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sujet; broken crown — daphné
MessageSujet: broken crown — daphné   broken crown — daphné EmptyLun 6 Oct 2014 - 19:49

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"You are so brave and quiet
I forget you are suffering"
Skinned her alive, ripped her apart. Scattered her ashes, buried her heart. Rise up above it, high up above it and see. Pray to your God, open your heart. Whatever you do, don't be afraid of the dark. Cover your eyes, the devil's inside. One night of the hunter. One day I will get revenge. One night to remember. One day it'll all just end. Honest to God I'll break your heart ♛ by endlesslove.


« Tu ne veux pas venir ? » Fracasse sa voix contre un silence devenu pesant. Elle lui tourne le dos, ne sait jamais quoi répondre à cette question. Il voudrait l’emmener avec lui, qu’elle voit, cesse de penser que sa mère est vivante, un besoin de faire le deuil, mais sa nièce refuse chaque proposition, préférant toujours vivre dans le déni, vivre avec des souvenirs qui s’étiolent avec le temps. Grain d’un sablier qui touche lentement à sa fin. Deux dates ont été choisies pour les visites, comme un chemin de croix, une forme de rédemption pour l’âme de celle qu’il n’a pas pu sauver, pour la jumelle qui est morte loin de lui, sans qu’il ne soit capable de la stopper. Elle s’est suicidée alors qu’il était en prison, pendue à ce qu’on a bien voulu lui raconter – des histoires qu’il a réfutées, prétextant que tout n’était que mensonge pour le détruire. Vérité, cruelle et vivace vérité. Elle n’a pas été enterrée sur les terres des Rookwood, juste abandonnée dans un village, carcasse jetée au vent, race de mangemort, charogne putride laissée aux animaux. A t-elle eu droit à un enterrement ou ont-il balancé le corps dans la fosse ? L’idée est insoutenable. Il peut imaginer, voir les visages des croquemorts, là, durant cette période où les mangemorts n’étaient pas l’élite de la nation, ou ce qu’on nomme le ‘’bien’’ triomphait encore. La sœur a été considérée comme une vermine à cause de son nom, alors qu’elle ne portait pas la marque, que la chair n’était pas noircie par un destin sanglant. Aberrant.  « Je ne veux pas voir la tombe, voir la mort. Je ne veux pas de tout ça… tu sais, affronter, voir son nom sur un pierre grise, un reliquat de souvenir » Elle pivote, fait quelques pas en sa direction, et soudainement s’arrime à ce qu’il reste de sa famille. Augustus entoure le corps de ses bras, protège celle qu’il voit encore comme une enfant – celle qui n’est pas sa fille, celle qui est un souvenir de la sœur perdue, celle qui possède une ressemblance déroutante.  Les contacts sont rares, des brèches dans le temps, mais il tolère cela avec Cecil, peut-être aussi parce qu’il en a besoin – qu’éprouver une forme d’affection lui permet de toujours rester humain et de ne pas devenir le monstre qui gronde. « Je comprends… » Les mots se suspendent à l’oreille. « C’est ton droit et je n’ai pas à t’y emmener de force » Parfois, il y a songé, à la prendre par le bras, transplaner et la mettre devant le fait accompli, mais jamais il n’est allé au bout de cette idée – bien trop dangereuse. « Merci » souffle t-elle, avant de glisser une empreinte sur la joue du mangemort. Et soudain elle se détache de l’étreinte protectrice, reprend la distance correcte. « Je serai de retour dans une heure – et si tu comptes aller voir tes petits camarades sur l’allée des embrumes, ne compte pas sur moi pour venir ramasser ton cadavre » leur relation est un danger constant. De la tendresse qui vire à la possession, et bascule vers la violence verbale. Il sait pour sa consommation d’orviétan, mais jamais il ne prononce le mot, et ce qu’elle peut lire dans son regard suffit à éradiquer toute volonté pour aujourd’hui. C’est du dégoût qui virevolte dans les ambres, du mépris face à un comportement qu’il ne comprend pas. Combien de fois l’a t-il ramassé au détour d’une rue ? Incapable de se souvenir de son prénom ? Ridicule enfant qu’il maintient en vie.

Godric’s Hollow. Un village dont il connaît le nom depuis Poudlard, pour une histoire de fondateurs, et quelques légendes à propos de frères ayant possédé des objets fabuleux. A présent, c’est un repère pour les insurgés, les cancrelats, la vermine du monde sorcier qui s’y presse dans l’espoir de trouver refuge. Drapé dans sa cape, il avance fièrement dans la rue principale, en alerte. Un mangemort seul est un mangemort mort. Règle qui s’applique à chaque camp. La solitude est une faiblesse, et il connaît la hargne de la vermine, toujours prête à se lancer dans des missions suicides. La baguette est glissée dans la manche, il suffit d’un seul geste pour qu’il soit armé, prêt à défendre sa vie. Personne. Trouillards ou véritable absence de vie ? Rookwood ne souhaite pas connaître la réponse. La démarche est assurée, malgré les battements du cœur, pas infernaux, mais plus denses, rapides et pas uniquement à cause de la possibilité d’un piège. Autre chose. C’est le cimetière qu’il craint, et plus il approche, et plus les battements deviennent chaotiques, comme des spasmes. C’est toujours la même peur, celle d’affronter la mort de sa sœur, d’un événement qu’il refuse inlassablement. Des fleurs sont glissées dans sa paume droite, une bien curieuse image qu’il donne, lui en vêtements d’apparat, si orgueilleux et portant un bouquet. Le palpitant se stoppe à l’entrée des limbes, un battement qui saute, puis deux. Faire un pas en avant, entrer, ne pas regarder en arrière. Ce n’est pas l’enfer qu’il affronte, juste un cimetière, un lieu commun, d’une banalité absolue pour tous. L’automne fait voler la cape à chacun de ses pas, curieuse danse qu’effectue le tissu qui claque l’air.

Épié ! Animal pris dans un piège dont il ne mesure pas encore tous les mécanismes. Un sentiment déroutant pour celui qui martèle les autres, ne ressent jamais la faiblesse. Augustus continue d’avancer, prétend qu’il ne sait pas, qu’il ne voit pas la gueule du piège, qu’il ne sent pas les mâchoires se refermer. Le corps s’immobilise entre deux tombes. Faucheur élégant dont la voix s’élève. « Vous devriez sortir de votre cachette » L’inconnu est derrière lui, perdu entre quelques tombes. La position exacte est impossible à déterminer. Peut-être n’est-ce qu’un animal, non, car il y a la certitude d’être face à quelqu’un qui l’observe depuis son entrée. « C’est impoli d’observer sans donner la possibilité à la personne scrutée de vous voir » Une pause. Il pivote avec une lenteur maîtrisée, pour ne pas révéler la peur, croire qu’il est encore maître de la situation. Une cible. « Ou alors c’est de l’espionnage, mais de bas niveau » Les provocations sont la clé de ses paroles. Jamais un dialogue sans sous-entendus. Mécanisme de défense bien dérisoire.


Dernière édition par Augustus Rookwood le Dim 12 Oct 2014 - 15:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: broken crown — daphné   broken crown — daphné EmptySam 11 Oct 2014 - 20:53

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it's dark in my imagination
I scream god forgive me please, ‘Cause I want you on your knees, I don’t wanna think about it now, I know I wont get out if I fall in, So I dont wanna think about it now. It’s dark in my imagination, It’s dark in my imagination. Are you somewhere waiting for me, I dont wanna think about it now. Is there something you said, All these secrets that you keep, But I dont wanna think about it now.  Can’t help but wonder where you’ve been all day, Just say when im so far away that you give yourself a taste ‘Cause I dont wanna think about it now. ~ dark in my imagination.


Clac. Hermione Granger transplana. Daphné, les mains enfoncées dans les poches de sa veste miteuse, resta immobile quelques instants. Son regard vert, dardé d'interrogations, était fixe, rivé sur un point invisible qu'elle seule semblait susceptible de voir. Se mordant l'intérieur de la joue, la jeune femme fit volte-face, s'échappant de cette ruelle trop sombre, trop miteuse, pour l'intéresser. Ses pieds foulaient le sol, soulevant des petits nuages de poussière à chacun de ses pas. Une brise fraîche balaya son visage pâle et éteint, la faisant frissonner et s'arc-bouter face au vent qui s'annonçait. Les mâchoires serrées, elle cogitait. La conversation qu'elle avait entretenue avec Hermione l'avait chamboulée plus qu'elle ne l'aurait bien voulu. Force était de constater qu'il lui restait suffisamment d'empathie pour comprendre les sentiments houleux qui contaminaient les sourires tremblants de son amie, les rendant plus forcés qu'ils ne l'avait jamais été auparavant. Des histoires d'adolescent pour combler l'incertitude des jeunes adultes – n'était-ce pas un comportement normal ? Du haut de ses vingt-et-un ans, Daphné s'échappait par le biais des histoires d'Hermione qui lui expliquait, lui racontait, lui mimait même parfois, tout ce qui la touchait. Ses lèvres bougeaient, laissant échapper des torrents de mots au travers desquels Greengrass parvenait à saisir la souffrance qu'ils reflétaient. Maladroite, elle serrait toujours Hermione dans ses bras, cherchant à limer les angles de son chagrin. Le vent caressait ses joues, faisant remonter à la surface tout ce qu'elles avaient pu échanger, tous ces mots dont elle n'avait vraiment su l'ampleur. Elle parlait d'amour, de sentiments – mais savait-elle au moins ce que c'était que d'être amoureuse ? Ce mot à lui seul lui provoquait bon nombre d'incertitudes et rien, et surtout pas les larmes retenues de Granger, ne lui donnait envie de poser un pied dans ce gouffre. Elle n'avait pas pour objectif de plonger volontiers dans ces ténèbres séduisantes, enveloppantes – peut-être réconfortantes – si le futur était incertain. De là où elle était, Daphné savait qu'il s'agissait de sa place – rien ne pouvait mieux lui convenir. Elle était imperméable à toute cette tempête qui martelait la bravoure d'Hermione, se contentant de la consoler et de la tirer derrière elle dès que le besoin s'en faisait sentir. Daphné Greengrass était une ancre. Rien de plus rien de moins qu'une foutue ancre.

Forte de cette idée, elle continua à avancer. Godric’s Hollow. Rares étaient les fois où elle avait pris l'initiative de se rendre dans ce village, son père ayant toujours été farouchement attaché à toute la prestige du Lord, dénigrant ouvertement ce lieu où Harry Potter avait vaincu l'adversité. Désormais, lorsqu'elle s'y présentait, ce n'était que dans le but de rejoindre Hermione. Après tout, que risquaient-elles ? En un clin d'oeil, cette question vint obscurcir les douces illusions de Daphné. Elles risquaient de perdre leur vie, pardi. Les mangemorts étaient surtout postés dans les villages semi-magiques et elle n'osait pas imaginer tous ces sorciers marqués qui devaient fréquemment apparaître ici, terrifiant la population moldue et malmenant les supposés rebelles. Un soupir faillit passer ses lèvres entrouvertes mais, d'une morsure portée à sa langue, elle s'empêcha toute réaction défaitiste. Même à l'abri des regards de ses comparses, elle préférait se contrôler. Cette maîtrise de soi, elle la désirait plus que tout. Et ce fut doucement, presque timidement, qu'elle pénétra dans le cimetière. Greengrass n'avait jamais été de ceux qui se complaisaient dans le malheur des autres – la mort n'avait jamais paru élégante ou attrayante. Sous ses pieds, il n'y avait que des cadavres en décomposition, rongés par des vers et puant la charogne. Mais ici s'était rendu Harry Potter quelques années plus tôt et ici également avaient été enterrées ses parents. Peut-être que finalement ce cimetière représentait une image comblée d'espérance plutôt qu'un banale et désolante coque rouillée. Le gravier crissait sous ses semelles. Posant un genou à terre, face à une pierre tombale couverte de mousse et devenue grisâtre au fil des années. De l'ongle, elle gratta la texture étrange qui recouvrait le nom de la personne décédée. Pourquoi s'attardait-elle ici ? Elle voulait connaître le nom. N'avait-elle personne à qui parler ? Le nom, juste le nom.

Mais un sentiment alerte la poussa à se redresser brutalement, hissée sur ses jambes raidies. En quelques secondes, elle se glissa derrière un arbre, à l'écoute de ces bruits de pas qui lui donnaient l'impression de ne pas être à sa place. Une petite voix – celle qui l'avait poussée à se terrer dans un coin, qu'elle considérait comme idiote et un tantinet paranoïaque, lui suggéra de transplaner. Cette suggestion, elle la chassa d'un leste mouvement de la tête qu'elle secoua de droite à gauche en signe de négation. Elle était curieuse de voir vers quelle tombe ce moldu allait se diriger – peut-être était-ce vers celle dont elle avait cherché à découvrir l'identité. Peut-être sauras-tu alors son prénom. Les sens aux aguets, le regard fixe, Daphné attendait. L'horreur ne se fit pas attendre. L'ombre du croque-mitaine lui donna envie de se jeter en arrière, s'écrasant contre le gravier et rampant pour sa vie. Mais immobile, la main plaquée contre sa bouche afin d'étouffer sa respiration haletante, Daphné se contentait d'observer ce sinistre tableau. Son repaire la rendait invisible aux yeux d'Augustus Rookwood. Putain, putain, putain d'enfoiré. Avant, jamais elle n'aurait juré. J'ai peur. Et cette constatation la frappa au thorax, la faisant contracter davantage ses doigts autour de sa bouche. Les larmes brillaient déjà dans ses yeux exorbités, dans l'attente du terrible châtiment qu'elle risquait si elle se faisait prendre. Et elle se fit prendre. Rookwood n'avait pas besoin de la voir pour sentir sa présence. Des fleurs à la main – par Merlin, pourquoi ? - Augustus pivota, cherchant du regard celle qui l'épiait sans jamais ne l'avoir vraiment voulu. Enroulant ses doigts autour du manche de sa baguette, qu'elle extirpa sans la moindre grâce de la poche arrière de son pantalon, Daphné se glissa en dehors de sa cachette. Ses phalanges abandonnèrent alors leur prise initiale, laissant sur sa peau blanche des marques rougeâtres.

Un pas. Deux pas. Puis trois. Il s'agissait là d'un acte long et désagréable. Comme l'appel d'une exécution. Mais il ne la tuerait pas – non. Rookwood en avait déjà eu l'occasion, et il ne l'avait jamais fait. Et, à chaque fois, Daphné en ressortait encore plus meurtrie qu'à l'accoutumée. La terreur lui faisait perdre la raison. Enfin, lorsqu'elle ne fut plus dissimulée sous l'ombre des feuillages et des pierres, la jeune femme porta son regard vers les fleurs. Seul point vers lequel elle était capable de se concentrer afin de ne pas succomber sous le fléau de sa propre angoisse. Pourquoi des fleurs ? Avait-il seulement un cœur pour pleurer une personne qui lui était chère ? Son regard ne frémit pas et elle avait conscience qu'elle semblait dérangée, à toiser de la sorte un bouquet dont elle ignorait la provenance. « Je ne vous espionnais pas » promit-elle de sa voix chevrotante avant d'esquisser un pas en arrière, vaguement consciente de la situation délicate dans laquelle elle se trouvait « Je – je ferais mieux de partir. Vous avez visiblement des choses à faire et, hm, je – je ne » bredouilla-t-elle, incapable de prononcer la moindre phrase supposée l'aider. Son regard se déporta alors des fleurs jusqu'aux iris flamboyant de son interlocuteur. La main qui tenait sa baguette lui faisait mal tant qu'elle était crispée. « Laissez-moi partir. » La suppliciée esquissa un nouveau pas en arrière. Elle ne voulait pas être la proie de Rookwood. Pas ce jour-là. Pas ici.
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MessageSujet: Re: broken crown — daphné   broken crown — daphné EmptyDim 12 Oct 2014 - 19:22

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C’est elle. C’est toujours elle. Petite espionne. Il l’a reconnaît, pourra toujours, c’est une odeur qu’il n’oublie pas. À lui. Effluves de la peur, de l’angoisse. Elle est là, cachée derrière quelques stèles, maladroite avec son ombre trop grande. Il ne peut qu’admirer son courage en la voyant venir à lui – proie qu’il relâche toujours, elle qu’il aime traquer, attraper, détruire et relâcher. C’est une course sans fin. Serpent se mordant la queue. Infini désir. Le regard ne quitte pas la silhouette, à aucune seconde, et certainement qu’il le cligne pas des yeux durant ce laps de temps – si perturbant, reptilien dans chacun de ses mouvements. « Tu es curieuse Daphné. Tu l’as toujours été. Commande ton regard et tu pourras prétendre ne pas être curieuse, mais là, tu veux savoir pour les fleurs » Le regard est pesant sur les pétales nacrés. Orchidées. Le bouquet est levé, pour le porter à l’œil de l’espionne, elle qui certainement se demande POURQUOI. Si étrange qu’il soit ici. Venu pour se moquer des morts ensevelis à cause de lui ? Non. Rookwood ne retourne pas sur les lieux de ses crimes, pas besoin d’un pèlerinage pour supporter l’agonie. Le retour en arrière, la volonté de le fuir, il écoute les paroles, poli, attend qu’elle ait terminé. « Pourquoi ne pas rester ici ? Aurais-tu quelques amis à rejoindre ? Peut-être qu’ils sont ici ? » Les ambres balayent le cimetière, mais il sait déjà qu’ils sont seuls. Voués à rejoindre les autres chairs décomposées.  Pour autant, la crainte est toujours là, qu’un piège ait été tendu, que bientôt les flèches s’abattent. Un mangemort seul, c’est la mort. Les mots sont répétés, pour ne pas oublier qu’ici, il n’est pas sur son terrain, que là, il fréquente l’ennemi.

La baguette qui tremble, les mots qui se veulent assurés, mais frémissent. « Pourquoi ne pas me tuer ? » Les mots sont abandonnés, se veulent communs, mais c’est une demande implicite. OSE. Fréquenter la mort est ce qu’il apprécie le plus – jouer au funambule avec sa vie. Augustus tient à sa carcasse, mais parfois, ce sont des défis qu’il lance vers la Mort – comme pour mesurer sa puissance. Croire qu’il est invincible. « Tu en avais la possibilité, tu en as toujours la possibilité. Ce sont juste des paroles… mais voyons, qu’est-ce qui est nécessaire pour conjurer la mort ? La haine! » Un pas en avant alors qu’elle recule. Valse mortuaire. Sa baguette est rangée, passablement désarmée, mais il mène toujours, absorbe la peur pour la retourner contre l’enfant. « Mais toi… Daphné, tu as peur, ça grouille, les battements de ton coeur, je peux les attendre, ils sont furieux » Imagination seulement. La peur est si ravissante sur son visage, il voudrait capturer cela, l’enfermer - impossible! C’est une main qui se tend dans le vide, cherchant à voler l’angoisse qu’elle projette autour d’eux. « Que fais-tu si loin de tes amis ? » Quatre pas en avant, pour bafouer la distance qu’elle avait pris soin d’instaurer. L’index se pose sur la baguette, comme un défi. « Ta baguette est trop serrée, tu étouffes ta magie, et tes sorts seront à l’image de tes émotions - bancals » Sa poigne se referme sur le bois, canon d’une arme qu’elle peut encore utiliser. Quelque part, il SAIT qu’elle ne fera rien. Pas une question de courage, de volonté, juste l’incapacité à produire la Mort, à conjurer un sort qui divise l’âme et réduit à jamais l’humanité. Les doigts se desserrent d’une emprise mortelle.

Retour en arrière. Un pas seulement. « Et comment va ta petite soeur ? » Fracture de sourire qui s’ébauche lentement, une sournoiserie de plus. « Est-ce vrai qu’elle a rejoint vos rangs de son plein gré, ou l’aurais-tu kidnappé ? » Fausse question. La réponse n’est connue de personne, ne l’intéresse pas. Astoria, c’est autre chose, pas comme Daphné, une copie, une ébauche à laquelle il n’accorde aucun regard. Petite pianiste et rien d’autre. « Peut-être que c’est à elle que je devrais m’en prendre - après tout, une soeur, c’est un écho, vulgaire certes, mais ça me satisferait pendant un temps » Pas un sourire, mais l’empreinte même de la folie, de la déraison qui le pousse à poursuivre une jeune personne à travers le Royaume-Uni. Daphné Greengrass est à lui. Un pas en arrière, pour retrouver ce que tous nomment la raison - la distance polie. Foutaises. Lui ne voulait plus l’abandonner. Ici! « Qui mérite ton attention, ici ? » La question va lui être retournée, il le sait, anticipe le coup. Et toi, l'être sans coeur, cruel croquemitaine, que fais-tu ici ? Une petite soeur perdue. Une âme déchirée.
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MessageSujet: Re: broken crown — daphné   broken crown — daphné EmptySam 18 Oct 2014 - 21:24

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Voir Rookwood en ce lieu n'était pas un bon présage. Cet homme était synonyme de mort et de désolation. Forte de cette idée, qui la mettait toutefois en mauvaise position, la suppliciée ne pouvait rien faire d'autre que de reculer tandis qu'il avançait. Cette danse dans laquelle il l'avait embarquée lui donnait le tournis, la poussant dans ses derniers retranchements. Elle haïssait cette position de proie – frêle, chétive, presque offerte – mais cela lui collait désormais à la peau, épousant chacune de ses formes. Augustus avait fait d'elle une misérable victime, alors qu'elle cherchait à tout prix à s'élever en guerrière. Mais arborant ce drap de frayeurs candides, Daphné voyait Rookwood à travers ses yeux d'enfant. Combien de fois avait-elle vérifié sous son lit qu'il ne s'y trouvait pas ? Combien de fois avait-elle glapi lorsqu'une main étrangère avait touché le dénivelé de son épaule ? Cette peur avait posé ses racines dans ses entrailles et rien de ce qu'elle pouvait faire n'était susceptible de se débarrasser de ce sentiment lancinant. A jamais – et cette perspective ne la réjouissait guère, Daphné serait amère, pleine de rancune, incapable de lever sa baguette. Incapable de réduire à néant cet homme qui, à l'instar d'un félin, se dirigeait vers d'elle. L'animal et sa chose. Bientôt, l'écart entre leurs deux corps serait infime et elle se refusait à approcher un sorcier tel que lui. Alors, inlassablement, elle esquissait un pas en arrière. Puis un second. Elle ne voulait rien savoir de lui, et elle voulait le hurler. La gorge serrée, ses mots se muaient en grognements rauques, en murmures à peine audibles. Pourquoi ne pas me tuer ? Elle en avait la possibilité. Sa baguette tremblait entre ses doigts maladroits – mais elle pouvait le faire. Il l'avait mise au pied du mur. Pourquoi ? « Je sais pas, » avoua-t-elle, brisée par sa propre faiblesse « je sais pas. » murmura-t-elle une seconde fois, plus pour elle que pour ce monstre qu'était Rookwood. Elle n'avait jamais tué. Jamais elle n'avait utilisé un sortilège de mort et poutant, Merlin seul savait à quel point elle en crevait parfois d'envie. Il le savait et il en jouait. Chaton cruellement facétieux avec sa pelote de laine.

Il se rapprochait toujours plus, jouant avec ses nerfs comme il pouvait s'amuser avec ses victimes. Augustus bafoua les quelques mètres qui le séparait de sa victime, posant son doigt puis raffermissant sa prise autour de sa baguette. A cet instant précis, Daphné eut envie de hurler. Se crispant plus que de raison, elle entrouvrit la bouche, le fantôme d'un cri d'horreur se muant dans les airs. Rien ne filtra ses lèvres entrouvertes, hormis une douce odeur d'amertume. Frémissante d'indignation face à ses insécurités qu'elle savait nombreuses, Daphné souffla « Mes amis sont toujours là » elle releva son regard vert dardé de frêles espérances « si je ne vous tue pas, ils le feront pour moi. » Mais elle savait que ses dires ne pourraient jamais être réellement satisfaits. Augustus les aurait tous, les uns après les autres. Dans son imaginaire, elle l'avait déjà achevé des milliers de fois. La réalité était différente de ce que l'on pouvait supposer. Enfin Rookwood abandonna cette proximité indécente, reculant d'un pas afin de laisser respirer Daphné. Ce n'était peut-être qu'un pas mais, déjà, la jeune femme se sentait mieux. Son emprise diminuait en même temps que s'éloignait son corps. Elle avait envie de vomir. Et cette désagréable sensation était bien tout ce qui importait à cette heure-ci. Ses doigts étaient toujours fermement enroulés autour de sa baguette – et une part d'elle croyait en Augustus. Elle étouffait sûrement sa magie, rendant ses sorts bancals. Instables. « Ne me donnez pas de conseils, ils ne sont pas avisés. » marmonna-t-elle, vaguement consciente que cet ordre tomberait dans l'oreille d'un sourd. « Je n'ai pas la moindre envie de vous écouter. » rajouta-t-elle, parole enjolivée par l'honnêteté qui découlait de son timbre.

L'évocation d'Astoria la fit grimacer de douleur tant ses doigts étaient crispés autour de leur prise boisée. Ses jointures étaient devenues blanchâtres. « La réponse vous intéresse-t-elle seulement ? » demanda-t-elle d'une voix chaude, presque amicale. Elle n'était pas assez sotte pour lui révéler ce secret – et quand bien même, elle était persuadée qu'il mettrait en doute ses indications. Il n'avait cure de savoir ce qui était bien, ou mal. Il se foutait de tout ce qui découlait de leur relation.  « Ma sœur... » elle secoua la tête, brusquement pincée par la menace sous-jacente de Rookwood. Aussitôt, elle se fit violence, poussée par cet instinct presque maternel qui la taraudait. « Vous ne serez pas satisfait avec elle. » assura-t-elle distinctement, prête à se vendre aux enchères pour protéger sa chair et son sang. « C'est une affaire entre vous et MOI. Vous le savez et vous ne la toucherez pas. Jamais. » acheva-t-elle. Elle savait qu'il pouvait balayer ses affirmations d'un revers de main, qu'il pouvait jouer avec Astoria comme il jouait avec elle – qu'il pouvait la briser dès qu'il le souhaiterait. Mais entre eux deux se dressait Daphné. Combien de fois avait-elle fait fuir les prétendants que sa cadette ne les voulait guère, les fusillant d'un regard si noir et menaçant qu'ils avaient tous préféré passer leur chemin ? Mais Rookwood n'avait rien d'un adolescent en rut. Ses yeux se portèrent sur les pierres tombales. Sur cette tombe dont la mousse avait camouflé le nom du corps qui y reposait. Son nom. Elle voulait juste savoir son nom.

« Aucun sorcier de ma connaissance n'a été enterré ici. »
avoua-t-elle, portant désormais ses pupilles en direction de ce bouquet qui continuait à attiser sa curiosité malsaine. « Je ne pensais pas que vous aviez suffisamment de cœur pour vous intéresser à un cadavre. » elle se redressa, déglutit et en réclama davantage « Peut-être vous verrais-je pleurer ? » l'idée faillit lui arracher un sourire carnassier mais celui-ci se brisa rapidement, alors qu'elle se jouait assurément d'une mystérieuse personne qui n'était plus dans ce monde pour se défendre d'une telle remarque. A ses yeux, les pleurs étaient stériles. Rares étaient les fois où elle avait pleurniché. Elle les comptait sur les doigts d'une seule main – les larmes de rage ne comptaient pas, évidemment. Et cela tombait bien parce que Daphné était continuellement furieuse. « Vous arborez un masque de futilités, vous vous jouez de moi. Ce bouquet est un leurre. » Elle désigna la composition florale d'un mouvement de menton « Je ne sais pas qui méritait votre amour mais une chose est sûre : vous ne méritiez pas le sien. » Elle referma la bouche. Elle avait pris l'habitude de se faire relâcher dès qu'il avait suffisamment usé de ses jeux dangereux – il ne la tuerait pas pour avoir prononcé ces mots. Non. Il la giflerait, la rouerait de coups ? Non plus. Il la briserait de la plus affreuse des manières, usant de la simple psychologie pour la mettre plus bas que terre. Il lui parlerait simplement, et peut-être était-ce cela qu'elle cherchait à fuir.

« Alors allez-y. Dites-moi qui vous avez aimé, dites-moi qui mérite votre attention ici – à Godric's Hollow. Par Merlin, était-ce une femme ? un homme ? » ses yeux s'éclairèrent « Un membre de l'Ordre avec qui vous avez fauté ? » elle fut tentée de ranger sa baguette mais sa simple présence entre ses doigts la rassurait. « QUI ? » hurla-t-elle, déchirant le silence de sa voix stridente.
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MessageSujet: Re: broken crown — daphné   broken crown — daphné EmptyMer 5 Nov 2014 - 15:09

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I forget you are suffering"
Skinned her alive, ripped her apart. Scattered her ashes, buried her heart. Rise up above it, high up above it and see. Pray to your God, open your heart. Whatever you do, don't be afraid of the dark. Cover your eyes, the devil's inside. One night of the hunter. One day I will get revenge. One night to remember. One day it'll all just end. Honest to God I'll break your heart ♛ by endlesslove.



La mort. Pas juste une question de volonté, de détruire l’autre. Combien de cadavres sinon ? Il sait pour Daphné, peut deviner qu’elle n’a jamais causé la mort volontaire de quelqu’un d’autre. Peut-être des blessures qui ont abouti à la fin d’une vie. Mais abattre un homme, non. De ces devinettes, il est doué, parvient aisément à savoir. Trop d’années à côtoyer des assassins, c’est ça qui lui permet de savoir lorsque l’innocence est encore préservée. Pas de sang sur les mains de la petite Greengrass. Le sourire se saisit de ses lèvres, étire, médiocre, il est satisfait des paroles qu’elle prononce, de son incertitude. Ne pas savoir. « Voudrais-tu que je sois ton premier meurtre ? Tu dois imaginer ça depuis des années, vaincre le monstre, ne plus être terrorisée. Est-ce que tu murmures encore quelques prières avant de dormir ? » Le monstre d’un autre. Rookwood est l’ombre de nombreuses vies, le faucheur qui se glisse sournoisement dans le dos pour voler un souffle, emporter une âme. Daphné, c’est différent. Pas de mort pour elle, mais une poursuite. Elle est à lui l’héritière des Greengrass, à lui et personne d’autre. Et pourtant, il ne l’emporte pas avec lui, refuse de la maintenir prisonnière entre les quatre murs de son manoir - pas maintenant. Augustus ne vit que pour la traque qu’elle lui offre. Biche dorée qui s’enfuit dans les bois, re-croise sa route. Du jeu des paroles, s’ajoute celui des pas, d’une distance qu’il bafoue sans aucune permission. La peur est là, enveloppant sa jolie Daphné, et il sait les hurlements qu’elle retient, voit les fantômes qui meurent entre ses lèvres. La crainte grouille lorsque son doigt se pose sur la baguette qui le menace, l’arme sans munition. La magie s’enraye si dominée par des émotions. « Quel intérêt de demander à tes amis de me tuer ? Il faudra te salir les mains si tu veux éradiquer ta peur. Mon cadavre de la main d’un autre n’aura pas la même saveur et tu le sais… mais tu continues de me menacer sans croire que tu pourras user d’un sortilège » La voix est monocorde, d’une intonation faite pour les informations banales, de celles qu’on évoque avec n’importe qui. Ses paroles sont plus aiguisées que les coups qu’il est capable de porter. Inutile d’être violent avec Greengrass, il suffit de quelques mots pour briser les défenses, pour détruire toutes les certitudes qu’elle peut avoir. Guerrière sans armure. « Tes amis ne sont rien contre moi, des gamins prêts à se sacrifier, des têtes que je t’enverrai comme cadeau » Des rebelles, il en a détruit, des corps ont roulé sous ses chaussures, des enfants pour la plupart, à peine sortis de Poudlard. Ceux là, ils sont abattus comme du gibier de mauvais choix. Les enfants envoyés au combat, il ne comprend pas l’idée, la tactique hasardeuse.

De sa proie, ils en évoquent une autre, un choix plus maigre, mais tout aussi agréable. La soeur, la similarité, le corps à bafouer. « Astoria… Astoria. Tu as raison, elle ne m’apportera qu’une maigre satisfaction, mais ça serait bien suffisant en attendant que tu te rendes pour la sauver » La jeune soeur, celle envers qui il serait aisé de dresser un piège. Elle est celle qu’il a épargnée, celle a qui il n’a adressé la parole que peu de fois. Brouiller l’esprit serait simple, promettre un retour chez elle, auprès d’une famille arrachée. De ça, il y songe souvent. Capturer l’une pour obtenir l’autre, et alors garder les deux. « Amusant de voir comment tu défends ton unique famille. Serais-tu prête à te vendre Daphné ? » Famille, un mot devenu étranger pour Rookwood, lui qui ne possède plus rien. Reste une nièce qui ne représente qu’un substitut de ce qu’il a perdu, d’une soeur envoyée au tombeau. Sa nièce. Gamine indomptable dont il chasse l’image. Le bouquet, toute la conversation revenait vers ces fleurs qui a présent étaient en train de dépérir. Serrer trop fortement. Mortes. Un soupir s’échappe des lèvres à l’évocation d’un coeur perdu. « Cette vieille rengaine à propos du mal, que nous sommes incapables d’aimer, que les mangemorts n’ont pas de coeur… » Un coeur il y a, organe partagé par chaque humain, mais les sentiments, l’empathie ? Ça, il connait, n’en est pas dénué malgré le masque présenté, malgré l’apparente absence. L’amour il sait, a connu, a été détruit. « …peut-être même que nous l’avons donné à quelques créatures démoniaques en échange d’une magie plus puissante. C’est cela que tu crois encore ? Voyons Daphné, tu es assez grande pour comprendre que le bien et le mal sont deux mots sans définition, mais qui te permettent de garder une conscience claire » Bien et mal sont des mots qu’il a toujours rejetés. Croire être dans le bon camp, croire que les actions réalisées sont les bonnes. C’est tout le problème d’une conscience trop présente, ce qui bride l’ennemi, ce qui permet de les abattre. Pour cela que la résistance est vouée à l’échec, qu’une rébellion coule avant même d’avoir poser ses bases.

Le voir pleurer. Un rictus s’écorche, machiavélique. Les paroles n’ont certainement pas l’effet escompté. Pas de rage pour lui, au contraire, un amusement absolu. C’est cela qu’il veut voir de Daphné, l’affrontement, et non pas la petite fille qui pleure et se cache sous ses couvertures. « Intéressant. Une pointe de sadisme, c’est ce que tu caches derrière ta frêle apparence ? » Des larmes, elles n’avaient pas coulé depuis Azkaban, depuis la terrible nouvelle qui avait manqué de le tuer. Plus de soeur. Pendue. Détruite. Disparue. Ces mots avaient brûlé les joues pendant des jours, rougis les yeux jusqu’à ce qu’il n’en soit plus capable, que toutes les larmes aient été pleurées. Plus rien à présent. D’un geste sec il s’avance, prêt à lui rompre le cou, à faire craquer les os entre ses doigts. Vile gamine. Au lieu de ça, les poings se serrent d’une rage qu’il ne contient pas. Première fois qu’elle évoque la colère chez lui, d’une furie qu’il pourrait cracher d’un sortilège, mais le corps s’immobilise à quelques centimètres de la baguette qui s’enfonce dans le torse. « Si loin de la vérité… si loin de ce qui pourtant est évident » Un murmure qui rompt le silence après la question hurlée. « Pas de femme, ni d’homme aimé, pas ce genre de futilité » Aimer une vie, ce n’est pas pour lui. Supporter d’autres personnes, d’autres corps, il ne sait pas, n’en a pas besoin. Sa solitude est suffisante. On lui prête des relations, des histoires à son sujet, de glorieuses horreurs, tout n’est que mensonge. Une personne a été aimé. Une soeur, la figure des nuits, le double. De ça personne ne peut le comprendre, d’une relation qu’on n’évoque pas. Frère et soeur, si insensé. Les doigts gantés se resserrent à nouveau sur la baguette, d’une poigne prête à faire imploser le bois. « Les fleurs sont pour un souvenir, pour celle qu’on m’a volé. Il n’existe qu’une personne au monde pour laquelle tu donnerais ta vie, ce fut aussi mon cas » Des paroles qui sont un souffle au bord des lèvres, de mots qui meurent à l’instant où ils sont prononcés. Rookwood n’évoque pas le prénom, ni le lien de parenté. Il sait que Greengrass parviendra à créer le schéma. « Est-ce que je peux aller déposer ses fleurs et ensuite nous reprenons notre petite conversation ? » D’un geste il agite les fleurs blanches, mais de son autre main qui relâche la baguette étrangère, il invoque la magie, et sa baguette sortie avec rapidité, un sort qui éclate. Une corde enserre le cou de la petite imprudente, d’un serpent qui se resserre sous les ordres d’Augustus. « Une sécurité, que tu ne cherches pas à t’enfuir. Soit tu viens avec moi jusqu’à la tombe, ou tu restes là. Un détail, évite de contrer mon sortilège, car chaque attaque provoque la défense du serpent »

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MessageSujet: Re: broken crown — daphné   broken crown — daphné EmptyVen 28 Nov 2014 - 21:28

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it's dark in my imagination
I scream god forgive me please, ‘Cause I want you on your knees, I don’t wanna think about it now, I know I wont get out if I fall in, So I dont wanna think about it now. It’s dark in my imagination, It’s dark in my imagination. Are you somewhere waiting for me, I dont wanna think about it now. Is there something you said, All these secrets that you keep, But I dont wanna think about it now.  Can’t help but wonder where you’ve been all day, Just say when im so far away that you give yourself a taste ‘Cause I dont wanna think about it now. ~ dark in my imagination.


Il s'amusait à ses dépends, usant et abusant de ce pouvoir malsain qu'il possédait. Si tu n'es pas sage, tu trouveras Augustus Rookwood sous ton lit cette nuit. Et le soir venu, Daphné courait du seuil de sa chambre jusqu'à son matelas, sur lequel elle sautait, ramenant à elle ses jambes afin d'échapper au monstre qu'elle imaginait terré quelque part sous l'ombre de son lit. Jamais elle n'avait posé ses pieds sur le plancher froid de cette pièce, jamais elle n'avait pris son courage à deux mains pour regarder si son père avait dit vrai. Daphné avait alimenté malgré elle cette peur tenace qui n'était pas encore partie et dont les effets n'en étaient encore que plus dévastateurs. Il se tenait là, face à elle, l'abordant avec amour – il ne la tuerait pas. Elle en était certaine. Tiens-toi tranquille, fillette, tiens-toi tranquille et tu vivras. Elle avait beau le menacer de sa baguette, arracher une vie (et ce, même s'il s'agissait de celle de Rookwood) lui demandait d'affronter par la suite ces démons qui ne tarderaient pas à l'assaillir. Elle le tuerait, mais son existence serait ternie d'un meurtre dont elle serait incapable de se targuer. Parallèlement, si Greengrass se sentait incapable d'un tel acte, elle se savait également trop lente pour contrer les sorts de Rookwood. L'âge faisait office d'approbation quant à ce doute qui la tenaillait ; l'expérience, les assassinats, tout ce passif qu'Augustus se traînait. Mais qu'en serait-il lorsqu'il se lasserait de ce jeu ? Lorsqu'il déciderait qu'elle n'avait plus le droit de s'enfuir ? Daphné tardait à anticiper ce moment où elle ne serait rien de plus qu'une jeune femme réduite à l'état de frêle gamine à ses yeux ; au moment où – où quoi ? Mourir, non. Réduite à l'état d'esclave, plus probable. Cette perspective arborait alors un goût amer dans sa bouche. « Je n'ai plus peur de vous. » un énième mensonge éhonté mais elle n'en avait cure. Accepter sa peur, courber l'échine sous sa propre faiblesse – plutôt mourir que de glapir face à cet individu. Frémissante d'une indignation sensiblement euphorique, sa voix vibrait « Nous sommes nombreux Rookwood. Vous pouvez nous tuer un par un, mais que pourrez-vous faire face à une armée ? » De la chair à canon, assurément, mais ils le piétineraient tous de leurs chaussures boueuses. Ils n'hésiteraient pas. Des centaines de têtes échevelées à la recherche de ce mangemort ; de ce seul et unique sbire, qui avait à son actif moult meurtres et tout autant de cauchemars.

L'évocation d'Astoria, qu'elle tentait de ne pas considérer trop sérieusement, n'était toutefois pas à prendre à la légère. Sa cadette, si malléable, aurait vite fait de tomber dans un piège tendu par Rookwood, tant elle était désireuse de retrouver cette vie perdue. Relevant quelque peu le menton, son regard clair scrutait avidement les traits dangereusement proches de son assaillant ; arrête de regarder Mr. Rookwood comme ça, Daphné, ce n'est pas poli. Obéissant à cet ordre fantomatique qui avait créé chez elle un réflexe malheureux, ses prunelles tombèrent sur la pointe de ses chaussures, comme hypnotisée par leur aspect hideux. La voix de son père résonnait à ses oreilles, martelant son esprit de toutes ces injonctions par lesquelles elle avait été obligée d'agir. Serrant les mâchoires, Daphné ne releva pas les yeux lorsque sa bouche se rouvrit, laissant échapper un soupir désabusé. The end is nigh. « Me rendre pour la sauver ? Qu'en savez-vous ? Peut-être que je ne l'aime pas suffisamment pour lui sacrifier ma vie, ou ma liberté. » Redressant enfin ses pupilles acérées, elle pencha sa tête sur le côté droit, considérant son vis-à-vis avec une sincérité qui lui donnait la nausée. Elle n'en croyait pas un mot ; qui plus est, elle se fichait bien de savoir si quelqu'un lui avait brisé le cœur ou s'il n'était là que pour le plaisir de se trouver en compagnie de cadavres. Partir, c'était tout ce qu'elle désirait. Mais comme à son habitude, il laisserait le moment s'éterniser, la laissant flirter avec les prémices d'une douce folie. Elle ne craquerait pas, non. Ni cette fois, ni jamais. Peu à peu, en compagnie des Belliqueux, elle se rendait compte qu'entreprendre une pensée manichéenne ne résoudrait rien ; ces insurgés étaient fous. Et Daphné n'avait finalement plus qu'à choisir entre la peste et le choléra. « Alors ? Prouvez-moi que vous possédez un cœur, Rookwood. Allez dans un orphelinat et occupez-vous d'un enfant dont vous avez tué les parents. Ou rendez-moi service et fichez-moi la PAIX. » Plus brutale, plus abrupte qu'elle ne l'aurait bien voulu – mais elle se le permettait, tant qu'il lui laissait une marge de manœuvre plus intéressante. Le jour où il lui interdirait de lui reparler de la sorte, elle apprendrait la leçon. Elle apprenait vite.

Une sœur. Forcément. Instantanément, Daphné sentit la commissure de ses lèvres s'étirer en un demi-sourire sardonique face à ce qu'elle considérait comme étant la plus belle justice de ce siècle. Comme si Merlin exerçait lui-même son pouvoir sur les sorciers cruels qui ne méritaient rien d'autre que la désolation. Les raisons de cette disparition lui importaient finalement bien peu, même si un élan de curiosité la tenaillait. Qu'avait-elle donc à tailler une bavette en compagnie de cet homme qui n'avait eu de cesse de la malmener dans ses rêves les plus noirs ? Finirait-il aussi par lui proposer une tasse de thé ou quelques gâteaux pour rendre ce moment plus délicieux qu'il ne l'était déjà ? Alors qu'elle s'apprêtait à se détourner de son interlocuteur, saisissant l'occasion qu'il lui offrait pour s'enfuir, la rapidité avec laquelle il s'arma de sa baguette n'eut pas le temps de la faire trembler ; aussitôt, une liane glacée et humide (un serpent) s'enroula autour de sa gorge. Un son étrange, entre le grognement éraillé et le hurlement avorté (un serpent est autour de mon cou), passa ses lèvres entrouvertes. Ses yeux étaient exorbités et, enfin, elle ressentait toute l'horreur de la situation ; il lui en fallait finalement peu pour craindre le courroux de Rookwood, mais de quelle manière était-elle supposée réagir alors qu'elle était à la merci d'un serpent ? Et les préventions d'Augutus ne firent qu'alimenter cette peur qui crispait ses entrailles. D'une démarche chancelante, droite et visiblement crispée, Daphné quitta son point de chute et rejoignit le mangemort, à côté duquel elle se déplaça jusqu'à la pierre tombale.

Le contact du reptile contre son épiderme lui soulevait le cœur. Elle le sentait se mouvoir, sa peau réagissant violemment face à cette sensation désagréable. « Était-ce bien...nécessaire ? » souffla-t-elle de sa voix étrangement éraillée à l'attention de son bourreau qui paraissait plus focalisé sur la tombe qu'il observait, plutôt que sur sa suppliciée qui grimaçait de dégoût. « Dites-lui de relâcher son étreinte, s'il vous plaît, il..me..fait mal. » Le silence lui répondit et Daphné battit en touche, s'écartant de ce sujet qui l'importunait, essayant d'oublier sa gorge qui souffrait de cette adhérence non-désirée. Se rapprochant d'Augustus, observant ses moindres faits et gestes, il ne laissait rien paraître. Aucune expression n'étirait les traits de son visage. Pas la moindre. Mais était-ce seulement feint ? Peut-être que ces fleurs n'étaient qu'un leurre, une bonne façon de lui remettre les idées en place – un paysage peint où la perfection résidait dans la relation de la vie à la mort, où le vivant offrait des plantes qui ne tarderaient pas à se faner à celui qui n'était pas capable de l'entendre. Elle ne parvenait pas à comprendre les agissements d'Augustus ; chez elle, il n'y avait que méfiance et regards en biais vaguement interrogatifs. Presque religieusement, elle gardait le silence, se complaisant presque dans ce calme qui précédait sûrement la tempête. « Pourquoi ? » même son étrange, même douleur cuisante au niveau du cou. Elle ne vous remerciera pas, Augustus, elle est morte. Peu importe son nom ou ce qu'elle a laissé derrière elle, il ne reste d'elle plus qu'un cadavre en train de pourrir juste sous vos pieds. De vos fleurs, elle s'en fiche – elle est morte. Finie. Envolée. Faites votre deuil, ou rendez-lui honneur en vous glissant une corde autour de la nuque, parce que vous avez raison... vous avez raison, vous les tuerez tous. C'était ce qu'elle aurait voulu dire, mais toute ces pensées se consumaient au profit d'un seul mot. Pourquoi ?
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