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sujet; ELIJUNE#2 (○) LOVE ACTUALLY. |
HERO • we saved the world Elijah Buckley | « Tu peux. Y a la sauce juste ici pour mettre dessus. » Ok. Bon. Le gigot. Elijah a déjà coupé des gigots. Il peut le faire. Mais la tâche, vu qu'il va la faire sous les yeux de June, semble tout d'un coup... titanesque, presqu'impossible. Il ne veut pas la décevoir ou alors couper le gigot incorrectement, qu'elle pense qu'il est nul pour couper les gigots, qu'il mérite pas son attention parce qu'il est vraiment nul pour couper les gigots. Il n'est pas nul pour couper les gigots. Mais avec la tension qu'il sent tout d'un coup à l'intérieur de lui, il pourrait l'être. Pourquoi est-ce qu'il pense autant à des choses aussi stupides? Il va couper ce foutu gigot et il va bien le couper. Damn. Elle lui fait vraiment perdre la tête et penser à des trucs cons, parfois. Mais il aime bien la confiance et l'assurance qu'elle place en lui. Même si c'est pour couper un gigot. Il faut qu'il arrête de penser au gigot comme à une épreuve herculéenne. Alors à la place, Elijah hoche légèrement la tête, fronce les sourcils d'un air très sérieux et sévère, et roule les manches de son pull et de sa chemise proprement pour se mettre au boulot, après avoir vérifié que les couteaux étaient aiguisés et après avoir sorti le gigot du four. Il est tellement concentré qu'il ne devrait pas sentir le regard de June en temps normal; Elijah se donne corps et âme à toutes les tâches qu'il estime importantes. Mais là... c'est June. Et comme c'est June, il sent son regard, et il se demande à quoi elle pense. Pense-t-elle qu'il ne coupe pas le gigot correctement? Holy shit il doit se concentrer. Il coupe. Ses mouvements sont sûrs, réfléchis. L'odeur de viande lui donne l'eau à la bouche, le semi-loup en lui grognant de satisfaction. Rien n'existe que ce gigot. Ce foutu gi- « Merci pour ton aide et… » Il lève les yeux vers elle, sous ses sourcils froncés. Son visage se détend un peu quand il croise son regard. Il a envie de sourire, il a envie de lâcher ses couteaux, de se rapprocher, et de lui donner le baiser qu'elle mérite. « Pense qu’ils sont toujours là. Ta famille. Tant que tu es là pour les faire vivre, ils seront là. »
Ça le prend un peu de court, même si il essaie de ne pas le montrer; pendant un instant, Elijah ressemble au garçon qu'il a été, ses yeux clairs écarquillés au milieu de son visage qui lui, a vieilli. Il regarde June avec curiosité et stupeur. Sa famille... Elle est morte, sa famille. Il reste son père, qu'il a vu rapidement après la Guerre et qui a été soulagé de retrouver une vie normale, et que son fils soit en vie... mais sa famille... sa famille elle est là, aussi. Dans cette pièce, dans cette maison. Avec eux. Avec elle. « Tu es en où pour le gigot ? » Elle s'approche. Elijah n'a toujours pas repris sa découpe, l'observant à la place; il la fixe même, son visage indéchiffrable mais ses yeux toujours grands ouverts, l'étudiant comme il n'a jamais osé le faire. Comme si avec ce qu'elle vient de dire — pas à propos du gigot mais avant — elle venait de changer l'axe du monde, son orbite. “ C'est vous ma famille maintenant, ” il dit d'un ton bourru, qui résonne mal avec l'ultime tendresse délicate qui se lit dans son regard, qu'il reporte plutôt sur la viande qu'il achève de découper. “ C'est toi. ” La brutalité de cette révélation qui lui semble pourtant évidente est tranchée en même temps que le dernier morceau de viande, avant qu'il ne s'empare de la sauce pour délicatement la répartir entre les tranches, tous ses mouvements concentrés et sérieux et réfléchis.
“ Ça a l'air délicieux, tout ça, June. Tu t'es vraiment surpassée, ” dit-il finalement, en se redressant, ses traits perdant de leur sérieux. Il a envie de rester dans cette cuisine, de ne pas en sortir. Il a envie de rester avec elle, il n'a pas envie de se mélanger aux autres, pas cette fois. Il aimerait que le monde leur appartienne, que le temps leur appartienne, que cette soirée ne soit qu'à eux. Il sent toujours le goût du whisky dans le fond de sa gorge, et la sensation de sa joue sur ses lèvres. Il aimerait savoir quels mots ont été prononcés contre sa peau, et il aimerait en prononcer d'autres. Il aimerait... tellement de choses. Mais dans la pièce d'à côté, le reste de la Meute crie et vit et rit et Elijah doit se souvenir qu'il ne peut pas, et n'a pas le droit, de penser pouvoir garder June pour lui. Elle est leur Alpha à tous, mais elle n'appartient à personne. Et lui... lui ne se nourrit que de chimères et de couleuvres. “ Tu as besoin que je t'aide pour quelque chose d'autre? ” Sa voix est douce. Il devrait se détourner, se laver les mains, apporter les plats — Elijah sait qu'il n'y a rien d'autre à faire à part les servir, que June a déjà quasiment tout fait, qu'il n'a aucune raison de lui demander son aide de s'attarder —, il devrait, il devrait. Mais il ne le fait pas, profite simplement du fait qu'elle soit si proche, et du fait que pendant un instant, le temps s'étire pour transformer une seconde en une éternité.
- Spoiler:
désolée pour le début mais je trouve vraiment le mot gigot super drôle
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HERO • we saved the world June Winchester | June fronce un peu les sourcils lorsqu’Elijah redresse la tête et se met à la fixer intensément. Est-ce qu’elle a quelque chose sur le visage ? “ C'est vous ma famille maintenant, ” Lâche-t-il d’un seul coup et ça la fait sourire. Parce que c’est probablement la première fois qu’il dit quelque chose de sympathique comme ça. Elijah est réputé pour être froid et distant et pour surtout ne jamais révéler ce qu’il ressent et là… en quelques secondes… en quelques minutes que dis-je, c’est un autre homme qu’elle a sous les yeux. Peu importe si c’est l’effet de l’alcool – et elle doute franchement parce qu’Elijah est un grand garçon, l’alcool ne l’atteint probablement pas autant qu’à elle – ou Yule, mais elle aime bien cet aspect-là de lui. Il n’est pas si intouchable que ça. “ C'est toi. ” Tout en elle se bloque. C’est toi. Et il lui dit ça sans relever la tête du gigot. Il a largué ça d’un seul coup dans la continuité de sa phrase précédente. Ça coupe le souffle de la rouquine et ça la fige sur place. Son cœur bat si vite dans sa poitrine et elle a chaud aussi, terriblement chaud. Elle doit être rouge comme une tomate pendant que son cœur tambourine avec force. La louve voudrait qu’elle se bouge, franchisse les derniers pas qui les séparent pour l’embrasser parce que c’est la chose logique à faire en cet instant. C’est toi. C’est elle. June ouvre la bouche pour lui demander plus de précisions. Qu’est-ce qu’il entend par elle ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Malgré tout, son cœur se gonfle d’espoir. Peut-être. Merlin, peut-être qu’elle lui plaît ? Peut-être que quelque chose est possible entre eux. “ Ça a l'air délicieux, tout ça, June. Tu t'es vraiment surpassée, ” June referme immédiatement la bouche et elle se reprend. Ce n’est pas le moment pour les questions et pour plomber l’ambiance. C’est toi. Ce. N’est. Pas. Le. Moment. A côté ça s’impatiente pourtant et ils sont dans cette situation-là, celle où Elijah lui lâche une bombe et change de sujet et elle qui ne sait pas quoi dire et qui doit pourtant agir aussi. “ Tu as besoin que je t'aide pour quelque chose d'autre? ” Elle essaie de se secouer, de se reprendre, mais ça tourne en boucle dans sa tête et elle a envie de se mettre en colère parce qu’il n’a pas le droit de lui dire ça comme ça puis passer à autre chose. Mais ce n’est pas le moment.
Elle passe une main distraite dans ses cheveux et se mord l’intérieur de la joue. « Juste à apporter les plats et après ça sera bon. » Sa voix vacille un peu et elle s’en veut. Parce qu’elle montre une légère faiblesse là où elle ne devrait pas. Et l’animal en elle, lui, est mécontent. Il a pris ça pour une invitation, il faut qu’elle se bouge pour obtenir ce qu’elle veut. Il ne comprend pas les humains, définitivement. June se détourne d’Elijah pour prendre le plat d’écrasée de pommes de terre tout en continuant de se questionner sur le sens de son C’est toi. Enfin elle comprend, évidemment, mais elle ne peut pas lui faire subir sa malédiction. Elle ne peut pas lui lever le droit d’être un jour père. Elle est un peu vue comme une abomination par le gouvernement alors qu’Elijah est vu comme un survivant et un warrior. Elle n’a rien à faire avec lui. Et puis qu’elle arrête, elle se fait probablement des films. Ils sont une Meute. C’est l’Alpha. « Merci pour le gigot. T’as fait ça comme un chef. » Cette fois, elle n’a pas la voix qui tremble et elle a un ton plus sûr et un sourire un peu moins vacillant lorsqu’elle se retourne pour lui faire de nouveau face. « T’es prêt ? » Elle va en direction de la porte et la pousse d’un coup de hanche. Les autres sont tous autour de la table à discuter de tout et de rien. Ils rient et parlent fort et ça fait du bien à June ce tableau parce qu’ils peuvent enfin être un peu heureux après des années dans la guerre. « C’est l’heure du repas. » Des exclamations de joie fusent accompagnées par des on attendait depuis des lustres et des ça sent trop bon, j’ai trop faim. June laisse derrière elle les minutes précieuses qu’elle a passées avec Elijah pour s’avancer dans le salon et poser le saladier d’écrasée de pommes de terre. Ils sont prêts pour fêter Yule comme il se doit. |
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HERO • we saved the world Elijah Buckley | Une part de lui se rend compte de la réaction de June. Le loup (le semi-loup) se rend compte que la louve de June réagit d'une manière qui devrait normalement le remplir de joie mais... mais Elijah, sous sa facade détendue et sûre de lui, est un monstre de doute. Et même si le concept de Meute est encore étrange à ses yeux, alien, il sait que June est l'Alpha et qu'en tant que tel, elle doit se trouver un compagnon digne de ce nom. Ce qu'il n'est pas. Il n'est qu'un semi, l'hybride d'un hybride, une engeance faible aux yeux des purs loups: il le sait parce que Rohan le lui a dit un jour, avec une teinte de surprise dans la voix, qu'au début il l'avait méprisé, avant d'apprendre à le connaître. Méprisé, parce qu'il n'était qu'un semi, méprisé parce qu'il n'était pas fini. June mérite mieux qu'un mec pas fini.
Une part de lui se rend compte de la réaction de June et de la louve mais l'autre l'ignore sciemment. Il n'est pas connu pour partager si facilement ses sentiments. Il aurait dû se taire. Il est trop intense, trop stupide. Elle doit penser qu'il est ridicule, avec son crush et ses manières bourrues. « Juste à apporter les plats et après ça sera bon. » Il hoche la tête. C'est vrai qu'après tout, elle a fait suffisamment de nourriture pour satisfaire un régiment... ceci dit, une tablée de loup-garous, c'est un peu ça. Elijah a déjà vu Édouard s'enfiler un poulet entier à lui tout seul et comater tout le reste de la journée après ça. Il les aime tous, sa Meute. Il s'en rend compte subitement, quand June se tourne vers lui avec un petit sourire sur les lèvres. Elle est si... belle. Elijah a l'air très sérieux face à elle, parce qu'il est trop fasciné pour seulement pouvoir se retenir de la regarder, non, de la contempler. Elle porte un pull de Noël au goût questionnable et elle les joues un peu roses à cause de la chaleur de la cuisine (pense-t-il) et les cheveux un peu en désordre et les yeux brillants et ce sourire, Elijah pourrait écrire des livres sur son sourire. Il les aime tous, sa Meute, Eddie et ses blagues vaseuses et malgré ses colères, Rohan et sa tendresse fragile et malgré ses conseils cryptiques, Amelia et son courage à toute épreuve et malgré sa froideur parfois rebutant, Ginny et sa force intrinsèque et malgré sa jeunesse, Neville et sa maladresse attendrissante et malgré son malaise de tous les instants et June. Il les aime tous, sa Meute. Et il aime son Alpha.
« Merci pour le gigot. T’as fait ça comme un chef. » Elijah cligne lentement des yeux. Puis hoche la tête, détournant le regard et s'emparant du plat de viande pour l'amener à côté, se forçant à bannir d'autres pensées du genre de sa tête. Non mais vraiment. Un vrai adolescent. « T’es prêt ? — Autant qu'on peut l'être avec ces fauves, ” dit-il avec une fausse lassitude, trahie par son petit sourire en coin alors qu'il s'approche d'elle. Il aimerait bien voler une autre paire de minutes avec elle dans cette pièce. Ou lui voler un autre baiser. Mais à la place il sourit, et profite du fait qu'elle fasse partie de sa vie. « C’est l’heure du repas. » Et joyeux Noël. |
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