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sujet; ANGIE • Do you know where the wild things go?

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Angelina Aimée JohnsonHer dirty paws and furry coat, she ran down the forest slope. The forest of talking trees, they used to sing about the birds and the bees. The bees had declared a war - the sky wasn't big enough for them all. The birds, they got help from below From dirty paws and the creatures of snow.
❝ We're running in circles again ❞Hunted ; Personnage du livre

☇ pseudo complet & surnom(s) ; On riait de plus en plus en découvrant son prénom. Angelina qui n'avait plus l'air d'un ange depuis longtemps. La douceur, la dignité de ce prénom était toujours détruites par la dureté de son regard, le pincement de ses lèvres lorsqu'elle vous regardait avec sévérité. La jeune femme n'a jamais été Aimée ce prénom d'inspiration française, essayant de faire coller l'enfant à un espoir de tendresse et d'amour qui, déjà, avait manqué à sa mère. Ces deux prénoms, absurdes, étaient des poids qu'elle n'utilisait presque plus, qu'elle ne prennait même plus la même de présenter. Il n'y avait bien plus que son père pour l'appeler Angelina, en entier, avec tendresse, et elle ne sait plus si elle souhaite de nouveau l'entendre.
On l'avait souvent appelé Johnson, dans le temps. Que ce fut sur le terrain de quidditch, en cours de potions ou au bureau, elle avait très souvent été appelé de son nom de famille, craché et expulsé d'un air pressé, pendant qu'elle s'activait ailleurs et que tu essayais d'avoir son attention. Bien sûr, il y avait eu Angie, celle de Katie, d'Alicia, des jumeaux, celle de ses amis de l'époque, qui s'étiolait de plus en plus. On ne l'appelait plus comme ça que pour l'attendre à présent, parce qu'elle ne semblait plus répondre qu'à son pseudonyme. Rocket, la fusée, celle qui a travaillé dans les balais, celle qui hurle toujours aux réunions qu'on n'y va pas assez fort, qu'on ne voit pas assez grand, et qu'ils méritent que l'enfer leur tombe dessus comme il est tombé sur le reste du monde.

☇ naissance ; Angie naquit le 30 Oct. 1977 au St Thomas's Hospital, un hôpital moldu de Londres. Petite enfant d'Halloween qui s'était toujours vanté d'être née durant les vacances.
☇ ascendance; Elle était sang-mêlée, comme on pouvait le comprendre grâce à ses connaissances éparses du monde moldu. Elle avait cependant été largement éduquée par son sorcier de père, et a globalement rejeté tout ce que sa mère avait pu lui apprendre, lorsque la moldue vivait encore avec eux.
☇ métier ; Elle ne pouvait plus se permettre d'avoir un métier aujourd'hui, bien trop occupée à brûler, détruire, organiser sa vengeance. Elle avait cependant travaillé plusieurs années à Nimbus et se revendiquait encore aujourd'hui comme une constructice de balais, sa passion, sa vocation. Elle avait toujours laissé la célébrité, les joies mondaines à Katie, préférant l'obscurité de son bureau, et elle rêvait chaque jour de revenir à cette époque où elle pouvait juste faire ce qu'elle aimait.
☇ camp ; Angelina était une rebelle de la première heure, même s'il avait fallu le massacre de juillet 2002 pour qu'elle quitte définitivement le poste de civil. Elle faisait, depuis, hargneusement partie du groupe des Belliqueux, auquel elle avait continué de s'identifier malgré les condamnations de la Renaissance du Phoenix.
☇ réputation ; Angelina n'avait pas toujours été aussi dure à apprécier, mais elle avait, depuis longtemps déjà, eu la réputation de castratrice. Elle restait cette capitaine de Quidditch accomplie, sérieuse, qui demandait toujours trop, toujours plus. Elle s'est toujours ri de ceux qui avaient voulu la ralentir, et avait toujours eu cette capacité à envoyer paître les hommes qui essayaient de la charmer. Elle a pu, un temps, prétendre être une trouble-paix, une malicieuse tapageuse, une drôle d'adolescente faisant les quatre cent coups avec les jumeaux mais cette réputation était morte, allongée avec le cadavre des deux roux.
☇ état civil ; Comme on aimait à lui rappeler, la jeune femme était une éternelle célibataire. Elle prétendait le contraire, et citait souvent de sombres histoires qu'elle ne finissait jamais, car elle finissait souvent par s'enfuir avant de conclure. Bien sûr, il y avait eu Fred, et beaucoup pouvaient penser qu'elle ne s'était jamais remise de leur séparation ce qui, en un sens, n'était pas faux. La vérité résidait dans un coin de son cœur qu'elle-même n'avait jamais osé regarder en face, celui qui ne vibrait et ne respirait que pour une amie qu'elle n'aurait jamais. Elle avait renoncé avant même d'avoir réalisé qu'elle l'avait désirée, et son amour pour la petite Katie Bell restait enfoui, ignoré, sauf des rares élus qui arrivaient à lire Angelina mieux qu'elle-même.
☇ rang social ; Cela faisait plus d'un an qu'Angelina n'était plus qu'une hors-la-loi ne connaissant qu'occasionnellement le luxe des draps ou du ventre plein. Elle ne s'en était  jamais vraiment formalisée, issue d'un père prolétaire, toujours prête à sacrifier le luxe pour la force du combat. Angie ne réfléchissait plus à la fin de la guerre, elle ne prévoyait plus depuis longtemps de revenir à l'état de civil, elle savait bien qu'on ne pardonnerait jamais ses actes, Voldemort décédé ou non.
☇ baguette ; Merci Ollivander, elle disposait d'une baguette de 28cm, ventricule de dragon, cerisier, une baguette caractérielle et puissante, le baguettiste l'avait alerté de ne pas se laisser tenter par ses capacités mortelles. Elle y repensait parfois, et riait, reconnaissante d'avoir grâce à lui une baguette encline à achever le travail, contrairement à certaines autres.
☇ épouvantard ; Elle prétendait ne plus avoir peur de rien, la petite Angie, mais encore et encore, elle ne peut empêcher d'être tétanisée par cette Katie sanglotante et sanguinolante, souvenir plus que crainte, dont la répétition la fait toujours courir plus vite vers ses ennemis.
☇ risèd ; Elle n'y pensait pas, elle n'y réfléchissait jamais, elle refusait de se voir avec Katie, enlacées, tendres, bien plus que des amies. Elle ne comprennait pas, et avait toujours menti, prétextant se voir couverte de médailles et de récompenses pour le modèle de balais qu'elle aurait pu créer et baptiser.
☇ patronus ; Elle prétendait toujours pouvoir le faire, ce digne lion, mais même ses plus beaux souvenirs de Katie avaient du mal à produire une lumière blanche.
☇ particularités ; Rocket ne pouvait pas prétendre à toute capacité particulière. Elle tenait debout par la force de sa rage, de sa détermination et de son acharnement. Elle faisait juste partie de ces multiples personnes à qui on avait tout pris et qui se sacrifiaient, aveuglément, vers leur vengeance.
☇ animaux ; Si Angelina a pu s'occuper de son hibou Ratcliffe durant sa scolarité et son temps à Nimbus, cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'occupait plus que de dompter le monstre contrôlant sa baguette.
☇ miroir ; Le reflet de Rocket était un cercle rouge vif.
☇ Avis sur la situation actuelle :
Si on écoutait Angelina, il faudrait juste tous les tuer. On tuerait en premier Voldemort, bien sûr, puis tous les mangemorts. On passerait ensuite aux rafleurs, tous, aussi. Les collaborateurs, bien sûr, tous ceux qui ont une carte du parti. Si on l'écoutait, la petite Angie, on dégommerait ensuite tous ceux qui ont dénoncé qui que ce soit, puis ceux qui ont aidé en quoi que ce soit, ceux qui ne se sont pas battus, ceux qui n'ont pas résisté, ceux qui ont regardé les autres crever sans rien dire. Elle buterait les enculés qui ont acheté des rebuts, qui ont utilisé des rebuts, qui ont insulté des rebuts et qui ont même un jour oublié de ne pas sauver un rebut. Elle égorgerait les lâches qui ont cru malin de se cacher. Elle pendrait l'Elite, elle empalerait les sang purs. Et elle noierait leurs gosses. Et elle enfermerait leur femme. Si on écoutait Angelina, ils seraient tous morts et il n'y aurait plus qu'elle et les trois personnes en qui elle essayait encore d'avoir confiance.
Bien entendu, Angelina avait toutes les justifications du monde. Ah ça elle pouvait vous en sortir, des longs discours sur les abus du pouvoir, sur la lâcheté des citoyens, sur les violences, sur la guerre, sur le fait que ce n'est pas en se tenant par la main que l'on va changer les choses. Angelina est politique, Angelina est une leadeur, quand il faut elle arrive à ramener des personnes à sa cause et on y croit même souvent, à toutes ces raisons.

Cela faisait cependant longtemps que la guerre n'était plus du tout politique pour Angelina. C'était devenu personnel, c'était devenu terriblement personnel depuis la mort de Georges, et la mort de Fred. Tout le reste, tous les abandons, toutes les pertes, toutes les trahisons, ce n'étaient que des petits trucs autour, pour l'aider à justifier que ce qu'elle vengeait, depuis des années, c'était cette première mort. Et tout ce qui avait pu se passer depuis, toutes les hésitations, toutes les demi-mesures, c'était juste le temps d'attente avant l'explosion de la bombe. Celle-ci a explosé depuis un an maintenant, et depuis Angelina voit la vie en rouge.

☇ Chronologie ;
30 Oct. 1977 • Naissance d'Angelina.
JUIN 1985 • Divorce de ses parents.
SEPT 1989 • Arrivée à Poudlard.
SEPT 1991 • Alicia, Katie et Harry rejoignent l'équipe de Gryffondor.
OCT. 1992 • Début de l'amitié avec les jumeaux.
JUILLET 1993 • Remariage de sa mère.
AOUT 1993 • Angelina travaille au Chaudron Baveur.
NOV. 1994 • Katie et Angelina parlent du Tournoi.
NOËL 1994 • Bal de Yule.
JUIN 1995 • Mort de Cédric Diggory.
OCT. 1995 • Préparation des ASPICS/ avec Katie et Alicia.
FEVRIER 1996 • Katie
sort avec Zach.
AVRIL 1996 • Alicia, Katie et Angelina sont à l'AD
AOUT 1996 • Angelina, Katie, Alicia et Audrey en vacances.
SEPT. 1996 • Premier salaire d'Angelina chez Nimbus.
MAI 1998 • Décès de Georges Weasley.
SEPT. 1998 • Angelina & Joshua.
JANVIER 1999 • Alicia devient rebut
FEVRIER 1999 • Lettre d'adieu à sa mère.
NOV. 1999 • Léopoldine Turner arrête d'aider les insurgés.
MARS 2002 • Déni de la situation politique avec Katie.
5 JUIL. 2002 • Lobotomie de son père et départ pour rejoindre les belliqueux.
NOEL 2002 • Katie passe à la radio.
MAI 2003 • Angelina/Rocket et Alicia/Claws se retrouvent pour faire exploser Ste-Mangouste.
JUILLET 2003 • Angelina quitte Poudlard en refusant de rejoindre la RDP.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi Gérard (Augy / Coco / Vik / James). J'ai vingt-trois ans, je viens de 77 FTW et j'ai connu le forum via Zach fck . Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 5 jours sur 7. Un dernier mot ? Navrée d'avance de la longueur de la fiche, pardonnez-moi yeux

Approuvé par le Ministère de la Magie


Dernière édition par Angelina Johnson le Mar 17 Jan 2017 - 14:16, édité 6 fois
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Angelina Johnson
Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.  
Un  soir,  j'ai  assis  la  Beauté  sur  mes  genoux.  -Et  je  l'ai  trouvée  amère.  -Et  je  l'ai  injuriée.  
Je me suis armé contre la justice.  
❝ Pictures and colours I loved but don’t see anymore ❞Alec Johnson & Family

JUIN 1985 • LONDRES • La petite Angelina se tenait sur le canapé du salon. Devant elle, il y avait Papa et Maman, chacun sur sa chaise. Ils avaient quelque chose d'important à lui dire. Elle avait, la semaine dernière, fait s'enflammer tous les livres de sa salle de classe. La maîtresse était en train de la disputer pour avoir apparemment triché à son dernier contrôle. Sauf qu'elle n'avait pas triché, elle le savait, et elle lui avait dit, mais elle ne l'avait pas cru. La petite fille de sept ans, calme et posée, n'avait pas voulu se mettre à crier et hurler au milieu de la classe. Alors les livres avaient brûlés. Toute la jolie collection d'albums et de livres un peu plus gros, ceux qu'on lui demandait de lire alors qu'ils parlaient de magie et qu'elle savait que c'était faux, faux, faux. Bien entendu, la maîtresse n'avait pas compris que c'était Angelina. Elle n'avait pas accusé Papa et Maman. On l'avait même laissée tranquille, avec son devoir où elle n'avait pas triché, pendant qu'on éteignait le feu. Plus tard, on avait expliqué à Maman, qui était devenue toute blanche. Elle avait regardé sa fille, fixement, et elles s'étaient comprises. Angelina avait regardé ses pieds et elles étaient rentrées, en silence. Maman savait pourquoi il y avait eu du feu. Angelina était comme Papa. Angelina était magique. Papa, quand il l'avait appris, avait pris sa petite fille dans les bras, avait crié de joie, avait ri de son air paniqué et lui avait raconté comment, lui, avait transformé son chien en lion pour pouvoir mieux coller à son histoire. Angelina aimait bien quand Papa lui racontait des histoires, même si il les racontait moins bien que Maman. Parce que Papa, lui, quand il parlait de magie, de sortilèges et d'elfes, c'était vrai.
Angelina faisait face à ses parents. Elle se doutait que c'était à cause de cela qu'ils voulaient lui parler. Ils allaient peut-être déménager, parce que hier encore elle avait changé la couleur de la robe de la voisine parce qu'elle ressemblait trop à celle de Maman. Peut-être qu'ils allaient partir à un endroit magique où elle rencontrerait d'autres enfants magiques. Peut-être que Maman allait pouvoir devenir magique, elle aussi. Ou alors ils allaient la disputer, et lui interdire d'être magique. Maman avait peur quand elle était magique. « Angelina... Papa et Maman ont quelque chose d'important à te dire. » Bien sûr, c'était Maman qui parlait, c'était toujours Maman qui disait les choses importantes. La petite fille la regarda fixement et hocha la tête, elle avait compris. « Cela fait quelques temps, je pense, que tu as vu que Papa et Maman ne s'entendent plus très bien... » Elle hocha de nouveau la tête alors que ses yeux s'agrandissaient. Elle n'avait pas la question qu'elle pensait avoir. C'était sûrement de sa faute et de la faute de sa magie, très certainement, mais il se passait quelque chose d'encore plus gros et grave. Elle avait bien vu que Papa et Maman ne s'aimaient plus. Ils étaient de plus en plus différents, et de moins en moins d'accord, et même quand elle était très très sage ils se mettaient parfois à crier d'un coup. Puis il s'arrêtaient, en avisant de ses grands yeux inquiets, et ils n'osaient plus rien dire. Comme si, en s'arrêtant au milieu, ils pouvaient faire oublier que tout allait mal.
« Ce n'est pas de ta faute, et Papa et Maman t'aiment bien sûr beaucoup beaucoup, mais il va falloir que nous nous séparions... » Le menton d'Angelina se mit en trembloter, mais s'arrêta vite, laissant ses yeux secs. Elle était toujours immobile, assise sur son canapé, à les fixer tous les deux, sachant qu'un choix allait bientôt arriver. « Papa et Maman divorcent. » Elle savait ce que c'était le divorce, il y en avait déjà eu à l'école, cela rendait les enfants tristes, les familles devenaient plus grandes et compliquées, et surtout c'était le moment où ils allaient devoir se séparer. « Nous ne voulons pas te forcer, et nous ne voulons pas nous battre alors... alors nous voulons savoir ce que toi, tu veux. » D'autres enfants auraient fait un caprice et auraient dit ce que, eux, égoïstement, ce qu'ils voulaient. Elle aurait pu dire qu'elle refusait le divorce, qu'elle les voulait tous les deux, qu'elle les aimait tous les deux, ce qui aurait été vrai. Cependant, déjà à sept ans, Angelina n'aimait pas les entre deux. Il y avait le vrai et le faux, il y avait le bon et le mauvais, et il y avait le oui et le non. Actuellement, ses parents étaient différents, mais égaux. Il y avait d'abord Maman, avec ses cheveux tous bouclés, ses grands yeux sombres, Maman qui parlait, qui expliquait, qui s'énervait, Maman qui dirigeait tout et qui était son quotidien et qui était forte, qui faisait tout tenir. Et puis ensuite il y avait Papa, et ses yeux rêveurs, sa gentillesse, ses histoires magiques, ses manies bizarres, sa maladresse et ses rires. Ils étaient deux facettes de sa vie qu'elle ne voulait pas abandonner. Mais il fallait faire un choix, il fallait toujours faire un choix. Et déjà ils prenaient l'un et l'autre des couleurs plus sombres ou plus claires. Elle resta, encore, un moment silencieuse, avant de déclarer tout bas, un peu honteuse : « Je veux rester avec Papa. »
Le mouvement fut fulgurant, dans ses yeux de gamine attentive. Sa mère se redressa, comme giflée, et jeta un regard effaré à son mari, qui lui avait posé sa bouche sur sa bouche, les yeux débordants d'une émotion contenue. Ils ne dirent rien, un moment, et Angelina devait se forcer de les regarder pour ne pas fixer ses chaussures et pleurer. « Tu sais Angelinette, tu n'es pas obligée de choisir, nous restons tous les deux à Londres, tu pourras nous voir tous les deux... » Sa mère ne finit pas sa phrase parce que la petite secoua lentement la tête de droite à gauche. Sa décision était prise, elle restait avec Papa. Et déjà, elle sentait qu'elle n'aimait pas l'insistance de Maman alors qu'elle était si émue du regard de Papa. C'était plus simple comme cela. Papa avait raison, Maman avait tort.
Ils essayèrent, tous deux, d'arracher des explications à la petite. Ils se heurtèrent longtemps à un mur, la gamine ne faisant que secouer la tête pour dire non, non, non ce n'était pas pour ça. Elle ne savait pas pourquoi, elle-même, elle avait fait ce choix. Plus tard, encore, elle fera des choix sans savoir exactement pourquoi, et ne comprendrait ses propres actions que bien plus tard. Papa était magique, Papa était doux, Papa avait besoin d'elle. Maman était sans magie, Maman était pressée, Maman pouvait se débrouiller sans elle. Un mélange de ça, peut-être. Elle ne le comprendra que plus tard, bien plus tard et, ce jour-là, elle fut incapable d'articuler un autre mot, s'enfermant dans sa décision et son choix.
Il fut décidé que, par conséquent, Angelina et son père pourraient garder la maison pendant que Maman irait vivre ailleurs. Elle essaya de faire promettre à sa fille de venir lui rendre visite, mais devant les yeux pleins de crainte de trahir sa décision, elle abandonna. Maman décida que l'enfant était sous le choc, qu'elle reviendrait sur sa décision et que, plus tard, elles pourraient de nouveau faire partie de la vie l'une de l'autre. Personne ne pouvait encore se douter à quel point la petite Angelina, déjà sérieuse et sévère, s'accrochait toujours à ses décisions jusqu'à faire changer tout son monde autour pour y correspondre. Elle n'aura plus jamais de geste tendre envers ce héro qu'avait été sa mère durant toutes ces années.

JUILLET 1993 • LONDRES • Le téléphone sonnait. Alec Johnson et Angelina Johnson se lancèrent un regard à travers leur bol de céréales. Ils savaient tous deux qui appelaient. Ils vivaient depuis longtemps leur vie de sorciers, et le téléphone n'était resté que comme un vieux souvenir d'une vie passée pour tous les deux. Il n'y avait qu'une personne pour appeler avec cet appareil de malheur, surtout à neuf heure du matin un dimanche : Ernestine. Sa mère. D'un regard suppliant, Alec essaya de faire se lever sa fille. Cependant, au cours des années, les rapports avec l'ex-Johnson avaient évolué et ce jour-là l'ex-mari était en bien meilleur termes avec elle que son ex-fille. Angelina, toujours, lui reprochait d'être trop gentil, de s'être trop laissé faire durant le divorce, et qu'ils seraient en bien meilleure posture s'il avait accepté de demander une vraie pension alimentaire. Pour elle, si sa mère appelait, c'était uniquement pour essayer de récupérer un peu d'affection de sa part, mais elle ne lui pardonnerait jamais, jamais, ce qu'elle a faire à son père. Alors Alec eu beau lui faire les yeux doux, elle lui répliqua entre deux bouchées : « Réponds, elle doit vouloir recommencer une procédure pour prouver que tu ne peux pas avoir ma garde complète. » Elle avait déjà essayé, la sale garce, de récupérer un week-end par-ci par-là, jurant que son mari avait ligué sa fille contre elle, etc, etc. Angelina n'écoutait rien, restait dans son obstination, et regardait avec sévérité cette femme qui continuait de faire du mal à sa famille par caprice. Elle serra les dents tout en observant son père se lever pour aller décrocher, nulle doute que cette pressée d'Ernestine devait fulminer à l'autre bout du fil. « Oui allo ? (…) Bonjour Ernestine. (…) Ah heu, Angelina ? Elle est... » La jeune fille lui fit aussi un regard noir qui lui fit bien comprendre qu'elle ne voulait pas lui parler. « Elle travaille. (…) Je pourrais aller la déranger oui mais... » En silence, la jeune sorcière enfonça sa tête dans ses mains, désespérée. « Oh... (…) Toutes mes félicitations. (…) Il n'y pas de soucis, je peux tout à faire comprendre. (…) Oui bien sûr. » Elle mimique son père et sa gentillesse avec hargne, avant de le voir poser la main sur le micro du téléphone et de le lui tendre, tout en articulant sans bruit : ta mère. Elle lui lança des yeux ronds, sidérée qu'il puisse penser qu'elle irait décrocher. Elle secoua la tête négativement, déterminée à l'ignorer. Qu'il se débrouille. Mais elle vit son père fronce les sourcils, agiter le téléphone en sa direction, et il n'avait plus les yeux d'un petit caniche battu, mais celui très triste d'un papa fatigué. Alors elle soupira, se leva, attrapa le combiné et s'adossa au mur avec un « Oui allo ? » exaspéré. Elle ne pouvait envoyer un hibou celle-là, comme tout le monde ?
« Eh bah dis donc, c'est la croix et la bannière pour t'avoir au téléphone dernièrement !  » Merlin qu'elle détestait ses expressions moldues. Elle détestait son ton pressé, son agitation, la façon qu'elle avait de tout décider à ta place. « Tu veux quelque chose ? Nous trainer de nouveau au tribunal pendant la période scolaire ? » Elle fut assez désobligeante pour que le silence règne un instant de l'autre côté de la ligne. Qu'est-ce qu'elle aurait payé pour voir sa tête actuellement... « Ma chérie …  » Oh mais ta gueule... « J'ai quelque chose d'important à te dire... » Si c'est encore pour annoncer que tu divorces mon père parce que tu ne sais pas gérer la magie, c'est déjà fait, tu as sept ans de retard. « ... Je vais me remarier. » Pardon ? Les yeux d'Angelina manquèrent de sortir de ses orbites et elle jeta un regard effaré à son père, qui l'observait en se rongeant (encore) les ongles. « C'est un homme charmant, je t'en ai déjà parlé... si tu t'en souviens. Alexandre Goldman ? » Bravo maman, elle passait d'Alec à Alexandre. Angelina soupira, se passa sa main sur le visage, ahurie du culot de son ex-mère. « Félicitations, je suppose. Et tu me dis cela pourquoi ? » Le silence, de nouveau, s'installa de l'autre côté. Maintenant elle arrivait à sentir dès qu'elle arrivait à blesser sa mère, et elle s'en empêchait rarement. « J'aimerais vraiment que tu viennes, que tu sois ma demoiselle d'honneur, que tu puisses faire partir de ma nouvelle famille, au moins un peu, que tu passes juste, que... » Angelina commença à entendre les larmes de sa mère et, écoeurée, raccrocha le combiné d'un mouvement brusque.
Aussitôt, son père fut sur elle, inquiet. « Mais Angie, tu ne lui as pas répondu ? » Elle leva les yeux aux ciel, exaspérée. « Je lui ai raccroché à la figure, je pense que ma réponse est claire. … Oui, j'ai entendu ce qu'elle veut papa. Le mariage, la fille d'honneur, et que sais-je encore. Non, je n'irai pas. Plutôt crever que voir sa sale face explorer la glotte d'un autre homme. » Elle regretta aussitôt ses paroles. Si elle appréciait de blesser sa mère comme elle avait pu le faire, le visage peiné de son père lui tordait toujours le cœur. Elle ne pouvait cependant pas accepter de faire partie de la vie de sa mère, elle avait choisi Alec, envers et contre tout. Et pendant qu'Ernestine reconstruisait sa vie, refaisait une famille, continuait son boulot de bourgeoise moldue occupée, elle devait batailler avec son père pour finir le mois. Elle ne pouvait pas être à la fois la fille d'Alec et celle d'Ernestine, cela lui demanderait de mentir, d'être deux personnes à la fois, de scinder son affection, et toutes ces choses lui étaient impossible. Et elle ne comprenait pas pourquoi personne n'arrivait à le réaliser.
Sous les tentatives désespérées de son père, elle commença à grogner, attraper sa veste et lâcher, enragée : « Si tu me cherches, je suis chez Alicia. » et avant qu'il puisse l'en empêcher, elle pénétra dans la cheminée. Au moins, avec Alicia, elle allait pouvoir insulter sa mère sans ces sales demi-mesures.

SEPT 1996 • CHEMIN DE TRAVERSE • Angelina vient d'avoir son premier salaire. Les gallions viennent d'être virés à son compte fraichement ouvert à Gringott. Elle y est allé, le matin même, la main tremblante autour de sa petite clef, s'armant de patience en attendant qu'un gobelin la prenne enfin en charge. Il voulu lui taper la causette, mais elle n'était pas du genre à discuter avec ces sales créatures blindées de fric qui abusaient de leur monopole sur le système de banque pour les faire attendre mille ans et les traiter comme des déchets. Ce sale dégénéré avait visiblement retenu tous les derniers virements sur son compte et commençait à faire des suppositions sur ce qu'elle vivait. Qu'il crève. Il comprit vite, à son visage fermé et à son regard accusateur, qu'elle ne comptait pas lui parler. Elle remplit donc sa bourse d'un gallion et d'une poignée de mornilles et ils se séparèrent avec un salut froid de la tête.
Elle se sentait plus légère, une fois son argent sur elle. Ce n'était plus celui de son père, ce n'était plus celui qu'elle avait réussi à récupérer par des magouilles avec les jumeaux, c'est le sien, le vrai. Ce n'était pas un salaire d'un petit boulot sous-payé par les Turner au Chaudron Baveur, et elle n'avait pas eu à supporter les commentaires de Leo en servant des vieux cons libidineux. Et elle avait déjà décidé avec qui le fêter. Pour une fois ce ne sera pas avec Katie, qui était encore à Poudlard, ni même Alicia, ou les jumeaux. Cette victoire, elle avait déjà décidé depuis longtemps de la partager avec son père. Un rare sourire lui éclairait le visage, et elle sautilla presque jusqu'à son lieu de travail, la haute tour pleine de hiboux du Chemin de Traverse, où il s'occupait du système postier. Un travail bien peu payé, mais qui rendait son drôle de Papa, avec ses lunettes et ses sourires bizarres, rendu un peu excentrique à force de parler à des chouettes tout la journée. Elle allait bientôt avoir dix-neuf ans, mais Angelina aimait toujours autant son père. Il était son allié, tous les jours, il était la voix douce qui lui apprenait à toujours faire attention aux autres. Le peu de douceur et de tendresse qui vivaient en Angelina, c'était à son père qu'elle le devait. Sans être sévère, il avait ce regard triste dès qu'elle était trop brutale, et elle avait tellement honte de provoquer un tel regard chez lui qu'elle se reprenait presque toujours. (Sa mère était la seule exception, heureusement celle-ci était trop occupée à vivre sa vie de moldue avec ses moldus d'enfants dans maison moldue de Liverpool pour réessayer de contacter sa fille.) Alors Angelina était toujours pressée de le faire sourire, navrée de toutes les fois où son caractère emporté le rendait triste.
Ce jour-là, elle attendit donc avec toute la patience du monde qu'il sorte. Et elle fut récompensée par un regard par dessous les lunettes, et un sourire malicieux d'Alec Johnson : « Et bien alors, que me vaux le plaisir de ta présence jeune fille ? Tu devrais pas faire des trucs de jeunes un samedi soir comme celui-ci ? » Elle rigola, agitant la main d'un geste évasif, ne cherchant pas à l'inquiéter avec le jeune de soirées que pouvaient lui proposer les jumeaux. « Je suis venue te voir aujourd'hui en tant que fière détentrice de … ma première paye ! » Elle tapotait la poche intérieur de sa robe, incroyablement fière, une fierté qui se refléta chez l'unique membre de sa famille. Il rigola, attendri. Il savait bien que la paye n'était pas énorme, qu'elle était à peine une stagiaire en formation chez Nimbus, et qu'ils l'exploitaient un bien trop grand nombre d'heure en comparaison avec sa paye. Il savait aussi qu'elle allait vouloir payer un loyer, les courses, et lui offrir sûrement une babiole avant d'essayer de se faire plaisir. Elle réfléchissait déjà à la possibilité d'offrir quelque chose à Katie, un collier par exemple, elle adorait les colliers. Ils savaient cependant aussi ton deux que son travail et son talent feraient le reste et que, bientôt, ils l'espéraient, ils n'en viendraient plus à compter le moindre sou.

Elle le conduisit donc à un petit restaurant du coin, pas un D'Anjou, elle n'en était pas là, ni un Chaudron Baveur parce que cela devenait lassant, mais un petit quelque chose de familial et de chaleureux. Autre chose que l'étrange cuisine tarabiscotée dans laquelle ils essayaient tous deux de ne pas s'empoisonner. Ils parlèrent de leur travail, de Katie, bien sûr, du fait qu'elle lui manquait, là-bas à Poudlard, surtout avec les rumeurs qui courraient, des jumeaux et de leur mauvaise influence, et puis, bien sûr, le sujet qu'Alec ne semblait pas vouloir lâcher. « Non, Papa, je ne déménage pas, je reste avec toi. » M. Johnson ne s'énervait pas, jamais, mais il avait cependant la même obstination que sa fille lorsque cela concernait son bien être. « Il te faut ton propre appartement Angie, tu ne peux pas continuer à vivre avec ton vieux père alors que tous tes amis font leur vie et trouvent leur indépendance. Tu vas bientôt avoir ton vrai salaire, et nous savons tous les deux que tu rêves de ton autonomie. » Cela lui fit aussitôt froncer les sourcils et, avec un air revanchard, pointa son couteau en sa direction. « Hors de question. Tu as trop sacrifié pour moi pour que je te lâche maintenant, il faut se serrer les coudes et tu le sais. Alors je reste avec toi, tu as besoin de moi de toute manière. » Ils savaient tous les deux l'importance de cette phrase pour Angelina. Elle était toujours accrochée à ceux qui avaient besoin d'elle, sacrifiaient toujours pour eux, et implosaient lorsqu'ils n'étaient pas là. Elle se détestait pour cela, mais elle sentait bien que maintenant qu'elle n'avait plus à faire attention à Katie tout le temps, elle était tendue, et stressée, et qu'elle devait décharger tout cela sur quelqu'un. Elle détestait que son attention ne soit pas innocente, mais elle se rassurait en se disant que son père avait effectivement besoin d'elle... et qu'elle-même avait besoin de son soutien. « Tu sais Angie, je peux me débrouiller seul et... » Elle secoua la tête négativement, refusant cette possibilité, tandis qu'il continuait. « ... comment comptes-tu faire quand tu auras rencontré quelqu'un ? Je ne dis pas de revenir à Fred mais... » Angelina le regarda un instant, sidérée, puis laissa échapper un rire mi-amusé mi-nerveux. Il n'y pensait pas, tout de même ? Pas alors qu'il était... Pas alors qu'elle était... Et puis elle n'aurait plus le temps de... « Oh ce n'est pas pour aujourd'hui Papou, je crois que je fais bien trop fuir les mecs pour cela. » Et c'était cruellement vrai, elle était surnommée la Castratrice au travail, et elle s'était déjà crêpé le chignon avec deux hommes qui avaient cru bon de la diminuer. « Si tu baissais un peu la garde... » Elle secoua la tête, levant la main d'un air décidé. « Laisse-moi plutôt te commander un dessert, cela nous changera de mes tartes aux pommes ratées. »

FEVRIER 1999 • Angelina détestait de plus en plus sortir du travail. Travailler à Nimbus était sa vocation, elle faisait ce qu'elle aimait et elle arrivait à progresser dans les échelons de l'équipe créative avec adresse. Au travail, pas de guerre, pas de mort, pas d'amis qui pleurent, et pas cette absence, cuisante, cruelle, obsédante des jumeaux. Elle oubliait tout face à un balai, et elle aimait cet état où elle n'avait plus à réfléchir à autre chose qu'au travail, manger, dormir, utiliser un miroir cabossé pour essayer d'aider ses amis en fuite. Elle n'avait plus à craindre une connerie de Potter, à espérer en vain, à trembler à l'idée que Katie, ou son père, ou qui que ce soit... Mais il y avait toujours un moment où il fallait rentrer chez soit, affronter l'extérieur, la tristesse du Chemin de Traverse et les yeux fatigués, fatigués de son père. Ils avaient véritablement commencé à poursuivre les né-moldus la semaine dernière, et cela le mettait dans un état très fragile. Angelina aimait son père, elle le chérissait, et elle avait toujours adoré s'occuper de lui mais, dernièrement, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir l'éviter. Elle voulait juste faire semblant, avec Katie, que tout allait bien, au moins juste un peu... Encore une fois, cependant, elle arriva dans une cuisine silencieuse avec son père assis à la table, les yeux baissés sur une lettre qu'il avait posé devant lui. Qu'est-ce que le gouvernement voulait encore ? Elle ne posa cependant pas la question, trop obtus, et préféré lâcher son manteau sur une chaise et commencer à chercher quelque chose à grignoter, juste pour tromper la faim. Ce fut son père, le premier, qui rompit le silence.
« Il faut prévenir ta mère. » Comme à chaque que ce mot était prononcé, la réaction fut immédiate : Angelina eu un mouvement de recul, un froncement de sourcil et adopta la posture de l'animal prêt à charger. « La prévenir de quoi exactement ? » Connaissant son père, cela pouvait concerner beaucoup de choses et, étant donné qu'elle ne comptait donner aucun détail de sa vie à cette femme, la question était juste destinée à faire gagner du temps. « Angie... J'ai entendu qu'ils commencent à viser les familles moldues. Ils deviennent des objets de menace, et on m'a contacté pour savoir s'il n'y avait que des sorciers qui habitaient ici... » Angelina avait envie d'aller au Ministère, dès maintenant, pour aller faire exploser un ou deux étages de cette agrégat d'enfoirés. Elle était écœurée, bien plus par le fait qu'ils aient osés faire peur à son père, s'adresser à son père, plutôt que de réelle inquiétude pour sa mère et sa nouvelle famille. Depuis la bataille de Poudlard, elle était surveillée, continuellement surveillée, et elle détestait ce coutelas qui rodait au dessus d'elle. Il lui fallait toujours trouver de nouveaux stratagèmes pour venir en aide à la résistance, d'autant plus complexes qu'elle tenait à dissimuler ses activités à Alec. Son père n'avait rien à voir là-dedans, il était innocent. Elle se refusait de le mettre en danger, de quelque façon que ce soit.
« Ils peuvent toujours la capturer pour tout ce que cela peut me faire, elle leur sera inutile en hotage. » Le visage d'Alec s'assombrit, plus de tristesse que de colère. Et elle comprit ce qu'il allait dire avant même qu'il n'ouvre la bouche. « Pour toi peut-être, mais pas moi. » Angelina voulu parler, voulu lui hurler qu'il était ridicule à s'accrocher à quelqu'un comme ça, mais c'était inutile. Elle ne réussirait qu'à lui faire plus de peine. Elle soupira, commençant déjà à céder malgré elle : « Et bien tu n'as qu'à la prévenir toi-même, je ne vois même pas ce que j'ai à faire là-dedans. » Sur ces mots, elle voulu quitter la pièce, n'ayant rien à rajouter, mais son père se leva de sa chaise pour l'arrêter.
« Angie ! Tu sais bien que ta mère ne veut plus me parler depuis la dernière fois.  » Elle eu une grimace, oh non... « Elle n'écoutera que toi, et tu le sais. Si tu lui demandes... » Il n'eu pas à finir sa phrase, voyant sa fille soupirer, rebrousser chemin pour finalement s'asseoir en face de lui. Elle lui lança, avec le plus de mauvaise volonté qu'elle pouvait : « Qu'est-ce que je dois faire ? » Si elle devait encore utiliser ce téléphone de malheur...  « Presque rien. J'ai préparé une lettre en ton nom, tu n'as qu'à la signer. » Angelina était toujours surprise de la manipulation dont était capable son père, il avait tout prévu... Les sourcils froncés, elle commença à lire le papier qu'il lui tendait.

Maman,

Je t'envoie cette lettre en toute urgence, et je te prie de la brûler dès que tu auras fini de la lire. Je suis désolée de tout ce que j'ai pu te dire les dernières fois où nous nous sommes vues. Les choses ne vont pas bien du côté sorcier, et j'ai très peur que tu deviennes la cible du gouvernement...
Je t'en prie, quitte l'Angleterre, tu n'as pas un peu de famille en France ? Fais un grand voyage ! Essaye au moins de partir pour le Pays de Galles ou de te faire discrète, vraiment discrète...

Pense à ton mari et à tes enfants.
La menace est réelle, nous avons déjà des amis dont les familles moldues sont en danger...
Soit prudente.

Ne réponds pas à cette lettre et n'essaye plus de nous recontacter.

Ta fille.

Angelina avait la nausée à la fin de sa lecture. Elle voulait incendier son père du regard, mais elle sentait son regard triste et sérieux à la fois posé sur elle. Elle fixa donc la lettre, sentant déjà qu'elle allait devoir accepter. Alec était dans un de ses jours où il était impossible de lui dire non. Et même si sa mère risquait vraiment de croire qu'elle était désolée... au moins elle n'irait jamais la recontacter pour vérifier. Au final, elle y gagnait, puisqu'elle n'aurait plus à ignorer ses appels le jour de son anniversaire.

Après quelques minutes de silence dans la cuisine, on pu entendre Angelina se saisir de la plume posée non loin pour signer le parchemin. Elle soupira, replia le tout, le mit dans l'enveloppe moldue, et la tendit à son père, osant seulement affronter son regard : « Tiens. Je vais à la douche maintenant. » Et elle quitta la pièce sous le sourire tendre d'Alec.

5 JUILLET 2002 • LONDRES • Angelina n'en pouvait plus de cette guerre. Elle n'en pouvait plus de s'épuiser à essayer de résoudre les choses. Elle aidait, elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour aider, même si cette maudite Turner avait décidé de jouer les poules mouillées. Elle essayait, vainement, de communiquer avec un Fred qui n'était plus que cadavre, de donner des informations à une Albane qui s'éloignait de plus en plus, tout en gérant les doutes de Katie, l'absence d'Alicia... Elle n'en pouvait plus, elle était fatiguée, et en plus la sortie du prochain Nimbus était imminente. Son travail était la seule chose qu'elle appréciait encore véritablement. Le monde du quidditch n'était pas encore trop touché par le Ministère, et elle pouvait parfois passer des heures sans qu'on lui rappelle que la vie, maintenant, était merdique.
C'était bête mais, ce jour-là, Angelina se dit qu'elle allait juste prendre une pause. Pas vraiment des vacances, non, juste que cette fois, au lieu de courir partout faire des choses qui n'aboutissaient jamais à rien, elle allait travailler. Elle aimait son travail. Sans toutes ces conneries, elle serait heureuse, juste heureuse, Georges serait encore là, Katie lui sourirait encore, elles... Sans toutes ces conneries, elle serait heureuse. Elle voulait juste qu'on la laisse là. Mais non. Convocation de chiotte pour un rassemblement de chiotte pour aller regarder les rebuts se faire exécuter.
Non merci.
Elle avait donné, elle donnait depuis des années, sur tous les fronts, cette fois-ci elle n'avait pas envie de voir des gens mourir. De toute manière, elle ne pourrait rien faire sans risquer de mettre son père en péril, et cela restait la chose qu'elle se refusait encore à faire. Alors la veille de l'exécution, elle demanda une lettre de son supérieur et demanda à son père s'il pouvait y aller pour elle. Tant qu'il y allait, elle n'aurait pas à le faire. Le Nimbus était trop important, lui dit-elle.

Elle était seule, dans les bureaux. Quelques personnes, dans des pôles différents, avaient aussi réussi à avoir des dérogations. Tout était silencieux, calme, et elle savoura de pouvoir travailler sans interférence. Elle était une part importante de l'équipe et le prochain Nimbus allait vraiment avoir sa patte, ses idées dedans. Elle brillait de fierté dès qu'on lui en parlait, et elle avait même commencé à parler au Pôle Marketing pour que Katie aide à leur publicité. De toute manière, elle comptait lui offrir un des premiers prototypes alors... Autant le faire devant un appareil photo ! Longtemps, Angelina se souviendra de cette soirée comme un moment heureux, son dernier jour de travail, avant que tout n 'explose. Elle arriva presque à ne pas penser aux rebuts de la soirée, se noyant juste dans le travail, oubliant tout. Pourquoi ne pas vivre là après tout ? Pourquoi ne pas tout lâcher et n'exister que pour créer de nouveaux balais ? Elle pouvait se contenter de cela, elle pourrait se contenter de cela.

Bien sûr, un jour, il fallu rentrer. Elle voulait être présente pour son père lorsqu'il reviendrait de l'exécution, après tout il y était allé pour elle. Elle lui offrirait un petit quelque chose en remerciement, parce qu'il savait qu'elle en avait eu besoin, et que cela lui avait vraiment fait du bien, de pouvoir être loin de tout cela une soirée. Elle a pu dire non, elle a pu dire stop, elle a pu dire que, cette fois-ci, elle n'irait pas se battre. Et cela lui donnait, naïvement, confiance dans le futur.
Les choses commencèrent à se corser lorsque, avant de sortir du bureau, elle réussit à se convaincre d'allumer la radio. Là, enfin, elle comprit pourquoi tous ses collègues étaient partis avant elle. Il y avait eu une attaque, des perturbations, des morts. Son sang ne fit qu'un tour et elle se précipita, affolée, vers la cheminée la plus proche. Elle manqua de se tromper dans son adresse, sa langue fourchant dans les claquement de ses dents. Dès qu'elle sentit la fumée verte se dissipé, elle poussa un cri : « PAPA ?! » Pas lui, pas lui. Il n'y a que lui qui sourit dans cette histoire, il n'y a que lui qui ne change pas, ne lui prenez pas, ne lui arrachez pas... Alors qu'elle déboulait dans le couloir il apparu, dans le cadre de la porte de la cuisine, d'un cri de joie elle lui sauta au cou, le serrant contre lui, vérifiant en quelques gestes qu'il n'avait rien. « Oh papa, j'ai eu si peur, j'ai entendu pour les attaques, tu vas bien ? Tout le monde va bien ? » Alec lui sourit, tendre, passant une main douce dans les cheveux de sa fille. Il était l'une des rares personnes à connaître cette Angelina affolée, paniquée, qui explosait parfois d'inquiétude. « Ne t'inquiète pas, je vais bien, Katie aussi, je l'ai croisée au Stade. » Elle ne pu retenir un autre cri de soulagement, tremblant presque du poids que cela lui ôtait à la poitrine. « Tant mieux, tant mieux... et ils ne t'ont rien fait ? » Elle parlait bien entendu des mangemorts, ces sales monstres qui prétendaient les avoir protégés, alors qu'elle savait bien que... « Je t'ai dit de ne pas t'inquiéter, tout va bien, les rebelles ne nous ont rien fait, les agents du gouvernement ont été très efficaces. » Angelina s'immobilisa. Quelque chose clochait. Elle remarquait à présent le regard encore plus lointain de son père, le sourire distrait. En temps normal, il serait revenu torturé et en larmes, horrifié du gâchis et du massacre. Il était trop serein. « C'est terrible, à quel point ces personnes ne comprennent pas que le Magister ne veut que notre bien... J'espère qu'ils comprendront un jour, Angie, tu sais comme je déteste les morts inutiles. »
La petite fille fit un pas en arrière, horrifiée, découvrant soudain que celui qu'elle venait d'embrasser n'était pas son père. On le lui avait pris, comme on lui avait pris tous ceux auparavant. Elle avait détourné le regard un instant, elle avait failli une seule fois, et elle avait perdu son père.
Elle se souvint comment, des années auparavant, elle l'avait choisi parce qu'elle savait qu'il avait besoin d'elle, que sa mère se débrouillerait, mais que lui non. Aujourd'hui, c'était elle qui se demandait comment elle allait pouvoir se débrouiller sans lui, sans sa douceur, sans son pardon, sans sa gentillesse.

Ce jour-là, Angelina Johnson fit ses adieux à la maison de son enfance, au Chemin de Traverse, et à son nom. Elle devint Rocket, insurgée, belliqueuse, ennemie du gouvernement, déterminée à brûler tous ces fils de chien, quitte à s'immoler elle-même pour y arriver.

❝ Just do as I say, Keep your sweat cold, Don't betray  ❞Leopoldine Turner & Home

AOUT 1993 • CHAUDRON BAVEUR •L'été était revenu pour Angelina, et avec lui, pendant que la majorité de ses amis profitaient d'un repos bien mérité, elle travaillait au Chaudron Baveur. Dès sa troisième année, elle avait commencé à véritablement aider, à force d'entendre Leopoldine se plaindre que si c'était pour passer autant dans le coin à ne rien faire, elle n'avait qu'à les aider. Tom avait accepté de la payer, au noir, une misère, mais elle s'en moquait. Elle connaissait l'établissement par cœur, depuis longtemps, les habitués aussi, et elle n'était pas connue pour être du genre à chômer. Les Turner n'étaient pas une famille expressive. Elles n'attendaient pas d'eux la douceur de son père ou la lumière des jumeaux (qui passaient beaucoup trop de temps à essayer de lui commander de l'alcool, d'ailleurs), ils étaient l'étrange stabilité de sa vie. Elle savait qu'à chaque étape de sa vie, elle pourrait retourner à cet endroit, tout comme elle l'avait fait toute son enfance.
Son père l'avait toujours laissé là lorsqu'il avait eu des choses à faire en ville ou durant les périodes scolaires. Ils n'avaient pas l'argent pour une baby-sitter, il n'osait pas la laisser seule et avait toujours prétexté lui rendre service : « Je vais te laisser avec ta copine Leopoldine, d'accord ? » Angelina ne lui avait jamais dit qu'elle et la nièce de Tom ne s'entendaient pas. Elles se lançaient des regards noirs et se supportaient. Elle faisait partie de la même bande, celle du Chemin de Traverse, des gens qui avaient du mal à tenir le bon bout et qui survivaient grâce aux touristes. Leopoldine n'était pas son amie, elle ressemblait bien plus à cette présence insupportable qui ne la laisserait jamais tomber.

Ces jours-ci, les journées au Chaudron Baveur était tendues. Sirius Black s'était échappé depuis quelque temps maintenant et, cerise sur le gâteau, Harry Potter résidait chez eux. Certes, cela attirait les gens de savoir qu'il était là. Angelina n'arrivait plus à voir le binoclard comme l'Elu, c'était avant tout un membre de sa maison, de son équipe, un attrapeur de qualité. Toute cette attention l'énervait, et elle se retrouvait souvent à remballer ceux qui voulaient l'aborder ou lui poser des questions. « Laissez-le tranquille, il a autre chose à foutre que vous serrer la main, mon vieux Philip. J'vous ressers une pinte ? » Mais même si elle faisait tous les efforts du monde pour faire comme si tout était normal, la tension rodait. Elle savait que Sirius Black allait sûrement chercher à tuer Harry Potter. Ils savaient tous cela. Et Angelina ne savait pas si elle se sentait véritablement effrayée ou si elle n'avait pas un peu hâte de le voir essayer de faire du mal à son attrapeur. Que dirait Wood s'il entendait qu'elle ne l'avait pas protégé, hein ?
Pendant ce temps-là, la Turner l'inquiétait. Leopoldine n'était pas de gryffondor, allait commencer sa dernière année à Poudlard et n'avait sûrement jamais parlé à Harry avant qu'il ne vienne habiter chez elle, mettant en péril toute l'auberge avec lui. Alors Angelina était attentive, extrêmement attentive aux réflexions de Leopoldine, prête à passer à l'attaque si elle surprenait à vouloir expulser l'adolescent d'à peine treize ans. L'occasion arriva alors qu'elles faisaient l'inventaire, alors qu'elles se plaignaient à deux des vols débiles de fourchette et de chopes, et la hausse de la criminalité. Il y eu un silence, durant lequel elles pensèrent toutes deux à Sirius, puis Turner ouvrit sa grande bouche : « Mais quelle idée de merde a eu Fudge... » Le sang d'Angelina ne fit qu'un tour. Elle savait de quelle idée elle parlait. Elle parlait de Harry. Elle sentit ses dents grincer en répliquant, contenant encore sa colère : « Quoi, ça te gêne qu'il soit là ? » Visiblement encore inconsciente de ce qui menaçait de lui tomber dessus, Turner soupira en ajoutant : « Il ne devrait pas être ici. » Et voilà, c'était ça, elle voulait le virer. Le poing d'Angelina s'abattit sur la table, alors qu'elle commençait à hausser le ton : « Vraiment ? Tu ne comptes pas protéger un gamin de treize ans qui a besoin de ton aide ? Tu comptes vraiment lui tourner le dos ? Alors qu'il est dans la merde, la vraie merde, celle dans laquelle il ne serait pas s'il était le petit bourgeois sang pur bien né ? Tu sais bien ce que c'est, de ne pas avoir ces avantages. Je te croyais plus fière et plus loyale que cela ! Tu me déçois !  » Elle s'était quelque part durant sa déclaration, comme toujours excessive lorsqu'il s'agissait de protéger son troupeau. Leopoldine, imperturbable, la regardait avec un calme olympien. « Alors on va se calmer tout de suite, Johnson. » Elles se connaissaient depuis leur enfance, et pourtant elles ne s'étaient jamais appelées autrement que par leur nom de famille. « Potter n'ira nulle part, bien entendu. Je disais que Fudge était un irresponsable de l'avoir laissé ici, alors que nous ne sommes pas en mesure de les protéger... Même si tu as l'air bien partie pour le faire. » Angelina se sentit devenir rouge de honte, une énième fois coupable de s'être emportée devant Turner. Ce n'était pas sa faute, elle l'énervait si facilement, avec son air de grande prêtresse imperturbable. Même Rowle arrivait pas à énerver véritablement cette meuf, et pourtant Merlin savait qu'il y mettait du sien...

MAI 1998 • CHAUDRON BAVEUR • Cela faisait quelques temps qu'Angelina ne travaillait plus au Chaudron Baveur. Son travail chez Nimbus l'obnubilait, et si elle acceptait parfois d'aider Turner à gérer un client un peu trop con, elle n'avait plus à porter les kilos de pintes pour les diverses tables de l'auberge. Cela ne l'empêchait pas, pour autant, de passer toujours énormément entre les murs chéris du lieu qui l'avait vu grandir. Elle habitait toujours chez son père, du côté moldu, et elle avait toujours besoin de passer par l'auberge pour aller au Chadron Baveur, ce qui pouvait parfois avoir lieu plusieurs fois par jour. Surtout, elle venait là pour gérer, avec Turner, le trafic qu'elles avaient développé pour aider les insurgés. Elle s'en voulait toujours de ne pas arriver à faire plus, et elle essayait vainement de combattre sa culpabilité en venant aussi souvent que possible aider Turner à gérer tout cela. Parce que la gérante de l'entreprise n'était pas vraiment à l'aise avec tout cela. Angelina pouvait sentir sa réticence, jumelée avec sa volonté d'aider la cause qu'elle savait bonne. Même avant que Voldemort vienne tout perturber, tout tuer, les deux jeunes femmes n'avaient jamais porté le Magister dans leur cœur. Elles savaient qu'elles étaient de la classe sociale qui s'en prenait toujours une dans la gueule quand quelque chose allait mal. Alors, sans s'entendre, sans arriver à véritablement se sourire, elles étaient alliées. Angelina se surprenait même à lui faire confiance et, parfois, la jeune femme blonde se prêtait aussi à des crises de loyauté.
Comme en ce jour où, alors qu'elle savait qu'Albane et Lee allaient bientôt passer, Leopoldine l'avait laissée sur le carreaux. « Je vais gérer tout cela toute seule aujourd'hui, c'est mon stock... » Mais c'est mes amis, avait eu envie de lui répliquer l'ancienne gryffondor. « ... et il me faut quelqu'un pour surveiller Joshua, Tom a encore trop bu. » Voilà comment Rocket fut privée d'une rare réunion avec ses vieux amis de Poudlard pour veiller sur le môme de Turner. Turner Junior, comme elle l'appelait toujours, même si elle savait qu'il s'appelait Joshua. Turner Jr était donc là, assis à côté d'elle sur une des banquettes de l'auberge. Il avait trois ans, était charmant, bavard et souriant, et était pas conséquent extrêmement impressionnant pour Angelina. La Johnson ne savait pas gérer les enfants. Elle n'avait jamais eu de frère ou de sœur, en dehors de la nouvelle famille de sa mère qu'elle n'avait fait que croiser, sans leur parler. Ses contacts avec les plus jeunes de Poudlard s'étaient limités à des autographes en sortie de match, de les protéger des brutes, et peut-être quelqu'instinct protecteur venue la bataille de Poudlard. Au travail, les enfants étaient juste inexistants. On pourrait dire que tout cela n'était qu'une coïncidence mais non, vraiment, Angelina évitait les enfants comme la peste.
Turner Sr avait d'ailleurs du le remarquer, sans s'en préoccuper, et avait potentiellement prémédité cette situation. Elle avait l'impression de l'entendre lui dire tranquillement Si tu n'arrives pas à t'entendre avec mon fils, alors tu peux toujours prendre la porte. Ce qui était parfaitement injuste, soit dit en passant. La  Turner était vraiment beaucoup trop gaga de ce petit bout de chair. Angelina ne comprenait pas cette fascination pour les petits êtres. Ils étaient fragiles, bruyants, insensibles et ultra-sensibles à la fois. Pour elle, ils faisaient partie de cette catégorie étrange et sombre de ceux qui n'étaient pas adultes, avec les vieux, qu'il ne fallait visiblement jamais contrarier. Angelina avait été une enfance sérieuse, silencieuse, presque mauvaise. Les sourires et les rires de Junior la terrifiaient.

Il le sentait, bien entendu. Comme les animaux, les enfants pouvaient sentir la peur. Ils se fixèrent donc, un long moment, avant que le gosse s'écrie, comme s'il venait de la reconnaître : « Tatie Gigie ! » Elle grimaça. Malgré ses réticences, le gamin continuait de l'appeler comme ça. Il semblait toujours capable de savoir les trucs qui l'énervaient, comme son père. En tout point de vue, il ressemblait beaucoup trop à son père. Les mêmes boucles, le même bavardage, la même insolence, la même capacité à énerver Angelina. Elle ne savait pas comment la Turner arrivait à les gérer, tous les deux, mais que ce soit le père ou le fils ils avaient toujours ri de ses reproches, avant de s’aplatir devant la Turner.
Elle devait être aimable avec les enfants, se répéta-t-elle. « Oui c'est moi, Tu... Joshua. » Elle se tenait à côté de lui, et le regardait avec méfiance, malgré ses efforts pour le dissimuler. « Tu vas bien ? Tu... Tu veux dessiner ? » Le gamin dessinait beaucoup, souvent, et elle aimait bien ça. Au moins il allait se taire s'il dessinait, non ? La bestiole était cependant bien trop redoutable pour se laisser aller à ce genre de simple stratagème. Il bougea fermement la tête de droite à gauche et, avec un grand sourire, il leva les bras vers elle : « Je pas dessiner, ne veux Tatie Gigie ! » Elle resta un instant sans comprendre puis, soudain, cela la frappa. Il voulait un câlin. Elle frémit, soudain plus effrayée de lui que d'un Murdock qui aurait le pouvoir et le droit de lui faire du mal. « Ah... heu... oui... »
Angelina n'aimait pas spécialement toucher les gens. Pas qu'elle soit absolument frigide, mais avec Katie et Alicia, elles n'avaient jamais été du genre à se roucouler dans les coups et à se faire des câlins à la moindre contrariété. Elles étaient plutôt du genre à foncer dans le lard de celui qui avait oser déranger leur ami. Les câlins, les baisers, le contact facile... c'était les jumeaux, ça a avait toujours été les jumeaux, et ils avaient toujours été plus à l'aise qu'elle. Fred avait toujours été plus à l'aise qu'elle. Elle se sent déglutir, incapable cependant d'expliquer à un petit garçon de trois ans que Tatie Gigie n'arrive plus à faire des câlins aux gens. Alors elle inspire, profondément, et se saisit du petit être pour le poser sur ses genoux. Il sait qu'il a le pouvoir, et aussitôt il la sert contre elle en ronronnant. C'est censé ronronner les enfants ? Il prendrait pas un peu trop exemple sur son père de loup, lui ? Angelina resta un instant immobile puis, lentement, toucha les boucles du gamin dans ce qui était censé être une caresse.
C'est à ce moment-là qu'il se mit à lui expliquer sa vie. Et la vie d'un gamin de trois ans, concrètement, c'était absolument sans intérêt aux yeux de quelqu'un comme Angelina Johnson. Elle le regarda donc, avec des yeux effarés, essayer de lui expliquer sans arriver à prononcer les R comment sa maman était belle, comment les clients étaient rigolos, et le bidon de l'Oncle Tom, et ce qu'il avait mangé ce midi, et les gâteaux qu'il mangerait plus tard, en lui expliquant très sérieusement que plus tard il allait épouser Louise. Elle essaya, vainement, de lui faire comprendre que ce n'était pas possible, que c'était sa tante, qu'elle était trop vieille, mais autant demander à un gobelin de te prêter de l'argent. Elle resta donc le plus souvent abasourdie, à hocher de la tête en essayant de comprendre tout ce qu'il essayait de lui dire.

Heureusement, Albane et Lee devaient être pressés parce que la Turner vint rapidement récupérer son chiard. Elle lui laissa même un peu trop, puisqu'Angelina la surpris à l'entrée dans la salle, à les regarder avec un sourire. Elle se moquait d'elle, c'était évident, tout comme elle avait pu le faire quand il était encore un petit bébé et qu'elle le regardait en train d'essayer de le tenir, toujours effrayée de le faire tomber. Dès qu'elle l'aperçut, elle serra le gamin qui avait déjà élu domicile sur ses genoux et se leva avec lui dans les bras, pour le forcer dans les bras de sa mère, autant terriblement gênée que honteuse. « Ne me fais plus jamais faire ça, tu sais que je... » Le regard de Leopoldine l'arrêta, l'empêchant de finir sa phrase, pendant que Junior la regardait en souriant, et en la montrant à sa mère tout fier : « Tatie Gigie !! » Oui, c'était elle, pas la même d'en faire tout un fromage, non ? Leopoldine souriait, elle souriait toujours avec tellement de tendresse à son fils, c'était époustouflant. Finalement, Angelina rompit le silence qui s'était installé en dehors de gazouillis du gamin : « C'est à cause de toi qu'il m'appelle comme ça, non ? » Un sourire fut sa seule réponse, sans qu'elle réussisse à savoir s'il était moqueur ou tendre.

NOV. 1999 • CHEMIN DE TRAVERSE • Elles avaient réussi à se voir dans un recoin du Chemin de Traverse. Albane était méconnaissable, tant par le sortilège qui lui dérangeait les traits que par cette obscurité au fond de leurs yeux. Angelina la regardait et n'arrivait plus à retracer leurs rires. Albane essayait bien de sourire, mais la chroniqueur  de Potter Watch n'avait pas l'énergie qu'elle lui avait connu. Surtout en ce jour de mauvaises nouvelles. « Elle ne veut plus... Comment ça elle ne veut plus ? » Angelina soupira, peu encline à défendre quelqu'un qu'elle comptait bien faire disparaître de sa vie. « Avec le changement de Magister, les descentes des Rafleurs intensifiées, elle ne veut plus courir le risque. Pour son fils. » Elle voudrait la soutenir. Leopoldine Turner était censée être son alliée, celle qui resterait, celle avec qui elle martyrisait les petits bourgeois qui pensaient s'en tirer en bizutant des pauvres. Elles étaient celles qui se battaient quand les adultes ne voulaient pas perdre de clients. Quand est-ce que cela avait changé ? Depuis quand Turner était-elle une trouillarde ? Elle voudrait la défendre devant Albane, mais son ton amer et les derniers mots sont hargneux. « Mais elle comprend pas que c'est en ne faisant rien qu'elle fait risque le plus à son fils ? Que son immobilité nous coute, à tous ? »
Angelina se sentait de plus en plus s'énerver, sans savoir exactement contre qui. «  Et tu crois que c'est en leur beuglant sur moi que tu vas arriver à la faire changer d'avis ? Elle fait ce qu'elle veut, j'ai pas d'autorité sur elle, si elle veut tout lâcher et bien qu'elle le fasse. Elle le mérite bien, son Rowle de merde. » Elle se passa la main dans les cheveux, tremblante, bien plus touchée par ce qu'il se passait que ce qu'elle aurait pu penser. Elle n'avait jamais apprécié la Turner. Elle était sévère, coincée, perfide. Elle était obsédée par la divination, qui donnait des frissons à Angelina. On pourrait croire qu'elle n'avait pas de sentiments. Angelina ne l'aimait pas, ne l'avait jamais aimée. Elle avait été la compagnie forcée par son père, la supérieure forcée par Tom, l'alliée forcée par la situation. Elle était contente qu'elle disparaisse de sa vie, et était satisfaite de voir qu'elle était aussi décevante que ce qu'elle avait pu penser. Cependant, étrangement, perdre une part de son quotidien l'enrageait. Turner n'avait pas le droit de lui faire ça. Elle n'était pas censée pouvoir juste, disparaître de sa vie. Elles étaient censées être d'accord, au fond, sur les choses. Angelina regardait, peu à peu, tous ses amis s'éloigner ou disparaître.

Elles passèrent encore un moment, comme ça, à se hurler des choses qu'elles savaient toutes les deux. Puis il y eu un silence. « J'arrive toujours pas à croire que Turner ai un gosse... » Angelina eu un ricanement. « J'arrive toujours pas à croire que Rowle ai un gosse. Elle a toujours été plus virile que lui. » Son amie du lycée leva les yeux au ciel, faussement exaspérée. « Mais elle est pas lesbienne, Turner ? » Albane ou le Blackfish, que ce soit pour les plans secrets ou les potins, elle était toujours au courant de tout. « Si si, mais bon elle avait pas du s'être trouvée à Poudlard... ou Rowle avait les cheveux trop longs ! »
C'était, habituellement, le moment où Georges ou Fred intervenaient, posant souvent un bras sur une de leurs épaules, proposant une énième farce pour mettre en pratique leur théorie. Bien entendu, ils n'étaient pas là, et elles sentirent toutes deux le vide que cela créait. Il manquait une dynamique à leur duo, et le silence retomba, cruel. Voir Albane était aussi rassurant qu'étouffant, tant elle lui rappelait la fin d'une ère, tant elle lui rappelait tout ce qu'elle avait perdu.

« Tu devrais vraiment nous rejoindre, tu sais, maintenant que Turner t'a tourné le dos. Tout le monde serait ravi de te revoir. » Qui ça ? L'ombre de Fred ? Les gamins avec qui elle avait tant partagé au Stade ? Ces amis d'enfance qui avaient des visages d'inconnus ? Pourtant, ils lui manquaient terriblement. Angelina vibrait de les rejoindre, son corps lui hurlait d'entrer véritablement dans la bataille avec eux, d'être utile, mais elle secoua la tête, décidée malgré tout. « Impossible. Mon père a besoin de moi. » Tout comme Josh a besoin de Leopoldine, lui souffla une petite voix dans sa tête, qu'elle se refusa d'écouter. Ce n'était pas pareil. Turner ne voulait même plus essayer, elle. Albane voulu lui répliquer quelque chose, sans doute, mais Angelina coupa court à la discussion en lui mettant son sac à dos dans les bras. « Bref du coup je pourrai plus vous faire passer de matos par là-bas. Il faudra se débrouiller autrement, mais je vais faire de mon mieux. Tu trouveras là-dedans quelques draps et des soins, rien de bien folichon mais si ça peut aider... » Son amie hocha la tête, silencieuse. Qu'elle était maigre, qu'elle était sale, qu'elle avait le regard las et triste...
Angelina se demanda, soudain, si elle ne commençait pas à avoir le même.

5 JUILLET 2002 • Angelina se tenait prête à partir. Une fois présentée aux faits, une fois qu'elle avait réussi à accepter la réalité, le choix avait été simple à faire. Ils avaient eu son père, ils l'avaient tordu et détruit, d'une manière ou d'une autre, et en ce jour il n'était plus Alec Johnson. Et c'était Alec Johnson qui avait été, durant toutes ces années, la justification qu'elle offrait à tous les insurgés cherchant à  lui faire définitivement rejoindre leurs rangs. Plus rien ne la retenait. Elle se répétait cela, doucement, tout en faisant son sac, laissant de nombreux objets personnels, n'emportant que le nécessaire. Ses outils de travail, son balai, son hibou, quelques cadeaux sans utilité première, furent laissés derrière. Elle n'avait plus de temps pour ces choses-là. Elle essayait, depuis un moment maintenant, de s'en persuader. Enfin prête, elle ne jeta pas un regard à sa chambre, dévala les escaliers, déboucha dans le couloir, lança un « Je vais voir Katie ! » mensonger. Elle ne laissa pas à son père le temps de répondre et se précipita à l'extérieur. Elle partirai en bus, elle avait donné rendez-vous à Albane dans le Londres moldu, elles s'y rejoindraient et elle pourrait ensuite aller rejoindre un groupe. Sûrement les belliqueux. Elle ne se sentait pas d'humeur depuis bien longtemps maintenant.
Elle s'arrêta, en passant devant le Chaudron Baveur. Elle qui avait refusé d'être sentimentale devant la maison qui l'avait vue grandir fut forcée à l'immobilité face à l'auberge. Elle avait hébergée tant de choses et de souvenir, et elle avait essayé de faire changer tant de choses... A l'intérieur, résonnait encore les rires des jumeaux, les remarques de Turner, les bavardages de Joshua, les sourires de son père, les rendez-vous avec Katie, et Alicia, et les innombrables escapades avec les gamins du quartier. Il était tôt, dans la matinée, et elle pouvait voir le bâtiment commencer à s'animer depuis les fenêtres. Turner devait être levée, le petit Josh ne la laissait jamais faire la grasse matinée. Et puis, acharnée de travail qu'elle était, elle refusait toujours les jours de congés. Il y avait le petit déjeuner à servir. Combien de fois s'en était-elle occupé, de ce petit déjeuner, somnolant à moitié en faisant infuser le thé ? Elle du rester longtemps, ainsi, à réfléchir, son sac sur le dos, car elle finit par être repérée. Elle vit la porte s'ouvrir, et une petite silhouette blonde faire son apparition, la regardant avec un air mi-méfiant mi-inquiet. Leopoldine.

Il y eu d'abord un silence, durant lequel elles se fixèrent, ne s'étant pas parlé depuis presque trois ans maintenant. Elles se croisaient, bien entendu, et son père continuait d'emmener Angelina là-bas, mais ce n'était plus pareil. Le Chaudron Baveur n'était plus sa maison. Pourtant, elle n'avait pas pu s'empêcher de s'arrêter, une dernière fois, pour appréhender ce qu'elle était en train de perde. Finalement, ce fut Turner qui prit la parole, demandant d'un ton détaché, voire désintéressé : « Tu rentres ? » Angelina voulu répondre, mais sa gorge reste sèche. Elle était tentée, en vérité, de faire comme Turner, de travailler, de prendre soin de ses proches, après tout Katie avait encore besoin d'elle. Elle n'était pas sang de bourbe, elle n'était pas comme Alicia, elle pourrait facilement survivre à ce régime. Il faudrait, cependant, pour cela, abandonner tout droit à la vengeance.
« Non. »



Dernière édition par Angelina Johnson le Mar 17 Jan 2017 - 14:17, édité 17 fois
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Angelina Johnson  
Je  me  suis  enfui.  Ô  sorcières,  ô  misère,  ô  haine,  c'est  à  vous  que  mon  trésor  a  été  confié !      
Je  parvins  à  faire  s'évanouir  dans  mon  esprit  toute  l'espérance  humaine.  Sur  toute  joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce. 
❝You've got yourself a bad habit for it❞Fred & Georges Weasley

    OCT. 1992 • GRANDE SALLE • Cela allait bientôt faire un mois qu'Angelina, et de manière générale, l'équipe de Quidditch de Gryffondor, était obnubilée par les Nimbus 2001 des Serpentards. Déjà, l'année précédente, elle avait du réprimer des réflexions concernant le Nimbus 2000 de Potter. Elle, elle n'avait qu'un Brossdur 6, certes mieux que ceux des jumeaux, mais elle rêvait d'un Nimbus, ou au moins d'un Comète. On lui répétait, sans y croire, que ce n'était pas le balai qui faisait le joueur... Cependant, parfois, Angelina n'en pouvait plus d'être pauvre. Elle ne pensait qu'à cela, épuisait Alicia et Katie, faisait rire les Weasley. On avait finit par la convaincre d'utiliser son argent qu'elle avait gagné au Chaudron Baveur pour se payer un Comète d'occasion, l'avant-dernier, il y avait un Serdaigle qui cherchait preneur. Elle avait grommelé que cet argent n'était pas pour elle, il était pour sa famille. L'obsession avait cependant été telle qu'elle avait fini par rédiger une lettre, demandant à son père si cela ne le gênerait pas trop de bien vouloir qu'elle utilise une partie de l'argent pour cela... Elle savait bien qu'il dirait oui, mais y mettait le plus de formes possibles, pour qu'il ne se sente pas trop forcé. A côté, Fred et Georges se moquaient, parce qu'elle écrivait de travers, pressée, sur un bord de la table de petit-déjeuner. Elle voulait profiter du hibou de son père pour lui renvoyer directement sa demande. Angelina n'appréciait pas véritablement les jumeaux, ils étaient rigolos, certes, mais prenaient tout un peu trop à la légère. Elle appréciait bien plus Alicia, qui était enfin titulaire depuis le départ des deux poursuiveurs de septième année deux ans auparavant, et bien sûr Katie. Elle était donc occupée à les ignorer, jusqu'à signer de son nom à la fin de la lettre avec un air triomphant.
« Hey Georges, Johnson signe sa lettre par un  « Ta petite Angie » si c'est pas mignon ça ! » « Mooooh, c'est qu'elle a un côté tendre notre Poursuiveuse de l'Enfer ! Mais tu sais que t'es déjà plus grande que les autres filles de ton année Angie ? T'es plus si pitite que ça hein ! » « Oh fermez-la les bouffons, les hiboux arrivent ! »
Et en effet, un océan de plumes faisait son entrée dans la Grande Salle, ne polluant pas la nourriture que grâce un sortilège de protection qui, malheureusement, n'épargnait jamais les cheveux des élèves. École en toc. Angelina accueilli Ratcliffe avec un sourire, le faisant attendre sur son épaule pendant qu'elle découvrait la lettre de son père, plutôt impatiente de la finir pour directement lui envoyer la sienne. Les autres la regardaient avec amusement, tant son empressement était palpable... jusqu'à ce qu'ils voient le visage de l'adolescente se figer, puis se défaire, puis se fermer de rage. Tout le monde se tu un instant. Alicia et Katie étaient déjà parties, n'attendant pas de courrier, et les autres ne savaient pas trop comment la gérer. Ce fut Fred, le premier, qui osa un : «  Bah alors Angelina, on a pissé dans ton porridge ? » Elle ne réagit d'abord pas, et l'absence d'un Ta gueule bien senti fit bien comprendre que la situation n'était pas drôle. Finalement, d'une voix blanche, sans quitter des yeux la lettre, elle articula : « Ma mère ne compte pas finir de payer la maison. »
Un Sombral passa, avant que Georges ne veuille dire quelque chose, coupé par la voix, soudain haineuse, violente, d'une Angelina qui mit en boule la lettre dans son poing.
« Je vais la TUER ! »
Le cri, balancé de la voix portante de la Johnson, fit se retourner quelques premières années effrayés, dont un Colin curieux qui se fit vite virer plus loin. On n'embêtait pas une Johnson dans cet état, on avait fini par l'apprendre à Gryffondor. Sauf que les jumeaux n'apprenaient rien, et que Georges réussit enfin à dire sa phrase : « Comme d'habitude, petite Angie, tu manques cruellement d'imagination. » Elle eu un hoquet d'indignation, sidérée qu'on ose venir titiller la bête enragée, mais déjà Fred passait sur sa gauche, Georges sur sa droite, souriants comme jamais. « C'est vrai ça, tuer, tuer, tout de suite les grands mots. Tu manques l'objectif, dans toute cette histoire, petite Angie. » Et c'est l'autre qui la saisit par l'épaule, s'attirant un regard noir d'une adolescente pas habituée au contact physique en dehors des chocs en quidditch : « Ce que tu cherches, Angelinette, ce  n'est pas le meurtre, c'est la vengeance. » Ils rirent, finissant d'attraper son attention, sidérée, à la fois de leur bêtise et de leur audace. « C'est une moldue ta mère non ? Ca laisse beaaaaucoup de possibilités dis-moi. Des bombeurk c'est sympa, un peu simple mais toujours efficace. » Imaginer sa mère face à ces œuvres du diable finit d'écarquiller les yeux d'Angelina, commençant doucement à comprendre où ils voulaient en venir. « Bien entendu, Angelichou, il vaudrait mieux adapter à ce qu'elle déteste tout particulièrement. Nous sommes rodés, nous, avec nos parents, tu te souviens quand on a fait tenter un Impardonnable à Ron ? » Ils s'esclaffèrent, sous les sourire incrédule de leur cible du jour. Ils étaient absolument fous. « Bon, alors, une idée ? »
Elle les regarda un moment, elle était déjà en train de sourire, malgré elle, une idée commençant déjà à germer dans un cerveau farceur qui n'avait besoin que de mauvaise influence pour s'épanouir. « Elle déteste... je ne sais pas, le sang ? Elle s'évanouissait toujours dès que je me coupais et c'était mon père qui devait me soigner. » Les yeux des jumeaux étaient illuminés, mais la laissèrent continuer sa pensée. « De l'encre qui se transforme en sang... » Ils firent une grimace, c'était gore mais ça pouvait être drôle. « Elle ouvrirait une de tes lettres ? » Elle hoche la tête énergiquement, en riant. « Oh oui, elle préfère que je lui crie dessus plutôt que je l'ignore. » Ils se tapèrent dans les mains l'un de l'autre, triomphants. « Parfait, on fait ça, une bonne lettre sanglante, et puis une petite odeur de mort ce sera nickel. Cela nous fera un bon entrainement pour Halloween ! Allez zou, on se lève, on va préparer ça avant que les cours ne commencent ! »
Et bizarrement, elle les suivi. Elle les suivi souvent, longtemps, durant tout Poudlard. Ils étaient, bizarrement, la clef de ses rires. Ils lui apprirent à se détendre, à relativiser, et surtout, à se venger avec humour plutôt qu'avec hargne. Elle était chez elle avec eux, elle était joyeuse avec eux, et s'ils n'étaient pas les alliées qu'étaient Alicie et Katie, ils étaient quelque chose comme ses professeurs de la vie.

HIVER 1994 • POUDLARD • Angelina n'était pas exactement le genre de fille à aimer aller à des bals. Elle n'était même pas du genre à porter des robes. Alicia et Katie non plus. Elle n'était pas sûre de savoir valser. Remarque, elle ne pensait pas que Fred sache valser non plus. C'était étrange, d'aller au bal avec Fred, et pourtant terriblement normal. Il avait demandé, elle avait dit oui. C'était simple. Aussi simple que lorsqu'il envoyait un Cognard à la gueule du moindre Serpentard la bousculant. C'était Fred, c'était Georges, c'était eux quoi.
Initialement, elle n'avait rien prévu de particulier. Elles avaient réussi à louer des robes relativement portables, elle était trop grand et trop musclée pour se permettre des froufrous, et elle voulait être capable de bouger. Sans surprise, Fred et Georges avaient sifflé, fait des blagues sur l'origine de la robe, « Qui as-tu tué pour récupérer des talons Angie ? » Et elle avait envoyé quelques coups de coude, blagué sur la qualité de leurs chaussures, et demandé s'ils avaient encore des chaussettes dépareillées ou si c'était juste pour le Quidditch. « Oh tu sais, nous, au bout d'un moment, on sait jamais qui est le pied de qui quand on s'habille hein. » Ils n'avaient pas exactement dansé. Ils avaient ignoré les valses, s'étaient éclatés sur les musiques plus rythmées, elle avait passé un temps fou avec Alicia à danser collé serré durant un slow, tout en riant sous cape. Elle avait, aussi, refusé de faire  la même chose avec Katie, sans savoir pourquoi, elle avait eu juste très soif en voyant cette main blanche tendue vers elle, et des yeux rieurs qui voulaient jouer. Ils avaient, en fait, oublié un peu qu'Angelina était censée venir avec Fred, puisque de toute manière Fred n'existait pas réellement sans Georges, et inversement, et qu'elle ne se voyait pas avec un seul d'entre eux.
La soirée s'était finie à la tour d'astronomie, comme d'habitude, à regarder les étoiles en buvant, fumant, se penchant par dessus le balcon et se raconter des histoires. Cependant, pour une raison obscure, potentiellement une manigance de Georges (il avait toujours vu beaucoup plus que ce qu'il prétendait), cela avait été à Fred et Angelina d'aller faire le plein aux cuisines. Déjà bien entamés, ils alternaient entre des éclats de rire furieux en se rappelant certains moments du bal, et d'autres où ils se faisaient des « Sssshhhh Shhhhh ! » impérieux à force d'index sur la bouche, comme s'ils étaient spécifiquement plus discrets. Cela avait commencé à dérapé lorsqu'Angelina avait commencé à le faire non plus sur ses lèvres, mais sur celles de son ami. « Je rêve ou tu essayes vraiment de me faire taire Angie ? » Elle rigolait, sans savoir exactement pourquoi, sûrement parce que chercher  à faire taire un des jumeaux était toujours insensible, surtout Fred. « Au moins que tu n'attires pas Macgonagald jusqu'à nous ? Tu veux vraiment avoir à expliquer ce que l'on fait au milieu de la nuit hors de vos dortoirs?! » Elle avait adopté la voix de leur directrice de maison, redressant soudain la tête comme si un Nimbus lui était remonté par les fesses, fusillant Fred de son regard rieur. Lui aussi riait, en silence cette fois, avec les yeux. « Arrête, je vais me sentir coupable de ne rien avoir à me reprocher ! » Elle ne saura jamais si c'était son rire silencieux, l'alcool, le fait qu'ils étaient seuls, le goût du danger ou le fait qu'il avait juste la capacité de le rendre heureux. Elle l'embrassa, pour le faire taire, et les autres ne virent jamais arriver le ravitaillement promis.

Cela aurait pu durer, sûrement, si l'alcool n'avait pas quitté leurs corps, si Georges n'était jamais redescendu de la Tour d'Astronomie, s'ils n'avaient pas été trop occupés à être joueurs de quidditch et amis plutôt qu'amants. Cela dura, tout de même, quelques semaines. Quelques semaines à se poursuivre dans les couloirs, à faire semblant que personne ne le savait lorsque tout le monde soupirait, à rire au lit plus qu'à s'embrasser, à partager quelque chose d'étrange, quelque chose de scindé. Parce qu'il n'y avait ni Alicia, ni Katie, ni Georges, et sans eux ils n'étaient tous les deux que des moitiés d'êtres. Alors ils s'arrêtèrent, durant une des rares pauses que Wood leur accordait. Ils blaguèrent que ce n'était pas  pratique, que l'adolescente n'était pas encore prête aux plans à trois avec Georges, que de toute manière il avait trop peur de finir égorgé dans la cuisine à leur première véritable dispute. Et puis il lui avait dit, avec ce rire silencieux dans les yeux, celui que prenait Georges lorsqu'il savait quelque chose de spécial : « Et puis, il y a Katie. »
Et ça, Angelina ne l'avait vraiment pas compris.

24 JUIN 1995 • POUDLARD •  « CEDRIC ! » Ils étaient en train de subir une énième blague des jumeaux sur la longueur de cette épreuve lorsque Harry avait finalement apparu face au jury. Des cris de joie avaient commencé à pousser à travers les estrades mais Angelina, soudain dressée, avait été une des premières à pousser ce cri de panique. Et en effet, peu à peu, on arrêta de hurler à la victoire pour réaliser la fatigue d'Harry et surtout, surtout, le corps inanimé de Diggory.
La suite des événements fut atrocement floue pour le public. Elle vit, distraitement, une Albane horrifiée se faire tirer loin de la scène. Si Angelina avait été seule, elle se serait sûrement précipitée auprès de Harry, aurait chercher à savoir qui avait fait ça... Mais il y avait Katie, et pour une raison étrange elle refusait de la laisser seule, surtout en cet instant. Ils organisèrent, dans la précipitation, un retour commun à la Salle Commune, essayant de calmer les plus jeunes, de se retrouver les uns les autres, ne pas se perdre. Elle se souviendrait longtemps du visage de Lee, une des rares fois durant Poudlard elle l'avait vu vraiment se décomposer, et la regarder avec une étrange horreur, qu'elle n'avait pas compris à ce moment. Elle n'y réfléchissait pas encore. Trop occupée à vérifier que « Tout le monde est là ? Quelqu'un a des nouvelles d'Albane ? » Elle ne voulait pas la laisser avec cette brute de Murdock trop longtemps. Elle aurait aimé emmener tous ses amis des autres maisons chez eux, mais même en cette situation de crise, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle s'accrocha donc à ce qu'elle avait, aux amis qu'elle réussissait à ramener, même si elle vibrait de rejoindre quelqu'un d'autorité pour aller se battre.

Arrivés à la salle commune, on commença à se réunir, à se rassurer, à se compter, à pleurer, aussi. Angelina n'arrivait toujours pas à pleurer ou à réaliser quoi que ce soit, et se dirigea vite vers Georges (Où était Fred ? Où était ce bouffon ? Ah ok, il s'occupait du feu). « Tu crois qu'on pourrait risquer un tour dans les cuisines ? Cela ferait peut-être du bien à certain d'avoir quelque chose dans le ventre... » Elle en avait déjà vu quelques uns se diriger vers les toilettes depuis leur arrivée. Sa proposition fut cependant accueillie par un sourire énigmatique de Georges (qu'est-ce qu'elle détestait lorsqu'il faisait ça). « Il faut que tu te détendes  Angie, arrête de courir. » Elle ouvrit la bouche, atterrée, révoltée qu'on lui demande cela. Ce n'était pas le moment ?! « Ce n'est pas comme ça que tu vas réussir à fuir la réalité. » Il la regardait d'un regard triste et c'était si inhabituel qu'elle sentit sa gorge se serrer. Elle ne trouva rien à répondre, malgré une bouche qui s'ouvrit, avant de se refermer. Elle devait avoir une tête effroyable, car elle sentit ses mains prendre en coupe son visage, et des pouces caresser doucement ses joues. « On ne parle pas de n'importe qui, quand même... » En effet, Diggory n'était pas n'importe qui. Elle se souvenait encore des commentaires qu'elle avait pu faire avec Katie, l'année dernière, et tout au long du tournoi. Elle avait encore en tête son visage, ses réactions, même quelques unes de ses notes. Il ne s'était jamais véritablement parlé, mais ils avaient du se retrouver en équipe quelques fois, très certainement. Et puis... quel joueur... Et puis... Elle ne disait toujours rien, sentant juste peu à peu ses muscles se détendre et son visage se défaire, comme si la tension arrêtait de la protéger de la douleur, et que celle-ci la désarmait complètement. Elle murmura, doucement : « Je n'arrive pas à y croire... » Ce n'était pas logique, ce n'était pas normal, il était à peine majeur, il était... Elle posa son front sur l'épaule de son ami, soudain épuisée, et elle sentit une main rassurante commencer à lui masser le haut du dos. Elle ne comprenait cependant pas pourquoi il lui parlait spécifiquement à elle, la consolait spécifiquement elle. Croyait-il qu'elle ai eu un véritable crush sur lui ? Georges était bien trop malin pour cela, sans parler de Fred. Elle tournait dans le vide autour de cette question, cherchant encore à tout expliquer, plutôt qu'à se souvenir du corps.
Ils se serraient l'un contre l'autre lorsqu'elle l'entendit, soudain, murmurer avec émotion : « Dire que ça a failli être toi. » C'était ça ! D'un mouvement brusque, elle se rejeta en arrière, se libérant de l'étreinte, regardant soudain Georges avec des yeux effarés. Cela aurait pu être elle. Elle avait mis son nom dans la Coupe de Feu. Elle se souvenait comment ils en avaient ri, de cette possibilité, mais comment les jumeaux avaient affirmé qu'elle avait nettement le potentiel pour, si la Coupe ne se montrait pas sexiste. Ils en avaient ri, mais ils y avaient pensé. Et elle aurait pu avoir été à la place de Cedric. Peu à peu, alors qu'elle réalisait tout cela, elle comprenait le regard de Lee, elle comprenait l'étrange douleur dans son ventre et, en même temps, cette espèce de soulagem- « Non ! » Elle secouait la tête, soudain frénétique, les sourcils froncés, cherchant à se débarrasser de tout cela. « C'est n'importe quoi, faut pas penser à ça, ça n'a rien à voir, je ne suis pas... » Elle n'était pas aussi basse, aussi égoïste, elle ne voulait pas que l'on pense à elle en pensant à Cédric. On ne devait penser qu'à lui, à sa perte, à sa m-. Pas à la sienne, c'était égoïste, et mesquin, et.
« Angie, Angie, calme-toi. » De nouveau, elle sentit les mains de Georges dans les siennes. Elle tremblait et quelque chose comme des larmes commençaient à faire leur chemin jusqu'à ses yeux. Elle ne pleurait pas Angelina, elle ne s'en laissait jamais le temps, mais avec Georges tout avait toujours été plus compliqué. Depuis quand arrivait-il, comme ça, à dénicher ce qui allait la faire craquer, ce qui la tracassait vraiment ? Il la désarmait, à chaque fois, de la même façon que Fred l'avait fait rire de façons qu'elle n'avait jamais cru possibles. Leurs doigts s'entremêlaient, et elle se sentit s'y accrocher confusément, l'esprit soudain flou. Dans ses yeux à lui aussi, maintenant, elle voyait quelque chose comme de la douleur. Cela finit par débloquer la barrière de ses lèvres, tremblotantes, affolées : « Et si ça avait été toi, ou Fred ? Et si Harry n'était jamais revenu ? Pourquoi... Pourquoi... » Pourquoi lui ? Pourquoi pas elle, eux, Katie ? Tout à coup, elle qui s'était crue invincible et capable de protéger tous ceux qu'elle aimait, se sentait démunie. Angelina n'aimait pas se sentir démunie. « Ce n'est pas le cas... Angie... » Tactile, beaucoup trop tactile, elle le senti la serrer de nouveau contre lui, et elle senti aussi ses larmes commencer à couler, sous la protection de son pull de mauvaise qualité, de l'odeur de ce qu'elle appelait souvent la maison. « On est là, on reste là, il  ne va rien nous arriver. Ne t'inquiète pas pour nous. »
Et pourtant, elle savait qu'ils avaient, tous, imaginé, son corps à la place de celui de Cedric. Sans s'imaginer qu'elle ne serait pas la première à le rejoindre.

2 MAI 1998 • Angelina ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Le corps, immobile, de Georges gisait sous ses yeux. Elle voyait, peu à peu, des membres de la famille, des amis, s'approcher et pleurer. Elle sentit, confusément, quelques personnes essayait de lui parler. Elle n'arrivait pas à articuler quoi que ce soit. Les larmes, elles-mêmes, n'arrivaient pas à couler. Georges avait toujours été celui à déclencher ses larmes, à la toucher assez pour la faire craquer. Elle ne savait pas, elle ne saurait sûrement jamais, de quelle magie il utilisait pour la rendre aussi émotive. Elle se souvenait encore, confusément, de ce soir où elle avait fondu en larmes entre ses bras, suite à la mort de Cédric. Maintenant que c'était à son tour, avec qui devait-elle pleurer ?
Et à côté du corps de Georges, il y avait celui de Fred. Elle ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Il n'y avait sûrement rien à dire, ni à faire. Georges était mort, et Fred avec lui. Ils essayeraient sûrement, tous, de le ramener à la vie, mais Angelina le regardait et n'arrivait pas à se dire que ce corps était en vie. Fred n'existait pas sans Georges, en dehors de ces quelques instants volés trois ans auparavant, et même si elle n'avait jamais eu la même relation avec l'un ou avec l'autre, ils n'étaient pas dissociables. Elle ne savait pas, en cet instant, ce qu'elle était censée faire.
Une petite voix, doucement, lui disait d'aller le voir, de lui présenter des condoléances, et de lui promettre d'être là pour lui, de l'aider, qu'ils pourront traverser cela. Elle ne s'en sentait pas capable, et pas seulement de le dire, mais aussi de la faire. Elle ne savait pas si elle pourrait supporter de regarder en face ce cadavre ambulant. Elle n'avait pas la douceur d'aider les personnes qui pleurent et qui souffrent. On pourrait lui demander, elle pourrait essayer, elle n'était pas la femme qu'il fallait pour soutenir quelqu'un. Elle était incapable d'aider les jumeaux, le jumeau, Fred.

Elle restait, immobile, muette, à essayer de comprendre ce qu'il se passait. A un moment donné, confusément, elle demanda à Molly si elle avait besoin qu'elle fasse quelque chose. N'importe quoi. Mais elle secoua la tête, négativement. Il n'y avait rien à faire, plus rien à faire. Angelina ne savait pas faire ça, ne rien faire. Elle regardait ce corps, ses blessures, toutes les tortures que ces monstres lui avaient infligé, et elle refusait de se dire qu'il n'y avait rien à faire.
Les jumeaux lui avaient appris la vengeance. Bien plus que la punition, ils lui avaient appris comme il était agréable de faire souffrir ceux qui t'avaient fait souffrir, et d'humilier ceux qui t'avaient mis à terre. Ils avaient voulu lui apprendre cela afin de la détendre, afin de l'aider à canaliser sa rage. Venge-toi, petite Angie, mais fais le de façon divertissante.
Elle ne se divertirait pas avec eux.
Elle ne s'amuserait pas avec eux.
Elle les torturerait, sans joie.
Elle les achèverai, sans soulagement.
Elle avait juste, scrupuleusement, venger la mort de Georges en faisant subir à tous ces fils de cerbère ce qu'ils avaient fait subir à Fred.

Elle ne savait pas exactement comment arriver à se dire que Georges était mort. Il ne pouvait pas être mort, puisqu'il allait certainement bientôt arriver, la prendre par les épaules, lui proposer d'appeler Lee pour qu'il lui fasse un massage, en riant qu'il fallait qu'elle monte sur ses grands chevaux pour si peu. Ce n'était pas si peu. La guerre, jusque là, avait été quelque chose d'injuste. Il y avait les monstres, les méchants, l'ennemi, et il y avait eux. Ce jour-là, ils devinrent autre chose. En tuant les jumeaux, ils avaient rendu cette guerre personnelle, ils lui avaient fait abandonner ce désir de justice et de droit et de liberté. Elle utiliserait les mêmes armes qu'eux, elle se salirait comme ils s'étaient salis, et elle les tuerait tous.
« Je les tuerai, Fred. Tous. »
Il ne l'entendit sûrement pas lorsqu'elle murmura ses premiers mots depuis qu'ils avaient ramené le corps. Il ne l'entendit sûrement pas, mais elle n'oublia jamais cette promesse.

25 JUILLET 2003 Cela faisait à peine quelques mois qu'ils avaient récupéré Poudlard. Elle y avait retrouvé, avec un sentiment étrange, le théâtre de toute sa scolarité. A chaque couloir, des souvenirs l'avaient assiégés, et même les plus tristes d'entre eux l'avaient rendue nostalgie. Ils avaient, en ce lieu, retrouvé un semblant de confort, d'unité et d'espoir. Et puis ils s'étaient mis en tête de créer la Renaissance du Phoenix. Ils avaient voulu, presque subtilement, leur imposer une marque d'obéissance et l'accord pour un rêve d'égalité et de paix. Ils avaient, ouvertement, accusé l'attaque sur Ste-Mangouste. Ils avaient montré les Belliqueux comme des brutes, des monstres, sans prendre en compte qu'ils avaient failli mettre fin à cette guerre en tuant Voldemort. Leur ingratitude et surtout, le rejet qu'ils exprimaient envers eux étaient écoeurant. Elle avait l'impression d'être un mouton noir, quelqu'un dont il fallait se débarasser et, assez vite, ils leur avaient fait comprendre que c'était le cas. Tous ceux qui refusaient de rejoindre leur groupe de petits hippies devaient quitter Poudlard.
Rocket ne s'était pas posé la question deux fois. Elle avait préparé ses affaires, dit au revoir aux rares personnes qui lui adressaient encore la parole, et s'était mise à chercher un elfe pour rejoindre le groupe des Belliqueux qui commençait à se reformer à l'extérieur. Elle n'était pas passée voir Fred. Elle évitait Fred, comme elle le pouvait. Elle ne savait juste pas quoi lui dire, à part qu'elle n'en avait toujours pas tué assez, et qu'elle continuerait, quoi qu'il en coute. Elle avait espéré, naïvement peut-être, pouvoir s'enfuir sans remous, jusqu'à entendre une voix l'appeler. « ROCKET ! » Elle reconnu sans mal la voix, avant même de se retourner. Ils s'étaient crié dessus de multiples fois sur le terrain de Quidditch, et elle avait encore le souvenir de son rire mêlé à celui des jumeaux. Elle s'arrêta donc pour affronter Ron Weasley. « Tu pars ?! » Elle ne saurait dire si c'était plus une question ou une accusation. Elle remonta l'anse de son sac sur son épaule gauche, haussant une épaule. « Je ne compte pas faire votre serment, et je ne compte pas déposer les armes, alors oui, je pars. » Il n'était pas dur de voir à quel point son comportement énervait Ron. Rocket en avait marre de les voir s'énerver comme ça, sur elle, parce qu'elle ne les rejoignait pas. Elle aurait bien voulu rester. C'était eux, le foutu Conseil, qui la jetait dehors. « Tu es sûre de vouloir retourner avec eux ? Tu penses vraiment que c'est la solution ? Tu veux batir un monde sur quoi, un tas de cendres ? »
Jusque là, Rocket avait essayé de tenir. Ne pas hurler. Personne ne se doutait à quel point, au quotidien, Rocket devait se retenir de hurler. Depuis la mort de Georges, la lobotomie de son père, la lâcheté de Turner, il n'y avait plus personne d'autre qu'elle-même pour la retenir de crier. Et elle le faisait extrêmement mal. Elle craqua donc, comme d'habitude assez vite : « Après QUOI Ron ? Après la guerre ? Tu crois qu'elle va se finir cette guerre ? Tu crois vraiment qu'on va y SURVIVRE à cette guerre ? Personnellement, je ne le pense pas. Mais à ce niveau, Ron, on s'en fout. Ils m'ont tout pris, ou vont tout me prendre, et à toi aussi, et je préfère tout sacrifier pour les brûler tous plutôt que de les laisser en vie. Alors le monde que vous voulez tous créer après toutes ces conneries, je vous le laisse. J'en ferai pas partie. » Elle lui crachait presque à la figure, bien qu'elle soit plus petite et moins large que lui, bien qu'il fasse partie du foutu Conseil et pas elle.  Elle resta un instant haletante sous son regard à la fois horrifié et sévère. Il avait compris, certainement, ce qu'elle voulait dire. Il avait abandonné, aussi, comme d'autres avant eux, de la retenir. C'était dommage, elle l'aimait bien Ron. Il aurait pu faire un vraiment bon gardien, avec le bon contexte. Et puis c'était un Weasley, elle avait une affection presque automatique pour les Weasley. Elle n'arrivait plus à se souvenir de la dernière fois où elle s'était sentie affectueuse envers quelqu'un.

Il s'avéra cependant qu'il n'avait pas fini de parler. Alors que Rocket allait se détourner pour tracer sa route, il lui demanda d'une voix froide : « Et Fred ? » Elle l'aurait frappé. Elle l'aurait frappé, et elle l'aurait tué, pour cette question. Et Fred, tu l'abandonnes ? Et Fred, tu l'as perdu ? Et Fred, il n'en vaut pas la peine ? Elle avait envie de pleurer, mais elle n'arrivait pas à pleurer, juste à crier alors elle lui cria : « FRED EST MORT RON ! » Elle tremblait, horrifiée de ses propres paroles, incapable de les regretter non plus. Elle sentit, cependant, dans les yeux de son ancien ami qu'elle était allée trop loin.
Tant mieux, Rocket était déjà partie.

   
❝ Who ain't dead yet, fled to die closer to the shore ❞Alicia Spinnet & Friend

    SEPT. 1991 • STADE • Angelina et Alicia, chacune suspendue sur son balais au dessus du stade, s'échangeaient le Souffle tout en discutant. La saison n'avait pas encore complètement commencée et, heureusement pour elles, Wood était trop occupé à entraîner Potter pour leur accorder la moindre attention. Quant à Bell, elles n'avaient pas vraiment songé à l'inviter, s'étant depuis un an habitué à s'échauffer entre elles. « Si tu savais à quel point je suis contente que ces deux bouffons aient quitté Poudlard... » Angelina soupira en se remémorant ses deux coéquipiers Poursuiveurs de l'année précédente, qui n'avaient vraiment pas aimé qu'une petite jeune de deuxième année vienne perturber leur duo. « ... Je n'en pouvais plus de les entendre m'expliquer les règles d'un match. Et puis tu méritais franchement de sortir des réserves, je suis sûre que la Coupe est à nous cette année ! » En vérité, elle avait peut-être même fait un petit coup de gueule à Wood pour lui faire comprendre qu'elle voulait absolument Alicia dans l'équipe. Ce sale type avait bien entendu attendu qu'elle finisse son discours avant de lui dire que c'était ce qu'il comptait faire depuis le début. Bref. Alicia faisait partie de l'équipe. « Ouais faut encore que la Bell se débrouille aussi... T'en penses quoi toi ? » Alors que son amie lançait le Souaffle dans sa direction, Angelina eu un léger tremblement de balai et attrapa la balle de justesse, sous le regard moqueur de l'autre poursuiveuse. « Bah alors Johnson, on veut déjà finir sur le banc de touche ? » Angelina laissa échapper un rire avant de renvoyer le Souaffle un peu fort, ce qui ne fit qu'amuser Alicia davantage. Elle savait que son amie n'aimait pas qu'on questionne ses capacités en Quidditch, ce qui attisait d'autant plus ses petites blagues. « Elle se débrouille, peut-être un peu trop petite mais si elle travaille bien ça devrait le faire. En tout cas, elle a fait ses preuves durant les qualifs. »
Quelqu'un d'autre qu'Alicia n'aurait pas compris. Alicia n'était cependant pas comme tout le monde, et un large sourire traversa son visage : « Oh oh oh.... Mademoiselle a quelque chose à dire sur Potter, heeeein ? » Angelina fit la grimace, un soupir, fit tourner encore une fois le Souaffle entre ses mains, puis lui relança avec un grognement. « J'ai rien contre lui mais bon, on l'a jamais vu jouer. Et c'est quoi cette histoire de lui filer un Nimbus 2000 comme ça ? Toi aussi t'es né-moldue et on t'a pas fait de cadeaux ! » Ça l'énervait juste un peu que des gens bien, comme Alicia, ou Bell, fassent des vrais efforts pour en arriver là et que toutes les règles soient abandonnées pour Potter. Il y en avait plein, des gamins qui savaient très bien jouer en première année, c'était pas pour autant qu'ils rejoignaient une équipe. Même Bell aurait été plus utile l'année dernière que ses deux autres bouffons.
Elle pensait ça, tout de suite, mais en même temps, Bell lui avait laissé une forte impression au dernier entrainement. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait que cette fille avait du potentiel... pour  le Quidditch. Et puis quoi, elle avait l'air sympa. « Et si on invitait Bell, demain, pour s'entraîner à trois ? Ce sera plus rigolo, non ? » Alicia lui lança un regard, qu'elle comprit de suite. C'était parfois affolant de voir à quel point elle devinait tout de la poursuiveuse, et inversement. Angelina n'était pas la fille la plus amicale du monde, pas la plus compréhensive, pas la plus tendre. Elle n'était pas habituée à avoir des amitiés aussi fusionnelles, ni qu'on la comprenne aussi bien. Elle ne savait pas si elle l'aimait pour cela, ou si elle était frustrée d'être si complètement évidente pour quelqu'un. Elle devina, tout de suite, qu'Alicia avait devancé sa pensée, et avait peut-être même su avant elle qu'elle allait la penser.
« Tu l'as déjà fait... ok... j'ai compris... On révise nos loopings ? »

14 FEVRIER 1996 • TROIS BALAIS • Angelina n'arrivait pas à comprendre que ce que Katie trouvait à ce bouseux de Smith. Ni comment elle avait pu préférer passer la st-valentin avec lui plutôt qu'avec Alicia et elle. Ni même comment elle avait pu vouloir passer sa st-valentin avec lui tout court. Certes, il y avait bien eu une époque où Angelina avait pu apprécier Smith... ou ne pas trop le détester... mais cette époque était révolue depuis qu'il osait salir la Katie avec ses conneries. Regardez-les donc discuter, se bagarrer, et vas-y que je te fais des bisous, et que je t'embrasse, non mais vous allez vous rouler des galoches devant tout le monde aussi? Elle allait le tuer. Définitivement, le, tuer. L'adolescente les fixait haineusement à travers la salle du bar, laissant sa Bierraubeurre refroidir doucement entre ses mains gelées. Devant elle, Alicia essayait vainement d'attirer son attention. « ... lina ? …. hey … tu m'... Oy Capitaine ! » Angelina sursauta, soudain sur le qui-vive, avant de réaliser qu'Alicia la regardait avec une tête affligée. « Je ne sais pas ce qui me déprimes le plus Angie. Que tu n'écoutes pas un mot de ce que je te dis, ou que le seul mot auquel tu réagisses ce soit Capitaine ? Faut que tu te détendes, tu fixais quoi comme ça ? » Angelina voulu la retenir, mais les morts s'embourbèrent dans sa bouche alors que sa meilleure amie se retournait pour aviser du couple Bell / Zacharias, avant de revenir vers la toute nouvelle capitaine de l'équipe de quidditch de gryffondor. Elle souriait, du sourire qu'elle prenait lorsqu'elle n'arrivait pas à y croire. « C'est bon Angie, lâche-leur la grappe... Je sais que c'est limite niveau timing, mais tu peux pas lui en vouloir éternellement de sortir avec le capitaine de poufsouffle. Tu sais que ça fait un moment qu'il lui plait. » Elle grommela en réponse, faisant des efforts pour ne plus regarder les deux tourtereaux. Heureusement pour elle, Alicia  n'avait pas compris la véritable raison de sa colère.
Et qu'elle était cette raison, exactement ? Rien, rien, elle trouvait juste qu'il ne la méritait pas. C'était tout. Si Angelina avait été un mec elle...
« Notre match avec Poufsouffle est imminent. Elle sait que c'est une période capitale. En plus avec Potter qui ne peut pas s'empêcher de se fritter avec Ombrage et les jumeaux qui font toujours plus de conneries... Elle aurait pas pu choisir un autre moment ? »
Elle allait continuer dans sa rage, mais avisa d'Alicia, de son regard sévère, de ses sourcils froncés et... « Tu t'en fous de ce que je dis. » On lui répondit d'un hochement de tête. « Tu en as marre que je parle que de Quidditch. » Encore un signe d'approbation. « Et... tu me disais quelque chose de très intéressant que je n'ai pas écouté. Et à partir de maintenant je vais faire tous les efforts du monde pour y prêter attention e t'apporter une réaction adaptée ? » C'était la façon d'Angelina de dire qu'elle était désolée, ce qui arracha un sourire à Alicia, depuis longtemps habituée à sa mauvaise foi. Reprenant le fil de ce qu'elle disait, elle s'avança en avant, et pris le ton habituel des confidences sans intérêt : « Maintenant que Katie a quelqu'un, je me suis dit, que peut-être, il serait temps pour toi de... laisser une chance à Lee ? » Angelina fit la grimace, prise au dépourvue. « Jordan ? Lui laisser sa chance ? A quoi ? Parce que je doute qu'il fasse un bon Attrapeur et... » Elle s'arrêta net, tant le regard que lui lança Alicia lui fit comprendre que ce n'était pas le moment de ramener encore le quidditch dans la conversation. « ... Ah, oh, tu veux dire. Sortir avec. » Un soupir affligé lui répondit, tandis qu'elle-même se noyait discrètement dans sa Bierraubeurre. Elle aurait préféré continue à fixer Smith et Katie, malgré le mal que cela lui faisait, plutôt qu'avoir de nouveau cette discussion. « Il te bave dessus depuis la première année Angie, la PREMIÈRE année ! Ses commentaires deviennent de plus en plus embarrassants durant les matchs, tu l'as entendu se vanter de ton poste de capitaine comme si c'était le sien ? » Elle préféra ne pas répondre, trop occupée à boire sa bierraubeurre jusqu'à la dernière goutte. « On sait que tu n'es pas frigide Angie, vous étiez pas discrets avec Fred. » Aussitôt, le rouge lui monta aux joues. Elle n'y pouvait rien, c'était la bierraubeurre. « T'avais même l'air carrément à fond... T'es toujours pas passé à autre chose ? C'est ça ? T'as peur qu'il se vexe si tu sors avec Lee ? » La question, tant elle était absurde, la fit s'étouffer dans sa boisson. « Hein ? Quoi ? Non ! Non mais... » Elle forca son regard à ne pas dériver vers la table derrière eux. « Mais quoi ? » Connaissant Alicia, elle allait croire qu'elle avait un crush sur Smith alors que c'était sur... « Mais si je sors avec Lee, tu vas te retrouver seule non ? »
Il y eu un silence, un regard noir, et un soupir de la part d'Alicia Spinnet. Elle eu une petite pensée pour Lee, qui avait désespérément essayé de plaider sa cause auprès d'elle, et lui souhaita tout le courage du monde pour la suite... « Tu es affligeante, Johnson. Tu sais que tu aurais pu juste dire qu'il te plaisait pas ? » Un haussement d'épaules lui répondit. Qu'est-ce qu'elle pouvait être bornée celle-là... « Bon je suppose qu'il nous reste plus qu'à sortir ensemble. » Et elles éclatèrent de rire en trinquant à cette idée absurde.

AVRIL 1996 • SALLE SUR DEMANDE • Les jumeaux étaient des muffles. Angelina n'arrivait pas à penser à autre chose. Certes, elle les respectait et par Godric qu'est-ce qu'elle aurait aimé avoir leur courage. Elle n'était cependant ni Fred, ni Georges, et elle ne pouvait pas abandonner ses études à quelques semaines à peine des ASPICS. Alors elle alternait entre les rires au souvenir de la tête d'Ombrage et le désir de leur enfoncer un balai dans le cul pour les faire regretter de la laisser à quelques mois de la fin des cours. Ils auraient pas pu rester, récupérer leurs balais et remplacer ces maudits Batteurs remplaçants de m- « Angie ? » Elle leva les yeux et croisa ceux d'Alicia, qui avait l'air de bien s'amuser à ses dépends, une énième fois. Merlin merci, les jumeaux n'étaient plus là pour l'accompagner. « Quoi ? » Elle essaya d'y mettre autant de désinvolture que possible, mais elle savait déjà ce qui allait arriver... « Je crois qu'un Expecto Patronum n'est pas censé faire apparaître des chauve-souris. Tu as fait peur aux plus jeunes. » Angelina eu une grimace en voyant que, effectivement, sa dernière tentative de patronus s'amusait à voleter partout dans la pièce. D'un geste elle les fit disparaître. Bien entendu, Alicia savait ce qu'il se passait. « Tu sais Angie, ce n'est pas en pensant aux jumeaux que tu vas réussir à faire un Patronus aujourd'hui. » Angelina sentit, soudain, le rouge lui monter aux joues. « Ce n'est pas eux que j'utilisais en référence... » Cela fit rire Alicia, sous l'air consterné d'Angelina. « Oui, ok, je PENSAIS à eux mais je ne les utilisais pas pour mon Patronus !  » Alicia, bien entendu, ne la cru pas, et s'approcha d'elle pour lui ébouriffer les tresses. « Mais oui bien sûr tu ne pensais pas à eux, ce n'est pas comme si tu marmonnes des insultes sur eux depuis ce matin. » Une clef de bras plus tard d'Angelina, elles étaient sur le sol, Alicia hilare, Angelina rouge de honte et de colère mêlées. « Oh Fred Oh Fred reviens, reviens je ne suis rien sans toi ! » Angelina essaya, en vain, de lui mettre la main sur la bouche pour la faire arrêter de crier des imbécilités pareilles, pendant que leurs voisins leur lançait des regards circonspects, tout en essayant de continuer à s'entraîner. « Non mais tais-toi ! C'est pas ça, j'te dis c'est pas ça ! »
Finalement, la bataille se termina, avec Alicia qui riait trop pour pouvoir parler, et Angelina qui essayait de reprendre sa respiration en sentant que la séance de l'AD touchait à sa fin. Dans un coin, Potter essayait d'organiser la première réunion. Elle réussit à crier par dessus son épaule : « On peut pas mercredi, il y a entrainement pour l'équipe ! » Et elle sentit Weasley Junior se cacher dans un coin. Il fallait qu'il s'achète des couilles lui... Elle se redirigea vers sa meilleure amie qui la regardait avec encore du rire dans les yeux, pendant que Katie les rejoignait : « Qu'est-ce qu'il vous arrive ? Angelina a encore pété un câble sur les jumeaux ? » Celle-ci ouvrit la bouffe, voulu rétorquer, mais ses deux amies la regardaient juste en riant.
Le rouge remonta encore. Elle s'en moquait, le plus souvent, que ses amies se moquent d'elle. On ne peut pas être proche des jumeaux sans accepter un peu l'auto-dérision. Mais elles avaient tort, et elle avait honte de ne pas arriver à les corriger. Elle se racla la gorge et se releva, ne les regardant pas en rangeant sa baguette et en marmonnant, comme à son habitude, les rares mots gentils qu'elle arrivait à articuler : « J'pense pas aux jumeaux quand j'fais mon patronus p'tain. J'pense à toi Alicia. Crétine. »  Il y eu un silence entre les trois filles, Katie ouvrit des yeux ronds, Alicia sourit bêtement et Angelina, elle, continua de rougir jusqu'aux oreilles.
« Ouf, j'ai cru que tu m'aimais que pour mes capacités supérieures en Quidditch. »
Le reste de l'heure fut donc passé au combat enflammé pour déterminer qui, des trois, était la meilleure Poursuiveuse. Angelina n’eut jamais à détailler à quel point le rire d'Alicia la détendait, à quel point se plaindre de sa mère avec elle et la voir s'énerver à son tour la soulageait, et comment elle avait eu les meilleurs moments de sa vie avec elle, à recevoir le Souaffle de l'autre côté du Stade. Elle aurait le temps de lui dire plus tard, après tout ce n'était pas comme si elles allaient un jour être séparées.

JANVIER 1999 • BUREAU NIMBUS • C'était effarant comme tout semblait plus vide sans les né-moldus. Lorsqu'un génocide a lieu, on a relativement peu conscience qu'il a lieu, quand on est concerné. Puis on va au travail, et on remarque les bureaux vides, on essaye de se souvenir de qui exactement était assis là, et quelles étaient ses circonstances familiales... Angelina, tous les jours, se posait la question alors que leurs nombres diminuaient. La construction de balais n'était pas véritablement un travail pour sang-pur, et beaucoup de nés-moldus tombaient amoureux de ce sport inédit et cherchaient à comprendre comment tout cela avait véritablement lieu. Alicia la traitait souvent d'ingénieure, et imitait quelqu'un tapant au clavier (une image qu'Angelina avait mis longtemps avant de comprendre). Elle n'arrivait pas, aujourd'hui, à penser à autre chose qu'à Alicia. Elle avait d'autres amis, d'autres connaissances qui allaient devenir rebuts mais, immanquablement, son esprit se tournait vers son ancienne... vers sa meilleure amie. Quand elle était à Azkaban, elle avait réussi à parfois éloigner son visage, trop éloignée, le sort trop absurde pour qu'elle puisse s'y concentrer. Elle ne pouvait pas passer chaque jour et se dire qu'elle était avec des Détraqueurs. Pourrait-elle supporter de la savoir esclave ?
La tension, au bureau, était palpable. Cet havre de paix et de travail était contaminé par ces histoires de ventes. En dehors de quelques extrémistes, il n'y avait personne pour accepter véritablement ce qu'il se passait. Tout le monde connaissait quelqu'un qui... ou au moins connait quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui... Angelina faisait partie de ceux qui étaient directement impactés par ces maudites ventes. D'autres, aussi, qu'elle pouvait sentir comme on sentait un courant électrique (merci Alicia pour l'image) alors qu'elle dessinait scrupuleusement un nouveau design de balais. Le tic tac de l'horloge continuait de faire son œuvre dans son esprit.
Clic. Alicia devait être en train d'attendre en ligne avec les autres. Clac. Si ça se trouvait elle était blessée, il paraissait qu'ils étaient pas tendres aux centres de formation. Clic. Il paraissait que certains sang-purs prévoyaient d'abuser sexuellement de certains rebuts. Clac. Si Malfoy se mettait juste en tête d'essayer de... Clic. De rien du tout, elle était incapable de faire quoi que ce soit, pas dans sa position. Clac. Alors quoi, elle allait faire le ménage, la cuisine ? Elle était incapable de réussir une simple omelette ! Clic. Elle n'avait pas les moyens de l'acheter, même dans ses rêves mais peut-être que Katie... Clac. Hors de question de ramener Katie là-dedans, elle avait une carrière, des rêves, une réelle chance de s'en sortir là-dedans, hors de question de la ramener dans tout ça... Clic. Elle allait devenir folle, elle allait devenir folle et il était l'heure, la vente avait déjà du commencer.
Elle sursauta brusquement en sentant une main se poser sur son épaule. Instinctivement, elle la dégagea, offrant un regard violent à celui qui avait osé. C'était un collègue, Felix Harthorne, un trentenaire un peu trop maigre et aux yeux nerveux, il lui rappelait son père. Si elle se souvenait bien, sa femme allait être vendue ce jour-là. « Hey Johnson, désolé, je ne voulais pas te brusquer. » Elle regretta aussitôt, bêtement, d'avoir réagi ainsi et secoua la tête dans un petit sourire. « Non c'est moi qui suit désolée je suis un peu... tendue aujourd'hui. Tu as besoin de quelque chose ? » Il eu un sourire maladroit et, tout en se tripotant les mains, il lui demanda. « Si tu veux avec les autres on va... Enfin ils passent à la radio comment se déroule vente et on va... » Ecouter ? Ses yeux s'ouvrirent d'horreur à l'idée, une espèce de nausée s'installant, ainsi qu'une envie de cogner son collègue sur place. « C'est le moins que l'on puisse et puis... enfin... On veut savoir avec qui ils finissent. Je ne sais pas. Je voudrais juste... » Encore une fois, Angelina se sentit se calmer, sûrement parce qu'il lui rappelait son père, et puis la manière si honteuse qu'il avait de murmurer cela. Quel  courage cela avait pu lui demander de venir lui proposer. Il redressa alors les yeux pour la regarder fixement, presque fièrement, brûlant d'une nervosité tremblant : « Je voudrais juste lui dire au revoir. » Et, bizarrement, Angelina compris.

Ils s'étaient installés dans une salle de réunion. Personne ne l'utiliserait ce soir, tous les supérieurs étaient à la vente. Une simple table, quelques chaises, ils étaient sept, elle connaissait la plupart mais ne pouvait pas placer de nom sur un ou deux d'entre eux, ils venaient peut-être même d'un autre département. Elle inspira, profondément, puis finit par s'installer, essayant de rester calme.
Ils étaient tous absolument silencieux en écoutant la voix enjouée commençant à présenter le lieu, la situation, les acheteurs, ainsi que cette merveilleuse opportunité de réinsertion. Déjà, les phalanges d'Angelina devenaient blanches de trop se tendre. Ensuite, les noms commencèrent à fuser. Ils les présentaient comme du bétail. Elle voulu vomir alors qu'on décrivait les talents, les compétences, qu'on complimentait la robustesse ou la beauté, qu'on rassurait sur la maigreur ou les lunettes d'un autre. Elle avait l'impression d'être des siècles en arrière. Elle avait l'impression d'y être, et elle avait envie de tuer le présentateur.
Peu à peu, autour d'elle, les gens tombaient. Des larmes coulaient, des poings percutaient la table, quelqu'un quitta la pièce, les autres ne bougèrent pas. Il y avait comme un accord tacite, qu'ils allaient devoir traverser tout cela ensemble. A côté d'elle, Félix se mit à pleurer lorsqu'une certaine Emma fut vendue à un énième sang pur, il en avait déjà trois, et avait visiblement craqué pour cette jeune femme robuste, une véritable fée du logis avec une passion pour les enfants. Comment pouvaient-ils leur faire ça ? Comment pouvaient-ils se laisser faire ? Et pourtant, Angelina n'arrivait pas à décoller les fesses de sa chaise, tremblant de rage et d'envie de se révolter, et en même temps refusant d'accepter d'abandonner ceux qui lui restaient.
Puis il y eu Alicia, un fort caractère qui saura être dompté par les plus téméraires. Elle aurait ri, en d'autres circonstances, car Alicia n'était pas le genre de fille à être domptée, par qui que ce soit. Elle espéra, futilement, que personne ne la prenne. Que tout le monde refuse de prendre une fille au regard si enflammé, au menton si fier. Mais finalement, les prix montèrent, ridiculement petits aux yeux de sa meilleure amie. Et le propriétaire fut choisi.
Adèle Bones.
Elle devint blanche, et autant elle aurait aimé ne pas être comme ses collègues, qu'on ne puisse pas voir qui comptait pour elle, elle eu une telle crispation soudaine de tous ses muscles qu'elle sentit le regard de Félix se poser sur elle, plein de compréhension. Adèle Bones, et pourquoi pas directement une mangemort ? Elle connaissait la semi-vélane, ou plutôt en avait entendu parler. Alicia ne pouvait pas aller chez cette femme, elle ne pouvait juste pas. Elle n'était pas une Rebut. Elle n'était pas une né-moldue. Elle était juste sa meilleure amie, celle qui hurlait du rap en se douchant, celle qui finissait ses pintes en un temps record et qui hurlait plus fort qu'elle dès que sa mère faisait une connerie. Elle lui devait six mornilles. Elle ne pouvait être une rebut.
Et pourtant, ils passèrent au prochain, tranquillement, comme si Alicia était juste une fille comme les autres.

22 MAI 2003 • STE-MANGOUSTE •  Rocket était fatiguée. L'attentat de la veille avait été un échec et elle avait juste eu envie de rentrer à Poudlard pour oublier. Elle voulait juste tuer le Magister, et tous ses collaborateurs, et mourir à son tour, seule et amère. Elle approchait de ses un an en tant que belliqueuse, en ayant l'impression d'avoir toujours fait partir de cet étrange groupe hétéroclite. Elle sentait qu'ils s'éloignaient de plus en plus des autres groupes au fur et à mesure qu'ils gagnaient de l'expérience, du pouvoir, la capacité de frapper véritablement. De plus en plus, Rocket voulait agir. Tout comme elle s'entrainait comme une dingue même avant un combat perdu d'avance, elle souhaitait faire le plus de mal possible, même s'ils ne gagneraient jamais la guerre.
Elle avait encore en tête les cris, le bruit de l'explosion, le signe de tête de Stormrage pour lui faire comprendre qu'ils avaient échoué, et qu'ils avaient tué quinze personnes au passage. Elle avait envie de vomir et de mourir, mais elle avait bien trop de choses à faire avant de pouvoir s'arrêter. Ils n'avaient pas pu quitter Londres, tant on les cherchait, ils ne savaient pas quand ils arriveraient à tromper les défenses magiques autour de la ville. Elle voulait juste sortir, s'entraîner, et ne jamais rallumer la radio, ne jamais entendre Lee prononcer le nom des quinze victimes dans son bilan des morts de la semaine. Ce fut à ce moment que Cormac (ou plutôt Doxy, comme tout le monde l'appelait maintenant, à cause d'elle), vint lui poser une main sur l'épaule. « Hey Rock, on a des nouvelles pour une nouvelle opération, on y retourne. » Elle lança un regard hésitant vers lui, hésitant entre le soulagement et l'inquiétude. « Ste-Mangouste, ils ont découvert ce qu'ils allaient présenter, ils vont exploier des Vélanes... et le Magister y sera. On en est, hein ? » Elle acquiesça sans rien dire, sentant que cette nuit non plus, elle ne pourrait pas dormir. C'est alors qu'il se racla la gorge, gêné. Doxy n'était jamais gêné. « Et h eu... on a été rejoint par un autre groupe... et je pense que... tu devrais aller voir... » Elle fronça les sourcils. Quoi, Blackfish avait finalement eu les couilles de les rejoindre ? Fred ? … Kat-... Elle ne termina pas sa pensée, se levant de sa chaise pour aller rejoindre le groupe qui occupait les escaliers. Deux billes noires croisèrent les siennes.
« ALICIA ?! » C'était elle, oh Merlin c'était elle. «  ANGIE ?! » Bien sûr elles ne criaient pas, craignant trop de se faire repérer par les rafleurs, mais elles firent ce qu'elles purent tout en chuchotant, gesticulant dans les airs tout en se précipitant dans les bras l'une de l'autre. Alicia sentait le sang, la saleté et les explosifs mais c'était elle, c'était vraiment elle, et Rocket la serra contre elle sans demander son reste, s'accrocher à ses épaules maigres comme si c'était la seule chose qui allait pouvoir la faire tenir debout. « Je n'avais pas de nouvelles de toi, je n'osais pas demander, j'avais trop peur que... » Alicia hocha la tête en silence. Elles savaient toutes deux ce qu'elles craignait. Finalement elles se lachèrent, et Rocket pu enfin appréhender sa meilleure amie. Elle avait vieilli, maigri, elle avait gagné des cicatrices et surtout, surtout, il y avait ce quelque chose dans le regard qui faisait peur. Angelina avait sûrement ce regard, elle aussi. Elle s'en moquait. Elle était au delà de commencer à pouvoir prétendre juger qui que ce soit. Elle n'était même pas surprise qu'Alicia soit aussi cassée qu'elle, elles avaient toujours vécu tout ensemble, et on dirait que même séparées, elles finissaient toujours dans le même bateau. Cela fit sourire Angelina. Elle n'était plus seule.
« Alors, t'es avec nous ? Pour Ste-Mangouste ? »
« Carrément ouais, toujours prête à faire exploser la cervelle d'une bande d'Elite et ses amis mangemorts. »
« Ils vont pas comprendre ce qui leur tombe sur la tronche. Ca les changera, hein, d'être de l'autre côté du miroir. »
« On est encore loin du compte, bien loin du compte... D'ailleurs, j'dois t'appeler comment maintenant ? »
« Rocket. Toi ? »
« Ahaha, ça te ressemble bien ça, Rocket donc. Moi c'est Claws.  »
« Nickel Claws. Rah putain, ça fait tellement du bien de te revoir. »
Et elles se retrouvèrent, et elles se réconcilièrent, en organisant scrupuleusement l'explosion qui allait définitivement mettre un terme à l'union des insurgés.

   


Dernière édition par Angelina Johnson le Jeu 24 Nov 2016 - 23:09, édité 18 fois
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ANGIE • Do you know where the wild things go? Empty
Angelina Johnson
J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.
Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.
❝ Hopelessly devoted to you ❞Katie Bell & Love

NOVEMBRE 1994 • PARC DE POUDLARD • Tout le monde ne parlait plus que du tournoi des trois, ou plutôt des quatre sorciers. Katie et Angelina ne faisaient pas exception, malgré les faibles tentatives de la Johnson de rappeler que « IL n'y aura pas de Quidditch cette année ! On va se rouiller ! » qui faisait soupirer ses amis, avant de se retrouver à se lancer le Souaffle à travers la Salle Commune, sous les cris d'indignations de ceux qui essayaient de travailler (quelle rabat-joie cette Granger...). Malgré tout, Angelina réussit à convaincre Katie de se garder en forme avec un peu de jogging et de musculation (contre quelques sucreries, mais passons). Elles étaient donc en train de faire le tour du parc, radio voletante crachant de la musique motivante autour d'elles, lorsque, bien entendu, elles en revinrent à parler du Tournoi. « Potter hein... Il a fait comment, à ton avis ? » Angelina haussa les épaules. « Je cherche plus à comprendre avec Harry, je crois que toute chose qui doit arriver à quelqu'un doit arriver à lui, le pire comme le meilleur. Je lui laisse le Tournoi, vu tout ce qu'il vit à côté... » Elles eurent un silence pendant que, dans leur dos, la radio criait une énième chanson sur l'amour et la danse et le fait de rester debout. Puis Katie se racla la gorge. « Bon par contre Cédric hein ? On va pas dire que c'est une surprise ! » Elles rirent, sachant toutes qu'elles avaient le même intérêt pour le grand, silencieux et terriblement attirant Capitaine des Poufsouffle. « Tant mieux, il allait nous manquer sans les matchs, je suis sûre qu'il y aura de quoi mater durant les épreuves. Et puis merde, KRUM quoi ! » Elle allait partir sur les qualités du joueur professionnel, ce qui motiva Katie à l'interrompre brusquement : « Il y a vraiment un bon level dans l'équipe de Quidditch de Poufsouffle hein ? » Elle lui offrit un grand sourire, forçant Angelina à réfléchir un instant et... « Ok, ok, j'arrête avec Krum. J'ai compris. Les Poufsouffles oui, je suppose qu'ils savent manier un Souaffle oui, leur Attrapeur manque un peu de... » Ce qui lui valu un croche-patte de son amie, qu'elle évite de justesse. « Hey fais gaffe ! » Ce qui ne sembla pas troubler son agresseuse. « Mais non Miss Frigide ! Tu as vu comment Smith a grandi ? Clairement la puberté lui a fait du bien tu trouves pas ? »
Soudain, sans comprendre pourquoi, Angelina se sentit extrêmement mal à l'aise. Elles avaient parlé moult fois de Diggory, de ses muscles, de son regard, de ce genre de choses, comme des fans parlent de leur chanteur favori. Elle n'avait jamais, jusque là, entendu Katie parler comme ça d'un garçon de Poudlard. Cela lui bloqua la gorge, pour une raison qui lui était inconnue.
« Franchement il est con parfois, mais sérieusement il me fait rire aussi ! Il te fait rire aussi non, tu avais pas dit que- -Non.  » Cela sorti peut-être un peu vivement, mais elle avait vraiment l'impression qu'elle allait se noyer dans sa propre salive si elle continuait de parler de Smith avec... comme si... Elle avait bien aimé Smith jusque là, il avait ses bons côtés, et il comprenait. Mais il ne méritait pas Katie. « Non, je sais pas, il est quand même très souvent limite. Il se débrouille sur un balais mais sinon... je m'en ferais pas un ami. »
Elle était sèche, vraiment sèche, et elle voyait le regard étonné de Katie. Elle n'avait, jusque là, rien dit de négatif sur lui, ce qui était signe d'approbation de sa part.
« Et puis est-ce que tu es vraiment sûre qu'il s'intéresse aux filles ? »
Elle s'enfonçait, elle s'enfonçait terriblement mais quelque chose la poussait, elle ne savait pas quoi, à diminuer le poufsouffle jusqu'à ce que Katie ne veuille plus jamais le regarder.
« En tout cas, pour le peu que j'en ai vu, c'est pas un mec super fréquentable, crois-moi. »
Un silence de plomb s'installa définitivement. Pourtant, elle n'arrivait pas à vraiment regretter ses paroles. Elle se devait de protéger son amie de mecs comme ça. Elle méritait mieux. Elle méritait...

OCTOBRE 1995 • SALLE COMMUNE • C'était étrange comment, tout au long de Poudlard, Alicia, Katie et Angelina avaient toujours été ensemble. On ne les voyait quasiment jamais séparément, et ce alors même que Katie n'était pas de leur année, et donc pas dans leur dortoir, ni dans leurs cours. C'était absurde comment, d'être dans la même équipe de Quidditch, les avait soudé comme rien d'autre n'aurait pu le faire. Angelina ne réflechissait même pas à savoir si Katie était avec elles, elle l'était juste, sans question. Elles lui filaient même les cours des anciennes années et lui avaient donné beaucoup de conseils pour ses BUSES. Pourtant, parfois, les différences étaient évidentes. Comme ce soir d'automne où, pendant qu'Alicia et Angelina devaient travailler d’arrache-pied pour finir leur devoir de métamorphose, Katie pouvait se la couler douce. Il était tard, et il avait fallu changer les bougies. Elles pouvaient encore oublier assez facilement l'ombre d'Ombrage, plus horripilante que gênante pour le moment. Angelina n'avait particulièrement pas eu le temps de travailler, avec son poste de Capitaine, et quant à Alicia... elle y mettait véritablement pas beaucoup de volonté. Elles passèrent ainsi la majorité de la soirée à se faire distraire par Katie, qui semblait prendre un malin plaisir à les gêner, trouvant toujours l'histoire à raconter au mauvais moment, ou la question parfaite à poser. Son sport favori était de dire des imbécilités sur le Quidditch, comme complimenter les talents de Cormac ou, pire encore, de comparer les qualités de Capitaine d'Angelina et Zacharias. Cela ne manquait pas de faire se dresser les deux fronts des septième années, prêtes à toutes défendre leur sport avant de voir Katie rire sous cape et la traiter de gamine immature.
Finalement, elles arrivèrent à achever le maudit devoir. « Merlin que je déteste la métamorphose. Pourquoi a-t-on gardé cette matière déjà ? » Alicia lui lança un regard amusé, en répliquant : « Parce que c'est une manière primordiale si tu veux un jour travailler et Nimbus et moi... disons que je voulais pouvoir copier tes devoirs ? Allez, montre-moi ce que tu as mis pour les reflets dorés ! » Elles se bagarrèrent un peu la copie d'Angelina avant qu'elles ne baillent toutes deux à l'unisson, avant de rire. C'est alors qu'Alicia posa son regard sur le fauteuil non loin... et eu un soupir. « Bon, je remonte nos affaires et tu réveilles notre Belle aux Bois Dormants ? » Effectivement, Katie dormait profondément sur son siège. Angelina perdit quelques secondes précieuses à l'observer, ratant le coche pour s'indigner, relevant la tête alors qu'Alicia avait déjà leurs livres en main. Katie était impossible à réveiller. En plus de cela, elle était toujours d'atroce mauvaise humeur. Elles échangèrent quelques regards, qu'Alicia gagna haut la main. Capitaine ou non, elle se faisait toujours mener par le bout du nez par celle-là... Elle soupira, profondément, et porta son regard sur Katie, s'approcha un peu, dégagea délicatement une mèche de son visage, en murmurant : « Katie ? Hey, Katie, on a fini. » Bien entendu, elle ne bougea pas pour si peu.
Et pendant ce temps, elle sentit une étrange vague lui traverser l'épaule jusqu'à rougir son visage au contact de la joue de Katie sous ses doigts. Elle avait, soudain, du mal à respirer alors que, sans arriver à s'arrêter, elle dessinait sa mâchoire, taquinait son nez, n'osait pas approcher de ses lèvres. Du regard, elle redessina ses yeux, les imaginant grand ouverts, fixés sur elle, rieurs, joueurs... charmeurs. Elle sentit un étrange froid la pénétrer en même temps, et elle joua un instant avec sa chevelure, se perdant dans l'idée de pouvoir chaque jour les laisser glisser sous ses doigts sans que personne n'ai rien à y redire. Elle s'était penchée, sans s'en rendre compte, pour pouvoir mieux-
Dans son sommeil, Katie émit un grognement et remua un peu pour mieux s'installer. En d'autres circonstances, Angelina aurait ri avec tendresse. Ce soir-là, elle eu un violent mouvement en arrière, se cogna à la table, se fit mal à la cheville et grommela quelque chose dans sa barbe. Elle s'immobilisa, espionnant son amie du retard, vérifiant qu'elle dormait toujours. Son cœur battait à mille à l'heure, elle n'était pas sûre que tout soit à sa place au niveau du cœur, et ses intestins devaient être quelque part près de ses pieds. Elle était dans un état pitoyable et elle n'avait aucune idée de pourquoi... ou plutôt elle refusait d'accepter ce qui devait être la raison d'un tel état. Elle choisit, tout simplement, de ne pas s'en préoccuper. Tout ce qui comptait, actuellement, c'était que Katie- c'était que personne ne devait la voir dans cet état. Elle inspira, se remonta les manches, inspira profondément, et commença à doucement saisir son amie pour la ramener à son dortoir en la portant dans ses bras. Heureusement, tous les autres étaient couchés, et personne de la chambre de Katie ne serait surpris de voir quelqu'un avoir renoncé à la réveiller. Alicia l'avait déjà fait avant elle. Pourtant, dans les bras d'Angelina, l'action se révéla absolument complexe. Elle sentait ses oreilles bourdonner du son des battements de son cœur, elle avait l'impression que ses bras allaient brûler et surtout, elle espérait en craignant qu'elle se réveille et la voie, et comprenne et sache ce qu'Angelina refusait elle-même de croire.
Mais elle ne se réveilla pas, pas dans les escaliers, pas en passant la porte, pas en se faisant glisser sous les draps, ni quand Angelina manqua d'avoir une attaque lorsqu'elle refusa de décrocher ses bras de son cou. Qu'est-ce qu'elle aurait fait pour s'accrocher à elle à son tour, glisser dans son lit, se frotter à elle, et s'endormir, le nez dans ses cheveux... Elle se dégagea, brusquement, et se précipita dans son propre dortoir, dans son propre lit, entre ses propres draps. Alicia, surprise, lui demanda : « Et Katie ? » Et Katie rien du tout, elle s'en moquait de Katie, elle ne lui faisait pas de l'effet Katie, elle... « Elle ronfle dans son lit, » réussit-elle à articuler, tout en sachant que, ce soir-là, elle risquait de vraiment pas trouver le sommeil.
De toute manière, il ne lui restait que quatre heures avant que son réveil ne sonne.

AOUT 1996 • PRES DE CHEZ KATIE • Il y avait Alicia, Audrey, Katie et Angelina. C'était l'été, et depuis quatre jours elles était chez Bell pour passer le peu de vacances qu'Angelina avait ensemble. C'était son dernier été au Chaudron Baveur. Elle était diplomée, Alicia aussi, et pendant que les autres rejoindraient Poudlard l'année suivant, Angelina serait, elle, stagiaire à Nimbus. Elles devraient profiter de ces derniers jours ensemble. Elles étaient censées profiter de ces derniers jours ensemble. Malheureusement, tout avait basculé dans la voiture, alors qu'elles étaient parties pour une virée nocturne dans les bois. C'était qui, déjà, qui avait trouvé les lettres ? Audrey ? Alicia ? Impossible de s'en souvenir à travers le rideau de rage qui pulsait dans les oreilles et dans la tête d'Angelina.
Comment ce salopard de Smith avait-il pu faire ça ? Katie l'avait plaqué, elle avait rompu, comment il pouvait continuer à lui envoyer des lettres ? Il n'avait pas autre chose à foutre, quelqu'un d'autre à draguer, genre, le Bagshot par exemple ? Tu es gay oui ou merde ?
Elle ne comprenait pas, ou plutôt refusait de comprendre pourquoi Katie s'entêtait à rester en contact avec cet abruti. Pourquoi ne comprenait-elle pas qu'il était mauvais pour elle ? Leur discussion, leur dispute, résonnait encore comme un bourdonnement dans ses oreilles alors qu'elle essayait de faire bonne figure pour la fin du trajet. Mais finalement la voiture fut garée et elles commencèrent à sortir les bouteilles et les plaids pour se tenir chaud durant la nuit. Toutes sauf Angelina, qui attrapa le papier toilette avant de lâcher d'un ton qu'elle essayait de garder calme : « J'reviens ! » Pas la peine d'expliquer pourquoi exactement elle partait, il y avait déjà Alicia qui lui criait de bien viser.

Un pas, trois pas, vingt pas, elle entendait encore leurs rires, trente pas, cinquante pas, elle ne voyait plus la lumière de la voiture, elle n'entendait plus les éclats de voix, elle commençait, enfin, à arriver à échapper au regard de Katie. Cent pas. Cent cinquante.
Elle ne faisait que marcher et, pourtant, elle haletait. Elle paniquait, sans savoir pourquoi, et cela ne faisait qu'empirer les choses. Elle n'était pas censée être sans état pour rien. Elle n'était pas censée être malade à la simple idée que Katie passe encore un an à Poudlard sans elle et avec Sm-
Son poing s'écrasa avec un bruit sourd contre le tronc de l'arbre le plus proche. C'était bien plus stylé dans les films moldus. Elle avait mal.
« Fuck. »
Encore une fois, elle percuta l'arbre du poing. Putain que ça faisait mal. Encore, et encore. Elle avait l'impression de revenir dans la salle de musculation du Stade, à jouer avec les jumeaux à qui irait irait plus loin, plus vite. Voilà c'était comme avec eux. Sans les jumeaux. Sans le Quidditch. Avec les douleurs et les yeux de Katie qui s'ouvraient toujours plus grand quand elle parlait de Sm-
« FUCK. »
Elle avait du se faire vraiment mal au pied. Sûrement se casser un ongle, ou une connerie comme ça. Elle aurait peut-être frapper moins fort, mais putain qu'est-ce qu'elle avait mal.
« Fuckfuckfuck. »
Doucement, elle se sentit s'accroupir sur le sol, les mains appuyant sur son pied comme si cela allait tout à coup le faire aller mieux. Ça faisait un mal de chien. Elle aurait pas du y aller aussi fort, elle aurait pas du y croire autant, elle aurait pas du... elle aurait pas du... Elle n'avait plus la force de frapper ce putain d'arbre, elle n'avait plus la force de s'y accrocher, elle n'avait plus la force d'insulter Sm-
« Katie, Katie, Katie. »
Le prénom lui échappa, sans qu'elle puisse le retenir, en sentant doucement son menton se mettre à trembler. Elle avait juste envie d'appeler son nom, la voir venir vers elle en riant, en plaisantant, en la taquinant, encore et encore, parce que c'était si facile de taquiner Angelina. Elle voulait qu'elle soit là, qu'elle s'occupe d'elle, qu'elle la rassure, qu'elle lui dise que tout cela n'était qu'une vaste blague avec Sm-
« Pourquoi ce n'est pas moi que tu regardes comme ça ? »
Et l’aveu, murmuré si bas qu'elle s'entendit à peine le dire,  lui arracha des larmes chaudes et amères, cruellement salées alors qu'elle tremblait, secouée du genre de sanglots qui ne lui échappait que dans la solitude absolue.
Il fallait juste qu'elle abandonne, qu'elle lâche l'affaire, qu'elle laisse Katie vivre sa vie. Même si elle savait qu'elle en serait juste incapable et que, malgré tout, elle aurait toujours la force et la volonté nécessaire pour se dresser et pour essayer, malgré tous les obstacles, d'être celle qu'il lui fallait. Parce que, tout simplement, personne ne pouvait aimer Katie plus qu'elle.

« Fuck it. »

MARS 2002 • APPARTEMENT DE KATIE • Angelina criait à la mort, elle criait au meurtre, elle criait à l'insulte tout en s'agripant désespérement à sa chemise. «  Putain non Katie arrête, déconne pas ! » De l'autre côté de la chemise, son amie riait et tirait sur le vêtement, terriblement espiègle, à la fois terriblement belle et absolument insupportable. « Arrête de faire ta mauvaise perdante, tu as perdu, tu as perdu ! C'est le jeu ! Accepte ton sort Johnson ! » Elle le savait, pourtant, que faire des paris avec Katie était une mauvaise idée. Alicia lui disait toujours d'arrêter de jouer avec le feu, mais Alicia n'était plus là pour la retenir. Et Albane n'était plus là pour lancer les paris en plus du pari. Et les jumeaux n'étaient plus là pour y rajouter leur grain de sel, et à se moquer de l'obstination d'Angelina. Ils n'étaient plus là. Il n'y avait plus que Katie et Angelina, juste avant une soirée, qui se hurlaient dessus en riant.
« Ce n'est pas JUSTE une fête ! C'est du boulot Katie, j'y vais en tant qu'ingénieur de Nimbus, pas... pas... » Elle se heurta au sourire goguenard de la brunette qui, profitant de son hésitation, pour finir de récupérer la chemise qui alla rejoindre le reste du costume qu'elle avait prévu de mettre. « Tu veux dire que tu n'es pas une starlette comme moi hein ? » Aussitôt, Angelina rougit, parce que c'était ce qu'elle pensait, mais pas ce qu'elle voulait dire, et puis Katie n'était pas une starlette elle était une star et c'était tout. « Je ne fais partie d'aucune équipe, et je dois être sérieuse, ma promotion est prometteuse mais récente Katie ! Je peux pas me ramener en... » Elle ne réussit pas à finir sa phrase, voyant Katie lui lancer un large sourire en lui tentant des chaussures bien trop hautes pour elle. « C'est déjà assez dur de s'imposer dans un monde d'hommes pour que tu me mettes des bâtons dans les roues et... » Elle commençait véritablement à paniquer, en fait, à l'idée de devoir subir les caprices vestimentaires du jour de Katie Bell. Celle-ci la sentit et, d'un doigt sur les lèvres la fit taire. « Shhh shhh shhh. Tu es bien trop tendue Angie, depuis trop longtemps, alors tu arrêtes de penser au travail. Tu vas à cette soirée, tu te détends, tu bois un coup, tu dragues... tu dragues... comment il s'appelle déjà ? » L'ingénieure soupira, leva les yeux au ciel, se sentant déjà légèrement gênée. « ... Henry. Je suis même pas sûre qu'il soit là, c'est un journaliste, il n'est pas... » Elle fut de nouveau coupée par Katie, qui commença à lui lancer dessus des collants, des bijoux et un immonde bout de tissu rose qui devait être une robe. « Ta gueule. Tu as perdu. Tu avais dit que si tu n'arrivais pas à te retenir à insulter l'arbitre durant le match des Falmouth Falcons, je pourrai choisir ta tenue pour ce soir. » Oui, mais ce n'était pas une tenue, ce qu'elle lui montrait, en aucun cas. Elle n'eut même pas à articuler cette pensée que déjà, Katie répliquait : « Et donc, aujourd'hui, tu seras une nouvelle Angie ! Rose, haute de un mètre quatre-vingt cinq, flamboyante et sexy et tu vas me faire plaisir de sauvagement chevaucher ce cher Henry, pour qu'on arrête enfin de t'appeler La Frigide ! »
Angelina aurait sûrement pu lui rétorquer un milliard de choses. Elle était loin d'être la première à essayer de la sortir de son célibat. Katie pensait encore qu'il ne s'était rien passé dans sa vie amoureuse et sexuelle depuis Fred. Elle n'avait pas si tort. Mais elle ignorait que sa vie amoureuse était loin d'être fade depuis qu'elle la connaissait, et elle ignorait surtout qu'elle avait déjà craqué, par accident, avec des hommes dont elle n'avait jamais osé croiser le regard par la suite. Elle lui cachait tellement de choses, dernièrement, à Katie. Elle lui taisait ses sentiments, elle lui taisait ce qu'elle pensait de la politique absurde, elle lui taisait son opinion sur son jeu, elle lui taisait, surtout, son activité chez les insurgés. Katie n'avait pas besoin de cela. Katie était fragile, de plus en plus fragile, et elle avait bien fait comprendre à son amie qu'elle ne voulait pas partir de cela. Alors elle ne lui racontait pas Turner, ou Albane, elle ne lui parlait pas de Fred, elle ne lui parlait pas de tout ce qui lui trouait le ventre depuis des mois.
Non, elles se parlaient des championnats de Quidditch, elles débattaient sur le futur des camarades de Poudlard qui leur restait, elles écoutaient trop fort la musique qu'Alicia adorait et elles passaient un temps ridicule à se préparer pour des fêtes ou ni l'une, ni l'autre, ne voulait aller.
Elles faisaient semblent d'aller bien, depuis des mois, et Angelina se demandait parfois quand est-ce qu'elles allaient finir par craquer, et ce qui allait rester de l'explosion.

NOËL 2002 • QG BELLIQUEUX • Angelina s'habituait peu à peu à s'appeler Rocket et que le mec à ses côtés soit Doxy, et non pas Cormac. Enfin non, elle s'habituait à l'appeler comme cela, mais pas au fait qu'il soit là. Elle pouvait s'habituer à la nourriture pourrie, à l'absence de son père, à l'absence des autres, à éviter Fred et à plein de choses. Elle n'arrivait pas à s'habituer d'être l'amie de Cormac McLaggen, ou plutôt Doxy, comme elle l'avait elle-même baptisé. A l'époque où ils ne communiquaient que par miroir interposé, elle arrivait à oublier qui était Doxy. Depuis quelques mois, elle l'avait tous les jours sous le nez. Elle avait toujours détesté Cormac, son narcissisme, sa prétention, la façon qu'il avait de remuer la mèche. Elle avait été ravie lorsqu'il ne s'était même pas présenté aux essais de l'équipe de Quidditch, lorsqu'elle en avait été la Capitaine. Elle n'en aurait jamais voulu dans son équipe, et avait toujours eu un petit sourire en se souvenant qu'Harry avait fait cette erreur. Elle n'avait pas prévu qu'il lui sauve la vie, quelques années auparavant, durant la Bataille de Poudlard. Elle n'avait pas prévu de lui devoir quelque chose d'aussi gros. Et lui n'avait sûrement pas prévu de perdre toute sa famille et de finir chez les insurgés bien plus tôt que les autres. Il fallait souvent perdre sa famille avant de rejoindre les insurgés, Rocket l'avait malheureusement vite appris.
Doxy n'était pas, fondamentalement, quelqu'un de violent. Malgré ses bravades, ses prétentions, et toute cette morgue dont il s'entourait, il n'aimait pas spécialement tuer. Elle oubliait, parfois, ce qu'il foutait là, avant de voir cet éclat dans les yeux quand ils parlaient de l'ennemi. Il faisait partie d'une élite qui avait été éjectée sans aucune forme de procès. C'était faible de parler de fierté blessée lorsque toute ta famille avait été exterminée. Rocket préférait se dire que Doxy voulait se venger, tout comme elle. C'était peut-être pour cela qu'ils restaient l'un près de l'autre. Ou juste qu'elle s'entendait bien avec lui, elle n'en savait rien. Elle n'arrivait pas à s'y habituer. Particulièrement lorsqu'il se mettait à parler encore, et encore, et encore, de lui-même. « Il faut que tu comprennes qu'à ce moment-là il y avait encore deux rafleurs sur place, et Stormbringer était en très mauvaise posture. Je crois que si je n'avais pas été là pour lui, il y serait passé. Un peu comme toi, durant la bataille de Poudlard, tu te souviens ? Ahahha ! Je me demande si tu arriveras un jour à payer ta dette de sang envers un duelliste aussi doué que moi. » Et il parlait encore, et encore, et encore, et elle n'en pouvait plus de l'entendre parler pour dire des conneries pareilles. Pourquoi l'appréciait-elle ? Pourquoi restait-elle avec lui ? Alors qu'il parlait, une énième fois, du lien de son oncle avant l'ancien Ministre, elle craqua : « Bon, tu te calmes la Pixie ? Répare-moi cette radio et arrête de raconter ta vie. Le Ministre est mort, ils sont tous morts, et ils vont jamais être vengés si tu continues de te tourner les pouces. » Cela eu l'effet d'une gifle. Doxy faisait toujours le mec, mais Rocket savait de plus en plus où viser pour faire mal aux autres, et elle le vit blanchir avant de se reconcentrer sur son travail. Quelques secondes à peine plus tard, la voix nasillarde de la radio s'éleva de nouveau. Il y eu un murmure appréciatif dans toute la pièce alors que tout le monde se rapprochait. La radio était leur lien le plus important avec l'extérieur. Comme d'habitude, elle était restée sur une chaîne de sport, seul moment où ils pouvaient réussir à oublier qu'ils vivaient dans la cave d'un asile moldu. « Et avec nous ce soir, notre chère Katie Bell ! C'est un plaisir de vous avoir avec nous sur QuidNews ! Comment vous sentez-vous aujourd'hui, à la veille de cet important match contre les Holyhead Harpies ? » Certains ne firent pas attention à qui était exactement Katie Bell. Ils s'installèrent juste, tranquillement, commentant déjà le jeu des Harpies. Le regard de Doxy, lui, était fixé sur Rocket, qui avait arrêté de respirer. Elle allait entendre la voix de Katie...
« Et c'est un honneur d'être avec vous aujourd'hui- » Elle ne l'écoutait plus, enfin, elle n'écoutait plus le jargon professionnel qu'elle balançait pour montrer qu'elle allait exploser les Harpies. Rocket ne faisait attention qu'à sa voix, comment elle accentuait parfois certains mots, imaginant chacune des expressions accompagnant ses exclamations. Elle pouvait encore retracer son rire. Pas le faux, le forcé, l'étrange qui résonnait à travers la radio, mais celui où elle déployait la gorge, ou encore celui où elle ricanait en la regardant avec un air presque tendre. Elle fut assaillie, enveloppée, noyée dans les souvenirs de Katie. Elle avait, jusque là, évité soigneusement de prendre des nouvelles de Katie. Elle avait, bien entendu, appris comment elle était revenue dans l'équipe, comment elle allait mieux, comment elle parlait de plus en plus positivement du Magister. Rocket comprenait. Rocket approuvait. Tout ce dont Katie avait besoin pour rester en vie, elle lui pardonnait. Une question, cependant, attira forcément son attention. « Et sinon, entre nous, comment se déroulent vos amours ? » Rocket avait ignoré ses discours frénétiques, elle avait occulté ses compliments sur le Lord, elle avait refusé d'admettre que Katie ne mentait pas si bien. Pourtant, à cette question, elle fut réveillée comme par une claque. La voix enjouée de son amie ne tarda pas à retentir de nouveau, pendant que certains insurgés se désintéressaient déjà. « Et bien elles vont très bien, pour tout vous avouer ! Je suis, dernièrement, avec un charmant jeune homme... » Les yeux de Doxy étaient toujours fixés sur elle. « ... Vous ne le connaissez pas, c'est un ami de Poudlard, mais il a les plus belles boucles du monde... » Les poings de Rocket, déjà se serraient sur la table. « ... Il s'appelle Zacharias, Zacharias Sm- »

La radio fut projetée brusquement contre le mur et explosa sous l'impact et la vitesse. Rocket n'était pas ancienne Poursuiveuse pour rien. Elle n'avait pas été Capitaine pour rien. Lorsqu'elle projetait un objet contre un mur, il n'était pas censé y survivre. Elle aurait juste espéré, à ce moment-là, que l'objet en question ai été le crâne de Zacharias Smith.

Il y eu d'abord un silence, durant lequel tout le monde la fixa avec des yeux gros comme des soucoupes. Doxy, lui, n'était pas surpris, et se relevait déjà. Half fut le premier à se lever brusquement en criant : « PUTAIN ROCKET QU'EST-CE QUE TU FOUS ? » Rocket foutait ce qu'elle voulait. « TU CROIS QU'ON EN A COMBIEN, DES RADIOS EN STOCK ? » Rocket allait lui enfoncer une autre radio dans le cul s'il continuait à la chercher. « QU'EST-CE QUE CA PEUT TE FOUTRE QUE CETTE PUTE DE BELL SE TAPE L'AUTRE CON ? » Rocket était jusque là restée immobile, bloquée dans sa rage, à essayer de réaliser ce qu'il venait de lui arriver, d'endiguer la rage qui grondait délicieusement en elle. La dernière phrase attira son regard noir sur Half. Il ne comprit pas son erreur avant qu'elle saute par dessus la table brusquement pour lui envoyer un coup de doc en plein dans la mâchoire. Il s'écrasa au sol, bientôt rejoint par Rocket, puis par les coups de Rocket, qui pleuvaient comme ses cris. « NE TE PERMETS PAS DE PARLER DE KATIE. D'INSULTER KATIE. TU NE PENSES PAS A ELLE. TU NE PENSES PAS A SMITH. TU L'OUVRES ENCORE ET J'TE TUE HALF. » Elle sentit des gens essayer de l'arrêter, qu'elle chassa rapidement, l'esprit embuée par la rage. « JE VAIS TOUS LES BUTER JE VAIS TOUS LES BUTER CES ENCULES » Finalement ce fut les bras de Doxy qui l'attrapèrent par les aisselles et qui la traina de force loin de Half qui n'entendait déjà plus vraiment ce qu'elle hurlait. « ILS VONT BRÛLER ILS VONT TOUS BRÛLER AVEC LEUR FEMME ET LEURS ENFANTS ET LEURS PUTAINS DE HIBOUX DE MERDE je vais leur faire la peau, je vais tous leur faire la peau, je vais- » La voix de Doxy commença doucement à venir jusqu'à ses oreilles alors qu'il l'éloignait de la pièce, de la radio, et du groupe d'insurgés qui commençaient à en avoir marre de gérer ses crises de rage. « Ssshhhh shhhh Rocket, hey, Angie, on se calme ok ? C'est pas Katie, tu te souviens, ce n'est pas Katie ? » Elle se souvenait, distraitement, de lui avoir plusieurs fois dit, voire répété, que ce n'était pas elle que l'on entendait à la radio. Katie ce n'était pas ça, c'était bien plus, c'était bien plus... « Pourquoi elle fait ça, je comprends pas pourquoi elle fait ça pourquoi lui ? Pourquoi pourquoi pourquoi elle fait tout ça qu'est-ce que j'ai fait, qu'est-ce que j'ai fait de mal, je- » Elle s'arrêta, réalisant qu'elle n'avait plus de souffle, qu'elle tremblait et qu'elle assise dans ce qui avait du être cellule pour fou, des années auparavant. Quelle ironie. « Respire Rocky, respire. » Doxy était devant elle, il la fixait, avec ses yeux toujours trop calmes. Elle se souvenait maintenant, un peu, pourquoi elle le supportait, pourquoi il était toujours à ses côtés, ou plutôt pourquoi elle était toujours aux siens. Elle se demanda combien de fois, encore, il allait la sauver ainsi.

« Je ne comprends pas... Je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas moi. »
« Je sais. »
« Ils n'ont pas le droit de tout me retirer, tout, les uns après les autres. »
« Je sais. »
« Je ne les laisserai pas faire. Ils m'ont tout retiré, et bien je leur retirerai tout, quitte à crever en route. »
« Je sais. »
« Ils vont brûler, Dixy. »
« Je sais. Et je t'aiderai. »
Ils se sourirent alors, et elle se remit doucement à respirer normalement.



Dernière édition par Angelina Johnson le Jeu 24 Nov 2016 - 23:06, édité 9 fois
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fck
(camarade yeah)



DEBOUT CAMARADE:



POCAHONTAS IS STRONG BB yeah



(je reviendrais ptet dire des trucs intelligents après hm mais chuis pas sûre de mon coup hm)


Dernière édition par Zacharias Smith le Dim 6 Nov 2016 - 11:17, édité 5 fois
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HERO • we saved the world
Ronald Weasley
Ronald Weasley
‹ inscription : 22/02/2016
‹ messages : 615
‹ crédits : cristalline et crackle bones pour la signature.
‹ dialogues : salmon
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‹ liens utiles :
présentationjunereaghandaphnemoodlyannalorcànremus

‹ âge : vingt-quatre ans.
‹ occupation : C'est la grosse question que se pose Ronald en ce moment. Il n'aspire plus à devenir Auror, être autant de temps en guerre lui a passé l'envie de partir à la chasse aux mages noirs et il ne veut pas non plus avoir de contact avec les autres êtres humains alors il ne sait pas. Il aide Charlie avec ses dragons de temps en temps et ça ne lui déplaît pas. Peut-être qu'il va finir par se lancer dans des études de magizoologie ?
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1991 et juin 1998.
‹ baguette : Bois de saule, trente-cinq centimètres et contient un crin de licorne. Cette baguette le suit depuis qu'il a détruit celle de son frère Charlie en deuxième année.
‹ gallions (ʛ) : 3832
‹ réputation : Difficile de passer à côté de la famille Weasley tout de même. Connue pour l'immense fratrie qui la compose, il est difficile de passer à côté d'eux. Famille emblématique des insurgés, ils ont tous presque reçu l'Ordre de Merlin et une jolie somme pour les services rendus à la société sorcière. On sourit beaucoup plus à Ron depuis la fin de la guerre et étrangement, il déteste cette célébrité. Lui qui convoitait tant celle de Harry quand ils étaient à Poudlard, il a fini par comprendre pourquoi son meilleur ami la fuit.
‹ particularité : aucune.
‹ résidence : il a retapé le Terrier alors en attendant c'est là-bas qu'il est.
‹ patronus : un jack russel terrier
‹ épouvantard : Celle-ci ne changera pas, pour rien au monde. Ronald peut faire face à n'importe quelle horreur, mais si vous le mettez devant une araignée... vous pouvez dire adieu au Gryffondor qui sommeille en lui.
‹ risèd : Il se revoit à Poudlard, quand tout allait bien, avec Harry, avec Hermione. Quand il pouvait encore entendre son père pester contre le fonctionnement d'un objet moldu et que Fred et George étaient en train d'inventer des confiseries piégées pour leur boutique tandis que leur mère s'affairait à la cuisine avec ce sourire si caractéristique. Ronald souhaiterait pouvoir revenir à cette période où tout le monde était encore là.
http://www.smoking-ruins.com/t6913-ronald-king-and-lionheart
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bonjour toi yeah
(rebienvenuuuuue, fais comme chez toi minikr) (comme d'hab)
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Zach > fck

Apprends le respect:

Ron > Hello you calin (je ne me gêne plus, malheureusement >_>)
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WIZARD • always the first casuality
Ariane Moriarty
Ariane Moriarty
‹ disponibilité : dispo ♡
‹ inscription : 15/03/2016
‹ messages : 876
‹ crédits : kinjiki et fallen. pour la signature.
‹ dialogues : #625072.
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‹ âge : 24 (13/07/79)
‹ occupation : auteur de littérature de jeunesse.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1990 et 1997.
‹ baguette : mesure vingt-trois centimètres, en bois de chêne rouge et contient du dard de billywig ; elle est prédisposée aux enchantements.
‹ gallions (ʛ) : 3810
‹ patronus : inconnu.
‹ épouvantard : un rocking chair, ma mère assise dessus, sa maladie s'étant détériorée – mon futur.
‹ risèd : la reconnaissance en tant qu'auteur, sous mon véritable nom.
http://www.smoking-ruins.com/t4126-ariane-the-crazies-they-make-
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je viens de décéder et de revenir à la vie pour encore décéder quand j'ai vu KYLIE orz jpp ce perso est trop cool mygod tu connais la chanson hinhin
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WIZARD • always the first casuality
Kenna Fitzgibbons
Kenna Fitzgibbons
‹ inscription : 16/10/2016
‹ messages : 378
‹ crédits : .CRANBERRY SIGNA BY EXCEPTION.
‹ dialogues : indianred
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‹ âge : 26 ANS
‹ occupation : ACTRICE, LANCELOT CENTRAL (intern lysa montez)
‹ maison : POUFSOUFFLE
‹ scolarité : 1988 - 1995.
‹ baguette : VINGT-SIX CENTIMETRES, BOIS DE POIRIER, PLUME D'OISEAU-TONNERRE.
‹ gallions (ʛ) : 3366
‹ réputation : elle apparaîtra dans la prochaine saisons de lancelot central + elle a été l'une des victimes des brainwash pendant la guerre + elle est proche des scamander + elle assume tout, n'a peur de rien + elle est très affectueuse, pleine d'amour et de bonne humeur + elle adore faire des pranks.
‹ faits : elle a grandi dans une famille stable et aimante + était une vraie party girl quand elle était à poudlard, elle en a organisé plus d'une, d'ailleurs + à la sortie de poudlard, elle est devenue assistante puis gouvernante dans un hôtel sorcier + elle a ensuite été employée par newt et tina scamander pendant plusieurs années + pendant la guerre, la plupart de ses proches sont devenus des insurgés, elle a choisi de conserver sa place dans la société pour faire passer des informations et aider à des sabotages, faisant le lien entre la rébellion et la société civile + elle a été capturée par le gouvernement lors d'une mission, et afin de la sauver des sanctions réservées aux insurgés, les scamander ont accepté à contre-coeur le brainwash pour elle, en pensant que c'était le seul moyen de la sauver + elle a vécu un an persuadée que le lord avait la solution à leurs problèmes, et qu'il fallait se débarrasser des insurgés + après la guerre, elle a suivi le programme réservé aux victimes + elle a encore parfois du mal à démêler le vrai du faux, ses faux souvenirs des vrais, et elle commence tout juste à renouer avec ses anciens amis + elle fait encore de violents cauchemars et peut se réveiller complètement désorientée, elle en veut encore aux scamander + kenna a enchaîné les petits jobs, mais vient d'être castée pour la nouvelle saison de lancelot central.
++ kenna a toujours eu un problème d'alcool, plus ou moins violent selon les périodes, mais n'a jamais voulu l'assumer + elle recherche très, très souvent l'affection, et elle a un tableau de chasse à faire pâlir le plus fier des playboys. il n'est pas rare qu'elle ramène quelqu'un chez elle, même si ça s'est calmé ces derniers temps.
‹ résidence : DANS UN APPARTEMENT DU LONDRES SORCIER. ELLE VIT SEULE.
‹ patronus : un chimpanzé.
‹ épouvantard : la solitude.
‹ risèd : avoir quelqu'un qui l'aime vraiment. vraiment, vraiment.
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CE CHOIX iiih CES CHOIX iiih JE MEUUUUUURS iiih
rebienvenue et omg omg omg fire courage pour cette fiche, ça va être trop bon, ça va être trop trop bon wi
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14091
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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y'a quelqu'un dans ma tête qui tenait à dire "cc bb tsais qu't'es la plus belle ? hinhin yeah hinhin yeah hinhin yeah "
du coup je passe le message en attendant qu'elle puisse causer pour elle-même
soon soon soon
REBIENVENUE AVEC CE PERSO TELLEMENT COOL
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ANGIE • Do you know where the wild things go?

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