumes rassemblées sur le couronnement sculpté du pilastre de l'escalier. Elle n'est pas seule. Elle n'est pas seule et ce simple constat la soulage plus qu'elle n'ose l'imaginer. Luna ne connaissait pas la jeune femme qui lui tournait alors le dos le moins du monde mais elle se sentait capable de l'enfermer dans une étreinte étouffante tant elle était heureuse et rassurée de la voir ici. Mais elle s'abstient en remarquant ce à quoi elle fait face : le canapé dans lequel Ginny avait été déposée à leur arrivée, celui-là même qui s'était empourpré par le liquide vital de la jeune femme. Désormais, il est immaculé. Luna se demande combien de Tergeo ont été nécessaires pour venir à bout du sang qui avait vicié toute l'atmosphère de la pièce. Silencieusement, Lovegood se rapproche de la jeune femme et se poste à ses côtés, se doutant de l'identité de cette dernière en observant son profil éreinté. « Amelia? Amelia, c'est ça? » Luna regarde une nouvelle fois dans la même direction que la blonde avant de retourner à nouveau son attention sur elle. « Est-ce que tout va bien ? » Quelque chose la frappe lorsqu'elle capte son regard: Luna avait vu le même reflet terrifié dans les yeux de Scamander la veille. |
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HERO • we saved the world Amelia Cartwright | Amelia a envie de dormir. Ça se voit, d’ailleurs, puisqu’elle a de sacrés cernes qui lui habillent le regard. Mais ce n’est pas le moment. Hier a été assez compliqué comme ça, elle veut être éveillée quand Édouard se réveillera et devra se rappeler ce qui s’est passé pour la deuxième journée consécutive. Elle veut être là quand Elijah reviendra avec les potions et onguents dont ils ont besoin pour l’aider à décharger tout ça. Elle veut être là pour veiller les blessés le temps que ceux qui s’y connaissent en médicomagie prennent une pause. Ils ne sont pas si nombreux, au final, à Storm’s End, pour s’acquitter de ces tâches qui – ils sont tous d’accord – ne doivent pas revenir à ceux qui ont eu à traverser le drame. Hier soir, Amelia s’est endormie auprès d’Eddie, mais elle est sortie de la chambre quelques heures plus tard, pour s’installer dans le fauteuil à côté de Ginny, et surveiller que tout allait bien. Elle a toujours partagé les fardeaux de son ami, et d’une certaine manière, elle ressent comme une responsabilité envers Ginny, maintenant qu’il l’a mordue. Elle est restée trois ou quatre heures, la tête soutenue par son bras, à observer la poitrine de la petite rousse s’élever et s’affaisser, à un rythme faible. Ses pensées l’ont gardée éveillée sans mal. Elle a essayé de se mettre à la place de l’ancienne Gryffondor, et s’est aussi beaucoup demandé comment elle allait réagir en apprenant qu’elle était enceinte, en plus d’avoir été mordue par un loup-garou. Bien sûr, ce n’est pas son rôle d’annoncer de telles choses, et Rohan et elle se sont accordés sur le fait que pour l’instant, il valait mieux ne pas en parler, et attendre que Dillinger, la médicomage en chef de la résistance, confirme la nouvelle, juste au cas où. Amelia a pensé aux enfants. Au fait que les élever dans le monde dans lequel ils évolue aujourd’hui est terriblement triste. Elle a pensé au fait que, quelques années auparavant, elle voulait avoir des enfants, elle aussi. Avec la femme qu’elle aimait, qui s’est révélée ne pas être la personne avec qui elle allait finir sa vie. Elle a pensé à plein de choses, Amelia, des choses qui n’appartiennent qu’à elle et qu’elle ne partagerait avec personne. Elle ne s’est levée que lorsque les premières lumières de l’aube se sont manifestées par les volets du cottage, et elle a laissé sa place à quelqu’un d’autre. Elle a bu un thé, seule, en silence, devant la bâtisse, enroulée dans un plaid, à observer les collines écossaises. Pendant un moment, elle a même réussi à déconnecter, même si le sentiment d’oppression dans sa poitrine ne l’a jamais vraiment quittée. Amelia a regardé le jour se lever, la brume se dissiper, doucement mais sûrement, tandis qu’à l’intérieur régnait toujours un silence de plomb. Ça lui a fait du bien, de prendre l’air, de ne pas avoir à croiser qui que ce soit. D’être en tête à tête avec la nature, les couleurs de la fin de l’été et du début d’automne. C’est une toute petite chose, pourtant. Mais ça lui a rappelé que le monde continuait de tourner, et que les choses n’étaient pas finies. C’est ce qu’elle a cru, pourtant, quand elle a appris la nouvelle il y a presque deux jours maintenant, quand elle a compris ce qui s’était passé. Elle a bien cru que ce serait la fin de tout, que le monde allait flancher pour de bon et qu’il n’y aurait plus rien à faire. Mais non. Les heures se sont écoulées, le jour s’est levé, comme ce matin, et la vie a continué. Elle est ensuite retournée à l’intérieur, les pommettes rouges à cause de la fraîcheur du matin, et a commencé à nettoyer un peu le salon. Autant dire qu’il y avait du travail. Le plus difficile a sûrement été le canapé, tâché de sang après le passage de Ginny. Amelia a bien passé une heure à s’assurer que tout avait bien disparu. Tout ce sang lui a donné la nausée, et lui a aussi rappelé la gravité de la situation. Elle a eu l’air d’une pauvre folle, à astiquer du bout de sa baguette les endroits les plus touchés. Et même encore maintenant, qu’il semble être immaculé, elle a l’impression que ses yeux voient encore des traces qui n’ont pas été effacées. Elle ne remarque même pas que quelqu’un descend les escaliers et se poste à côté d’elle jusqu’à ce que la voix la réveille de la drôle de transe dans laquelle elle est plongée. « Amelia? Amelia, c'est ça ? » L’ancienne auror a du mal à quitter le canapé des yeux. « Est-ce que tout va bien ? » ajoute la voix, et cette fois, la blonde tourne la tête. Luna. Amelia esquisse un petit sourire qu’elle veut rassurant mais il n’atteint pas ses yeux. « Oui, oui, pardon. » Amelia secoue la tête, chassant les pensées négatives qui l’habitent. « J’ai passé tellement de temps devant ce canapé que j’en vois les motifs quand je cligne des yeux. » dit-elle avec un soupir. Elle s’éloigne un peu du sofa, et observe mieux Luna. Elles ne se sont jamais vraiment rencontrées, toutes les deux, au final. Amelia sait beaucoup de choses – trop sûrement. Rolf lui a parlé de tout, et elle sait l’importance qu’a la petite blonde pour lui. Elle se rend d’ailleurs compte qu’elle n’a pas recroisé Rolf depuis qu’ils sont arrivés en trombe, tous les deux, l’autre jour. Elle s’est tellement concentrée sur Édouard, Ginny, et sur sa discussion avec Rohan qu’elle en a oublié tout le reste. Elle se sent mal, tout à coup, un peu indigne. Elle espère que son ami ne lui en tiendra pas rigueur. Amelia n’est pas la plus douée en amitié, pas la plus douée en relations humaines, en général. Rolf le sait bien, il n’aura pas été surpris. « Tu as réussi à dormir ? Tu avais le meilleur matelas du cottage, tu peux me croire. » Amelia a dormi plusieurs fois dans la chambre de Penny, depuis qu’ils ont construit cet endroit, et il va sans dire qu’elle est la plus agréable. Pourtant, elle préfère toujours dormir dans la chambre d’Édouard. Elle ne sait pas si ses tentatives un peu nulles d’alléger l’atmosphère auront du pouvoir sur Luna, mais au moins, elle essaie, et c’est plutôt nouveau, pour celle qu’on a longtemps surnommé reine des glaces. « Tu veux que je te fasse un thé, un café, quelque chose ? » fait-elle gentiment, déterminée à rendre les choses un peu plus agréables. Même si elles ne se connaissent pas bien, Amelia aime bien Luna. Elle ne sait pas trop bien pourquoi. Peut-être parce qu’elle semble si différente de tous les autres et que ça fait du bien. Peut-être parce qu’elle a de l’affection pour Rolf et que par extrapolation, elle en a pour Luna et l’enfant qu’elle porte. Et puis ils sont tous dans le même bateau, depuis l’autre nuit, alors il faut bien qu’ils s’entraident. |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| Son air se fait inquiet, concerné, lorsque la blonde lui dédie un sourire vide. Luna a déjà été confrontée à ce genre de réactions, une grande partie de sa vie, et si elle ne décèle pas la moquerie qui les accompagnent habituellement, elle ne parvient pas à lui rendre la pareille. « Oui, oui, pardon. » Ses lèvres se pincent, ses yeux se font désolés : la sorcière perçoit la politesse, l'automatisme, plus que la réassurance que la dénommée Amelia tente de lui transmettre. Finalement, Luna sourit à son tour, légèrement : elle ne perçoit rien chez sa vis-à-vis pour l'aider d'une quelconque manière pour le moment. « J'ai passé tellement de temps devant ce canapé que j'en vois les motifs quand je cligne des yeux. » Le regard céruléen se détourne pour se poser sur le canapé, cherchant à capter les réminiscences dont parlait la blonde. Elle ne voit rien. Juste un sofa usé que le temps n'a pas encore réussi à rendre inconfortable. Luna n'avait jeté qu'un ou deux coups d’œils sur le meuble matelassé la veille, préférant la vision du paysage écossais, une fois leur groupe de rescapés amené ici. Elle avait préféré regardé ailleurs si jamais sa meilleure amie, sa sœur, venait à expirer son dernier souffle : cette pensée était bien trop dérangeante pour que la jeune Lovegood la laisse gambader librement dans son esprit. Le regard appuyé d'Amelia l'appelle presque. Lentement, Luna tourne la tête vers la blonde et plonge sans la moindre pudeur son regard dans celui de son aînée. Les deux sorcières s'observent mutuellement et l'ancienne Serdaigle ne peut s'empêcher de remarquer l'éclat averti brillant dans les iris d'Amelia. Si elle sait ne pas être aussi... prévisible, Luna ne peut s'empêcher de se sentir lue comme un livre ouvert. Inspirant une longue bouffée d'air, Luna se demande si la sorcière qui lui fait face est douée d'un quelconque don de voyance ; avant d'opter pour la solution la plus probable : elle n'est pas en retard, elle a simplement été devancée ; il a certainement parlé d'elle à Amelia, à un moment ou à un autre. Pour l'avoir toujours vu aux côtés de Rolf les rares fois où elle l'apercevait, Luna acquit la conviction que c'était elle qui avait veillé sur Scamander, une fois leur chemin séparé. Maintenant plus que jamais, Luna a envie de serrer Amelia dans ses bras, fort, très fort, juste pour la remercier.
« Tu as réussi à dormir ? Tu avais le meilleur matelas du cottage, tu peux me croire. » Luna penche brusquement sa tête sur le côté, observe un peu plus attentivement les traits usés de la blonde avant d'acquiescer et de lui répondre, complètement inconsciente de ses véritables intentions. Son expression est douce pourtant, Luna reste toujours sensible aux personnes qui lui tendent la main et s’enquièrent de son état. « Oui, très bien même ! Merci... » Luna pivote et se recule d'un pas pour faire face à Amelia. « Tu veux que je te fasse un thé, un café, quelque chose ? » Elle réfléchit un instant et le ton avenant de la blonde détermine la décision de l'ancienne Serdaigle. « Ce dont toi tu as envie sera parfait. » Un dernier sourire et Luna se met en marche, abandonnant la jeune femme dans le salon. Plusieurs enjambées lui sont nécessaires pour atteindre la cuisine et son âme chaleureuse. Pandora Lovegood avait pour habitude de dire qu'une maison avait une âme et que, la plupart du temps, cette âme se trouvait dans la cuisine. Depuis qu'elle s'est réveillée, Luna découvre de plus en plus de détails capables de réfuter la théorie maternelle. Si elle ôtait les visions sanglantes et vivaces qui lui hantaient encore l'esprit, Lovegood sentait que l'âme de Storm's End se terrait dans le moindre recoin du cottage, dans chaque mur, chaque meuble et chaque objet. Cette demeure ne vivait qu'à travers ses habitants et cela se ressentait partout où Luna posait le regard. Une seconde et la future mère s'arrête en plein mouvement, juste devant l'un des placards de la cuisine. Un petit geste du poignet pour lever sa main près de son visage et d'un geste, elle élève son pouce en direction de l'escalier, de l'autre côté du mur. « Je peux aller arranger la chambre, si tu préfères. Tu ressembles à un Inferi pour l'instant. J'ai un ami qui avait la même tête que toi, un jour: il avait juste besoin de quelques heures de sommeil. » La remarque fuse sans qu'elle ne parvienne à l'arrêter et pourtant, une partie d'elle grimace devant la franchise retrouvée. Sans doute Marie, ce pan de conscience brut refusant encore et toujours de laisser Luna se réapproprier son essence d'antan. Jamais il ne le ferait vraiment. Elle observe un peu plus Amelia et soudainement, bien égoïstement, elle espère que cette dernière refusera l'offre qu'elle vient de lui faire. Luna a tellement envie de connaître cette jeune femme, si avenante, douce et entière, que les zones d'ombres qui se terrent ça et là tout autour d'elle ne semblent pas être une raison suffisante pour entamer son élan, sa curiosité sincère. De plus, Lovegood sait que Rolf ne gravite pas de son plein gré autour de personnes qui n'en valent pas la peine. Un sourire désabusé vient finalement se ficher sur ses lèvres tandis qu'elle se plante au beau milieu de la pièce. « Rolf a déjà du te le dire mais... Luna Lovegood, je m'appelle Luna Lovegood. » Et dans son regard scintillaient les mots : et je suis ravie de faire ta connaissance. |
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HERO • we saved the world Amelia Cartwright | « Ce dont toi tu as envie sera parfait. » fait Luna, en commençant à se diriger vers la cuisine. Amelia est sur ses talons, et se frotte les mains comme si ça pouvait la débarrasser de la sensation qu’elles sont couvertes du sang qu’elle vient d’enlever du canapé. Elle baille un peu sur le chemin, et observe légèrement Luna, qui entre dans la cuisine à ses côtés. Elle est jolie, Luna. Elle a un charme très singulier, et Amelia suppose que beaucoup ne sont pas assez sensibles pour le reconnaître. Même si Rolf est tombé sous son charme quand elle était sous les traits de Marie, l’ancienne auror ne doute pas une seconde que son ami aime tout autant ce visage-là. Elle dégage quelque chose d’un peu naïf, certes, mais surtout, de très positif. Peut-être est-ce sa manière de se déplacer, peut-être est-ce sa façon de parler… Amelia ne sait pas trop. En tous cas, ça contribue au fait que l’ancienne Gryffondor soit aussi disposée être agréable avec elle, cette aura unique. Bien sûr, Amelia connaît la cuisine de Storm’s End par cœur. Elle a aidé à la construire, et y a passé assez de temps pour savoir où tout se range, et où sont les réserves secrètes. Ça la fait légèrement sourire, d’ailleurs, d’y penser. La guerre est passée par là, le cottage a vu défiler les invités depuis qu’Édouard a ouvert ses portes aux autres loups… Et pourtant, rien ne semble avoir grandement changé. C’est rassurant pour Amelia. Il lui a été un peu difficile, les premières semaines, d’accepter que des inconnus aient pris leurs quartiers dans cet endroit auquel elle tient tant. Pendant des années, Storm’s End n’a appartenu qu’à une poignée de personnes, comme un secret qu’on garde au fond de soi, qu’on garde jalousement. Elle a mis du temps à s’adapter à l’invasion – d’autant plus que ses années de fuite en solitaire l’avaient rendue un peu sauvage, et peu avenante. Sa réputation au sein de la résistance a un peu souffert de ce comportement revêche des premiers temps. Comme si le fait d’être restée longtemps auprès du gouvernement du Magister ne suffisait pas à l’enfoncer dans l’esprit des rebelles. « Je peux aller arranger la chambre, si tu préfères. Tu ressembles à un Inferi pour l'instant. J'ai un ami qui avait la même tête que toi, un jour : il avait juste besoin de quelques heures de sommeil. » Amelia sourit silencieusement en sortant deux tasses d’un placard. Ça a le mérite d’être franc. Ça n’offense pas le moins du monde l’ancienne auror, qui a horreur qu’on la préserve ou qu’on prenne des pincettes pour lui dire les choses. « Ne t’inquiètes pas, on s’en occupera plus tard. Pour l’instant, on a surtout besoin d’un bon thé. » Luna s’approche un peu tandis que l’ancienne Gryffondor attrape la théière. « Rolf a déjà du te le dire mais... Luna Lovegood, je m'appelle Luna Lovegood. » Amelia s’arrête net dans son élan, et repose la théière sur le plan de travail, avant de se tourner vers la blonde avec un petit sourire. « Amelia. Amelia Cartwright. » En temps normal, elle aurait ajouté Hutch, son surnom d’auror, son surnom dans la résistance. Hutch, dont le Starsky est brisé à l’étage. Ça lui serre le cœur plus qu’autre chose, alors elle ne dit rien. « Je suis désolée qu’on ne se soit pas parlées avant aujourd’hui… Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de rencontrer du monde, ils m’ont beaucoup envoyée en mission depuis que je suis arrivée. » s’excuse Amelia en remplissant la théière. D’un coup de baguette, elle la met en lévitation et crée une flamme si vive que l’ébullition ne met pas beaucoup de temps à s’enclencher. Elle aurait pu le faire à la moldue, comme elle a l’habitude de le faire ici, mais elle est trop fatiguée pour faire trop d’efforts, très franchement. « Mais oui, je savais très bien qui tu étais, Rolf m’a beaucoup parlé de toi. » fait-elle avec un nouveau sourire amusé. Amelia prend place sur l’une des chaises de la cuisine, et soupire un peu avant de relever les yeux vers Luna. « Je suis vraiment contente que tu sois là, et qu’il ne te sois rien arrivé. » lâche-t-elle, plus sérieuse. Elle ne veut pas minimiser le traumatisme des événements d’hier soir, mais Luna n’a rien subi de grave physiquement, et c’est un soulagement. Amelia ne sait pas si elle aurait été capable de soutenir Édouard et Rolf. « J’ai envie de faire des pancakes, comme hier. Tu veux m’aider ? » propose-t-elle. L’ancienne auror n’a jamais été ce qu’on surnomme une femme de maison. Elle n’a jamais bien cuisiné, n’a jamais été une hôte exemplaire… Mais depuis hier, c’est comme si faire à manger réussissait à calmer tout ce qui se passe dans sa tête. C’est nouveau, comme technique, mais ça marche, et finalement, ça suffit à Amelia pour l’instant. |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| « Ne t’inquiètes pas, on s’en occupera plus tard. Pour l’instant, on a surtout besoin d’un bon thé. — Ok, » a-t-elle soufflé en avançant vers Amelia, enregistrant par la même occasion certains détails de sa gestuelle (et l'emplacement de la théière) dans un coin de mémoire. Son raisonnement logique ne semble pas avoir été impacté par l'attaque de la veille: lorsque Luna rencontre, ou découvre, elle imprime toujours les centaines de détails qui se présentent à elle, pour découvrir, pour comprendre, pour s'adapter. Pour savoir si elle devait se renfermer sur elle-même ou si elle pouvait se laisser aller et avoir confiance. Drôle de façon de faire de nouvelles rencontres mais jusqu'à présent, ça lui avait plutôt bien réussi... si on oublie les années de solitude et les regards en biais ; et si on oublie le reste, aussi... Elle était toujours en vie. C'était ça, qui importait vraiment.
Lorsque Luna se présente, elle détaille un peu plus minutieusement la fatigue qui étire les traits de la blonde ; elle remarque aussi l'aura de force incroyable qu'elle dégage: rares sont les personnes à pouvoir sourire, rien qu'un peu, dans ce genre de situations. Luna se dit qu'une telle force mérite tout le respect du monde. « Amelia. Amelia Cartwright. — Je suis vraiment contente de te connaître, Amelia. » Et donc, qu'elle mérite le sien. Le respect de la Lovegood, s'il est toujours fort et entier et aveugle, reste complexe, pas aussi accessible qu'on voudrait bien le croire. « Je suis désolée qu’on ne se soit pas parlées avant aujourd’hui… Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de rencontrer du monde, ils m’ont beaucoup envoyée en mission depuis que je suis arrivée. » Luna acquiesce, un sourire distant gravé sur les lèvres. Oui, elle comprend très bien: les missions pour la RdP, pour les insurgés, sont plutôt conséquentes, impropres au rythme normal de la vie. Tant est qu'une guerre puisse être considérée comme la normalité. Ça lui manque de ne plus pouvoir aller sur le terrain. Non pas à cause de l'adrénaline (certains multiplient juste leurs actions pour le thrill) mais bel et bien parce qu'elle aimerait pouvoir se rendre plus utile. Lorsqu'elle se met à penser comme ça, Luna accuse le coup quelques secondes avant de se consoler bien vite: cette fois-ci, ce n'est pas pour rien (il faut comprendre rebut, il faut comprendre convalescence) si elle est forcée à l'inaction dans l'enceinte sécurisante de l'école sorcière. Lovegood observe Amelia jouer naturellement avec sa magie tandis qu'elle étreint son ventre: non, cette fois, elle n'est pas évincée de la guerre parce qu'elle est emprisonnée ; dans ses entrailles mature la plus belle des causes à défendre. Elle n'est pas seule, Luna, et elle n'est pas inutile pour elle. « Mais oui, je savais très bien qui tu étais, Rolf m’a beaucoup parlé de toi. — Oh, » souffle-t-elle encore une fois, un peu surprise par la révélation. Luna ne sait pas trop si elle doit être rassurée ou gênée par la réaction amusée d'Amelia: après tout, elle ne sait pas de qui Rolf lui a parlé, ni même de quoi. Ses joues lui brûlent et Lovegood se demande bien ce qui la fait rougir, tout d'un coup: si c'était d'apprendre que Rolf ait parlé d'elle ou si c'était juste à cause des Joncheruines (c'est plus simple de se dire que c'était de la faute aux Joncheruines. Ça allégeait un peu la charge de la chape faite d'acier qui lui écrasait le cœur. Ça l'empêchait de se questionner sur la nature de ses pensées qui, brusquement et aléatoirement, venaient lui embrouiller l'esprit depuis juillet dernier. Remords ou regrets, le résultat était toujours le même: Luna sortait de ces raisonnements malade comme jamais). « Pas uniquement en mal, j'espère. » ajoute-t-elle faiblement, plus pour elle-même que pour l'autre sorcière.
Amelia s'avance vers la table et Luna se contente de la regarder s'y installer: elle ressent du soulagement lorsque le contact visuel est rompu, même si ce n'était que pour quelques secondes. Elle se concentre sur Cartwright, ses mouvements, perçoit l'aisance avec laquelle cette dernière réussit à occuper l'espace de la cuisine: Luna se fait la réflexion que ce n'est sûrement pas la première fois que la jeune femme vient ici. Sa logique est vaine, sans doute, mais suffisante pour lui permettre de se concentrer de nouveau. Elle a besoin de retrouver suffisamment de matière pour pouvoir prendre du recul, pour supprimer l'apparition curieuse des picotements désagréables qui lui irritent alors la gorge. La honte. Drôle de sentiment, à la frontière de l'étrange, auquel l'ancienne Serdaigle est trop peu habituée pour le nommer du premier coup. Elle l'identifie, seulement, ne fait qu'en ressentir les effets insidieux: ils la mettent aussi sûrement en vrac que les gnomes ne retournaient le jardin Weasley en leur temps. « Je suis vraiment contente que tu sois là, et qu’il ne te sois rien arrivé. — Merci... » et sa voix traîne, un peu, ne couvre nullement l'hésitation que Luna éprouve. Elle n'est pas certaine de ce qu'Amelia a voulu dire, avec cet air grave dans la voix. N'en perçoit que les contours. « même si c'est curieux: on ne peut pas dire que mes réflexes y ont été pour quelque chose, cette fois. » L'image troublante d'une monture traînée sur plusieurs mètres lui revient en mémoire et Luna se pince les lèvres jusqu'à les endolorir: elle remarque que sa voix n'avait pas été aussi égale qu'elle l'aurait souhaité au départ. « J’ai envie de faire des pancakes, comme hier. Tu veux m’aider ? »
Luna relève un regard un peu lointain et perdu en direction de la blonde avant d'opiner vivement du chef. La tâche qu'elle vient de lui proposer est suffisante pour effacer Daisy de ses rétines. Lentement, Luna entrouvre les lèvres, bien décidée de lui faire comprendre qu'elle lui est vraiment reconnaissante de la détourner de ses pensées sombres, à sa manière. « Je me souviens de quand j'étais petite, commence-t-elle, ouvrant un peu au hasard les placards et les tiroirs, ma mère adorait faire des pancakes. N'importe quand, pour le dîner, en pleine nuit, pour le Yule. Ceux à l'ananas étaient mes préférés, confie-t-elle tandis qu'elle sort deux saladiers et quelques ustensiles pour les ramener sur la table, avec cette drôle de façon de faire qui la caractérise tant: totalement détachée, l'esprit complètement ailleurs, passant pour la fille à côté de la plaque et qui ne savait pas trop ce qu'elle faisait. Elle a pourtant toujours su ce qu'elle faisait, Luna, et elle ne peut s'empêcher de penser que c'était ce trait de caractère là qu'elle avait eu le plus en commun avec Marie, finalement. Elle adorait vraiment les préparer et ils étaient parfaits. Ceux de mon père, par contre, ils étaient toujours trop cuits: il ne m'en faisait que lorsqu'il était envahi par les Joncheruines... Luna penche un la tête vers Cartwright et lui lance un regard emprunt de gratitude: c'était plutôt rare, ces derniers temps, qu'elle pense à ses parents en ne se rappelant que des bonnes choses. « Merci, Amelia, vraiment, pour tout en filigrane, elle la remercie aussi pour avoir veiller sur Rolf: après tout, s'il y a bien une chose dont elle est certaine, c'était que le blond ne se confiait pas avec le premier venu. Il devait avoir une confiance aveugle en elle. Le visage de Luna finit par se tordre d'une moue dubitative, même si je crois que pour vraiment te remercier, je ne vais pas m'occuper de la partie cuisson des pancakes: j'ai tendance à les brûler comme lui. » C'est avec un petit sourire que Luna prend place en face d'Amelia, finalement, avant d'observer d'un air incertain la théière qui lévite toujours, un peu plus loin. L'ombre passe bien vite, remplacée par son air mi-figue, mi-raisin, à mi-chemin entre l'inquiétude et la curiosité. « Comment va Edouard? Et... l'autre, le blond? à défaut de se rappeler de son nom, elle se souvient de lui comme de l'homme aux côtés de Douglas, la veille ; qu'il avait prit soin d'eux, le temps de mener Ginny en sécurité, là où on pouvait la sauver. Tout commence à s'embrouiller déjà, les souvenirs, les formes, les visages: Luna sait que l'événement ne serait bientôt plus qu'une vague sensation désagréable dans son esprit, le contrecoup assez violent pour la rendre aussi résiliente que le jour où Pandora avait disparu. Ils vont bien? Ils n'ont pas été blessés, si? » |
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HERO • we saved the world Amelia Cartwright |
« Pas uniquement en mal, j'espère. » Amelia sourit mais ne répond rien. Bien sûr que Rolf lui en a parlé en bien. Bien sûr. D’ailleurs, il n’avait pas besoin de lui parler, la blonde a des yeux, et ça lui a suffit à comprendre bien des choses. Alors oui, bien sûr, il y a des fois où Rolf a dit du mal de Luna. Sous la colère, sous la déception. La jeune femme doit s’en douter, pas besoin de lui mentir. Mais c’est comme ça que ça marche, les histoires d’amour, nan ? Parce que c’est ça qu’il y a entre eux, sans le moindre doute : une histoire d’amour. Amelia n’a jamais été des la fille la plus romantique du monde, mais elle n’est pas bête, et elle sait apprécier les belles choses quand elle les voit. Quand bien même elles semblent égratignées. L’ancienne auror se lève et commence à sortir des ustensiles quand Luna lui répond, après qu’elle ait proposé de faire des pancakes. « Je me souviens de quand j'étais petite, ma mère adorait faire des pancakes. N'importe quand, pour le dîner, en pleine nuit, pour le Yule. Ceux à l'ananas étaient mes préférés, » Amelia hausse les sourcils et lance un regard surpris à Luna. Elle a du mal à imaginer des pancakes à l’ananas… Mais pourquoi pas ? Elle s’est toujours cantonnée aux confitures et au sucre. Parfois un peu de pâte à tartiner, aussi. Mais jamais rien de trop fou. Amelia a toujours préféré la sobriété. Luna a réussi à trouver des choses dans les tiroirs et placards, et contribue au rassemblement des ustensiles. « Elle adorait vraiment les préparer et ils étaient parfaits. Ceux de mon père, par contre, ils étaient toujours trop cuits: il ne m'en faisait que lorsqu'il était envahi par les Joncheruines… » Amelia esquisse un sourire. Pourtant, ces paroles sont loin de lui donner envie de sourire. Ça ne lui rappelle que trop que ce genre de moments n’ont jamais eu lieu dans sa famille. Après que son père ait été écroué, sa mère est devenue un fantôme, et jamais Amelia n’a vu la couleur d’un pancake. Ou la couleur d’autre chose qu’une boîte de conserve fade. Mais Luna ne peut pas savoir, alors elle ne lui en veut pas. Amelia a fait le deuil de cette famille inexistante depuis longtemps. Elle voit toujours sa mère, mais comme on voit une vieille arrière grand mère par obligation alors qu’on n’a rien à partager avec elle. Heureusement, May, sa soeur, est une jeune femme exceptionnelle et Amelia retrouve un peu le goût d’être liée par des liens fraternels grâce à elle. Elles vivent dans deux mondes si différents, cependant… Amelia n’a jamais trop connu le bonheur familial, et c’est peut-être pour ça qu’elle a décrété depuis des années qu’elle ne voudrait pas d’enfants. Au-delà du fait que ce soit impossible parce qu’elle n’a aimé que des femmes dans sa vie. « Merci, Amelia, vraiment, pour tout » La blonde est un peu déconcertée par ces mots, qu’elle n’attendait pas vraiment. Elle se demande bien pourquoi Luna la remercie, et n’ose pas lui poser la question en voyant la gratitude dans ses yeux. Elle ne voudrait pas l’offenser en lui demandant pourquoi elle lui est si reconnaissante. Peut-être que c’est par rapport à Rolf. Elle n’est pas très sûre. Alors elle se contente de sourire poliment. « même si je crois que pour vraiment te remercier, je ne vais pas m'occuper de la partie cuisson des pancakes: j'ai tendance à les brûler comme lui. » Amelia lâche un petit rire. « Je croyais que c’était un truc de mec, de faire brûler les pancakes… Mais toi et Eddie vous êtes les exceptions qui confirment la règle, décidément. » Eddie est super doué pour les pancakes. Vraiment super doué. Surtout quand il les fait pour des enfants. Amelia a toujours admiré ça. Luna prend place en face d’Ames, qui commence à mélanger les ingrédients. « Comment va Édouard? Et... l'autre, le blond? » L’ancienne Gryffondor prend une inspiration et laisse ses épaules un peu tomber. « Ils vont bien? Ils n'ont pas été blessés, si? » Amelia pèse consciencieusement la farine. « Rohan va bien, je crois. Il a une épaule en vrac mais… Il s’en remettra. » fait-elle doucement. « Quant à Édouard… » Elle marque une pause, incertaine. Elle prend le temps de verser la farine dans le saladier. « Je ne vais pas te mentir. » Elle lève légèrement les yeux vers la blonde mais les rebaisse immédiatement sur son saladier. « Physiquement et psychologiquement, c’est une catastrophe. » Elle ne devrait pas dire ça. Eddie ne serait pas très heureux qu’elle dise ça à quelqu’un. Mais Amelia est un peu trop fatiguée pour poser des pour et des contre. « Ce n’était déjà pas simple, et -- » Elle s’interrompt, mélange le contenu du saladier avec un fouet. « C’est la vie, c’est comme ça. » Elle déglutit avec un peu de difficulté. « Le plus important, c’est que tout le monde soit en vie. » Le thé siffle, et Amelia va le chercher et sert deux tasses. Elle apporte la boîte à thé devant les yeux de Luna pour qu’elle fasse son choix. Ames s’éclaircit la gorge. « Ton père a fondé le Chicaneur, c’est ça ? » dit-elle parce que c’est plus facile de parler de ça que d’Édouard. Tout a toujours été plus simple qu’Eddie. « Ma mère adorait le lire. Elle ne ratait pas un numéro. Aussi loin que je me souvienne, on a toujours eu le Chicaneur à la maison. » dit-elle. Elle s’en souvient, sa mère préférait lire et oubliait de faire à manger à May. « Tu dois être une sacré experte sur plein de sujets, grâce à ça! »
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| | | | | LOVERIGHT ҩ in silence, she screams. | |
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