☇ Infos complémentaires ; SERDAIGLE, quand le Choixpeau s’est posé sur ta tête il a hésité. Devait-il t’envoyer à Serpentard ? A Serdaigle ? Tu es un mélange des deux. L’ambition t’étouffe tellement parce que tu veux prouver à tes parents que tu n’es pas un poids mort pour eux et tu veux éviter de voir le pli soucieux sur le front de ta mère. Ça t’embête quand ils ont l’air concerné par ton état, tu voudrais avoir la paix avec eux. Mais ton intelligence et ta soif de la cultiver font que ça penche aussi en faveur de Serdaigle (ce sera Serdaigle qui l'emportera au final). On ne dirait pas, mais tu arrives à assimiler facilement les leçons qu’on te donne. Tu passes pour un cancre et c’est surprenant pour les professeurs de te voir réussir alors que tu n’écoutes rien en cours. Ce n’est pas de ta faute si l’école t’a toujours ennuyé. Tu es comme ça, les bras posés sur le bureau et ta tête reposant dessus à regarder les professeurs faire leurs cours sans noter ce qu’on dicte. Tu récupères toujours les notes des autres pour faire tes devoirs et tu vas piocher ce qu'il te manque dans les livres de la bibliothèque. On est étonné par tes bons résultats et on soupçonne qu’il y a triche. De toute façon, tu t’en fous, tu n’as fait que trois ans à Poudlard et ça te va parfaitement. Cependant tu as une certaine affection pour les sortilèges et la botanique. Le Quidditch te laisse indifférent, quel est l’intérêt d’être sur un balai et poursuivre des balles ? • TROUBLE, tu ne le sais pas vraiment, mais tu as un trouble psychologique. Tu ressens tout beaucoup plus que les autres (la colère en prédominance) et tu as cette tendance à la violence. Tes parents ont cru à des caprices d’enfant, mais maintenant tu as vingt-trois ans et c’est toujours aussi fort et c’est toujours aussi dérangeant. Tu ne comprends pas d’où ça vient et tu penses que tu es juste capricieux alors qu’il y a bien plus en-dessous. Tu t’es toujours qualifié de monstre et de démon parce que tu as conscience que tes réactions ne sont pas normales. Tu ne culpabilises même pas de faire du mal à des êtres vivants et tu estimes que ce n’est pas de ta faute tout ça. Si on arrêtait de te provoquer tu n’aurais pas à répondre par des coups. Tout ça, ça pourrit tes relations avec les autres, mais eux non plus ne comprennent pas. Personne ne comprend ce que tu as parce que personne n’a pris la peine de voir au-delà du monstre que tu es. • TATOUAGES ET PIERCINGS, tu en as plusieurs. Le premier caractérise ton statut de leader, le un en chiffre romain au bout de ton index domine le reste du tatouage qui représente un crâne avec une courbe noire. Le deuxième est sur ton flanc et représente une rose des vents les lettres F U C K remplacent les points cardinaux. Oui un peu d’esprit dans ton gang. Les deux représentent Shadow Moses, toute ta vie. Pour les piercings, il y a ceux que vous aviez faits avec Chains quand vous étiez dans la rue. Suite à la sa trahison, tu as décidé d’en laisser un se reboucher, gardant celui à ton oreille gauche. Tu en as fait un récemment à la narine droite. • CICATRICES, tu en as beaucoup. Une grosse te barre le dos et est le résultat d’une rencontre avec une vitrine brisée. Tu ressens une certaine douleur quand le temps se fait humide et ça a tendance à te rendre dingue. Tu en as une dizaine sur les jambes suite à tes trop nombreuses chutes dans les rues et les combats avec les membres des Shadow Moses ou d’autres opposants. • APPARENCE, on ne dirait pas, mais tu es difficile à battre. Tu es tout mince et tu donnes l’impression d’être facile à briser alors qu’il en faut pas mal pour y arriver. Tu ruses pour parvenir à déjouer tes adversaires d’abord avec un peu de magie puis tu frappes juste après. Puis ta rapidité joue aussi beaucoup. Tu encaisses assez facilement aussi. On prend peur quand on t'entend rire d'un coup de poing dans le nez. • RUMEUR, avec Mylan, au début des Shadow Moses, vous avez fait courir la rumeur comme quoi vous étiez cannibales. Vous ne faisiez rien pour démentir tout ça et c’est un peu comme ça que vous êtes arrivés à terroriser certains membres plus jeunes. « Gaffe, on peut t’bouffer ce soir si tu rapportes pas ce qu’on te demande. » C’était votre menace favorite et elle vous apportait toujours une grande satisfaction. Si aujourd’hui beaucoup y croient encore, tu n’y fais plus allusion parce qu’il n’y a plus Mylan avec qui en rire et que Sand est quand même beaucoup moins fun là-dessus. • ZIPPO, c’est un zippo qui a appartenu à Mylan, tu l’as ramassé le jour où il s’en est débarrassé. Tu allais le jeter et tu ne sais pas pourquoi tu l’as gardé avec toi. Il est très abîmé et ne produisait plus de feu au début (raison pour laquelle Chains l’avait balancé), puis tu as décidé de voler de l’essence dans une station moldue une nuit pour qu’il puisse fonctionner de nouveau. C’est le dernier vestige que tu possèdes de Mylan et tu l’utilises les nuits où tu ne veux pas utiliser la magie pour t’éclairer. Tu l’as toujours dans ta poche et avec ta baguette, c’est ton bien le plus précieux.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
Appelez-moi Manon. J'ai 24 ans, je viens de France et j'ai connu le forum via notre Draco national. Si tout va bien vous me verrez connectée 7 jours sur 7. Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [] oui / [] non. Un dernier mot ? promis ça sera pas le dernier.

en vrac & London
Six ans de vie de couple.
Dix ans de mariage.
Seize ans d’amour tendre et sincère.
Mais toujours pas d’enfant en vue.

James et Mary Dunegan ont essayé d’avoir des enfants encore et encore et encore avant de décider de se tourner vers l’adoption. La première fois qu’ils posent le regard sur toi, le coup de foudre est instantanée. Tu es là, dans ton berceau, tes yeux bleus grands ouverts et tu fixes ces têtes floues. Tu gazouilles gentiment pendant qu’on discute autour de toi. On veut savoir ton histoire et elle se résume en quelques mots. Forcément tu es un bébé alors ça attendrit deux fois plus quand on dit que tu n'as plus personne. C’est arrangeant aussi, ça t’évitera de vouloir chercher ta véritable famille plus tard. Les démarches sont faites, on t’adore et tu es un bébé calme. On te prénomme Seán, un prénom que tes parents affectionnent tout particulièrement pour sa signification. Le couple Dunegan t’aime profondément et ils te choient. En grandissant, ce n’est pas eux le problème, ça n’est jamais eux. C’est toi.

Tu es turbulent, tu piques des crises de colère tout le temps et tu fonds en larme si facilement. Tes parents prennent ça pour un caprice d’enfant sans comprendre que non, il y a plus derrière. Mais ils ne t’ont jamais amené chez un médecin ou un psychologue alors tu as continué à aller à l’école, à être violent avec tes petits camarades. Cette période a été pénible pour tes parents et pour toi parce que tu ne comprenais pas pourquoi tu te complaisais dans la colère et pourquoi ça te soulageait de frapper tes petits camarades. Tu ne comprends toujours pas à l’heure actuelle non plus, mais c’est compliqué pour toi d’envisager que tu as un problème psychologique. Par la suite, quand ta magie s’est manifestée, tes parents ont cru que ton comportement venait de là, que quelque part, la magie fait que tes émotions changent aussi facilement. Ils n’ont jamais compris. Ils ne comprendront jamais.

« Tu crois qu’on a fait quelque chose de mal ? » Murmure Mary à la porte de ta chambre en te regardant dormir. Elle tourne son regard vers son mari et a les larmes aux yeux. Tu as fait une énième crise aujourd’hui, tu as cassé le vase de la famille en hurlant simplement parce que tu n’arrivais pas à enfiler ton manteau pour sortir. Tout était extrême aujourd’hui et ta mère l’a bien compris. Elle a dû appeler ton père en urgence parce que tu devenais ingérable. Elle a lu des tonnes de livres rapportés de la librairie du Chemin de Traverse. Elle a besoin de comprendre ce que ça fait de vivre avec un enfant sorcier, mais elle a besoin de James parce qu’elle est petite et face à son fils si grand, elle a un peu peur de lui. James soupire et passe une main sur son visage. Il a une marque de griffure sur la joue, tu la lui as fait en te débattant comme un forcené. « Non. Non, je ne comprends pas. Est-ce que cette école empire tout ça ? » Mary hoche la tête. Elle ne pense pas. Elle a lu que Poudlard était une bonne école, mais elle ne comprend pas les réactions de son fils. James la prend dans ses bras en voyant une larme couler sur la joue de sa femme. « Je veux que notre fils soit heureux, James. » - « Moi aussi, Mary. » Dans ton lit, dos à la porte, tu as les yeux ouverts et tu fixes les ombres que tes parents projettent sur le mur en face de toi. Tu ne peux pas t’empêcher d’être triste et de te demander pourquoi tu es si monstrueux. Est-ce que tu es réellement un monstre ?

1991 & Hogwarts
« C’est quoi ton nom ? » Tu tournes la tête pour voir une bouille adorable te fixer. « Seán. » Il te regarde un instant sans rien dire avant de s’approcher de toi et de t’aider à te relever. « Pourquoi t’es au sol ? » Tu le fixes avec un sale air. Il a des questions étranges ce gars. « J’sais pas. J’ai pas compris. » Normal, à onze ans, on ne peut pas comprendre que chez les sorciers, y a des sangs plus purs que d’autre et toi, t’es tout en bas de l’échelle. Y a un des gars - celui qui t’a foutu un coup - qui t’a dit que tu ne méritais pas ta place à Poudlard. Ta place, elle est nulle part. Tu as cru pouvoir trouver quelque chose à Poudlard, mais au final c’est comme chez tes parents adoptifs : tu t’y sens à l’étroit, tu ressens toujours cette colère et cette violence qui gronde en toi voulant sortir. Ici, c’est pire parce que t’es entouré de beaucoup de personnes. C’est souvent l’angoisse pour toi. C’est devenu pire quand tu as eu le malheur de dire que tu as été adopté et que tu as dit que ton vrai père était un criminel et qu’il était en prison. Comment est-ce que tu pouvais savoir qu’il y avait une prison pour les sorciers et que dire prison tout simple ça signifiait clairement que tu es un né-moldu ? T’as onze ans, pas vingt. Tu ne connais pas toutes les nuances de ce monde qui t’est totalement inconnu. Un groupe a donc décidé de te prendre pour cible. Tu es au sol depuis cinq minutes, tu as une lèvre éclatée et un bleu qui va se former sur ta pommette demain. « Moi, c’est Mylan. Attrape ma main, je t’aide. » Tu le fixes un instant. Tu ne sais pas si c’est un piège ou si l’autre est sincère. Tu le vois soupirer et se mettre à ton niveau. « Tu comptes vivre sur ce p’tit carré de sol pour le restant d’tes jours ? » - « Je t’ai rien demandé. » - « Et l’amabilité est donc en option. » Il se redresse, la main toujours tendue vers toi. Tu te décides finalement à l’attraper et il t’aide à te lever. Tu prends ton sac que tu remets sur ton épaule. « Merci. » Fais-tu d’une petite voix sans le regarder. Tu fais un bout de chemin avec ce Mylan. Vous ne parlez pas et tu apprécies ce silence. Puis il finit par te demander. « Pourquoi t’en parles pas à ton directeur de maison ? » - « De quoi ? » - « De ça. » Fait-il en pointant ta tête avec la sienne. Tu hausses les épaules. Si tu en parles, ça sera pire. Ils t’ont dit qu’il fallait que tu tiennes ta langue sinon ils allaient t’enfermer dans un placard à balais de l’école et t’oublier pour toujours. Ça t’a angoissé. Tu n’aimes pas les placards. Tu n’aimes pas être dans le noir. Et tu sais que personne ne serait venu te chercher parce que tout le monde s’en fout de toi. Alors tu te tais parce que ça vaut mieux.

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Tes mains tremblent. Cette fois, tu as répondu. Tu as envoyé ton petit poing rencontrer la joue de ce quatrième année. Il te fixe avec un air bête sur le visage et tu es trop fier de toi. Et tu te rends compte que ça t’a plu de le frapper et tu as envie de recommencer pour soulager ta colère qui gronde. Aujourd’hui, si tu as décidé de répondre aux coups c'est parce que l’un d’eux a bousculé Mylan. On ne bouscule pas Mylan. On ne touche pas à Mylan. Ce n'est pas son histoire. Ce n'est pas son problème. Alors on ne le mêle pas à tout ça. L’autre essaie de revenir à la charge et sans réfléchir tu le pousses de toutes tes forces. Il ne bouge pas de beaucoup de centimètres, mais suffisamment pour comprendre que tu es prêt à en découdre. Il ricane avant de t’envoyer un poing dans la figure. Tu vois Mylan essayer de te rejoindre, mais on l’en empêche. Vous êtes trop petits face à des grands de quatrième année. Ça t’embête de te dire qu’ils ont l’avantage et qu’ils auront toujours l’avantage. Plus tard, tu aimerais que ça ne soit pas le cas. Plus tard, tu voudrais que ça soit toi qu’on craint et pas toi qui aies à craindre. « Je peux savoir ce qu’il se passe ici ? » Tu reconnais la voix fluette de ton directeur de maison. Tu te figes un instant. Quelle gueule as-tu ? Il va savoir, il va comprendre et les autres vont te faire passer un sale quart d’heure. « Rien monsieur, on ramassait Dunegan parce qu’il était tombé. » - « C’est n’imp –Oui, j’ai été maladroit. » Mylan te lance un regard d’incompréhension. Il ne te reconnaît pas avec cet air poli et ce sourire contrit sur ton visage. Flitwick te répond avec un sourire également, mais ses yeux disent autre chose. Il est inquiet pour son élève. « Passez à l’infirmerie monsieur Dunegan. Pour vous soigner. Et on reparlera de ces… maladresses. » Fait-il en regardant les quatre quatrième année. Tu hoches doucement la tête et tu le laisses s’en aller. Lorsqu’il est loin, ton expression change. Une haine profonde s’inscrit sur tes traits et tu envoies un coup de poing dans le ventre de celui qui t’a agressé. « Fiche-moi la paix. » Un attroupement d’élèves se fait bientôt autour de vous. L’autre ne peut pas riposter et pour cette fois tu t’en sors. En route pour l’infirmerie, Mylan s’extasie devant la petite comédie que tu as jouée un peu plus tôt. « Mood. » - « Pardon ? » - « C’est un surnom qui t’irait à merveille. » Tu ne comprends pas trop et hausse les épaules. Mylan a des réflexions qui te dépassent parfois.

Mais c’est avec ce surnom que tu t’es construit une légende. Tu es devenu Mood petit à petit. Encore plus quand vous avez fui le Poudlard Express et que vous avez vécu dans la rue. Seán la victime a laissé place à Mood bien vite. Tu as pris goût à la violence et cette soif de faire mal.

2001 & Wuthering Heights Cemetery
C’était la meilleure chose à faire.
C’était la meilleure chose à faire.
C’était la meilleure chose à faire.
C’était la meilleure chose à faire.
C’était la meilleure chose à faire.
C’était la meilleure chose à faire.

Tu te répètes ça depuis trois semaines. Tu as abandonné Mylan derrière toi pour lui donner une leçon. Parce que tu en as eu marre de le voir draguer autant alors que tu es là. Tu n'as pas besoin de savoir ce qu’il fait avec les filles de votre groupe. Tu n'as pas besoin qu’il te montre qu’il est heureux en ménage alors que tu n'arrives même pas à exprimer autre chose que de la colère et de la rage. Tu es cette boule autodestructrice qui s’enferme encore et toujours dans le même cercle vicieux. Tu punis les autres au lieu d’assumer tes propres conneries. Et Mylan est en train d’en payer le prix. Lui qui t’a trahi. Lui qui semblait si heureux avec Fox. Tu détestes Fox. Tu la hais tellement que ça te brûle les doigts. Et Mylan aussi tu le hais. Un peu. C’est entièrement de sa faute si vous en êtes là aujourd’hui. « Mood ? » Tu redresses la tête pour croiser le regard de Fox. Tu sens les muscles de ta mâchoire se contracter. Qu’est-ce qu’elle vient faire là, elle ? « Qu’est-ce que tu veux ? » Dis-tu en la foudroyant du regard. Tu n'as pas le temps pour elle. Tu n’auras jamais le temps. Tu la détestes, elle t’a pris Chains. Il s’est détourné de toi à cause d’elle. Mais qu’est-ce qu’elle a de plus que toi ? Tu sens la jalousie te ronger et tu as envie de lui faire mal si mal. Tu ravales tes pulsions comme tu peux et tu attends qu’elle parle. « J’ai besoin de ton aide, Mood. » Tu hausses un sourcil. « De mon aide ? » - « Chains… Chains est à Azkaban, j’suis pas dans la meilleure position qu’il soit. J’ai besoin de ta… protection. » Tu sens que ça lui arrache la langue de te demander ça et tu ne peux pas t’empêcher de sourire encore plus. « Tu viens chialer à mes pompes pour que je te protège ? Qu’est-ce que tu crois, Fox ? Que je fais dans la charité ? » Elle se renfrogne. Ses traits se plissent et ça te fait plaisir. « Pour Chains, tu pourrais. » Elle enfonce le clou. Ton sourire se fane et tu lui jettes un regard meurtrier. Tu as envie de franchir les quelques mètres qui vous séparent pour la frapper jusqu’à la mort. Pour Chains. Chains n’en serait pas là s’ils n’étaient pas ensemble.

Tes pensées sont confuses, tu ne sais pas trop vers quelle décision te diriger. Tu as toujours cette colère qui pulse dans tes veines et cette envie d’assouvir la violence qui emprisonne ton cœur. Fox mérite une leçon au même titre que Chains. « Qu’est-ce que j’y gagne à te protéger ? » Ses yeux s’écarquillent. Elle est surprise et ça t’énerve encore plus. « Mes services pour les Shadow Moses. » - « Ça m'semble pas suffisant. » Elle a touché Mylan. Elle a embrassé Mylan. Elle a aimé Mylan. C’est agaçant ce sentiment de jalousie qui rejoint la colère et la violence. « Qu’est-ce que tu veux ? » Tes pas te poussent vers elle. Tu lèves la main et attrape une mèche blonde entre tes doigts. Tu la regardes s’entortiller avant de planter ton regard dans le sien. Elle a été plus proche de Mylan que tu ne l’as jamais été. « Toi. » Elle se recule. « Ta vie contre une nuit, ça devrait le faire non ? » Elle prend une expression de dégoût et ça t’énerve. Ils ont tous ce regard sur toi. Le dégoût. Tu n’es pas si répugnant que ça quand même ? « T’es qu’un putain de connard, Mood. » Ta main attrape sa nuque et tu serres un peu tes doigts. « Alors ta vie doit pas te tenir autant à cœur. » Tu la relâches avant de t’éloigner. Tu te souviens que dans les vieux films de ton père adoptif tu voyais les personnages faire ça. S’éloigner pour attendre de se faire rattraper. T’as jamais appliqué ça à la vraie vie alors pourquoi pas ? Tu ne sais pas ce que Fox est en train de faire, mais en te retournant, elle est là. Pas loin. Elle te regarde. « Une nuit. » Et tu souris. Parce que ça veut dire que sa fidélité à Chains, elle s’en cogne. Parce que tu pourras punir Fox aussi. Et pourrir leur relation.

2002 &Wuthering Heights Cemetery
Y a plus Mylan.

Tu es tellement perdu sans Mylan.

Tu n'as rien dit quand on t’a demandé où il était passé. Tu as juste grogné et demandé à ce qu’on ne prononce plus son nom en ta présence. Mylan est parti, il n’existe plus à tes yeux. Tu ignores aussi la douleur dans ton cœur. Alors ça fait ça la déception et l’abandon ? Une douleur si atroce que tu as l’impression que tu vas suffoquer. C’était mieux quand tu ne comprenais pas tout ça, les sentiments.
Tu fais tourner ta baguette entre tes doigts comme à chaque fois que tu es nerveux et énervé. Tu fixes un point au fond du mausolée celui-là même où vous vous êtes battus et où tu as compris que tu es allé trop loin. Ce mausolée, c’était le sommet de votre succès, la salle du trône, là où tu as eu l’impression que vous pourriez conquérir le monde Mylan et toi. Maintenant, il est à moitié détruit et y a plus Mylan. Tu reviens ici chaque jour depuis le jour où le combat s’est passé pour te rappeler ta connerie, ton erreur. Pour te rappeler qu’il ne faut plus que tu laisses tes sentiments te diriger. Faut que tu redeviennes cette machine qui agit mécaniquement, celle qui s’est construite le soir où tu as vu Mylan tuer des gars pour venger son oncle. Tes sourcils se froncent et une grimace se forme sur ton visage. Tu attrapes un bloc de pierre pas trop lourd et tu le balances sur un gros tas un peu plus loin tout en hurlant de rage. Tu en attrapes un second et tu répètes le manège trois ou quatre fois. Tu es déçu, en colère. Comment Mylan a-t-il osé te tourner le dos comme ça ? Azkaban était une leçon essentielle que tu lui as donnée. Pour qu’il comprenne qu’il est allé trop loin avec Fox. Et il t’accuse, toi. Et il rejette la faute sur toi. TOI. T O I. Ce n’est pas ta faute, c’est la sienne. S’il faisait un peu plus attention, il aurait vu. Il l’aurait vu  ce que même toi, tu n’assumes pas. Tu restes dans le mausolée une heure, peut-être deux avant de reprendre le passage souterrain qui te ramène dans la partie du cimetière où il y a les autres. On te regarde en passant et tu as juste à tourner la tête pour que les yeux se baissent. Cette autorité est grisante pour toi. Mais ça n’a pas la même saveur sans Mylan.

« Mood ? » - « Quoi ? » - « On a fait not’ mieux mais ça a rien donné. » Tu soupires et passes une main sur le visage avant de lui envoyer ton poing dans la figure. Le gamin chancèle, surpris. C’était pas le moment. « L’ordre était simple pourtant non ? Y a quoi qu’t’as pas compris avec tes copains ? Z’êtes au courant que niveau bouffe c’est la merde alors bougez-vous où vous irez nourrir les cafards qui traînent. » Il ouvre la bouche pour protester sûrement et tu lui envoies un coup de genou dans l’estomac avant de le tenir par les épaules et de t’approcher de son oreille. « Dis plus rien où j'te fracasse le visage au sol. » Tu le lâches violemment et il tombe en arrière. Tu vois une larme couler sur sa joue et tu laisses échapper un ricanement. « Casse-toi. » Il se lève précipitamment et s’enfuit, une main sur la joue. Tu poursuis ton chemin et tu croises Sand. Elle a ce regard de reproche et tu lèves les yeux au ciel. « Quoi ? » - « T’y es allé un peu fort tu crois pas ? » - « Sa mission était simple, il a pas réussi. Je l’ai corrigé, c’est tout. » Ce demi sourire que tu as sur les lèvres l’agace, tu le sais et tu en profites. Mylan est pas là pour te calmer. Ta colère explose toujours plus fort de jour en jour. Tes émotions sont multipliées par dix par moment et c’est dans la violence que tu te plais le plus. Les autres ne peuvent pas comprendre. Y a que Mylan qui pouvait.

2003 &Wuthering Heights Cemetery
Tes petits oiseaux t’ont rapporté que Voldemort était tombé. Tu ne sais pas trop comment réagir face à cette nouvelle parce que tu as toujours cru qu’avec la fin de ce cinglé, ta fin arriverait. Tu ne sais pas pourquoi, tu n’arrivais pas à croire que les insurgés pouvaient y arriver. Et pourtant. Tu te mordilles l’intérieur de la joue en sentant la crise de panique pointer le bout de son nez. Tu n'es pas prêt à rendre ton tablier. Shadow Moses c’est toi et Mylan. Sans toi et sans Mylan, c’est plus rien. Ta politique est sévère certes voire tyrannique, mais c’est comme ça sinon personne ne te respecterait. Regarde-toi, t’as vingt-trois ans, mais t’en parais quatre de moins. T’es chétif et t’as une gueule de petit con. Il fallait que tu montres les dents de temps en temps et que tu donnes des corrections quand le travail était mal fait. C’était pour leur bien à tous tout ça.

Tes mains se posent sur la table pour qu’elles arrêtent de trembler. T’es pas prêt à raccrocher le tablier. Shadow Moses c’est toi. T’es rien sans le gang. T’es rien non plus sans Mylan, mais ça c’est une histoire à oublier. Tu sens la présence de Sand. « Quoi ? » Tu fais un peu trop fort. « Bonjour à toi aussi, Mood. Tu viens pas avec nous ? » Tu te retournes. Ton regard est fou et comme d’habitude tu t’emportes. « Venir pour quoi hein ? Fêter une putain de victoire ? On va pas arrêter d’crever d’faim pour autant Sand. Les autres, ils s’en foutent de nous. » Ta voix monte monte monte. Elle se répercute contre les murs et Sand se recule. La colère est là, elle grouille en toi et ne demande qu’à sortir. « J’ai pas envie. Laisse-moi. » Tu vois ses lèvres se pincer avant de hocher la tête et disparaître. Tu n'as pas envie de fêter cette victoire parce que tu sais qu’on va venir pour te destituer aussi. La guerre est finie, mais toi aussi. Un peu.