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sujet; die Mutter, die mich nie geboren - maman

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Der Mutter die mich nie geboren
hab ich heute Nacht geschworen ich werd ihr eine Krankheit schenken und sie danach im Fluss versenken In ihren Lungen wohnt ein Aal auf meiner Stirn ein Muttermal entferne es mit Messers Kuss auch wenn ich daran sterben muss
T’avais passé tout l’été à sillonner l’Angleterre en long en large et en travers et surtout en vain.
Je ne comprends toujours pas pourquoi tu avais refusé de retrouver ton père. Lui au moins, tu savais où il était, tu te doutais qu’il était resté à la maison, sagement, beaucoup trop sagement. Il avait bien réussi à attendre un an et demi ; quelques mois de plus ne pourraient pas lui faire de mal. Je ne comprenais et n’étais pas prêt de comprendre puisque tu me chassais comme une mouche aussitôt que j’essayais de te souffler cette idée qui te semblait aussi absurde qu’essayer de me toucher alors que je n’étais plus qu’un fantôme. On eut dit que je mettais le doigt sur un lourd secret, quelque chose dont on ne veut plus parler ; un fantôme –sans mauvais jeu de mot- du passé, une plaie sur laquelle papa n’était pas venu souffler.
Ah, mon grand, c’est dur à assimiler, ce genre de choses, quand on a soi-même été un père. Et pourtant, je sais ce qu’il a fait, ou plutôt ce qu’il n’a pas fait. Je l’ai deviné dans les yeux de ta mère, quand elle m’a coincé entre elle et le bord de l’eau, me faisant jurer par tous les gardiens des maisons de Poudlard que je prendrais soin de toi.
Et puisqu’il ne l’avait pas fait, et bien toi non plus, tu ne le ferais pas. Tu ne rentrerais pas au bercail, sachant que tu l’y retrouverais, pour reprendre une vie normale absolument pas interrompue d’adolescent. Comme si rien ne s’était passé ; à ceci près que maman ne serait pas là. Tu refusais de le faire si tu ne rentrais pas avec maman. Elle était venue te sauver une fois ; c’était à ton tour à présent de lui venir en aide.

Tu voulais lui prouver que tu avais grandi, qu’il n’y avait plus de raison de t’envoyer aux cinq-cents diables, comme l’année dernière. T’étais un homme à présent, que tu te ferais même résistant. Tu ne voulais juste plus être mis à l’écart, quand jusqu’à il y a peu, les Heidelberg fonctionnaient à l’unisson, comme un monstre tendre à trois têtes.

Tu rabats ta capuche en pénétrant dans les bois. D’après des sources d’une fiabilité relative, une femme, correspondant plus ou moins à la description évasive –pour ne pas tomber dans le sentimental- de ta chère mère, avait été aperçue dans les environs. On disait aussi que des loups rodaient dans les bois britanniques, mais la peur aidant, on eut dit qu’ils se trouvaient partout à la fois.
Mais il en fallait plus pour éveiller ta méfiance ou te faire reculer. T’avais perdu trop de temps, et maintenant que tu tenais un fœtus de piste, comme un grand frère réticent ne voudrait plus lâcher sa petite sœur tout juste née, t’étais pas prêt à la laisser filer. Quitte à te jeter dans la gueule du loup.

« Pas trop froid, mon grand ? » « N-non » me réponds-tu avec un peu trop de hâte pour être honnête. Tu lèves le nez « avec les arbres, on a l’impression qu’il fait nuit, alors que c’est juste l’après-midi » « c’est que l’automne approche, mon grand » L’automne et les soupes de sorcière de papa, hein ? Je sais que t’y penses en ce moment-même, alors que tu balayes le sol à mesure que tu avances, afin de faire le moins de bruit possible. Tu risques pas de passer l’hiver, habillé comme ça ; c’est que t’as même pas pris le temps de te débarrasser des affreux survêtements de contrefaçon que tu portais en France. Si ton père te voyait ; ta mère n’était déjà pas réputée pour son style, il aurait fait une attaque de voir que son fils était parvenu à faire pire qu’elle comme assemblage.

T’as froid, t’en as plein les pattes, et les galettes de riz agrémentées de racines à tous les repas, ça commençait à être insuffisant pour un gamin en pleine croissance. T’as jamais été aussi menu, on dirait ton père quand il refuse de manger, un jeune chien nécessiteux, la peau sur les os et les cuisses fermes d’avoir trop couru et d’avoir trop marché sur la pointe des pieds. T’as l’allure rabougri des gens qui se cachent, le visage gris de ceux qui essayent de disparaître aux yeux du reste du monde. Et pourtant, toujours, ce sourire trop blanc qui te trahirait les nuits sans lune. Comme s’il n’attendait que de la retrouver pour éclater comme un petit soleil d’émail.
Elle te manque, je sais. C’est gonflé sous tes yeux comme si tu prenais plus le temps de sangloter, que t’osais plus le prendre, depuis que je flottais au-dessus de toi, public permanent devant lequel tu te devais d’être un bonhomme.
Mais c’est pas ça que je te demande. Je m’en fous que tu chouines, mon grand. J’ai cru que mon enfant ne pourrait plus s’arrêter quand il avait perdu sa mère. Je crois même qu’il ne s’est jamais arrêté. On n’a pas forcément besoin de verser des larmes pour pleurer, tout résidait dans l-

Des bruissements sur les feuilles et des brindilles qui craquent. « Maman ? » que tu souffles, sans réfléchir, comme la cristallisation dans ce petit nuage de buée de celle qui occupait tes pensées depuis des mois. Tu te retournes, les yeux grands ouverts, tentant de percer dans la pénombre, sans risquer un Lumos traître.
Prudent, tu te glisses, le dos voûté, jusqu’à un bosquet dans lequel tu t’engouffres, tandis que je disparais par-dessus les feuillages rougissant comme un cœur gonflé.
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WIZARD • always the first casuality
Adidja Zabini
Adidja Zabini
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 26/08/2016
‹ messages : 320
‹ crédits : killer from a gang. tumblr. chance the rapper.
‹ dialogues : rosybrown.
die Mutter, die mich nie geboren - maman XWAE802

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-et-un ans.
‹ occupation : chanteur, compositeur, producteur, étudiant au sawl center (musicomagie).
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : sept. 1994 - jun. 2002.
‹ baguette : 25,4 cm, crin de licorne, bois de chêne.
‹ gallions (ʛ) : 3266
‹ réputation : (trop) gentil et doux, to be protected at all costs, talentueux, bitchasse, maniéré, cinammon roll too good for this world, too pure.
‹ particularité : un peu de magie sans baguette, héritage de sa mère.
‹ résidence : dans un petit appartement de whitehorn, qu'il utilise aussi comme studio.
‹ patronus : n'a jamais su en faire.
‹ épouvantard : le cadavre de sa soeur jumelle nina.
‹ risèd : sa famille réunie; sa mère fière de lui.
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arnold heidelberg
Right now I’m having amnesia and déjà vu at the same time. I think I’ve forgotten this before.
Ne te réveille pas. Reste là. Tu es bien, là... regarde, tu as faim?...non.Tu as froid?Non.Quelque chose ne va pas? Non, mais-- Pourquoi tu veux partir, alors? ” Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il y a autre chose, quelque part... quelqu'un. Je ne sais pas Morrigan, tu vois cette alliance? Autour de mon cou? Ça veut dire que j'ai été mariée, non? Et qu'est-ce que j'ai laissé derrière moi... je ne me souviens pas... je devrais savoir, tu crois pas? Je suis perdue, Morrigan, je ne sais pas où je suis, ce que je fais... je n'arrive pas à m'empêcher de penser qu'il y a quelque chose au-delà des arbres, au-delà de la forêt. Quelque chose, quelqu'un... une maison, des tartes au citron, quelque chose, je ne sais pas, j'ai l'impression que je ne peux pas rester là indéfiniment.
Sasha reste silencieuse. “ Tu ne m'aimes pas, c'est ça. ” La question tombe à plat. “ Non, ce n'est pas ça. Alors pourquoi tu veux partir, m'abandonner? Tu sais que je n'existe pas en dehors de la forêt. En dehors de ma tête. Tu n'existes pas. TU N'AS PAS LE DROIT DE PENSER ÇA. ” Sasha se sent étrange. Elle se passe une main dans les cheveux et détourne le visage, laisse ses yeux glisser sur le fleuve dans lequel elle est tombée, où elle a tout laissé derrière elle, où elle a tout oub--Tu n'as pas le droit de penser ça, ” répète doucement Morrigan et juste comme ça, les pensées de Sasha s'envolent vers d'autres horizons un peu moins cruels.

Quel jour sommes-nous?
Non, on s'en fiche.
Elle peut dormir, manger, boire sans problème. Il n'y a jamais personne. Certaines nuits, elle entend des hurlements. Des loups et des hommes. Des monstres et des rêves. Elle reste dans son coin, Morrigan lui suffit. Elle a l'impression qu'elle est ici depuis une éternité, depuis le début des temps. Morrigan lui a toujours suffi et elle lui suffira toujours. Elle ne sait pas pourquoi ce constat lui fait peur (“ n'aies pas peur ”) ou pourquoi ça la met mal à l'aise (“ tout va bien, Sasha, tout va bien ”) alors elle essaie de ne pas se poser de questions et les jours défilent.
Les jours défilent et chaque jour, elle a l'impression de savoir quelque chose d'autre. Il existe Sasha et Morrigan, et d'autres gens. Mais ces autres gens ne sont pas importants. Elles se suffisent toutes les deux, elles rigolent parfois, et Morrigan pose sa main sur son épaule quand elle pleure.
Il n'existe pas grand chose d'autre dans ce monde, de toutes façons, non? Juste des rires et des larmes, un sentiment de vide au creux de l'estomac et des espoirs plein la tête et-- « Maman ? »

Ce mot n'existe pas.
Sasha ne sait pas très bien ce que ça veut dire, même si elle a confusément l'impression qu'elle devrait savoir. Elle se retourne brusquement. Quand est-ce que le soleil s'est couché? La forêt murmure quelque chose qu'elle ne comprend et quand elle tourne la tête, elle se rend compte que Morrigan a disparu et quelque chose s'empare de son coeur, qu'elle n'a pas le temps d'analyser et de comprendre. Ses doigts s'agitent à la recherche d'une arme au niveau de sa hanche mais il n'y a rien, que pourrait-elle y chercher, de toutes façons? Il n'y a rien et il n'y a personne. C'était juste une blague de la forêt. La nuit surtout, les arbres se fichent d'elle, ils font parler les feuilles, mettent des racines entre ses pattes pour la faire trébucher.
C'est dans ta tête Sasha. C'est seulement dans ta tête.

Morrigan? ” murmure-t-elle à mi-voix. Il n'y a personne, elle peut sortir. Elle sait que Morrigan a peur à l'idée qu'elle s'en aille, s'enfuie avec quelqu'un, s'éloigne d'elle... l'abandonne. Mais Sasha ne l'abandonnera jamais. Elles se suffisent à elles-mêmes, non? “ Reviens... Morrigan, reviens, je suis toute seule... ” continue-t-elle dans un chuchotement, tout doux, se remettant à marcher (quand est-ce qu'elle s'est arrêtée? Où se rendait-elle?) précautionneusement sur le lit orange et marron des feuilles qui tombent chaque jour.
Un bruit la fait se retourner à nouveau et elle est paralysée en voyant la silhouette d'un homme. Comment sait-elle que c'est un homme? Elle n'est pas sûre. Une petite voix à l'oreille lui rappelle qu'on ne peut pas vraiment différencier les hommes des femmes à leurs silhouettes... parfois les différences résident dans le coeur et la tête. Mais elle repousse cette voix. Elle n'aime pas cette voix, elle est trop grave, contrairement au ton naturel et charmant de Morrigan. Elle regarde l'homme et puis, elle tourne les talons et se met à courir en gémissant de peur, marmonnant le prénom de Morrigan comme une prière, viens me chercher, viens me chercher, j'ai peur sans toi, me laisse pas.
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Mutti
hab ich heute Nacht geschworen ich werd ihr eine Krankheit schenken und sie danach im Fluss versenken In ihren Lungen wohnt ein Aal auf meiner Stirn ein Muttermal entferne es mit Messers Kuss auch wenn ich daran sterben muss
En France, le survêtement se porte assez court, bas sur les hanches, histoire d’exhiber la marque du sous-vêtement, la capuche rabattue. T’avais pas vraiment eu l’occasion ni le loisir de changer souvent le tien. De fait, les manches commencent à être un peu courtes, après un an. T’es encore en pleine croissance, et maman n’est pas la plus petite femme que tu connaisses –quant à papa, premier du nom, tu ne sais pas, tu ne sais plus quelle taille il faisait. Tu sais même pas si t’as jamais su. Ainsi, t’as pas l’air très terrifiant, avec tes poignets et tes chevilles découverts, couverts d’échardes et de griffures sur ta peau brune de maman.
En face de toi, une femme. T’en es sûr. Souplesse des hanches quand elle marche. Des doigts pointus et de petits mollets. Des cheveux épais qui se détachent de sa silhouette noire comme des serpents inanimés. Maman avait des cheveux comme ça aussi, dans lesquels tu adorais t’accrocher quand tu étais petit. Après t’as grandi et tes pieds touchaient indéniablement par terre, là où avant, tu pouvais t’envoler.

Tes doigts trébuchent sur ta baguette ; c’est chiant, terrifiant, de savoir que tu ne saurais pas quoi en faire si l’inconnue ripostait. Autant te rendre, mains en l’air, cœur sur la main, prêt à mourir.
T’as failli mourir, plusieurs fois déjà –heureusement que pour la plupart d’entre elles, j’étais là, n’est-ce pas ? Mais, de ce que tu avais pu me raconter, entre deux sanglots pleurés dans ton sommeil, tu n’avais pas vu ta vie défiler devant tes yeux. Là où j’avais pu contempler tout ce que j’avais accompli –mon enfant et ma lutte contre l’oppresseur-, tu n’avais eu que l’image déchirante de tes parents apprenant ta mort, et l’envie de te pisser dessus, comme si ton cœur se liquéfiait.

Tu cours pas encore, tu marches rapidement, courbé, allongeant les foulées pour faire le moins de bruit possible. Tu t’interdis de courir comme de supposer que ça puisse être ta mère qui détalait devant toi. Tu te l’interdis si fort que ça te désespère et que tu te remets aussitôt à espérer.
Ton cœur se gonfle, je le vois, il s’envole jusqu’aux plus hautes branches des arbres dans lesquelles je reste tapi. Il gonfle ta poitrine, comme on se prépare à un cri. Lui crier de s’arrêter, s’il-vous-plaît madame, peu importe le camp dans lequel vous êtes, j’veux juste savoir si vous avez vu ma maman ? Je m’en fous de votre guerre, rendez-moi juste ma mère ! Ça craque de plus en plus sous tes pieds, tu accélères, engloutis les mètres qui vous séparent avec une facilité déconcertante. Mais sans songer à comment tu allais l’interpeler avant qu’elle ne te colle un impardonnable dans le nez ; et celui-là, je pourrai pas le contrer.

Hé… tu trouves pas qu’elle court comme ta mère, un peu, tu sais, quand elle t’enfouissait sous une serviette de bain pour un fantôme de pacotille et que tu te mettais à la poursuivre dans toute la maison, t’éclatant les orteils contre les meubles et t’éclatant de rire, comme réverbéré par la lumière de ta mère adoré.
Si seulement tu avais plus de lumière. Mais tu savais pas bien régler la densité d’un Lumos pour ne pas risquer de t’aveugler.
« Attendez, j’vous en prie ! » ta voix est rauque de l’humidité de la forêt. « Arrêtez-vous ! » Un premier élan pour essayer de lui attraper le bras. Mauvais calcul, mon grand, tu risques de lui faire peur. Je prends de l’avance, sait-on jamais, si elle t’entraînait dans une embuscade. Et, si tu avais du mal à y voir plus clair, moi, les obstructions lumineuses du monde des vivants ne m’atteignaient plus. De fait, en lui passant devant, je redécouvre son visage basané, autrefois si hargneux, aujourd’hui tordu de peur. Ça fait un peu mal de le dire, mais c’est bien elle. Sans réfléchir, je perds de l’altitude pour flotter en travers de son chemin. Je peux pas l’empêcher de me passer au travers, mais disons que la surprise te suffirait à la rattraper. Toutefois, je te laisserai faire les présentations.

« Arrêtez-vous, j’vous dis ! » tu siffles et rafles son bras qu’elle te fasse face, le cœur et l’amertume au bord des lèvres. On t’a appris à être menaçant, en France. Par contre, t’expliques pas pourquoi t’as dégainé ta baguette, sans même songer au sort que tu pourrais lancer. « j’veux juste savoir si vous avez vu ma m… »
Ton cœur rate un battement qu’elle aurait pu te tuer à ce moment.
C’est ta mère, Arnie ; quelques kilos en moins, quelques centimètres de cheveux en plus, mais c’est bien elle. C’est beaucoup trop elle que ce que tu espérais. Comme si t’avais pas prévu de tomber sur elle. Que t’aurais pensé que les retrouvailles allaient être beaucoup plus touchantes. Que vous auriez couru l’un vers l’autre au milieu des explosions de magie.
Et t’étais pas au bout de tes surprises, ni de tes peines.
Parce que si le regard que tu poses sur elle est celui du fils face à la génitrice retrouvée, elle n’a malheureusement plus rien d’une mère.
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‹ âge : vingt-et-un ans.
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‹ particularité : un peu de magie sans baguette, héritage de sa mère.
‹ résidence : dans un petit appartement de whitehorn, qu'il utilise aussi comme studio.
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‹ risèd : sa famille réunie; sa mère fière de lui.
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« Attendez, j’vous en prie ! » Non, non, je ne peux pas! Sasha accélère, glissant une seule fois un oeil par-dessus son épaule pour regarder l'homme qui se met à la poursuivre, oh mon dieu, il va la tuer, Morrigan, où es-tu? Sasha la cherche frénétiquement du regard. Elle se sent perdue, sans Morrigan, complètement vulnérable, fragile... elle ne sait pas trop quelle est sa place dans cette forêt, dans ce monde, sans Morrigan. Elle n'arrive pas à s'imaginer vivre sans elle, et ça lui fait peur, cette impression d'incomplet et d'inachevé qui règne dans ses entrailles alors qu'elle repense aux doigts de Morrigan se glissant dans ses cheveux, sur sa joue...
Sauf que Morrigan n'est NULLE PART. Elle s'est enfuie, elle l'a laissée. Et comme à chaque fois qu'elle la quitte (quand elle est trop fatiguée, qu'elle a trop faim, trop soif, parfois, Morrigan disparait abruptement), la DOULEUR revient, une douleur étrange, lancinante, qui griffe ses pensées et qui s'enfonce dans ses tripes. Dans cette douleur-là, Sasha arrive presque à... à comprendre quelque chose. Qu'il y a autre chose, autre part, qu'il n'existe pas seulement Morrigan mais... mais d'autres gens, une autre personne, un homme, qui est Morrigan et qui n'est pas Morrigan à la fois... Sasha, Sasha, Sasha (elle répète son nom comme un mantra: ça lui permet de ne pas se perdre dans d'autres pensées), Sasha, Sasha, Sasha, ne pense pas à ça, cours.

Morrigan, Morrigan, s'il te plaît, reviens, je sais pas- je sais pas-- ” Et elle pousse un cri étranglé quand elle traverse un... homme? Un autre homme? Ils sont plusieurs! Ils sont en train de l'attaquer! De la traquer! Ils vont la tuer! D'où lui vient l'instinct d'encore fouiller sa hanche à la recherche d'une arme? D'où lui vient la certitude qu'elle doit se remettre à courir, qu'elle ne peut pas s'arrêter, qu'ils vont la torturer, la souiller, la tuer?
Pourquoi est-ce qu'elle a l'impression d'être prête à partir en guerre, quand elle traverse cet homme dans un cri étranglé, et que ses doigts se recroquevillent en poings pour le frapper, non, ils ne l'auront pas vivante? « Arrêtez-vous, j’vous dis ! » grogne l'homme qui est derrière, il va la rafleur, oui, c'est ça, c'est un Rafleur, elle se souvient maintenant... enfin, pas tout à fait, mais un peu. Elle ne se laissera pas avoir par les Rafleurs! Non, jamais! Mais il lui attrape le bras, la retourne sans douceur, lui griffe la peau et elle l'observe d'un air défiant. « J’veux juste savoir si vous avez vu ma m… » Quoi, quoi, quoi? C'est une ruse, Sasha! C'est une ruse, enfuis-toi! Elle entend presque la voix de Morrigan, mais elle est étouffée par un bourdonnement douloureux dans ses oreilles... qui s'apaise aussi vite qu'il est venu se loger contre ses tympans.
De quoi avait-elle peur, à l'instant, déjà? Ce n'est qu'un... gamin. Juste un gamin. Et l'autre, l'homme qu'elle a traversé et qui lui adresse un petit sourire maladroit... un fantôme. Un fantôme? Ça existe pas les fantômes.
C'est dans ta tête, souviens-toi.
Ah oui. Tout va bien. Un gamin et un fantôme. Dans al forêt. Chez Morrigan. Chez elle. Chez elles.
Tout va bien.

Elle se tourne vers le gamin. Il a l'air un peu perdu, un peu triste, un pe maigrelet même si, pour être honnête, elle n'a pas trop matière à comparer. Comment a-t-elle seulement pu penser qu'il était un homme? Pourquoi tient-il un morceau de bois à la main? Pourquoi il a les yeux qui brillent comme des étoiles? “ Ta quoi? Marinière? ” demande-t-elle un peu brusquement, voyant bien qu'il n'a pas l'air disposé à répondre tout de suite. Attends, c'est quoi une marinière? Un truc moche. Mais elle sait pas très bien quoi comme truc moche mais elle se souvient, elle se souvient...
Elle se souvient de rien. Morrigan saurait, elle. Morrigan! “ Tu cherches Morrigan? Moi aussi, elle a disparu. ” Sasha détourne les yeux, fouille les environs du regard, joint les mains et commencent à se les torturer nerveusement. “ Tu veux bien la chercher avec moi? Je suis toute seule... j'ai peur... je sais pas où elle est... j'ai besoin de savoir où elle est sinon... ” Chaque phrase est plus basse que la précédente, jusqu'à s'éteindre, avalée par le bruissement du vent dans les arbres.
Pourquoi son coeur bat-il si fort dans sa poitrine?
Ah oui, c'est juste qu'elle a peur sans Morrigan.
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???
hab ich heute Nacht geschworen ich werd ihr eine Krankheit schenken und sie danach im Fluss versenken In ihren Lungen wohnt ein Aal auf meiner Stirn ein Muttermal entferne es mit Messers Kuss auch wenn ich daran sterben muss
Tu sais Arnie, des fois, j’ai vraiment l’impression d’être un intrus ; d’être là où je devrais pas, d’en voir trop, de pas pouvoir te laisser te débrouiller tout seul. C’est malgré moi, tu sais, je suis lié à toi par un serment inviolable, pas besoin de sortilège pour ce genre de serment, si ce n’est la première magie qui ait été créée : l’Amour. C’est à cause de ta mère, Arnie, si j’en vois autant.
D’habitude, je culpabilisais pas réellement, j’en rigolais même doucement dans la plupart des cas. Mais crois-moi, mon garçon, j’aurais donné mon éternité pour ne pas assister à ça.
Je suis désolé, mon grand.

Ton cœur qui se gonfle, en rencontrant le regard de ta mère. T’avais pas imaginé que ça se ferait dans de telles circonstances ; mais au final, rien à foutre de la forme. Tu avais réussi. Tu l’avais retrouvée. Vous alliez pouvoir rentrer à la maison. Et là, seulement là, tout pourrait redevenir comme avant, avec papa. La surprise laisse délicatement place à un sourire, le plus pur de tous. Elle avait cru qu’un homme la poursuivait, mais c’est un enfant qui lui sourit, à cet instant. Un sourire un peu vague, comme si tu réapprenais. Tes yeux papillonnent, redécouvrent le visage chéri, les lèvres qui t’ont trop embrassé devant tes copains et même que c’était gênant. Les yeux qui pétillaient pour papa quand ils se moquaient de papa. Le nez dans les narines duquel elle plantait des pailles pour faire des bulles et même que ça exaspérait papa. Tout est là. Tout sera de nouveau là, quand vous rentrerez.
Ta poitrine est trop étroite pour ce cœur gonflé que tes baskets se décolleraient du sol. Tes jambes sont trop fébriles pour te porter. Et c’est pas moi qui te rattraperai. Et pas elle non plus.

Mais tu percutes pas tout de suite. T’es trop haut dans le ciel. Que tu crois à une petite blague, une blague privée que seuls vous, la sainte trinité Heidelberg, pouviez comprendre. Tu hoches la tête, murmures « ouais, la marinière, ahah » celle que papa portait mais qu’elle pouvait pas voir en peinture, même qu’un jour elle lui a enlevé de force et t’es pas resté dans le salon parce que la suite était pas pour les enfants. Même ce genre de souvenir te paraît si précieux en cet instant. Tu prendrais tout, accepterais tout ce qu’elle te tend. Même si elle ne tend pas la main, qu’elle n’amorce aucun geste vers toi, qu’elle ramasse ses mains.
Ton sourire est maladroit. Mais déjà, tes sourcils se plissent ; parce qu’elle met définitivement trop de temps à te prendre dans ses bras, là où tu aurais pensé qu’elle t’étoufferait et que ça ferait un peu mal parce que vous avez faim tous les deux.

Ah, ça y est, il se casse la gueule, ton sourire. Je donnerai tout, absolument tout, pour le ramasser, mon grand, mais j’ai rien à faire là, c’est entre toi et ta m… et elle.
Oh mon garçon, j’peux pas te rattraper, mais je suis derrière toi, plus que je l’ai jamais été de mon vivant.
Ton sourire trébuche, ta respiration s’accélère de nouveau. Tes sourcils se froncent d’incompréhension. « mais pourquoi tu parles de Morrigan ? » tu te rends pas compte qu’on t’entend à peine, comme on divulguerait un secret. Comme à l’époque, quand tes parents t’avaient parlé de Morrigan. Une étrangère, derrière laquelle papa s’était cachée. La double-vie de papa qui l’avait élevé au rang de super-héros. « ça n’existe plus, Morrigan » celle-là, tu l’aurais presque pensé tellement elle s’évanouit dans un nuage de vapeur.

L’idée, comme du poison, fait son chemin, sur ton visage, sinueuse, douloureuse, jusqu’à ton cerveau. L’idée t’effleure, réveille les démons, pas si vieux que ça, tapis dans la pénombre des peurs les plus intestines.
Le démon de ta première année à Poudlard. Initiation à la défense contre les forces du mal, leçon n°3 : l’épouvantard. Et la petite Davis qui se marre gentiment parce que c’est un peu bizarre que ta mère sorte du placard, elle est si terrible que ça ? Ta mère, l’air hagard –tu te disais bien que tu avais déjà fait face à cet air-, la tête un peu penchée, les mains torturées, et qui te demande qui tu es.
Tu comprends rien, Davis, laisse ber-tom.
Tu comprends enfin, Arnie, tombe pas, mon grand.

Ta pomme d’Adam capricieuse monte et descend. Tu déglutis cette idée. Elle pénètre ton cœur et mord dedans comme un fruit à peine assez mûr. Et il explose.
Tu hoches la tête, un peu trop longtemps. Tes yeux ravalent les larmes, l’idée est bloquée dans ta gorge entre deux sanglots. « D’accord, j’vais t’aider à la chercher » Tu te racles la gorge, réaffirmes ta voix et ranges ta baguette dans ta manche. Souffle, mon grand, respire. « C’est où la dernière fois que tu l’as vue ? » Sur le rivage, avant de partir pour la France. Arnold, je suis tellement désolé, j’te jure que je voulais pas voir ça.
Mais tu pleureras pas. Tu pleures seulement devant tes parents.
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Adidja Zabini
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‹ âge : vingt-et-un ans.
‹ occupation : chanteur, compositeur, producteur, étudiant au sawl center (musicomagie).
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : sept. 1994 - jun. 2002.
‹ baguette : 25,4 cm, crin de licorne, bois de chêne.
‹ gallions (ʛ) : 3266
‹ réputation : (trop) gentil et doux, to be protected at all costs, talentueux, bitchasse, maniéré, cinammon roll too good for this world, too pure.
‹ particularité : un peu de magie sans baguette, héritage de sa mère.
‹ résidence : dans un petit appartement de whitehorn, qu'il utilise aussi comme studio.
‹ patronus : n'a jamais su en faire.
‹ épouvantard : le cadavre de sa soeur jumelle nina.
‹ risèd : sa famille réunie; sa mère fière de lui.
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« Mais pourquoi tu parles de Morrigan ? » Mais elle ne l'écoute pas, ou ne l'entend pas, ou alors elle l'ignore: en tout cas, aucune reconnaissance ne vient voiler l'expression distante de son visage. Sasha a un visage fait pour sourire, pour rire, pour hurler de joie si bien que l'affaissement de sa lippe, le pli soucieux entre ses sourcils et ses yeux plissés, tant méfiants qu'effrayés, sont étrange sur sa face. Elle est elle-même mais elle ne ressemble pas vraiment à elle-même. Elle regarde autour d'eux, frissonne, torture ses mains, regarde partout sauf lui, le regard s'attarde particulièrement sur le fantôme, qui semble être plus intéressant que le petit homme planté devant elle à ses yeux. Il a l'air si jeune, ça, elle l'a remarqué, mais elle ne sait pas pourquoi c'est important... il ne devrait pas être là tout seul dans cette forêt. Toi non plus. Elle repousse la voix. Ce n'est pas la voix de Morrigan, elle n'a pas à l'écouter. Ne compte que Morrigan. il faut absolument qu'elle retrouve Morrigan sinon elle va, elle va... elle va aller mal, et elle ne veut plus aller mal, elle ne veut plus avoir peur, faim, soif, sommeil. Elle veut juste Morrigan. « D’accord, j’vais t’aider à la chercher. » Et aussitôt son visage s'éclaire, aussitôt elle sourit — elle sourit franchement, un sourire à la Sasha, découvrant les dents et plissant les yeux et renversant un peu la tête en arrière. “ C'est vrai? Génial! ” commente-t-elle à mi-voix, sincèrement rassurée, soulagée. Elle a un peu peur, dans le noir, et Morrigan ne réapparaît toujours pas... mais elle est accompagnée, ça ira.
Ça ira, Sasha. Si elle répète ça comme un mantra, elle parviendra peut-être à se convaincre.

« C’est où la dernière fois que tu l’as vue? Là, juste là-bas! Viens. ” Elle a l'impression qu'elle a déjà rencontré des gens de l'âge de l'homme. En tout cas, soulagée qu'il ne soit pas un ennemi ou un de ces terrifiants Rafleur, elle lui rentre presque dedans en s'emparant de sa main pour le traîner à sa suite, faisant bien attention à ne pas rentrer dans monsieur le Fantôme en lui jetant un regard noir — quelle idée de se planter là, trop haut du sol pour être en vie mais trop bas pour qu'on soit obligé de le contourner en faisant attention...!
Elle traîne l'homme derrière elle. Elle a envie de lui demander son nom, son âge, d'où il vient, ce qu'il fait ici, mais quelque chose l'en empêche, alors elle ne le fait pas. À la place, elle dit simplement, “ attention aux branches, ” et elle continue de courir presque, en direction de Morrigan, Morrigan bouge pas, j'arrive.
Elle est de retour à l'endroit où il l'a vue mais il n'y a pas Morrigan. Sasha a envie de pleurer. Sasha pleure un peu, après avoir lâché les doigts de l'homme, et ses mains volent à son visage pour en effacer délicatement les larmes. “ Elle est pas là, elle est pas là... je sais pas ce que je vais faire, moi... Où elle est? J'ai besoin d'elle, je suis perdue sans elle, complètement perdue, stupide, inutile... j'ai besoin... de Morrigan. ” Et maintenant c'est le torrent de larmes, chutes du Niagara, destruction du barrage. Elle a l'impression que c'est toutes les larmes qu'elle n'a pas versé dans sa vie qui coulent alors. Elle ne se souvient pas avoir jamais pleuré, ceci dit.
Qu-Qu-Qu'est ce que je vais faiiiiiire, ” dit-elle en s'accrochant à l'homme, à son épaule, un peu désespérément.
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???
hab ich heute Nacht geschworen ich werd ihr eine Krankheit schenken und sie danach im Fluss versenken In ihren Lungen wohnt ein Aal auf meiner Stirn ein Muttermal entferne es mit Messers Kuss auch wenn ich daran sterben muss
C’était comme si l’événement était trop gros à assimiler, comme une bouchée trop ambitieuse qui reste à la lisière de tes lèvres, tandis que vous vous enfoncez dans les bois. A côté de ça, l’invasion de mangemorts, Tu-Sais-Qui au pouvoir et la mort de Harry Potter, c’était de la série B. Parce que par ici, ça dépassait de loin le drame national ; ta mère ne se souvenait plus de toi.
Oh, elles se sont bousculées au portillon, les folles théories, comme quoi elle ferait semblant, que ça n’était qu’un test pour voir si tu étais devenu responsable. Tu n’attendais que ça, qu’elle finisse par te dévisager soudainement de son sourire mutin, te donnant un petit coup de poing dans l’épaule pour t’inviter à te détendre le slip –et glissant au passage que t’avais pas dû le changer récemment. Exactement comme le sourire qu’elle t’affiche là, illuminée à l’idée de retrouver l’introuvable Morrigan. Tu n’attends que ça, une moquerie, une remarque grivoise, une claque peut-être –même une claque- parce que t’aurais jamais dû revenir ici.
C’est vrai ça, au fond, t’aurais jamais dû revenir.
T’aurais simplement voulu qu’elle se comporte comme une mère. Comme ta mère.

Parce que si tu ne manquais pas, dans tes caprices de gamin, de rappeler à ton père qu’il ne l’était pas –ne faisant par là que souligner qu’il était on ne peut plus ton père-, tu avais tout fait pour t’élever, si ce n’était au même rang que ta mère, du moins juste un peu en-dessous. Parce que ta mère, c’était la plus belle, la plus stylée, qu’y’en avait pas deux avec les mêmes cheveux –ni le même non-goût vestimentaire. Un Œdipe mal digéré dirait les langues savantes, ou simplement un amour inconditionnel. Un modèle, même, ambition cocasse quand on savait que tu étais le copié-collé de ton papa, si bien que, même moi qui ne l’ai pas connu, je saurais le reconnaître.
Tout est dans les mains.
Ta gestuelle, Arnie, je la connais pas cœur.

La baguette que tu as rangée dans ta manche, pour pas lui faire peur. La manche que tu as refermé en la serrant très fort dans ton poing, achevant ton bras dans une sorte de grossier moignon, comme quand on te grondait et que tu essayais de disparaître dans tes vêtements.
Elle t’attrape l’autre main et te traîne à sa suite. Combien de fois ça avait été l’inverse ? Combien de fois tu l’avais entraîné dans quelques lubies, au nez et à la barbe de papa qui finissait toujours par être le premier à céder. Combien de fois elle t’avait couru après, pliée en deux, ses longs cheveux fantastiques te recouvrant comme un rideau de lianes –par Merlin que tu aimais ses cheveux !

Ainsi que tu l’avais redouté, Morrigan n’est pas là. C’est sans surprise que vous atterrissez dans une nouvelle clairière, vide. Elle te lâche la main, dévastée, s’échoue sur ton épaule, les yeux gonflés. Tu observes son visage à la hauteur du tien, et je lis dans tes yeux transparents, comme s’ils étaient derrière une vitre, que tu trouves laid ce que tu vois.
Tu te souviens pas avoir vu maman pleurer. Maman pleure pas ; maman a la ride du lion moins creusée que papa. Les sourcils épais de maman se froncent. Ses lourdes lèvres se crispent et se pincent –et même que ça lui change totalement le visage quand elle s’énerve. Mais maman n’éclate pas ainsi en sanglots, se laissant aller au désespoir, un vague à l’âme faisant des vagues sur son visage si royal.
Nan, décidément, c’était vraiment pas maman.
Tu te raccroches à ça, comme consolation, tandis que tu lui frottes machinalement le bras, pour la consoler elle. « T’en fais pas ; tu l’as quittée quand ? Elle doit pas être bien loin ? Tu connaitrais un endroit où elle aurait pu aller ? » une pensée douloureuse pour papa, comme une broche qui crève le cœur « un refuge, un point de rendez-vous ? » tu sais pas si on a tout effacé, ni si ça fait longtemps qu’elle a erré dans cet état. Si ça se trouve, c’est arrivé juste après ton départ, et il n’y a désormais plus rien que tu ne puisses repêcher dans cette mémoire vide, comme une maison avant un déménagement.
Les souvenirs de maman avaient pris le large, amère revanche de ton départ pour la France. « Est-ce qu’y’a des chances qu’elle sache que tu es là ? Est-ce que tu sais au moins où on est ? » Mais, à l’image des dessins que t’avais laissé sur les murs de votre foyer en Allemagne, il y avait des chances pour que des lambeaux de souvenirs persistent, roulent comme de la poussière au fond de sa tête.
T’avais peut-être fait une croix sur ta mère, si vite et si violemment que je tarderai pas à te voir craquer comme une petite noix entre mes doigts invisibles ; pour autant, tu laisserais pas maman faire une croix sur papa.
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WIZARD • always the first casuality
Adidja Zabini
Adidja Zabini
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 26/08/2016
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‹ crédits : killer from a gang. tumblr. chance the rapper.
‹ dialogues : rosybrown.
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Il est fort, le petit homme. Elle pleure sur lui et il la rassure, un peu, avec sa main sur son bras et sa force incroyable, la manière qu'il a de se tenir tout droit. Il a quel âge? L'âge n'a pas d'importance, en fait, l'âge n'a aucun sens pour Sasha. Alors elle pleure, elle pleure vraiment, avec l'impression de pas avoir pleuré pendant des centaines d'années. C'est étrange, parce qu'elle ignorait ce qu'était la tristesse, jusqu'à ce que le petit homme arrive. Elle ignorait la tristesse et le froid soudain qui l'envahit, elle ignorait la peur et l'impression d'être abandonnée. C'est drôle, elle voulait tellement découvrir plein de choses, que Morrigan lui apprenne le monde mais maintenant, elle veut juste retourner dans sa doute inconscience, dans son monde construit dans celui des autres où personne n'a accès. Elle veut juste continuer à courir et à rire et à aimer Morrigan dans cette Forêt, et ne jamais en sortir.
Mais au moins il est rassurant, le petit homme. Et il est là pour elle, et il veut bien l'aider à chercher Morrigan. « T’en fais pas ; tu l’as quittée quand ? Elle doit pas être bien loin ? Tu connaitrais un endroit où elle aurait pu aller ? un refuge, un point de rendez-vous ? » Même si ses mots la font pleurer de plus belle parce qu'elle ne sait pas. Elle n'a jamais... elle n'a jamais perdu Morrigan, c'est impossible. Morrigan était toujours là, près d'elle, d'une manière ou d'une autre. C'est elle qui l'a trouvait toujours... elle lui a dit, même. I will always, always find you. Elle lui a promis! Elle a pas le droit de pas la trouver cette fois, de l'abandonner, non, elle a pas le droit.

Les doigts de Sasha s'enfoncent dans l'épaule du petit homme, alors que, toujours, des larmes se déversent sur ses joues, sa poitrine est agitée de sanglots incontrôlables. Morrigan l'a abandonnée.
Morrigan l'a abandonnée.
Morrigan l'a abandonnée.
Morrigan l'a abandonnée.
Vi--

« Est-ce qu’y’a des chances qu’elle sache que tu es là ? Est-ce que tu sais au moins où on est ? » C'est bizarre, elle a eu une pensée bizarre, mais elle n'arrive plus à mettre le doigt dessus. Elle a arrêté de pleurer, au moins, à cause de cette pensée bizarre. Elle s'éloigne un peu d'Arnold en reniflant, passant la manche déchirée de son pull sous son nez, ses yeux honteusement fermés se débarrassant difficilement des dernières larmes. “ La Forêt, ” dit-elle simplement, avant de se rendre compte que... que... oui, ils sont dans une forêt. Mais quelle forêt?
Morrigan l'a abandonnée ici et elle ne sait pas dans quelle forêt elle se trouve. Elle a encore envie de pleure mais elle ne pleure pas. Parce que ce n'est plus de la tristesse qu'elle ressent.
C'est de la peur.
Elle se met à trembler comme une feuille. Le froid l'enlace, elle n'arrive pas à réfléchir, ni à parler, ni à pleurer, ni à rien faire: elle regarde le petit homme sans le voir, et le spectre, et les arbres, et la Forêt, et ce qu'elle pensait être... pensait être sa maison, depuis des années, des siècles mais... mais... le temps... a-t-il seulement du sens? Non... qu'est-ce qu'elle fait là? Où est-elle? Où est Morrigan? POURQUOI MORRIGAN L'A ABANDONNÉE?

J'ai peur, ” dit-elle d'une petite voix, même si elle a envie d'hurler, mais Sasha ne hurle jamais, plus maintenant. “ Je-Je-Je sais pas... je sais pas où elle est... comment... où... je... ” Elle ne sait rien, elle sait juste qu'elle a envie de rester, pour toujours, de se laisser avaler par la terre et la racine des arbres. Il y a des images qui s'imposent à elle, mais Morrigan lui a dit que c'était mauvais alors elle ferme les yeux, ferme son esprit, ferme sa bouche et se met à chanter pour elle-même, une chanson dont elle ne comprend même pas les mots même si ils sont en anglais, une chanson qui la rassure un peu et qu'elle a utilisé il y a quelques années, mais elle ne sait plus pourquoi. Elle a enlacé ses bras autour d'elle, elle s'agite d'avant en arrière, yeux fermés, marmonnant des paroles pas très mélodieuses en tremblant de tout son corps. Elle est complètement perdue, et Morrigan l'a abandonnée.
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Tu te fais violence pour patienter, le temps qu’elle ne parvienne à répondre. Comme un enfant auquel on ne cède pas au caprice, elle finit par se calmer toute seule. Ses larmes ont tracé des sillons propres sur ses joues un peu sales de forêt. Tu doutes qu’elle formule une réponse intelligible, comme lorsque tu te retrouvais, en France, à devoir baby-sitter les innombrables petits frères et sœurs de Karim qui te babillaient sans arrêt des trucs incompréhensibles. Peu à peu, tu avais appris à lire entre les lignes, à voguer sur le ton de voix plus que sur le contenu auquel tu ne bitais souvent rien, barrière des langues obligeant.

Ainsi, si elle finit par te répondre qu’effectivement, vous vous trouviez en forêt. « Finement observé » fais-je remarquer. Nous échangeons un regard. Tu comprends qu’elle n’a pas parlé de cette forêt-ci comme d’un simple bois dans lequel elle se serait égarée en s’éloignant d’un groupe, qui sait, parce que seule, dans cet état, tu doutes qu’elle ait pu survivre si longtemps. Sa forêt à elle semble lointaine, inatteignable.

Elle s’est un peu détachée de toi, laissant des marques humides sur ton épaule. Les larmes de mam-. Elle tremble, imperceptiblement, on dirait qu’elle vibre. Parce que tu crois que moi, j’ai pas peur ? Me dis pas ça, Sasha –sais-tu seulement que tu t’appelles Sasha ? C’est pas le moment, Arnie ; il ne faut pas la brusquer. Il le faudra, à un moment donné, mais quand elle risquera moins de se décomposer cœur et âme entre tes mains. Tu es responsable d’elle, maintenant, mon grand.
C’est n’importe quoi, c’est censé être ma mère ; c’est elle qui est responsable de moi !
Je suis responsable de toi, Arnie ; et pourtant, je suis pas ton père.
C’est l’air du temps qui veut ça. Tout se renverse, pas seulement les morts et les immeubles.

Tu n’en tireras rien de plus que cette forêt qui n’était certainement pas celle dans laquelle vous preniez racine. Ça aurait été trop facile, sinon. Tu vas pour lui demander autre chose mais t’interromps dans le souffle que tu prends. Je ne l’avais pas perçu au début, mais elle s’est mise à chanter, tout doucement, à murmurer un air. Il ne t’est pas inconnu, visiblement ; il t’est même étrangement, terriblement familier.
C’est papa qui te berçait avec, quand tu étais petit ; et même quand tu étais moins petit et que tu voulais qu’il arrête ; mais papa n’arrête jamais rien. Il est têtu. C’est seulement que, de temps en temps, il s’arrête. Et pour ça aussi, il est têtu.
Papa chantait, et maman se laissait bercer aussi, en quelques sortes. Adossée à l’encadrement de la porte, sa silhouette fantastique se détachant de la veilleuse dans le couloir.

C’est le moment, Arnie ; il reste bien des gribouillis au fond des murs nus de sa mémoire. Des vieux dessins recouverts de poussière. Il te faut juste souffler dessus ; même si tu as décidé d’être fort pour elle, pour deux, quitte à la renier comme mère, afin de la sauver en tant qu’être humain. Mets ta fierté de côté, Arnie, mets ta force de côté ; c’est ta mère. Au fond d’elle, elle le sait, et elle te le fait comprendre.
Tu respires fort. Et enfin, les paroles trébuchent de tes lèvres pleines. Elle entonne l’air sur lequel tu déposes timidement les rimes un peu bidons de chanson pour enfants. T’as pas une très belle voix, elle fait un peu n’importe quoi, comme tu es en train de muer, et de mourir de froid.
Pourtant, là, au fond, on peut sentir que ça se tiédit un peu.

Vous continuez ainsi jusqu’à la fin de la chanson ; là où tu finissais par t’endormir. Et, quand tu es certain qu’elle a bien compris que tu la connaissais aussi, cette chanson exclusivement connue des Heidelberg, tu tentes de reprendre depuis le début. « T’en fais pas ; tu n’es pas aussi perdue que tu crois » La pluie n’a pas l’air de fuiter de trop dans cette clairière. Autant vous y installez temporairement. Tu fais glisser ton sac de ton épaule, ramasses quelques brindilles que tu arranges en petit feu de bois. Tu tends la main vers elle, comme si tu t’attendais à ce qu’elle la prenne, puis te ravises, et la pose de toi-même sur son épaule, pour l’inviter à s’en approcher. « C’est pas grave, si tu ne sais plus ; dis-moi plutôt juste ce que tu sais, comme cette chanson, d’où elle vient. » C’est dommage, Arnie, dommage pour toi ; je la sens, cette tension dans tout ton corps, comme si ça gonflait et manquerait d’exploser à tout moment. On peut pas contrôler ça.
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Il chante aussi et Sasha, aussitôt se détend. C'est bizarre. On dirait une horloge mal réglée, Sasha, en cet instant précis, les aiguilles bloquées entre deux chiffres. La peur et la confiance. Morrigan et le petit homme. Le petit homme et Morrigan.
Elle oublie qu'elle a perdu Morrigan, dans cette chanson. Elle oublie, elle se concentre sur le petit homme, les paroles qu'il connait par coeur, la voix fausse mas après tout, la sienne n'est pas juste non plus. Mais c'est pas le ton de la chanson, qui compte, c'est la mélodie, et les paroles, et les rimes daubées, et le fait que le petit homme connaisse si bien la chanson. Sasha se laisse bercer, s'abandonne un peu, oublie Morrigan: à la place, elle revoit la Forêt comme elle l'est à ses yeux quand elle est en paix. Un endroit accueillant, un havre de paix. Ici elle est chez elle, en paix, avec ou sans Morrigan. La loutre et le héron sont ses amis.
Finalement, la chanson s'arrête et c'est comme si elle venait de plonger la tête dans le fleuve Lethé de nouveau. Elle sourit, contente, regarde le petit homme comme si elle le connaissait depuis toujours. « T’en fais pas ; tu n’es pas aussi perdue que tu crois. » Et ses mots la rassurent. Ils trouveront Morrigan plus tard, ou alors elle reviendra. Elle est timide, quand il y a des choses conscientes autour: elle est plus vocale quand elles ne sont que toutes les deux, quand Sasha est emprisonnée dans ses pensées, ici mais pas tout à fait là à la fois. Elle a toujours l'impression d'être dans un entre-deux, ici mais pas tout à fait là à la fois, là-bas mais encore ici, hier et demain, les jours se ressemblent de toutes façons, et tous les arbres sont les mêmes.

Le petit homme pose la main sur son épaule. Le contact lui rappelle quelque chose: il s'appelle Arnie. Sasha aime bien nommer les choses. Elle a mis du temps à se nommer, et à nommer Morrigan. Les mots lui échappent, un peu comme ses souvenirs: elle s'en rend compte, tu sais, Arnie. Elle s'en rend compte, mais c'est inconséquent, ce n'est pas grave d'oublier lorsqu'on se trouve dans une Forêt qui n'a pas de fin, depuis un temps interminable qui n'a pas de début.
Arnie l'approche d'un rassemblement de bois, elle se laisse faire. « C’est pas grave, si tu ne sais plus ; dis-moi plutôt juste ce que tu sais, comme cette chanson, d’où elle vient. » Sa voix est apaisante, et elle n'entend que les tons confiants, qui donnent un peu des ordres mais c'est pas grave, ça la rassure de toutes façons. Elle s'assied près des bouts de bois, pose les doigts dessus comme pour les enflammer; en vain. Quelle drôle d'idée, ça, enflammer des bouts de bois du bout des doigts...! À la place, elle sort des poches de son pantalon crasseux et désormais trop grand, son briquet à amadou. Elle ne sait trop d'où il vient, ou pourquoi, ou comment, mais il est à elle, ça, elle le sait. Il ne fonctionne plus trop bien, ces derniers temps, mais suffisamment en tout cas pour produire une étincelle: elle se concentre, réessaie et la première brindille prend feu.
C'est en observant le feu qu'elle répond, au bout de quelques minutes. “ Je sais cette chanson. ” Elle ne la connait pas: elle la sait. C'est tout. “ Je sais que je m'appelle Sasha, que Morrigan m'aime et m'aide, je sais que je suis dans la Forêt et je sais que tu es Arnie. Je sais que je dois survivre et je sais comment survivre. ” Elle récite ça comme une enfant.
Soudainement, elle relève les yeux vers le petit homme. Ses yeux le clouent sur place.
Vides. Surtout, ses yeux sont vides. “ Il n'y a rien d'autre à savoir, ” dit-elle simplement, avant de reporter son attention sur les flammes qui commencent à lui réchauffer le visage.
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