« Hey! Ouais toi! Où tu vas comme ça! » Ce n'était pas question, c'était une intrusion dans sa vie. Le cauchemar ne s'arrêterait donc jamais - elle devenait la propriété de quiconque cherchant à l'aborder. Pourquoi s'obstinait-elle? Pourquoi continuait-elle chaque soir à retenter sa chance et s'aventurer seule dans les rues londoniennes? Suite aux agressions dont elle avait été victime ces derniers temps, dans un pub puis quelques jours plus tard dans la rue, ses coéquipiers des Montrose Magpies avaient été catégoriques. Ne pas s'interdire de vivre. Exprimer sa légitimité à se déplacer d'un endroit à un autre sans se faire reprocher ses opinions politiques. Car il s'agissait bien là du problème, sa neutralité. Qui aurait crû qu'en restant à l'écart de cette guerre Adaline se serait retrouvée dans pareilles situations. C'était invraisemblable, incompréhensible à ses yeux que l'on puisse importuniter une personne de la sorte. Sauf que la jeune femme était quelqu'un. Une sorcière - une sang-pure - une étoile montante du Quidditch. Elle était jeune aussi, une gamine naïve aux yeux des sorciers des deux camps. Une cible facile à atteindre et contraindre de se positionner publiquement. Ne t'interdis pas de vivre. Rends toi légitime aux yeux du monde. Et la Fawley résistait, toujours, encore, inlassablement - ses choix étant bien plus forts que ceux que l'on cherchait à lui imposer. Continuer de vivre, délaisser la peur qui la ronge de l'intérieur à chaque fois qu'elle arrive à poser le pied dehors - surtout le soir. Pendant un instant elle se sent apaisée, heureuse d'être en vie et de réaliser son plus grand rêve. Pourtant l'histoire se répéte - à croire que son nom et son statut sont inscrits en gros sur son front. Ou encore qu'une pancarte indique dans son dos - en cours de recrutement par les Insurgés / les Mangemorts (rayez la mention inutile), un coup de pouce de votre part ne serait pas de refus.

Aujourd'hui elle avait affronté une fois de plus cette peur grandissante ayant un rendez-vous qui lui tenait à cœur. Il était prévu qu'elle revoit une vieille amie de Poudlard, celle qui avait été à ses côtés lors des moments difficiles, celle qui était partit bien trop tôt mais, qui avait repris contact avec elle il y a de ça quelques semaines. Ça n'avait été qu'une lettre, pas bien longue, pas des plus folles mais le nom qui était apposé en bas du parchemin l'avait rendue unique aux yeux de la Fawley. Une lettre de fans parmi tant d'autres sauf que la passionnée en question l'avait supportée depuis ses débuts. Mafalda. Elle avait été emplie d'excitation à la lecture de la lettre de la Weasley et s'était empressée de lui répondre, lui proposant des retrouvailles digne de ce nom. Sauf que ce groupe d'imbéciles l'avaient interpellée lorsqu'elle était en chemin pour le bar convenu. Il s'agissait à n'en pas douter de jeunes mangemorts - des recrues tout de moins. Et ce qui terrifiait la jeune femme c'était leur manière de croire que tout leur était permis depuis que la guerre tournait au vinaigre. Les Insurgés étaient devenus des terroristes et les disciples du Magister ne se gênaient pas pour le rabâcher en boucle à la population. « Ho! Mon pote te parle Fawley! » La sorcière - comme toujours - pressa le pas et mis le plus d'espace possible entre elle et l'attroupement. Avec un peu de chance ils ne feraient que l'intimider et la laisseraient tranquille. Grave erreur. Éméchés, drogués ou même sobres ils lui balancèrent des menaces de mort, de torture, plus violentes les unes que les autres. Les fois précédentes Adaline n'avait pas eu le temps de riposter, tétanisée par la situation. Cette fois-ci elle agirait avant qu'il ne soit trop tard. Par pure prévention elle dégaina alors discrètement sa baguette mais son geste n'échappa pas à une femme faisant partie du groupe. « Tu veux te battre? Toi? Sérieusement? » dit-elle en se foutant ouvertement d'elle. Adaline s'arrêta. NON! Surtout pas ça! Continue tout droit! Baisse les yeux et... Trop tard, ses jambes ne lui répondaient plus. La sorcière avala difficilement sa salive tandis qu'une horde de mangemorts se rapprochaient d'elle - la piégeant contre le mur.

Des passants arrivèrent à sa hauteur et la jeune femme crû percevoir une porte de sortie à cet enfer. Elle chercha d'abord à rentrer en contact visuel - impossible. Ce ne fut que lorsqu'elle quémanda leur aide que l'un d'eux porta son regard sur elle. « Aidez moi! Je vous en supplie! » Pendant un instant il eut l'air de compatir et Adaline osa croire qu'il aurait dégainé sa baguette si un des disciples du Lord ne s'était pas adressé ouvertement à lui. « Qu'est-ce que tu regardes?! Dégage! » Il accéléra pas et disparut à l'angle de la rue aussi vite qu'il était arrivé. En même temps valait-elle vraiment le coût du sacrifice? Il devait avoir une famille, des amis et se mettre le gouvernement à dos était tout sauf judicieux. Voilà où en était la population sorcière, piégée. « Pitié! Laissez-moi! » Les supplia-t-elle au bord des larmes, voyant déjà les pires tortures lui être infligées. « Si t'es pas avec nous alors t'es contre nous. C'est simple non? » Elle aurait aimé lui demander ce qu'ils faisait des autres mais la femme ordonna à deux de ses comparses de la maintenir tranquille. La Fawley hocha la tête de gauche à droite, le regard terrifié. Un des agresseurs s'approcha de sa proie et commença à balader lentement sa baguette sur son corps à la recherche de ce qu'il pourrait bien lui faire. Comment en était-elle arrivée là?

Peut-être qu’elle n’est pas si maligne que ça Mafalda. Peut-être que les années passées hors de l’école lui ont grillé quelque neurones et qu’étrangement le coin “survie” de son cerveau a remplacé le coin pourtant étroitement lié de “jugeote”. Elle ne saurait pas dire ce qu’il lui a pris exactement quand elle a décidé d’envoyer une lettre à Adaline Fawley, nouvelle joueuse de Quidditch de son état. Elle ne sait pas ce qu’il lui a pris d’espérer reprendre contact, alors que la guerre n’est pas finie, qu’elle n’est à Londres que temporairement, qu’elle compte rejoindre Poudlard bientôt et, surtout, qu’Adaline elle ne l’a pas vue depuis quatre ans et que toute neutre qu’elle semble être elle pourrait tout à fait être une Adhérente. Reprendre contact avec elle, c’est prendre contact avec une inconnue. Mais elle ne s’est pas mouillée Mafalda, en envoyant ça comme elle aurait envoyé une lettre de fan, en ne lui offrant que ses félicitations et son prénom. Pour sa défense, elle ne s’imaginait pas, en rédigeant son petit mot, qu’Adaline lui répondrait et encore moins qu’elle lui proposerait de la voir. Et peut-être que c’est la surprise qui fait qu’elle l’a prise au mot. Peut-être que c’est un peu l’envie, aussi irrésistible qu’inexplicable, de renouer avec son passé, avec ses années d’innocence et que c’est bien plus facile de le faire avec qu’elle qu’avec sa famille, ou Poonima. Ouais, peut-être. Toujours est-il que ce n’est qu’alors qu’elle attend dans un coin de la rue près du bar désigné l’arrivée de son ancienne amie, qu’elle se rend compte de la bêtise de son geste. Ça pourrait-être un piège. Et elle ne se trompe même pas elle-même car si elle n’y avait véritablement pas songé l'espace d'une seule seconde elle n’aurait pas menti à JJ en partant. Dans un coin de sa tête en se préparant pour y aller, elle savait pertinemment que c’était irréfléchi et potentiellement dangereux. Elle a simplement décidé de ne pas s’écouter. Bonnet enfoncé sur son crâne, masquant une partie de sa crinière blonde, les mains enfoncés dans les poches d’une cape qui ne lui appartient pas vraiment, elle se balance d’un pied à l’autre, les yeux rivés sur la porte du bar, les doigts alertes à proximité de sa baguette. Mafalda sait que les gens changent. Il n’y a qu’à songer à Theodore Nott, pour qu’elle soit capable de pondre dix pages manuscrite sur le sujet. Mais elle a du mal à voir Adaline comme quelqu’un qui lui tendrait volontairement un piège. À tord peut-être, sûrement n’apprend-elle pas assez de ses erreurs. La foule dans la rue ne lui adresse que peu de regard ; on ne s’attend pas à ce qu’une fuyarde se pavane ainsi dans les rues de Londres. Hiding in plain sight, c’est là le génie de JJ. Malgré tout, ainsi adossée à un mur en plein cœur du Chemin de Traverse, Mafalda n’est pas à l’aise. Elle pourrait croiser n’importe qui. Elle pourrait croiser quelqu’un qui la connaît, quelqu’un qui la déteste, ou pire quelqu’un qui l’aime. Et finalement, après ce qu’elle estime être dix minutes d’attente qui l’auront emplie d’un léger sentiment de paranoïa, elle se décolle du mur et avec un dernier regard vers le bar elle baisse la tête et s’intègre à la foule. C’est dommage, elle aurait bien aimé revoir Ada, vivre une soirée à peu près normale, partager un peu de son succès. Elle n’a pas menti en lui faisant par de sa joie; elle se considère même fière de son amie pour ce qu’elle a atteint son ambition mieux que sa camarade de Serpentard. Comme quoi, la maison ne fait pas tout.

« Pitié! Laissez-moi! » Elle a déjà parcouru quelques centaines de mètres et la foule est déjà beaucoup plus éparse quand elle entend la supplication venant d’une ruelle adjacente. Spontanément, la blonde s’arrête, hésitante, les doigts s’enroulant autour de sa fidèle alliée en bois de hêtre. « Si t'es pas avec nous alors t'es contre nous. C'est simple non? » Capte-t-elle alors qu’elle s’avance presque sur la point des pieds de la ruelle,  guidée seulement par les bribes de conversation qui s'en échappent. Une partie d’elle sait que ce n’est pas son affaire. Elle jette un coup d’œil rapide avant de se planquer derrière le mur qui sépare la grande rue du lieu de l’altercation. 5 a-t-elle pu compter. 5 assaillants pour une victime. Trop pour elle. Elle s’apprête à faire demi-tour désolée ; elle ne peut pas se permettre d’intervenir et risquer de perdre et de se faire capturer ou livrer aux autorités. Elle ne peut pas.

Et puis… WWJJD? (que ferait JJ) Ses doigts captent la réponse plus vite que son cerveau puisque déjà ils s’emparent de sa baguette et la tirent de sa poche. Elle réfléchit une demi-seconde alors que justement la baguette de l’agresseur principal se lève et elle abaisse la sienne avant lançant un maléfice aveuglant qui traverse la ruelle sombre plus vite que l’éclair. La victime n’y échappera pas plus que ses agresseurs, tant pis. Forte de son avantage, Mafalda se glisse à son tour dans la ruelle, alors que les autres se frottent les yeux et lance un sortilège de chauve-furie à celui qui était le plus près de la jeune fille qu’elle a entendu appeler à l’aide, celui qui avait le bout de sa baguette sur elle. « Stupefix! » est ensuite lancé à la volée à la seule jeune femme du groupe - qui se trouve être le membre la plus proche d’elle - et déjà son avantage se dissipe et trois autres baguettes se lèvent. Et maintenant, je fais quoi ? Normalement, elle court. Elle est téméraire, mais pas folle. Seulement cette fois-ci, si elle court, elle sera intervenue pour rien et la sorcière sauvée, dont le visage reste masqué par l’ombre de l’allée et dont elle ne devine que les cheveux courts, ne l’aura été finalement que pour mieux être torturée par des agresseurs encore plus enragés. « Euh… Congringo! » lance-t-elle en direction d’une des poubelles qui agrémentent la ruelle et posée non loin du duo d’agresseur qui quelques instants plutôt tenait la victime en joug. Ça les distrait suffisamment longtemps pour que le dernier se rende compte de sa solitude et…fiche le camp. « Courageux. » Ils sont plus jeunes qu’elle ne l’aurait d’abord cru, probablement de nouveaux adhérents à en croire le bout de conversation qu’elle a surpris. Certainement des gens qu'elle a croisé à Poudlard. Celui qui se débat encore contre les chauves-furies qu’elle lui a envoyé à la figure déguerpit lui aussi la laissant seule avec la jeune femme figée et le duo aux vêtements légèrement roussis. « Un coup de main ? » fait-elle à l’intention de la sorcière presque sauvée. Et sans plus attendre elle s’attaque à celui de gauche d’un maléfice cuisant.

La baguette qui s'aventurait dans le creux de son cou s'immobilise. Elle va recevoir sa sentence d'une seconde à l'autre et pourtant elle entrouvre un œil. Et c'est ainsi qu'elle eut juste le temps d'apercevoir le flash l'aveuglant elle et ses agresseurs. Simplement cet éclat annihilant sa vision et mettant ainsi un de ses yeux hors service. Fort heureusement le second est toujours viable et Adaline ne veut pas perdre une miette de son sauvetage. C'est ainsi que le détenteur de la baguette plantée dans son cou se reçoit une nuée de chauve-souris agressives. Il s'écarte d'elle et se débat tellement qu'il aurait presque pu en faire tomber sa baguette. La sorcière du groupe, quant à elle se prend un stupéfix en pleine face. La Fawley n'aurait pu rêver meilleur duelliste pour la sortir du pétrin. Elle aperçoit enfin son sauveur nettement - ou tout du moins sa sauveuse. Arborant de longs cheveux blond platine, le tout recouvert d'un bonnet, elle est bien plus grande qu'Ada. Et pourtant elle ne semble guère plus âgée qu'elle, deux ou trois tout au plus. C'est qu'elle a confiance en elle! pensa-t-elle en l'imaginant prendre la décision d'intervenir. Seule contre cinq sorciers, on a déjà vu des duels plus équitables dans l'histoire.

Malheureusement, prendre le dessus sur deux d'entre eux ne suffit pas à ralentir les trois autres, baguettes en direction de l'invitée surprise - tous prêts à en découdre. Et même si la sorcière à déjà offert du beau spectacle pourra-t'elle en faire de même avec les restants? La  Fawley voit ce combat comme perdu et imagine déjà la sorcière traînée par les cheveux jusqu'à ses côtés pour être torturées ensembles dans la joie et la bonne humeur. Un frisson la parcourt. Non pas qu'elle est peur de souffrir - même si un Endoloris est sans aucun doute peu comparable aux fractures ouvertes qu'elle a déjà eu. Mais voir une personne innocente - courageuse de surcroît - se faire infliger toutes sortes de souffrances, s'en est trop pour elle. Perdue dans ses peurs c'est le sort qui fait exploser les poubelles non loin d'elle qui la sort de sa torpeur. La blonde a visé juste, déstabilisant les deux lourdaud qui avaient pour tâche de maintenir Ada contre le mur. Le dernier encore debout - démuni - finit par déguerpir en manquant de trébucher. Un sourire s'invite alors aux commissures des lèvres de la Fawley lorsque sa sauveuse constate verbalement la bravoure de ses agresseurs. Elle n'aurait pas pu dire mieux. « Un coup de main? » lui dit-elle en s'étant grandement rapprochée de la victime de l'altercation. Et Adaline s'en retrouva perturbée. Non pas par la proposition qu'elle accepta sans rechigner - « C'est pas de refus. » mais plutôt par le visage qu'elle découvrit enfin. La lueur de la ruelle adjacente éclaire les traits de la super-sorcière et quelque chose d'inexplicable remue intérieurement la Fawley.

Elle venait de terrasser la moitié des agresseurs mais le boulot n'était pas terminé. Enfin libérée, Ada s'empresse de récupérer sa baguette dans les mains de celle qui la lui avait subtilisée. L'élan d’héroïsme auquel elle venait d'assister lui donna par ailleurs la force nécessaire pour passer à la riposte et mobiliser ses connaissances en sortilèges. Son détracteur de gauche se prit un maléfice cuisant en pleine face et elle se permit d'offrir un Petrificus Totalus à son comparse de droite.

Sortie d'affaire, elle prit alors le temps de régler ses comptes avec la stupéfixée. Les paroles qu'elle a pu avoir à son encontre ont attaqué sa fierté. « Rennervate. » La sorcière repris vie. « Je suis peut-être contre toi mais je suis pas seule. » Elle était jeune et se retrouva plus apeurée par la blonde que la gamine et ses punchlines pourries mais qu'importe aux yeux d'Adaline. Elle avait peur et semblait rentrer dans un mutisme profond.

« Partons d'ici. » invita-t'elle son héroïne à la suivre dans l'Allée principale du Chemin de Traverse. Elle ne savait pas vraiment comme la remercier et préféra rester silencieuse un instant. La Fawley se douta par ailleurs que son rendez-vous avec Mafalda était tombé à l'eau. Ce contre-temps sonnait comme un foutage de gueule. Personne n'attendrait aussi longtemps seul devant un bar. Mais comme la jeune femme avait quand même soif et besoin d'un petit remontant elle supposa qu'elle pouvait bien payer un verre à sa super-sorcière. Or, se retournant pour l'inviter elle tomba des nues. La lumière émergeant des restaurants et bars encore ouverts lui permis de voir enfin son vrai visage. Et son regard plongé dans la sien l'empêcha de faire erreur. « Merci beaucoup pour... » Littéralement stupéfaite, ces yeux, ce visage... « Mafie! »  s'exclama-t'elle dans un souffle. Elle n'y croyait pas tout simplement pas. Comment n'avait-elle pas réussie à la reconnaître plus tôt? « Je... vous.. tu... » Perdue dans une incompréhension des plus totales. « Et bah ça alors! T'as pas perdu ton coup de baguette à ce que je vois. C'était juste... épique! » Ajouta-t'elle les yeux brillants. Adaline l'avait toujours admirée - la Weasley avec ses connaissances débordantes et son talent indéniable pour lui remonter le moral. Les souvenirs revenaient aussi vite que quand elle avait eu la lettre entre ses mains et la Fawley se retrouva comme une gamine devant celle qui avait été sa plus fidèle amie à Poudlard.

Les yeux de Mafalda n’ont pas le temps de s’arrêter sur le visage de la sorcière, la réponse à sa proposition lui parvient oralement et ça lui suffit. Elle aura le temps de s’attarder sur son identité, sur le danger potentiel qu’elle peut représenter pour elle plus tard, quand elles se seront débarrassées des derniers indésirables. L’assaillant pris en grippe par la blonde enfle horriblement et hurle de douleur laissant sa baguette tomber au sol tandis que l’autre dont s’occupe la petite brune est promptement immobilisé. Un petit sourire étire les lèvres de la Weasley qui n’a prend le temps d’admirer le résultat, de réaliser que sa petite poussée d’héroïsme a payé. Terrasser plusieurs adversaires à la fois c’est quelque chose qu’on est obligé d’apprendre quand on choisi de faire corps avec les ennemis du gouvernement. Déjà chez les Pacifistes elle avait appris à se défendre, alors chez les Audacieux. Et alla toujours été une élève plus qu’assidue. « Rennervate. » La sorcière stupéfixée par ses soins reprend vie. « Je suis peut-être contre toi mais je suis pas seule. » Mafalda croise les bras derrière la gamine, amusée par sa poigne. Beaucoup auraient préféré fuir immédiatement, ou se contenter de parler au corps encore immobilisé. Elle n’intervient cependant pas considérant que le son de sa voix n’a que trop été entendu et préférant rester dans l’ombre plutôt que de risquer que son visage puisse être détaillé par la sorcière à terre. Sait-on jamais des fois qu’elles se seraient connues, croisées dans quelques salles de classe. « « Partons d'ici. »  offre la brunette et Mafalda accepte d’un signe de tête de la suivre jusque l’allée principale du Chemin de Traverse. Déjà, les yeux rivés sur le sol, la tête légèrement baissée, elle réfléchit à la façon appropriée de s’échapper. Son excès d’héroïsme n’était pas forcément très intelligent. (Pour changer). Elle qui est censée ne pas se faire remarquer, se fondre dans la masse le plus possible vient de marquer un petit groupe d’adhérants qui l’ont peut-être reconnue au passage. Elle est loin d’être la plus recherchée des Weasley, mais tout de même. Ce n’était pas malin et on sait jamais qu’une de ses victimes qui s’est enfuie n’aille prévenir des sorciers un peu plus expérimentés contre lesquels elle ne fera cette fois-ci pas le poids.

« « Merci beaucoup pour... » Du sol ses prunelles céruléennes se soulèvent pour se plonger dans celles presque aussi claires de la jeune fille. « « Mafie! »  Et elle détaille enfin l’épaisseur des ses sourcils et de ses cheveux bruns, sa petite taille qui n’a toujours pas changée, mais qui a su - elle le sait - la rendre plus agile et rapide que beaucoup. La différence c’est un soupçon de maturité en plus dans le fond de ses iris et puis, ses cheveux, coupés beaucoup plus courts que la dernière fois qu’elle la vue. « Ada ? » La coïncidence est tout simplement incroyable. Il semblerait que son amie ne lui a pas posé de lapin finalement. « Je... vous.. tu... » Mafalda n’arrive pas à se montrer beaucoup plus éloquente, trop surprise par cette rencontre inattendue, ce sauvetage qui prend un tout autre sens désormais qu’elle en reconnait la victime. Elle se félicite plus que jamais de son manque de réflexion, de son impulsivité, parce qu’elle frissonne à l’idée de ce qu’ils auraient pu faire à Adaline si elle n’était pas intervenue. Pour n’importe qu’elle autre personne elle n’aurait pas sourit en tournant les talons, renonçant à cause du nombre d’agresseurs, mais pour Adaline… ça aurait été encore pire. « Et bah ça alors! T'as pas perdu ton coup de baguette à ce que je vois. C'était juste... épique! »  Et elle ne peut s’empêcher de sourire devant ses yeux brillants. Elle sent ses joues prendre un peu de couleur, elle n’a plus tellement de quoi pousser à l’admiration ces derniers temps. La plupart des gens qui l’entourent, ou du moins l’entouraient avant qu’elle ne quitte le Poudlard capturé par son camp étaient plus âgés et avaient accompli plus de choses qu’elle. Et puis tout le monde se battait pour survivre ou pour faire tomber le régime et on avait pas le temps de s’arrêter pour se féliciter. Mafalda n’aurait probablement pas accordé beaucoup d’importance à son acte du jour si elle ne se retrouvait pas soudain devant Adaline. Parce que même si elle ne sauve pas exactement des gens au quotidien, ce genre d’interventions, ce genre de comportement un peu suicidaire, n’est pas nouveau, pas du tout. Et des actes infiniment plus héroïques elle en a vu des tas. « J’ai eu de l’entrainement. » Elle ne veut pas dire qu’en intervenant elle n’était pas sûre de s’en sortir. Elle veut pas lui avouer qu’elle aurait très bien pu aggraver les choses.  Elle ne veut pas non plus lui dire que sans le temps passé au côté de son nouveau mentor elle n’aurait probablement même pas essayé. La plupart de ses amis insurgés n’avaient pas une très haute opinion des sorciers neutres. Et sans les attaquer, elle n’est pas sûre que tous sans exception aurait volé à la rescousse d’un inconnu. « J’adore tes cheveux. » lâche-t-elle de but en blanc, ne sachant quoi répondre de plus au compliment si direct lancé en sa direction. « C’est nouveau ? Plus pratique pour voler à toute vitesse j’imagine. » Un petit clin d’œil ponctue sa remarque ; à son tour de montrer son admiration pour la gamine qui a réalisé son rêve.