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sujet; (TURSON) I am a poor boy too, I have no gift to bring, That's fit to give the King |
| Chaudron Baveur • Yule Mary, did you know that your Baby Boy will give sight to a blind man? Mary, did you know that your Baby Boy will calm the storm with His hand? Did you know that your Baby Boy has walked where angels trod? When you kiss your little Baby you kissed the face of God?21 Décembre • Rocket était morte.
C'était un deuil qu'Angelina n'était pas prête à faire. Elle ne s'était plus considérée comme « Angelina Johnson » depuis un an et demi maintenant, et elle s'y était atrocement habituée. Elle n'était plus censée être humaine. Elle n'était plus censée devenir civile. Une machine de guerre, c'était tout ce qu'elle était devenue. Oublie les conséquences, ne pense pas aux autres, noie-toi dans ce que tu dois faire. Rocket avait juste voulu faire se terminer la guerre le plus vite possible, par tous les moyens possibles, de la façon qui lui avait semblé être la plus douloureuse pour l'ennemi. Elle n'avait pas réfléchi en tant qu'individu. Elle n'avait même pas exactement réfléchi. On lui avait bien dit, ces derniers mois, de réfléchir à ce qu'elle faisait. Elle ne l'avait jamais fait. Elle n'avait pas le temps, pas la force, de réfléchir. Et puis il y avait eu Katie. Katie qui lui avait dit oui. Qui avait voulu d'elle. Qui l'avait aimé, peut-être, au moins, un peu ? La douleur de leur séparation était encore impossible à concevoir pour Angelina. Elle s'attendait toujours à la voir lui faire un brin de morale, essayer de la comprendre, puis se noyer et tout oublier dans ses bras. Pendant plusieurs mois, peut-être les mois les plus terribles de son existence, Angelina avait pu s'oublier dans l'odeur de Katie, les caresses de Katie, niant tout ce qu'il pouvait se passer dans la profondeur de ses yeux. Mais Katie avait choisi l'autre connard. Alors Angelina était seule. Et en plus, Rocket était morte.
Doxy était mort aussi, il ne restait plus que Cormac McLaggen. Elle l'avait vu reprendre ses vêtements de civil. Elle l'avait vu, pendant une semaine, marcher tous les matins jusqu'au Ministère pour aller travailler. Le petit adolescent inconscéquent était bien mort. Cormac n'avait pas oublié Doxy, et il restait un belliqueux. Il lui parlait du Ministère, et de ce qu'il s'y passait, et des traques qu'il organisait. Tant que Cormac serait là pour venger sa famille, Angelina savait qu'aucun mangemort ne réchapperait. Pourtant, elle ne pouvait plus rester chez Cormac. Pendant que, lui, se reconstruisait après la guerre, parce que, lui, avait réfléchit à ce qu'il faisait, Angelina ne devenait rien du tout. Certes elle aidait Cormac, elle jouait l'icone, elle faisait même quelques discours pour condamner l'Elite et les Sangs Purs. Mais le cœur n'y était pas, ou plus, peut-être qu'il n'y avait jamais été. Rocket avait toujours été une fusée en pilote automatique. Angelina avait l'impression de se réveiller d'un long rêve et de réaliser que quelqu'un d'autre avait foutu le bordel pendant son absence.
Les nuits étaient terribles, et les réveils encore pire. Trop de visages lui revenaient en mémoire, dans les décombres d'Herpo Creek, dans les cachots de Poudlard, partout ailleurs. Le regard de Marcus Flint ne semblait jamais vouloir la lâcher. Pendant que Cormac allait mieux de jour en jour, elle, dépérissait. Et elle n'en pouvait plus de faire semblant d'être heureuse de la fin de cette guerre. Alors elle avait pris ses affaires, laissé un mot, puis avait rodé dans les rues de Londres. Elle ne pouvait pas revenir chez son père. Elle ne voulait même pas savoir ce qui lui était arrivé. L'évocation de son existence était encore une plaie ouverte, et elle ne se sentait pas capable de regarder en face ce qu'il était devenu. Katie était impensable. Alicia n'était pas vraiment en état de l'héberger. Fred, n'en parlons pas. Il ne restait personne, semblait-il.
Personne, sauf peut-être cette personne qu'elle n'avait jamais aimé, mais qui avait toujours été là. Ce fut dans les eaux de la fermeture du Chaudron Baveur qu'Angelina se retrouva coincée, figée, horrifiée de peur, devant la porte de derrière de l'auberge. Elle devait, toquer, frapper, appeler quelqu'un, mais elle restait immobile, sac sur le dos. Elle n'osait juste pas. Puis, brusquement, sans qu'elle ne le demande, la porte s'ouvrit. Elle fit un bon en avant, les yeux grands ouverts, pour se retrouver face à une Turner qui, visiblement, était en train de sortir les poubelles. Sa gorge s'assécha. Elle n'avait pas changé. Pourquoi n'avait-elle pas changé, quand Angelina n'était plus que l'ombre d'elle-même ? Léopoldine avait toujours eu le meilleur instinct de survie des deux. Même à l'époque, elle s'en tirait toujours sans une égratinure dans leurs combats de rue, tandis qu'Angelina revenait en sang. Elle avait toujours été plus forte. Malgré tous les grands airs de Johnson.
« Yo Turner. » On aurait presque pu croire, à sa voix assurée, qu'elle était calme. « T'as d'la place pour héberger ta vieille branche de Johnson ? » C'était quand même pas Turner qui allait lui jeter la pierre pour avoir fait brûler Herpo Creek. Non ? |
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WIZARD • always the first casuality Léopoldine Turner | Chaudron Baveur • Yule There is a house built out of stone, wooden floors, walls and window sills. Tables and chairs worn by all of the dust. This is a place where I don't feel alone. This is a place where I feel at home. 9 décembre 2003 • Joshua est perché en haut de l’escabeau maintenu en place par Fawly pendant que Lowfy fait léviter vers lui des décorations qu’il accrochait délicatement aux branches du sapin. De l’autre côté de la pièce, Léo garde un oeil sur son fils. C’est la fin d’après-midi et la salle n’est pas bien remplie, une petite vingtaine de personnes. Soudain Léo se fige, arrête de nettoyer le plan de travail du bar et se tourne vers la porte du chemin de travers. Elle est parcourue d’un frisson inexplicable avant même que la porte ne s’ouvre. Puis un homme s’engouffre dans la sale. « C’EST FINI. » Cri-t-il à l’assemblée. « La bataille est finie ! Il est mort ! La guerre est finie ! » Un silence de plomb se fait dans la pièce. Tout le monde se pose la même question et finalement c’est l’une de harpie qui lâche la bombe alors que chacun retient son souffle, même les elfes de maison. « Qui ? » « Voldemort. » Répond Léo d’une voix blanche.
Il y a longtemps qu’elle n’a pas vu une telle agitation dans son bar, Léo. D’abord quelques exclamations de joie puis un brouhaha assourdissant puis quelques cris, et le ton commençe à monter. Parce que oui, on a lavé le cerveau de tellement de gens que tout le monde n’arrive pas à se réjouir de la nouvelle. Elle-même n’arrive pas à sauter de joie. Ses pensées s’étaient immédiatement ruées vers James qu’elle n’avait plus vu depuis le début des affrontements. Il y était c’est sur. Et le nouveau James aimait le Lord. Léo croise le regard de Joshua et l’air perdu de son fils la ramène soudain à la réalité. « Ça suffit ! » hurle-t-elle, mais personne ne l’écoute. Des insultes commencent à fuser et certains hurlent à la trahison tandis que d’autres pleurent de joie. Léo sort sa baguette qu’elle pointe sur sa gorge. « ÇA SUFFIT ! » Sa voix amplifiée raisonne entre les murs du Chaudron Baveur et tous les yeux se tournent vers elle « Qui conque voudra se battre dans cette salle devra d’abord de battre contre moi et vous savez tous que ce n’est pas conseillé. On va éviter les conclusions hâtives, on ne sait rien de ce qu’il s’est passé à Pré-au-Lard. » Elle veut éviter l’incident diplomatique, parce que si c’est faux et qu’on apprend que son établissement a fait courir ce genre de rumeurs… « Mais maman tu le sais, toi. C’est toi qui l’a dit et toi tu sais toujours tout ! » La voix de Joshua raisonne presque aussi clairement que celle de Léo. Elle ouvre la bouche pour répondre quelque chose, mais ses yeux se posent sur son dernier tirage de taro encore posé sur le bar. C’était bien connu que Léopoldine Turner lisait l’avenir.
21 décembre 2003 • Les deux petites semaines qui venaient de s’écouler avaient été fortes en émotions. La rumeur était partie du Chaudron Baveur et avait remonté tout le chemin de traverse en un temps record. Le bar ne désemplissait plus depuis et Léo avait exigé une trêve pour célébrer Yule en toute tranquillité. Elle a tout fermé, renvoyé les clients à pair de dix-huit heures et rangé la salle. Ce soir c’est juste Tom, Josh, Fawly, Lowfy et elle. Ce soir n’est pas consacré ni à la guerre, ni au gouvernement, ni au procès; ce soir c’est une soirée en famille. Joshua est en train dresser la grande table au centre de la salle commune pendant que Léo termine en cuisine. Tom débouche la bouteille de vin et les elfes attendaient patiemment de passer à table, parce que Léo leur avait ordonné de ne rien faire. La douce odeur de la purée de citrouille envahit la pièce alors qu'elle était en train d’ajouter les derniers ingrédients à sa tourte pendant que la dinde terminait sa longue cuisson dans le four.
En passant dans le couloir pour retourner avec les autres elle aperçoit la poubelle qu’elle avait demandé à Joshua de sortir. Elle soupire, mais n’a franchement pas le coeur à se disputer ce soir. C’est enfin une soirée tranquille dans ce monde de fou. Une soirée pour sa famille. Et elle essaie de ne pas penser à James dont elle n’a aucune nouvelle. James n’est pas mort. Il doit être quelque part à se cacher. James n’est pas mort. S’il était mort, Léo le saurait. Elle attrape le sac-poubelle et va à la porte de derrière.
Elle ne s’attend pas à trouver qui que ce soit à cet endroit ce soir. Surtout pas Angelina. Léo se stoppe, la porte toujours ouverte. Il fait froid. « Yo Turner. T'as d'la place pour héberger ta vieille branche de Johnson ? » D’abord Léo ne répond rien, jaugeant Johnson sans rien dire. Puis elle se retourne vers l’intérieur, son sac-poubelle toujours à la main et cri à travers le couloir « Joshua ! Rajoute une assiette ! Tatie Gigie dine avec nous ! » Et elle se retourner vers Johnson, et sort pour aller jeter sa poubelle. Dans le couloir on entend un bruit de pas qui se rapprochent à toute vitesse. Joshua est en train de courir vers elles à toute jambe et il atteint la porte avant qu’elle ne se soit refermée complètement. « Angelinaaaa ! » fait-il en se précipitant sur elle, bras ouvert. Un petit sourire légèrement moqueur se dessine sur le visage de Léo devant l’air perdu de la Johnson. Elle n’a jamais été à l’aise avec les gamins, mais là c’est pire que jamais. Pourtant il l’a toujours adoré Josh, Angie. « Tu vois maman ! je t’avais dit qu’elle allait venir ! » Un sourire traverse son visage. Bon sang, qu’est-ce qu’elle l'aime ce sourire, Léo. Pour toute réponse elle éclate de rire. Elle lancerait bien une petite pique pour souligner qu’il était temps qu’elle passe, depuis deux semaines, mais n’en fit rien. « J’espère que t’aimes la dinde, Johnson ! » dit-elle simplement, comme si tout était parfaitement normal, en repassant la porte pendant que Josh tire Angelina à l’intérieur. « Et pas de politique ce soir, Johnson ! C’est un repas de famille. »
J'suis contente que tu sois vivante Johnson. J'suis contente de te voir. J'suis contente que tu sois là. C'est normal que tu sois là. C'est un repas de famille. |
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| Chaudron Baveur • Yule Mary, did you know that your Baby Boy will give sight to a blind man? Mary, did you know that your Baby Boy will calm the storm with His hand? Did you know that your Baby Boy has walked where angels trod? When you kiss your little Baby you kissed the face of God?21 Décembre • Quelque chose clochait. Elle ne savait pas pourquoi exactement, mais elle sentit à la vue de Turner que quelque chose n'était pas habituel. Et des années de guerre lui avait toujours appris à imaginer le pire. Alors quand Léopoldine se mit à la fixer en silence, elle se sentit se tendre, prête à se battre si des rafleurs venaient à- « Joshua ! Rajoute une assiette ! Tatie Gigie dine avec nous ! » Une boule lui monta immédiatement à la gorge. Elle se sentit brusquement intimidée. Elle était trop intimidée par les enfants, principalement ces derniers temps, pour ne pas appréhender la présence de Joshua. Elle avait espéré quelque chose de plus discret, qu'on lui prête une chambre, peut-être un reste de la cuisine, pas... Elle ouvrit la bouche, comme pour protester, mais Léopoldine alla juste s'occuper de la poubelle tandis que les bruit des pas précipités de Joshua approchaient. « Angelinaaaa ! » Elle eu à peine le temps de lever les bras que déjà le gamin lui avait foncé dessus et la serrait contre lui. Il était grand, beaucoup trop grand pour être Joshua selon l'opinion d'Angelina. Elle se sentit, surtout, brusquement son ventre se tordre et se détruire lentement à la vue de l'enfant. Elle en avait tué combien, des gamins de son âge ? Arraché à combien de familles des petits sangs purs ? Et pourtant, elle savait que si quelqu'un avait osé touché à un cheveux de ce petit bonhomme... Encore une fois, le professionnalisme de Rocket heurtait l'égoïsme d'Angelina. Cela revenait de plus en plus souvent. Et cela lui faisait affreusement mal. « Tu vois maman ! Je t'avais dit qu'elle allait venir ! » Angelina lança un regard presque désespéré à son amie, priant pour qu'elle vienne la sauver. N'avait-elle pas expliqué au gamin ce qu'elle avait fait ? Non. Connaissant la tenancière, elle avait du garder son fils aussi loin que possible des affres de la guerre. Elle n'avait sûrement pas voulu briser son image de Tatie Gigie. C'était peut-être pire. Elle aurait peut-être préféré leur haine et leur rejet, car elle aurait accepté cette punition avec le désespoir de la repentie cherchant n'importe quel moyen de se faire punir, de souffrir pour sa faute. Il était plus simple de se faire pardonner dans la souffrance et le sacrifice, plutôt que dans l'effort surhumain de tout reconstruire.
Elle avait juste envie de repartir, loin, dans la forêt, dans les ruines moldues, mais elle resta. Elle n'avait pas le droit à la facilité. « J'espère que tu aimes la dinde, Johnson ! » Angelina jeta un œil à Léopoldine qui revenait vers la porte avec un air sidéré. « Hein ? » Bien sûr qu'elle aimait la dinde, et Turner le savait, elles avaient partagé des millions de repas ensemble. Elle sentit alors Joshua essayer de la tirer à l'intérieur, lui attrapant le bras gauche. Le bras maudit. Elle se dégagea aussi, s'excusant aussitôt mais gardant son bras noir, dissimulé par le manteau et les gants, soudain contre elle. Comme si elle le protégeait de Joshua... ou protégeait Joshua de ce qui la rongeait. « Sorry, je- je me suis fait mal. » Elle mentait, et Joshua le savait parce qu'il la regardait avec les yeux ronds de celui qui a senti que c'était trop dur pour être de la chair. « Et pas de politique ce soir, Johnson ! C'est un repas de famille. » Angelina entra enfin, toujours aussi perplexe. Elle n'aimait pas imposer sa politique dans sa vie privée. C'était bizarre, de toute manière, toute cette histoire, et elle n'était pas capable de véritablement comprendre ce que Cormac cherchait, alors l'expliquer à quelqu'un... Mais comment ça, un repas de famille ? Essayait-elle de la faire culpabiliser ? C'est en voyant la salle principale qu'elle comprit. Ses yeux s'agrandirent, en voyant toutes les personnes à table, et sa main droite se leva pour cacher sa bouche soudain ouverte. Son cœur dérapa, paniqua, et elle eu un instant juste envie de prendre ses jambes en courant pour oublier quel jour ils étaient. Elle avait oublié qu'ils étaient en décembre, en hiver, et que la fin de l'année approchait. Cela faisait des mois qu'elle ne faisait plus exactement attention au calendrier, et il arrivait souvent que, au milieu du groupe de belliqueux, quelqu'un se dresse brusquement avec quelque chose à la bouche comme un Hé c'était mon anniversaire la semaine dernière!. Elle comprit, enfin, pourquoi la dinde, pourquoi le repas de famille, et elle se sentait touchée, acceptée, aimée,... Et elle n'arrivait pas, pourtant, à en être heureuse.
Elle observa Joshua qui, tout empressé, faisant attention à lui prendre le bras droit cette fois, la guidait jusqu'à sa place : en face de l'enfant, à côté de Léo. Tom lui fit même un sourire. Angelina, elle, regardait tout cela en ne sachant plus où mettre sa surprise : « Wow... heu... » Ce n'était pas grand chose, pourtant. Une table, trois humains et deux elfes autour d'un repas. La pièce était chauffée, les couverts étaient les mêmes. Elle n'avait pas goûté ce luxe depuis longtemps. Les sourires étaient sincères, les inquiétudes assez simples. J'espère que t'aimes la dinde, Johnson! Comment lui expliquer qu'elle avait été jusqu'à tuer un chien abandonné, un soir où Doxy était malade, les autres en mission, et qu'elle ne pouvait plus se permettre de lui faire manger les quelques herbes qu'elle avait pu trouver ? Comment lui dire qu'elle n'avait plus d'estomac et qu'elle s'était forgée à manger très peu, à intervalles relativement réguliers, sans s'arrêter, sans s'asseoir et sans parler ? Et Joshua parlait, parlait, comme son père. Elle n'arrivait pas à le suivre. Il lui expliquait visiblement comment Turner avait su à l'avance que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom était mort. Et il était si fier, l'enfant, qu'Angelina ne pu lui expliquer qu'elle ne voyait plus que des membres abandonnés sur le sol et des yeux sans vie dès qu'on lui parlait de cette victoire. Elle était là, assise, le bras gauche dissimulé sous la table, elle souriait à moitié, acquiesçait tout ce qu'elle disait, sans savoir où se mettre et... assez vite, elle craqua. Elle se leva brusquement. Il devait lui expliquer comment les choses se passaient à l'école. C'était loin, beaucoup trop loin. Elle sentit les regards posés sur elle, déglutit, déclara : « Je vais jeter un œil en cuisine. » Elle allait vérifier la dinde, voilà, elle allait vérifier la dinde.
Elle débarqua dans la cuisine et le silence la laissa enfin respirer de tous ses poumons. Léopoldine avait du demander à Joshua de ne pas la suivre. Elle était fine, Turner, derrière son air de rien en avoir à foutre. Et Johnson s'en voulait terriblement d'arriver avec sa maladresse, son inadaptation, son absence d'expression faciale. Elle ne se sentait pas capable d'être Tatie Gigie. Pas avec le cœur aussi métallique que son bras gauche. Turner ne tarda pas à arriver, comme une ombre, doucement. Elle était simplement là, dans la pièce, à ses côtés. Angelina avait envie d'être Joshua, brusquement, d'avoir encore sa maman avec soit et de pouvoir se réfugier dans ses bras pour oublier tout ce qui pouvait lui faire peur. Elle n'avait même pas de souvenir d'avoir jamais pu faire cela avec sa mère, encore moins avec son père. Elle ne voulait pas entendre les reproches de Turner, qui devait lui en vouloir de faire peur à Joshua. (Elle faisait de plus en plus peur aux enfants, dernièrement. Joshua ne tarderait pas à les rejoindre.) Elle ne voulait pas qu'on lui demande de partir, aussi effrayant que cela puisse être de rester. Elle aurait pu s'excuser, tout simplement, ou chercher à s'expliquer. Elle ne savait malheureusement pas faire ce genre de choses. Lorsqu'Angelina avait une dette en quelqu'un, elle ne pleurait pas sur ses épaules, elle lui offrait quelque chose qui puisse la rendre de nouveau assez importante pour qu'on lui pardonne. Et il y avait une absence, plus cuisante que les autres, qui n'avait pas trouvé de nom depuis qu'elle était arrivé : « James, » murmura-t-elle, effrayée que Joshua puisse les entendre. « Je l'ai vu, à Pré-au-Lard. » Au milieu des cadavres de mes amis qu'il venait d'éventrer. « Jusqu'au dernier jour. » Où il avait été un monstre sanglant. « Il doit être encore en vie. » Et c'était, au fond, tout ce qui comptait. Angelina était bien placée pour le savoir. C'était terrible, comme la guerre pouvait rendre égoïste.
Dernière édition par Angelina Johnson le Mar 14 Fév 2017 - 1:47, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Léopoldine Turner | Chaudron Baveur • Yule There is a house built out of stone, wooden floors, walls and window sills. Tables and chairs worn by all of the dust. This is a place where I don't feel alone. This is a place where I feel at home. 21 décembre 2003 • Elle est défaite la Johnson. Ça se voit sur son visage, dans la façon qu'elle a de regarder la table, d'écouter les conversations, d'observer Joshua. Elle a l'air d'avoir atterri sur une autre planète, de ne pas comprendre ni ou elle est ni ce qu'elle fait là. Pourtant aux yeux de Léo, la présence de Johnson -même si c'est une Johnson à la ramasse- est l'une des choses les plus naturelles du monde. Il y a quelques années en arrière, elle aurait probablement lancé quelque remarque cinglante sur son attitude qu'elle aurait jugée particulièrement mal élevée "on dit merci, Johnson". Et d'ailleurs, l'autre aurait répliqué aussi sec. L'échange aurait été bref, égal, et tous deux seraient passés à autre chose. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui Léo ne fera pas de remarque à Angelina parce qu'elle dévisage Josh comme un extraterrestre ou parce qu'elle touche à peine à son verre de vin, ou parce qu'elle n’est même pas capable de sortir un vrai mot pour répondre quand on lui parle; Léo sait qu'Angelina a besoin de temps alors elle ne dit simplement rien, si ce n'est quelques banalités. "Tu peux t'assoir ici si tu veux" "Vin rouge ou vin blanc ?" "Passe-moi le pain s'il te plait." De toute façon, ce n'est pas comme si elle est Johnson avait était du genre a entretenir de longue conversation chaleureuse au coin du feu. Et pourtant, le fait qu'elle soit là ce soir, c'était important. Vraiment important. Parce que l'année dernière, Yule sans les cadeaux pourris de Johnson, ça n'avait pas été pareil. Yule sans voir la tête de Johnson ça n'avait pas été pareil.
Et la Johnson se lève d'un coup « Je vais jeter un œil en cuisine. » qu'elle lance, faisant trembler un peu la table au passage. Il y a un petit moment de flottement, alors qu'on entend la porte de la cuisine claquer. Josh jette un regard ennuyé à Léo. « On devrait peut-être lui offrir son cadeau maintenant ? » « Et ça te donnerait une excuse pour ouvrir les tiens ? Non certainement pas. » Réponds Léo avec un sourire détendu. « Elle est juste allée vérifier la dinde, Josh. » Ajoute Tom avec un haussement d'épaules en finissant son fond d'hydromel. Il croise les regards de Léo. Il est pas né de la dernière pluie l'oncle Tom, mais il a l'art et la manière de faire comme si tout allé bien. « Tu devrais aller l'aider Léo, elle ne sait pas comment fonctionne le nouveau four. » « Moi je sais comment il fonctionne. » Renchérit Josh avec une regard insistant à sa mère. « Oui, mais les enfants ne sortent pas de table pendant les repas. » Joshua lui lance un regard renfrogné tendit qu'elle se lève et contourne la table. « On revient dans cinq minutes avec de quoi entamer le diner ! » fait-elle sur un ton presque enjoué en ébouriffant les cheveux de Joshua au passage. Le gamin grogne et remet sa tignasse en place sous le rire de Tom. Léo aussi sait très bien faire comme si tout allait bien. Elle a fait ça pendant six ans après tout.
Léo entre dans la cuisine et ferme silencieusement la porte derrière elle. Elle croise les bras sur sa poitrine et s'appuie contre le battant. Angelina lui tourne le dos. Elle voit son bras pendre à son côté comme s'il pesait des tonnes à porter. Léo pince les lèvres, elle n'est pas certaine de savoir quelle attitude adoptée avec cette version paumée de la Johnson C'est vrai qu'elle l'avait tiré d'un paquet de mauvais pas quand elles étaient gamines elle est Nazir -d'ailleurs il est ou Nazir ? Il était résistant aussi non ? Il devrait être là aussi et rattraper les cadeaux nuls de Johnson et enfin accepter de jouer avec Josh maintenant qu'il était grand-, mais ce qu'Angelina vivait là, ça ne pouvait pas se résoudre avec une petite leçon de morale d'une logique implacable et la promesse de garder le secret si elle ne recommençait plus. Il était loin ce temps-là. En vérité, Léo n'avait pas la moindre idée de ce que vivait Angelina, de ce qu'elle avait vu, de ce qu'elle avait fait ou de ce qu'il se passait dans sa tête. Ho bien sûr on en disait des choses sur celle qui se faisait appeler Rocket, mais Léo ne croyait pas les on-dit. Et quand bien même, ce n'était pas son rôle de faire la leçon à Angelina cette fois.
Alors elle ne dit rien, elle attend que l'autre se retourne, qu'elle veuille bien parler. Elle a toujours été patient Léo, c'est l'une de ses principales qualités. Et pendant qu'elle attend, elle s'avance dans la cuisine, fouille dans le placard en sort un grand saladier. Et puis elle ouvre le frigo. Johnson peut bien avoir ses soucis, et Léo sera toujours là pour l'écouter si c'est ce dont elle a besoin et même si ce n'est pas quelque chose qu'elles ont l'habitude de faire; mais il y a toujours une fête à célébrer et un diner a finir de préparer. « James, je l'ai vu, à Pré-au-Lard. » Lâche finalement la voix de Johnson. Léo se raidit un instant « Jusqu'au dernier jour. Il doit être encore en vie. » Léo ne répond pas de suite, attrape la salade dans le frigo et lance un sortilège pour qu'elle s'effeuille toute seule dans le saladier. « Je sais. » Finit-elle par dire, tout simplement. Elle sait qu'il est en vie. Parce que s'il devait arriver quelque chose à James, Léo le saurait, c'est tout. « Il est venu ici cet été... Je sais. » Elle sait qu'il s'est battu, elle sait pour qui. Elle ne veut pas de détails, non merci. Elle remue le chaudron dans le quelle un potage de citrouille à la cannelle est en train de terminer de mijoter. « Tu peux m'attraper des bols s'il te plait ? » continue-t-elle un peu comme si de rien n'était. Elle ne veut pas s'attarder sur le sujet. Angelina lui tend les bols et Léo commence à les remplir. « Ton bras. » Sans vraiment la regarder, elle fait un signe de tête. « Qu'est ce qu'il t'est arrivé ? » demanda-t-elle sur le ton de la conversation. C'était tout ce qu'elle pouvait faire. Lui parler normalement, sans jugement.
Au fond il y avait des tas d'autre chose qu'elle voudrait lui dire. Mais même cassé, Johnson restait Johnson, et Turner restait Turner; et Johnson et Turner ne faisaient pas dans le sentimentalisme. Pourant elle voudrait lui dire qu'elle lui a manqué l'an dernier, qu'elle a pris soin de son père autant qu'elle le pouvait. Elle voudrait lui dire qu'elle a eu peur pour elle chaque jour ou la bataille faisait rage là-bas à Pré-Au-Lard. Et pour Nazir aussi. Il est ou Nazir ? C'est pas le job de Léo d'être l'épaule sur laquelle pleure Angelina, c'est le job de Nazir ça. Il est ou Nazir ? Ce petit con il est comme Rowle: jamais là quand on a besoin de lui. Mais elle savait depuis le début Léo, que ceux qu'elle avait attendus pendant si longtemps ne rentreraient pas tous à la maison. |
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| Chaudron Baveur • Yule Mary, did you know that your Baby Boy will give sight to a blind man? Mary, did you know that your Baby Boy will calm the storm with His hand? Did you know that your Baby Boy has walked where angels trod? When you kiss your little Baby you kissed the face of God?Angelina n'avait jamais trop compris ce que Turner trouvait au Rowle. Toute leur enfance, Léopoldine s'était tenue seule. Elle avait leur démon et leur grande sœur, et Angelina ne s'était jamais imaginée devoir la partager. C'était étrange, comme elle avait alors cru qu'ils se suffiraient à eux-mêmes, tous ces gosses du Chemin de Traverse. Mais Turner était partie à Poudlard, deux ans avant eux, et là-bas elle avait rencontré Rowle. Un putain de sang pur. Un bien comme il faut. Au début elle l'avait pas blairé, ce qu'Angelina avait trouvé logique. Puis ils avaient commencé à vraiment trainer ensemble. Toujours dans ses pates, le Rowle. Johnson n'avait jamais réussi à le supporter, tant il lui semblait un intru, et avait du se faire engueuler par la gérante de l'auberge pour arrêter de grincer des dents par sa seule présence. Ce con avait même osé sortir avec Nazir. En temps normal, Angie s'en foutait royalement d'avec qui couchait Nazir (déjà parce que c'était quasi impossible de garder le compte). C'était Rowle, qu'elle aimait pas voir trainer sur son territoire. Comme s'il allait lui piquer peu à peu ce qui lui revenait de droit. Du coup, du côté de Nazir, il n'y avait plus rien à piquer.
Turner, par contre, c'était une autre histoire. Il y avait quelque chose d'étrange qui liait ces deux-là, qui échappait complètement Angelina. Elle était toujours aussi aveugle, lorsqu'il s'agissait des relations sociales. Elle avait elle-même les relations fusionnelles les plus absurdes du monde, mais n'arrivait pas à comprendre qu'on puisse être attiré par quelqu'un sans avoir exactement le même groupe social et les mêmes intérêts. Surtout, elle ne comprenait pas comment toutes ces personnes arrivaient à se pardonner les uns et les autres. Cette pratique semblait au delà de ses forces. Et pendant ce temps, tous les autres semblaient se moquer royalement de ce qu'elle avait pu faire et lui pardonnaient sans un mot. Elle, elle ne se serait jamais pardonné, à leur place. Merlin, elle aurait sûrement essayé de se buter. Et pendant ce temps là, les autres... « Je sais. Il est venu cet été... Je sais. » Il n'y avait pas besoin d'en dire plus pour que Johnson comprenne qu'elle savait sûrement à peu près tout. Turner, de toute manière, avait toujours tout su du Rowle. Elle arrivait à le comprendre avec une facilité déconcertante, pendant que son amie d'enfance restait profondément perplexe face à ce frimeur beau-parleur mythomane. « Tu peux m'attraper des bols s'il te plait ? » Elles n'en parlèrent pas plus que cela. Angelina grommela un accord tout en se dirigeant vers les placards. C'était étrange, que tout soit toujours à la même place qu'à son départ. Elle, cependant, n'était plus la même qu'avant, et ce fut d'une seule main qu'elle ouvrit le placard et de cette même main qu'elle commença à sortir des bols qu'elle tendait à la patronne. « Ton bras. » Angelina grimaça, sans que Turner ne la voie, tout en finissant de sortir la vaisselle et de faire claquer le placard d'un mouvement léger du bras gauche. « Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? » La belliqueuse laissa échapper un grognement. Elle aurait bien aimé ne pas répondre, éviter de répondre à la question mais c'était Turner. Et Turner posait rarement de questions du genre, et Johnson savait qu'elle allait pas en poser mille des comme ça... Alors la moindre des choses s'était bien de lui répondre franchement.
Angelina soupira, et s'adora au plan de travail, tout en regardant l'autre jeune femme travailler. Elle chercha un instant ses mots, avant de lâcher avec sa brusquerie habituelle : « Un maléfice de Flint Senior, avant que je le tue. C'était à Pré-au-Lard. J'aurais du me faire bouffer par le métal mais on a réussi à l'arrêter à temps. T'inquiète, j'ai survécu à pire. » Elle eu un sourire tordu et un ricanement un peu amer. Elle n'avait, bien sûr, pas précisé qui l'avait sauvée. Elle-même n'arrivait toujours pas à y croire, alors l'expliquer à qui que ce soit... « C'est super utile, en vrai. Ca surprend l'adversaire, change ton centre de gravité et fut que c'est de la putain de magie noire, ça bloque bien les sortilèges. J'ai jamais été doué en défense tsé alors... » Elle s'arrêta, réalisant qu'elle déblatérait un peu trop de trucs sur une guerre qui était terminé. Elle se racla la gorge, faisant jouer sa mâchoire pour essayer de dissimuler sa gêne. Elle oubliait que Turner ne la connaissait pas vraiment en tant que soldat. Aux dernières nouvelles, pour elle, Johnson n'avait jamais dépassé le cap de la petite racaille qui tabassait Murdock dans les chiottes. Elle se demandait, parfois, ce que Turner savait sur ce qu'elle avait fait. Elle espérait, un peu bêtement, qu'elle en sache peu. Comme si cela allait protéger cet étrange petit havre de paix qui, s'il lui était profondément étrange, restait quand même le sien.
Sur le même ton que son amie, Angelina déclara : « Mon père. » Elles ne se regardaient toujours pas. On aurait pu croire qu'elles échangeaient des informations basiques sur leur quotidien, sans la tension étrange qui pesait entre elles. « ... Tu as des nouvelles ? » |
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WIZARD • always the first casuality Léopoldine Turner | Chaudron Baveur • Yule There is a house built out of stone, wooden floors, walls and window sills. Tables and chairs worn by all of the dust. This is a place where I don't feel alone. This is a place where I feel at home. 21 décembre 2003 • D'abord c'est un grognement qui lui répond. Si Angelina j'attendais a rentrer avec un bras en moins sans qu'on lui demande rien, alors elle avait oublié beaucoup de choses à propos de Léo. Finalement c'est avec un soupir qu'elle répond : « Un maléfice de Flint Senior, avant que je le tue. C'était à Pré-au-Lard. J'aurais du me faire bouffer par le métal, mais on a réussi à l'arrêter à temps. T'inquiète, j'ai survécu à pire. » Elle a un ton faussement détaché qui ne trompe personne. Léo encaisse silencieusement le "avant que je le tue" et le "j'ai survécue à pir", balancés sur un ton trop détache qui ne trompe personne. Elle hoche doucement la tête tout en continuant de préparer sa salade et réalise qu'elle va devoir s'habituer à ce genre d'histoire. « C'est super utile, en vrai. Ca surprend l'adversaire, change ton centre de gravité et fut que c'est de la putain de magie noire, ça bloque bien les sortilèges. J'ai jamais été doué en défense tsé alors... » Léo fronce les sourcils. « Magie noire, hein ? Arrange-toi pour garder Joshua à ta droite jusqu'à ce que ça soit réglé, s'il te plait. » Elle garde pour elle le reste de commentaires qu’elle a en tête du type: "dommage que ça te serve plus à rien maintenant" ou "en même temps t'as jamais été doué pour beaucoup de choses à part foncer dans le tas. J'me suis toujours demandé pourquoi t'étais poursuiveuse et pas batteuse"; tout ça, ça ne la concernait pas, Léopoldine. Sainte Mangouse, Herpo Creek, Pré-au-Lard, elle n'a rien à en penser Léo. Quand Johnson a passé sa porte, elle était juste Johnson: elle aiderait à débarrasser la table et à préparer la salade, elle passerait le sel à son voisin et dirait merci quand cela est nécessaire; et si elle restait dormir, elle nétoirait la vaisselle de son petit déjeuner. Peu importe les exploits qu'elle ait pu réaliser ou les horreurs qu'elle ait pu commettre, ici elle serait juste Johson. Et si Nazir revenait, il en irait de même pour lui (il est ou Nazir ?) Et si James revenait ? (Il est ou James ?) Léo chasse cette pensée. James ne reviendra pas.
« Mon père. » Léo lève la tête, tirée de ses pensées. « ... Tu as des nouvelles ? » Ha. Léo attrapa la louche dans le chaudron remue un peu et remplit le premier bol. La question est simple, mais la réponse bien compliquée: elle n'est pas certaine de savoir par où commencer. Doit-elle lui décrire la lente descente aux enfers de son père ? Comment il s'était muré peu à peu dans le silence quand il n'était pas pris à ses excès de rage qui le laissent dévasté. Ou simplement ne rien en dire, dire que tout va bien, que les potions font effet. « Un café le matin, un thé le soir, avec du lait. Une bière de temps en temps. » Lance-t-elle, simplement. Décidant de commencer par une constante. C'est rassurent les constantes: ça veut dire que même dans les pires situations, tout ne s'est pas totalement effondré. Léo sert le second bol de soupe. « Je vais pas te mentir, ça a été très difficile après ton départ.» Reprit-elle plus calmement. « Quand il a compris que tu avais "trahi" le gouvernement... il a eu du mal à s'en remettre. » Elle remplit le dernier bol de soupe et le pose sur le plateau avant de se tourner vers Johnson. « Il était très seul. Et je ne sais pas s'il t'en voulait plus de ta trahison ou de ton... abandon. »
La pilule a l'air difficile à avaler pour Johson. Mais le fait est qu'elle l'avait laissé derrière avec le cerveau troué de tous les côtés; et maintenant qu'elle était revenue, elle allait devoir y faire face. Léo n'était pas là pour enjoliver le tableau; au mieux elle pouvait simplement tenter de faire preuve de tact, mais la guerrière allait devoir assumer les conséquences de ces actes quoi qu'il en soit; et ici on ne parlait pas de meurtres ou de combats: on parlait de ceux qui étaient toujours là et c'était étrangement bien plus difficile à gérer. « Et puis son brainwash s'est... calmé. » Léo prit une profonde inspiration. « Ton père était à Sainte Mangouste, Angie. » Elle avait utilisé son prénom sans vraiment s'en rendre compte. Probablement par compation. Sa voix était restée calme posé, sans la moindre once d'accusation: elle n'avait pas besoin de la culpabiliser, Angelina ferait le travail toute seule. « Il n'a pas était particulièrement touché, il n'a pas été gravement blessé et il va bien... physiquement. » s'empressa-t-elle d'ajouter, mais toujours calmement. «Mais ça a déclanché quelque chose de positif. Et depuis cet été, j'ai commencé à mettre des potions dans ses boissons. C'est Scamender qui les prépare, elles doivent aider à lui rendre sa mémoire, ses opinions, son libre arbitre...» Elle avait fait tout ce qu'elle avait pue Léo pour prendre soin d'Alec, pour l'aider. Peut-être qu'elle n'était pas allée à la bataille, mais si elle était partie, qui serait resté à sa place ? Qui prend soin de ceux qui les héros laissent en arrière quand ils partent faire la guerre ? Léo était resté. « Il va mieux. » Conclut-elle, reprenant sa louche, pour remplir les deux derniers bols. |
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| | | | | (TURSON) I am a poor boy too, I have no gift to bring, That's fit to give the King | |
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