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sujet; (NOV. 85) ADELIGAN • BABE I'M GONNA LEAVE YOU

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(NOV. 85) ADELIGAN • BABE I'M GONNA LEAVE YOU Empty
Adeligan - 1987 - Adele's flat

I know I never, never, never, never, never gonna leave you, babe But I got to go away from this place, I've got to quit you. Baby, baby, ooh, don't you hear it callin' me? Oh, woman, woman, I know, I know. It feels good to have you back again And I know that one day, baby, it's gonna really grow, yes it is. We gonna go walkin' through the park every day. Come what may, every day,
Les yeux fermés, allongée sur le lit de son amante, Morrigan écoute attentivement le bruit de la respiration saccadée à ses côtés. Elle savoure ce bruit, l'enregistre, essaye de l'imprimer sur ses tympans afin de pouvoir plus tard l'invoquer. Elle aime écouter la respiration d'Adèle après qu'elles aient fait l'amour, parce qu'elle peut sentir comment la jeune femme fait tout les efforts du monde pour reprendre le contrôle, le plus vite possible. Et cela lui rappelle tant ses propres efforts qu'elle ne peut s'empêcher d'être attendrie. Elle aime aussi toutes les preuves qu'elle fait de l'effet à la semi-vélane, qu'elle lui fait ressentir quelque chose. Parce que Morrigan est amoureuse, désespérément amoureuse, et que la réciproque n'est pas forcément évidente.
Elle sait que c'est la dernière fois qu'elles couchent ensemble. Alors elle a caressé la jeune femme avec encore plus de passion, encore plus de fougue que d'habitude. Elle a voulu tout lui donner, tout lui offrir, pour cette dernière fois. Et, pour cette fois, elle aurait tellement, tellement aimé pouvoir jouir pour elle. Mais non, toujours pas. Impossible, impossible pour Morrigan de jouir. Elle le sait, elle sait pourquoi, mais elle aimerait tellement pouvoir l'offrir à Adèle, comme cadeau d'adieu. Tant pis.

Finalement, la respiration d'Adèle se stabilise et Morrigan ouvre les yeux. Le plafond d'Adèle, magnifique, comme toute sa personne, l'aveugle presque. Elle a un petit sourire et roule sur le côté du lit pour se lever. Elle rit en voyant les vêtements éparpillés dans la chambre et lance un regard amusé à son amante : « Tu m'en veux pas si je pique ta culotte sans faire exprès hein ? » Bien sûr, elle ne le fera pas. Tout emprunt de vêtements entre les deux femmes provoque des débats, des promesses et des listes longues comme le bras de condition de prêt. L'une comme l'autre ne sont pas prêteuses, surtout de leur garde robe, alors c'est bien sûr vers ses véritables vêtements qu'elle se dirige.
Alors qu'elle referme son soutien-gorge, elle glisse un regard vers le miroir et frémit de voir ce corps, le sien. Les tatouages sont d'autant plus saisissants sans vêtements, parcourant tout son dos, l'arrondi de ses seins, cachant la maigreur maladive de son ventre, l'abominable minceur de ses jambes. Elle essaye toujours de s'épaissir avec ses tatouages, Morrigan, et ça marche plutôt bien, mais elle essaye surtout de se cacher, et ça par contre, ne marche vraiment pas assez. Elle ne maigrit jamais pour pouvoir disparaître et elle ne se couvre jamais assez de tatouages pour se transformer. Et même si elle sait que, demain, tout cela ne sera plus qu'un mauvais rêve, elle ne peut réprimer l'envie de vomir qui la prend alors qu'elle enfile rapidement la robe qui avait atterri aux pieds d'Adèle.

Morrigan se rhabille toujours juste après le sexe, même si c'est pour ensuite roucouler dans le lit, même si c'est pour ne pas quitter l'appartement de la journée. Elle ne se supporte pas nue, et Adèle le sait, et Adèle ne dit rien. Tout en recoiffant des doigts sa longue chevelure blonde elle sourit à la jeune femme toujours nue et lui demande doucement : « Alors mademoiselle ? Un petit quelque chose à boire, à manger, après ça ? J'ai cru voir une petite bouteille fort intéressante dans ton frigo. »

Morrigan est gentille, elle est très souvent gentille, mais elle est surtout gentille lorsqu'elle s'en veut pour quelque chose. Pas grand monde le remarque, puisqu'elle s'en veut pour beaucoup de choses, mais il faut parfois être idiot pour être dupe à tous les efforts qu'elle développe pour se faire pardonner par des petites attentions. Il est rare que Morrigan aille fouiller le frigo après le sexe, déjà parce que le frigo reste pour elle un lieu maudit de dégoût et que cuisiner lui fait horreur, aussi parce qu'elle reste souvent un bon moment sous les draps à ne pas vouloir bouger après ce genre d'activité. Morrigan n'est pas sportive. Et Morrigan aime pouvoir regarder le corps d'Adèle sans être gênée par de quelconques vêtements.
Alors oui, si Morrigan est gentille ce que Morrigan s'en veut, elle s'en veut terriblement, elle a envie de mourir en sachant que demain, elle prend un Portoloin avec Sasha Blacksmith pour devenir un homme quelque part en Allemagne. Et que jamais, jamais, elle ne compte revoir la délicieuse créature sous ses yeux. Elle a juste envie de se cacher dans ses cheveux bruns et y rester à jamais plutôt que de devoir se confronter avec les adieux qui l'attendent. Parce qu'elle doit lui dire, il faut qu'elle lui dise, elle ne peut pas lui cacher qu'elle s'en va, qu'elle la quitte. Morrigan est lâche et craintive, certes, mais il y a des choses qu'elle n'a juste pas le droit de faire.

Elle n'a pas le droit de quitter Adèle sans lui dire que, demain, elle s’appellera Viktor Heidelberg.


Dernière édition par Viktor Heidelberg le Mar 14 Mar 2017 - 15:38, édité 1 fois
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HUNTED • running man
Adele Bones
Adele Bones
‹ inscription : 03/08/2015
‹ messages : 2056
‹ crédits : LUX AETERNA, astra, sia, tumblr, simon/mathydabest.
‹ dialogues : #336699
(NOV. 85) ADELIGAN • BABE I'M GONNA LEAVE YOU Y65Mxt4

‹ âge : 38
‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5981
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
http://www.smoking-ruins.com/t2469-adele-you-re-gonna-wish-you-n
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Morrigan Bagshot
when we grow old, we forget all the names but yours will hang on and on. when we broke up, I forgot all the words. you left the music on and for good, you were gone. you forget all that you left behind and I was behind. I was behind.
Elle ne saurait pas dire ce que c'était mais c'était bien là: il y avait entre elles deux un secret dormant, silencieux et latent, qui rongeait de plus en plus les fondations de leur relation à mesure que le temps passait. L'hybride n'y aurait certainement pas prêté attention, en temps normal (tout le monde ment, tout le monde a son jardin secret) ; aujourd'hui, pourtant, en sentant l'information prête à lui exploser en plein visage, au moment où elle s'y attendrait le moins, Adele ne pouvait plus faire comme si de rien n'était. La dernière fois qu'elle avait ainsi ignoré la blonde, elle s'était retrouvée devant une Morrigan plus pâle encore que la mort, le sang chaud pour seul linceul éternel. Elle lui avait alors juré qu'elle se ficherait complètement de son cas si ce genre d'idées stupides lui traversait encore une fois l'esprit.
Bones avait d'ailleurs tout fait pour enfermer cette erreur de parcours dans le néant et reprendre le cours de leur vie,  comme si rien d'important n'avait marqué avec des lettres carmines leur chronologie commune. Rien ne s'était passé, rien. Elle avait tout fait (pressé le temps, l'espace et Morrigan elle-même) pour seulement effacer cette vision d'horreur de sa mémoire et de son esprit. Elle lui avait juré qu'elle la maudirait sur des générations entières s'il lui venait seulement l'idée de disparaître, sans aucune forme de procès, encore une fois... Promesse bien plus sacrée: Bones se l'était juré à elle-même, sur l'honneur de Merlin et la magie de Morgane, sur la vie de son père et même, le plus hypocritement du monde, sur la survie de toute la race Vélane, qu'elle tuerait Morrigan Bagshot de ses propres mains si elle essayait de l'abandonner, encore une fois, du jour au lendemain.
Who was she kidding ? Bones était décidément une menteuse née.

Black-out. C'est le black-out total et elle est terrifiée au plus profond de son être. Adele a le souffle court, les jambes en coton, et elle ne sait même pas d'où ça vient, ces milliers de picotements qui l'électrisent et la laissent pantoise par-dessus la matrice du lit ; l'esprit logique emporté bien au-delà de tous les possibles rationnels, de toutes les réalités parallèles, seulement balayé par les ravages terribles et abrutissants du plaisir. Ce n'est pas Adele Bones que Morrigan Bagshot laisse sur le carreau, alors: c'est l'essence Vélane, le feu hybride, qu'elle vient d'attiser et de souffler et d'éteindre comme on le ferait avec une bougie. Et elle la hait. Les lèvres de la blonde ont laissé des marques incandescentes contre l'intérieur des cuisses de la brune et cette dernière, malgré la noyade délicieuse dans laquelle elle se retrouve piégée, ne parvient pas à ressentir quoique ce soit d'autre qu'une haine prodigieuse à l'égard de son amante. Elle la hait autant qu'elle l'adore.
Adele sait que les caresses administrées par Morrigan resteraient indélébiles, le long de ses flancs, toute sa vie et pour ça, pour ça, elle la hait férocement. « Tu m'en veux pas si je pique ta culotte sans faire exprès hein ? » Elle déteste cette facette cachée de Bagshot, Bones, parce que c'est la seule chose qui les empêche vraiment de ne faire plus qu'une pour l'éternité.
Elle n'est pas sentimentale, Adele, mais à cet instant, les muscles et les nerfs toujours paralysés par la tendresse enivrante de Morrigan, elle a envie de pleurer. Elle se doute que la sorcière lui cache quelque chose de lourd et de terrifiant et c'est ce secret qui l'empêche encore de la posséder entièrement, de son égoïsme terrible ; de l'aimer comme son corps, son esprit, son instinct, le réclame viscéralement. Pourtant, Adele sait qu'avec elle, au-delà du mystère insondable, ce genre d'amalgame est impossible: une femme ne peut pas être l'âme-sœur d'une Vélane, quand bien même la mentalité sorcière repousserait toujours aussi dédaigneusement le sang vicié par le destin. Bones sait que son corps et son âme ont trouvé en lui la moitié qui ne réclamait rien d'autre qu'à être considérée, aimée, pour l'éternité mais là, en devinant toujours la carnation pâle de Bagshot sous les tatouages colorés, Bones a vraiment, vraiment, envie de pleurer. Parce qu'elle sait, elle sent, que Morrigan aurait pu être sa moitié dans d'autres circonstances, dans une autre vie, dans un autre monde.

La brune repousse les dernières vagues de plaisir tant bien que mal, fronce des sourcils en voyant Bagshot se revêtir. Elle se doute qu'elle vient de lui jeter une remarque ironique mais son esprit toujours embrumé ne parvient pas à retrouver les mots qu'elle vient d'employer. C'est la première fois que la blonde a transporté aussi loin l'hybride et tout ce qu'Adele parvient à appréhender, c'est qu'elle la hait autant qu'elle l'adore. Elle veut tuer Bagshot. Mais elle sait qu'elle ne le pourra jamais, même  avec toute la bonne volonté du monde.

Son sourire est si rare qu'il est l'une des rares choses qu'Adele apprécie, véritablement, dans l'univers. Mais ça, comme la promesse, comme le reste, elle le tait aussi férocement qu'elle ne se ment à elle-même. Bones était fière. Elle ne se laisserait jamais être faible face à quiconque. « Alors mademoiselle ? Un petit quelque chose à boire, à manger, après ça ? J'ai cru voir une petite bouteille fort intéressante dans ton frigo. » Ce n'est que là qu'elle ne réintègre la réalité et sans pudeur aucune, l'hybride se redresse et se lève, peu encline à dérober au regard azur de son amie les monts et les vallées dénudés de son corps. Un rictus étire ses lèvres lorsque Bones s'approche de Morrigan, lorsqu'elle capte des étincelles luxuriantes au plus profond de ses iris, pour aller embrasser sa mâchoire. Les lèvres de la brune soufflent une maigre (consolation) provocation au creux de son oreille pour se venger de l'affront terrible : « Tu crois encore avoir besoin de m'enivrer pour m'avoir Bagshot? Un éclat cristallin éclate tandis que l'hybride s'échappe, impétueuse, hors de la portée de l'amante. Looks like you don't know me at all. » termine-t-elle platement, presque froidement. Définitivement. Mais elle, Adele, elle oublie aussi que Morrigan a un quelconque pouvoir sur elle ; aussi sûrement qu'elle préfère oublier qu'Owen Avery a gravé ses iris de l'ambre irréelle à jamais.
C'est plus simple ainsi: on est mieux en se pensant seul, fort, plutôt qu'accompagné. Elle préférait être seule plutôt que vulnérable, Bones, et ce depuis toujours.

Elle revient de son escapade fortuite dans la cuisine au bout de quelques minutes, la baguette magique commandant aux verres de basse facture et à la bouteille d'hydromel de la précéder, sans effort aucun, jusqu'à la chambre. Sa prestance est la seule chose qui parvienne encore à faire passer de la pacotille pour des objets de luxe, aujourd'hui. l'esprit de grandeur toujours bel et bien présent malgré les déboires terribles infligés par sa vie d'étudiante en médicomagie, rarement secondée par sa 'famille'. Adele se fiche bien de tout ça avec Morrigan. Elle, la sorcière, connait sa vie, connait le mal que l'aide approximative d'Angus fait naître en elle, et ce, sans s'en formaliser le moins du monde. Morrigan ne s'en est jamais souciée: c'est sans doute l'une des raisons pour laquelle Adele s'est autant rapprochée de (raccrochée à) Morrigan toutes ces années, malgré tous ses sacro-saints principes : elle est restée, malgré ses tares naturelles, son passé flou et ses origines douteuses, malgré ses défauts naturels. C'est sûrement  un peu à cause de ça qu'elle aime Morrigan sans jamais se l'avouer, Adele. Parce qu'elle l'accepte sans jamais rien demander en retour. La main libre de l'hybride dénudée tient aussi une boîte frappée par le seau des d'Anjou et Adele, bien qu'habituée au fait du dégoût de Morrigan pour la nourriture (autant qu'un Épouvant puisse détester un Riddikulus), sait que la jeune femme ne pourra pas trop résister aux douceurs qu'elle lui offre ce soir. Espérant aussi, en filigrané, que cette offre sucrée déliera la langue et la sensibilité de Bagshot face à sa curiosité maladive. Elle veut savoir pourquoi Morrigan se ferme, l'évite autant, de plus en plus souvent, en ce moment. Et quand Bones veut, Adele obtient. C'est un fait que Morrigan n'ignore plus depuis longtemps.
L'hybride se poste aux côtés de l'amante, lui tend le paquet de la première pâtisserie des d'Anjou, afin de faire du drap encore hanté par leurs effluves entremêlées sa robe de fortune, avant de remplir les verres terriblement ennuyeux du breuvage irisé caractéristique (les deux sorcières n'avaient jamais hésité à assécher cette source divine lorsque l'occasion se présentait par le passé ; pourquoi ce serait différent maintenant ?). « Cupcakes à la framboise. Je le jure, Morrigan, si tu ne me dis pas ce que tu as derrière la tête, je te bannis de mon existence! lâche Bones en riant. Elle ne se doute pas un seul instant que ses paroles ne seraient jamais aussi véridiques qu'aujourd'hui. Elle ne sait pas que c'est la dernière fois qu'elle parlerait vraiment à Morrigan. Ouvre, vite! J'ai littéralement explosé mon budget du mois pour ces merveilles! »

La vie est une drôle de partie de cartes et ça, Adele Bones ne s'en rend pas encore vraiment compte: elle ignore encore qu'après ce soir, elle deviendrait la sorcière hybride froide, terrible et insensible, qu'elle serait aujourd'hui. Elle ne sait pas encore qu'elle voudrait véritablement tuer Morrigan Bagshot de ses propres mains dès aujourd'hui.
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I know I never, never, never, never, never gonna leave you, babe But I got to go away from this place, I've got to quit you. Baby, baby, ooh, don't you hear it callin' me? Oh, woman, woman, I know, I know. It feels good to have you back again And I know that one day, baby, it's gonna really grow, yes it is. We gonna go walkin' through the park every day. Come what may, every day,
Dans la vie de Morrigan, cela fait des années qu'il n'y a plus qu'Adèle. La vélane est le seul miroir qu'elle ose observer. Depuis ses quatorze ans, Morrigan déplace des montagnes pour lui plaire et la satisfaire. Tout ce qu'elle est, elle l'est pour elle. Que donnerait-elle pour devenir définitivement Adèle et s'oublier dans la perfection de sa vie si bien organisée. Morrigan jalouse cette femme, elle l'envie avec une violence qui la fait toujours l'aimer d'autant plus fort. Pourquoi ? C'est pourtant évident : Adèle a tout ce que Morrigan désire. La beauté, la puissance, l'assurance, l'intelligence, la clarté d'esprit et de geste. Pendant que Morrigan court désespérément derrière elle pour espérer lui ressembler un instant, Adèle glisse entre ses doigts et devient toujours plus merveilleuse chaque jour.
Depuis qu'elles se connaissent, Adèle n'a jamais cessé de devenir toujours plus belle, et Morrigan n'a jamais cessé de l'aimer chaque jour davantage. A ses yeux, il n'y a qu'elle, bien qu'elle sache bien que l'inverse n'est pas vrai. Son obsession maladive pour la vélane la fait voir toujours plus d'elle, parfois même plus que ce que la principale concernée peut percevoir. Morrigan sait qu'Adèle ne lui appartient plus depuis plusieurs années, si elle lui a déjà un instant appartenu. Il y a quelqu'un d'autre. Owen Avery. Adèle peut nier autant qu'elle le peut, Morrigan sait que c'est à lui qu'elle appartient et cela réveille en elle des pulsions qu'elle aurait préféré ne jamais connaître. Une jalousie cruelle et viscérale qu'elle n'avait d'abord pas compris, tant la violence en était abominable. Elle se souvient encore de la facilité avec laquelle la lame avait tranché la peau de ses poignets, plutôt que d'affronter la véritable raison de la douleur que provoquait en elle Owen Avery. Aujourd'hui, à la veille de son départ, elle comprend ce qui a transformé sa vie en enfer. Elle aurait du s'appeler Owen Avery, Morgan Bagshot, Viktor Heidelberg, et pouvoir être avec Adèle tout comme le mangemort a pu l'être. Avec les mêmes armes que lui, elle est intimement persuadée qu'Adèle lui aurait appartenu.
Et cette injustice la tue à petit feu depuis trop longtemps maintenant.

Morrigan sait qu'Adèle ne sera jamais aussi belle qu'en cet instant, car Adèle est toujours plus belle chaque jour et qu'aujourd'hui est le dernier qu'elle pourra passer avec elle. Elle se laisse charmer, fasciner et hypnotiser par la vue de cette merveilleuse femme s'approchant d'elle, sinueuse et sensuelle, merveilleusement nue, et aux lèvres si douces lorsqu'elle embrasse la mâchoire de son amante. « Tu crois encore avoir besoin de m'enivrer pour m'avoir Bagshot ?  » Comme à chaque fois, les entrailles de Morrigan se nouent et se tordent au contact de sa voix, alors qu'elle a l'impression que son rire est une cascade de soie sous sa peau. Malgré la cruauté de ces mots, prononcé par celle qui ne lui a jamais appartenu, elle sourit à son tour, avec la tendresse d'une amante dont l'appétit reste toujours sous-jacent. « Tu crois que je m'arrêterai un jour de ne vouloir t'enivrer toujours davantage ? » susurre-t-elle doucement, prête à l'attraper au vol, l'embrasser, oublier, encore, sa terrible décision dans la sécurité de son corps.
Mais Adele s'enfuit. Elle est terrible, cette femme, comme elle fait tout pour attacher Morrigan à sa vie en refusant toujours de faire de même, ou de paraître faire de même. Morrigan devrait s'habituer, pourtant, à être ainsi ballotée de droite à gauche par ses lèvres mesquines mais, toujours, elle se sent démunie lorsqu'elle s'éloigne. « Looks like you don't know me at all. » La phrase, cinglante, fige Morrigan sur place. Son visage se tord un instant de douleur, alors qu'Adele quitte la pièce, sans voir les tortures qui habitent les yeux bleus de son amante.

Connaître Adele est un sport étrange, un éternel jeu d'acrobatie où il faut tantôt l'écouter, tantôt l'ignorer. Depuis des années, Morrigan essaye de lui ressembler et pourtant elle n'arrive pas à savoir qui elle aime plus, entre Owen et elle, tout comme elle n'arrive pas à savoir si elle est forte ou fragile, si elle a besoin d'elle ou si elle se débrouille parfaitement bien seule. Il y a un monstre en Adele, qui la rend froide et distante puis chaude et ardente sous les attentions de Morrigan. Malgré tous ses efforts, Morrigan n'arrive jamais à cerner véritablement ce monstre, tout comme son propre monstre reste inconnu des yeux curieux de la Bones. Elle peut la voir, pourtant, au quotidien, chercher encore et encore ce qui cloche chez Morrigan. Elle la poursuit, parfois de questions, pour essayer de voir ce qu'il se cache derrière les tatouages et les sourires de la jeune irlandaise. Toujours, Morrigan s'échappe, tout comme Adele se met souvent hors de portée. Elles jouent, toutes deux, à ce jeu incessant où elles se courent après pour se comprendre l'une l'autre, toutes deux terrifiées d'être comprises et furieuses qu'on les comprenne. Elles cultivent leur monstre, chacune dans leur jardin, jalouses de leur secret et amères de ne pouvoir révéler l'autre.
La différence, c'est que Morrigan tient enfin son monstre par le cou, et peut enfin s'en débarrasser et pour cela il lui faut abandonner Adele. Et elle ne sait toujours pas comme elle pourrait le faire, puisqu'à ses yeux, depuis longtemps déjà, il n'y a plus qu'elle au monde.

Morrigan est tirée de ses questionnements vénéneux par le retour de la merveille qui lui sert de meilleure amie et de grand amour. Elle sourit aussitôt, de voir le décalage entre sa beauté d'aristocrate et la pauvreté des verres. Elle l'accueille d'un : « Je vois que tu nous ramènes de la compagnie ! » Elles finissent toutes les deux assises sur le lit, lorsqu'Adele lui tend un paquet des d'Anjou. Le premier instinct de Morrigan est, bien entendu, de refuser. Elle sait que  là-dedans se trouve de la nourriture, et elle sent déjà sa gorge se serrer. Elle sait cependant contrôler ce genre de réaction et, avec un sourire, accepte la boîte, sans oser l'ouvrir, comme si le ruban lui aurait brûlé les doigts.
« Cupcakes à la framboise. » Morrigan a envie de pleurer, brusquement. Bien entendu, que ce sont les cupcakes à la framboise. Adele la connaît par cœur, et elle sait à quel point elle les adore. L'attention est si fine, parfaite et cruelle à la fois qu'elle a envie de nier leur existence et d'imaginer, qu'importe, de vulgaires tartelettes au citron à la place. Tout plutôt que la preuve, continuelle, de l'amour qui les unis. « Je le jure, Morrigan, si tu ne me dis pas ce que tu as derrière la tête, je te bannis de mon existence ! » Adele rit, et Morrigan ne doit qu'à son mimétisme automatique d'arriver à rire à son tour. Ne pas craquer, ne pas lui faire voir davantage tout ce qui la torture. « Ce que j'ai derrière la tête ? Des choses bien peu recommandables ma chère demoiselle, je ne voudrais pas qu'il te vienne à l'idée de te rhabiller. » Elle a de nouveau envie de se noyer en elle, de s'oublier au contact de ses frémissements, de n'exister que pour sa voix enfin perturbée par le désir. Mais alors qu'elle se penche pour lui voler un baiser, c'est avec excitation qu'Adele lui ordonne : « Ouvre, vite ! J'ai littéralement explosé mon budget du mois pour ces merveilles !  »Par instinct, Morrigan obéit toujours à Adele. Alors quand elle lui demande, elle se concentre de nouveau sur le paquet et l'ouvre finalement, méticuleusement, lentement, comme si cela pourrait retarder l'inévitable. « Vais-je devoir payer nos sorties jusqu'à la fin du mois avec tes frasques ? »  Elle le dit avec malice, mais elles savent toutes deux que, des deux, c'est Morrigan qui paye quasiment tous leurs caprices. Les deux femmes aiment le luxe, les bonnes choses et, surtout, elles aiment dépenser à outrance l'argent qu'envoient les Bagshot tant que Morrigan se tient correctement et passe ses examens. Le seul problème c'est que Morrigan ne sera pas là, cette fois, pour remplir plus ou moins discrètement les placards d'Adele.

Elle découvre enfin les délices à  la framboise. Les d'Anjou savent y faire, pour mettre en appétit, et les cupcakes sont effectivement de petites merveilles à regarder. Morrigan, pourtant, n'a aucune envie d'en goûter. Déjà, en temps normal, il lui en faut beaucoup pour qu'elle se sente attirée par de la nourriture, mais manger ces cupcakes en sachant qu'ils seront les derniers... Elle les fixe un instant, nerveuse, avant de reprendre le sourire et de regarder Adele avec ravissement : « Ils sont magnifiques. » Elle hésite à en dire plus, à mentir complètement et à dire qu'elle a faim, ou quelque absurdité. Adele le saurait, qu'elle ment, mais en étaient-elles à cela près ? Oui. Autant économiser les mensonges, comme des perles, et ne lui souffler que les plus précieux. Alors elle se contente de lui présenter la boîte, avec de la tendresse dans le regard : « Par contre j'ai les mains pleines, et ils sont bien trop sucrés pour que je les prenne à main nue. » Morrigan déteste que de la nourriture lui reste sur les doigts, elle ne supporte pas de sentir du sucre encore accroché à son épiderme. Il y a une peau, cependant, une seule, qu'elle adore laver de sa langue. « Tu m'aides ? » roucoule-t-elle donc. C'est une habitude, depuis longtemps maintenant, qu'Adele fasse manger Morrigan. Elles ont vite compris que Morrigan était incapable de refuser le moindre caprice à sa meilleure amie, et que si celle-lui lui ordonnait de manger quelque chose qu'elle tenait entre les doigts, elle obéirait toujours presque avec délice. Dernièrement, la seule façon d’appâter Morrigan, c'était de la faire s'approcher toujours plus près de la semi-vélane.

C'est malicieuse qu'elle ouvre légèrement la bouche, prête à recevoir l'hostie sucrée des doigts de sa déesse elle-même. Elle est là, offerte à ses caprices, comme toujours. Pour Adele, elle sera la plus parfaite de toutes les poupées.
Jusqu'à demain.
Demain, il n'existera plus aucune Morrigan pour se jeter à ses pieds.
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‹ occupation : en fuite, déchue de tout type de privilèges.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1976 et 1983.
‹ baguette : est en bois d'if, mesure 23,7 centimètres et possède un ventricule de dragon en son cœur.
‹ gallions (ʛ) : 5981
‹ réputation : je suis sans aucun scrupule.
‹ particularité : semi-Vélane.
‹ résidence : ici et là, clamant comme miens les différents cottages investis durant notre cavale.
‹ patronus : inexistant
‹ épouvantard : une vie silencieuse, ponctuée par des râles de douleur, et non plus par les rires des rares personnes auxquelles je tiens.
‹ risèd : une journée d'été, Artur m'aidant au jardin ; Owen Avery se moquant de l'activité sans chercher à dérober son regard attendri.
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 « Ce que j'ai derrière la tête ? Des choses bien peu recommandables ma chère demoiselle, je ne voudrais pas qu'il te vienne à l'idée de te rhabiller. » Les lèvres d'Adele se soulèvent légèrement, commencent à dessiner une courbe sensuelle, lorsqu'elle voit Morrigan s'approcher de ces dernières, pour finalement terminer leur dessin en un rictus amusé et moqueur. Si s'extirper de l'attraction de la blonde a toujours été l'une de ses activités favorites toutes ces années, Bones n'oublie pas qu'elle avait seulement commencé à ronger son frein avec Bagshot et offert un peu plus que le visage froid et hautain qu'elle servait à tout le monde à Morrigan seulement après qu'elle ait manqué de s'ôter la vie. Oui, seulement là Bones avait commencé à faire attention aux détails semés par Bagshot. Seulement après ce moment-là, seulement après avoir vu la flaque carmine, seulement après avoir eu à faire à l'hystérie déplacée de la mère de la blonde. À croire que leurs faces cachées et leurs déboires familiales respectives étaient la seule cause qui avait amené l'hybride à réellement considérer Morrigan comme son amie...  
Lorsque la blonde reporte son attention sur la boîte colorée suite à son injonction, la brune se surprend à sourire comme une gamine un matin de Noël. Non pas qu'elle soit une habituée des matins de Noël heureux et sans défaut, Adele, mais elle n'avait certainement plus peur de reconnaître son manque de scrupule et sa propension infaillible à orienter et à organiser la vie de sa meilleure amie comme si c'était la sienne, désormais. Les quelques manifestations honteuses qu'elle avait éprouvé en menant Morrigan ainsi par le bout de la baguette au tout début s'étaient rapidement volatilisées: si la manipuler comme une vulgaire marionnette était le seul moyen pour l'empêcher de ressembler à ces crétins de Gryffondor, mais surtout de l'empêcher de mettre à nouveau fin à ses jours, alors ainsi soit-il. Elle avait développé son propre rôle, ambigu à souhait, dans leur relation avec grand plaisir. « Vais-je devoir payer nos sorties jusqu'à la fin du mois avec tes frasques ?Vois le bon côté des choses: la fin du mois est proche. » Faux. La fin du mois n'arriverait que d'ici une quinzaine de jours. Mais Morrigan et elle sont toutes les deux bien au fait des dépenses et des caprices versatiles de la brune: Adele avait déjà fait bien pire par le passé, dans le rouge à peine la première dizaine du mois entamée.

Comme à chaque fois, lorsqu'elle met Morrigan face à de la nourriture, Adele repousse fantaisies et futilités bien loin dans son esprit pour se concentrer exclusivement sur les réactions de la blonde. Son sens de l'observation est aiguisé, acéré et impérieux, il ne souffre que très rarement des caprices impétueux de l'hybride. Elle détaille les gestes, les mouvements, les temps de latence. Les mimiques habituelles ou nouvelles qui viendraient froisser plus ou moins subtilement les traits de Bagshot sont scrupuleusement passées au crible.
Jamais Bones n'avait cherché à gaver la blonde, à rééduquer sa relation avec la nourriture. « Ils sont magnifiques.Je sais. Je les ai choisis. » Non parce que Morrigan avait assez à faire avec sa mère de ce côté-là... à la place, elle se contente de la surveiller de la façon la moins invasive possible le comportement de la sorcière, pour ne pas l'effrayer, pour ne pas la braquer, pour l'empêcher de s'isoler totalement, comme des années auparavant. Et lorsqu'elle la juge un peu trop maigre, un peu trop faible, elle n'hésite pas à trafiquer leur assiette commune à l'aide de cocktails, de potions, élaborées spécialement pour elle, pour s'assurer que rien de grave n'arriverait subitement. Adele est hypocrite sur ce point et elle le sait: elle préfère voir son amie mourir lentement plutôt que de la plus brusque des manières possibles. C'est moins douloureux, ainsi, plus réconfortant. Oui, Adele est prête à beaucoup de choses pour Morrigan, même à se leurrer elle-même, et cette information, si elle ne compte absolument pas la partager avec la principale concernée, ne gêne aucunement l'hybride. « Par contre j'ai les mains pleines, et ils sont bien trop sucrés pour que je les prenne à main nue. » Bones hausse des sourcils, lève les yeux au ciel, arbore une expression affligée et désabusée, comme si elle se tenait devant une gamine beaucoup trop capricieuse à son goût. « Tu m'aides ?Vraiment, commence-t-elle d'une voix mielleuse, entrant naturellement dans le jeu, habituée depuis longtemps au manège de la blonde pour seulement penser à vocaliser encore les contours de ses ruses, tu as de la chance qu'ils ne sont pas au chocolat. Tu sais ce qu'ils disent à propos du chocolat et des manchots? » Elle se fiche bien, Adele, de connaître le degré exact, le volume considérable, de la place qu'occupe Morrigan dans sa vie, dans son esprit, dans son cœur. Elle s'en fiche et se le cache bien volontiers, question d'orgueil, mais cela ne veut pas pour autant dire qu'Adele ne sait pas exactement à quel point elle l'aime et elle l'adore, dans le fond. Elle se fiche bien de devoir manipuler son amie, de se laisser manipuler aussi par elle. Elle se fiche de devoir passer pour la harpie de service aux yeux du monde entier, à ses yeux ou de n'être qu'une silhouette indéfinie devant son miroir. Elle se fiche bien de tout ça, l'hybride, ainsi que de toutes les questions soulevées par Morrigan en elle. Elle s'en fiche parce que « C'est que tu n'aurais ni accès à ces douceurs, ni même à moi, question de karma. C'est assez triste quand on y pense. » Morrigan est là, depuis longtemps, et elle ne sortirait jamais de sa vie ; c'était tout ce qui importait. Son père, Avery, les camarades de classe, les personnes qui la jaugent et qu'elle juge, ils vont et ils viennent, dans un ballet incessant, inconstant et instable. Mais Morrigan est là et elle sera toujours là. Elle est sa seule constance et Adele est prête à beaucoup de choses, à se ridiculiser, à la ridiculiser, pour que Morrigan ne l'abandonne jamais.

Les mouvements sont fluides, le chêne habitué aux tâches multiples que lui impose sa propriétaire lors des stages de médicomagie, et Bones envoie les verres remplis par le liquide ambré sur les tables de chevet ainsi que la bouteille d'hydromel par-dessus les draps éparpillés pour pouvoir resserrer le drapé de sa robe de fortune autour d'elle. Elle abandonne sa baguette magique quelque part devant elle pour pouvoir retirer la boîte d'Anjou des mains de la blonde au sourire tentateur. Le cupcake qu'Adele choisit et dont elle s'empare est divisé en deux parts égales d'un geste expert: il ne lui faut que quelques secondes pour que le paquet soit délesté d'une de ses pâtisseries et l'hybride ne morde à pleines dents dans l'une ses moitiés avant de se retourner vers Morrigan. Le sourcil gauche est courbé et son sourire narquois à peine entamé par la douceur dont sa bouche est entravée quand Adele s'approche de Bagshot en ne la quittant pas un seul instant des yeux. Lentement, lentement, le visage s'approche, les iris incapables de dérober à son regard le plaisir que Bones ressent en observant les traits de Morrigan se teinter de plus en plus par la malice, se troubler à mesure que l'hybride révèle des promesses suaves faites en silence. Elle s'immobilise à quelques millimètres des lèvres de Bagshot, l'ambre redoublant d'ardeur lorsqu'il perçoit l'hésitation immuable traverser le visage de la blonde. Mais cette seconde, cette ultime seconde, s'étiole comme toutes les autres avant elle, comme toujours, devant l'insistance muette de l'hybride.
Adele soupire allègrement en sentant finalement la mâchoire de Morrigan s'emparer de l'autre extrémité de la pâtisserie et croquer à son tour la douceur française. Un instant, Bones ferme les yeux et considère pleinement le goût du cupcake distillé le long de ses papilles: elle ne sait vraiment pas quid du gâteau ou du simulacre de baiser lui faisait le plus plaisir.

Sa paume s'élève finalement entre elle deux pour récupérer les miettes qui se désagrègent lorsque Bones s'éloigne, une expression contentée sur le visage. Elle prend le temps de terminer sa bouchée avant de rouvrir les yeux et de s'emparer de son verre, mêlant aux notes framboisées qui lui hantent le palais les saveurs emmiellées de l'hydromel. « Je ferais office de dessert seulement si tu termines cette moitié-là. » Et Bones repose dans la boîte le morceau toujours intact du cupcake avant de se débarrasser du paquet, le repoussant un peu plus loin sur le lit, tout près de la bouteille d'alcool irisé, avec le même rictus impossible qui continuait de lui gracier les lèvres. En buvant une nouvelle gorgée de son verre, la brune plonge le regard dans celui de Morrigan, les sourcils formant son habituelle expression emplie de défi. Ça prendrait le temps qu'il faut mais Adele avait cette qualité inouïe d'être patiente pour certaines choses, dans la vie: ça ne la dérangeait jamais d'attendre Morrigan parce que malgré ses défauts, et ses secrets, ou les siens, et sa manie de toujours se dérober sous des tonnes de vêtements et ses tatouages infinis, quelque part, Bagshot valait la peine que l'hybride lui un de ses pans de patience infinie.
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